NOTES DE PILOTAGE Sur BELLE-ÎLE, HOUAT, HOËDIC Et la Baie
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NOTES DE PILOTAGE Sur BELLE-ÎLE, HOUAT, HOËDIC Et la Baie
Almanach 1903 : P. 86 NOTES DE PILOTAGE Sur BELLE-ÎLE, HOUAT, HOËDIC Et la Baie de Quiberon Cette année nous offrons à nos lecteurs (Voir page 176) une carte de la presqu’île de Quiberon, des îles de Houat, Hoëdic, et des Cardinaux. Voici, comme complément, des instructions et des marques sur ces passages. BELLE-ÎLE Cette île qui constitue l’un des meilleurs points d’atterrissage des côtes de France se présente sous l’aspect d’une terre haute, à falaises escarpées. En venant du large, on voit se profiler sur la crête quelques villages, une vingtaine de moulins. L’on distingue de loin : - à la pointe N.O. de l’île, le phare des Poulains ; - dans le Sud de celui-ci, le sémaphore d’Er-Hastellic, et la butte de Borderun ; puis le phare de Goulphar qui domine la partie S.O. de Belle-Île, et, près de lui, le sémaphore du Talut ; - dans le S.E. de l’île, le moulin de Bourich et le sémaphore d’Arzic ; - enfin, à l’extrémité Est de l’île, le phare de Kerdonis. Lorsqu’on navigue dans le Nord de Belle-Île, on voit, en suivant la côte de l’Est à l’Ouest, le phare de Kerdonis, le village de Samsun, le moulin de Kereso de Loc Maria, le moulin de Bourich, la citadelle du Palais, la pointe Taillefer et son sémaphore, le moulin Kerezo de Samsun, le bois et la tour Trochu, le petit bourg de Sauzon, le phare et l’îlot des Poulains.... Feux, ports, abris, mouillages, échouages, de Belle-Île Il y a cinq feux à Belle-Île. Le feu de Goulphar, feu électrique à éclats blancs groupés par deux, toutes les 7 secondes ; d’une portée de 49 milles, le phare est une haute tour blanche située à la pointe S.O. de Belle-Île. Une sirène à air comprimé est disposée sur le haut de la falaise dans une maisonnette blanche isolée. Elle donne, en temps de brume, toutes les deux minutes, 2 sons consécutifs de 3 secondes de durée. Le feu des Poulains : ce feu est établi sur l’île des Poulains, dans une tour carrée blanche ; il est blanc à éclats réguliers toutes les cinq secondes, et il porte à 19 milles. Le feu de Kerdonis est situé dans une tour carrée grise, élevée près de la pointe de Kerdonis ; c’est un feu mixte, il est fixe blanc pendant 25 secondes, et donne 5 éclats rouges dans les 25 secondes suivantes. Sa portée est de 13 milles. Feux du port du Palais : deux feux fixes indiquent l’entrée du port du Palais ; ils sont placés dans des phares blancs ; l’un, fixe vert, sur le musoir de la jetée du Nord et porte à 4 milles ; l’autre est sur le musoir de la jetée Sud et porte à 9 milles. La côte de Belle-Île est saine ; mais, avant de parler des ports et des baies, nous allons décrire les divers rochers et les points remarquables autour de l’île ainsi que les petites criques qui peuvent servir d’abri aux pêcheurs et aux caboteurs. La Pointe de Taillefer est débordée un peu au large (à environ 100 mètres) par une roche ; on la pare dans l’E., en ne masquant pas la citadelle du Palais dans la pointe S.E. de Taillefer. A un 1/2 mille dans l’Ouest de Taillefer, est la petite anse de Quignenec ou Quimenec qui peut servir d’abri pour quelques bateaux de pêche. Le port Jean, situé à 1/2 mille plus Ouest, offre moins d’abri que le précédent. Les Poulains : ces roches constituent le seul danger véritable de la pointe N.O. de Belle-Île. Pour les parer, dans le Nord, il faut tenir la