LA JOIE - Diocèse de Marseille

Transcription

LA JOIE - Diocèse de Marseille
Vie de la cité
Messe du Vœu
des échevins
Jubilé
Jubilé
des prêtres
LE MENSUEL
DU DIOCÈSE DE MARSEILLE
N° 7 • JUILLET-AOÛT 2016
FORUM DES ŒUVRES
DE MISÉRICORDE
LA JOIE
DU SERVICE
CPPAP N° 0520 G 79 622
L’abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e
Église universelle
Le rayonnement
des moines de Tibhirine
Vie de la cité
ÉGLISE À MARSEILLE
D.P.-G.
2
MESSE DU VŒU DES ÉCHEVINS
Développer
le lien humain
«Ç
a prend aux entrailles. » Il y a
des choses, des
événements, des
situations qui nous
remuent jusqu’aux entrailles et nous
poussent à poser des actes que nous
n’aurions pas posés sans cela. Ainsi,
ceux que l’évangéliste saint Luc met
sur les lèvres de Jésus dans le chapitre quinzième de son évangile. Le
berger qui a perdu une brebis laisse
seules les 99 autres pour rechercher celle qui est perdue. Ainsi, la
femme qui a perdu une drachme
balaie toute sa maison pour la retrouver. Ainsi surtout, le père des
deux fils, pris aux entrailles, qui
court à la rencontre de celui qui a
tout gaspillé, qui était perdu et qui
est retrouvé. Saint Luc raconte ces
trois paraboles successivement.
Ainsi, Mgr de Belsunce et les échevins de la ville au moment de cette
grande peste de 1720 qui va faire
périr un tiers de la population de
Marseille. Ils furent pris aux entrailles devant les si nombreuses
victimes. Alors, ils décident de
s’en remettre au Sacré-Cœur de
Jésus sous l’insistance d’Anne-Madeleine Rémuzat, cette religieuse
marseillaise de la Visitation qui
vivait dans cette spiritualité de la
confiance au Sacré-Cœur de Jésus.
Cette année, l’Église catholique vit
un Jubilé de la miséricorde. Elle
contemple le cœur de Dieu touché
aux entrailles dans son amour pour
les hommes. Voyant ces cœurs brisés par le péché, par l’appréhension
ou la peur de la mort, par la violence
entre eux et les épreuves, Dieu ne
se tient pas loin. Il envoie le Fils
bien-aimé pour révéler à quel point
le cœur de Dieu est fait de bienveillance, de compassion, de bonté pour
les hommes. « Il est passé en faisant
le bien. » Ce moment où le soldat romain enfonce sa lance dans le cœur
de Jésus en croix est devenu le symbole de cette source de miséricorde
du Dieu qui est touché jusqu’aux
entrailles par la vie de l’humanité.
Il vient prendre les uns et les autres
sur ses épaules. Sa puissance est
celle de la tendresse maternelle qui
conduit à l’impensable de l’amour,
celle qui voit son enfant souffrir, son
fils handicapé, son petit en danger.
Chers amis, je voudrais vous proposer de regarder la compassion
comme un moteur, un stimulant
qui seul peut nous pousser plus
loin, nous faire sortir de nos intérêts, de nos indifférences au sort
des autres. Souvent, la raison, et
la raison économique particulièrement, nous tient trop loin du visage
de ceux qui sont éprouvés ou à la
marge. Nous analysons froidement
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D.P.-G.
D.P.-G.
3
la réalité. Mais quand nous voyons
de près quelqu’un qui souffre, qui
est dans le besoin, alors nous nous
humanisons et sortent de nos vies
des gestes, des engagements, des
solutions que nous avions jugé impossibles auparavant. Nous nous
engageons. La compassion suscite
une énergie à toute épreuve, humanise celui qui la manifeste et celui
qui en bénéficie. C’est vraiment une
qualité divine.
Notre société, elle-même, a besoin
de compassion, de tendresse pour
imaginer des solutions nouvelles.
Elle est entre les mains des
rentabilités froides et peu solidaires.
Ceux qui décident, souvent de loin,
ne descendent pas assez au contact
des souffrants. Notre société
apparaît trop souvent indifférente,
tendue, individualiste. Au sujet
des migrations qui marquent notre
Église à Marseille N° 7
Éditeur : Association diocésaine de Marseille
14 place Colonel-Edon – 13284 Marseille Cedex 07.
Tél. : 04 91 52 94 27. E-mail : [email protected]
Commission paritaire : 0520 G 79 622.
ISSN : 2104-9424.
Dépôt légal : 12 juillet 2016 – 135e année.
époque à cause des guerres, des
misères, des insécurités, on voit
bien qu’il faut traiter le problème
politique sous-jacent, mais comment
se tenir loin de ceux qui sont ici,
en Europe, de ceux qui ont des
conditions de vie bien inférieures à
celle de nos animaux de compagnie ?
Ce sont des hommes, des femmes,
des enfants, des bébés, des vieillards.
Seul le fait de nous approcher d’eux
et de les regarder comme des frères
en difficulté peut nous pousser à
trouver les paroles, les gestes et les
solutions fraternels. Et comment ne
pas dire parfois pareil du vieillard
en fin de vie, de l’enfant à naître, de
celui qui a un handicap ?
Nos cœurs ne s’émeuvent pas assez
du sort des autres. Ils sont froids. Ne
pensez pas que je veuille dire que rien
ne se fait. Vous pourriez indiquer
vous-mêmes tout ce qui se fait en
Directeur de la publication : Pierre Grandvuillemin.
Rédactrice en chef : Dominique Paquier-Galliard.
Ont collaboré à ce numéro : A. d’Arras, P. Atlante, P. Bony,
E. Broussous, CDES, J. Chagnaud, L. Conrad,P. Daniel, G. et C. Diouf,
G. et C. Dirou, A. Gontier, H. Jourdan, A. Khazinedjian, J. Lahondès,
C. Lenfant, J.-F. Lof, B. Lorenzato, J.-L. Ragonneau,
P. Richaud, J.-Ph. et A. Rigaud et J.-L. Vissière.
termes de solidarités organisées, ici
même à Marseille, nous en parlons
souvent entre nous. Et je ne veux pas
dire non plus que seule la compassion
mise en œuvre résoudrait tout. Mais
nos cœurs, notre être intérieur, se
laissent-ils toucher ? Allons-nous
assez au-devant de celui qui est
éprouvé pour croiser son regard au
lieu de se contenter de parler de lui,
de loin ? De qui nous faisons-nous
proches ? C’est ce lien humain qui
manque et qu’il faut développer. C’est
ce lien humain qui fait du nouveau.
Oui, notre Dieu est le Dieu qui se fait
proche. Cette proximité nous touche.
S’Il était resté lointain ou seulement
moralisateur, nous ne Le suivrions
pas. Mais Il est doux et humble de
cœur, tendre et miséricordieux.
C’est de cela dont nous avons besoin
personnellement. C’est de cela dont
a besoin notre monde.
Nous avons été créés à son image.
Laissons-nous toucher par les plus
fragiles, les plus éprouvés, comme
Lui-même l’a fait durant sa vie.
Quelle chance de connaître le Christ,
de connaître son Sacré-Cœur, d’y
voir toute la puissance d’amour
qu’Il contient et qu’Il ne cesse de
déverser dans le cœur de ceux qui
ne Lui ferment pas la porte.
Rendons-Lui grâce pour tout ce
que déjà Il a accompli en chacun
de nous. Qu’Il nous donne d’être
compatissants et bons comme Il l’est
de toute éternité. Amen.
+ Georges Pontier
Archevêque de Marseille
En la basilique du Sacré-Cœur,
le 3 juin 2016
Photo de couverture : Dominique Paquier-Galliard.
Réalisation : Bayard Service Édition Grand-Sud — Méditerranée
160, rue de la Sur — Garossos — 31700 Beauzelle. Tél. : 05 62 74 78 20.
Secrétariat de rédaction : Émilien Droniou.
Maquette : B. Renault et É. Droniou.
Publicité : Bayard Service Régie. Tél. : 05 62 74 78 20.
Imprimerie : J.F. Impression – 34000 Montpellier
Solidarité
4
ÉGLISE À MARSEILLE
FONDATION HÔPITAL SAINT-JOSEPH
Un soutien aux sœurs
dominicainesen Haïti
Au mois d’avril, une délégation de la Fondation Hôpital
Saint-Joseph s’est rendue en Haïti dans le cadre de son partenariat
avec les sœurs dominicaines de la Présentation de Tours.
Elle y a financé la construction d’une clinique. Antoine Dubout,
président de la fondation, revient sur cette action solidaire.
A. D'ARRAS
mots du frère Manuel Rivero, présent en Haïti
lors de ce tremblement de terre, après avoir
résidé plusieurs années au couvent dominicain
Saint-Lazare de Marseille.
Une situation catastrophique
Au cours de l’été 2012, les sœurs dominicaines
de la Présentation — celles-là même qui dirigèrent et développèrent l’Hôpital Saint-Joseph
de sa création en 1919 jusqu’en 1981 — nous
informèrent vouloir construire en Haïti, en
remplacement de leur dispensaire détruit, une
clinique pédiatrique hors de Port-au-Prince, au
plus près des populations qui ont fui la capitale.
Je suis allé en Haïti : une fois l’aide d’urgence passée et l’émotion retombée, tout ou presque restait à faire. La situation
était catastrophique,
au-delà de ce que l’on
peut imaginer.
La Fondation Hôpital
Saint-Joseph s’est alors
engagée à financer
50 % de la construction de la clinique et
à aider pour son fonctionnement pendant
cinq ans. Notre participation financière à la
construction de cette
clinique pédiatrique
La clinique Marie Poussepin est opérationnelle depuis un an déjà.
est notre réponse au
Sr Genoveva.
séisme qui fit environ 300 000 morts, 500 000
blessés et laissa ruines et malheur. Les sœurs
ont acheté un terrain à la Croix des Bouquets
et l’ont sécurisé par un mur qui en fait le tour.
Avec Jean-Pierre Fabre, président adjoint de
la Fondation, et le docteur Alain Martin-Laval,
chef du service de pédiatrie de l’Hôpital SaintJoseph, je me suis rendu en Haïti pour m’assurer
du suivi du projet de construction de la clinique
pédiatrique.
La création d’une clinique
Ouverte depuis juin 2015, la clinique Marie
Poussepin — du nom de la fondatrice des
Restauration des
monuments historiques
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A. D'ARRAS
L
e 12 janvier 2010, à 16 h 53, heure
locale, un séisme de magnitude 7,3 a
frappé brutalement Haïti et particulièrement sa capitale, Port-au-Prince.
« Le soleil brillait en cette fin d’aprèsmidi quand tout à coup la terre, remuée au fond
de ses entrailles, a renversé ce que l’homme avait
construit avec tant d’efforts : maisons, cliniques,
écoles, facultés, églises, banques, supermarchés, etc.
Le palais national et la cathédrale, symboles de
l’identité haïtienne, se sont effondrés. Au bout de
trente secondes, une nuée de poussière s’est élevée
vers le ciel dans un grand silence. On aurait dit
que la vie et le temps s’étaient arrêtés. Il y eut un
long silence à donner la chair de poule. Silence
terrifiant suivi de cris de détresse. » Ce sont les
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A. D'ARRAS
5
Une leçonde vie
Grégoire et Chloé Dirou s’apprêtent
à rentrer en France après un an passé en Haïti. Ils témoignent.
M
ariés en juillet 2015, nous avons fait le choix de nous engager immédiatement pour
une année de volontariat au service des plus fragiles, et nous sommes partis chez
les sœurs dominicaines en Haïti. Ce départ a pu se faire grâce à la Fondation Hôpital
Saint-Joseph qui soutient les sœurs depuis plusieurs années et qui prend en charge notre mission.
Grégoire travaille donc au sein du Centre pédiatrique Marie Poussepin et Chloé dans l’école
locale, tenue également par les sœurs dominicaines.
dominicaines de la Présentation — a été réalisée sans dépassement de prix ni retard. Une
performance ! Avec la Fondation Hôpital SaintJoseph, Grégoire et Chloé Dirou, jeunes mariés,
ont décidé de passer un an aux côtés des sœurs
dominicaines (lire encadré). Ils ont été envoyés
par la Délégation catholique pour la coopération (DCC) au titre de volontaires de la solidarité internationale. D’autres volontaires leur
succéderont pour un an dès l’automne 2016.
De plus, nous envoyons des professionnels
pour des missions plus ponctuelles. Ainsi, au
mois d’avril, les pédiatres Alain Martin-Laval
et Cécile Koch se sont rendus sur place pour
assurer des consultations, tout en formant et
conseillant le médecin du Centre pédiatrique.
Une autre mission est prévue à l’automne.
Il nous a paru normal de répondre à la demande
des sœurs dominicaines. Leurs aînées avaient
entendu l’appel de l’abbé Jean-Baptiste Fouque
lors de la création de l’Hôpital Saint-Joseph.
Partager avec le peuple meurtri de Haïti ce
que nous faisons quotidiennement à Marseille
est la moindre des choses.
Antoine Dubout
Président de la Fondation Hôpital Saint-Joseph
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Articles religieux
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F a v o r i s e z l e c o m m er
ce local !
A. D'ARRAS
Sr Ana Patricia, directrice de la clinique,
Dr Cécile Koch, Dr Alain Martin-Laval,
Chloé, Sr Nadia et Grégoire.
Un réel contact avec la population locale
Grégoire apporte son aide dans différents domaines : l’administration, la comptabilité et la
gestion des projets de la clinique. Il assure également la communication avec la Fondation. En
entrant dans cette clinique, on est frappé par la qualité de sa construction et sa propreté qui
contrastent fortement avec les autres infrastructures haïtiennes. Accueillis dans ces conditions,
les patients retrouvent leur dignité grâce à un tel environnement.
Concrètement, la mission de Grégoire permet d’optimiser certains process de la clinique et
d’apporter un soutien sur tous les projets du centre : programme de malnutrition, microcrédit,
mise en place d’un laboratoire d’analyses… Travailler dans cette clinique permet notamment
d’avoir un réel contact avec la population locale et de comprendre la réalité de la vie en Haïti.
