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| LES DÉBATS DE L’INSTITUT DE L’ENTREPRISE
SYNTHÈSE
Le syndicalisme face à la
montée du Front national
Conférence-débat du 19 mai 2015
Pascal DEBAY, secrétaire national CGT, spécialiste de l’extrême droite
Jean-Daniel LÉVY, directeur du Département Politique & Opinion chez Harris Interactive
Dominique REYNIÉ, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique et
spécialiste du populisme
Le syndicalisme face à la
montée du Front national
Conférence débat du 19 mai 2015
INTERVENANTS
Pascal Debay, secrétaire national CGT, spécialiste de
l’extrême droite
Jean-Daniel Lévy, directeur du Département Politique
& Opinion chez Harris Interactive
Dominique Reynié, directeur général de la Fondation
pour l’innovation politique et spécialiste du populisme
EXPOSÉ PRÉLIMINAIRE
Le syndicalisme constitue-t-il une barrière ou
un accélérateur au vote Front national ?
Lors des élections départementales de mars 2015, le
FN a confirmé qu’il était une force politique relativement importante – conformément à ce qui était annoncé. Jean-Daniel Lévy présente les résultats de
l’enquête Harris Interactive conduite à l’issue des
élections départementales de mars 2015, dont il ressort que 26 % des électeurs du FN se déclarent
proches d’un syndicat, contre 32 % de l’ensemble des
exprimés. En revanche, le taux de 68 % de l’ensemble
des exprimés déclarant ne se sentir proches d’aucun
syndicat passe à 74 % chez les électeurs du FN. La
proximité avec une confédération syndicale ne
constitue donc pas un accélérateur du vote en faveur
du FN, au contraire.
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En outre, le simple fait de déclarer proche ou non
d’une confédération syndicale, notamment l’une des
trois principales, n’entraîne pas un comportement
électoral identique. Ainsi, 8 % de l’ensemble des exprimés se déclarent proches de la CGT, 8 % se déclarent
proches de la CFDT et 4 % se déclarent proches de
Force ouvrière (FO). Cette hiérarchie diffère concernant les électeurs du FN, puisque 37 % d’entre eux se
déclarent proches de FO, contre 13 % proches de la
CGT et 11 % des proches de la CFDT. D’autres enquêtes témoignent que c’est parmi les Français qui
se déclarent proches de FO que s’observe la plus
forte propension à voter en faveur du FN. Il convient
de noter que depuis les dernières élections, le taux
de pénétration du FN est également élevé parmi les
sympathisants de l’UNSA (24 %).
Cette situation est-elle singulière, propre aux dernières élections départementales, ou s’inscrit-elle
dans un continuum plus ancien ? Lors des élections
européennes de 2014, près d’un quart de la population qui s’était déplacée avait voté en faveur du FN. La
répartition du comportement en fonction de la proximité ou non avec une organisation syndicale était
sensiblement la même que pour les départementales
de 2015 : 28 % des sympathisants de FO avaient voté
en faveur du FN (37 % aux dernières départementales), contre 16 % des sympathisants de la CGT (13 %
aux dernières départementales), 11 % des sympathisants de la CFDT (idem aux dernières départementales), 19 % des sympathisants de la CTFC (idem aux
dernières départementales), 17 % des sympathisants
de la CFE-CGC (18 % aux dernières départementales),
18 % des sympathisants de l’Unsa (24 % aux dernières
départementales) et 7 % des sympathisants de Sud-
Le syndicalisme face à
la montée du Front national
Solidaires (5 % aux dernières départementales). L’on
ne peut donc pas considérer que les dernières élections sont emblématiques d’un changement radical.
Ce changement apparaît moins radical encore au regard des trois dernières grandes consultations nationales qu’ont été les élections présidentielles de 2002,
2007 et 2012. Tendanciellement, les approches sont
sensiblement les mêmes qu’aux dernières élections
départementales : le fait de se déclarer proche d’un
syndicat constitue une barrière au vote FN. Ainsi, en
2007, près de 11 % des votants et 10 % des votants
se déclarant proches d’un syndicat affirmaient avoir
voté pour le FN. En 2012, ces parts étaient respectivement passées à 19 et 13 % – avec toujours un survote de la part des sympathisants de FO par rapport
à la moyenne : 26 % contre 18,5 % pour l’ensemble
des Français en 2012, et déjà 14 % contre 11 % de
l’ensemble en 2007).
