LA JOIE - Diocèse de Marseille
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LA JOIE - Diocèse de Marseille
Vie de la cité Messe du Vœu des échevins Jubilé Jubilé des prêtres LE MENSUEL DU DIOCÈSE DE MARSEILLE N° 7 • JUILLET-AOÛT 2016 FORUM DES ŒUVRES DE MISÉRICORDE LA JOIE DU SERVICE CPPAP N° 0520 G 79 622 L’abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e Église universelle Le rayonnement des moines de Tibhirine Vie de la cité ÉGLISE À MARSEILLE D.P.-G. 2 MESSE DU VŒU DES ÉCHEVINS Développer le lien humain «Ç a prend aux entrailles. » Il y a des choses, des événements, des situations qui nous remuent jusqu’aux entrailles et nous poussent à poser des actes que nous n’aurions pas posés sans cela. Ainsi, ceux que l’évangéliste saint Luc met sur les lèvres de Jésus dans le chapitre quinzième de son évangile. Le berger qui a perdu une brebis laisse seules les 99 autres pour rechercher celle qui est perdue. Ainsi, la femme qui a perdu une drachme balaie toute sa maison pour la retrouver. Ainsi surtout, le père des deux fils, pris aux entrailles, qui court à la rencontre de celui qui a tout gaspillé, qui était perdu et qui est retrouvé. Saint Luc raconte ces trois paraboles successivement. Ainsi, Mgr de Belsunce et les échevins de la ville au moment de cette grande peste de 1720 qui va faire périr un tiers de la population de Marseille. Ils furent pris aux entrailles devant les si nombreuses victimes. Alors, ils décident de s’en remettre au Sacré-Cœur de Jésus sous l’insistance d’Anne-Madeleine Rémuzat, cette religieuse marseillaise de la Visitation qui vivait dans cette spiritualité de la confiance au Sacré-Cœur de Jésus. Cette année, l’Église catholique vit un Jubilé de la miséricorde. Elle contemple le cœur de Dieu touché aux entrailles dans son amour pour les hommes. Voyant ces cœurs brisés par le péché, par l’appréhension ou la peur de la mort, par la violence entre eux et les épreuves, Dieu ne se tient pas loin. Il envoie le Fils bien-aimé pour révéler à quel point le cœur de Dieu est fait de bienveillance, de compassion, de bonté pour les hommes. « Il est passé en faisant le bien. » Ce moment où le soldat romain enfonce sa lance dans le cœur de Jésus en croix est devenu le symbole de cette source de miséricorde du Dieu qui est touché jusqu’aux entrailles par la vie de l’humanité. Il vient prendre les uns et les autres sur ses épaules. Sa puissance est celle de la tendresse maternelle qui conduit à l’impensable de l’amour, celle qui voit son enfant souffrir, son fils handicapé, son petit en danger. Chers amis, je voudrais vous proposer de regarder la compassion comme un moteur, un stimulant qui seul peut nous pousser plus loin, nous faire sortir de nos intérêts, de nos indifférences au sort des autres. Souvent, la raison, et la raison économique particulièrement, nous tient trop loin du visage de ceux qui sont éprouvés ou à la marge. Nous analysons froidement EcolE primairE - collègE - lycéE Enseignement Général - ES - L - S Internat Lycée - Garçons et Filles 7, bd Lacordaire - 13013 MarSEILLE Tél. 04 91 12 20 80 136, rue Sainte - 13007 Marseille - France Tél. : 04 91 33 32 12 www.fourdesnavettes.com - [email protected] atelier tmv Thibault Maupoint de Vandeul Architecte dplg 448 rue Paradis 13008 Marseille 04 91 09 36 72 [email protected] www.tmv-architecte.com D.P.-G. D.P.-G. 3 la réalité. Mais quand nous voyons de près quelqu’un qui souffre, qui est dans le besoin, alors nous nous humanisons et sortent de nos vies des gestes, des engagements, des solutions que nous avions jugé impossibles auparavant. Nous nous engageons. La compassion suscite une énergie à toute épreuve, humanise celui qui la manifeste et celui qui en bénéficie. C’est vraiment une qualité divine. Notre société, elle-même, a besoin de compassion, de tendresse pour imaginer des solutions nouvelles. Elle est entre les mains des rentabilités froides et peu solidaires. Ceux qui décident, souvent de loin, ne descendent pas assez au contact des souffrants. Notre société apparaît trop souvent indifférente, tendue, individualiste. Au sujet des migrations qui marquent notre Église à Marseille N° 7 Éditeur : Association diocésaine de Marseille 14 place Colonel-Edon – 13284 Marseille Cedex 07. Tél. : 04 91 52 94 27. E-mail : [email protected] Commission paritaire : 0520 G 79 622. ISSN : 2104-9424. Dépôt légal : 12 juillet 2016 – 135e année. époque à cause des guerres, des misères, des insécurités, on voit bien qu’il faut traiter le problème politique sous-jacent, mais comment se tenir loin de ceux qui sont ici, en Europe, de ceux qui ont des conditions de vie bien inférieures à celle de nos animaux de compagnie ? Ce sont des hommes, des femmes, des enfants, des bébés, des vieillards. Seul le fait de nous approcher d’eux et de les regarder comme des frères en difficulté peut nous pousser à trouver les paroles, les gestes et les solutions fraternels. Et comment ne pas dire parfois pareil du vieillard en fin de vie, de l’enfant à naître, de celui qui a un handicap ? Nos cœurs ne s’émeuvent pas assez du sort des autres. Ils sont froids. Ne pensez pas que je veuille dire que rien ne se fait. Vous pourriez indiquer vous-mêmes tout ce qui se fait en Directeur de la publication : Pierre Grandvuillemin. Rédactrice en chef : Dominique Paquier-Galliard. Ont collaboré à ce numéro : A. d’Arras, P. Atlante, P. Bony, E. Broussous, CDES, J. Chagnaud, L. Conrad,P. Daniel, G. et C. Diouf, G. et C. Dirou, A. Gontier, H. Jourdan, A. Khazinedjian, J. Lahondès, C. Lenfant, J.-F. Lof, B. Lorenzato, J.-L. Ragonneau, P. Richaud, J.-Ph. et A. Rigaud et J.-L. Vissière. termes de solidarités organisées, ici même à Marseille, nous en parlons souvent entre nous. Et je ne veux pas dire non plus que seule la compassion mise en œuvre résoudrait tout. Mais nos cœurs, notre être intérieur, se laissent-ils toucher ? Allons-nous assez au-devant de celui qui est éprouvé pour croiser son regard au lieu de se contenter de parler de lui, de loin ? De qui nous faisons-nous proches ? C’est ce lien humain qui manque et qu’il faut développer. C’est ce lien humain qui fait du nouveau. Oui, notre Dieu est le Dieu qui se fait proche. Cette proximité nous touche. S’Il était resté lointain ou seulement moralisateur, nous ne Le suivrions pas. Mais Il est doux et humble de cœur, tendre et miséricordieux. C’est de cela dont nous avons besoin personnellement. C’est de cela dont a besoin notre monde. Nous avons été créés à son image. Laissons-nous toucher par les plus fragiles, les plus éprouvés, comme Lui-même l’a fait durant sa vie. Quelle chance de connaître le Christ, de connaître son Sacré-Cœur, d’y voir toute la puissance d’amour qu’Il contient et qu’Il ne cesse de déverser dans le cœur de ceux qui ne Lui ferment pas la porte. Rendons-Lui grâce pour tout ce que déjà Il a accompli en chacun de nous. Qu’Il nous donne d’être compatissants et bons comme Il l’est de toute éternité. Amen. + Georges Pontier Archevêque de Marseille En la basilique du Sacré-Cœur, le 3 juin 2016 Photo de couverture : Dominique Paquier-Galliard. Réalisation : Bayard Service Édition Grand-Sud — Méditerranée 160, rue de la Sur — Garossos — 31700 Beauzelle. Tél. : 05 62 74 78 20. Secrétariat de rédaction : Émilien Droniou. Maquette : B. Renault et É. Droniou. Publicité : Bayard Service Régie. Tél. : 05 62 74 78 20. Imprimerie : J.F. Impression – 34000 Montpellier Solidarité 4 ÉGLISE À MARSEILLE FONDATION HÔPITAL SAINT-JOSEPH Un soutien aux sœurs dominicainesen Haïti Au mois d’avril, une délégation de la Fondation Hôpital Saint-Joseph s’est rendue en Haïti dans le cadre de son partenariat avec les sœurs dominicaines de la Présentation de Tours. Elle y a financé la construction d’une clinique. Antoine Dubout, président de la fondation, revient sur cette action solidaire. A. D'ARRAS mots du frère Manuel Rivero, présent en Haïti lors de ce tremblement de terre, après avoir résidé plusieurs années au couvent dominicain Saint-Lazare de Marseille. Une situation catastrophique Au cours de l’été 2012, les sœurs dominicaines de la Présentation — celles-là même qui dirigèrent et développèrent l’Hôpital Saint-Joseph de sa création en 1919 jusqu’en 1981 — nous informèrent vouloir construire en Haïti, en remplacement de leur dispensaire détruit, une clinique pédiatrique hors de Port-au-Prince, au plus près des populations qui ont fui la capitale. Je suis allé en Haïti : une fois l’aide d’urgence passée et l’émotion retombée, tout ou presque restait à faire. La situation était catastrophique, au-delà de ce que l’on peut imaginer. La Fondation Hôpital Saint-Joseph s’est alors engagée à financer 50 % de la construction de la clinique et à aider pour son fonctionnement pendant cinq ans. Notre participation financière à la construction de cette clinique pédiatrique La clinique Marie Poussepin est opérationnelle depuis un an déjà. est notre réponse au Sr Genoveva. séisme qui fit environ 300 000 morts, 500 000 blessés et laissa ruines et malheur. Les sœurs ont acheté un terrain à la Croix des Bouquets et l’ont sécurisé par un mur qui en fait le tour. Avec Jean-Pierre Fabre, président adjoint de la Fondation, et le docteur Alain Martin-Laval, chef du service de pédiatrie de l’Hôpital SaintJoseph, je me suis rendu en Haïti pour m’assurer du suivi du projet de construction de la clinique pédiatrique. La création d’une clinique Ouverte depuis juin 2015, la clinique Marie Poussepin — du nom de la fondatrice des Restauration des monuments historiques Maçonnerie Couverture Pierre de taille Conseils & Devis gratuits J. Y. Ribiollet au 06 30 49 03 12 n Fenêtres PVC - Bois - Alu n Volets battants et roulants 29 A, av. des Chartreux 503, rue Saint-Pierre 13004 04 13012 04 91 62 48 76 Marseille 91 92 45 64 www.azurbaie.com 15% de remise sur la fourniture, accordée aux lecteurs A. D'ARRAS L e 12 janvier 2010, à 16 h 53, heure locale, un séisme de magnitude 7,3 a frappé brutalement Haïti et particulièrement sa capitale, Port-au-Prince. « Le soleil brillait en cette fin d’aprèsmidi quand tout à coup la terre, remuée au fond de ses entrailles, a renversé ce que l’homme avait construit avec tant d’efforts : maisons, cliniques, écoles, facultés, églises, banques, supermarchés, etc. Le palais national et la cathédrale, symboles de l’identité haïtienne, se sont effondrés. Au bout de trente secondes, une nuée de poussière s’est élevée vers le ciel dans un grand silence. On aurait dit que la vie et le temps s’étaient arrêtés. Il y eut un long silence à donner la chair de poule. Silence terrifiant suivi de cris de détresse. » Ce sont les 04 CS60072 1055, Chemin de la Plaine des Dés 13182 Aix en ProvenCe Cedex 5 42 26 29 19 - Fax 04 42 26 73 24 [email protected] A. D'ARRAS 5 Une leçonde vie Grégoire et Chloé Dirou s’apprêtent à rentrer en France après un an passé en Haïti. Ils témoignent. M ariés en juillet 2015, nous avons fait le choix de nous engager immédiatement pour une année de volontariat au service des plus fragiles, et nous sommes partis chez les sœurs dominicaines en Haïti. Ce départ a pu se faire grâce à la Fondation Hôpital Saint-Joseph qui soutient les sœurs depuis plusieurs années et qui prend en charge notre mission. Grégoire travaille donc au sein du Centre pédiatrique Marie Poussepin et Chloé dans l’école locale, tenue également par les sœurs dominicaines. dominicaines de la Présentation — a été réalisée sans dépassement de prix ni retard. Une performance ! Avec la Fondation Hôpital SaintJoseph, Grégoire et Chloé Dirou, jeunes mariés, ont décidé de passer un an aux côtés des sœurs dominicaines (lire encadré). Ils ont été envoyés par la Délégation catholique pour la coopération (DCC) au titre de volontaires de la solidarité internationale. D’autres volontaires leur succéderont pour un an dès l’automne 2016. De plus, nous envoyons des professionnels pour des missions plus ponctuelles. Ainsi, au mois d’avril, les pédiatres Alain Martin-Laval et Cécile Koch se sont rendus sur place pour assurer des consultations, tout en formant et conseillant le médecin du Centre pédiatrique. Une autre mission est prévue à l’automne. Il nous a paru normal de répondre à la demande des sœurs dominicaines. Leurs aînées avaient entendu l’appel de l’abbé Jean-Baptiste Fouque lors de la création de l’Hôpital Saint-Joseph. Partager avec le peuple meurtri de Haïti ce que nous faisons quotidiennement à Marseille est la moindre des choses. Antoine Dubout Président de la Fondation Hôpital Saint-Joseph Anny Heintz Articles religieux cierges et Bougies 04 91 48 63 38 27, rue Fontange 13006 Marseille [email protected] F a v o r i s e z l e c o m m er ce local ! A. D'ARRAS Sr Ana Patricia, directrice de la clinique, Dr Cécile Koch, Dr Alain Martin-Laval, Chloé, Sr Nadia et Grégoire. Un réel contact avec la population locale Grégoire apporte son aide dans différents domaines : l’administration, la comptabilité et la gestion des projets de la clinique. Il assure également la communication avec la Fondation. En entrant dans cette clinique, on est frappé par la qualité de sa construction et sa propreté qui contrastent fortement avec les autres infrastructures haïtiennes. Accueillis dans ces conditions, les patients retrouvent leur dignité grâce à un tel environnement. Concrètement, la mission de Grégoire permet d’optimiser certains process de la clinique et d’apporter un soutien sur tous les projets du centre : programme de malnutrition, microcrédit, mise en place