De son côté, à l’école, Chloé a créé un projet de parrainage des enfants handicapés par les
lycéens de ce même établissement. Dans ce pays, l’intégration des personnes handicapées est
une vraie problématique et peu d’écoles les acceptent. L’idée de ce projet est de responsabiliser
les lycéens en étant parrain ou marraine d’un enfant handicapé, tout en les sensibilisant au
handicap en général. En parallèle, Chloé est professeur de français en primaire ainsi que pour
les adultes en alphabétisation.
Notre année en Haïti est une expérience de vie incroyable, tant humainement que spirituellement.
Nous avons reçu de beaux témoignages des Haïtiens que
nous avons croisés sur notre chemin. Notre rencontre
avec Haïti, mois après mois, nous a donné une grande
leçon d’humilité. Elle nous a permis de réaliser chaque
jour à quel point nous avons de la chance d’être nés et
d’avoir grandi dans le confort et la sécurité.
En juillet, nous nous envolerons pour la France et quitterons notre pays d’adoption Mais jamais nous ne pourrons
oublier l’accueil à bras ouverts du peuple haïtien qui nous
fait nous sentir chez nous ici !
Grégoire et Chloé Dirou
Volontaires de la solidarité internationale
Des nouvelles de l’action de la Fondation en Haïti
à lire dans « La Gazette » sur le site :
http://www.fondation-saint-joseph.fr
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Vie du diocèse
ÉGLISE À MARSEILLE
LE BILLET DU COMITÉ DIOCÉSAIN ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
Une leçon d’Europe
L
e grand dessein
européen va mal :
crise interminable
en Grèce, Brexit en
Grande-Bretagne, montée
des populismes en Europe
orientale, absence de toute
politique commune pour l’accueil des migrants, ont transformé une ambition historique
en des calculs de courte vue
où prédominent les intérêts
nationaux sur toute approche
communautaire du développement. Dans ce désert de
la pensée et de l’action commune, une voix forte s’est élevée pour rappeler aux responsables de l’Union européenne
leurs responsabilités.
En recevant, le 6 mai dernier, le
prestigieux prix Charlemagne,
le pape François a plaidé pour
un nouvel humanisme européen fondé sur trois capacités :
intégrer, dialoguer et générer.
Devant lui, le Polonais Donald
Tusk, président du Conseil,
l’Allemand Martin Schultz,
président du Parlement, et
le Luxembourgeois JeanClaude Juncker, président de
la Commission, ainsi qu’Angela Merkel, chancelière,
ont entendu une belle leçon
d’Europe. Cette « famille de
peuples semble moins sentir
comme siens les murs de la
maison commune. Cet ardent
désir de construire l’unité
paraît de plus en plus éteint »,
a déclaré le pape qui a interrogé l’Europe : « Que t’est-il arrivé, Europe humaniste, paladin
des droits de l’homme, de la
démocratie et de la liberté ? »
En évoquant les pères fondateurs de l’Europe qui ont su
chercher et trouver des voies
alternatives après la guerre,
l’évêque de Rome a vu dans la
« racine de nos peuples » une
exigence de solidarité indispensable pour rassembler
les cultures les plus diverses
appelées à se fondre dans un
même mouvement de paix et
de développement, soit 28
pays représentant plus de
500 millions d’habitants. À
cette fin, c’est bien la culture
du dialogue qui fait aujourd’hui
défaut, quand les pays de
l’Union font passer leur inté-
rêt particulier avant l’intérêt
communautaire. C’est aussi
la capacité des princes qui
nous gouvernent à s’intéresser aux jeunes, dont beaucoup sont exclus du marché
du travail. C’est enfin leur politique qui ne s’oriente pas vers
« la recherche de nouveaux
modèles économiques plus
inclusifs et équitables » et le
passage souhaité d’« une économie liquide à une économie
sociale ». Le pape François a
repris le contenu de son encyclique Laudato Si’ pour rappeler la nécessité « de se donner comme objectif prioritaire
l’accès au travail pour tous ».
Sans insister spécialement sur
la question, le pape a néanmoins été clair en « rêvant
d’une Europe où être migrant
ne soit pas un délit, mais plutôt
une invitation à un plus grand
engagement dans la dignité de
l’être humain tout entier ». En
ramenant avec lui de Lesbos,
le 16 avril dernier, douze réfugiés syriens, le pape avait
montré que ses intentions
n’étaient pas uniquement
de l’ordre du discours. Les
oreilles des présidents des
institutions européennes ont
dû siffler quand on sait que
l’Europe compte 25 millions
de chômeurs, ne parvient
pas à imposer aux pays qui
la composent un quota minimum d’immigrés à accueillir et se perd entre réfugiés
politiques et réfugiés économiques, tous unis dans le malheur de l’exil. Certes, la veille,
dans une tribune au journal
Le Monde, Martin Schulz
et Jean-Claude Juncker
s’étaient réjouis d’avoir donné
le prix Charlemagne au pape
François, voyant en lui le symbole d’une Europe unie. Ils
ont reconnu son rôle premier
pour relever les trois défis de
l’Union : préserver notre mode
de vie, garantir la sécurité et
la paix, gérer la question des
migrations. Ils pourraient
utilement le suivre dans la
recherche incontournable d’un
nouveau modèle de développement.
DR
La proximité change nos cœurs
Le 12 mai, une délégation de la Conférence des évêques de France,
conduite par Mgr Pontier, s’est rendue à Calais pour rencontrer des migrants
et des chrétiens engagés auprès d’eux.
La journée passée
à Calais avait pour but
de rencontrer l’Église
locale, les chrétiens
engagés dans la présence
et l’accueil des nombreux
migrants présents dans
cette ville. L’évêque
du lieu, Mgr Jaeger,
était là, bien sûr.
Le témoignage
des bénévoles fut
d’une grande richesse.
Ils ont expliqué comment
la rencontre et le service
de ces personnes
les avaient changés
et donnaient un sens
nouveau à leur vie.
Leur cœur s’est agrandi !
Nous voulions
les encourager
et leur dire comment
leur engagement était
un beau témoignage pour
les chrétiens de France.
Nous nous sommes
rendus sur les lieux
du site appelé « Jungle »,
où résident pour
le moment plusieurs
milliers de personnes.
Des aménagements
récents ont été réalisés
par l’État. La présence
d’un tissu associatif
permet de nourrir,
de soigner et de soutenir
ceux qui sont là.
En circulant, nous avons
repéré des lieux de prière
de fortune construits
par les migrants chrétiens
ou musulmans. C’est
dire comment la foi
et la prière soutiennent
chacun dans cette
période si dure. Ici,
on nous a offert un thé,
là, on a « acheté »
un pain. Grande capacité
d’organisation !
Ce n’est pas la vie
facile… Mais des soutiens,
des solidarités
permettent de tenir.
J’en suis revenu, sûr
que la proximité change
nos cœurs ! Parler
des gens de loin nous
replie sur nous-mêmes,
s’approcher nous ouvre
le cœur. Osons
la fraternité !
+ Georges Pontier
7
CCFD
La paix,fruit de la justice
Pendant le Carême 2016, la délégation diocésaine
du CCFD – Terre Solidaire a accueilli Cristina Coronel,
coordinatrice générale du « Serpaj-Service Paix
et Justice » du Paraguay.
L
e Paraguay a connu 60 ans de dictature féroce,
avec seulement une interruption entre 2008
et 2012 sous la présidence de Fernando Lugo.
Ce dernier a malheureusement été destitué
après le massacre de Curuguaty et le parti Colorado
est revenu au pouvoir.
Parmi ses 7 millions d’habitants, 47 % sont pauvres et
23 % extrêmement pauvres, malgré les richesses du
pays en ressources naturelles. 80 % des terres sont
entre les mains de 2 % de propriétaires pour produire
du soja transgénique sur 3 millions d’hectares, de la
marijuana et quelque 1 500 carcasses de bovins par
jour pour l’exportation. N’oublions pas non plus qu’au
Paraguay, les multinationales ne paient pas d’impôts !
Un peuple créatif
La population du Paraguay est jeune et très créative. Selon
des sondages dignes de foi, c’est le pays le plus pauvre
mais le plus heureux d’Amérique latine. Cristina nous l’a
bien montré, avec sa vidéo, où nous avons, en particulier,
admiré le magnifique orchestre de jeunes vivant sur une
décharge d’Asunción : ces enfants défavorisés ont fabriqué des instruments de musique extraordinaires à partir
de déchets (voir le site : http://info.arte.tv/fr/paraguaylorchestre-des-instruments-recycles). Un orchestre, mené
par Fabio Chavez, a vu le jour et se produit aujourd’hui
dans le monde entier. « Le monde nous envoie ses déchets,
et nous, avec, on leur renvoie de la musique : les poubelles se
transforment en or ! » Belle leçon de vie.
D.P.-G.
La non-violence active
Partout, Cristina a exprimé sa foi en l’humanité et la
solidarité, affirmant, en citant Gandhi : « La paix est le
vrai chemin ». Le Serpaj a été fondé par Adolfo Pérez
Esquivel, prix Nobel de la paix 1980. Il est présent dans
11 pays d’Amérique latine depuis 1974, et au Paraguay
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Parcours
biblique
2016-2017
« L’Exode »
L’Exode est un livre
et un chemin. Il est l’Exode
d’Israël et celui de Jésus.
depuis 1988.
Il a le statut de
consultant auprès
des Nations Unies.
Entité pacifiste,
d’inspiration
chrétienne, œcuménique et humaniste, il privilégie la non-violence active comme manière
de vivre et comme moyen d’action. Il soutient un programme de démilitarisation et d’éducation à la paix et
aux droits humains.
Un continent debout
Le CCFD – Terre Solidaire soutient actuellement deux
projets du Serpaj, accompagnant des groupements de
femmes productrices ainsi que des organisations victimes de la criminalisation due aux représailles de leurs
luttes. Au mois d’avril, le Serpaj a organisé une marche
pour la réappropriation des terres volées aux paysans.
Cristina nous a convaincus que l’Amérique latine est un
continent qui s’est mis debout, qui lutte pour la démocratie : ce sera peut-être long, mais rien ne l’arrêtera
sur ce chemin !
Pendant son séjour chez nous elle a rencontré plus de
250 personnes. Elle a ainsi passionné tant ses auditoires
chrétiens du secteur paroissial d’Aubagne, du Mistral à
et de l’Œuvre de jeunesse de La Ciotat que les acteurs
de la société civile (Mouvement de la paix et centres
sociaux).
À Adolfo P. Esquivel le mot de la fin : « La paix n’est
possible que comme fruit de la justice, et la paix véritable
est le fruit de la transformation opérée par la non-violence,
force de l’amour. »
Le récit biblique nous révèle
les lignes maîtresses
de l’histoire du Salut qui nous
est commune entre juifs
et chrétiens. Il a eu aussi
une forte résonance sociale
et religieuse à notre époque
(noirs d’Amérique, théologies
de la libération…).
Toute notre vie et toute
l’humanité sont en exode.
Nous lirons sept des récits
les plus significatifs :
 le Buisson ardent
et la révélation
du Nom divin,
  la célébration de la Pâque,
  le passage de la Mer,
  l’épreuve du Désert,
  la conclusion de l’Alliance,
  les Dix Paroles,
 le Veau d’or
et la Miséricorde.
Nous les lirons pour eux-mêmes,
mais aussi en les plaçant
devant le Nouveau Testament
qui en révèle tout le sens
pascal et baptismal.
Paul Bony et son équipe
La soirée
de lancement :
le mercredi
4 septembre
de 20 h 00
à 21 h 30
au Centre
Le Mistral.
Annie Gontier
Présidente du CCFD – Terre Solidaire 13 Marseille
fournier Père & Fils
Avec ACCOPLAS
Depuis 1962 à Marseille
« Faites confiance à une équipe efficace »
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Le P. Nicolas Lhernould,
Tél : 04 91 03 39 39 - Fax : 04 91 03 39 44
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directeur
de l’ICM,
lors de la conférence
Retrouvez nous sur : www.accoplas.fr
du 3 octobre.
Jubilé
8
ÉGLISE À MARSEILLE
Le vendredi 3 juin, jour de la fête du Sacré-Cœur, les prêtres
du diocèse ont célébré leur jubilé autour de Mgr Georges Pontier
et de Mgr Jean-Marc Aveline. Et le 25 juin, ce sont les prêtres
ordonnés depuis 25, 50 ou 60 ans qui ont fêté cet anniversaire
à Notre-Dame de la Garde. Quelques-uns d’entre eux témoignent
de la façon dont ils vivent la miséricorde dans leur ministère.
D.P.-G.
Jubilé des prêtres
Élargis l’espace de ta tente… Il guérit toute maladie
L
a miséricorde est pour moi une invitation à aller à la rencontre de l’autre.
C’est une ouverture à tous ceux et celles qui vivent dans les quartiers,
dans les communautés chrétiennes. C’est laisser de la place à toutes les
personnes qui demandent l’hospitalité ou qui sont sur le bord de la route. La
Pastorale des Migrants m’aide à regarder celui qui vient d’un autre pays, d’une
autre culture, comme une personne qui a une histoire, une dignité d’enfant de
Dieu. Elle me permet de travailler avec d’autres pour que chacun soit reconnu
et respecté dans son humanité.
« Vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage… » (Eph 2,19). Il n’y a pas
d’étranger sur cette terre, mais une seule famille humaine ! Pour les banques,
l’argent, l’économie ou les armes, il n’y a pas de frontières. Mais pour ceux qui
fuient les guerres, la famine, la persécution ou la pauvreté, des murs et des
barbelés se construisent…
Bâtir des ponts, être compatissants (souffrir avec). La miséricorde est un don
de Dieu, elle me met sur le chemin de l’amour. « Tout ce que vous voulez que les
autres fassent pour vous, faites-le de même pour eux » (Mt 7,12).
D
ans la crypte de la basilique du Sacré-Cœur, le Père Pontier
nous a rappelé l’enjeu spirituel et apostolique du Jubilé et
nous avons passé la Porte sainte « sûrs d’être accompagnés
par la force du Seigneur ressuscité qui continue de soutenir notre
pèlerinage », selon les mots du pape François.
Nous sommes venus confier notre ministère apostolique à la miséricorde de Dieu. Ce n’est pas un signe de faiblesse, mais l’expression de
la toute-puissance de Dieu, qui pardonne toutes les offenses et guérit
toute maladie. Il fait justice aux opprimés, délie les enchaînés, ouvre les
yeux des aveugles. Aux affamés, Il donne le pain. Le Seigneur guérit les
cœurs brisés et soigne leurs blessures. Malgré le pardon, notre vie est
marquée par les contradictions qui sont la conséquence de nos péchés.