Quelles sont les raisons de la progression
du FN dans l’opinion ?
Bien que la proximité à l’égard des organisations syndicales soit plus faible chez les sympathisants du FN,
ces derniers ne rejettent pas nécessairement les
mots d’ordre syndicaux. Tout se passe comme s’il existait une défiance à l’égard des institutions syndicales
de la part des votants du FN sans que leurs thématiques, leurs mots d’ordre ou leurs revendications
soient susceptibles d’être remises en cause. Et pour
cause, depuis l’arrivée de Marine Le Pen aux responsabilités en 2011, le FN ne porte plus uniquement
une thématique « sécurité/immigration ». L’une des
raisons de sa progression dans l’opinion et auprès du
salariat de manière générale provient d’ailleurs de sa
capacité à aborder de nouvelles thématiques, en matière d’emploi, d’inégalités, d’Europe, de rapport à la
Les débats de l’Institut de l’entreprise — Mai 2015
justice sociale – thématiques également portées par
les organisations syndicales.
Ainsi, 24 % des sympathisants du FN ont soutenu le
mouvement de grève à la SNCF en juin 2014, contre
22 % des Français. 73 % des sympathisants du FN
étaient favorables au mouvement contre la réforme
des retraites en septembre 2013, contre 56 % des
Français. 65 % des sympathisants du FN étaient favorables aux mobilisations syndicales « pour un autre
partage des richesses » en 2011. Pour autant, au
cours de ces mêmes mobilisations, la confiance dans
les organisations syndicales était systématiquement
moindre de la part des sympathisants du FN (25 %
contre 26 % des Français en 2014, 37 % contre 39 %
des Français en 2013). Certes, pas de manière extrêmement nette, mais d’un à deux points systématiquement. Cela traduit un climat plus général.
Concernant les propositions visant à améliorer la situation des salariés en France (investir davantage
dans la recherche, conditionner les aides accordées
aux entreprises à la création d’emploi, interdire les
licenciements dans les entreprises qui réalisent des
bénéfices, flexibiliser les contrats de travail en permettant aux employeurs d’embaucher et de licencier
plus facilement), les sympathisants du FN portent à
peu de chose près le même type de jugement que
l’ensemble des Français. D’une manière générale,
les Français ne sont pas sur des positions libérales
et attendent une protection de l’Etat. Dans ce
contexte, contrairement à ce qui s’observait au cours
des années 1970-80 et au début des années 1990,
le FN prône une intervention forte de la puissance
publique. Les sympathisants du FN sont même davantage en demande que l’ensemble des Français
quant aux propositions suivantes : donner le droit
aux comités d’entreprise de faire suspendre des
­licenciements, instaurer un nouveau droit syndical
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interprofessionnel, moduler les cotisations sociales
en fonction de la politique en matière d’emploi et de
salaire. En outre, ils sont plus nombreux que l’ensemble des Français à juger que les revendications
en termes d’amélioration des conditions de travail,
d’augmentation des salaires et d’augmentation des
impôts sur les hauts revenus sont « efficaces pour
améliorer la situation économique en France ».
Enfin, les sympathisants du FN sont également plus
en demande que l’ensemble des Français concernant
l’égalité ou une forme de justice sociale. Ainsi, si les
sympathisants du FN et les Français portent globalement le même regard sur les thématiques des retraites, des allocations familiales ou de la création
d’emplois dans l’Education nationale, 90 % des sympathisants du FN considère que la politique fiscale
envers les gens comme eux est injuste contre 74 %
des Français. De la même façon, 71 % des sympathisants du FN ont le sentiment de payer trop d’impôts
par rapport aux personnes plus aisées, contre 63 %
des Français. Ils sont en outre 73 % à prôner un durcissement des conditions d’indemnisation des chômeurs, contre 60 % des Français, et à 59 % favorables à la réduction des allocations chômage dans le
temps, contre 41 % des Français – la thématique de
l’immigration venant ici se heurter à celle du chômage.