d’un laboratoire d’analyses… Travailler dans cette clinique permet notamment d’avoir un réel contact avec la population locale et de comprendre la réalité de la vie en Haïti. De son côté, à l’école, Chloé a créé un projet de parrainage des enfants handicapés par les lycéens de ce même établissement. Dans ce pays, l’intégration des personnes handicapées est une vraie problématique et peu d’écoles les acceptent. L’idée de ce projet est de responsabiliser les lycéens en étant parrain ou marraine d’un enfant handicapé, tout en les sensibilisant au handicap en général. En parallèle, Chloé est professeur de français en primaire ainsi que pour les adultes en alphabétisation. Notre année en Haïti est une expérience de vie incroyable, tant humainement que spirituellement. Nous avons reçu de beaux témoignages des Haïtiens que nous avons croisés sur notre chemin. Notre rencontre avec Haïti, mois après mois, nous a donné une grande leçon d’humilité. Elle nous a permis de réaliser chaque jour à quel point nous avons de la chance d’être nés et d’avoir grandi dans le confort et la sécurité. En juillet, nous nous envolerons pour la France et quitterons notre pays d’adoption Mais jamais nous ne pourrons oublier l’accueil à bras ouverts du peuple haïtien qui nous fait nous sentir chez nous ici ! Grégoire et Chloé Dirou Volontaires de la solidarité internationale Des nouvelles de l’action de la Fondation en Haïti à lire dans « La Gazette » sur le site : http://www.fondation-saint-joseph.fr ENTREPRISE GéNéRalE d'élEcTRIcITé Ets laVaUd Sa élEcTRIcITé - coURaNTS faIblES depuis 1945 140, bd Baille 13005 Marseille Tél. 04 91 78 69 09 Fax 04 91 25 40 90 - [email protected] M a r b r e r i e Pilati & Fils Marbrerie - Décoration 358, rue St-Pierre 13005 MarSeille 04 91 94 10 00 Fax 04 91 48 43 58 [email protected] Vie du diocèse ÉGLISE À MARSEILLE LE BILLET DU COMITÉ DIOCÉSAIN ÉCONOMIQUE ET SOCIAL Une leçon d’Europe L e grand dessein européen va mal : crise interminable en Grèce, Brexit en Grande-Bretagne, montée des populismes en Europe orientale, absence de toute politique commune pour l’accueil des migrants, ont transformé une ambition historique en des calculs de courte vue où prédominent les intérêts nationaux sur toute approche communautaire du développement. Dans ce désert de la pensée et de l’action commune, une voix forte s’est élevée pour rappeler aux responsables de l’Union européenne leurs responsabilités. En recevant, le 6 mai dernier, le prestigieux prix Charlemagne, le pape François a plaidé pour un nouvel humanisme européen fondé sur trois capacités : intégrer, dialoguer et générer. Devant lui, le Polonais Donald Tusk, président du Conseil, l’Allemand Martin Schultz, président du Parlement, et le Luxembourgeois JeanClaude Juncker, président de la Commission, ainsi qu’Angela Merkel, chancelière, ont entendu une belle leçon d’Europe. Cette « famille de peuples semble moins sentir comme siens les murs de la maison commune. Cet ardent désir de construire l’unité paraît de plus en plus éteint », a déclaré le pape qui a interrogé l’Europe : « Que t’est-il arrivé, Europe humaniste, paladin des droits de l’homme, de la démocratie et de la liberté ? » En évoquant les pères fondateurs de l’Europe qui ont su chercher et trouver des voies alternatives après la guerre, l’évêque de Rome a vu dans la « racine de nos peuples » une exigence de solidarité indispensable pour rassembler les cultures les plus diverses appelées à se fondre dans un même mouvement de paix et de développement, soit 28 pays représentant plus de 500 millions d’habitants. À cette fin, c’est bien la culture du dialogue qui fait aujourd’hui défaut, quand les pays de l’Union font passer leur inté- rêt particulier avant l’intérêt communautaire. C’est aussi la capacité des princes qui nous gouvernent à s’intéresser aux jeunes, dont beaucoup sont exclus du marché du travail. C’est enfin leur politique qui ne s’oriente pas vers « la recherche de nouveaux modèles économiques plus inclusifs et équitables » et le passage souhaité d’« une économie liquide à une économie sociale ». Le pape François a repris le contenu de son encyclique Laudato Si’ pour rappeler la nécessité « de se donner comme objectif prioritaire l’accès au travail pour tous ». Sans insister spécialement sur la question, le pape a néanmoins été clair en « rêvant d’une Europe où être migrant ne soit pas un délit, mais plutôt une invitation à un plus grand engagement dans la dignité de l’être humain tout entier ». En ramenant avec lui de Lesbos, le 16 avril dernier, douze réfugiés syriens, le pape avait montré que ses intentions n’étaient pas uniquement de l’ordre du discours. Les oreilles des présidents des institutions européennes ont dû siffler quand on sait que l’Europe compte 25 millions de chômeurs, ne parvient pas à imposer aux pays qui la composent un quota minimum d’immigrés à accueillir et se perd entre réfugiés politiques et réfugiés économiques, tous unis dans le malheur de l’exil. Certes, la veille, dans une tribune au journal Le Monde, Martin Schulz et Jean-Claude Juncker s’étaient réjouis d’avoir donné le prix Charlemagne au pape François, voyant en lui le symbole d’une Europe unie. Ils ont reconnu son rôle premier pour relever les trois défis de l’Union : préserver notre mode de vie, garantir la sécurité et la paix, gérer la question des migrations. Ils pourraient utilement le suivre dans la recherche incontournable d’un nouveau modèle de développement. DR La proximité change nos cœurs Le 12 mai, une délégation de la Conférence des évêques de France, conduite par Mgr Pontier, s’est rendue à Calais pour rencontrer des migrants et des chrétiens engagés auprès d’eux. La journée passée à Calais avait pour but de rencontrer l’Église locale, les chrétiens engagés dans la présence et l’accueil des nombreux migrants présents dans cette ville. L’évêque du lieu, Mgr Jaeger, était là, bien sûr. Le témoignage des bénévoles fut d’une grande richesse. Ils ont expliqué comment la rencontre et le service de ces personnes les avaient changés et donnaient un sens nouveau à leur vie. Leur cœur s’est agrandi ! Nous voulions les encourager et leur dire comment leur engagement était un beau témoignage pour les chrétiens de France. Nous nous sommes rendus sur les lieux du site appelé « Jungle », où résident pour le moment plusieurs milliers de personnes. Des aménagements récents ont été réalisés par l’État. La présence d’un tissu associatif permet de nourrir, de soigner et de soutenir ceux qui sont là. En circulant, nous avons repéré des lieux de prière de fortune construits par les migrants chrétiens ou musulmans. C’est dire comment la foi et la prière soutiennent chacun dans cette période si dure. Ici, on nous a offert un thé, là, on a « acheté » un pain. Grande capacité d’organisation ! Ce n’est pas la vie facile… Mais des soutiens, des solidarités permettent de tenir. J’en suis revenu, sûr que la proximité change nos cœurs ! Parler des gens de loin nous replie sur nous-mêmes, s’approcher nous ouvre le cœur. Osons la fraternité ! + Georges Pontier 7 CCFD La paix,fruit de la justice Pendant le Carême 2016, la délégation diocésaine du CCFD – Terre Solidaire a accueilli Cristina Coronel, coordinatrice générale du « Serpaj-Service Paix et Justice » du Paraguay. L e Paraguay a connu 60 ans de dictature féroce, avec seulement une interruption entre 2008 et 2012 sous la présidence de Fernando Lugo. Ce dernier a malheureusement été destitué après le massacre de Curuguaty et le parti Colorado est revenu au pouvoir. Parmi ses 7 millions d’habitants, 47 % sont pauvres et 23 % extrêmement pauvres, malgré les richesses du pays en ressources naturelles. 80 % des terres sont entre les mains de 2 % de propriétaires pour produire du soja transgénique sur 3 millions d’hectares, de la marijuana et quelque 1 500 carcasses de bovins par jour pour l’exportation. N’oublions pas non plus qu’au Paraguay, les multinationales ne paient pas d’impôts ! Un peuple créatif La population du Paraguay est jeune et très créative. Selon des sondages dignes de foi, c’est le pays le plus pauvre mais le plus heureux d’Amérique latine. Cristina nous l’a bien montré, avec sa vidéo, où nous avons, en particulier, admiré le magnifique orchestre de jeunes vivant sur une décharge d’Asunción : ces enfants défavorisés ont fabriqué des instruments de musique extraordinaires à partir de déchets (voir le site : http://info.arte.tv/fr/paraguaylorchestre-des-instruments-recycles). Un orchestre, mené par Fabio Chavez, a vu le jour et se produit aujourd’hui dans le monde entier. « Le monde nous envoie ses déchets, et nous, avec, on leur renvoie de la musique : les poubelles se transforment en or ! » Belle leçon de vie. D.P.-G. La non-violence active Partout, Cristina a exprimé sa foi en l’humanité et la solidarité, affirmant, en citant Gandhi : « La paix est le vrai chemin ». Le Serpaj a été fondé par Adolfo Pérez Esquivel, prix Nobel de la paix 1980. Il est présent dans 11 pays d’Amérique latine depuis 1974, et au Paraguay Régie Publicitaire 05 62 74 78 26 BAYARD SERVICE Agence bi-média Parcours biblique 2016-2017 « L’Exode » L’Exode est un livre et un chemin. Il est l’Exode d’Israël et celui de Jésus. depuis 1988. Il a le statut de consultant auprès des Nations Unies. Entité pacifiste, d’inspiration chrétienne, œcuménique et humaniste, il privilégie la non-violence active comme manière de vivre et comme moyen d’action. Il soutient un programme de démilitarisation et d’éducation à la paix et aux droits humains. Un continent debout Le CCFD – Terre Solidaire soutient actuellement deux projets du Serpaj, accompagnant des groupements de femmes productrices ainsi que des organisations victimes de la criminalisation due aux représailles de leurs luttes. Au mois d’avril, le Serpaj a organisé une marche pour la réappropriation des terres volées aux paysans. Cristina nous a convaincus que l’Amérique latine est un continent qui s’est mis debout, qui lutte pour la démocratie : ce sera peut-être long, mais rien ne l’arrêtera sur ce chemin ! Pendant son séjour chez nous elle a rencontré plus de 250 personnes. Elle a ainsi passionné tant ses auditoires chrétiens du secteur paroissial d’Aubagne, du Mistral à et de l’Œuvre de jeunesse de La Ciotat que les acteurs de la société civile (Mouvement de la paix et centres sociaux). À Adolfo P. Esquivel le mot de la fin : « La paix n’est possible que comme fruit de la justice, et la paix véritable est le fruit de la transformation opérée par la non-violence, force de l’amour. » Le récit biblique nous révèle les lignes maîtresses de l’histoire du Salut qui nous est commune entre juifs et chrétiens. Il a eu aussi une forte résonance sociale et religieuse à notre époque (noirs d’Amérique, théologies de la libération…). Toute notre vie et toute l’humanité sont en exode. Nous lirons sept des récits les plus significatifs : le Buisson ardent et la révélation du Nom divin, la célébration de la Pâque, le passage de la Mer, l’épreuve du Désert, la conclusion de l’Alliance, les Dix Paroles, le Veau d’or et la Miséricorde. Nous les lirons pour eux-mêmes, mais aussi en les plaçant devant le Nouveau Testament qui en révèle tout le sens pascal et baptismal. Paul Bony et son équipe La soirée de lancement : le mercredi 4 septembre de 20 h 00 à 21 h 30 au Centre Le Mistral. Annie Gontier Présidente du CCFD – Terre Solidaire 13 Marseille fournier Père & Fils Avec ACCOPLAS Depuis 1962 à Marseille « Faites confiance à une équipe efficace » 3 bd Louis Villecroze - 13014 Marseille Le P. Nicolas Lhernould, Tél : 04 91 03 39 39 - Fax : 04 91 03 39 44 au côté de Rémi Caucanas, Email : [email protected] directeur de l’ICM, lors de la conférence Retrouvez nous sur : www.accoplas.fr du 3 octobre. Jubilé 8 ÉGLISE À MARSEILLE Le vendredi 3 juin, jour de la fête du Sacré-Cœur, les prêtres du diocèse ont célébré leur jubilé autour de Mgr Georges Pontier et de Mgr Jean-Marc Aveline. Et le 25 juin, ce sont les prêtres ordonnés depuis 25, 50 ou 60 ans qui ont fêté cet anniversaire à Notre-Dame de la Garde. Quelques-uns d’entre eux témoignent de la façon dont ils vivent la miséricorde dans leur ministère. D.P.