pointe du Cardinal (entrée de Sauzon) par la tourelle Garo, jusqu’au moment où le Corps de garde de Borderun arrive par la pointe du vieux Château ; on peut alors porter sans craindre vers l’Ouest. Si on vient de l’Ouest, il faudra avoir la pointe Taillefer en dehors de l’île des Poulains, avant que la pointe Baguen Hir soit cachée par la pointe Hastellic. Les têtes les plus dangereuses des Poulains sont appelées : Le Cochon (4m20), les Chambres (4m20); le Grand Flaharn (2m60); la Basse Plate (1m90). Léoneguet (1m30) ; et la Basse Occidentale (9m70) qui est signalée par une bouée rouge à fuseau. Lorsque la mer est belle, les bateaux de pêche peuvent passer à toucher la pointe des Poulains, en laissant dans le Nord le Cochon et les Chambres ; mais cette route n’est facile que lorsque les deux roches ci-dessus sont découvertes. Une bouée rouge à fuseau fait parer tous ces dangers. Le port du Vieux Château, situé dans le S.O. des Poulains, offre un abri aux petits bateaux par vents d’E.N.E. au S.S.E. La pointe Beg an Nuet est taillée à pic et est saine, à toucher. Roch-Toul est un grand rocher détaché de la terre et très reconnaissable par le trou qui le traverse. L’île En Oulme, l’île Er Hastellic, et le rocher Basse Velec sont séparés du rivage et sains vers le large. Le Port de Donan, ou, pour mieux dire, l’anse de Donan, peut abriter les bateaux par des vents du N.E. au S.E. On peut porter dans la baie en tenant le village de Borzos qui est à gauche du phare par la pointe Bastille-Law et mouiller dans le milieu de l’anse ; les communications avec le Palais sont faciles, la distance par terre n’étant que de 7 kilomètres. Les Iles Baguenères se trouvent dans l’O. du grand phare de Belle-Île ; elles sont saines, excepté au N. où elles sont débordées par le Four (4m90). La Basse Cotton (3m50) est la roche la plus au large, entre les îles Baguenères et le port de Goulphar. On la pare dans l’O. en tenant le sémaphore d’Er Hastellic caché par l’île Baguenère du large. Le Port de Goulphar se trouve au Sud du phare et est le premier point qui donne un abri contre les vents de l’O. et du N.O. Deux chaînes mouillées en travers du fond du port servent d’amarrage. L’abri donné par le Port de Kerel est beaucoup préférable au précédent : il y a 2 bouées d’amarrage des vents d’O. au N.E. par le N. La Pointe du Talut est surmontée d’un sémaphore. L’île Domoue et l’île du Talut qui la débordent sont saines du côté du large. L’île de Bangor laisse entre elle et la terre un passage très étroit. La Truie (4m50) est signalée par une tourelle rouge et noire ; on peut passer à 200 mètres de la tourelle dans toutes les directions. La baie de St-Marc, ou, pour mieux dire, l’enfoncement compris entre la pointe du grand village et la pointe St-Marc, peut servir d’abri aux bateaux de pêche par des vents de N. et de N.E. Toute cette baie est saine. On peut mouiller près de terre, fond de sable dur. L’île du grand Village au N.N.O. et la pointe de St-Marc à l’E.S.E. sont des marques de bon mouillage. Les communications avec la terre se font au moyen des criques nommées port Herlin, port Blanc et port du Pouldon ; elles n’offrent aucun abri l’hiver. Jusqu’à la Pointe de l’Echelle (Beg-er-Squele), la côte n’offre ensuite plus de mouillage ; le fond y est rocheux et les courants produisent un dur clapotis. En continuant à contourner l’île, on trouve le Port d’Arzic, qui sert d’abri par vents de l’O. au N. à de nombreux bateaux de