Pascal Debay observe que la France n’est pas le seul
pays confronté à la montée de l’extrême droite ou de
la droite radicale et de points de vue conservateurs
voire réactionnaires. En témoignent les revendications portées par l’extrême droite en Hongrie ou encore l’actualité dans nombre de pays européens, y
compris ceux dans lesquels le vote en faveur de l’extrême droite était historiquement très faible, comme
l’Allemagne ou la Grande-Bretagne.
Quels outils mettre en place
pour contrer l’expansion du FN ?
La quasi totalité des organisations syndicales françaises a signé, en mars 2011, une déclaration commune affirmant clairement l’incompatibilité de la préférence nationale avec le syndicalisme. Il est
primordial de ne pas banaliser le sujet ou rester dans
le déni. La CGT a d’ailleurs mis en place plusieurs outils pour prendre cette problématique à bras-le-corps,
à commencer par un collectif confédéral en charge de
lutter contre les idées de l’extrême droite, piloté par
Pascal Debay. Ses travaux donnent lieu à la publication de dossiers thématiques au sein de la revue mensuelle Ensemble, reprenant les questions que se
posent les salariés au quotidien (« les aides sociales
ne devraient-elles pas être réservées en priorité aux
Français ? », « la gauche et la droite ne sont-elles pas
la même chose ? », « le FN ne défendrait-il pas mieux
l’intérêt des salariés ?, « le rétablissement de la sécurité en France ne passe-t-il pas par la baisse du
nombre des immigrés ? », etc.), et y apportant des
réponses chiffrées et argumentées. Un ouvrage coécrit avec un journaliste et d’autres organisations
syndicales est également sorti au mois d’avril 2014,
intitulé En finir avec les idées fausses propagées par
l’extrême droite1.
Ces outils sont également déployés sous la forme de
journées d’études en région, par exemple. Outre la lecture, il convient en effet de favoriser le débat, en faisant preuve de volontarisme. En l’occurrence, le sujet
de l’extrême droite est parfois encore tabou dans les
syndicats. Ce faisant, la CGT effectue un véritable travail d’éducation populaire.
1. Pierre-Yves Bulteau, En finir avec les idées fausses propagées
par l’extrême droite, Poche, 2014
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Le syndicalisme face à
la montée du Front national
Enfin, la CGT a monté une campagne unitaire avec
la FSU, Sud-Solidaires, l’Unef et des organisations
­lycéennes. Dans ce cadre, un grand meeting a réuni
500 militants venus de tout le pays à la Bourse du
­travail de Paris en janvier 2014. Des étapes seront
également organisées dans les communes gérées
par l’extrême droite. Une première s’est déjà tenue à
Bézier et la suivante est programmée à Hayange, en
Moselle, où le maire FN Fabien Engelmann était auparavant responsable d’un syndicat CGT à Nilvange. A
cet égard, la fédération CGT des services publics a
pris la décision dans le respect des statuts, de désaffilier le syndicat CGT de Nilvange. Pour rappel, Hayange
jouxte Florange où la fermeture de la filière chaude
d’Arcelormittal a conduit à la suppression de centaines d’emploi et favorisé la bascule du vote de la
gauche vers le FN.
Quoi qu’il en soit, si la CGT prend très au sérieux la
montée des discours et du vote extrême droite au sein
de ses syndiqués, elle part du postulat que « ce ne
sont pas tous des salauds ». Son rôle est donc de les
convaincre de modifier leur comportement électoral
et d’éviter de banaliser cette situation. Pour autant,
les associations et les partis politiques ont aussi leur
rôle à jouer. Le syndicalisme ne saura pas tout résoudre à lui seul.
Une participante précise que la CFDT mène des actions similaires à celles de la CGT, même si ce syndicat est le moins touché par la porosité avec le vote FN.
La procédure d’exclusion s’applique dès qu’un syndiqué s’inscrit sur une liste électorale FN. Par ailleurs,
cette organisation syndicale réfléchit à un nouveau
mode de développement ouvert fondé sur une économie de la qualité, in fine plus protecteur pour les
­salariés que celui que propose le FN.
