dossier zoom - Orchestre National de Lille

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dossier zoom - Orchestre National de Lille
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ZOOM
SAINT-SAËNS VIOLONCELLE & ORGUE
JEU 24 & VEN 25 SEPT. 20h / Lille, Auditorium du Nouveau Siècle
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Messiaen Les Offrandes Oubliées Saint-Saëns Concerto pour violoncelle n°1 Saint-Saëns Symphonie n°3 “avec orgue” Direction Jean-Claude Casadesus
Violoncelle Gautier Capuçon / Orgue Vincent Warnier
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Rédaction Ghislain Abraham intervenant pédagogique o.n.l.
Crédits photos
vitraux (détail) © Ugo Ponte-o.n.l.
Gautier Capuçon © Grégory Batardon
Saint-Saëns à l’orgue : B.N.F. D.R.
Planche tuyaux d’orgue : Que sais je ? n 272, l’orgue et sa facture. D.R.
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orchestre national de lille – Place Mendès France, Lille (licence n°2-1083849)
Association subventionnée par le Conseil régional Nord-Pas de Calais, le Ministère de la Culture et de la Communication,
la Métropole Européenne de Lille et la Ville de Lille ➊
LES OFFRANDES OUBLIÉES
Une méditation musicale en nuances colorées
Cette méditation symphonique en trois tableaux enchainés a été imaginée par le jeune Olivier
Messiaen alors âgé de 22 ans. A la fois organiste* titulaire à l’Eglise de la Trinité (Paris) et disciple
du compositeur Paul Dukas (l’auteur du célébrissime Apprenti Sorcier), Messiaen retranscrit dans
cette partition ses visions colorées : « des rouges, des ors, des bleus, comme un lointain vitrail ». Cette
œuvre inspirée par la foi catholique très forte de son auteur repose sur l’idée de « l’oubli de l’Homme
devant le sacrifice du Christ ». Messiaen indique au début de chacun des tableaux le caractère qui doit
s’en dégager et aide ainsi les interprètes à mieux entrer dans son univers.
1- La Croix : « très lent, douloureux, profondément triste ». Les cordes* énoncent une mélodie
plaintive et douce, colorée, ponctuée d’accords lumineux joués par les instruments à vent*.
2- Le Péché : « vif, féroce, désespéré, haletant ». Rupture brutale avec le mouvement précédent : tout
l’orchestre se déchaîne dans un mouvement puissant rythmé par les timbales. Mouvement très court,
arrêt brutal.
3- L’Eucharistie : « lent, avec une grande pitié et un grand amour ». Retour à la méditation avec
une belle mélodie lente qui débute aux instruments graves de l’orchestre et passe ensuite aux violons
avec sourdine*. La grande douceur qui se dégage de ce mouvement appelle à une introspection
apaisée.
Pour interpréter ces mélodies tantôt douces et subtiles, tantôt âpres et dramatiques, l’effectif orchestral
est important avec plus de 80 musiciens. Cette œuvre méditative profonde va au-delà de toute
conviction religieuse. Elle touche l’auditeur par la sonorité suave et enveloppante de l’orchestration
de Messiaen et par ses mélodies imprévisibles.
! UNE ÉCOUTE SUR YOUTUBE https://www.youtube.com/watch?v=UPsfNMTHxXs ! EN BREF
Titre Les Offrandes oubliées, méditation symphonique Compositeur Olivier Messiaen (1908-1992), français Date de création 19 février 1931, Théâtre des Champs Elysées, Paris Genre poème symphonique Durée 11’ ➋
CAMILLE SAINT-SAËNS
La star de l’orgue !