pêche. Deux bouées sont placées près de terre : l’une vis-à-vis du port d’Arzic, l’autre vis-à-vis Loc-Maria. En dedans de la jetée du port d’Arzic le fond est de sable (2m). Le Port de Loc-Maria n’offre aucun abri et c’est à peine si on peut y entrer à pleine mer. Port en Dro est une grande plage de sable située au S.O. de la pointe Kerdonis. Le mouillage y est très bon. Les Galères, (0m60), quoique ne s’étendant pas à plus de 400 mètres de la terre, constituent pour les pêcheurs un danger redouté, car le courant porte en grand sur les roches ; une bouée noire, à fuseau, est mouillée à 600 mètres dans l’E. du danger. On pare les roches, d’une part en ne masquant pas la pointe d’Arzic par celle de Kerdonis, et de l’autre, en ouvrant la pointe du Bugull (de l’enfant) de celle de la Biche. De la pointe Kerdonis au Palais, nous trouvons mouillage tout le long de la côte jusqu’à la Truie (3m20) qui est signalée par une tourelle noire ; il est tellement facile d’atteindre ces baies qu’il est inutile d’en parler. L’anse du port d’Yorch, celles de Port Salio, de Port Larron, et de Port Blanc sont aussi exemptes de dangers et très faciles d’accès. Port du Palais. - Le port du Palais est le plus important et le meilleur de Belle-Île ; il se compose d’un avant-port, d’un port d’échouage, et d’un bassin à flot. Les bateaux de pêche restent à flot dans l’avant-port ; dans le port d’échouage, le fond (de vase) assèche de 1m à 1m50. On trouve au Palais tout ce qui est nécessaire à l’alimentation. Au fond des bassins, se trouvent des chantiers de construction et de réparation. Port de Sauzon. - Il se trouve au S. de la pointe du Cardinal, à 2 milles 1/2 de Taillefer. Le fond du port est de sable, et les ouvrages consistent en 2 jetées, laissant entre elles un passage de 25 m ; le fond assèche de (1m). Pour entrer à Sauzon, il suffit de laisser par tribord la tourelle rouge de Gareau et celle également rouge des Bruideaux et, par bâbord, la tourelle noire de Port Blanc. Sous l’usine Amieux, à droite de l’entrée du port, il y a une cale où les bateaux de pêche débarquent leurs poissons, quand il n’y a pas d’eau dans le port. La rade de Sauzon est abritée du S.S.E. au O.N.O. On y trouve une bouée d’amarrage. Courants autour de Belle-Île Le flot vient du large, frappe sur la côte Sud de Belle-Île et porte au N. entre les îles Baguenères et la pointe des Poulains ; il porte à l’E. et au N.E. entre la tourelle de la Truie et la pointe Kerdonis ; entre la pointe des Poulains et celle de Taillefer, le flot porte à l’E. ; enfin, entre Taillefer et la pointe de Kerdonis, il porte S.E. Entre ces dernières pointes, il se forme, une heure et demie avant la pleine mer, un contrecourant portant, comme le jusant, au N.N.O. Les plus grandes forces du courant se trouvent à la pointe des Poulains et à la pointe Kerdonis où ils filent 3 nœuds vers l’E.N.E. et le N.E. à la mi-marée de montée. ILES DE HOUAT ET D’HOËDIC L’île de Houat est habitée par des marins-pêcheurs qui sont en même temps de laborieux cultivateurs ; ils vendent leurs poissons au Palais, à Port-Maria de Quiberon ou au Croisic. Ces îles offrent des abris provisoires qui, dans certains cas, peuvent rendre grand service aux bateaux de pêche. Les principaux points remarquables sur l’Île de Houat sont : le clocher et le fort qui dominent l’île ; plus à l’E. on voit deux moulins dont celui du N. n’a plus d’ailes. La pointe S.E. de Houat est terminée par trois grands rochers détachés de l’île qui se nomment : Basse-Tost, Basse-Greiz et Basse-Pel, cette pointe de trois roches est terminée par trois autres têtes très rapprochées qui s’appellent les Try-Men. La pointe S.