-G. Jubilé des prêtres Élargis l’espace de ta tente… Il guérit toute maladie L a miséricorde est pour moi une invitation à aller à la rencontre de l’autre. C’est une ouverture à tous ceux et celles qui vivent dans les quartiers, dans les communautés chrétiennes. C’est laisser de la place à toutes les personnes qui demandent l’hospitalité ou qui sont sur le bord de la route. La Pastorale des Migrants m’aide à regarder celui qui vient d’un autre pays, d’une autre culture, comme une personne qui a une histoire, une dignité d’enfant de Dieu. Elle me permet de travailler avec d’autres pour que chacun soit reconnu et respecté dans son humanité. « Vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage… » (Eph 2,19). Il n’y a pas d’étranger sur cette terre, mais une seule famille humaine ! Pour les banques, l’argent, l’économie ou les armes, il n’y a pas de frontières. Mais pour ceux qui fuient les guerres, la famine, la persécution ou la pauvreté, des murs et des barbelés se construisent… Bâtir des ponts, être compatissants (souffrir avec). La miséricorde est un don de Dieu, elle me met sur le chemin de l’amour. « Tout ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le de même pour eux » (Mt 7,12). D ans la crypte de la basilique du Sacré-Cœur, le Père Pontier nous a rappelé l’enjeu spirituel et apostolique du Jubilé et nous avons passé la Porte sainte « sûrs d’être accompagnés par la force du Seigneur ressuscité qui continue de soutenir notre pèlerinage », selon les mots du pape François. Nous sommes venus confier notre ministère apostolique à la miséricorde de Dieu. Ce n’est pas un signe de faiblesse, mais l’expression de la toute-puissance de Dieu, qui pardonne toutes les offenses et guérit toute maladie. Il fait justice aux opprimés, délie les enchaînés, ouvre les yeux des aveugles. Aux affamés, Il donne le pain. Le Seigneur guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures. Malgré le pardon, notre vie est marquée par les contradictions qui sont la conséquence de nos péchés. Vivre l’indulgence de l’Année sainte, c’est l’expérience de la sainteté de l’Église qui donne à tous de prendre part à la vie nouvelle offerte par le Christ, initiés par l’Esprit qui inonde nos vies d’espérance. Jean Lahondès Ordonné en 1959 Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Le P. Henri Jourdan a fêté ses 60 ans de sacerdoce. A près la belle messe d’action de grâce à Notre-Dame de la Garde avec les autres jubilaires, dont notre archevêque que je salue chaleureusement, on me demande ce témoignage sur la miséricorde vécue dans mon ministère. Chacun d’entre nous est à la joie de pouvoir rendre grâce pour ces années de bonheur au service du Seigneur, conscient d’être bénéficiaire et artisan de sa miséricorde. Merci au Seigneur pour une vie parfois cabossée et marquée par le départ d’amis : je pense en particulier à Jean Oder, ordonné le même jour que moi à Saint-Pierre le 23 décembre 1956. Si la « jubilation » est la même pour tous, avec des vies, des situations et des ministères différents, c’est une occasion pour chacun de remercier le Seigneur pour ses bienfaits quotidiens, pas toujours perçus au jour le jour. Et pourtant, avec du recul, on peut voir les traces de sa présence dans ce temps passé si vite ! Occasion aussi de demander pardon pour tant de temps perdu et de négligences. Et pourtant, avec de mauvaises casseroles, le Seigneur fait de bons plats ! Premier prêtre ordonné par Mgr Lallier (qui me le disait à chaque rencontre !), je suis forcément « d’avant le Concile ». Et je dois reconnaître que j’ai, sur certains points, anticipé illégalement certaines mesures liturgiques : « dos au peuple et latin » rendaient difficilement visible et audible l’amour du Seigneur pour son peuple ! Je pense que la miséricorde du Seigneur passait par là aussi, et les jeunes dont je me suis toujours occupé avec grande joie, comme vicaire, aumônier de lycée, dans le guidisme et comme curé, avaient besoin de D.P.-G. Paul Daniel Ordonné en 1980 signes compréhensibles pour pouvoir vivre dans cette miséricorde. Il est impossible de dire ce que le Seigneur a réalisé dans le cœur de tous ceux qui nous ont été confiés et qui nous en font parfois la confidence. Et avec le recul, on se rend davantage compte des « loupés » et des actions de grâce qu’on a oublié de faire. Mais là aussi, la miséricorde du Seigneur vient à notre secours, et je compte sur elle pour « compenser » et réparer les erreurs. Le Royaume de Dieu avance malgré mes carences ! Mon « moteur » à moi — chacun a le sien ! —, c’est le souci de la paix. C’est d’ailleurs le mot inscrit sur mon calice. À la question : « Comment vivez-vous la miséricorde dans votre ministère actuel ? », je réponds : « Dans la reconnaissance et la demande de pardon. » Henri Jourdan G. FRAYSSE 9 À Notre-Dame de la Garde. Au Sacré-Cœur. L’éminente dignité du clergé marseillais Je te pardonne I l y a seize ans, quatre jeunes hommes étaient interpellés par la police et envoyés en prison pour un délit grave dont la victime était une dame âgée. L’un d’eux, incarcéré aux Baumettes, m’avait demandé d’aller le visiter et j’ai pu l’accompagner avant, pendant et après son procès. Sa recherche n’était pas vraiment religieuse, il avait surtout un regard très dévalué sur luimême, et les barreaux de sa cellule n’étaient pas grand-chose en comparaison de son enfermement personnel. Sa vie avait basculé, il était dans la nuit ! Au moment de son procès, il me demanda d’y assister, pensant, je crois, qu’il y aurait au moins une personne qui ne l’enfoncerait pas. Ce procès était très médiatisé et l’atmosphère très lourde. Les quatre jeunes en cause, muets, gardaient le regard fixé au sol, immobiles. À un moment, le juge leur a demandé s’ils éprouvaient du regret pour leur acte et l’un des quatre a alors lentement levé le regard, toujours silencieux. D’un coup, comme propulsée par une force incontrôlée, la victime s’est levée et lui a lancé : « Eh bien toi, je te pardonne parce que tu m’as regardée ! » Pendant un instant, le procès fut comme suspendu avant de reprendre son cours dans une ambiance qui semblait moins pesante. Le jeune adulte que j’accompagnais n’avait pas bougé ni rien exprimé, mais au retour de son procès, il a commencé à chercher comment demander pardon. Cette vieille dame n’était pas chrétienne. En un éclair, elle a fait œuvre de miséricorde. Pierre Richaud, ancien aumônier de prison Ordonné en 1968 Un parti pris d’espérance « Alors, Jésus fixa son regard sur [le jeune homme riche] et l’aima » (Mc 10, 21). « Le Seigneur, se retournant, fixa son regard sur Pierre » (Lc 22, 61). J ’ai toujours été marqué par ce regard d’amour du Seigneur, que ce soit pour le jeune homme riche, pour Pierre ou pour d’autres. C’est un regard qui ne juge pas, qui ne condamne pas, qui n’enferme pas. Au contraire, ce regard relève, pardonne, redonne confiance. C’est ce même regard d’amour, un regard bienveillant, que j’essaie de poser sur ceux que je rencontre. L’Action catholique, en particulier la JOC, m’a appris à garder ce « parti pris d’espérance », à commencer par voir le positif dans telle situation ou chez telle personne. Chacune recèle des trésors. Le problème est que, si ce n’est pas cela qu’elle met en avant, il est difficile d’aller les trouver. Ce regard positif m’aide à aller au-delà des apparences, à ne pas rester sur une impression première, surtout si elle est fausse ! Dire à quelqu’un « Ta parole a du prix, elle a du poids » lui donne confiance. Cela lui montre qu’il est capable de belles et de grandes choses. Donc, cela le fait grandir. Vivre la miséricorde, c’est reprendre la parole de Pierre : « Au nom de Jésus, lève-toi et marche ! » (Ac 3,6), par un regard, une parole, qui deviennent une main tendue. Éric Broussous Ordonné en 1996 Les prêtres et les diacres de cette cité ont une vie difficile, et même héroïque. Sans dire naïvement que « tout le monde est beau, tout le monde est gentil », il faut admirer, et parfois deviner, tous les trésors cachés dans ces vies d’hommes. On serait étonné si on pouvait lire leurs notes de retraite, leurs homélies, si on pouvait écouter les paroles de réconfort qu’ils adressent à des gens désemparés. Ils tiennent bon comme des sentinelles perdues, dans un immense combat. Ils ont l’air d’être les serviteurs d’une baraque qui s’écroule, mais ils sont, parfois sans le savoir, des fondateurs d’Églises. Ils font surgir des Corinthe, des Antioche, des Thessalonique, dans ce périmètre couronné de collines : la Nerthe, l’Étoile, Garlaban. Dans un contexte difficile, ils vivent, vaille que vaille, le célibat, la pauvreté, l’obéissance. Bien sûr, beaucoup de choses laissent à désirer au point de vue de l’organisation, de la cohésion, de la discipline. La plupart d’entre eux sont des théologiens qui s’ignorent. Ils font de la théologie, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, à condition de prendre le mot « théologie » dans son sens originel : « une connaissance cordiale des choses de Dieu ». Sans grands diplômes universitaires, ils sont des « théologiens de quartier », des généralistes à qui le « tout venant » s’adresse. Les circonstances de la vie les rendent humbles. Ils ont perdu une partie de leur pouvoir. Ils partagent la Mission avec des laïcs et des religieuses. Ils ne sont plus les grands « manitous » qui dirigent des paroisses. Ils sont des animateurs, des conseillers, des staretz (guides spirituels) au service du peuple chrétien. Ils n’ont « ni or ni argent », mais une Force est en eux qui leur fait dire au boiteux : « Au nom de Jésus de Nazareth, lève-toi et marche. » Jean Arnaud Octobre 1998 Jubilé ÉGLISE À MARSEILLE D.P.-G. 10 Les œuvres de miséricorde pour le bien commun « De l’écoute des besoins au partage d’une espérance. » C’était le thème du Forum œcuménique des œuvres de miséricorde le dimanche 22 mai. Retour sur ce temps de fête à l’église de La Trinité et à la paroisse arménienne rue Sibié (1er). D.P.-G. Une fête de famille « Aujourd’hui, c’est une fête de famille. Dans les fêtes de famille, il manque souvent quelqu’un et on pense aux absents. Nous sommes présentes sans notre groupe, car c’est le groupe des femmes incarcérées à la prison des Baumettes, dont certaines participent à l’atelier peinture. » Au début de la messe, en présentant une vidéo des œuvres réalisées par les détenues qu’elle accompagne, Sr Christine Pousset a donné le ton de la journée. On pensait aux absentes qui, chaque lundi, se réunissent à l’atelier peinture organisé par l’aumônerie : après un temps de partage autour de la Parole de Dieu, elles expriment ce que ces échanges ont fait naître en elles. « L’art est beauté, il guérit de la laideur du monde, témoignaient-elles dans la vidéo. Par l’art, nous entrons en communication avec les autres. Ces peintures sur le thème de la miséricorde disent nos souffrances, notre espoir et notre foi. » De l’émotion, des applaudissements. Vivre la miséricorde au nom de Dieu En introduisant cette journée, Mgr Jean-Marc Aveline, qui présidait l’eucharistie, a rappelé que « vivre la miséricorde au nom de Dieu, c’est travailler à la justice et à la paix, soigner les blessures multiples de notre humanité, faire preuve de solidarité, savoir être attentifs aux autres, être remplis de charité ». Et il a fait le lien entre la charité et la Trinité, qu’on fêtait ce jour-là : « La Trinité est cette relation d’amour de Dieu en lui-même et pour nous. Ce n’est qu’en pratiquant la charité qu’on peut découvrir la Trinité. » Notant la diversité des participants et la présence de croyants d’autres religions, il a fait remarquer « que la miséricorde est l’une des choses qu’ont en commun les juifs, les chrétiens et les musulmans. C’est un point d’appui solide qui peut nous permettre J.-P. CHEMIN C hez les Franciscains, rue de La Palud (1er), une église pleine. L’assemblée ? Des membres de groupes des Églises chrétiennes qui œuvrent au service de la solidarité et de la fraternité, des personnes en situation de précarité, des fidèles venus de tout le diocèse, des paroissiens de La Trinité, dont la chorale animait la messe. de travailler ensemble à la justice, à la paix, au respect de la dignité et à l’unité de la famille humaine ». La miséricorde passe par nos mains Après une parade dans la bonne humeur, menée par le Secours catholique qui fêtait aussi, ce jour-là, son 70e anniversaire, la journée s’est poursuivie dans les locaux accueillants de la paroisse catholique arménienne. L’occasion, comme l’annonçait notre évêque auxiliaire, « de partager ensemble, chrétiens de toutes confessions, les multiples façons dont se vit, à Marseille, l’œuvre de miséricorde qui vient de Dieu et veut passer par nos mains ». Le repas a permis de faire connaissance, puis on a mêlé les façons d’être ensemble : dans la présentation des différents mouvements et associations, dans le partage d’Évangile, les ateliers d’écriture, de peinture, de réflexion sur le sens de la miséricorde… La gestuation, une façon de faire passer la parole par le corps, proposée par le frère franciscain Frédéric-Marie Le Méhauté, a connu un grand succès. La célébration œcuménique, pleine d’allégresse, animée par la Pasteure Riitta Granroth, a clôturé cette journée de fête et de partage qui invitait à « nous laisser transformer par la rencontre ». Faire miséricorde avec « Comment fait-on une place aux plus pauvres ? Quand ils se saisissent de l’Évangile, la Parole prend vie de façon différente, note Fr. Frédéric-Marie, membre de l’équipe de préparation. Et au forum, on a pu sentir quelque chose de cet ordre, avec la vidéo, qui a donné une profondeur à la célébration, et avec la présence des personnes en situation de précarité qui ont participé aux ateliers. » Mais quelle place leur fait-on ? « En parlant des lépreux, saint François utilisait le terme "faire miséricorde avec". On a une image du saint qui va vers les lépreux et les embrasse. Le projecteur est braqué 11 D.P.