ferre et al CRTL Poitiers 9 octobre 2009
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ferre et al CRTL Poitiers 9 octobre 2009
COMPENSATION & COMPLEXITÉ : REGARDS CROISÉS SUR LE BILINGUISME ET LA DYSPHASIE Sandrine Ferré, Martin Haiden, Philippe Prévost & Laurie Tuller [email protected] Equipe 1 Inserm U930 Université François-Rabelais, Tours Idée Comparer le développement du langage dans des contextes d’acquisition atypique chez les enfants avec dysphasie chez les enfants de l’immigration britannique apprenant le français comme langue seconde (L2) PLAN 1. 2. 3. 4. 5. Questions & objectifs Méthodologie Populations Résultats Et ensuite …? 1. Questions & objectifs 1. Nos questions (1) Quels aspects du français posent des difficultés particulières dans l’acquisition typique et atypique ? Pourquoi ? Peut-on déterminer des marqueurs cliniques pour les troubles du développement du langage en français ? Ces marqueurs sont-ils spécifiques à la pathologie ou liés à la structure du français ? 1. Nos questions (2) Les enfants L2 : Utilisent-ils des stratégies de compensation différentes/plus efficaces que celles utilisées par les enfants L1 avec pathologie ? Comment peut-on faire la part des difficultés liées à un apprentissage tardif du français de celles liées à un trouble ? Comment donc diagnostiquer une dysphasie chez ces enfants ? 1. Objectifs Développer des tests psycholinguistiques à comportement volontaire réduit Créer un réseau international de chercheurs examinant la complexité computationnelle dans des cas de pathologie à partir d’une perspective multilingue 2. Méthodologie 2. Trois types d’outils Etude longitudinale : les enfants sont vus en 2 temps, à un an d’intervalle 1. Epreuves standardisées (phonologie, morphosyntaxe, lexique) 2. Epreuves ciblées sur aspects complexes du français : pronoms ; questions 3. Recueil d’un échantillon de langage spontané Séance 1 Temps Séance 2 Temps QR Production-1 15’ QR Production-2 15’ Prod. d’énoncés (BILO) 10’ LexRéc (ELOLA) 10’ QR Compréhension -1 10’ QR Compréhension -2 10’ Répétition de mots (BILO) 5’ Langage spontané 15’ PPPC 10’ Empan des chiffres* 10’ PM* 15’ TOTAL 60’ TOTAL 60’ *Si non disponibles Séance 3 pour les enfants L2 Epreuves standardisées évaluant leur L1, l’anglais 2. QR-prod : Production de questions Enquêteur : Le lapin pousse quelqu’un, mais on ne voit pas qui. Demande-lui. Différentes réponses sont possibles, qui varient dans leur complexité syntaxique : Tu pousses qui ? - complexe Qui tu pousses ? Qui est-ce que tu pousses ? Qui pousses-tu ? + complexe Questions testées : qui (sujet/objet), que/quoi, où, quand, pourquoi Jakubowicz 2005, adaptation d’une expérience créée par N. Friedmann 2. QR-comp : Compréhension de questions Enquêteur : « Voilà un roi, une princesse et une sorcière. Dis-moi, qui est-ce qui filme le roi? » Réponse de l’enfant : désignation du personnage