-O. de Houat est débordée par l’île Cenis, gros îlot recouvert d’herbe, puis par les rochers : Le Rouleau qui est signalé par une tourelle rouge. La tourelle rouge de Bonen-Bras et le petit rocher Men-ar-Broc, en forment la partie N.O. Au N. et au N.E. de Houat il y a plusieurs rochers remarquables, dont les principaux sont : La Vieille, grande roche ayant une forte selle au milieu ; Er Geneteu est un grand rocher terminant les sables de la pointe Tal-er-Hah, et enfin Er-Yoc’h qui est un grand rocher carré, le plus E. de la pointe N.E. Au Sud de Houat se trouve une chaussée de roches dont la principale est l’île aux Chevaux qui est plate et recouverte de foin. Le rocher au N.O. de l’île aux Chevaux se nomme Men-ar-hy, ou le Chien ; on peut le ranger à 60 m quand on vient du S. ou du S.O. Les rochers au N. de l’île aux Chevaux s’appellent Try-men-er-Valand. Immédiatement à l’Est de l’île aux Chevaux, il y a deux grands rochers, GrimaudTost reconnaissable par la grande coupure qui le partage en deux à pleine mer, et Grimaud-Pel qui est arrondi et se termine en pointe basse vers l’E. Dans l’E. de ces rochers se trouvent Drévantec-Bras qui est tout rond, et Drévantec-Bian qui vient à fleur d’eau, à pleine mer de grande marée ; enfin, cette chaussée se termine par Men-er-Guer (2 m50) et Bonen-Bras (2m60). A l’O. de l’île aux Chevaux, il y a une roche dangereuse, le Pot-de-fer (0m60), qui est signalé par une bouée rouge et noire à fuseau. Entre Houat et Hoëdic, on trouve : Men-er-Houteliguet signalée par une tourelle rouge et noire, accore de tous côtés ; Men-Groise signalée par une balise noire et rouge (elle n’est pas saine, dans l’O. à cause de sa basse qui la déborde à 100 mètres et qui est de (1m80). Entre la tourelle Men-er-Houteliguet et la balise Men-Groise, se trouve le plateau des Bonen-ar-Rade dont la plus haute tête est de (0m50). Spernec-Bras est signalé par une tourelle noire, saine dans l’E. mais débordée dans le N. par Spernec-Bian (4m60) et par Bonen (ou Marie-Rose) qui est dans l’O. et assèche de (1m60). Er-Rouzès est signalée par une tourelle noire et rouge et est saine dans toutes les directions excepté au S., à 100 mètres, où il y a la basse d’Er-Rouzès (0m30). Mouillages et port de Houat Les mouillages les plus fréquentés à Houat sont ceux de Tréac’h-er-Gouret et d’En-Tal ou d’Ar-Geneteu et de Tréarch-Salus. Dans l’anse de Tréarc’h-er-Gouret il y a une petite jetée en dedans de laquelle le fond de sable est de (2m50). On peut s’approvisionner d’eau à la naissance de la jetée. Au Nord de Houat, au mouillage d’En-Tal (qu’on appelle encore Tréar-Fétan), il y a également une fontaine ; un petit chemin montant conduit de cette fontaine au bourg. Un bateau qui vient du S. peut atteindre le mouillage de Tréac’h-er-Gouret en passant entre l’île aux Chevaux et le Pot-de-fer, pourvu qu’il se tienne à 200 m dans l’O. de l’île aux Chevaux. Quand il a doublé la roche N. de cette île, qui ne couvre que dans les grandes marées (4m90), il peut porter sur les Try-Men ; il passe à petite distance de ces roches en les laissant par bâbord, puis il gouverne pour laisser par tribord, la tourelle Men-er-Houteliguet et se trouve au mouillage peu de temps après. Il peut aussi passer dans l’E. de l’île aux Chevaux, c’est-à-dire