Les débats de l’Institut de l’entreprise — Mai 2015
Comment éviter les injonctions paradoxales qui
font le lit du FN ?
Dominique Reynié rappelle à son tour que la poussée
du FN est déjà ancienne, pour ne pas dire enracinée,
même s’il existe aussi des primo-votants qui entrent
dans la citoyenneté nationale par le vote FN. Cette
évolution s’inscrit dans un cadre de déstructuration,
de déconsidération des appareils politiques et de rejet très puissant des « élites ». Certains électeurs du
FN se considèrent ainsi comme des hackers : ils
veulent « planter » le système. Ils savent bien que ce
n’est pas raisonnable et que cela ne les sortira pas
d’affaire, mais ils auraient aussi beaucoup à dire sur
le caractère déraisonnable de ce qu’on leur inflige en
ne répondant pas à leurs attentes et en leur demandant de recommencer le jeu électoral sans rien changer. Cela se traduit par un grand désarroi des politiques. La préconisation d’un vote obligatoire en est
d’ailleurs le signe : devant l’incapacité politique à donner des raisons de voter et de le faire pour des partis
ayant vocation à gouverner, l’on imagine des processus disciplinaires. Il semble pourtant plus prudent, au
nom de la paix sociale, d’éviter de prendre ce chemin
et de prendre le risque de l’abstention.
De la même façon, il est incohérent d’affirmer qu’il est
impossible de voter pour le FN après avoir reçu trois
fois Marine Le Pen à l’Elysée comme l’a fait François
Hollande, dont une fois pour parler de la moralisation
de la vie politique à l’occasion du rapport Jospin. Tout
comme il est contradictoire d’affirmer « vous êtes UMP,
vous n’aimez pas les socialistes mais vous allez voter
pour eux pour contrer le FN » : les bonnes intentions
produisent le résultat strictement inverse, en faisant
du FN le seul parti d’opposition et en institutionnalisant « l’UMPS ». Sans compter qu’on offre à des électeurs en colère un outil de protestation électorale.
Une bonne part de la progression du FN ou de son
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installation à un niveau élevé provient de toutes ces
contradictions, outre des données sociales, économiques, idéologiques et identitaires.
L’exemple du Doubs est très intéressant, à cet égard.
L’analyse des résultats montre très clairement que
depuis quelques années, les électeurs n’obéissent
plus à la consigne de vote républicain. Cela fait d’ailleurs peser une véritable incertitude pour 2017, avec
la combinaison de l’abstention, du laisser-faire et du
jusqu’auboutisme. Dans ce contexte, les électeurs du
FN ont une partie très facile à jouer, comme l’ont
montré les dernières élections départementales : les
candidats du FN étaient souvent tout à fait inconnus
et il leur est arrivé de faire campagne dans le mauvais
canton ou de ne rien savoir du canton dans lequel ils
étaient candidats. Cela n’a eu aucun effet sur les électeurs !
A chaque fois qu’on nationalise une campagne, on
crée une situation favorable au FN en le plaçant sur
son terrain de prédilection : les généralités politiques.
Depuis 2011, le FN a un programme « ethno-socialiste ». Pourtant, Marine Le Pen n’a rien inventé : le
modèle du chauvinisme social, qui favorise l’articulation de la fermeture nationale et de la fermeture
­sociale, est apparu dès les années 1930 et n’a eu de
cesse, depuis, de se propager en Europe.
ÉCHANGES AVEC LA SALLE
Quid de l’importance de l’abstention, tant dans
le vote que dans l’engagement syndical ?
Pascal Debay n’est pas convaincu que les abstentionnistes soient potentiellement des électeurs antiFN, pas plus que l’inverse. La plus grande prudence
est de mise concernant l’opinion des individus qui font
le choix de ne pas s’exprimer via un bulletin de vote.
Pour autant, l’investissement dans un syndicat ou
dans l’acte citoyen de voter à des élections politiques
mérite d’être travaillé.