Autres types d’interrogative testés : Qui filme le roi ? Le roi filme qui ? Qui le roi filme ? Qui est que le roi filme ? Jakubowicz 2005, adaptation d’une expérience créée par N. Friedmann 2. PPPC : Protocole de production de pronoms clitiques Regarde bien l’image et écoute bien. Que fait le monsieur avec sa voiture ? Il la lave. (PPPC – protocole pour la production des pronoms cltiques, Tuller et al. 2004) 3. Population 3. Trois développements Un total de 53 enfants L2 et SLI ont été testés depuis 2008 28 enfants L2 : Indre et Loire (Richelieu, La Chapelle Blanche, Rilly sur Vienne, Nouâtre, Cussay, Graçay, Ligueil, MarignyParmande, Rivière, Selles sur Cher…) 25 enfants SLI : Tours (Centre de référence langage, Clocheville ; cabinet libéral), Angers (Centre Charlotte Blouin), Poitiers (Centre référent des troubles du langage, CH Henri Laborit) 5 groupes de 12 enfants au développement typique, âgés de 4, 6, 8, 11 et 14 ans 3. Enfants SLI Age 13 F 10;1 1 M 6;6 14 F 10;3 2 M 6;8 15 M 10;4 3 M 7;4 16 M 10;6 4 M 7;6 17 M 11;1 5 M 8;3 18 M 11;3 6 M 8;5 19 M 11;3 7 M 8;7 20 F 11;3 8 F 8; 21 M 11;4 9 F 9;1 22 M 12;1 10 F 9;2 23 F 12;7 11 M 9;3 24 M 12;11 12 M 10;1 25 F 13;1 25 SLI de 6 à 13 ans : 17 M + 8 F Age N 6 ans 2 7 ans 2 8 ans 4 9 ans 3 10 ans 5 11 ans 5 12 ans 3 13 ans 1 3. Enfants L2 Age Age d'acquis. Duréed'expo 1 F 6;1 < 4 ans 4;6 2 F 6;6 5;0 1;11 3 F 7;1 4;7 2;6 4 F 7;1 4;7 2;6 5 M 7;4 6;6 1;7 6 M 7;4 4;11 3;6 7 M 7;6 4;8 2;9 8 F 7; 9 F 7;8 10 M 8; 11 M 8;9 4;3 4;6 12 M 8;9 6;3 2;6 13 F 8;9 5;1 3;8 14 F 9;0 5;11 3;1 15 F 9;3 8;4 0;11 16 F 9;7 6;0 3;7 17 F 9;10 7;11 1;11 18 M 10;1 5;7 4;6 19 F 10;7 8;1 2;6 20 F 11;1 8;4 2;9 21 F 11;4 7;9 3;7 22 F 11;8 7;8 4;0 23 F 11; 24 F 11;8 8;2 3;6 25 F 12;0 8;2 3;10 26 F 12;3 10;10 1;5 27 M 12;7 9;6 3;1 28 M 13 ;1 8 ;8 4 ;0 0;11 5;5 Enfants à exclure : 1, 3, 4 (?), 7 (?), 16 (?), 20 (?), 27 (?), 28 20 – 22 L2 de 6 à 13 ans : 7 M + 15 F 2;3 0;11 0;11 Autres enfants repérés: 3 M (6, 8, 11 ans): octobre 2009 1 M (12 ans) 3. Exclusions potentielles Raison Enfant 1 Âge d’acquisition trop jeune (< 4 ans) 28 Trop vieux (13;1) 3 Suivi orthophonique (langage oral/écrit) depuis son CP. Perte auditive découverte (surdité moyenne) fin 2008 (2 oreilles appareillées) 4 Perte auditive suite à des otites répétées (diabolos posés en 2008) 16 Perte auditive (diabolos) à 4;0 ; tumeur dans un muscle de sa mâchoire (rhabdomyo sarcoma) trouvé en juin 2008 27 Perte auditive suite aux otites depuis 3;6 ; toujours un problème (opération en octobre 2008) 7 Suivi orthophonique (suspicion de dyslexie). Dyslexie familiale RepMots (T1) = -1,7 ; ProdE (T1) = -1,0 ). Score très chuté au CELF (-4.0 comme EDS) 20 Dyslexie familiale ; RepMots (T1) = -4,7 ; ProdE (T1) = -5,6 Score très chuté au CELF (-3.07) 3. Résumé enfants L2 Age N 6 ans 1 7 ans 4 N Age d'acquisition N 0;0 à 1;0 4 < 5;0 2 1;0 à 1;11 4 5;0 - 5;11 5 2; à 2;11 5 6;0 - 6;11 4 3;0 à 3;11 5 7;0 - 7;11 3 4;0 à 4;11 4 8;0 - 8:11 6 Durée d'acquis. 