Saint-Saëns commence sa carrière musicale comme pianiste dès
l’âge de 11 ans ! Mais plus que le piano, c’est l’orgue qui le
fascine. D’abord nommé à l’âge de 18 ans organiste* de l’église
Saint-Merri (Paris, 4e), il devient peu après organiste titulaire à
l’Eglise de la Madeleine (Paris, 8e). Il restera à ce poste pendant
20 ans. Ses improvisations* extraordinaires à l’orgue lui
vaudront une grande célébrité dans toute l’Europe et susciteront
beaucoup d’admiration de la part de ses confrères compositeurs,
notamment de Berlioz et de Liszt. Ce dernier le déclara
« Meilleur organiste du monde », tant Saint-Saëns maîtrisait parfaitement toutes les qualités si
particulières de cet instrument complexe. Il composera une vingtaine d’œuvres pour son instrument de
prédilection dont Trois Préludes et fugues, 3 Fantaisies, Trois Rapsodies sur des cantiques bretons, un
poème musical intitulé Cyprès et Lauriers (pour célébrer la Victoire alliée de 1918) ainsi que de
nombreuses pièces à caractère religieux. Il est le premier à donner à l’orgue un rôle important dans une
grande œuvre symphonique (Symphonie n°3).
LE CONCERTO POUR VIOLONCELLE N°1
Modèle d’équilibre, de clarté et de maîtrise technique, ce
concerto est l’un des plus appréciés par les
violoncellistes. Saint-Saëns y exploite toute la tessiture
du violoncelle et en particulier la profondeur du registre
grave et médium. Le mouvement central est basé sur un
Menuet*, léger et caractéristique de l’élégance « à la
française » si chère à son auteur.
C’est le violoncelliste Gautier Capuçon qui interprétera
ce concerto plein de charme et de raffinement aux côtés
de l’o.n.l. dirigé par Jean-Claude Casadesus.
! EN BREF
Titre Concerto pour violoncelle n°1, op.33
Compositeur Camille Saint-Saëns (1835-1921), français
Date de création 19 janvier 1873, Paris
Genre concerto (en 3 mouvements)
Durée 18’
➌
LA SYMPHONIE N°3 DITE “AVEC ORGUE”
Le chef d’œuvre symphonique de Saint-Saëns
« J’ai donné là tout ce que je pouvais donner. » Voilà ainsi résumé par son créateur le niveau atteint
par cette œuvre. Perfection et équilibre de la forme et de l’orchestration sont ici les maîtres-mots. Elle
connaît un grand succès auprès du public et elle est particulièrement populaire en Angleterre. Il est
vrai qu’à l’origine cette symphonie fut commandée à Saint-Saëns par la Société Philharmonique de
Londres. En tant qu’organiste, il rêvait depuis longtemps d’une grande œuvre symphonique avec
orgue. C’était là une excellente occasion de concrétiser ce rêve d’autant que sur un plan purement
logistique, on trouve outre-Manche un orgue dans presque toutes les salles de concert. Ici, l’orgue,
sans être véritablement soliste* donne une couleur particulière à l’orchestre : il en renforce la
puissance dramatique et spirituelle. Cette œuvre est dédiée à la mémoire de Franz Liszt (grand ami de
Saint-Saëns); un hommage en forme de citation puisque le thème du Finale joué magistralement en
accords plaqués par l’orgue n’est autre qu’une reprise d’une pièce pour orgue que Franz Liszt
composa vers 1862 et intitulée l’Ave Maria D’Arcadelt.
! EN BREF
Titre Symphonie n°3, op.78 dite « avec orgue »
Compositeur Camille Saint-Saëns (1835-1921), français
Date de création 19 mai 1886, Londres
Genre symphonie (en 4 mouvements regroupés par 2)
Durée 40’
➌
L’ORGUE
La puissance majestueuse du vent
Même s’il lui ressemble un peu avec son clavier de touches noires et blanches, l’orgue est très
différent du piano. Alors que le piano est un instrument « à cordes frappées », l’orgue, lui, est un
« instrument à vent » : c’est l’air soufflé dans les différents tuyaux qui produit le son. Contrairement
au piano qui produit des sons plutôt courts qui ont une résonnance limitée, sur un orgue, le son peut
être continu. Il dure aussi longtemps qu’on appuie sur les touches du clavier.