-G. Enrichissement par l’œcuménisme « Pour préparer cette journée, ajoute Sr Marie-Anne Bourgois, forts de ce qui avait été vécu à Diaconia 2013, nous avons rencontré le Réseau SaintLaurent1 avec qui nous avons élaboré la "feuille de route" : une rencontre dans un lieu beau et accueillant pour se parler, partager dans la simplicité et vivre la fraternité. Ça semble facile, mais cela nécessite beaucoup de travail. Beaucoup nous disent que cette journée leur a donné du punch ! Le fait qu’elle soit œcuménique nous a enrichis. » Riitta Granroth a apprécié d’être associée dès le début à cette initiative. Elle a fait le lien avec les associations protestantes et orthodoxes. Présente dès le matin pour la mise en place et l’accueil, elle a animé un groupe de partage puis la célébration finale, « joyeuse, simple, dans l’ambiance de la journée ». Heureuse d’avoir participé à « cette expérience formidable », la pasteure sourit encore d’avoir chanté avec ferveur en latin ! Élargir les contacts Un des buts de la journée était de créer des liens. « De ce point de vue, c’est une réussite : on a beaucoup échangé, des contacts ont été pris, constate avec satisfaction François Debelle, diacre permanent en charge de la solidarité. On a entendu, lors des échanges, des personnes dire que l’Esprit Saint leur donnait la force de vivre leur mission. Aujourd’hui, il y a peu de discours mobilisateurs sur l’action sociale, que beaucoup considèrent comme un boulet… Ce secteur a besoin d’entendre à nouveau les chrétiens. » Un seul regret pour Sr Marie-Anne : « Que nous n’ayons pas réussi à mobiliser les œuvres autant que nous le souhaitions. Il faut du temps. De l’avis général, il faudra recommencer, et ce sera l’enjeu, l’an prochain, de mettre dans le coup plus d’associations et de mouvements, de susciter des rencontres. » À la fin de son homélie, citant Christian de Chergé, Mgr Aveline appelait à « contempler sur le visage du Christ la miséricorde du Père et à œuvrer avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté pour multiplier à Marseille les fontaines de miséricorde ». « Ce forum n’était peut-être qu’une goutte, relève en écho FrédéricMarie. Mais il a donné le goût de se fixer un rendez-vous tous les ans pour se retrouver dans la joie du service. La joie qui donne l’espérance. Et le monde a tellement besoin d’espérance ! » Dominique Paquier-Galliard Photos, vidéo du SDAV et homélie de Mgr Aveline sur le site du diocèse. 1. Un réseau de groupes chrétiens qui partagent un chemin de foi avec et à partir des personnes vivant des situations de pauvreté et d’exclusion. Nous libérer de nos chaînes Le dimanche 22 mai, le 168e anniversaire de l’abolition de l’esclavage a été célébré à la paroisse des Chartreux (4e) en présence de Mgr Pontier. Le 27 avril 1848, le gouvernement provisoire de la IIe République adopte enfin, sous l’impulsion de Victor Schœlcher, le décret qui abolira définitivement l’esclavage en France. Mais il faudra attendre le 22 mai pour que la loi soit appliquée en Martinique. Un cri d’espoir C’est à la paroisse des Chartreux que l’Aumônerie AntillesGuyane de Marseille a rassemblé de nombreux chrétiens ultra-marins et métropolitains, autour de notre archevêque, Mgr Georges Pontier, pour célébrer cet anniversaire. Depuis quinze ans, cet évènement est un rendez-vous incontournable. Avec la participation des aumôneries africaine et malgache, la louange et la célébration eucharistique ont fait vibrer les cœurs au rythme des tambours. Mais la procession des chaînes, portées par chacune des communautés, bien loin d’être un signe qui nous enferme dans ce passé sombre de notre histoire, est avant tout un cri d’espoir vers la Sainte Trinité qui veut libérer chacun de nous de nos chaînes passées et surtout actuelles, faisant ainsi tomber les barrières de la couleur de peau et de la langue. Avec l’Esprit de vérité, acceptons de déposer tous nos fardeaux au pied du Christ. P. Jean-François Lof, aumônier des Antillais et Guyanais de Marseille B. MANUEL sur lui. Du coup, les pauvres et les malades disparaissent. Comment ne pas les faire disparaître ? Comment aimer sans dévorer, en permettant à l’autre d’être ce qu’il est ? En faisant "miséricorde avec", on commence par se faire compagnon, par se mettre à côté, par écouter ce qu’ils ont à dire, par comprendre leur histoire. » Événement 12 ÉGLISE À MARSEILLE SECOURS CATHOLIQUE Pas à pas, m ais pas sans toi ! L ’année 2016 est pour le Secours catholique une année riche d’évènements, de rencontres et d’innovations. Pourquoi « innovations » ? Car nous cherchons à mettre en œuvre réellement et concrètement l’association avec les plus pauvres pour « agir avec » chacun d’eux dans une vraie démarche participative. SECOURS CATHOLIQUE Bousculer nos habitudes C’est sur la base de cette « pédagogie » qu’a été construit l’ensemble de la démarche pour l’organisation des marches fraternelles et des festivités du 70e anniversaire. Les évènements marquants sont maintenant passés. Revenons un peu en arrière et tirons-en un premier bilan. Juin 2015 : rencontre des acteurs volontaires (bénévoles, salariés, personnes accueillies) pour définir ensemble ce que nous voulons faire à l’occasion du 70e, tenant compte du fait que le slogan national est « Pas à pas, mais pas sans toi ! ». Octobre 2015 : journée de délégation à Saint-Jean-de-Garguier avec Mgr Pontier. Lancement des marches, constitution des groupes de travail et présentation du planning prévisionnel. Novembre 2015 : première marche fraternelle au massif de L’Étoile et plantation des cèdres du 70e anniversaire. Janvier 2016 : journée de délégation au centre Le Mistral avec tous les acteurs pour faire un point d’avancement du projet et préparer en groupes de territoires les actions qui seront déclinées à proximité de nos lieux d’action (équipes, partenaires, lieux de grande pauvreté, etc.). Février 2016 : journée de délégation avec un marché des idées et des talents. Chacun est incité à apporter ce qu’il sait faire pour le mettre au service des équipes qui organisent les évènements en territoires. Mai 2016 : temps forts de nos festivités avec de nombreuses animations portées par les équipes et en lien avec le diocèse, avec la participation au Jubilé des œuvres de miséricorde. 17 juin : concert de pop-louange avec le groupe Glorious, organisé avec une trentaine de jeunes en lien avec la Pastorale des jeunes et Dialogue RCF. À cette occasion, Mgr Pontier s’est adressé aux jeunes en leur demandant de « laisser dans leur engagement de vie une place pour les plus pauvres ». 23 juin : journée de capitalisation pour identifier ce que nous voulons garder pour cheminer. Dans tous ces évènements, nous avons « osé » changer notre manière d’agir avec la diversité de nos acteurs : personnes accueillies, migrants, familles en précarité, mais aussi tous simplement des voisins, des jeunes qui veulent s’engager, des personnes avec des talents cachés… Certes, cela n’est pas facile et bouscule bon nombre SECOURS CATHOLIQUE 1946-2016 : voilà 70 ans que le Secours catholique existe et qu’il œuvre auprès des plus petits, des plus démunis, pour un monde plus juste et plus fraternel. En mai, le Secours catholique a fêté ses 70 ans lors de marches fraternelles. L’occasion de célébrer le chemin parcouru tout en ouvrant celui de demain. de nos habitudes. Les témoignages montrent néanmoins que la vraie rencontre a lieu dans l’action commune et par « l’agir avec ». Continuer à marcher ensemble De tout cela, nous retenons quelques idées-forces qui vont nous permettre de continuer à marcher ensemble. Premièrement, nous pouvons et devons pouvoir compter sur les personnes que nous accueillons pour être de vrais acteurs de talents et des forces de proposition. Nous ne pouvons rien faire par ailleurs sans nous appuyer sur des partenariats solides en partageant nos valeurs et nos capacités d’agir. Deuxièmement, l’animation de proximité est indispensable et efficace. Les équipes connaissent leurs territoires d’action, leurs partenaires, elles sont souvent complémentaires dans leurs capacités à agir. Troisièmement, il est possible de mobiliser de nouveaux acteurs tels que les jeunes, qui sont fortement attentifs à la construction d’un monde juste et fraternel. À nous d’innover dans les formes d’action afin d’articuler des modes de fonctionnement traditionnels avec des organisations plus « mouvantes » portant une autre dynamique. Christophe Lenfant Délégué diocésain du Secours catholique Au cours du dernier trimestre 2016, d’autres évènements seront proposés dans le cadre du 70e anniversaire : une soirée de gala, des temps de partage et de témoignage en paroisses au mois de novembre et bien d’autres choses encore… Église universelle 13 DR ÉGLISE À MARSEILLE De gauche à droite : Roger Cobianchi, du diocèse d’Aix, Jean-Philippe et Marie-Agnès Rigaud, Pierre Atlante, Chantal et Germain Diouf.. Les diacres à Romepour leur Jubilé Du 28 au 31 mai, des milliers de diacres du monde entier étaient à Rome pour leur Jubilé. Parmi les 400 participants français, trois diacres marseillais, Pierre Atlante, Germain Diouf et Jean-Philippe Rigaud, ont vécu ce temps fort avec leur famille. Ils témoignent. C onférence du cardinal Stella, préfet de la Congrégation pour le clergé, temps de rencontre avec les diacres italiens, célébration autour de trois figures de diacres, Étienne, Laurent et Vincent, découverte d’actions de solidarité, passage des Portes saintes dans les basiliques et messe du Jubilé place Saint-Pierre avec le pape François : le programme de ces quatre jours de pèlerinage était chargé ! Recevoir l’Esprit Saint « Participer au Jubilé des diacres à Rome, c’était déjà magnifique en soi, mais y être présent pour la date anniversaire de mes cinq ans d’ordination, c’était comme recevoir l’Esprit Saint pendant quatre jours ! » Pierre a eu la joie de proclamer l’Évangile dans l’église du Saint-Nom de Jésus, devant l’assemblée des diacres et de leurs épouses, et de célébrer cet anniversaire, le dimanche 29 mai, au cours de la messe présidée par le pape François. « Bien sûr, toutes les personnes qui m’avaient demandé de prier pour elles étaient dans mon cœur durant ce pèlerinage. J’ai aussi porté dans mes prières ma famille, mes collègues de travail, notre diocèse, les paroissiens de Sainte-Marguerite, Saint-Jean Bosco, de la Maison Cabot-Rouvière, de Plan-de-Cuques, Saint-Loup, les bénévoles et les salariés du Secours catholique, et surtout nos frères de la rue, qui ont une place si particulière dans mon cœur. » Le témoignage des pionniers « On aurait dit que l’Esprit Saint nous attendait à l’entrée de la ville éternelle avec un tourbillon de grâces innombrables pour chacun et chacune de nous. J’étais rempli d’une joie inconnue jusqu’alors », confie Germain, qui retient de son parcours de pèlerin « des lieux de ressourcement pour notre foi : les catacombes de Saint-Calixte, un lieu qui remémore le témoignage des premiers chrétiens persécutés et morts pour l’amour du Christ ; la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, où les pionniers, nos frères diacres de la première église, ont versé leur sang pour le Christ ; l’abbaye de Tre Fontane, où Paul a été décapité ». Pour Chantal, son épouse, « le paysage bucolique et l’atmosphère de ce lieu devenu un monastère semblent bien paisibles par rapport aux barbaries commises et aux souffrances endurées. L’amour des disciples pour le Christ ne serait-il pas le plus fort ? Ce pèlerinage aux sources du christianisme nous aura aussi permis d’avoir des échanges enrichissants et fraternels avec des diacres et leurs épouses venus de toute la France, surtout pendant les repas ». Marqués par la joie Jean-Philippe fête cette année ses vingt ans d’ordination diaconale : « Une belle occasion de les célébrer dans une dimension universelle ! » De ces quelques jours passés ensemble, il a été marqué, avec son épouse Marie-Agnès, par la joie : « La joie de mettre nos pas dans ceux des premiers chrétiens qui, à l’image du Christ, ont donné leur vie pour témoigner de leur foi et nous permettre d’en vivre à présent. La joie de partager avec les autres participants sur la diversité des visages et des missions des diacres de France. La joie de voir la complicité et la tendresse de tous les couples dans des petits gestes du quotidien, nous prouvant que lorsque ce ministère est bien vécu, il renforce et transcende le sacrement de mariage. La joie de sentir, comme nous l’avions déjà connu lors de rassemblements mondiaux de l’Apostolat de la Mer, la richesse de l’Église universelle. La joie de prier ensemble quotidiennement la liturgie des heures et de célébrer. La joie enfin de voir le formidable essor du diaconat en Italie : 4 334 diacres et 2 500 candidats ! » Pour nos diacres marseillais, ce jubilé romain a été aussi l’occasion de mieux se connaître. Et après ces quatre jours de rencontres, de célébrations, de prières et de partage, chacun est rentré, à l’exemple de Pierre, « tonifié par l’intensité de ces moments et porté par la joie et les émotions ressenties au cours de ces quatre jours ». D.P.