Vivre l’indulgence de l’Année sainte, c’est l’expérience de la sainteté
de l’Église qui donne à tous de prendre part à la vie nouvelle offerte
par le Christ, initiés par l’Esprit qui inonde nos vies d’espérance.
Jean Lahondès
Ordonné en 1959
Qu’as-tu que tu n’aies reçu ?
Le P. Henri Jourdan a fêté
ses 60 ans de sacerdoce.
A
près la belle messe d’action de grâce à
Notre-Dame de la Garde avec les autres
jubilaires, dont notre archevêque que
je salue chaleureusement, on me demande ce
témoignage sur la miséricorde vécue dans mon
ministère.
Chacun d’entre nous est à la joie de pouvoir rendre
grâce pour ces années de bonheur au service du
Seigneur, conscient d’être bénéficiaire et artisan
de sa miséricorde. Merci au Seigneur pour une vie
parfois cabossée et marquée par le départ d’amis : je
pense en particulier à Jean Oder, ordonné le même
jour que moi à Saint-Pierre le 23 décembre 1956.
Si la « jubilation » est la même pour tous, avec des
vies, des situations et des ministères différents,
c’est une occasion pour chacun de remercier le
Seigneur pour ses bienfaits quotidiens,
pas toujours perçus au jour le jour. Et
pourtant, avec du recul, on peut voir
les traces de sa présence dans ce temps
passé si vite ! Occasion aussi de demander pardon pour tant de temps perdu et de négligences.
Et pourtant, avec de mauvaises casseroles, le
Seigneur fait de bons plats !
Premier prêtre ordonné par Mgr Lallier (qui me
le disait à chaque rencontre !), je suis forcément
« d’avant le Concile ». Et je dois reconnaître que
j’ai, sur certains points, anticipé illégalement
certaines mesures liturgiques : « dos au peuple et
latin » rendaient difficilement visible et audible
l’amour du Seigneur pour son peuple ! Je pense
que la miséricorde du Seigneur passait par là aussi,
et les jeunes dont je me suis toujours occupé avec
grande joie, comme vicaire, aumônier de lycée,
dans le guidisme et comme curé, avaient besoin de
D.P.-G.
Paul Daniel
Ordonné en 1980
signes compréhensibles pour pouvoir
vivre dans cette miséricorde.
Il est impossible de dire ce que le
Seigneur a réalisé dans le cœur de
tous ceux qui nous ont été confiés et qui nous
en font parfois la confidence. Et avec le recul, on
se rend davantage compte des « loupés » et des
actions de grâce qu’on a oublié de faire. Mais là
aussi, la miséricorde du Seigneur vient à notre
secours, et je compte sur elle pour « compenser »
et réparer les erreurs. Le Royaume de Dieu avance
malgré mes carences ! Mon « moteur » à moi —
chacun a le sien ! —, c’est le souci de la paix. C’est
d’ailleurs le mot inscrit sur mon calice.
À la question : « Comment vivez-vous la miséricorde dans votre ministère actuel ? », je réponds :
« Dans la reconnaissance et la demande de pardon. »
Henri Jourdan
G. FRAYSSE
9
À Notre-Dame de la Garde.
Au Sacré-Cœur.
L’éminente dignité
du clergé marseillais
Je te pardonne
I
l y a seize ans, quatre jeunes hommes étaient
interpellés par la police et envoyés en prison
pour un délit grave dont la victime était une
dame âgée. L’un d’eux, incarcéré aux Baumettes,
m’avait demandé d’aller le visiter et j’ai pu l’accompagner avant, pendant et après son procès.
Sa recherche n’était pas vraiment religieuse, il
avait surtout un regard très dévalué sur luimême, et les barreaux de sa cellule n’étaient
pas grand-chose en comparaison de son enfermement personnel. Sa vie avait basculé, il était
dans la nuit !
Au moment de son procès, il me demanda d’y
assister, pensant, je crois, qu’il y aurait au moins
une personne qui ne l’enfoncerait pas. Ce procès
était très médiatisé et l’atmosphère très lourde.
Les quatre jeunes en cause, muets, gardaient le
regard fixé au sol, immobiles. À un moment, le
juge leur a demandé s’ils éprouvaient du regret
pour leur acte et l’un des quatre a alors lentement levé le regard, toujours silencieux. D’un
coup, comme propulsée par une force incontrôlée, la victime s’est levée et lui a lancé : « Eh bien
toi, je te pardonne parce que tu m’as regardée ! »
Pendant un instant, le procès fut comme suspendu avant de reprendre son cours dans une
ambiance qui semblait moins pesante. Le jeune
adulte que j’accompagnais n’avait pas bougé ni
rien exprimé, mais au retour de son procès, il a
commencé à chercher comment demander pardon. Cette vieille dame n’était pas chrétienne.
En un éclair, elle a fait œuvre de miséricorde.
Pierre Richaud,
ancien aumônier de prison
Ordonné en 1968
Un parti pris d’espérance
« Alors, Jésus fixa son regard sur [le jeune homme riche] et l’aima »
(Mc 10, 21). « Le Seigneur, se retournant, fixa son regard sur Pierre »
(Lc 22, 61).
J
’ai toujours été marqué par ce regard d’amour du Seigneur, que ce soit pour le jeune homme
riche, pour Pierre ou pour d’autres. C’est un regard qui ne juge pas, qui ne condamne pas, qui
n’enferme pas. Au contraire, ce regard relève, pardonne, redonne confiance. C’est ce même regard
d’amour, un regard bienveillant, que j’essaie de poser sur ceux que je rencontre.
L’Action catholique, en particulier la JOC, m’a appris à garder ce « parti pris d’espérance », à commencer par voir le positif dans telle situation ou chez telle personne. Chacune recèle des trésors.
Le problème est que, si ce n’est pas cela qu’elle met en avant, il est difficile d’aller les trouver.
Ce regard positif m’aide à aller au-delà des apparences, à ne pas rester sur une impression première,
surtout si elle est fausse !
Dire à quelqu’un « Ta parole a du prix, elle a du poids » lui donne confiance. Cela lui montre qu’il est
capable de belles et de grandes choses. Donc, cela le fait grandir.
Vivre la miséricorde, c’est reprendre la parole de Pierre : « Au nom de Jésus, lève-toi et marche ! »
(Ac 3,6), par un regard, une parole, qui deviennent une main tendue.
Éric Broussous
Ordonné en 1996
Les prêtres et les diacres de cette cité ont
une vie difficile, et même héroïque. Sans dire
naïvement que « tout le monde est beau,
tout le monde est gentil », il faut admirer,
et parfois deviner, tous les trésors cachés
dans ces vies d’hommes. On serait étonné si
on pouvait lire leurs notes de retraite, leurs
homélies, si on pouvait écouter les paroles
de réconfort qu’ils adressent à des gens
désemparés. Ils tiennent bon comme des
sentinelles perdues, dans un immense combat.
Ils ont l’air d’être les serviteurs d’une baraque
qui s’écroule, mais ils sont, parfois sans le
savoir, des fondateurs d’Églises. Ils font surgir
des Corinthe, des Antioche, des Thessalonique,
dans ce périmètre couronné de collines :
la Nerthe, l’Étoile, Garlaban.
Dans un contexte difficile, ils vivent, vaille
que vaille, le célibat, la pauvreté, l’obéissance.
Bien sûr, beaucoup de choses laissent à désirer
au point de vue de l’organisation,
de la cohésion, de la discipline.
La plupart d’entre eux sont des théologiens
qui s’ignorent. Ils font de la théologie,
comme Monsieur Jourdain faisait de la prose,
à condition de prendre le mot « théologie »
dans son sens originel : « une connaissance
cordiale des choses de Dieu ».
Sans grands diplômes universitaires,
ils sont des « théologiens de quartier »,
des généralistes à qui le « tout venant »
s’adresse. Les circonstances de la vie
les rendent humbles. Ils ont perdu
une partie de leur pouvoir.
Ils partagent la Mission avec des laïcs
et des religieuses. Ils ne sont plus les grands
« manitous » qui dirigent des paroisses.
Ils sont des animateurs, des conseillers,
des staretz (guides spirituels) au service
du peuple chrétien. Ils n’ont « ni or ni argent »,
mais une Force est en eux qui leur fait dire
au boiteux : « Au nom de Jésus de Nazareth,
lève-toi et marche. »
Jean Arnaud
Octobre 1998
Jubilé
ÉGLISE À MARSEILLE
D.P.-G.
10
Les œuvres de miséricorde
pour le bien commun
« De l’écoute des besoins au partage d’une espérance. » C’était
le thème du Forum œcuménique des œuvres de miséricorde
le dimanche 22 mai. Retour sur ce temps de fête à l’église
de La Trinité et à la paroisse arménienne rue Sibié (1er).
D.P.-G.
Une fête de famille
« Aujourd’hui, c’est une fête de
famille. Dans les fêtes de famille, il
manque souvent quelqu’un et on pense
aux absents. Nous sommes présentes
sans notre groupe, car c’est le groupe
des femmes incarcérées à la prison des
Baumettes, dont certaines participent
à l’atelier peinture. » Au début de la
messe, en présentant une vidéo des
œuvres réalisées par les détenues
qu’elle accompagne, Sr Christine
Pousset a donné le ton de la journée. On pensait aux absentes qui,
chaque lundi, se réunissent à l’atelier
peinture organisé par l’aumônerie :
après un temps de partage autour de
la Parole de Dieu, elles expriment ce
que ces échanges ont fait naître en
elles. « L’art est beauté, il guérit de la
laideur du monde, témoignaient-elles
dans la vidéo. Par l’art, nous entrons
en communication avec les autres. Ces
peintures sur le thème de la miséricorde disent nos souffrances, notre
espoir et notre foi. » De l’émotion,
des applaudissements.
Vivre la miséricorde
au nom de Dieu
En introduisant cette journée, Mgr
Jean-Marc Aveline, qui présidait
l’eucharistie, a rappelé que « vivre la
miséricorde au nom de Dieu, c’est travailler à la justice et à la paix, soigner
les blessures multiples de notre humanité, faire preuve de solidarité, savoir
être attentifs aux autres, être remplis
de charité ». Et il a fait le lien entre
la charité et la Trinité, qu’on fêtait ce
jour-là : « La Trinité est cette relation
d’amour de Dieu en lui-même et pour
nous. Ce n’est qu’en pratiquant la charité qu’on peut découvrir la Trinité. »
Notant la diversité des participants
et la présence de croyants d’autres
religions, il a fait remarquer « que
la miséricorde est l’une des choses
qu’ont en commun les juifs, les chrétiens et les musulmans. C’est un point
d’appui solide qui peut nous permettre
J.-P. CHEMIN
C
hez les Franciscains,
rue de La Palud (1er),
une église pleine.
L’assemblée ? Des
membres de groupes
des Églises chrétiennes qui œuvrent au service de
la solidarité et de la fraternité, des
personnes en situation de précarité,
des fidèles venus de tout le diocèse,
des paroissiens de La Trinité, dont la
chorale animait la messe.
de travailler ensemble à la justice, à la paix, au respect de la
dignité et à l’unité de la famille
humaine ».
La miséricorde passe par
nos mains
Après une parade dans la bonne
humeur, menée par le Secours catholique qui fêtait aussi, ce jour-là, son
70e anniversaire, la journée s’est
poursuivie dans les locaux accueillants de la paroisse catholique arménienne. L’occasion, comme l’annonçait notre évêque auxiliaire, « de
partager ensemble, chrétiens de toutes
confessions, les multiples façons dont
se vit, à Marseille, l’œuvre de miséricorde qui vient de Dieu et veut passer
par nos mains ».
Le repas a permis de faire connaissance, puis on a mêlé les façons
d’être ensemble : dans la présentation des différents mouvements
et associations, dans le partage
d’Évangile, les ateliers d’écriture,
de peinture, de réflexion sur le sens
de la miséricorde… La gestuation,
une façon de faire passer la parole
par le corps, proposée par le frère
franciscain Frédéric-Marie Le
Méhauté, a connu un grand succès.
La célébration œcuménique, pleine
d’allégresse, animée par la Pasteure
Riitta Granroth, a clôturé cette journée de fête et de partage qui invitait
à « nous laisser transformer par la
rencontre ».
Faire miséricorde avec
« Comment fait-on une place aux plus
pauvres ? Quand ils se saisissent de
l’Évangile, la Parole prend vie de façon
différente, note Fr. Frédéric-Marie,
membre de l’équipe de préparation.
Et au forum, on a pu sentir quelque
chose de cet ordre, avec la vidéo, qui a
donné une profondeur à la célébration,
et avec la présence des personnes en
situation de précarité qui ont participé aux ateliers. » Mais quelle place
leur fait-on ? « En parlant des lépreux,
saint François utilisait le terme "faire
miséricorde avec". On a une image
du saint qui va vers les lépreux et les
embrasse. Le projecteur est braqué
11
D.P.-G.
Enrichissement
par l’œcuménisme
« Pour préparer cette journée, ajoute
Sr Marie-Anne Bourgois, forts de ce
qui avait été vécu à Diaconia 2013,
nous avons rencontré le Réseau SaintLaurent1 avec qui nous avons élaboré
la "feuille de route" : une rencontre
dans un lieu beau et accueillant pour
se parler, partager dans la simplicité
et vivre la fraternité. Ça semble facile,
mais cela nécessite beaucoup de travail. Beaucoup nous disent que cette
journée leur a donné du punch ! Le fait
qu’elle soit œcuménique nous a enrichis. » Riitta Granroth a apprécié
d’être associée dès le début à cette
initiative. Elle a fait le lien avec les
associations protestantes et orthodoxes. Présente dès le matin pour
la mise en place et l’accueil, elle a
animé un groupe de partage puis la
célébration finale, « joyeuse, simple,
dans l’ambiance de la journée ».
Heureuse d’avoir participé à « cette
expérience formidable », la pasteure
sourit encore d’avoir chanté avec
ferveur en latin !
