la pompe à fric des Faucheurs - Agriculture et environnement

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la pompe à fric des Faucheurs - Agriculture et environnement
pas les raisons de Frédéric de celles de Christophe. Les
Faucheurs sévissent en meute… aux frais du contribuable ! Grâce aux seuls revenus de l’aide juridictionnelle, maître Ételin peut couvrir largement ses frais. Ce
qui lui permet d’offrir gracieusement ses services aux
quelques prévenus solvables.
Sans Gène, la pompe à fric des Faucheurs
Reste à trouver une solution pour financer les
amendes et les dommages et intérêts. C’est-à-dire à
concevoir une structure qui permette d’assurer le « service après-casse », tout en mettant à l’abri le patrimoine
des rares faucheurs solvables (appartements, maisons,
voire résidences secondaires de José Bové, Noël Mamère,
Gilles Lemaire ou Dominique Plancke).
En 2007, l’ancien dirigeant du Larzac rassemble ses
fidèles parmi les fidèles. Avec eux, il imagine l’association
Sans Gène. Le conseil d’administration est constitué de
représentants d’Attac, de la Conf ’, de l’association Les
Amis de la Conf ’ et des Verts, garants du bon déroulement des transferts de fonds entre leur structure respective et Sans Gène. Afin de maintenir l’association dans
la « légalité », l’étanchéité est officiellement de mise avec
le collectif des Faucheurs Volontaires, celui-ci n’ayant
en théorie aucun droit de regard sur le fonctionnement
de Sans Gène. En outre, il est même interdit aux faucheurs, condamnés ou non, d’y adhérer ou d’y occuper
des responsabilités ! « Parce qu’il y a une loi qui date de
juin 1944, et qui dit que toute personne aidant des personnes condamnées peut être condamnée à la même peine
que les personnes concernées », explique René Caudan,
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le trésorier de Sans Gène. De même, l’association n’est
pas autorisée à prendre en charge « tout ce qui touche
aux condamnations, notamment les jours-amendes »,
poursuit-il. Dans ses statuts, Sans Gène reste très évasive quant à son objectif réel. Elle indique seulement
se charger de « la prévention des risques pesant sur l’environnement » et du soutien « aux personnes inquiétées à
propos d’actions citoyennes ayant eu pour objectif de protéger la nature ». Motus sur les fauchages d’OGM ! Cet
objectif d’intérêt général présente le double avantage
d’apporter un justificatif légal aux associations – dont
la Conf ’ – pour leur soutien financier non avoué aux
Faucheurs, et d’accorder à ses donateurs une déduction
fiscale de 66 % des revenus imposables.
Or, l’histoire officielle cache une réalité bien différente. En effet, les vrais animateurs de Sans Gène ne
sont autres que Dominique Plancke et Anne Lacouture,
l’attachée parlementaire de Bové. Tous deux ont été
condamnés pour fauchage. Quant au Faucheur en chef,
José Bové, il est largement informé du va-et-vient financier de l’association grâce à une troisième personne,
Ghislaine Ricez, qui fait également partie de l’équipe
de Sans Gène et qui se trouve être… sa compagne ! Le
trio s’appuie sur le trésorier – un ancien… faucheur –,
retraité du bâtiment et ex-candidat aux élections européennes sur la liste Europe Écologie, à qui l’on a fait comprendre qu’il « ne courait plus très vite » et qu’il devrait
donc « faire autre chose ». Enfin, la présidence est assurée
par Thomas Lesay, un berger du Larzac condamné pour
fauchage en février 2007 ! Ces responsables forment un
petit comité bien restreint, qui gère des transferts de
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fonds d’un million d’euros afin de régler les amendes
d’un quarteron d’élus de la République. Amendes dont
une partie non négligeable est prise en charge par l’État
au détriment des autres contribuables. Vraiment scandaleux et… sans gêne !
Le comble, c’est que l’appel à la « générosité
publique » pour le paiement d’amendes est illégal.
Comme l’indique sans ambiguïté l’article 40 de la loi
du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la presse, « il
est interdit d’ouvrir ou d’annoncer publiquement des
souscriptions ayant pour objet d’indemniser des amendes,
frais et dommages-intérêts prononcés par des condamnations judiciaires, en matière criminelle et correctionnelle ». Et la peine encourue n’est pas légère ! Elle
peut aller jusqu’à six mois fermes ou une amende de
45.000 euros. Pourtant, les appels publics (lors de
réunions, dans un tract ou dans un journal) sont pratique courante chez les Faucheurs. Ainsi, quand Guy
Wanderpepen est condamné à 3.300 euros pour sa participation au fauchage de Villereau en 2006, la Conf ’
lance « un appel à soutien financier pour l’aider à payer
cette amende ». Le syndicat précise que la gestion financière des condamnations est « gérée par l’association Sans
Gène ». Sur son site, l’association annonce publiquement collecter des dons pour régler les condamnations
judiciaires. Or, elle n’a jamais été inquiétée par la justice pour ses pratiques illicites. Ni d’ailleurs la Conf ’,
pourtant directement concernée. Serions-nous devant
une justice à deux vitesses ?
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