-G. Le diacre, doux et disponible Dans son homélie du 29 mai, le pape François a rappelé que les deux termes, « apôtre » et « serviteur », allaient ensemble. « Le disciple de Jésus ne peut aller sur un chemin différent de celui du Maître, mais s’il veut l’annoncer, il doit l’imiter, comme a fait Paul : aspirer à devenir serviteur. En d’autres termes, si évangéliser est la mission confiée à chaque chrétien dans le baptême, servir est le style avec lequel vivre la mission, l’unique manière d’être disciple de Jésus. » Le pape a insisté aussi sur l’importance de posséder un cœur doux, à l’image de celui de Jésus. « Celui qui sert n’est pas esclave de l’agenda qu’il établit, mais docile de cœur, il est disponible à ce qui est non programmé ». Prêt pour le frère, le diacre doit rester « ouvert à l’imprévu » et à la « surprise quotidienne de Dieu ». À l’exemple de celle du centurion de l’évangile de Luc, la douceur est une des vertus des diacres : « Quand le diacre est doux, il est serviteur. » Église universelle 14 ÉGLISE À MARSEILLE Le rayonnement des moines de Tibhirine En cette année où nous célébrons le 20e anniversaire de la mort des moines de Tibhirine, nous constatons avec bonheur que ne cesse de croître le rayonnement de ce pauvre prieuré perdu au fond de l’Atlas algérien. L e contraste entre la fragilité du monastère de Tibhirine et son rayonnement est saisissant. Il brille comme un signe d’espérance pour nos Églises et nos communautés. Un signe nous est donné. « Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi ! » La précarité ne doit pas nous effrayer. Elle n’est ni à rechercher, ni à dissimuler, mais elle est porteuse d’une fécondité qui, loin de notre efficacité prétendue, s’apparente à celle de la prière. Que l’on se souvienne que les mots précarité et prière ont même étymologie… Ils sont restés Ces hommes nous touchent par le don qu’ils ont fait de leur vie. On ne leur a pas pris leur vie, ils l’avaient donnée. « Ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne. » N’est-ce pas ce que chacun, quel que soit son état de vie, désire secrètement ? Ils auraient pu partir, ils sont restés. « Les fleurs ne changent pas de place pour chercher les rayons du soleil. Dieu prend soin de les féconder où elles sont », écrivait madame de Chergé à son fils qui l’informait de son désir de rester malgré le danger. Leur expérience nous accompagne… Comme le dit la préface de la liturgie des saints, « leur exemple nous encourage, leur enseignement nous éclaire, leur prière veille sur nous ». Ils accompagnent tous les chrétiens qui veulent se tenir en croyants et en disciples de Jésus dans la société, en hommes et femmes de dialogue, dont l’Évangile est et demeure le critère ultime pour discerner ce qui est juste, ce qui est bon, ce qui convient. La conjugaison des charismes Ils formaient une communauté contrastée. Elle était constituée de fortes personnalités. Chacun avait son charisme propre. Luc était médecin, mais sa vraie compétence était d’être devenu un pauvre parmi les pauvres. Christophe était poète, mais surtout un fou d’amour ! D’autres sont moins connus comme Michel, l’ancien docker, dont Christian disait qu’il était le plus mystique de tous ! Les frères ont appris à conjuguer leurs charismes… Voilà une définition de la communauté préférable à beaucoup d’autres : une conjugaison ! Des hommes de dialogue Les frères sont le signe d’une autre manière de voir la mission qui tourne délibérément le dos au modèle colonial ou à celui du management. Car ils furent des hommes de dialogue. Ils vivaient avec leurs voisins la vie ordinaire. Ils avaient exorcisé tout sentiment de supériorité et toute condescendance dus à leur origine ou à leur foi. Plus encore, la présence de leurs voisins musulmans était devenue, en quelque sorte, une nécessité spirituelle pour leur propre foi et pour leur vie monastique. Christian de Chergé la formulait en empruntant à la tradition tant chrétienne que musulmane la métaphore de l’échelle (Jean Climaque, Ghazzali…) Les deux montants représentent respectivement la foi chrétienne et la foi musulmane. Les échelons bien fixés entre les montants représentent les nombreuses pratiques communes entre les croyants de l’islam et les disciples de Jésus : la prière, l’hospitalité, le don de soi, le pèlerinage, l’aumône, etc. Les pieds de l’échelle sont plantés solidement dans le sol du quotidien et le sommet prend appui dans la foi en un même Dieu et dans la communion des saints offerte aux uns et aux autres. Je connais des chrétiens qui ne veulent plus ou ne peuvent plus gravir l’échelle de leur vie dans la foi sans cette ouverture à la foi des autres, musulmans en particulier. La fraternité en situation de crise Ils ont osé la fraternité. À l’heure où la République semble redécouvrir l’importance de la valeur de la fraternité inscrite dans sa devise, nos frères moines ont quelque chose à nous en dire, eux qui désignaient les terroristes par l’expression délicate « les frères de la montagne » et les militaires, au moins aussi violents, par l’expression « les frères de la plaine ». La fraternité commence par la manière dont nous En Corse, la mémoire des moines Inauguré le 17 juillet 2006, l’Oratoire Notre-Dame de Tibhirine, au lieu-dit L’Ermitage de la Trinité, à 8 km de Bonifacio, fête ses dix ans. La Vierge sculptée par Gérard Artufel, le troisième et dernier exemplaire de la croix-icône de Tibhirine écrite par sœur Françoise, une ermite vivant en Ardèche, de la terre provenant des sept tombes ainsi que le testament de Christian de Chergé sont autant de symboles forts qui signifient la présence spirituelle des frères. Le dixième anniversaire a été célébré en présence de Mgr de Germay, évêque d’Ajaccio, et de Dom Thomas Georgeon, postulateur de la cause en béatification des moines. Une permanence quotidienne est assurée tout l’été de 17 h à 19 h. Contact : Anne-Marie Agostini — 06 07 75 74 89. 15 Pour aller plus loin… DR parlons des autres… Je me suis souvent demandé comment Christian, le soir de Noël 1993, a pu considérer le meurtrier qu’il avait en face de lui comme un frère ? Ce soir-là, « non seulement j’étais le gardien de mes frères, mais aussi j’étais le gardien de ce frère qui était là en face de moi et qui devait pouvoir découvrir en lui autre chose que ce qu’il était devenu. Et c’est un peu cela qui s’est révélé dans la mesure où il a cédé, où il a fait l’effort de comprendre »1. J’en ai conclu que la fraternité en situation de crise est le fruit d’un long entraînement quotidien… Ils se sont définis comme des « priants parmi d’autres priants », mais n’est-ce pas la vocation de tout chrétien de regarder la prière des autres avec un respect sincère « car toute prière authentique est inspirée de l’Esprit Saint », de ne pas considérer sa prière comme supérieure à celle des autres, tel le pharisien de l’Évangile, mais de se penser comme « priant parmi d’autres priants » et de se tourner vers le Père de tous les hommes, comme Jésus nous l’a appris, en communion avec ces autres frères qui prient le même Dieu, autrement. Laisser de la place à l’Esprit Ces frères, et avec eux Pierre Claverie et les autres religieux apostoliques, sont un signe que Dieu nous a donné. On ne comprend pas tout de la situation présente de notre monde. On ne connaît pas bien la volonté de Dieu pour ce temps qui vient ! Une chose est sûre : on ne sera pas chrétien demain comme on l’est aujourd’hui. Tout se passe comme si, après les grands drames du XXe siècle et après la décolonisation, Dieu voulait écrire avec nous une nouvelle page de l’histoire de l’humanité dont le dialogue entre croyants et traditions religieuses pourrait être un des ferments, avec l’écologie, une autre relation homme-femme… Qui sait ? En tout cas, il faut laisser de la place à l’Esprit qui a plus de liberté et d’imagination que nous ! Christian Salenson 1. L’invincible espérance, op.cit., p. 309. Le P. Christian Salenson, théologien, enseignant à l’ISTR de Marseille, s’est « trouvé embarqué dans une aventure personnelle » en commençant à étudier les écrits de Christian de Chergé il y a plus de dix ans. En 2006, il publiait Prier 15 jours avec Christian de Chergé (Nouvelle Cité). Il a participé à l’ouvrage Le Verbe s’est fait frère (Bayard). En 2009, son livre Christian de Chergé. Une Thélogie de l’espérance recevait le prix Siloë. Cet ouvrage paraît aujourd’hui dans une nouvelle édition augmentée et mise à jour. « Ce livre se veut une introduction à la théologie de la rencontre des religions de Christian de Chergé », précise l’auteur. Dans une première partie, il présente le prieur de Tibhirine et évoque le contexte théologique et politique. Puis il montre comment son engagement dans le dialogue interreligieux le conduit à développer une pensée théologique sur la place de l’islam dans le dessein de Dieu et la compréhension du Christ et de l’Église dans un monde pluriculturel et plurireligieux. La situation d’aujourd’hui est-elle différente de celle qu’ont connue les moines de Tibhirine, Pierre Claverie et les autres martyrs d’Algérie ? « Face aux défis auxquels nous sommes confrontés, le témoignage des frères nous éclaire. Ils accompagnent les chrétiens qui veulent se tenir en croyants et en disciples de Jésus dans la société, en hommes et femmes de dialogue, dont l’Evangile est et demeure le critère ultime pour discerner ce qui est juste, ce qui est bon, ce qui convient. » Préface de Mgr Aveline. Ed. Bayard, 334 p., 19,90 euros. Christian Salenson signe également L’Échelle mystique du dialogue de Christian de Chergé. Il propose l’édition critique et commentée du texte d’une conférence donnée par Christian de Chergé au PISAI (Institut pontifical d’études arabes et d’islamologie) à Rome en 1989 sur le thème « Chrétiens et musulmans, pour un projet commun de société ». Selon le prieur de Tibhirine, il s’agit, pour les chrétiens et les musulmans, de gravir ensemble une « échelle mystique » en s’appuyant avant tout sur les échelons communs aux deux traditions, à savoir les pratiques par lesquelles chacun s’exerce à grandir dans sa foi. « Son expérience spirituelle est, aux yeux de Christian Salenson, d’un intérêt considérable en ces temps perturbés qui appellent un engagement plus décisif encore dans le dialogue. Peut-être comprenons-nous un peu mieux, après les attentats de Paris, ce qu’a vécu le peuple algérien dans la décennie noire de 1990. Dans un tel contexte, la réponse des frères de Tibhirine me paraît, vingt ans après, plus actuelle que jamais ». Ed. Bayard, 237 p., 13,90 euros. Interreligieux À Gérone avec « Chemins de Dialogue » L’association « Chemins de Dialogue » soutient, depuis sa création, les activités de l’Institut de Sciences et Théologie des Religions, département de l’Institut catholique de la Méditerranée, en organisant des manifestations et des rencontres interculturelles. Elle organise aussi des voyages qui allient la découverte de lieux emblématiques et la rencontre de croyants de diverses religions, engagés dans la recherche de la paix. Au mois d’avril, le voyage en Catalogne espagnole a réuni une trentaine de membres de l’association. Liliane Conrad a recueilli leurs impressions. «T DR ous les Chemins de dialogue ne mènent pas à Rome… Celui-ci nous a conduits à Gérone, au cœur du pays catalan. » Nous avons découvert cette attachante cité médiévale peuplée aujourd’hui de plus de 100 000 habitants, « pleine d’attraits et de surprises : de jolies façades multicolores plongeant dans l’Onyar, de magnifiques balcons en fer forgé dans les vieilles rues, un quartier juif où les ruelles montent et descendent, débouchant sur des placettes improbables ». Les bains dits « arabes », construction romane du XIIe siècle, furent édifiés sur le modèle des bains romains, tout en comportant des éléments d’inspiration orientale. Gérone est également une ville universitaire où les étudiants ont la chance de travailler dans des locaux occupant l’ancien couvent des Dominicains. Ils nous ont confirmé que la ville est un « épicentre » de la contestation catalane qu’ils revendiquent clairement. Monastère de Poblet. Découverte du quartier juif Nos flâneries nous ont conduits sur la Rambla et dans les ruelles du Call, le quartier juif. Le Musée d’histoire des juifs, dans le Centre Bonastruc ça Porta, est au cœur de la juiverie. Il reprend et explique l’histoire d’une communauté très développée entre les XIIe et XVe siècles et qui, à l’époque, par son très haut niveau intellectuel, donna à Gérone la reconnaissance de « ville mère d’Israël ». Suite à l’expulsion des juifs au XVe siècle, cette communauté a presque totalement disparu aujourd’hui. Le quartier juif avait abrité la célèbre École kabbalistique de Gérone grâce au Rabbin Mosé Ben Nachman dit Bonastruc ça Porta. Qu’est-ce que la kabbale ? Christiane Passelac nous en a exposé les rudiments et le P. Bernard DR Histoire et actualité Sa cathédrale, édifiée entre les Xe et XIIIe siècles, allie des éléments d’architecture romane, gothique et baroque et possède la plus large nef gothique du monde (22,98 m). Son cloître et son trésor sont particulièrement remarquables. L’église San Feliu du XIIe siècle, puis le monastère de Saint-Pierre de Galligants, devenu aujourd’hui le Musée d’archéologie de Catalogne, avec un beau cloître roman, ont également retenu notre attention : « Je conserve de Gérone la beauté de ses cloîtres, la variété infinie de leurs chapiteaux, la sérénité et la spiritualité qui s’en dégagent. » Maitte nous a même proposé, dans le car, une lecture « kabbalistique » d’un texte d’Isaïe. Hormis cette ville où il faisait bon flâner, notre programme nous a fait découvrir deux beaux monastères cisterciens : San Pere de Rodes, sanctuaire bénédictin du Xe siècle, dominant le petit port de Porto Selva, et le magnifique monastère de Poblet du XIIe siècle. « Nous avons aimé les monastères, la beauté des pierres et la profondeur spirituelle de ces lieux. » Enfin « ce qui fut aussi merveilleux, c’est la possible improvisation qui nous a permis de finir par la visite du Musée Dali à Figueras, non prévue au départ, et qui m’a laissé bouche bée ! » Avis partagé par tous. Quant à l’esprit qui animait ce voyage, laissons la parole aux participants : « Nous sommes partis à la rencontre de l’autre dans une ambiance pleine d’amitié. » Le groupe a également apprécié, à l’unanimité, « la qualité de la nourriture terrestre de ses restaurants venant compléter à merveille la nourriture spirituelle des visites ». Un grand merci aux organisatrices, Christiane et Maryse, qui n’ont ménagé ni leur