Élargir les contacts
Un des buts de la journée était de
créer des liens. « De ce point de vue,
c’est une réussite : on a beaucoup
échangé, des contacts ont été pris,
constate avec satisfaction François
Debelle, diacre permanent en charge
de la solidarité. On a entendu, lors
des échanges, des personnes dire que
l’Esprit Saint leur donnait la force de
vivre leur mission. Aujourd’hui, il y
a peu de discours mobilisateurs sur
l’action sociale, que beaucoup considèrent comme un boulet… Ce secteur
a besoin d’entendre à nouveau les
chrétiens. » Un seul regret pour
Sr Marie-Anne : « Que nous n’ayons
pas réussi à mobiliser les œuvres
autant que nous le souhaitions. Il faut
du temps. De l’avis général, il faudra
recommencer, et ce sera l’enjeu, l’an
prochain, de mettre dans le coup plus
d’associations et de mouvements, de
susciter des rencontres. »
À la fin de son homélie, citant
Christian de Chergé, Mgr Aveline
appelait à « contempler sur le visage
du Christ la miséricorde du Père
et à œuvrer avec tous les hommes
et toutes les femmes de bonne
volonté pour multiplier à Marseille
les fontaines de miséricorde ».
« Ce forum n’était peut-être qu’une
goutte, relève en écho FrédéricMarie. Mais il a donné le goût de se
fixer un rendez-vous tous les ans pour
se retrouver dans la joie du service. La
joie qui donne l’espérance. Et le monde
a tellement besoin d’espérance ! »
Dominique Paquier-Galliard
Photos, vidéo du SDAV
et homélie de Mgr Aveline
sur le site du diocèse.
1. Un réseau de groupes chrétiens
qui partagent un chemin de foi avec
et à partir des personnes vivant des
situations de pauvreté et d’exclusion.
Nous libérer de nos chaînes
Le dimanche 22 mai, le 168e anniversaire de l’abolition de l’esclavage
a été célébré à la paroisse des Chartreux (4e) en présence de Mgr Pontier.
Le 27 avril 1848, le gouvernement provisoire de la IIe
République adopte enfin, sous l’impulsion de Victor
Schœlcher, le décret qui abolira définitivement l’esclavage
en France. Mais il faudra attendre le 22 mai pour que la loi
soit appliquée en Martinique.
Un cri d’espoir
C’est à la paroisse des Chartreux que l’Aumônerie AntillesGuyane de Marseille a rassemblé de nombreux chrétiens
ultra-marins et métropolitains, autour de notre archevêque,
Mgr Georges Pontier, pour célébrer cet anniversaire.
Depuis quinze ans, cet évènement est un rendez-vous incontournable. Avec la participation des aumôneries
africaine et malgache, la louange et la célébration eucharistique ont fait vibrer les cœurs au rythme des
tambours. Mais la procession des chaînes, portées par chacune des communautés, bien loin d’être un signe
qui nous enferme dans ce passé sombre de notre histoire, est avant tout un cri d’espoir vers la Sainte Trinité
qui veut libérer chacun de nous de nos chaînes passées et surtout actuelles, faisant ainsi tomber les barrières
de la couleur de peau et de la langue. Avec l’Esprit de vérité, acceptons de déposer tous nos fardeaux au
pied du Christ.
P. Jean-François Lof, aumônier des Antillais et Guyanais de Marseille
B. MANUEL
sur lui. Du coup, les pauvres et les
malades disparaissent. Comment ne
pas les faire disparaître ? Comment
aimer sans dévorer, en permettant à
l’autre d’être ce qu’il est ? En faisant
"miséricorde avec", on commence par
se faire compagnon, par se mettre à
côté, par écouter ce qu’ils ont à dire,
par comprendre leur histoire. »
Événement
12
ÉGLISE À MARSEILLE
SECOURS CATHOLIQUE
Pas à pas, m
ais pas sans toi !
L
’année 2016 est pour le
Secours catholique une
année riche d’évènements,
de rencontres et d’innovations. Pourquoi « innovations » ?
Car nous cherchons à mettre en
œuvre réellement et concrètement l’association avec les plus
pauvres pour « agir avec » chacun
d’eux dans une vraie démarche
participative.
SECOURS CATHOLIQUE
Bousculer nos habitudes
C’est sur la base de cette « pédagogie » qu’a été construit l’ensemble de
la démarche pour l’organisation des
marches fraternelles et des festivités du 70e anniversaire. Les évènements marquants sont maintenant
passés. Revenons un peu en arrière
et tirons-en un premier bilan.
Juin 2015 : rencontre des acteurs
volontaires (bénévoles, salariés,
personnes accueillies) pour définir
ensemble ce que nous voulons faire
à l’occasion du 70e, tenant compte
du fait que le slogan national est
« Pas à pas, mais pas sans toi ! ».
Octobre 2015 : journée de délégation à Saint-Jean-de-Garguier
avec Mgr Pontier. Lancement des
marches, constitution des groupes
de travail et présentation du planning prévisionnel.
Novembre 2015 : première marche
fraternelle au massif de L’Étoile
et plantation des cèdres du 70e
anniversaire.
Janvier 2016 : journée de délégation au centre Le Mistral avec
tous les acteurs pour faire un
point d’avancement du projet et
préparer en groupes de territoires
les actions qui seront déclinées à
proximité de nos lieux d’action
(équipes, partenaires, lieux de
grande pauvreté, etc.).
Février 2016 : journée de délégation avec un marché des idées et des
talents. Chacun est incité à apporter
ce qu’il sait faire pour le mettre au
service des équipes qui organisent
les évènements en territoires.
Mai 2016 : temps forts de nos
festivités avec de nombreuses animations portées par les équipes
et en lien avec le diocèse, avec la
participation au Jubilé des œuvres
de miséricorde.
17 juin : concert de pop-louange
avec le groupe Glorious, organisé
avec une trentaine de jeunes en
lien avec la Pastorale des jeunes
et Dialogue RCF. À cette occasion, Mgr Pontier s’est adressé
aux jeunes en leur demandant de
« laisser dans leur engagement de vie
une place pour les plus pauvres ».
23 juin : journée de capitalisation
pour identifier ce que nous voulons
garder pour cheminer.
Dans tous ces évènements, nous
avons « osé » changer
notre manière d’agir avec
la diversité de nos acteurs :
personnes accueillies,
migrants, familles en précarité, mais aussi tous
simplement des voisins,
des jeunes qui veulent
s’engager, des personnes
avec des talents cachés…
Certes, cela n’est pas facile
et bouscule bon nombre
SECOURS CATHOLIQUE
1946-2016 : voilà 70 ans que le Secours catholique
existe et qu’il œuvre auprès des plus petits,
des plus démunis, pour un monde plus juste et
plus fraternel.
En mai, le Secours catholique a fêté ses 70 ans lors de marches fraternelles.
L’occasion de célébrer le chemin parcouru tout en ouvrant celui de demain.
de nos habitudes. Les témoignages
montrent néanmoins que la vraie
rencontre a lieu dans l’action commune et par « l’agir avec ».
Continuer à marcher
ensemble
De tout cela, nous retenons
quelques idées-forces qui vont
nous permettre de continuer à
marcher ensemble.
Premièrement, nous pouvons et
devons pouvoir compter sur les
personnes que nous accueillons
pour être de vrais acteurs de
talents et des forces de proposition.
Nous ne pouvons rien faire par ailleurs sans nous appuyer sur des
partenariats solides en partageant
nos valeurs et nos capacités d’agir.
Deuxièmement, l’animation de
proximité est indispensable et
efficace. Les équipes connaissent
leurs territoires d’action, leurs
partenaires, elles sont souvent
complémentaires dans leurs capacités à agir.
Troisièmement, il est possible de
mobiliser de nouveaux acteurs tels
que les jeunes, qui sont fortement
attentifs à la construction d’un
monde juste et fraternel. À nous
d’innover dans les formes d’action
afin d’articuler des modes de fonctionnement traditionnels avec des
organisations plus « mouvantes »
portant une autre dynamique.
Christophe Lenfant
Délégué diocésain
du Secours catholique
Au cours du dernier trimestre 2016,
d’autres évènements seront
proposés dans le cadre
du 70e anniversaire : une soirée
de gala, des temps de partage
et de témoignage en paroisses
au mois de novembre et bien
d’autres choses encore…
Église universelle
13
DR
ÉGLISE À MARSEILLE
De gauche à droite : Roger Cobianchi, du diocèse d’Aix, Jean-Philippe
et Marie-Agnès Rigaud, Pierre Atlante, Chantal et Germain Diouf..
Les diacres à Romepour leur Jubilé
Du 28 au 31 mai, des milliers de diacres du monde entier étaient à Rome pour leur Jubilé.
Parmi les 400 participants français, trois diacres marseillais, Pierre Atlante, Germain Diouf
et Jean-Philippe Rigaud, ont vécu ce temps fort avec leur famille. Ils témoignent.
C
onférence du cardinal Stella, préfet
de la Congrégation pour le clergé,
temps de rencontre avec les diacres
italiens, célébration autour de trois
figures de diacres, Étienne, Laurent et Vincent,
découverte d’actions de solidarité, passage des
Portes saintes dans les basiliques et messe du
Jubilé place Saint-Pierre avec le pape François :
le programme de ces quatre jours de pèlerinage
était chargé !
Recevoir l’Esprit Saint
« Participer au Jubilé des diacres à Rome, c’était
déjà magnifique en soi, mais y être présent pour
la date anniversaire de mes cinq ans d’ordination, c’était comme recevoir l’Esprit Saint pendant quatre jours ! » Pierre a eu la joie de proclamer l’Évangile dans l’église du Saint-Nom
de Jésus, devant l’assemblée des diacres et de
leurs épouses, et de célébrer cet anniversaire, le
dimanche 29 mai, au cours de la messe présidée
par le pape François.
« Bien sûr, toutes les personnes qui m’avaient
demandé de prier pour elles étaient dans mon
cœur durant ce pèlerinage. J’ai aussi porté dans
mes prières ma famille, mes collègues de travail,
notre diocèse, les paroissiens de Sainte-Marguerite,
Saint-Jean Bosco, de la Maison Cabot-Rouvière,
de Plan-de-Cuques, Saint-Loup, les bénévoles et
les salariés du Secours catholique, et surtout nos
frères de la rue, qui ont une place si particulière
dans mon cœur. »
Le témoignage des pionniers
« On aurait dit que l’Esprit Saint nous attendait
à l’entrée de la ville éternelle avec un tourbillon
de grâces innombrables pour chacun et chacune de nous. J’étais rempli d’une joie inconnue
jusqu’alors », confie Germain, qui retient de son
parcours de pèlerin « des lieux de ressourcement
pour notre foi : les catacombes de Saint-Calixte,
un lieu qui remémore le témoignage des premiers
chrétiens persécutés et morts pour l’amour du
Christ ; la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, où
les pionniers, nos frères diacres de la première
église, ont versé leur sang pour le Christ ; l’abbaye
de Tre Fontane, où Paul a été décapité ».
Pour Chantal, son épouse, « le paysage bucolique
et l’atmosphère de ce lieu devenu un monastère
semblent bien paisibles par rapport aux barbaries
commises et aux souffrances endurées. L’amour
des disciples pour le Christ ne serait-il pas le plus
fort ? Ce pèlerinage aux sources du christianisme
nous aura aussi permis d’avoir des échanges enrichissants et fraternels avec des diacres et leurs
épouses venus de toute la France, surtout pendant
les repas ».
Marqués par la joie
Jean-Philippe fête cette année ses vingt ans
d’ordination diaconale : « Une belle occasion de
les célébrer dans une dimension universelle ! »
De ces quelques jours passés ensemble, il a été
marqué, avec son épouse Marie-Agnès, par la
joie : « La joie de mettre nos pas dans ceux des
premiers chrétiens qui, à l’image du Christ, ont
donné leur vie pour témoigner de leur foi et nous
permettre d’en vivre à présent. La joie de partager
avec les autres participants sur la diversité des
visages et des missions des diacres de France. La
joie de voir la complicité et la tendresse de tous les
couples dans des petits gestes du quotidien, nous
prouvant que lorsque ce ministère est bien vécu,
il renforce et transcende le sacrement de mariage.
La joie de sentir, comme nous l’avions déjà connu
lors de rassemblements mondiaux de l’Apostolat
de la Mer, la richesse de l’Église universelle. La
joie de prier ensemble quotidiennement la liturgie des heures et de célébrer. La joie enfin de voir
le formidable essor du diaconat en Italie : 4 334
diacres et 2 500 candidats ! »
Pour nos diacres marseillais, ce jubilé romain
a été aussi l’occasion de mieux se connaître.
Et après ces quatre jours de rencontres, de
célébrations, de prières et de partage, chacun
est rentré, à l’exemple de Pierre, « tonifié par
l’intensité de ces moments et porté par la joie et les
émotions ressenties au cours de ces quatre jours ».
D.P.-G.
Le diacre, doux et disponible
Dans son homélie du 29 mai, le pape François a rappelé que les deux termes, « apôtre »
et « serviteur », allaient ensemble. « Le disciple de Jésus ne peut aller sur un chemin différent
de celui du Maître, mais s’il veut l’annoncer, il doit l’imiter, comme a fait Paul : aspirer
à devenir serviteur. En d’autres termes, si évangéliser est la mission confiée à chaque chrétien
dans le baptême, servir est le style avec lequel vivre la mission, l’unique manière d’être
disciple de Jésus. » Le pape a insisté aussi sur l’importance de posséder un cœur doux,
à l’image de celui de Jésus. « Celui qui sert n’est pas esclave de l’agenda qu’il établit,
mais docile de cœur, il est disponible à ce qui est non programmé ». Prêt pour le frère,
le diacre doit rester « ouvert à l’imprévu » et à la « surprise quotidienne de Dieu ».
À l’exemple de celle du centurion de l’évangile de Luc, la douceur est une des vertus
des diacres : « Quand le diacre est doux, il est serviteur. »
Église universelle
14
ÉGLISE À MARSEILLE
Le rayonnement des moines de Tibhirine
En cette année où nous célébrons le 20e anniversaire de la mort des moines
de Tibhirine, nous constatons avec bonheur que ne cesse de croître
le rayonnement de ce pauvre prieuré perdu au fond de l’Atlas algérien.
L
e contraste entre la fragilité du monastère de
Tibhirine et son rayonnement est saisissant.
Il brille comme un
signe d’espérance pour
nos Églises et nos communautés.
