Bonite séchée. Les Japonais ont signé pour s`installer dans le

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Bonite séchée. Les Japonais ont signé pour s`installer dans le
Bonite séchée. Les Japonais ont signé pour s'installer
dans le Finistère
La coopérative japonaise de la ville de Makurazaki a signé lundi un
compromis de vente pour un terrain à Colguen. Le projet d'atelier de
transformation de bonite séchée en katsuobushi se concrétise.
C'est une affaire en bonne voie. Kastuhiko Oishi, président de Makurazaki
France, André Fidelin, président de CCA (Concarneau Cornouaille
agglomération) et Philippe Beaudoux, directeur de la Safi (Société
d'aménagement du Finistère), ont signé hier un compromis de vente pour un
terrain situé dans le parc d'activité de Colguen. Une unité de production
de katsuobushi sera construite sur cette parcelle de 3 530 m2. L'estimation
des investissements s'élève à 1 million 150 000 €.
Première mondiale
Le katsuobushi est une préparation de bonite (famille du thon) mise en filet,
fumée, séchée puis réduite en copeaux. C'est l'un des ingrédients principaux
dudashi, un bouillon servant de base à beaucoup de soupes et de sauces
dans la cuisine japonaise.
« Ce sera une première mondiale de produire le katsuobushi, de A à Z,
en dehors du Japon », déclare Kastuhiko Oishi. L'usine de Concarneau
devrait être opérationnelle fin 2015. L'élaboration du condiment japonais
étant artisanale et exigeante sur le plan technique, la production ne trouvera
son régime de croisière qu'au bout de deux à trois ans. Une dizaine d'emplois
sont prévus à cette échéance. Depuis l'origine, en septembre 2013, le projet
de création de l'atelier de katsuobushi est accompagné par BCI, Bretagne
commerce international, chargée de prospecter les investissements
internationaux pour la région.
Concarneau et Makurazaki
Pour la coopérative japonaise, le choix de Concarneau s'est imposé en
raison de ses industries de la pêche, de ses capacités de stockage
frigorifique de poisson en vrac et de la présence d'une compagnie thonière
pouvant assurer l'approvisionnement en bonite. Sans compter les similitudes
entre Concarneau et Makurazaki, villes de tradition maritime et de taille
comparable...
D'ailleurs, André Fidelin a évoqué la possibilité d'un jumelage économique
entre les deux communes « qui pourrait être mis en place prochainement
» et noté avec satisfaction que « l'information de l'implantation de la
coopérative japonaise à Concarneau a été citée sur une chaîne de
télévision nationale au Japon ».
Qualité nippone
Le katsuobushi a le vent en poupe et est de plus en plus demandé en
Europe. Des chefs cuisiniers, comme Joël Robuchon, en utilisent dans
certaines de leurs recettes. Pour le moment, en France, ce condiment que
l'on peut trouver dans les épiceries spécialisées, au prix d'environ 8 € le
sachet de 40 g, provient de Chine ou du Vietnam. Et selon Kastuhiko Oishi,
sa qualité n'égalerait pas le condiment nippon... Le président de Makurazaki
France se plaît à raconter que l'idée de fabriquer du katsuobushi en France
lui serait venue lors d'un voyage à Paris. La cuisine japonaise de la capitale
l'aurait vivement déçu. « La base de notre cuisine nécessite
le katsuobushi », a-t-il affirmé avec une véritable foi. OF 2.12.2014