énergie, ni leur gentillesse, ni leur bonne humeur. Liliane Conrad Chemins de dialogue Centre Le Mistral – 13001 Marseille 04 91 50 35 50 – [email protected] Fiche Commentaires 29 Les fonctions du prêtre « Vous, vos journées de travail, c’est le weekend. » Quel prêtre n’a pas été exaspéré par cette boutade ? Elle n’est pas un trait de méchanceté, mais la manifestation d’une ignorance, d’un désir de savoir : que peuvent bien faire les prêtres quand ils ne sont pas dans les églises à présider les sacrements ? C es zones d’obscurité s’éclairent légèrement lorsque nous avons un besoin précis : quand nous demandons le baptême pour un enfant, par exemple. Alors, nous sommes invités à une réunion, avec d’autres parents, à rencontrer le prêtre pour préparer la célébration. En fait, quand nous nous interrogeons sur le ministère des prêtres, nous pensons d’abord très concrètement aux tâches qu’ils sont susceptibles d’assumer. Or, celles-ci vont dépendre du projet pastoral diocésain ou local, des lieux, des circonstances… et vous avez des prêtres qui ne sont pas en paroisse. Si nous voulons approcher le sens profond de la « fonction » du prêtre, nous devons nous interroger autrement. Un avec le Christ Comme l’écrit le concile Vatican II : « Tous les prêtres, tant diocésains que religieux, participent avec l’évêque à l’unique sacerdoce du Christ et l’exercent avec lui ; aussi sont-ils établis les coopérateurs avisés de l’ordre épiscopal » (Christus Dominus, n. 28). La source du ministère presbytéral est cette relation vécue, approfondie au fil des ans, avec le Christ. Le prêtre, dans la communauté qui lui est confiée, a la charge de rendre présent le Christ et de vivre son unique sacerdoce. « Jésus a résumé toutes les multiples aspects de son sacerdoce dans cette unique phrase : “Le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour être servi mais pour servir” (Marc 10, 45)… Son sacerdoce n’est pas domination, mais service », déclara Benoît XVI dans son homélie du 12 septembre 2009. Le prêtre doit être, comme lui, serviteur, c’est-à-dire vivre dans la proximité du Père et vivre dans la proximité des frères. « La vie même du Christ doit imprégner le prêtre afin qu’il devienne entièrement un avec lui, que le Christ vive en lui et donne à sa vie sa forme et son contenu. De cette manière doit se réaliser en lui l’essence du ministère sacerdotal du Christ », poursuit le pape. Or, que nous disent les évangiles ? Nous découvrons, au fil des pages, Jésus rassemblant les foules à qui il fait découvrir « avec autorité » les Écritures : « Il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes » (Marc 1, 22). Sa parole était riche de ce partage intime qu’il entretenait avec le Père dans la prière et elle se manifestait féconde : « Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais, et ils obéissent », s’exclame la foule devant qui Jésus vient d’accomplir un exorcisme. Il libère des puissances qui emprisonnent et des savoirs aliénants où les lois humaines ont pris le pas sur la révélation divine. Il nourrit aussi les foules affamées de pain et de parole, se montrant ainsi donateur de vie. Viennent à lui malades et possédés qu’il guérit, leur faisant percevoir ainsi quel homme son Père désire. Rencontrant des exclus et des bannis de la société, il leur manifeste la miséricorde divine où ils peuvent Enseigner, sanctifier, conduire Cette conformation au Christ, le prêtre la vivra en participant au ministère de l’évêque que le concile Vatican II présente autour de trois fonctions : enseigner, sanctifier, conduire. « Les prêtres président au nom de Dieu le troupeau dont ils sont les pasteurs, par le magistère doctrinal, le sacerdoce du culte sacré et le ministère de gouvernement » (Lumen gentium, n. 20). Cette triple fonction, les prêtres l’exercent chacun avec leurs talents et leurs dons particuliers, à travers une multitude de tâches, qui font d’eux des hommes de la Parole, des hommes des sacrements, des hommes de l’unité et de la mission. Hommes de la Parole, ils sont investis de faire connaître la « vérité de l’Évangile » (Galates 2, 5) non seulement aux baptisés mais à tous les hommes, à travers la catéchèse et la prédication, mais aussi à travers des entretiens et l’étude des problèmes de ce temps : « S’ils veulent vraiment atteindre l’esprit des auditeurs, D.P.-G. lire leur dignité d’hommes ou de femmes, tout comme leur appartenance au peuple élu. C’est l’expérience de Zachée : « Aujourd’hui, cette maison a reçu le salut, parce que celui-là aussi est un fils d’Abraham. Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19, 9-10). Enfin, son souci ne se porte pas seulement vers ceux qu’habitent le désir et la volonté d’honorer Dieu. Tel le pasteur, il est à la recherche de tous et accueille chacun au point où il en est, que ce soit le notable le reconnaissant comme un maître ou la femme dont la conduite peut être estimée répréhensible. Par le baptême, la réconciliation, l’eucharistie, le mariage ou l’onction des malades, le prêtre permet à la communauté d’entrer en communion avec le mystère pascal du salut, de s’unir toujours au Christ, et de s’insérer dans son Corps. ils ne doivent pas se contenter d’exposer la parole de Dieu de façon générale et abstraite, mais ils doivent appliquer la vérité permanente de l’Évangile aux circonstances concrètes de la vie » (Presbyterorum ordinis, n. 4). Hommes des sacrements, ils sont envoyés dans les communautés pour être « ministres de celui qui, par son Esprit, exerce sans cesse pour nous, dans la liturgie, sa fonction sacerdotale » (Ibidem, n° 5). Si tout leur temps ne doit pas être absorbé par l’action cultuelle, il n’empêche qu’ils doivent y être présents. Par le baptême, la réconciliation, l’eucharistie, le mariage ou l’onction des malades, ils permettent à la communauté d’entrer en communion avec le mystère pascal du salut, de s’unir toujours au Christ, et de s’insérer dans son Corps. Hommes de l’unité et de la mission, à travers la présidence de la communauté : « Au nom de l’évêque, ils réunissent la famille de Dieu, la communauté des frères qu’habite un dynamisme d’unité, et ils la conduisent par le Christ dans l’Esprit vers Dieu le Père » (Ibidem, n° 6). Ils doivent avoir à cœur de construire la communauté de sorte que chacun s’y sente accueilli et puisse grandir en liberté et responsabilité, mais aussi pour que la communauté participe à l’édification de la société en remplissant « le rôle qui lui revient dans la communauté des hommes », en particulier en ayant soin de développer les services de charité et de solidarité pour que le Christ soit honoré en tous : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25, 40). Les prêtres ne peuvent assumer ces fonctions que dans et avec une communauté. S’impose pour eux d’être à son écoute, de travailler et de réfléchir avec elle. La communauté de son côté doit soutenir ce qui est entrepris et proposer ce qui pourrait l’être. « Le sacrement de l’ordre confère aux prêtres de la Nouvelle Alliance une fonction éminente et indispensable dans et pour le peuple de Dieu, celle de pères et de docteurs. Cependant, avec tous les chrétiens, ils sont des disciples du Seigneur, que la grâce de l’appel de Dieu a fait participer à son royaume. Au milieu de tous les baptisés, les prêtres sont des frères parmi leurs frères, membres de l’unique Corps du Christ dont la construction a été confiée à tous. […] Les prêtres ont à reconnaître sincèrement et à faire progresser la dignité des laïcs et leur rôle propre dans la mission de l’Église » (Ibidem, n° 9). Jean-Luc Ragonneau, s.j. Des commentaires Le prêtre qui sort peu de lui-même, qui oint avec parcimonie ― je ne dis pas jamais car, grâce à Dieu, les fidèles nous « volent » l’onction ―, perd le meilleur de notre peuple, ce qui est capable d’allumer la partie la plus profonde de son cœur de prêtre. Celui qui ne sort pas de lui-même, au lieu d’être un médiateur, se convertit peu à peu en intermédiaire, en gestionnaire. Nous connaissons tous la différence : l’intermédiaire et le gestionnaire « ont déjà reçu leur récompense », et comme ils ne paient pas de leur personne, ni de leur cœur, ils ne reçoivent pas non plus un remerciement affectueux qui vient du cœur. De là provient précisément cette insatisfaction chez certains qui finissent par être tristes, des prêtres tristes et convertis en une sorte de collectionneurs d’antiquités ou de nouveautés au lieu d’être des pasteurs pénétrés de « l’odeur des brebis » ― cela je vous le demande : soyez des pasteurs avec « l’odeur des brebis », que celle-ci se sente ―, au lieu d’être des pasteurs au milieu de leur troupeau, et des pêcheurs d’hommes. François, homélie de la messe chrismale, 28 mars 2013 Notre prêtre est pieds-nus, sur une terre qu’il s’obstine à croire et à considérer comme sainte. Il ne se scandalise pas des fragilités qui secouent l’âme humaine : conscient d’être lui-même un paralytique guéri, il se garde à distance de la froideur du rigoriste, ainsi que de la superficialité de celui qui veut se montrer condescendant à moindres frais. Au contraire, il accepte de prendre sur lui l’autre, se sentant participant et responsable de son destin. […] Celui qui vit pour l’Évangile entre ainsi dans un partage vertueux : le pasteur est converti et confirmé par la foi simple du peuple saint de Dieu avec lequel il agit et dans le cœur duquel il vit. Cette appartenance est le sel de la vie du prêtre ; elle fait que son trait distinctif soit la communion, vécue avec les laïcs dans des rapports qui savent valoriser la participation de chacun. En ce temps pauvre en amitié sociale, notre première tâche est de construire des communautés ; l’aptitude à la relation est par conséquent un critère décisif de discernement vocationnel. François, discours d’ouverture de la 69e Assemblée générale de la Conférence épiscopale italienne Histoire de l’Église ÉGLISE À MARSEILLE 19 DR LES PÈRES DE L’ÉGLISE ET LA MISÉRICORDE (11) Jean Chrysostome, l’apôtre de la charité Pratiquons l’aumône, voilà la reine des vertus N é à Antioche, en Syrie, vers 349, Jean, après ses études, reçoit le baptême en 369 et se met au service de l’évêque Mélèce, puis se retire dans la solitude non loin de la ville. Sa santé devenue fragile, il regagne Antioche. L’évêque Flavien l’ordonne diacre en 381, puis prêtre en 386. Il prêche sur toutes les Écritures avec aisance et talent. Ce qui lui vaudra le surnom de « bouche d’or » (Chrysostome en grec). En 398, malgré lui, Jean devient évêque de Constantinople. Sa réforme des mœurs du clergé et de la cour impériale lui vaut des ennuis. Il est exilé une première fois en 403, puis une deuxième en 404. Il demeure trois ans à Cucuse. Mais les visites de ses fidèles se multipliant, une nouvelle déportation a lieu. C’est au cours du voyage qu’il meurt d’épuisement le 14 septembre 407 à Comane, dans le Pont, en disant : « Gloire à Dieu en toutes choses. » DR L’ami et le protecteur des pauvres Devant le nombre effarant de pauvres résidant à Constantinople, la capitale de Reconstitution de Constantinople antique. l’Empire, Chrysostome n’hésite pas à radicaliser sa position face à l’obligation d’accueil des plus pauvres : « Le devoir de donner dure toute sa vie. Les fils de noble famille ne quittent jamais l’ornement d’or qu’ils portent au cou, en signe de leur noblesse. Nous devons, de même, porter l’aumône partout et toujours comme le signe de notre noble qualité de fils du Grand Miséricordieux qui fait lever son soleil sur les mauvais et sur les bons. Vous me direz que les infidèles ne croient pas en Dieu. Eh bien, ils se mettront à y croire si nous, les chrétiens, nous agissons ainsi. S’ils nous voient pleins de charité pour tout homme, ils comprendront que nous agissons de la sorte pour imiter notre Maître. » Le Christ dans les pauvres Le Corps du Christ n’est pas uniquement présent au cours de la liturgie eucharistique, il l’est aussi dans les hommes que nous sommes, en particulier chez les pauvres, c’est là que nous l’honorons. En effet, le Christ n’a-t-il pas dit : « En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » ? « Tu veux honorer le Corps du Christ ? Ne le méprise pas lorsqu’il est nu. Ne l’honore pas ici, dans l’église, par des tissus de soie, tandis que tu le laisses dehors souffrir du froid et du manque de vêtements. Car celui qui a dit : “Ceci est mon corps”, et qui l’a réalisé en le disant, c’est lui qui a dit : “Vous m’avez vu avoir faim, et vous ne m’avez pas donné à manger”, et aussi : “Chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” Ici, le Corps du Christ n’a pas besoin de vêtements, mais d’âmes pures ; là-bas, il a besoin de beaucoup de sollicitude. » Les deux autels Jean parle de deux autels : celui sur lequel se célèbre le repas du Seigneur et l’autre, qui est aussi son corps, celui de l’homme, en particulier de l’indigent. « Quel avantage y a-t-il à ce que la table du Christ soit chargée de vases d’or, tandis que lui-même meurt de faim ? Commence par rassasier l’affamé et, avec ce qui te restera, tu orneras son autel. Tu fais une coupe en or, et tu ne donnes pas un verre d’eau fraîche ? Et à quoi bon revêtir la table du Christ de voiles d’or, si tu ne lui donnes pas la couverture qui lui est nécessaire ? Qu’y gagnes-tu ? Dis-moi donc : si tu vois le Christ manquer de la nourriture indispensable, et que tu l’abandonnes pour recouvrir l’autel d’un revêtement précieux, est-ce qu’il va t’en savoir gré ? Est-ce