Un signe nous est donné. « Ce qu’il
y a de fou dans le monde, voilà ce
que Dieu a choisi ! » La précarité ne
doit pas nous effrayer. Elle n’est ni
à rechercher, ni à dissimuler, mais
elle est porteuse d’une fécondité
qui, loin de notre efficacité prétendue, s’apparente à celle de la
prière. Que l’on se souvienne que
les mots précarité et prière ont
même étymologie…
Ils sont restés
Ces hommes nous touchent par
le don qu’ils ont fait de leur vie.
On ne leur a pas pris leur vie, ils
l’avaient donnée. « Ma vie, nul ne la
prend, mais c’est moi qui la donne. »
N’est-ce pas ce que chacun, quel que
soit son état de vie, désire secrètement ? Ils auraient pu partir, ils sont
restés. « Les fleurs ne changent pas
de place pour chercher les rayons du
soleil. Dieu prend soin de les féconder
où elles sont », écrivait madame de
Chergé à son fils qui l’informait de
son désir de rester malgré le danger. Leur expérience nous accompagne… Comme le dit la préface de
la liturgie des saints, « leur exemple
nous encourage, leur enseignement
nous éclaire, leur prière veille sur
nous ». Ils accompagnent tous les
chrétiens qui veulent se tenir en
croyants et en disciples de Jésus
dans la société, en hommes et
femmes de dialogue, dont l’Évangile est et demeure le critère ultime
pour discerner ce qui est juste, ce
qui est bon, ce qui convient.
La conjugaison
des charismes
Ils formaient une communauté
contrastée. Elle était constituée de
fortes personnalités. Chacun avait
son charisme propre. Luc était
médecin, mais sa vraie compétence était d’être devenu un pauvre
parmi les pauvres. Christophe
était poète, mais surtout un fou
d’amour ! D’autres sont moins
connus comme Michel, l’ancien
docker, dont Christian disait qu’il
était le plus mystique de tous ! Les
frères ont appris à conjuguer leurs
charismes… Voilà une définition de
la communauté préférable à beaucoup d’autres : une conjugaison !
Des hommes
de dialogue
Les frères sont le signe d’une
autre manière de voir la mission qui tourne délibérément
le dos au modèle colonial ou à
celui du management. Car ils
furent des hommes de dialogue.
Ils vivaient avec leurs voisins
la vie ordinaire. Ils avaient exorcisé tout sentiment de supériorité et toute condescendance dus
à leur origine ou à leur foi. Plus
encore, la présence de leurs voisins musulmans était devenue, en
quelque sorte, une nécessité spirituelle pour leur propre foi et pour
leur vie monastique. Christian de
Chergé la formulait en empruntant à la tradition tant chrétienne
que musulmane la métaphore de
l’échelle (Jean Climaque, Ghazzali…)
Les deux montants représentent
respectivement la foi chrétienne
et la foi musulmane. Les échelons
bien fixés entre les montants représentent les nombreuses pratiques
communes entre les croyants de
l’islam et les disciples de Jésus :
la prière, l’hospitalité, le don de
soi, le pèlerinage, l’aumône, etc.
Les pieds de l’échelle sont plantés
solidement dans le sol du quotidien
et le sommet prend appui dans la
foi en un même Dieu et dans la
communion des saints offerte aux
uns et aux autres. Je connais des
chrétiens qui ne veulent plus ou ne
peuvent plus gravir l’échelle de leur
vie dans la foi sans cette ouverture
à la foi des autres, musulmans en
particulier.
La fraternité
en situation de crise
Ils ont osé la fraternité. À l’heure où
la République semble redécouvrir
l’importance de la valeur de la fraternité inscrite dans sa devise, nos
frères moines ont quelque chose à
nous en dire, eux qui désignaient
les terroristes par l’expression délicate « les frères de la montagne » et
les militaires, au moins aussi violents, par l’expression « les frères
de la plaine ». La fraternité commence par la manière dont nous
En Corse, la mémoire des moines
Inauguré le 17 juillet 2006, l’Oratoire Notre-Dame de Tibhirine,
au lieu-dit L’Ermitage de la Trinité, à 8 km de Bonifacio, fête
ses dix ans. La Vierge sculptée par Gérard Artufel, le troisième
et dernier exemplaire de la croix-icône de Tibhirine écrite par sœur
Françoise, une ermite vivant en Ardèche, de la terre provenant
des sept tombes ainsi que le testament de Christian de Chergé
sont autant de symboles forts qui signifient la présence spirituelle
des frères.
Le dixième anniversaire a été célébré en présence de Mgr de Germay,
évêque d’Ajaccio, et de Dom Thomas Georgeon, postulateur
de la cause en béatification des moines.
Une permanence quotidienne est assurée tout l’été de 17 h à 19 h.
Contact : Anne-Marie Agostini — 06 07 75 74 89.
15
Pour aller plus loin…
DR
parlons des autres…
Je me suis souvent
demandé comment
Christian, le soir
de Noël 1993, a pu
considérer le meurtrier qu’il avait en
face de lui comme
un frère ? Ce soir-là,
« non seulement j’étais le gardien de
mes frères, mais aussi j’étais le gardien de ce frère qui était là en face de
moi et qui devait pouvoir découvrir
en lui autre chose que ce qu’il était
devenu. Et c’est un peu cela qui s’est
révélé dans la mesure où il a cédé,
où il a fait l’effort de comprendre »1.
J’en ai conclu que la fraternité en
situation de crise est le fruit d’un
long entraînement quotidien…
Ils se sont définis comme des
« priants parmi d’autres priants »,
mais n’est-ce pas la vocation de tout
chrétien de regarder la prière des
autres avec un respect sincère « car
toute prière authentique est inspirée
de l’Esprit Saint », de ne pas considérer sa prière comme supérieure
à celle des autres, tel le pharisien de
l’Évangile, mais de se penser comme
« priant parmi d’autres priants » et
de se tourner vers le Père de tous
les hommes, comme Jésus nous l’a
appris, en communion avec ces
autres frères qui prient le même
Dieu, autrement.
Laisser de la place à l’Esprit
Ces frères, et avec eux Pierre
Claverie et les autres religieux
apostoliques, sont un signe que
Dieu nous a donné. On ne comprend pas tout de la situation
présente de notre monde. On ne
connaît pas bien la volonté de Dieu
pour ce temps qui vient ! Une chose
est sûre : on ne sera pas chrétien
demain comme on l’est aujourd’hui.
Tout se passe comme si, après les
grands drames du XXe siècle et
après la décolonisation, Dieu voulait écrire avec nous une nouvelle
page de l’histoire de l’humanité
dont le dialogue entre croyants et
traditions religieuses pourrait être
un des ferments, avec l’écologie,
une autre relation homme-femme…
Qui sait ? En tout cas, il faut laisser
de la place à l’Esprit qui a plus de
liberté et d’imagination que nous !
Christian Salenson
1. L’invincible espérance, op.cit., p. 309.
Le P. Christian Salenson, théologien, enseignant
à l’ISTR de Marseille, s’est « trouvé embarqué
dans une aventure personnelle » en commençant
à étudier les écrits de
Christian de Chergé il y a
plus de dix ans. En 2006,
il publiait Prier 15 jours
avec Christian de Chergé
(Nouvelle Cité). Il a participé à l’ouvrage Le Verbe
s’est fait frère (Bayard).
En 2009, son livre Christian de Chergé. Une Thélogie de l’espérance
recevait le prix Siloë. Cet ouvrage paraît aujourd’hui dans une nouvelle
édition augmentée et mise à jour. « Ce livre se veut une introduction à la
théologie de la rencontre des religions de Christian de Chergé », précise
l’auteur. Dans une première partie, il présente le prieur de Tibhirine et
évoque le contexte théologique et politique. Puis il montre comment
son engagement dans le dialogue interreligieux le conduit à développer une pensée
théologique sur la place de l’islam dans le dessein de Dieu et la compréhension du Christ
et de l’Église dans un monde pluriculturel
et plurireligieux. La situation d’aujourd’hui
est-elle différente de celle qu’ont connue les
moines de Tibhirine, Pierre Claverie et les
autres martyrs d’Algérie ? « Face aux défis
auxquels nous sommes confrontés, le témoignage des frères nous éclaire. Ils accompagnent
les chrétiens qui veulent se tenir en croyants et en disciples de Jésus dans la
société, en hommes et femmes de dialogue, dont l’Evangile est et demeure
le critère ultime pour discerner ce qui est juste, ce qui est bon, ce qui
convient. »
Préface de Mgr Aveline. Ed. Bayard, 334 p., 19,90 euros.
Christian Salenson signe également L’Échelle
mystique du dialogue de Christian de Chergé.
Il propose l’édition critique et commentée du
texte d’une conférence donnée par Christian
de Chergé au PISAI (Institut pontifical
d’études arabes et d’islamologie) à Rome en
1989 sur le thème « Chrétiens et musulmans,
pour un projet commun de société ».
Selon le prieur de Tibhirine, il s’agit, pour
les chrétiens et les musulmans, de gravir
ensemble une « échelle mystique » en s’appuyant avant tout sur les
échelons communs aux deux traditions, à savoir les pratiques par
lesquelles chacun s’exerce à grandir dans sa foi. « Son expérience spirituelle est, aux yeux de Christian Salenson, d’un intérêt considérable en
ces temps perturbés qui appellent un engagement plus décisif encore dans
le dialogue. Peut-être comprenons-nous un peu mieux, après les attentats
de Paris, ce qu’a vécu le peuple algérien dans la décennie noire de 1990.
Dans un tel contexte, la réponse des frères de Tibhirine me paraît, vingt
ans après, plus actuelle que jamais ».
Ed. Bayard, 237 p., 13,90 euros.
Interreligieux
À Gérone
avec « Chemins de Dialogue »
L’association « Chemins de Dialogue » soutient, depuis sa création, les activités de l’Institut de Sciences
et Théologie des Religions, département de l’Institut catholique de la Méditerranée, en organisant
des manifestations et des rencontres interculturelles. Elle organise aussi des voyages qui allient
la découverte de lieux emblématiques et la rencontre de croyants de diverses religions, engagés
dans la recherche de la paix. Au mois d’avril, le voyage en Catalogne espagnole a réuni une trentaine
de membres de l’association. Liliane Conrad a recueilli leurs impressions.
«T
DR
ous les Chemins de dialogue ne
mènent pas à Rome… Celui-ci
nous a conduits à Gérone, au cœur
du pays catalan. » Nous avons
découvert cette attachante cité médiévale peuplée aujourd’hui de plus de 100 000 habitants,
« pleine d’attraits et de surprises : de jolies façades
multicolores plongeant dans l’Onyar, de magnifiques balcons en fer forgé dans les vieilles rues, un
quartier juif où les ruelles montent et descendent,
débouchant sur des placettes improbables ».
Les bains dits « arabes », construction romane
du XIIe siècle, furent édifiés sur le modèle des
bains romains, tout en comportant des éléments
d’inspiration orientale.
Gérone est également une ville universitaire
où les étudiants ont la chance de travailler
dans des locaux occupant l’ancien couvent des
Dominicains. Ils nous ont confirmé que la ville
est un « épicentre » de la contestation catalane
qu’ils revendiquent clairement.
Monastère de Poblet.
Découverte du quartier juif
Nos flâneries nous ont conduits sur la Rambla et
dans les ruelles du Call, le quartier juif. Le Musée
d’histoire des juifs, dans le Centre Bonastruc
ça Porta, est au cœur de la juiverie. Il reprend
et explique l’histoire d’une communauté très
développée entre les XIIe et XVe siècles et qui,
à l’époque, par son très haut niveau intellectuel,
donna à Gérone la reconnaissance de « ville
mère d’Israël ». Suite à l’expulsion des juifs au
XVe siècle, cette communauté a presque totalement disparu aujourd’hui. Le quartier juif
avait abrité la célèbre École kabbalistique de
Gérone grâce au Rabbin Mosé Ben Nachman
dit Bonastruc ça Porta.
Qu’est-ce que la kabbale ? Christiane Passelac
nous en a exposé les rudiments et le P. Bernard
DR
Histoire et actualité
Sa cathédrale, édifiée entre les Xe et XIIIe siècles,
allie des éléments d’architecture romane,
gothique et baroque et possède la plus large
nef gothique du monde (22,98 m). Son cloître et
son trésor sont particulièrement remarquables.
L’église San Feliu du XIIe siècle, puis le monastère
de Saint-Pierre de Galligants, devenu aujourd’hui
le Musée d’archéologie de Catalogne, avec un
beau cloître roman, ont également retenu notre
attention : « Je conserve de Gérone la beauté de ses
cloîtres, la variété infinie de leurs chapiteaux, la
sérénité et la spiritualité qui s’en dégagent. »
Maitte nous a même proposé, dans le car, une
lecture « kabbalistique » d’un texte d’Isaïe.
Hormis cette ville où il faisait bon flâner, notre
programme nous a fait découvrir deux beaux
monastères cisterciens : San Pere de Rodes, sanctuaire bénédictin du Xe siècle, dominant le petit
port de Porto Selva, et le magnifique monastère
de Poblet du XIIe siècle. « Nous avons aimé les
monastères, la beauté des pierres et la profondeur
spirituelle de ces lieux. » Enfin « ce qui fut aussi
merveilleux, c’est la possible improvisation qui
nous a permis de finir par la visite du Musée Dali
à Figueras, non prévue au départ, et qui m’a laissé
bouche bée ! » Avis partagé par tous.
Quant à l’esprit qui animait ce voyage, laissons
la parole aux participants : « Nous sommes partis
à la rencontre de l’autre dans une ambiance pleine
d’amitié. » Le groupe a également apprécié, à
l’unanimité, « la qualité de la nourriture terrestre
de ses restaurants venant compléter à merveille
la nourriture spirituelle des visites ».
Un grand merci aux organisatrices, Christiane
et Maryse, qui n’ont ménagé ni leur énergie, ni
leur gentillesse, ni leur bonne humeur.
Liliane Conrad
Chemins de dialogue
Centre Le Mistral – 13001 Marseille
04 91 50 35 50 – [email protected]
Fiche Commentaires 29
Les fonctions
du prêtre
« Vous, vos journées  
de travail, c’est le weekend. » Quel prêtre n’a pas été
exaspéré par cette boutade ?
Elle n’est pas un trait  
de méchanceté,  
mais la manifestation  
d’une ignorance, d’un désir  
de savoir : que peuvent bien
faire les prêtres quand ils ne
sont pas dans les églises  
à présider les sacrements ?
C
es zones d’obscurité
s’éclairent légèrement
lorsque nous avons un
besoin précis : quand nous
demandons le baptême pour
un enfant, par exemple.