entre les deux Grimauds, en passant plus près de Grimaud-Pel que de Grimaud-Tost. S’il vient du S.E., il portera sur Houat en tenant le clocher par le côté gauche des sables de Tréac’h-er-Gouret et par la pointe de roche Er-Bec ; sur cette route il rencontrera Mener-Vag (1m50) qui est signalée par une bouée rouge et noire et qu’il laissera par bâbord ; ensuite, il rapprochera le clocher de Houat de la tourelle Men-er-Houteliguet, pour parer la basse des Try-Men (0m60) et continuera, comme plus haut, jusqu’au mouillage. Si le bateau vient du Nord pour atteindre le même mouillage, il contournera Er-Yoc’h à 100 m, en le laissant dans l’O. et se trouvera dans le mouillage quand il aura dépassé ce rocher. Aux environs de la Vieille, se méfier de roches peu connues, que les Houatais nomment « Basses Marie », et sur lesquelles il ne reste que 2 m. d’eau aux grandes basses mers ; elles brisent par mauvais temps. Les basses Marie sont situées dans le N.O. de la Vieille ; leurs marques sont le Palais vu entre la tourelle Bonen-Bras et la pointe N.O. de Houat, puis la guérite du télégraphe vue dans le N. de la roche des Généteu, la plus proche de terre. On les évite en envoyant la Vieille jusqu’aux Généteu avant de faire route au S.-E. Se défier encore, par mauvais temps, d’un banc sable et galet, brisant par grosse mer : il est situé à 400 m N.N.E. de la pointe Beg ar Avilen (ranger la côte ou bien passer à 1/2 mille au large.) L’ILE HOËDIC L’ILE HOËDIC est reconnaissable, par son église surmontée d’un petit clocher, son moulin, le fort et le vieux phare. De nombreux rochers entourent cette île dont les principaux sont à l’O. : Er Palaire, signalé par une tourelle rouge ; Ar-Vas-Plate-ar-Vore, rocher rond ne couvrant jamais ; Baseu-Très (5m90), à fleur d’eau dans les hautes mers de grandes marées ; les Sœurs, signalées par une tourelle rouge, saine à l’O. et au N. ; et Men-er-Gal, grand rocher carré et très élevé sur l’eau. Au N., il n’y a qu’un seul danger, la Chèvre, qui est de (1m), et dont les marques sont indiqués par des mires construites sur le rivage. A l’E. : Er-Goualennec, grand rocher à deux têtes carrées, sain partout ; Er-Gurannic’h, signalée par une tourelle noire qui n’est accore que dans l’E. ; les Petits et les Grands Cardinaux, sont deux groupes de rochers ne couvrant jamais, et au S. desquels est le phare de Grougueguès (tour blanche qui porte un feu fixe blanc) ; enfin, Coffournich, signalée par une tourelle noire, est accore dans l’E. Au S. les basses Chariot (1m60) signalées par une bouée noire à fuseau ; En-Noh, signalée par une balise noire ; Roch-Mélen, signalée par une tourelle noire ; Madavor, signalée par une tourelle rouge. Les autres roches, les plus hautes et les plus dangereuses, au S. d’Hoëdic, sont : le Chariot (1m) ; Men-Fourches (1m60) ; Er-Grouière (1m) ; basse Sainte-Anne (1m) ; Truguen-Menut (1m30) ; et Er-Turc. Port et mouillages. Avec des vents de S.E., S. et S.O. les bateaux mouillent au N. de l’île, au mouillage de la Chèvre ; avec des vents d’O., ils mouillent à Er-Yoc’h-Bras, et avec des vents de Nord ils se mettent à l’abri dans le port. Pour se rendre au mouillage de la Chèvre, on peut, sans craindre, se rapprocher de terre en évitant la Chèvre avec ses marques qui sont : le vieux phare d’Hoëdic par la mire E., et le clocher par la mire O. Pour atteindre le mouillage à l’E. d’Er-Yoc’h-Bras, si l’on vient du S., il faut tenir le vieux phare d’Hoëdic à toucher à