Les petits tuyaux courts produisent des sons aigus, les grands tuyaux produisent des sons graves. Selon
le résultat sonore souhaité, les tuyaux sont de formes et de matières différentes (en métal ou en bois).
A la base de chaque tuyau, il y a soit :
une anche* qui vibre au passage de l’air (comme
dans une cornemuse) : on obtient alors des sons
« nasillards » de hautbois, de cromornes* ou de
trompettes.
une ouverture dite « à bouche » ou « en biseau »
(comme dans une flûte ) : on obtient alors des sons
« flûtés » , clairs et légers. Sur les côtés du clavier,
on trouve des tirettes correspondant chacune à un jeu différent. Par exemple, lorsqu’on tire le jeu
hautbois, l’air de la soufflerie est envoyé dans le circuit hautbois. Si on tire plusieurs jeux, l’air est
envoyé dans plusieurs circuits en même temps. On peut ainsi combiner les sons entre eux pour obtenir
les sonorités puissantes et riches du Grand Orgue.
De nos jours c’est une soufflerie qui envoie de l’air dans les tuyaux mais avant l’invention des
machines, l’assistant de l’organiste, le souffleur, activait un énorme soufflet. C’était du sport !
Pour jouer une musique à plusieurs voix, l’organiste dispose de plusieurs claviers et aussi d’un
pédalier permettant de jouer également des mélodies avec les pieds.
Au cours de l’histoire, l’orgue a bien évolué. Pour jouer la musique de Saint-Saëns, il faut un Grand
Orgue Romantique capable de rivaliser avec le grand orchestre symphonique. Cet instrument dont le
modèle est mis au point par le facteur d’orgues Cavaillé-Coll au 19ème Siècle est muni de nombreux
jeux différents (certains de ses jeux sont très puissants, voire tonitruants !) mais aussi de pédales
d’expression qui permettent au musicien de contrôler finement le volume sonore.
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PETIT DICTIONNAIRE MUSICAL
(retrouvez ici tous les mots signalés*)
Anche : accessoire indispensable à certains instruments à vent, composé d’une ou deux lamelle(s) de
roseau taillé de manière très fine et qui entre en vibration (et donc produit un son) au passage de l’air
envoyé dans l’instrument. Dans le cas de l’orgue, les anches sont en métal très fin.
Cordes (ou instrument à cordes) : cette appellation regroupe les instruments de la famille des cordes
frottées de l’orchestre symphonique : violons, altos, violoncelles, contrebasses. On dit ‘frottées’ car
le son de ces instruments est produit par l’archet dont la mèche (faite de nombreux crins de chevaux
placés côte à côte) en frotte les cordes.
Cromorne : instrument à vent en forme de tuyau recourbé très utilisé à la Renaissance. L’anche de cet
instrument est enfermée dans une capsule et n’entre pas en contact avec la bouche du musicien. Le
tuyau est percé de trous que les doigts du musicien bouchent ou débouchent selon les notes à jouer.
Improvisation : moment musical qui n’est pas écrit dans lequel le musicien invente ce qu’il joue
selon son inspiration. Même si elles donnent une impression de grande liberté, les improvisations sont
cadrées et codifiées. Elles répondent à des structures bien précises.
Menuet : danse de cour d’origine française très en vogue au 18ème Siècle et caractérisée par son
rythme léger à 3 temps, avec appui sur le premier temps.
Organiste : musicien(ne) qui joue de l’orgue.
Soliste : instrument ou musicien dont la partie musicale ressort de la masse orchestrale. Par exemple
dans un concerto pour violon, le violoniste principal est appelé ‘soliste’ et c’est lui qui a le rôle
principal.
Sourdine : accessoire que l’on pose sur l’instrument dans le but d’assourdir le son, de le rendre moins
puissant.
Vents (ou instruments à vent) : catégorie d’instruments de musique caractérisée par le fait que le son
est produit par le passage de l’air (le vent) dans l’instrument.