Alors, nous sommes invités à une réunion,
avec d’autres parents, à rencontrer le prêtre
pour préparer la célébration. En fait, quand
nous nous interrogeons sur le ministère des
prêtres, nous pensons d’abord très concrètement aux tâches qu’ils sont susceptibles
d’assumer. Or, celles-ci vont dépendre du
projet pastoral diocésain ou local, des lieux,
des circonstances… et vous avez des prêtres
qui ne sont pas en paroisse. Si nous voulons
approcher le sens profond de la « fonction »
du prêtre, nous devons nous interroger
autrement.
Un avec le Christ
Comme l’écrit le concile Vatican II : « Tous
les prêtres, tant diocésains que religieux, participent avec l’évêque à l’unique sacerdoce du
Christ et l’exercent avec lui ; aussi sont-ils
établis les coopérateurs avisés de l’ordre épiscopal » (Christus Dominus, n. 28). La source
du ministère presbytéral est cette relation
vécue, approfondie au fil des ans, avec le
Christ. Le prêtre, dans la communauté qui lui est confiée, a
la charge de rendre présent le Christ et de vivre son unique
sacerdoce. « Jésus a résumé toutes les multiples aspects de son
sacerdoce dans cette unique phrase : “Le Fils de l’homme lui-même
n’est pas venu pour être servi mais pour servir” (Marc 10, 45)… Son
sacerdoce n’est pas domination, mais service », déclara Benoît XVI
dans son homélie du 12 septembre 2009. Le prêtre doit être,
comme lui, serviteur, c’est-à-dire vivre dans la proximité du
Père et vivre dans la proximité des frères.
« La vie même du Christ doit imprégner le prêtre afin qu’il devienne
entièrement un avec lui, que le Christ vive en lui et donne à sa vie
sa forme et son contenu. De cette manière doit se réaliser en lui
l’essence du ministère sacerdotal du Christ », poursuit le pape.
Or, que nous disent les évangiles ? Nous découvrons, au fil des
pages, Jésus rassemblant les foules à qui il fait découvrir « avec
autorité » les Écritures : « Il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes » (Marc 1, 22). Sa parole était
riche de ce partage intime qu’il entretenait avec le Père dans
la prière et elle se manifestait féconde : « Voilà un enseignement
nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits
mauvais, et ils obéissent », s’exclame la foule devant qui Jésus
vient d’accomplir un exorcisme.
Il libère des puissances qui emprisonnent et des savoirs aliénants où les lois humaines ont pris le pas sur la révélation
divine. Il nourrit aussi les foules affamées de pain et de parole,
se montrant ainsi donateur de vie. Viennent à lui malades et
possédés qu’il guérit, leur faisant percevoir ainsi quel homme
son Père désire. Rencontrant des exclus et des bannis de la
société, il leur manifeste la miséricorde divine où ils peuvent
Enseigner, sanctifier, conduire
Cette conformation au Christ, le prêtre la vivra
en participant au ministère de l’évêque que
le concile Vatican II présente autour de trois
fonctions : enseigner, sanctifier, conduire. « Les
prêtres président au nom de Dieu le troupeau
dont ils sont les pasteurs, par le magistère doctrinal, le sacerdoce du culte sacré et le ministère de
gouvernement » (Lumen gentium, n. 20). Cette
triple fonction, les prêtres l’exercent chacun
avec leurs talents et leurs dons particuliers,
à travers une multitude de tâches, qui font
d’eux des hommes de la Parole, des hommes
des sacrements, des hommes de l’unité et de
la mission.
Hommes de la Parole, ils sont investis de faire
connaître la « vérité de l’Évangile » (Galates
2, 5) non seulement aux baptisés mais à tous
les hommes, à travers la catéchèse et la prédication, mais aussi à travers des entretiens
et l’étude des problèmes de ce temps : « S’ils
veulent vraiment atteindre l’esprit des auditeurs,
D.P.-G.
lire leur dignité d’hommes ou de femmes, tout
comme leur appartenance au peuple élu. C’est
l’expérience de Zachée : « Aujourd’hui, cette
maison a reçu le salut, parce que celui-là aussi
est un fils d’Abraham. Car le Fils de l’homme
est venu chercher et sauver ce qui était perdu »
(Luc 19, 9-10). Enfin, son souci ne se porte pas
seulement vers ceux qu’habitent le désir et la
volonté d’honorer Dieu. Tel le pasteur, il est
à la recherche de tous et accueille chacun au
point où il en est, que ce soit le notable le reconnaissant comme un maître ou la femme dont
la conduite peut être estimée répréhensible.
Par le baptême, la réconciliation, l’eucharistie,
le mariage ou l’onction des malades, le prêtre
permet à la communauté d’entrer en communion
avec le mystère pascal du salut, de s’unir toujours
au Christ, et de s’insérer dans son Corps.
ils ne doivent pas se contenter d’exposer la parole
de Dieu de façon générale et abstraite, mais ils
doivent appliquer la vérité permanente de
l’Évangile aux circonstances concrètes de la vie »
(Presbyterorum ordinis, n. 4).
Hommes des sacrements, ils sont envoyés
dans les communautés pour être « ministres
de celui qui, par son Esprit, exerce sans cesse pour
nous, dans la liturgie, sa fonction sacerdotale »
(Ibidem, n° 5). Si tout leur temps ne doit pas
être absorbé par l’action cultuelle, il n’empêche
qu’ils doivent y être présents. Par le baptême,
la réconciliation, l’eucharistie, le mariage
ou l’onction des malades, ils permettent à la
communauté d’entrer en communion avec le
mystère pascal du salut, de s’unir toujours au
Christ, et de s’insérer dans son Corps.
Hommes de l’unité et de la mission, à travers
la présidence de la communauté : « Au nom
de l’évêque, ils réunissent la famille de Dieu, la
communauté des frères qu’habite un dynamisme
d’unité, et ils la conduisent par le Christ dans l’Esprit vers Dieu le Père » (Ibidem, n° 6). Ils doivent
avoir à cœur de construire la communauté de
sorte que chacun s’y sente accueilli et puisse
grandir en liberté et responsabilité, mais aussi
pour que la communauté participe à l’édification de la société en remplissant « le rôle qui
lui revient dans la communauté des hommes »,
en particulier en ayant soin de développer les
services de charité et de solidarité pour que le
Christ soit honoré en tous : « Chaque fois que
vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes
frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu
25, 40).
Les prêtres ne peuvent assumer ces fonctions
que dans et avec une communauté. S’impose
pour eux d’être à son écoute, de travailler et de
réfléchir avec elle. La communauté de son côté
doit soutenir ce qui est entrepris et proposer
ce qui pourrait l’être. « Le sacrement de l’ordre
confère aux prêtres de la Nouvelle Alliance une
fonction éminente et indispensable dans et pour
le peuple de Dieu, celle de pères et de docteurs.
Cependant, avec tous les chrétiens, ils sont des
disciples du Seigneur, que la grâce de l’appel de
Dieu a fait participer à son royaume. Au milieu
de tous les baptisés, les prêtres sont des frères
parmi leurs frères, membres de l’unique Corps du
Christ dont la construction a été confiée à tous.
[…] Les prêtres ont à reconnaître sincèrement et
à faire progresser la dignité des laïcs et leur rôle
propre dans la mission de l’Église » (Ibidem, n° 9).
Jean-Luc Ragonneau, s.j.
Des commentaires
 Le prêtre qui sort peu
de lui-même, qui oint avec
parcimonie ― je ne dis pas
jamais car, grâce à Dieu,
les fidèles nous « volent »
l’onction ―, perd le meilleur
de notre peuple, ce qui est
capable d’allumer la partie
la plus profonde de son cœur
de prêtre. Celui qui ne sort pas
de lui-même, au lieu d’être
un médiateur, se convertit
peu à peu en intermédiaire,
en gestionnaire. Nous
connaissons tous la différence :
l’intermédiaire
et le gestionnaire « ont déjà
reçu leur récompense »,
et comme ils ne paient pas de
leur personne, ni de leur cœur,
ils ne reçoivent pas non plus
un remerciement affectueux
qui vient du cœur. De là
provient précisément cette
insatisfaction chez certains
qui finissent par être tristes,
des prêtres tristes et convertis
en une sorte de collectionneurs
d’antiquités ou de nouveautés
au lieu d’être des pasteurs
pénétrés de « l’odeur
des brebis » ― cela je vous
le demande : soyez des
pasteurs avec « l’odeur
des brebis », que celle-ci
se sente ―, au lieu d’être
des pasteurs au milieu
de leur troupeau,
et des pêcheurs d’hommes.
François, homélie de la messe
chrismale, 28 mars 2013
 Notre prêtre est pieds-nus,
sur une terre qu’il s’obstine
à croire et à considérer comme
sainte. Il ne se scandalise pas
des fragilités qui secouent
l’âme humaine : conscient
d’être lui-même un paralytique
guéri, il se garde à distance
de la froideur du rigoriste,
ainsi que de la superficialité
de celui qui veut se montrer
condescendant à moindres
frais. Au contraire, il accepte
de prendre sur lui l’autre,
se sentant participant
et responsable de son destin.
[…] Celui qui vit pour l’Évangile
entre ainsi dans un partage
vertueux : le pasteur est
converti et confirmé
par la foi simple du peuple
saint de Dieu avec lequel
il agit et dans le cœur duquel
il vit. Cette appartenance
est le sel de la vie du prêtre ;
elle fait que son trait distinctif
soit la communion, vécue avec
les laïcs dans des rapports qui
savent valoriser la participation
de chacun. En ce temps pauvre
en amitié sociale,
notre première tâche
est de construire
des communautés ; l’aptitude
à la relation est par conséquent
un critère décisif
de discernement vocationnel.
François, discours d’ouverture
de la 69e Assemblée générale
de la Conférence épiscopale
italienne
Histoire de l’Église
ÉGLISE À MARSEILLE
19
DR
LES PÈRES DE L’ÉGLISE ET LA MISÉRICORDE (11)
Jean Chrysostome,
l’apôtre de la charité
Pratiquons l’aumône, voilà la reine des vertus
N
é à Antioche, en Syrie,
vers 349, Jean, après
ses études, reçoit le
baptême en 369 et se
met au service de l’évêque Mélèce,
puis se retire dans la solitude non
loin de la ville. Sa santé devenue fragile, il regagne Antioche.
L’évêque Flavien l’ordonne diacre
en 381, puis prêtre en 386. Il
prêche sur toutes les Écritures
avec aisance et talent. Ce qui lui
vaudra le surnom de « bouche
d’or » (Chrysostome en grec).
En 398, malgré lui, Jean devient
évêque de Constantinople. Sa
réforme des mœurs du clergé et
de la cour impériale lui vaut des
ennuis. Il est exilé une première
fois en 403, puis une deuxième en
404. Il demeure trois ans à Cucuse.
Mais les visites de ses fidèles se
multipliant, une nouvelle déportation a lieu. C’est au cours du
voyage qu’il meurt d’épuisement
le 14 septembre 407 à Comane,
dans le Pont, en disant : « Gloire à
Dieu en toutes choses. »
DR
L’ami et le protecteur
des pauvres
Devant le nombre effarant de pauvres résidant à
Constantinople, la capitale de
Reconstitution de Constantinople antique.
l’Empire, Chrysostome n’hésite
pas à radicaliser sa position face
à l’obligation d’accueil des plus
pauvres : « Le devoir de donner
dure toute sa vie. Les fils de noble
famille ne quittent jamais l’ornement d’or qu’ils portent au cou, en
signe de leur noblesse. Nous devons,
de même, porter l’aumône partout
et toujours comme le signe de notre
noble qualité de fils du Grand
Miséricordieux qui fait lever son
soleil sur les mauvais et sur les bons.
Vous me direz que les infidèles ne
croient pas en Dieu. Eh bien, ils
se mettront à y croire si nous, les
chrétiens, nous agissons ainsi. S’ils
nous voient pleins de charité pour
tout homme, ils comprendront que
nous agissons de la sorte pour imiter
notre Maître. »
Le Christ dans les pauvres
Le Corps du Christ n’est pas
uniquement présent au cours de
la liturgie eucharistique, il l’est
aussi dans les hommes que nous
sommes, en particulier chez les
pauvres, c’est là que nous l’honorons. En effet, le Christ n’a-t-il pas
dit : « En vérité, je vous le dis, dans
la mesure où vous l’avez fait à l’un
de ces plus petits de mes frères, c’est
à moi que vous l’avez fait » ?
« Tu veux honorer le
Corps du Christ ? Ne le
méprise pas lorsqu’il est
nu. Ne l’honore pas ici,
dans l’église, par des tissus de soie, tandis que tu
le laisses dehors souffrir
du froid et du manque de
vêtements. Car celui qui a dit : “Ceci
est mon corps”, et qui l’a réalisé en
le disant, c’est lui qui a dit : “Vous
m’avez vu avoir faim, et vous ne
m’avez pas donné à manger”, et
aussi : “Chaque fois que vous ne
l’avez pas fait à l’un de ces petits,
c’est à moi que vous ne l’avez pas
fait.” Ici, le Corps du Christ n’a pas
besoin de vêtements, mais d’âmes
pures ; là-bas, il a besoin de beaucoup
de sollicitude. »
Les deux autels
Jean parle de deux autels : celui
sur lequel se célèbre le repas du
Seigneur et l’autre, qui est aussi
son corps, celui de l’homme, en
particulier de l’indigent.
« Quel avantage y a-t-il à ce que la
table du Christ soit chargée de vases
d’or, tandis que lui-même meurt de
faim ? Commence par rassasier
l’affamé et, avec ce qui te restera, tu
orneras son autel. Tu fais une coupe
en or, et tu ne donnes pas un verre
d’eau fraîche ? Et à quoi bon revêtir
la table du Christ de voiles d’or, si tu
ne lui donnes pas la couverture qui
lui est nécessaire ? Qu’y gagnes-tu ?