l’E., Er-Yoc’h-Bian ; laisser ce dernier à 50 m par bâbord, et mouiller sous Er-Yoc’h-Bras, par son travers. Plusieurs passes donnent accès dans le port qui assèche de 3 m., en-dedans de la jetée. La passe En-Noh est impraticable dans les coups de vents de O. ; pour la suivre, il faut tenir la tourelle noire de Roc’h-Mélen par la balise En-Noh, passer à 100 mètres de cette balise en la laissant par bâbord, ainsi que de Roc’h-Mélen qu’il faut également laisser par bâbord, puis l’on suit les 2 balises-mires E., l’une par l’autre : cela conduit entre la tourelle du Pain-de-Seigle, qui est rouge, et la balise noire de l’entrée. Passe de Roc’h-Melen : Cette passe n’est praticable que de beau temps ; pour la suivre, on tient la tour du Vieux-Phare par la tourelle noire de Roch-Melen, d’où l’on continue comme il est dit pour le passage précédent. Chenal de Men Fourchec. Se fait avec le côté gauche du fort d’Hoëdic : par la tourelle rouge du Pain-de-Seigle. On a de grands fonds dans ce passage jusqu’au moment où la tourelle Roc’h-Melen va sortir de l’île d’Hoëdic ; on vient alors sur tribord prendre l’alignement qui conduit dans le port, c’est-à-dire la maison-marque du Four par la croix-marque qui est au bord de la plage. PRESQU’ÎLE DE QUIBERON ET CHAUSSÉE DU BÉNIGUET Les points de reconnaissance dans cette partie de côte sont, à partir de la pointe Beg-an-Aud jusqu’à la Teignouse : le moulin de Portivi, situé sur le haut de la terre et dominant le village de ce nom. Sur le bord de la côte, une maison très apparente, située sur le côté gauche, N. de l’anse de Portz Guen, grève de sable très apparente. Plus au S., une petite grève qui s’appelle Portz-Bara. Puis, le sémaphore et le fort de St-Julien qui sont les points culminants de la presqu’île. Le rocher la Truie, grand caillou à sommet pointu qui se confond avec la terre quand on le voit du N.O., de l’O ou du S.O. Le mur-balise blanc de Herné. Les phares d’entrée de Port-Maria. La grande église de Quiberon, la Pierre-du-Conguel, le fort Riberen et la pointe basse du Conguel sont tous de bons amers pour reconnaître cette partie de côte. Entre la pointe du Conguel et le phare de la Teignouse se trouvent Er-Toul-Bian, le rocher Roch-Hervi et Er-Toul-Bras, trois îlots plats qui font suite dans l’E. à la pointe de Conguel. Feux, dangers et balisage L’entrée du port de Port-Maria est signalée par deux feux. Un sur le bout du môle ; il est fixe blanc, d’une portée de quinze milles. L’autre, le supérieur, est établi dans une grande tour blanche dominant les maisons de PortMaria ; il est fixe, à 3 secteurs blancs, 1 rouge et 2 verts ; il est blanc entre les dangers devant Etel et le plateau des Birvidaux ; il est vert sur le plateau des Birvidaux ; il est blanc entre ce plateau et les dangers de la pointe des Poulains à Belle-Île ; il est rouge de la pointe des Poulains au port Quignenec ; il est blanc de l’O. de la pointe Taillefer à l’E. des dangers de Belle-Île ; il est vert sur la chaussée de Béniguet et les îles Haédick et Houat. La Teignouse. Un phare blanc est élevé sur le rocher la Teignouse, il porte un feu éclair à éclat rouge qui se voit à 10 milles. Port Haliguen. L’entrée du port de Port Haliguen est signalée par un feu blanc qui est invisible sur la Teignouse et la Chaussée du Béniguet. A l’entrée de la baie de Loc-Maria se trouvent les dangers suivants : La basse AnTréac’h (2m). Les Deux Frères, signalée par une balise rouge et noire et débordée à 80 m