Souffle de jeunesse sur la tradition

MONTRÉAL LUNDI 14 FÉVRIER 2005
LA CONFIANCE FAIT UN BOND AU QUÉBEC
Consommateurs et chefs d’entreprise sont beaucoup moins moroses que l’an dernier
qu’il y a plus de pessimistes que
d’optimistes. Un résultat supérieur à
100 illustre la situation inverse. Les
Québécois seraient donc encore moroses, mais moins que l’an dernier.
Diane Bellemare, vice-présidente à
la recherche au Conseil du patronat
du Québec, explique la grande morosité qui prévalait alors par une
conjoncture ressemblant étrangement à celle des années 1970 et
1980.
observe l’économiste. L’analyse des
réponses aux cinq questions qui
composent chacun des deux indices
permet cependant de nuancer la remontée.
Les questions portent notamment
sur l’emploi, l’achat de biens, le revenu familial, les taux d’intérêt, les
conditions d’affaires, etc.
Elles sont calquées sur celles de
l’indice de l’Université du Michigan,
un des indices de confiance les plus
suivis aux États-Unis.
On peut mieux ainsi comparer la
confiance au sud et au nord de la
frontière.
Vice-président de Léger Marketing,
le sondeur Serge Lafrance souligne
que la remontée de l’indice chez les
consommateurs s’explique surtout
par le fait que le moment est jugé
très propice à l’achat de biens importants comme les meubles et les électroménagers.
L’enquête a été réalisée du 19 au 23
janvier, en pleine période des soldes
d’après Noël.
« Les résultats à cette question donne un score de 128 et cela découle
probablement des soldes d’aprèsNoël sur ces marchandises. Il devrait
y avoir un tassement à la prochaine
enquête », croit le sondeur.
Les consommateurs jugent aussi le
moment opportun pour l’achat d’une
maison.
C’est ce qu’indiquent les indices
PricewaterhouseCoopers — Conseil
du patronat du Québec établis à partir de sondages menés depuis deux
ans par Léger Marketing.
Du côté des consommateurs, l’indice de confiance est passé de 87, fin
2004, à 94 présentement, une importante hausse de sept points. C’est la
plus forte augmentation de l’indice
depuis sa création. Le score précédent était toutefois le plus faible jamais enregistré.
Chez les dirigeants d’entreprise, la
confiance a aussi fait un bond. Le
score de 88 mesuré en février constitue un gain de huit points par rapport au creux historique de 80
points, en décembre dernier.
Michel Hébert, associé leader des
services auprès des sociétés fermées
chez PricewaterhouseCoopers, refuse
de se réjouir trop vite.
Il croit que les résultats de février
« malgré une légère remontée reflètent une certaine morosité et insécurité quant aux perspectives de l’économie ».
Un score inférieur à 100 démontre
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YVES GINGRAS
Après un déclin continu depuis le
printemps 2004, les indices de
confiance des consommateurs et
des dirigeants d’entreprise québécois bondissent en ce début d’année.
AUJOURD’HUI
Entente entre Fiat et GM
Les groupes automobiles italien Fiat et
américain General Motors sont parvenus à un accord sur un divorce à l’amiable prévoyant le versement de 1,55 milliard d’euros (2,46 milliards CAN) par
GM à Fiat.
Optimisme à court terme
« Le pétrole augmentait et les taux
d’intérêt était à la hausse tout comme dans les années 80, rappelant du
coup de mauvais souvenirs aux consommateurs et aux entrepreneurs »,
>Voir CONFIANCE en page 2
Place aux jeunes chez Alfred Dallaire Mémoria
PAGE 2
Un petit empire dans le jus
Une blessure au bras a fait basculer le
destin de l’homme d’affaires Raoul Landry, 68 ans, aujourd’hui propriétaire des
Aliments Lexus, fabricant de jus de Rougemont, qui est en croissance depuis
1993 et aujourd’hui présent dans une
quinzaine de pays.