Pour sa part, Jean-Daniel Lévy évoque une réflexion
conduite par la Fondation pour l’innovation politique
sur les ressorts de l’engagement à la suite des attentats du début de l’année. Il en ressort qu’il existe un
lien intime entre la socialisation et l’engagement – le
vote étant en général considéré comme le premier
type d’engagement dans la société française. Contrairement à d’autres pays, comme les Etats-Unis, il
n’existe pas en France de phénomène d’abstentionnisme systématique : l’abstention peut évoluer en
fonction des enjeux et des situations. Les enquêtes
montrent ainsi que 9 à 11 % des populations inscrites
sur les listes électorales sont abstentionnistes de façon quasi systématique, mais se réservent tout de
même le droit de voter à certaines élections.
En outre, de la même façon qu’il est difficile d’affirmer
que « tous les électeurs du FN sont des salauds », il est
difficile d’affirmer que « tous les abstentionnistes sont
des salauds ». En général, les abstentionnistes qui
sont interrogés déclarent émettre un message politique. Au cours des dernières élections européennes,
notamment, le message était le suivant : « nous avons
bien compris que le FN pouvait arriver en tête aux pro-
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Le syndicalisme face à
la montée du Front national
chaines élections, mais nous ne mobiliserons pas
pour autant sur ce seul registre ». Dans le rapport participation/abstention, la grille de lecture ne peut plus
uniquement être considérée comme celle du barrage
au FN : d’autres éléments sont à l’œuvre (le regard
porté à l’égard de la droite, la volonté ou non d’affirmer une forme fierté d’avoir porté François Hollande
à la présidence de la république, etc.).
Dominique Reynié observe que depuis l’effondrement du communisme, en 1991, le monde est monoidéiste. L’alternative au capitalisme n’est pas claire.
Dès lors, il n’existe même plus de réel argument en
faveur du capitalisme si ce n’est celui de sa pérennité.
Le sentiment que la démocratie a disparu est lié à ce
contexte. La protestation frontiste s’y inscrit elle aussi pleinement, de même que l’abstentionnisme : aux
dernières élections départementales, un électeur
sur deux n’est pas allé voter. Ce phénomène s’installe
dans toutes les démocraties européennes. Cette tendance, documentée par l’analyse des résultats des
élections législatives, apparaît globalement à la fin
des années 1970, lorsque des alternances gauche/
droite deviennent systématiques.
Qui plus est, en France, le système institutionnel de
l’élection du chef de l’Etat au suffrage universel direct
est le plus populiste dans sa construction : la rencontre entre un homme et un peuple est la configuration la plus favorable au FN.
Il semble que la lutte des Républicains (ex-UMP)
contre le FN se joue surtout aujourd’hui sur le terrain
économique davantage que sur le terrain identitaire : les premiers sont pour un monde ouvert,
tandis que le second prône un monde fermé.
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Dominique Reynié interprète le passage de l’appellation « UMP » à l’appellation « Les Républicains » comme
l’affichage d’un cloisonnement plus radical avec le FN.
Ce changement de nom a sans doute été dicté par le
futur proche, c’est-à-dire l’éventualité d’une confrontation avec le FN au second tour en 2017.
De la même façon, il semble pertinent de répondre à
la question identitaire par la République, c’est-à-dire
par la laïcité, l’égalité, la supériorité du droit et la
règle. C’est la seule façon d’inclure sans faire violence à quiconque.
Quelles sont les véritables divergences économiques entre le FN et la CGT ?
Pascal Debay précise que la CGT emploie l’expression « imposture sociale » à l’égard des idées du FN.
Pour citer cet exemple, le FN comme la CGT prônent
l’augmentation du Smic. Mais si la CGT est favorable
à une revalorisation de 10 % avec un plancher de
1 700 euros, le FN revendique une augmentation immédiate de 200 euros du net à payer – sans mentionner les incidences en termes de cotisations donc de
protection sociale. Il est important de partir de l’histoire et du réel.
Par ailleurs, au-delà de l’économique, la question du
vivre-ensemble est fondamentale. Cela impose de
faire connaître l’autre.
Synthèse réalisée par Florence Berthezène
pour l’Institut de l’entreprise