dans l’Est par une basse de (0m60). La basse Frégate (1m) se trouve à l’E de la rade. La basse Cadic (0m30) qui se trouve devant l’entrée du port et qui est balisée rouge. Le port de Port-Maria prend de l’accroissement à cause de sa position ; il est en effet situé favorablement pour la pêche. L’entrée du port est facile depuis l’établissement de la tourelle Men Moroch, qui est noire, et de celle de Basse Plate, qui est rouge. En venant de l’O. on peut, par beau temps, ranger la pointe de Beg-el-Lan en tenant la tourelle des Trois-Pierres ouverte au S. de celle du Four ; si la mer est grosse, on fera bien de ne pas dépasser l’alignement du phare de la Teignouse vu par la tourelle du Four ; puis on pourra porter sur Port-Maria en tenant le clocher entre les deux tourelles noire et rouge de l’entrée. Si l’on vient du S. tenir le clocher de Loc-Maria, par la balise des Frères, laisser cette balise à 100 m par tribord, et porter ensuite entre les deux tourelles. Si l’on vient du S.E., laisser par tribord la tourelle noire du Four et tenir ensuite le sémaphore de Quiberon par le phare supérieur de Port-Maria. - Pendant l’hiver, avec des grandes brises de S.E au S.O., le port de PortMaria n’est pas tenable ; alors les bateaux se réfugient de l’autre côté de la presqu’île de Quiberon, à Port Haliguen. - Entre Port-Maria et la Teignouse il y a plusieurs chenaux que les pêcheurs pratiquent, suivant les circonstances, pour se rendre de Port-Maria à Port Haliguen, ou inversement. Avant d’indiquer les routes, voici quelques mots sur les dangers qui les bordent. Chaussée de la Teignouse. On comprend sous ce nom de nombreuses roches, disséminées dans le prolongement de la presqu’île de Quiberon, et particulièrement celles qui environnent la Teignouse et se trouvent entre la terre et la chaussée du Béniguet. Les roches les plus intéressantes à cause de leur voisinage des chenaux, sont les suivantes : Basse-Cariou (0m30), signalée par une bouée noire à fuseau, mouillée dans le S.O. de la roche ; la Basse du Chenal, (1m80), signalée par une bouée noire à fuseau. Ces deux roches brisent aussitôt qu’il y a de la houle. Le Goué-Vas, (1m30), brise fortement par la houle du large ; il est signalé par deux bouées à fuseau, une rouge au N.O., une noire au S.E. La basse Nouvelle (2m) est signalée par une bouée rouge et noire à fuseau, mouillée au Sud de la roche. Le plateau des Esclassiers, signalé par deux tourelles, une rouge à la partie O. des roches, une noire à l’extrémité E. Entre ces deux tourelles et Houat, s’étendent de nombreux rochers dont la plupart restent toujours sur l’eau ; les principaux sont : Veinegeu (ou Er-Horneu), petit rocher rond et noir dont il faut toujours passer à un demi-mille au Sud ; les Sœurs, deux têtes de rochers toujours sur l’eau au N.E du précédent. Les deux îles Glazic et Valhuec sont deux rochers assez élevés recouverts d’herbe ; le Grand Coin est un grand rocher qui ne couvre jamais et sur le côté E. duquel on a construit une tourelle noire. ROUTES ENTRE LES DANGERS Si vous faites route de Belle-Île pour la baie de Quiberon, vous pouvez passer par le chenal du Béniguet, en passant à mi-distance entre la tourelle noire du Grand-Coin que vous laisserez dans l’O. et les tourelles rouges du Rouleau et de Bonen-Bras que vous laisserez dans l’E. ; quand la tourelle Bonen-Bras sera dégagée de la partie S.O. de Houat, votre route sera libre pour aller vers l’E., ou vers l’O. Vous pouvez aussi passer