Dis-moi donc : si tu vois le Christ
manquer de la nourriture indispensable, et que tu l’abandonnes pour
recouvrir l’autel d’un revêtement
précieux, est-ce qu’il va t’en savoir
gré ? Est-ce qu’il ne va pas plutôt s’en
indigner ? »
« L’autel dont je vous parle est fait
des membres mêmes du Christ, et
le corps du Christ devient pour toi
un autel. Vénère-le dans la chair, tu
y fais le sacrifice au Seigneur. Cet
autel est plus terrible que celui qui
se dresse en cette église. […] Certes,
l’autel dans l’église est auguste,
parce que, fait en pierres, il est
sanctifié par le contact du corps du
Christ ; l’autre est le corps même du
Christ. II est donc plus vénérable
que celui (l’autel de pierre) devant
lequel, mon frère, tu te trouves. […]
Et toi, tu vénères cet autel-ci, lorsque
le corps du Christ y descend. Mais
l’autre qui est le corps du Christ, tu
le négliges et tu restes indifférent
quand il périt. Cet autel, tu peux le
voir dressé partout, dans les ruelles
et sur les places, et, à chaque heure,
tu peux y faire le sacrifice, car c’est
là aussi le lieu des sacrifices. Et
comme le prêtre, debout à l’autel,
appelle l’Esprit, de même, toi aussi,
tu appelles l’Esprit, comme cette
huile répandue en abondance. »
Une fonction sacerdotale
pour tous
Le service du pauvre est un devoir,
une « fonction sacerdotale » :
« Qui pratique l’aumône exerce une
fonction sacerdotale. » Pour être
sûr d’être bien compris, le langage
est parfois plus vigoureux : « Un
chien que la faim tourmente vous
émeut souvent ; vous ne pourriez pas
même voir ainsi souffrir une bête
féroce. Et quand c’est votre Seigneur
que vous voyez dans cet état, vous
n’êtes pas touchés. »
Bernard Lorenzato
Culture et médias
Les livres du mois
par Jean-Louis Vissière
Le secret de l’empereur
Le Testament du Roc
Amélie de Bourbon Parme
Gallimard, 2015, 320 p., 20 euros
Denis Marquet
Flammarion, 2016, 537 p., 21,90 euros
L
D
’empereur, c’est Charles Quint qui, au XVIe siècle, a
dominé l’Europe. La romancière le met en scène non
pas à l’apogée de son règne, mais au moment de son
abdication surprenante et de sa retraite à Yuste, dans un
obscur couvent espagnol. L’évocation, très précise, du
monde aulique réserve des surprises au lecteur qui apprend, par exemple, que
l’empereur entretenait une équipe internationale de confesseurs spécialisés : un
Italien pour les péchés de chair, un Allemand pour son ambition, etc. Dégoûté de
la politique, Charles Quint se passionne pour l’horlogerie et collectionne les pièces
rares, voilà son secret. Il est fasciné par une horloge astronomique mystérieuse
qui contient une inscription latine énigmatique et suscite la méfiance de son
confesseur portugais et même une enquête de l’Inquisition. Tout au long de son
pénible voyage de Bruxelles à Yuste, cette horloge noire, chef-d’œuvre d’un moine
sulfureux, le hante à cause de son arrière-plan magique, voire surnaturel. Et le
lecteur l’accompagne, dans l’espoir de connaître finalement la vérité.
Je vous écris de France
Lettres inédites à la BBC 1940-1944
Aurélie Luneau
L’Iconoclaste, 2016, 256 p., 23 euros / Points
Poche, 8,50 euros
ans ce roman au titre bizarre, Le Roc, disons-le tout de
suite, c’est saint Pierre. Sous Néron, trois personnages
ont été jetés dans la sinistre prison du Tullianum : un lettré
romain, Cletus, un sectateur de Zoroastre, Ostanès, et le
juif Shimon, surnommé Le Roc par son maître. Avec un
mélange d’attrait et de répulsion, le Romain écoute l’apôtre raconter, dans un
style lyrique, ses souvenirs : ses rencontres avec Iohanan le Baptiseur (saint JeanBaptiste) et surtout avec Yeshoua (Jésus) ont transformé comme on sait sa vie de
pauvre pêcheur. L’auteur, qui se présente comme un érudit capable de rectifier
les traductions habituelles de la Bible, a réussi le tour de force de composer un
récit palpitant en racontant sous un angle inédit une histoire connue de tout le
monde, celle du Christ. Bien documenté, très vivant, cet Évangile de Pierre montre
que Jésus suscitait curiosité, méfiance et hostilité chez un peuple attaché à ses
traditions, qui voyait en lui à la fois un dangereux hérétique, un guérisseur très
recherché et un possible libérateur de la présence romaine. Même ses disciples,
éblouis par son rayonnement, avaient du mal à comprendre son enseignement
qu’ils jugeaient ésotérique. Quand le récit s’achève et que Shimon sort de prison,
Cletus, illuminé par ce témoignage brûlant sur la prédication de Jésus, va, dès son
élargissement, convertir son ami Clemens en lui rapportant les propos de l’apôtre,
et le lecteur découvrira qu’il s’agit en fait de deux personnages historiques… Je
n’en dis pas plus.
S
ous l’Occupation, des Français réussissaient à
envoyer des lettres à la BBC qui en donnait lecture.
Ces lettres devaient franchir le barrage de la censure
— on est surpris de voir que des censeurs y ajoutaient
parfois des commentaires favorables — et transitaient par la Suisse ou le Portugal,
mais finissaient par atteindre Londres au bout d’un certain temps, presque miraculeusement. Elles offrent une grande variété : certaines reprochent aux Anglais
de ne pas avoir suffisamment soutenu notre armée face à l’invasion, d’avoir
détruit notre escadre à Mers el-Kébir, ou encore d’avoir tardé à effectuer le
débarquement promis ; d’autres expriment l’espoir d’une victoire alliée et rêvent
de libération ; certaines demandent des conseils en vue d’organiser la résistance
à l’oppresseur ou fournissent à la RAF des informations sur les installations allemandes. On constate qu’au début, il était paradoxalement possible de soutenir
à la fois de Gaulle et Pétain. Parmi la dizaine de lettres reproduites, je trouve
particulièrement émouvante celle d’une jeune Française qui a rédigé sur du papier
écolier un poème au général de Gaulle orné du dessin d’un bouquet tricolore. La
majorité de ces lettres expriment la reconnaissance de ces Français humiliés, affamés et asservis, à la BBC qui leur donne quotidiennement des raisons d’espérer.
La dénonciation
Bandi
Éditions Philippe Picquier, 2016,
246 p., 19,50 euros
B
andi (la luciole) est le pseudonyme d’un écrivain
plein de sensibilité et de talent qui vit en Corée
du Nord et, comme Soljenitsyne, dénonce la tyrannie
communiste dans ce recueil de nouvelles qu’il a réussi
à faire passer à l’étranger. Il y met en scène des citoyens ordinaires, braves gens
sympathiques, soumis à la surveillance tatillonne d’une administration et d’une
police toutes-puissantes, et abreuvés de propagande au service d’un dictateur
divinisé. La délation sévit, on se méfie des voisins, les personnes soupçonnées
d’espionnage, de sabotage, de mauvais esprit risquent la déportation et la mise
en quarantaine de leur famille. On voit ainsi des désespérés tenter de s’exiler
au péril de leur vie ou des femmes refuser la maternité de peur d’enfanter des
esclaves. Un livre bouleversant.
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Œcuménisme
ÉGLISE À MARSEILLE
21
Grégoire de Narek,
DR
mystique, poète et musicien
À l’occasion de la visite du pape François en Arménie, du 24 au 26 juin
derniers, Albert Khazinedjian évoque la vie du saint arménien
Grégoire de Narek, proclamé 36e docteur de l’Église catholique.
L
e 12 avril 2015, le pape de
Rome François, alors qu’il
célébrait le centenaire
du génocide arménien, a
déclaré saint Grégoire de Narek
docteur de l’Église en présence de
Karékine II, Patriarche Suprême et
Catholicos de tous les Arméniens,
et d’Aram Ier, Patriarche Particulier
et Catholicos de la Grande maison
de Cilicie.
Qui était ce saint arménien ?
Saint Grégoire de Narek appartenait à l’une des plus grandes
familles nobles d’Arménie, les
Antsevatsi. Dans leur fief se trouvait une église dédiée à la TrèsSainte-Mère de Dieu. On y vénérait une image de la Vierge Marie,
dont la tradition dit qu’elle fut
peinte par saint Luc et apportée là
par l’un des apôtres de l’Arménie,
saint Barthélémy, qui évangélisa la
région de Van, capitale du royaume
arménien du Vaspouragan (le
royaume de la haute noblesse en
iranien). C’est près de cette église
que le catholicos saint Nersès Ier le
Grand avait rassemblé les lépreux
du pays, arméniens et étrangers,
dans un des lazarets qu’il fit
construire dans tout le royaume2.
La renommée d’un des monastères
du Vaspouragan s’est répandue
dans le monde chrétien, celui de
Narek où vécut saint Grégoire
de Narek (sourp Grigor Naregatsi,
951-1003). On lui doit les commentaires du Livre de Job, des
hymnes sacrées, des poèmes marqués d’une foi profonde, des élégies
inspirées. Son père, Khosrov, était
un grand seigneur des Antsetsavi
du Vaspouragan. À la mort de son
épouse, il se fit moine puis devint
évêque.
L’évêque Khosrov Antsevatsi
remania la messe au Xe siècle, et
il confia ses trois fils, Hovhannes
(Jean), Sahac (Isaac) et Grigor
(Grégoire), au prieur du monastère
de Narek, Anania, auteur de La
Réfutation du thondrakisme à la
demande de son homonyme, le catholicos
Anania Ier 2.
Célèbre pour sa sainteté
et sa science, Anania de
Narek inculqua aux trois
enfants la connaissance des livres
saints, la philosophie, la théologie,
les mathématiques, la littérature.
Comme il était aussi poète et musicien, il leur donna le goût de la versification et du chant. Surtout, il
leur apprit à mépriser les plaisirs
du monde et à servir et à aimer le
Christ de tout leur cœur, de toute
leur âme, de tout leur esprit3.
Dans l’Église arménienne, à la fin
de la messe de Noël, les chants de la
liturgie du Baptême du Christ ont
été composés par saint Grégoire
de Narek.
Situé dans le fief des Rechtouni, au
sud-ouest du lac de Van, à plus de
3 000 m d’altitude, le couvent de
Narek se prêtait à la prière et à la
méditation. La vue magnifique sur
les hautes montagnes, à l’automne,
enneigées l’hiver, sur les vallons
verts, frais et fleuris, à l’ombre
des grands arbres, au printemps,
parcourus par le bruissement des
ruisseaux chantant au milieu du
gazouillis des oiseaux, déversant
leurs eaux poissonneuses dans le
lac salé, favorisait les exercices
spirituels et intellectuels.
Un ouvrage entier serait à peine
suffisant pour étudier l’œuvre
du grand mystique arménien
que René Grousset et François
Tournebize ont surnommé le
Pindare de l’Arménie4.
Albert Khazinedjian
Conseiller personnel
pour l’œcuménisme
du Primat de l’Église arménienne
de France
1. Le père François Tournebize, Histoire politique et religieuse de l’Arménie, p. 478, Librairie Alphonse Picard et Fils, Paris, 1910. A. Khazinedjian, L’Église
arménienne dans l’Église universelle, p. 96, L’Harmattan, Paris, 2001. 2. A. Khazinedjian, L’Église arménienne dans l’œcuménisme, p. 101, L’Harmattan, Paris, 2001.
3. Pasteur K. Khayiguian, Trois Saints, p. 19-20, Marseille, 1954. A. Khazinedjian, L’Église arménienne dans l’œcuménisme, p. 101, L’Harmattan, Paris, 2001.
4. A. Khazinedjian, L’Eglise arménienne dans l’œcuménisme, p. 101, L’Harmattan, Paris, 2001.
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Église en mouvement
22
ÉGLISE À MARSEILLE
FAMILLE DIOCÉSAINE
Institut catholique de la Méditerranée
DÉCÈS
Le Père Marcel Dalverny, o.m.i., est décédé le 3 juin au Centre gérontologique de
Montolivet. Né le 19 décembre 1925 à Molières-sur-Cèze (Gard), il a prononcé ses
premiers vœux chez les Oblats de Marie Immaculée en 1944. Ordonné prêtre en
1950, il est envoyé au Natal (Afrique du Sud), puis au Tchad. En 1952, il part pour
le Cameroun où il passera 54 ans, soutenant, avec les catéchistes, la naissance de
communautés villageoises. Arrivé à Marseille en juin 2006, il est hospitalisé peu
après à l’hôpital Saint-Joseph. Transféré au Centre gérontologique de Montolivet
en février 2007, il est décédé après neuf ans de séjour grabataire, entouré par le
personnel et l’aumônerie du Centre.
Le Père François Demeaux, o.m.i., est décédé le 11 juin à l’hôpital de La Timone.
Né le 27 février 1926 à Clichy-le-Fort (89), François Demeaux a fait ses premiers vœux
dans la congrégation des Oblats de Marie Immaculée en 1946. Il a été ordonné prêtre
le 2 juillet 1951. En 1953, il est nommé professeur au Petit Séminaire d’Ajaccio. Il part
en 1969 pour le Cameroun où il enseigne durant seize ans au séminaire-collège de
N’Gaoundéré. Il est également, pendant dix ans, aumônier de la prison. De retour en
France en 1985, il passe deux ans à Notre-Dame de l’Osier, avant de venir à Marseille
en 1987. Le Père Demeaux travaille alors à La Procure, boulevard Camille Flammarion,
au service des missions des Oblats jusqu’en 1995. Il sera pendant plusieurs années
en service pastoral au Centre gérontologique de Montolivet avant de rejoindre la
Communauté Notre-Dame de la Garde, impasse Ricard-Digne (4e).
Terre sainte – Pèlerinage sur la Terre
de Jésus Christ, notre Seigneur
Conduit et animé par le P. Robert Schoettel
Du mardi 8 au jeudi 17 novembre 2016
au départ de Marseille
Une démarche personnelle et communautaire
Un chemin de conversion vers des lieux où Dieu nous fait signe pour vivre l’Église autrement
Organisation, renseignements et inscriptions :
Service des pèlerinages - Centre le Mistral, 11 impasse Flammarion (1er)
04 91 64 31 45 – 06 86 97 12 25 – [email protected]
1 Pèlerinage national
de l’Assomption à Lourdes
43e
« Miséricordieux comme le Père »
Pèlerins malades et handicapés, pèlerins hospitaliers, jeunes et moins jeunes,
nous sommes tous invités à nous retrouver au cœur de la cité mariale
pour vivre des moments privilégiés de rencontres, de partages et de foi.