8 ans 4 9 ans 4 10 ans 2 11 ans 4 9;0 - 9;11 0 12 ans 2 10;0 - 10;11 2 13 ans 1 4. Résultats a. Complexité morphosyntaxique dans le langage spontané b. Complexité phonologique dans le langage spontané c. Production de pronoms clitiques d. Comparaison T1 vs T2 e. Difficulté dans les deux langues : étude de cas a. La complexité morphosyntaxique dans le langage spontané Les subordonnées les moins complexes Les subordonnées les plus complexes Les enfants L2, comme les enfants SLI, semblent éviter les phrases les plus complexes b. La complexité phonologique dans le langage spontané : longueur de mot Longueur de mot (nombre de syllabe par mot) 100,0 80,0 SLI 60,0 TD4 40,0 20,0 0,0 1-SYLL 2-SYLL 3-SYLL 4-SYLL 5-SYLL Pas de mots de plus de 4-syllabes chez les SLI, et 1 seul de 5syllabes chez les TD4 évitement ? Similarité des proportions entre SLI et TD4 b. La complexité phonologique dans le langage spontané : les erreurs 100,0 80,0 SLI 60,0 TD4 40,0 20,0 0,0 total% LOS% SUB% DIS% LOS (omission) kapRa kap_a SUB (substitution) kapRa kapja ADD (addition) KapRa kaspRa DIS (distorsion) kapRa tadbRa MET (métathèse) kapRa kRapa ASS (assimilation) kapRa kakra ASS% ADD% MET% c. Production des clitiques (PPPC) d. Comparaisons T1- T2 11 enfants SLI âgés de 7;7 à 14;2 à T2 et 13 enfants L2 âgés de 8;1 à 13;8 à T2 d. Questions (prod.) : ant vs in situ in situ Tu pousses qui ? ant Qui tu pousses ? d. Synthèse comparaison T1 vs. T2 Amélioration à T2 mais (TD-6>)L2>SLI Phonologie et morphosyntaxe vulnérables Situation L2 peut masquer troubles Signes d’attrition Absence de corrélation L1-L2 Rôle complexité syntaxique > transfert L1-L2 e. Des difficultés dans les deux langues… Etude de cas de jumelles Age : 7 ans Début de l’exposition au français : 4 ½ ans (tôt) Fratrie: frère (8;8), soeur (10;7) Epreuves standardisées anglais français Jumelle 1 Jumelle 2 Jumelle 1 Jumelle 2 -4 ET -3,06 ET -3,5 ET -1,23 ET TWIN 1 TWIN 2 DT-6 1,80 1,60 1,64 1,40 1,43 1,32 1,20 1,00 0,80 Jumelle 1 Jumelle 2 0,60 0,40 0,20 0,00 MEAN WORD LENGTH 6 ans e. Questions Attrition L1 et faible compétence en L2 ? Jumelle 1 : diagnostic surdité 09/2008 Illustre comment la situation L2 peut “cacher” des pathologies éventuelles Et la dysphasie : est-elle “cachée” par la situation L2 ? Distinction attrition / dysphasie perspective développementale ? A T2, stagnation de la L1 avec progrès dans la L2 ? 5. Et ensuite … ? 5. Et ensuite … ? Comparaison triple : Dysphasie Acquisition L2 Autisme Mise en place d’un protocole expérimental avec suivi de regard (eye-tracking) Comparaisons T1 vs T2 dans tous les domaines MERCI DE VOTRE ATTENTION ! COMPENSATION & COMPLEXITÉ : REGARDS CROISÉS SUR LE BILINGUISME ET LA DYSPHASIE Sandrine Ferré, Martin Haiden, Philippe Prévost & Laurie Tuller Equipe 1 Inserm U930 Université François-Rabelais, Tours