entre Veinegeu et les deux tourelles des Esclassiers en vous maintenant à 200 m dans l’E. de la tourelle noire. Le chenal de la Teignouse est large : vous pouvez, sans craindre, passer entre la bouée S. E. du Gouévas et la tourelle rouge des Esclassiers, en se maintenant à un demi-mille de ces deux balises. La route est libre aussi entre les deux bouées noires des basses Cariou et du Chenal que vous devrez laisser dans l’Ouest et les deux bouées du Gouévas que vous laisserez dans l’E. en gouvernant sur le phare de la Teignouse ; passez ensuite à 400 m dans l’E. du phare de la Teignouse et votre route sera libre pour aller à Port Haliguen. Si vous voulez vous rendre de Port-Maria à Port Haliguen, par le plus court chemin, et à basse mer, vous quitterez le port de Port-Maria et vous laisserez la tourelle du Four par bâbord, dans le N. à 100 ou 200 m, puis, vous irez chercher la tourelle rouge et noire des Trois-Pierres que vous laisserez dans le S. à 100 m. De cette tourelle, vous mettrez le cap sur la roche la plus à droite d’Er-Toul-Bras jusqu’à ce que vous voyiez passer l’une par l’autre les deux balises noires d’Er-Toul-Bihan et de Roc’h-Hervé. Ces deux balises, l’une par l’autre, vous indiquent que tous les dangers de bâbord sont parés : il ne vous reste plus qu’à gouverner pour passer à 30 m des deux balises, en les laissant par bâbord. Quand la balise d’Er-Toul-Bian dépassera, votre route sera libre pour vous rendre à Port Haliguen en ayant soin toutefois d’éviter la basse du Furet qui se trouve sur votre route. Cette roche qui n’est couverte que de 1 m, a pour marques : le clocher de Loc-Maria par une mire qui est au S. du fort Riberen, et la pierre du Conguel par une autre mire située plus au S. Si la mer est assez haute pour vous permettre de passer par des fonds qui découvrent de 0m60 dans les grandes marées vous abrégerez davantage votre route en passant entre la pointe du Conguel et Er-Toul-Bian. Pour faire ce passage : en quittant Port-Maria, laissez toujours la tourelle du Four dans le N., puis, quand Er-Toul-Bras passera par la balise noire et rouge du Tonneau, vous porterez sur cette balise jusqu’à en être à petite distance, vous en passerez à 20 m d’un bord ou de l’autre en gouvernant entre la pointe du Conguel et Er-Toul-Bihan ; vous passerez à mi-distance entre la pointe et l’îlot en ayant soin de toujours voir la tourelle des Trois-Pierres dans le milieu du passage entre la pointe et Er-Toul-Bihan, afin de parer des roches de (1m) qui se trouvent à 150 m au N. de la pointe du Conguel. Quand la balise de Roc’hHervé passera par celle d’Er-Toul-Bihan, votre route sera libre pour vous rendre à Port Haliguen où vous trouverez le fond élevé de (0m40) dans les grandes marées. Courants autour des Îles Hoëdic et Houat et de la presqu’île de Quiberon Dans tous les passages compris entre la Teignouse et Hoëdic, le courant de flot porte au N.E. et le courant de jusant au S.O. Au N. et au S. des deux îles, le flot porte à l’E. et le jusant à l’O. Dans le passage de la Teignouse, le courant, à basse mer, porte au N.O. ; à mi-flot, il porte N.E. ; à pleine mer il est E. ; il porte, à mimarée de jusant, au S.O. Les renversements ont lieu une demi-heure avant la pleine et la basse-mer. Dans les passages entre la Teignouse et la pointe du Conguel, le flot porte au N. et le jusant au S., avec 4 nœuds de vitesse à mi-marée, les renverses ont lieu trois quarts d’heure avant le plein et le bas de l’eau.