PAGE 3
Changements en Bourse
Pour la première fois cette année, l’indice de référence S&P/TSX de la Bourse
de Toronto tiendra compte du rendement de certaines fiducies de revenus.
La décision des autorités boursières est
un reflet de l’importance grandissante de
ce type de société au Canada.
PAGE 5
Leçons des fusions de géants
Les leçons tirées des fusions, y compris
celle de HP-Compaq, n’auraient pas refroidi les ardeurs des présidents de grandes entreprises.
PAGE 6
La réforme de M. Bush
Le Canada devra suivre de près la réforme du système de pensions de vieillesse
aux États-Unis, notamment parce que
rien ne nous garantit qu’un projet similaire ne sera pas débattu un jour chez
nous, fait valoir Michèle Boisvert dans
Forum La Presse Affaires
PAGE 7
PHOTO BOB SKINNER, LA PRESSE ©
Des jeunes dans un salon funéraire. En avant-plan, Marie-France Côté et Marco-Paulo Ferreira. À l’arrière, Tram Nguyen, Marc-André Plasse et Zahra Peal.
LE CHIFFRE DU JOUR
528
La région montréalaise a déposé 528
brevets auprès du gouvernement
américain en 2003, ce qui
représente les deux tiers de tous les
brevets venant du Québec (798). Le
nombre d’inventions brevetées au
Canada et déposées auprès de la
United States Patents and Trademark
Office s’élevait à 3911 en 2003.
Source: Institut de la statistique du
Québec
Souffle de jeunesse sur la tradition
JACINTHE TREMBLAY
VIE AU TRAVAIL
COLLABORATION SPÉCIALE
En appellant chez Alfred Dallaire
Mémoria, votre premier contact
avec l’entreprise pourra être la voix
de Nathalie Bégin, 26 ans, ou celle
de l’un des étudiants qui y travaillent à temps partiel.
Pour les arrangements funéraires,
les proches des défunts pourront
être servis par les conseillers aux
ventes Rosana Gonçalez, 23 ans, ou
Marco-Paulo Ferreira, 21 ans. Pendant l’exposition dans un des 12
établissements du groupe, c’est
peut-être Pawel Andrzejewski, 22
ans, qui veillera aux besoins des
clients.
Place aux jeunes, et ce, même
dans un secteur dit traditionnel.
« Il faut beaucoup de confiance
envers nous et en notre capacité de
nous développer pour donner aux
jeunes des rôles de premier soldat
auprès des personnes en deuil »,
fait remarquer Marco-Paulo Ferreira, étudiant et employé à temps
partiel de Mémoria depuis l’âge de
16 ans.
C’est également à des moins de 30
ans que Jocelyne Légaré, présidente
d’Alfred Dallaire Mémoria, a confié
plusieurs fonctions cruciales pour
l’image de l’entreprise telles la création de son site Internet, la conception graphique de ses publicités ainsi que la refonte de l’architecture et
du design des salons mortuaires.
Cette ouverture à la nouvelle génération a valu à Alfred Dallaire Mémoria d’être, en 1999, parmi les premiers lauréats d’une attestation ISOJeunes.
Depuis, une centaine d’entreprises
ont reçu ce titre. Rares sont cependant celles qui évoluent dans un secteur aussi fortement associé aux tempes grises.
Jocelyne Légaré reconnaît la part
de risques d’une telle présence des
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jeunes dans ce milieu de décorum.
« Il y a parfois de la méfiance chez
certains clients qui croient que les
jeunes sont un peu têtes en l’air. Il
faut aussi parfois rappeler aux jeunes certaines règles particulières à
respecter dans d’un tel environnement », mentionne-t-elle.
Leur présence requiert également
des efforts de la part des employés
plus âgés. « Ils doivent s’ajuster aux
horaires variables des étudiants et
former, à répétition, les nouveaux
venus », donne-t-elle en exemple.
Mémoria emploie une centaine de
personnes.
>Voir SOUFFLE en page 5