qu’il ne va pas plutôt s’en indigner ? » « L’autel dont je vous parle est fait des membres mêmes du Christ, et le corps du Christ devient pour toi un autel. Vénère-le dans la chair, tu y fais le sacrifice au Seigneur. Cet autel est plus terrible que celui qui se dresse en cette église. […] Certes, l’autel dans l’église est auguste, parce que, fait en pierres, il est sanctifié par le contact du corps du Christ ; l’autre est le corps même du Christ. II est donc plus vénérable que celui (l’autel de pierre) devant lequel, mon frère, tu te trouves. […] Et toi, tu vénères cet autel-ci, lorsque le corps du Christ y descend. Mais l’autre qui est le corps du Christ, tu le négliges et tu restes indifférent quand il périt. Cet autel, tu peux le voir dressé partout, dans les ruelles et sur les places, et, à chaque heure, tu peux y faire le sacrifice, car c’est là aussi le lieu des sacrifices. Et comme le prêtre, debout à l’autel, appelle l’Esprit, de même, toi aussi, tu appelles l’Esprit, comme cette huile répandue en abondance. » Une fonction sacerdotale pour tous Le service du pauvre est un devoir, une « fonction sacerdotale » : « Qui pratique l’aumône exerce une fonction sacerdotale. » Pour être sûr d’être bien compris, le langage est parfois plus vigoureux : « Un chien que la faim tourmente vous émeut souvent ; vous ne pourriez pas même voir ainsi souffrir une bête féroce. Et quand c’est votre Seigneur que vous voyez dans cet état, vous n’êtes pas touchés. » Bernard Lorenzato Culture et médias Les livres du mois par Jean-Louis Vissière Le secret de l’empereur Le Testament du Roc Amélie de Bourbon Parme Gallimard, 2015, 320 p., 20 euros Denis Marquet Flammarion, 2016, 537 p., 21,90 euros L D ’empereur, c’est Charles Quint qui, au XVIe siècle, a dominé l’Europe. La romancière le met en scène non pas à l’apogée de son règne, mais au moment de son abdication surprenante et de sa retraite à Yuste, dans un obscur couvent espagnol. L’évocation, très précise, du monde aulique réserve des surprises au lecteur qui apprend, par exemple, que l’empereur entretenait une équipe internationale de confesseurs spécialisés : un Italien pour les péchés de chair, un Allemand pour son ambition, etc. Dégoûté de la politique, Charles Quint se passionne pour l’horlogerie et collectionne les pièces rares, voilà son secret. Il est fasciné par une horloge astronomique mystérieuse qui contient une inscription latine énigmatique et suscite la méfiance de son confesseur portugais et même une enquête de l’Inquisition. Tout au long de son pénible voyage de Bruxelles à Yuste, cette horloge noire, chef-d’œuvre d’un moine sulfureux, le hante à cause de son arrière-plan magique, voire surnaturel. Et le lecteur l’accompagne, dans l’espoir de connaître finalement la vérité. Je vous écris de France Lettres inédites à la BBC 1940-1944 Aurélie Luneau L’Iconoclaste, 2016, 256 p., 23 euros / Points Poche, 8,50 euros ans ce roman au titre bizarre, Le Roc, disons-le tout de suite, c’est saint Pierre. Sous Néron, trois personnages ont été jetés dans la sinistre prison du Tullianum : un lettré romain, Cletus, un sectateur de Zoroastre, Ostanès, et le juif Shimon, surnommé Le Roc par son maître. Avec un mélange d’attrait et de répulsion, le Romain écoute l’apôtre raconter, dans un style lyrique, ses souvenirs : ses rencontres avec Iohanan le Baptiseur (saint JeanBaptiste) et surtout avec Yeshoua (Jésus) ont transformé comme on sait sa vie de pauvre pêcheur. L’auteur, qui se présente comme un érudit capable de rectifier les traductions habituelles de la Bible, a réussi le tour de force de composer un récit palpitant en racontant sous un angle inédit une histoire connue de tout le monde, celle du Christ. Bien documenté, très vivant, cet Évangile de Pierre montre que Jésus suscitait curiosité, méfiance et hostilité chez un peuple attaché à ses traditions, qui voyait en lui à la fois un dangereux hérétique, un guérisseur très recherché et un possible libérateur de la présence romaine. Même ses disciples, éblouis par son rayonnement, avaient du mal à comprendre son enseignement qu’ils jugeaient ésotérique. Quand le récit s’achève et que Shimon sort de prison, Cletus, illuminé par ce témoignage brûlant sur la prédication de Jésus, va, dès son élargissement, convertir son ami Clemens en lui rapportant les propos de l’apôtre, et le lecteur découvrira qu’il s’agit en fait de deux personnages historiques… Je n’en dis pas plus. S ous l’Occupation, des Français réussissaient à envoyer des lettres à la BBC qui en donnait lecture. Ces lettres devaient franchir le barrage de la censure — on est surpris de voir que des censeurs y ajoutaient parfois des commentaires favorables — et transitaient par la Suisse ou le Portugal, mais finissaient par atteindre Londres au bout d’un certain temps, presque miraculeusement. Elles offrent une grande variété : certaines reprochent aux Anglais de ne pas avoir suffisamment soutenu notre armée face à l’invasion, d’avoir détruit notre escadre à Mers el-Kébir, ou encore d’avoir tardé à effectuer le débarquement promis ; d’autres expriment l’espoir d’une victoire alliée et rêvent de libération ; certaines demandent des conseils en vue d’organiser la résistance à l’oppresseur ou fournissent à la RAF des informations sur les installations allemandes. On constate qu’au début, il était paradoxalement possible de soutenir à la fois de Gaulle et Pétain. Parmi la dizaine de lettres reproduites, je trouve particulièrement émouvante celle d’une jeune Française qui a rédigé sur du papier écolier un poème au général de Gaulle orné du dessin d’un bouquet tricolore. La majorité de ces lettres expriment la reconnaissance de ces Français humiliés, affamés et asservis, à la BBC qui leur donne quotidiennement des raisons d’espérer. La dénonciation Bandi Éditions Philippe Picquier, 2016, 246 p., 19,50 euros B andi (la luciole) est le pseudonyme d’un écrivain plein de sensibilité et de talent qui vit en Corée du Nord et, comme Soljenitsyne, dénonce la tyrannie communiste dans ce recueil de nouvelles qu’il a réussi à faire passer à l’étranger. Il y met en scène des citoyens ordinaires, braves gens sympathiques, soumis à la surveillance tatillonne d’une administration et d’une police toutes-puissantes, et abreuvés de propagande au service d’un dictateur divinisé. La délation sévit, on se méfie des voisins, les personnes soupçonnées d’espionnage, de sabotage, de mauvais esprit risquent la déportation et la mise en quarantaine de leur famille. On voit ainsi des désespérés tenter de s’exiler au péril de leur vie ou des femmes refuser la maternité de peur d’enfanter des esclaves. Un livre bouleversant. Cabinet H & R de VeYRaC Assurances - Services - Conseils - Finances Agents Généraux Allianz 6, rue Sainte - BP 40020 - 13484 MARSEILLE Cedex 20 tél. 04 91 33 13 02 - Fax 04 91 54 87 19 - Email : [email protected] Assurances des Entreprises, Particuliers, Associations Multirisques Etablissements d'Enseignement privé Auto - Habitation - Prévoyance - Santé - Retraite - Placement N° Orias 07021856 / 07021435 www.orias.fr - ACPR : 61, rue Taitbout 75436 Paris Cedex 09 création plafonds / cloisons revêtements / murs & sols peinture 04 91 47 24 33 - [email protected] Œcuménisme ÉGLISE À MARSEILLE 21 Grégoire de Narek, DR mystique, poète et musicien À l’occasion de la visite du pape François en Arménie, du 24 au 26 juin derniers, Albert Khazinedjian évoque la vie du saint arménien Grégoire de Narek, proclamé 36e docteur de l’Église catholique. L e 12 avril 2015, le pape de Rome François, alors qu’il célébrait le centenaire du génocide arménien, a déclaré saint Grégoire de Narek docteur de l’Église en présence de Karékine II, Patriarche Suprême et Catholicos de tous les Arméniens, et d’Aram Ier, Patriarche Particulier et Catholicos de la Grande maison de Cilicie. Qui était ce saint arménien ? Saint Grégoire de Narek appartenait à l’une des plus grandes familles nobles d’Arménie, les Antsevatsi. Dans leur fief se trouvait une église dédiée à la TrèsSainte-Mère de Dieu. On y vénérait une image de la Vierge Marie, dont la tradition dit qu’elle fut peinte par saint Luc et apportée là par l’un des apôtres de l’Arménie, saint Barthélémy, qui évangélisa la région de Van, capitale du royaume arménien du Vaspouragan (le royaume de la haute noblesse en iranien). C’est près de cette église que le catholicos saint Nersès Ier le Grand avait rassemblé les lépreux du pays, arméniens et étrangers, dans un des lazarets qu’il fit construire dans tout le royaume2. La renommée d’un des monastères du Vaspouragan s’est répandue dans le monde chrétien, celui de Narek où vécut saint Grégoire de Narek (sourp Grigor Naregatsi, 951-1003). On lui doit les commentaires du Livre de Job, des hymnes sacrées, des poèmes marqués d’une foi profonde, des élégies inspirées. Son père, Khosrov, était un grand seigneur des Antsetsavi du Vaspouragan. À la mort de son épouse, il se fit moine puis devint évêque. L’évêque Khosrov Antsevatsi remania la messe au Xe siècle, et il confia ses trois fils, Hovhannes (Jean), Sahac (Isaac) et Grigor (Grégoire), au prieur du monastère de Narek, Anania, auteur de La Réfutation du thondrakisme à la demande de son homonyme, le catholicos Anania Ier 2. Célèbre pour sa sainteté et sa science, Anania de Narek inculqua aux trois enfants la connaissance des livres saints, la philosophie, la théologie, les mathématiques, la littérature. Comme il était aussi poète et musicien, il leur donna le goût de la versification et du chant. Surtout, il leur apprit à mépriser les plaisirs du monde et à servir et à aimer le Christ de tout leur cœur, de toute leur âme, de tout leur esprit3. Dans l’Église arménienne, à la fin de la messe de Noël, les chants de la liturgie du Baptême du Christ ont été composés par saint Grégoire de Narek. Situé dans le fief des Rechtouni, au sud-ouest du lac de Van, à plus de 3 000 m d’altitude, le couvent de Narek se prêtait à la prière et à la méditation. La vue magnifique sur les hautes montagnes, à l’automne, enneigées l’hiver, sur les vallons verts, frais et fleuris, à l’ombre des grands arbres, au printemps, parcourus par le bruissement des ruisseaux chantant au milieu du gazouillis des oiseaux, déversant leurs eaux poissonneuses dans le lac salé, favorisait les exercices spirituels et intellectuels. Un ouvrage entier serait à peine suffisant pour étudier l’œuvre du grand mystique arménien que René Grousset et François Tournebize ont surnommé le Pindare de l’Arménie4. Albert Khazinedjian Conseiller personnel pour l’œcuménisme du Primat de l’Église arménienne de France 1. Le père François Tournebize, Histoire politique et religieuse de l’Arménie, p. 478, Librairie Alphonse Picard et Fils, Paris, 1910. A. Khazinedjian, L’Église arménienne dans l’Église universelle, p. 96, L’Harmattan, Paris, 2001. 2. A. Khazinedjian, L’Église arménienne dans l’œcuménisme, p. 101, L’Harmattan, Paris, 2001. 3. Pasteur K. Khayiguian, Trois Saints, p. 19-20, Marseille, 1954. A. Khazinedjian, L’Église arménienne dans l’œcuménisme, p. 101, L’Harmattan, Paris, 2001. 4. A. Khazinedjian, L’Eglise arménienne dans l’œcuménisme, p. 101, L’Harmattan, Paris, 2001. Maison Brive - Art religieux fondée depuis 1860 2, rue moustier (angle 49, rue de rome) 13001 marseIlle Ouvert de 9h30 à 18h30 du mardi au samedi Jean-Marie Salvan ✆ 04 91 54 16 14 - fax : 04 91 33 55 34 Icônes - statues - tableaux - chapelets - bronze et médaIlles - crucIfIx - emaux - ImagerIe et carterIe… cIerges - bougIes - VeIlleuses - encens… Nombreux objets fabriqués par les Monastères et les Abbayes Des cadeaux pour toutes les circonstances de la vie chrétienne L I B R A I R I E S A I N T PAU L 28 bis, cours d’Estienne d’Orves 13001 MARSEILLE Tél. 04 91 15 77 77 - Fax 04 91 15 77 79 OuvERT En cOnTInu dE 10h00 à 19h00 du MARdI Au SAMEdI Librairie religieuse spécialisée - Bible - Théologie - Spiritualité - Catéchèse Livres d’enfants - Sciences humaines - Audio-Vidéo - Articles religieux Un service de vente par correspondance est à votre disposition Site : www.librairiestpaul.fr • E-mail : [email protected] Église en mouvement 22 ÉGLISE À MARSEILLE FAMILLE DIOCÉSAINE Institut catholique de la Méditerranée DÉCÈS Le Père Marcel Dalverny, o.m.i., est décédé le 3 juin au Centre gérontologique de Montolivet. Né le 19 décembre 1925 à Molières-sur-Cèze (Gard), il a prononcé ses premiers vœux chez les Oblats de Marie Immaculée en 1944. Ordonné prêtre en 1950, il est envoyé au Natal (Afrique du Sud), puis au Tchad. En 1952, il part pour le Cameroun où il passera 54 ans, soutenant, avec les catéchistes, la naissance de communautés villageoises. Arrivé à Marseille en juin 2006, il est hospitalisé peu après à l’hôpital Saint-Joseph. Transféré au Centre gérontologique de Montolivet en février 2007, il est décédé après neuf ans de séjour grabataire, entouré par le personnel et l’aumônerie du Centre. Le Père François Demeaux, o.m.i., est décédé le 11 juin à l’hôpital de La Timone. Né le 27 février 1926 à Clichy-le-Fort (89), François Demeaux a fait ses premiers vœux dans la congrégation des Oblats de Marie Immaculée en 1946. Il a été ordonné prêtre le 2 juillet 1951. En 1953, il est nommé professeur au Petit Séminaire d’Ajaccio. Il part en 1969 pour le Cameroun où il enseigne durant seize ans au séminaire-collège de N’Gaoundéré. Il est également, pendant dix ans, aumônier de la prison. De retour en France en 1985, il passe deux ans à Notre-Dame