Avec l’accord du P. Magnin, recteur de l’Université catholique de Lyon,
et de Mgr Pontier, suite au départ de M. Rémi Caucanas pour raisons familiales,
le conseil d’administration a décidé de confier la direction de l’ICM à un conseil,
en attendant la nomination d’un futur directeur. Ce conseil sera composé
de Sr Colette Hamza et des PP. Pierre de Charentenay, Xavier Manzano, Olivier
Passelac et Christophe Roucou. Le P. Xavier Manzano reste directeur de l’Institut
de Sciences et Théologie des Religions et le P. Christophe de Dreuille directeur
de l’Institut Universitaire Saint-Luc. Le P. Hervé Giraud, oratorien, avec l’accord
de son supérieur, est nommé à l’équipe de l’ICM.
Fêtes de l’Assomption à Marseille
À Notre-Dame de la Garde
À la cathédrale
Dimanche 14 août
20 h 00 : rassemblement près du
char Jeanne d’Arc, place Colonel-Edon,
(service de bus gratuits à 19 h 30
et 20 h 00 au départ du cours Jean
Ballard, retour assuré après la messe
vers 22 h 15).
21 h 00 : procession aux flambeaux,
suivie de la messe de l’Assomption
célébrée sur l’esplanade.
Lundi 15 août
Le matin : messes à la basilique à
8 h, 10 h et 12 h ; messes dans la crypte
à 9 h et 11 h.
L’après-midi : office marial à 15 h,
vêpres de l’Assomption à 16 h, messe à 17 h.
Lundi 15 août
11 h 00 : messe solennelle à La Major.
17 h 00 : procession, au départ de
la cathédrale, dans les rues du Panier.
À Carnoux
Lundi 15 août
11 h 00 : messe présidée
par Mgr Pontier.
12 h 30 : repas en plein air.
15 h 00 : vêpres.
15 h 30 : procession de la statue
Notre-Dame d’Afrique vers la croix
qui domine la ville et tournée
vers Sidi Ferruch (Algérie).
Renseignements : 04 42 73 73 30.
Formations estivales et détente
à « Roc-Estello » – Cap de Provence
• « Évangile en Provence –
Les écrits de Sagesse,
une quête de bonheur »
Du mardi 2 au dimanche 7 août.
• Retraite mariale
« Avec Marie, demander l’Esprit »
• Université d’été « Science et foi »
Du mercredi 24 au lundi 29 août.
• Session « Pierre Teilhard
de Chardin et l’écologie »
Du jeudi 1er au dimanche 4 septembre.
Renseignements et inscriptions :
« Roc-Estello » — Cap de Provence,
• Session « Maurice Zundel –
42 allée de Béthanie
Marie, Mère de miséricorde »
83640 Le Plan d’Aups — Sainte-Baume
Du mercredi 17 au dimanche 21 août. 04 42 04 50 09 — www.rocestello.fr
Du mercredi 10 au lundi 15 août.
Du jeudi 11 au mardi 16 août
Sous la présidence du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon.
Renseignements et inscriptions au secrétariat de l’Hospitalité N.-D. de Salut
du lundi au vendredi de 14 h 30 à 17 h 30, 17 rue Wulfran Puget Marseille (8e)
Tél. : 04 91 71 42 37. E-mail : [email protected]
ATM "Eau Vive"
cafétéria-restaurant
PEtit déjEunEr
déjEunEr
GoÛtEr
ouvert tous les jours
sauf le lundi
Basilique notre dame de la Garde
13281 Marseille Cedex 06
Tél. 04 91 37 86 62
Fax 04 91 37 28 97
Pèlerinage du Jubilé de la miséricorde
À Rome du 24 au 28 octobre 2016
organisé par le secteur Sud avec le P. Pierre Thong
Contact : 06 19 38 41 16
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23
NOMINATIONS
Par décision de Mgr Georges Pontier,
Archevêque de Marseille, sont nommés :
Chapitre cathédral
Après avoir consulté le Chapitre,
Mgr Jean-Pierre ELLUL, chanoine titulaire,
le Père Philippe RAST, chanoine titulaire,
le Père Michel ROUX, chanoine titulaire,
le Père Louis SPAZOKILIS, chanoine titulaire.
Dans les secteurs paroissiaux
Secteur Garlaban
À la paroisse de La Penne-sur-Huveaune :
Le Père Xavier AUTONES, curé.
À l’ensemble paroissial N.-D.-de-la-Salette (Les Accates,
Les Camoins, Eoures, La Treille, La Valentine) :
Le Père Olivier SALMERON, curé.
Secteur Plateau
Aux paroisses de Beaumont, Bois-Luzy, Les Caillols,
Saint-Augustin, Saint-Barnabé, Saint-Julien :
Le Père Christophe PURGU, curé.
Secteur Prado-Paradis-Corniche
À la paroisse du Sacré-Cœur :
Le Père Jacques AGNESS AGBANDJI,
prêtre étudiant, au service de la paroisse,
avec l’accord de l’évêque de Yopougon.
Secteur Sud
À la paroisse d’Auriol :
Le Père Philippe RAST, curé.
Aux paroisses de Sainte-Marguerite et du Redon :
Le Père Guillaume PETIT, vicaire paroissial.
Aux paroisses de Cuges-les-Pins et Gémenos :
Le Père Guy SAGNA, administrateur,
avec l’accord de l’évêque de Ziguinchor.
Vieux-Port
À la paroisse Saint-Matthieu d’Aubagne :
Le Père Maximilien TRAN MINH DUC, vicaire
paroissial.
Secteur Huveaune
À la paroisse de Saint-Victor :
Le Père Pierre GERARD, curé.
À l’ensemble pastoral Saint-Ferréol – Saint-Cannat :
Le Père James CUNNINGHAM, de l’Oratoire
de France, recteur, avec l’accord de son Supérieur.
À l’ensemble paroissial des Berges de l’Huveaune
(La Capelette, Saint-Loup, Pont-de-Vivaux,
Sainte-Émilie-de-Vialar)
Le Père Charles SIGHIERI, curé.
Le Père Joseph AZONHOUMON, prêtre étudiant,
au service des paroisses, avec l’accord de l’évêque
de Porto-Novo.
Dans les services et aumôneries
Secteur Menpenti-Plaine
À l’aumônerie du centre hospitalier de La Timone :
Sr Anna SPOLAORE, Disciple de l’Évangile,
responsable, avec l’acceptation de sa Supérieure.
À la paroisse Saint-Jean-Baptiste :
Le Père Hervé GIRAUD, de l’Oratoire de France,
prêtre résident, et à l’équipe de l’ICM,
avec l’accord de son Supérieur.
Secteur Notre-Dame du Château
Aux paroisses de Château-Gombert
et Plan-de-Cuques :
Le Père Bernadin AUGUSTE, de la Société
des Prêtres de Saint-Jacques, curé,
avec l’accord de son Supérieur.
À la catéchèse :
Sr Marie-Anne BOURGOIS, Auxiliatrice des âmes
du Purgatoire, déléguée diocésaine,
avec l’acceptation de sa Supérieure.
Au diaconat permanent :
Le Père Christophe PURGU, accompagnateur.
À la maison de retraite des sœurs du Bon Pasteur :
Le Père Jean-Claude FOURNIER, aumônier,
avec l’accord de l’évêque de Nîmes.
Ces nominations prennent effet
le 1er septembre 2016.
Par mandement, certifié conforme,
le Chancelier
DE PIETRO
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et Thermique
67, rue du vallon des Auffes - 13 007 Marseille
 04 91 59 35 37 - 04 91 52 67 40
39 cours Gouffé
13006 Marseille
Tél. : 04 91 78 40 04
Fax : 04 91 78 91 36
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GriGnan ✆ 04 91 15 30 30 - St-BarnaBé ✆ 04 91 34 60 60
Ste-anne ✆ 04 91 16 75 55 - MartiGueS ✆ 04 42 13 03 30
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REMERCIEMENTS
J’exprime ma reconnaissance
et celle du diocèse à celles et ceux
qui parviennent au terme de leur mandat
dans les paroisses, les services
et les mouvements :
• le Père Yves ALLANGOMI (du diocèse de Sarh)
• le Père Cristinel-Lucian ANDREI (Lazariste)
• le Père Jean-Paul ARRAGON (Franciscain)
• M. Rémi CAUCANAS (Directeur de l’ICM)
• le Frère Jean-Claude CAUCHOIS
(Frère de Saint Jean de Dieu)
• le Père Mickaël FRONTINI (du Chemin Neuf)
• le Père Benoît GALVAN
(du diocèse aux Armées françaises)
• le Père Matthieu GAUTHIER (Dominicain)
• le Père Bruno GREGEOIS (Dominicain)
• le Frère Fortunat HUSSER
(Frère de Saint Jean de Dieu)
• le Père Roger JACQUEMIN
(du diocèse aux Armées françaises)
• le Père André JUES (Jésuite)
• le Père Frédéric-Marie LE MEHAUTE
(Franciscain)
• le Père Pascal SEVEZ (Jésuite)
• le Père Sébastien VAAST (Jésuite)
+ Mgr Georges Pontier
Archevêque de Marseille
ÉLECTIONS
La Congrégation des Pères de Timon-David
a célébré son 28e Chapitre Général.
A cette occasion ont été élus pour 6 ans :
• le Père Michel BRONDINO, Supérieur Général,
• le Père Sid-Michel SAHNOUNE,
1er Assistant et Vicaire,
•le Père Alain CANIVENC, 2e Assistant,
• le Père Xavier ZABALETA, 3e Assistant,
• le Père Vincent FENECH, 4e Assistant.
Les membres de l’Institut vous remercient
de prier pour eux et pour leur mission.
Ecole
Jeanne d'Arc
43, rue Jean Mermoz
13008 MARSEILLE
Tél. 04 96 10 12 30
www.ecolejda.eu
[email protected]
Atelier de Mosaïque
Michel Patrizio
www.mosaiques-patrizio.com
D DA AN NS S V VO OT TR RE E R R
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Des
Desprofesseurs
professeurs
remplaçants
remplaçants
(Licence
exigée)
(Licence
exigée)
Des
Desprofesseurs
professeurs
en
encontrat
contratdéfi
définitif
nitif
(Master
22
etet
concours)
(Master
concours)
6, bd Verd
13013 Marseille
04 91 66 25 37 - [email protected]
Pour tous renseignements :
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Tél. : 04 91 53 08 95
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[email protected]
[email protected]
saar-aix-marseille.fr
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24
Officiel
ÉGLISE À MARSEILLE
SOMMAIRE
2-3 Vie de la cité
Messe du Vœu des échevins
Calendrier diocésain 2016-2017
◗ Samedi 17 et dimanche 18 septembre
Week-end 3D des étudiants et jeunes
professionnels à Notre-Dame de la Garde.
◗ Dimanche 25 septembre
Jubilé des catéchistes.
◗ Samedi 1er octobre
Rentrée académique de l’Institut
de sciences et théologie des religions.
◗ Dimanche 2 octobre
Messe de rentrée et ordinations
diaconales à 16 h à la cathédrale.
◗ Du mercredi 18
au mercredi 25 janvier
Semaine de prière
pour l’Unité des chrétiens.

◗ Jeudi 2 février
Fête de la Chandeleur à Saint-Victor.
◗ Dimanche 5 mars
Appel décisif des catéchumènes
à 16 h à Saint-Barnabé.
◗ Lundi 10 avril
Messe chrismale à 19 h à la cathédrale.
◗ Samedi 8 et dimanche 9 octobre
Jubilé des femmes et des mères
de famille.
◗ Dimanche 21 mai
Journée diocésaine avec les personnes
handicapées au lycée Lacordaire.
◗ Dimanche 13 novembre
Clôture de l’Année de la miséricorde
dans les lieux jubilaires.
◗ Du mercredi 24 au dimanche 28 mai
Pèlerinage diocésain à Lourdes.
◗ Samedi 26 novembre
Veillée de prière pour la vie à 19 h.
◗ Dimanche 27 novembre
Deuxième étape de baptême
des catéchumènes en âge
de scolarité à 16 h.
◗ Samedi 3 juin
Vigile de Pentecôte
Confirmation des adultes
à 21 h à la cathédrale.
◗ Vendredi 23 juin
Messe du Vœu des échevins
à 8 h au Sacré-Cœur.
Dimanche 25 septembre 2016
Jubilé des catéchistes
10 h 00 : marche spirituelle
Rendez-vous à l’école Notre-Dame de l’Huveaune,
23 bd Emile-Sicard (8e).
11 h 45 : apéritif et repas partagé à Notre-Dame de l’Huveaune
(chacun apporte un plat salé ou sucré).
14 h 00 : témoignages, ateliers, perspectives pour l’année
4-5 Solidarité
Soutien aux dominicaines en Haïti
6-7 Vie du diocèse
Billet du CDES
Mgr Pontier à Calais
La partenaire uruguayenne
du CCFD – Terre Solidaire
8-9-10-11 Jubilé
Jubilé des prêtres du diocèse
Forum œcuménique des œuvres
de miséricorde
12 Événement
70 ans du Secours catholique
13-14-15 Eglise universelle
Jubilé des diacres à Rome
Le rayonnement des moines
de Tibhirine
16 Interreligieux
À Gérone avec Chemins de Dialogue
17-18 Commentaires
Les fonctions du prêtre
19 Histoire de l’Église
Jean Chrysostome
20 Culture et médias
21 Œcuménisme
Grégoire de Narek, saint arménien
22 Église en mouvement
23 Nominations
24 Officiel
Calendrier diocésain 2016-2017
POUR NOUS CONTACTER
◗ Service de la communication et Église à Marseille :
[email protected]
◗S
ite Internet diocésain :
• Webmaster : [email protected]
• Relations paroisses :
[email protected]
SUR LE SITE DU DIOCÈSE
16 h 30 : passage de la Porte sainte et messe à la basilique du Sacré-Cœur.
Vous êtes invités avec votre famille, une animation sera proposée à vos enfants.
Pour tout renseignement : Sr Marie-Anne 06 65 41 74 74 – [email protected]
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de la newsletter reprendra en septembre.
●●Dossiers spéciaux : Denier de l’Eglise,
Bénévoles au service du diocèse,
Année de la miséricorde.
●●Découvrez les vidéos du SDAV.
●●La Parole du jour reprendra le 28 août.