de l’Osier, avant de venir à Marseille en 1987. Le Père Demeaux travaille alors à La Procure, boulevard Camille Flammarion, au service des missions des Oblats jusqu’en 1995. Il sera pendant plusieurs années en service pastoral au Centre gérontologique de Montolivet avant de rejoindre la Communauté Notre-Dame de la Garde, impasse Ricard-Digne (4e). Terre sainte – Pèlerinage sur la Terre de Jésus Christ, notre Seigneur Conduit et animé par le P. Robert Schoettel Du mardi 8 au jeudi 17 novembre 2016 au départ de Marseille Une démarche personnelle et communautaire Un chemin de conversion vers des lieux où Dieu nous fait signe pour vivre l’Église autrement Organisation, renseignements et inscriptions : Service des pèlerinages - Centre le Mistral, 11 impasse Flammarion (1er) 04 91 64 31 45 – 06 86 97 12 25 – [email protected] 1 Pèlerinage national de l’Assomption à Lourdes 43e « Miséricordieux comme le Père » Pèlerins malades et handicapés, pèlerins hospitaliers, jeunes et moins jeunes, nous sommes tous invités à nous retrouver au cœur de la cité mariale pour vivre des moments privilégiés de rencontres, de partages et de foi. Avec l’accord du P. Magnin, recteur de l’Université catholique de Lyon, et de Mgr Pontier, suite au départ de M. Rémi Caucanas pour raisons familiales, le conseil d’administration a décidé de confier la direction de l’ICM à un conseil, en attendant la nomination d’un futur directeur. Ce conseil sera composé de Sr Colette Hamza et des PP. Pierre de Charentenay, Xavier Manzano, Olivier Passelac et Christophe Roucou. Le P. Xavier Manzano reste directeur de l’Institut de Sciences et Théologie des Religions et le P. Christophe de Dreuille directeur de l’Institut Universitaire Saint-Luc. Le P. Hervé Giraud, oratorien, avec l’accord de son supérieur, est nommé à l’équipe de l’ICM. Fêtes de l’Assomption à Marseille À Notre-Dame de la Garde À la cathédrale Dimanche 14 août 20 h 00 : rassemblement près du char Jeanne d’Arc, place Colonel-Edon, (service de bus gratuits à 19 h 30 et 20 h 00 au départ du cours Jean Ballard, retour assuré après la messe vers 22 h 15). 21 h 00 : procession aux flambeaux, suivie de la messe de l’Assomption célébrée sur l’esplanade. Lundi 15 août Le matin : messes à la basilique à 8 h, 10 h et 12 h ; messes dans la crypte à 9 h et 11 h. L’après-midi : office marial à 15 h, vêpres de l’Assomption à 16 h, messe à 17 h. Lundi 15 août 11 h 00 : messe solennelle à La Major. 17 h 00 : procession, au départ de la cathédrale, dans les rues du Panier. À Carnoux Lundi 15 août 11 h 00 : messe présidée par Mgr Pontier. 12 h 30 : repas en plein air. 15 h 00 : vêpres. 15 h 30 : procession de la statue Notre-Dame d’Afrique vers la croix qui domine la ville et tournée vers Sidi Ferruch (Algérie). Renseignements : 04 42 73 73 30. Formations estivales et détente à « Roc-Estello » – Cap de Provence • « Évangile en Provence – Les écrits de Sagesse, une quête de bonheur » Du mardi 2 au dimanche 7 août. • Retraite mariale « Avec Marie, demander l’Esprit » • Université d’été « Science et foi » Du mercredi 24 au lundi 29 août. • Session « Pierre Teilhard de Chardin et l’écologie » Du jeudi 1er au dimanche 4 septembre. Renseignements et inscriptions : « Roc-Estello » — Cap de Provence, • Session « Maurice Zundel – 42 allée de Béthanie Marie, Mère de miséricorde » 83640 Le Plan d’Aups — Sainte-Baume Du mercredi 17 au dimanche 21 août. 04 42 04 50 09 — www.rocestello.fr Du mercredi 10 au lundi 15 août. Du jeudi 11 au mardi 16 août Sous la présidence du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon. Renseignements et inscriptions au secrétariat de l’Hospitalité N.-D. de Salut du lundi au vendredi de 14 h 30 à 17 h 30, 17 rue Wulfran Puget Marseille (8e) Tél. : 04 91 71 42 37. E-mail : [email protected] ATM "Eau Vive" cafétéria-restaurant PEtit déjEunEr déjEunEr GoÛtEr ouvert tous les jours sauf le lundi Basilique notre dame de la Garde 13281 Marseille Cedex 06 Tél. 04 91 37 86 62 Fax 04 91 37 28 97 Pèlerinage du Jubilé de la miséricorde À Rome du 24 au 28 octobre 2016 organisé par le secteur Sud avec le P. Pierre Thong Contact : 06 19 38 41 16 « Sous le patronage du bon saint Joseph » Nous saurons vous conseiller au mieux de vos intérêts et vendre votre bien dans les meilleures conditions. M. TISSERAND : 06 35 38 43 76 [email protected] www.saintjosephimmobilier.fr Ar tisans, commerçants, entrepreneurs... faite-vous connaître, contactez-nous au 05 62 74 78 26 ! 23 NOMINATIONS Par décision de Mgr Georges Pontier, Archevêque de Marseille, sont nommés : Chapitre cathédral Après avoir consulté le Chapitre, Mgr Jean-Pierre ELLUL, chanoine titulaire, le Père Philippe RAST, chanoine titulaire, le Père Michel ROUX, chanoine titulaire, le Père Louis SPAZOKILIS, chanoine titulaire. Dans les secteurs paroissiaux Secteur Garlaban À la paroisse de La Penne-sur-Huveaune : Le Père Xavier AUTONES, curé. À l’ensemble paroissial N.-D.-de-la-Salette (Les Accates, Les Camoins, Eoures, La Treille, La Valentine) : Le Père Olivier SALMERON, curé. Secteur Plateau Aux paroisses de Beaumont, Bois-Luzy, Les Caillols, Saint-Augustin, Saint-Barnabé, Saint-Julien : Le Père Christophe PURGU, curé. Secteur Prado-Paradis-Corniche À la paroisse du Sacré-Cœur : Le Père Jacques AGNESS AGBANDJI, prêtre étudiant, au service de la paroisse, avec l’accord de l’évêque de Yopougon. Secteur Sud À la paroisse d’Auriol : Le Père Philippe RAST, curé. Aux paroisses de Sainte-Marguerite et du Redon : Le Père Guillaume PETIT, vicaire paroissial. Aux paroisses de Cuges-les-Pins et Gémenos : Le Père Guy SAGNA, administrateur, avec l’accord de l’évêque de Ziguinchor. Vieux-Port À la paroisse Saint-Matthieu d’Aubagne : Le Père Maximilien TRAN MINH DUC, vicaire paroissial. Secteur Huveaune À la paroisse de Saint-Victor : Le Père Pierre GERARD, curé. À l’ensemble pastoral Saint-Ferréol – Saint-Cannat : Le Père James CUNNINGHAM, de l’Oratoire de France, recteur, avec l’accord de son Supérieur. À l’ensemble paroissial des Berges de l’Huveaune (La Capelette, Saint-Loup, Pont-de-Vivaux, Sainte-Émilie-de-Vialar) Le Père Charles SIGHIERI, curé. Le Père Joseph AZONHOUMON, prêtre étudiant, au service des paroisses, avec l’accord de l’évêque de Porto-Novo. Dans les services et aumôneries Secteur Menpenti-Plaine À l’aumônerie du centre hospitalier de La Timone : Sr Anna SPOLAORE, Disciple de l’Évangile, responsable, avec l’acceptation de sa Supérieure. À la paroisse Saint-Jean-Baptiste : Le Père Hervé GIRAUD, de l’Oratoire de France, prêtre résident, et à l’équipe de l’ICM, avec l’accord de son Supérieur. Secteur Notre-Dame du Château Aux paroisses de Château-Gombert et Plan-de-Cuques : Le Père Bernadin AUGUSTE, de la Société des Prêtres de Saint-Jacques, curé, avec l’accord de son Supérieur. À la catéchèse : Sr Marie-Anne BOURGOIS, Auxiliatrice des âmes du Purgatoire, déléguée diocésaine, avec l’acceptation de sa Supérieure. Au diaconat permanent : Le Père Christophe PURGU, accompagnateur. À la maison de retraite des sœurs du Bon Pasteur : Le Père Jean-Claude FOURNIER, aumônier, avec l’accord de l’évêque de Nîmes. Ces nominations prennent effet le 1er septembre 2016. Par mandement, certifié conforme, le Chancelier DE PIETRO Faux Plafonds – Cloisons Doublages - Isolations Phonique et Thermique 67, rue du vallon des Auffes - 13 007 Marseille 04 91 59 35 37 - 04 91 52 67 40 39 cours Gouffé 13006 Marseille Tél. : 04 91 78 40 04 Fax : 04 91 78 91 36 Cabinet LIEUTAUD Location - Gestion - syndic - transaction GriGnan ✆ 04 91 15 30 30 - St-BarnaBé ✆ 04 91 34 60 60 Ste-anne ✆ 04 91 16 75 55 - MartiGueS ✆ 04 42 13 03 30 endouMe ✆ 04 95 09 36 20 - ParadiS ✆ 04 96 16 10 10 www.immobiliere-lieutaud.com REMERCIEMENTS J’exprime ma reconnaissance et celle du diocèse à celles et ceux qui parviennent au terme de leur mandat dans les paroisses, les services et les mouvements : • le Père Yves ALLANGOMI (du diocèse de Sarh) • le Père Cristinel-Lucian ANDREI (Lazariste) • le Père Jean-Paul ARRAGON (Franciscain) • M. Rémi CAUCANAS (Directeur de l’ICM) • le Frère Jean-Claude CAUCHOIS (Frère de Saint Jean de Dieu) • le Père Mickaël FRONTINI (du Chemin Neuf) • le Père Benoît GALVAN (du diocèse aux Armées françaises) • le Père Matthieu GAUTHIER (Dominicain) • le Père Bruno GREGEOIS (Dominicain) • le Frère Fortunat HUSSER (Frère de Saint Jean de Dieu) • le Père Roger JACQUEMIN (du diocèse aux Armées françaises) • le Père André JUES (Jésuite) • le Père Frédéric-Marie LE MEHAUTE (Franciscain) • le Père Pascal SEVEZ (Jésuite) • le Père Sébastien VAAST (Jésuite) + Mgr Georges Pontier Archevêque de Marseille ÉLECTIONS La Congrégation des Pères de Timon-David a célébré son 28e Chapitre Général. A cette occasion ont été élus pour 6 ans : • le Père Michel BRONDINO, Supérieur Général, • le Père Sid-Michel SAHNOUNE, 1er Assistant et Vicaire, •le Père Alain CANIVENC, 2e Assistant, • le Père Xavier ZABALETA, 3e Assistant, • le Père Vincent FENECH, 4e Assistant. Les membres de l’Institut vous remercient de prier pour eux et pour leur mission. Ecole Jeanne d'Arc 43, rue Jean Mermoz 13008 MARSEILLE Tél. 04 96 10 12 30 www.ecolejda.eu [email protected] Atelier de Mosaïque Michel Patrizio www.mosaiques-patrizio.com D DA AN NS S V VO OT TR RE E R R É É G G I OI O N N Des Desprofesseurs professeurs remplaçants remplaçants (Licence exigée) (Licence exigée) Des Desprofesseurs professeurs en encontrat contratdéfi définitif nitif (Master 22 etet concours) (Master concours) 6, bd Verd 13013 Marseille 04 91 66 25 37 - [email protected] Pour tous renseignements : Pour tous renseignements : Tél. : 04 91 53 08 95 Tél. : 04 91 53 08 95 [email protected] [email protected] saar-aix-marseille.fr saar-aix-marseille.fr 24 Officiel ÉGLISE À MARSEILLE SOMMAIRE 2-3 Vie de la cité Messe du Vœu des échevins Calendrier diocésain 2016-2017 ◗ Samedi 17 et dimanche 18 septembre Week-end 3D des étudiants et jeunes professionnels à Notre-Dame de la Garde. ◗ Dimanche 25 septembre Jubilé des catéchistes. ◗ Samedi 1er octobre Rentrée académique de l’Institut de sciences et théologie des religions. ◗ Dimanche 2 octobre Messe de rentrée et ordinations diaconales à 16 h à la cathédrale. ◗ Du mercredi 18 au mercredi 25 janvier Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens. ◗ Jeudi 2 février Fête de la Chandeleur à Saint-Victor. ◗ Dimanche 5 mars Appel décisif des catéchumènes à 16 h à Saint-Barnabé. ◗ Lundi 10 avril Messe chrismale à 19 h à la cathédrale. ◗ Samedi 8 et dimanche 9 octobre Jubilé des femmes et des mères de famille. ◗ Dimanche 21 mai Journée diocésaine avec les personnes handicapées au lycée Lacordaire. ◗ Dimanche 13 novembre Clôture de l’Année de la miséricorde dans les lieux jubilaires. ◗ Du mercredi 24 au dimanche 28 mai Pèlerinage diocésain à Lourdes. ◗ Samedi 26 novembre Veillée de prière pour la vie à 19 h. ◗ Dimanche 27 novembre Deuxième étape de baptême des catéchumènes en âge de scolarité à 16 h. ◗ Samedi 3 juin Vigile de Pentecôte Confirmation des adultes à 21 h à la cathédrale. ◗ Vendredi 23 juin Messe du Vœu des échevins à 8 h au Sacré-Cœur. Dimanche 25 septembre 2016 Jubilé des catéchistes 10 h 00 : marche spirituelle Rendez-vous à l’école Notre-Dame de l’Huveaune, 23 bd Emile-Sicard (8e). 11 h 45 : apéritif et repas partagé à Notre-Dame de l’Huveaune (chacun apporte un plat salé ou sucré). 14 h 00 : témoignages, ateliers, perspectives pour l’année 4-5 Solidarité Soutien aux dominicaines en Haïti 6-7 Vie du diocèse Billet du CDES Mgr Pontier à Calais La partenaire uruguayenne du CCFD – Terre Solidaire 8-9-10-11 Jubilé Jubilé des prêtres du diocèse Forum œcuménique des œuvres de miséricorde 12 Événement 70 ans du Secours catholique 13-14-15 Eglise universelle Jubilé des diacres à Rome Le rayonnement des moines de Tibhirine 16 Interreligieux À Gérone avec Chemins de Dialogue 17-18 Commentaires Les fonctions du prêtre 19 Histoire de l’Église Jean Chrysostome 20 Culture et médias 21 Œcuménisme Grégoire de Narek, saint arménien 22 Église en mouvement 23 Nominations 24 Officiel Calendrier diocésain 2016-2017 POUR NOUS CONTACTER ◗ Service de la communication et Église à Marseille : [email protected] ◗S ite Internet diocésain : • Webmaster : [email protected] • Relations paroisses : [email protected] SUR LE SITE DU DIOCÈSE 16 h 30 : passage de la Porte sainte et messe à la basilique du Sacré-Cœur. Vous êtes invités avec votre famille, une animation sera proposée à vos enfants. Pour tout renseignement : Sr Marie-Anne 06 65 41 74 74 – [email protected] Je m’abonne 35 e Abonnez-vous Je me réabonne 35 e Abonnement de soutien : à partir de 39 e Chèques ou CCP à l’ordre de « Bulletin religieux de Marseille » M., Mme, Mlle ................................................................................................................................ N°, rue ........................................................................................................................................... Code postal .............................. Ville ……………………………………………………................... Adressez votre règlement à : Bulletin religieux, 14, place Colonel Edon 13284 Marseille Cedex 07 http://marseille.catholique.fr ●●Pour suivre l’actualité du diocèse, consultez l’agenda. L’envoi hebdomadaire de la newsletter reprendra en septembre. ●●Dossiers spéciaux : Denier de l’Eglise, Bénévoles au service du diocèse, Année de la miséricorde. ●●Découvrez les vidéos du SDAV. ●●La Parole du jour reprendra le 28 août.