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AUTOMNE 2016 – Vol. 40, numéro 2 République démocratique du Congo Canada Brésil Le début d’une vie missionnaire au Canada Gabriel Etshekape, r.s.v. Depuis mon arrivée au Canada l’automne dernier, j’ai donc jugé bon de consacrer cette première sortie médiatique pour me faire connaître par vous avant de poursuivre, dans d’autres publications à venir, la présentation de mon expérience de vie missionnaire au Canada. Répondant au nom de frère Gabriel Etshekape, je suis originaire de la République démocratique du Congo, ce grand et beau pays de 2 345 000 km2 peuplé par plus de 60 millions d’habitants, situé au centre de l’Afrique. C’est précisément à Isiro, ville du nord-est du pays, que je suis né et où j’ai fait une grande partie de mes études. La ville d’Isiro est une destination bien connue dans le pays à cause du martyre de la bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite, cette jeune religieuse de 26 ans, membre de la congrégation des sœurs de la Sainte-Famille de Kisangani, qui a versé son sang pour témoigner de sa foi et de sa fidélité en Jésus Christ lors de la sanglante rébellion que le pays a connue en 1964. C’est cette ville d’Isiro qui a été choisie par les religieux de Saint-Vincent de Paul pour implanter leurs premières communautés et leurs premières œuvres en 1985, une fois en mission en République démocratique du Congo, alors Zaïre à l’époque. Ce fut l’occasion pour moi, tout jeune finissant des études de graduant en pédagogie, de faire les premiers contacts avec les religieux de Saint-Vincent de Paul et de goûter à l’ambiance et à la joie des œuvres qu’ils animaient à l’intention des jeunes et des personnes démunies. Il n’a pas fallu grand-chose pour que je sois attiré par l’éclat et la beauté de ces œuvres caritatives. Cela fut alors le début d’un long cheminement vocationnel qui fera de moi, quelques années plus tard, un frère religieux de Saint-Vincent de Paul, à la suite de Clément Myonnet et de Maurice Maignen, deux premiers frères de notre congrégation. Après les nombreuses années de service rendu comme religieux de Saint-Vincent de Paul dans mon pays, me voici à présent au début d’une mission au Canada, en réponse à la parole de l’Évangile qui nous appelle comme disciples de Jésus à aller dans toutes les nations proclamer la bonne nouvelle à tout le peuple (Marc 16 :15). Pour remplir ma mission, les autorités ont choisi de m’affecter dans la communauté de Longueuil, où je partage la vie communautaire et apostolique avec six autres confrères religieux de Saint-Vincent de Paul, qui m’ont accueilli avec joie et ont accepté de m’accompagner pour mon intégration dans ce nouveau milieu de vie. Comme la plupart d’entre eux, je suis appelé à exercer mon ministère dans le diocèse de Saint-Jean-Longueuil où mon intégration se déroule déjà très bien avec ma participation à différentes activités pastorales du diocèse. Sous la protection maternelle de la vierge Marie, c’est donc parti pour quelques années d’une riche expérience missionnaire en terre canadienne. ÉDITORIAL DE ROGER BOULET, r.s.v. Nous voici à un deuxième numéro aminci de « Terres d’Espérance ». La Congrégation des Religieux de Saint-Vincent de Paul vieillit comme la population canadienne d’ailleurs. C’est pourquoi notre revue a pris une nouvelle allure, une allure grand-père. Pour survivre, la congrégation a dû s’agrandir outre frontière. C’est ainsi qu’en 1958, le Père René Dumas a fondé la province du Brésil. Et le père Pierre Lévesque fondait celle du Zaïre (RDC) en 1985. Grâce à ces deux extensions, les vocations se sont multipliées. Plusieurs religieux pères et frères ont jailli et continuent à s’ajouter au Brésil et en République démocratique du Congo. C’est pourquoi je vous parlais d’une province canadienne grand-père, ce qui n’est pas péjoratif mais plutôt très noble. Plusieurs changements se sont effectués aussi chez nous depuis un an. La Maison provinciale a gagné de nouveaux locaux récemment sur la rue Marie-de-l’Incarnation. Notre infirmerie est déménagée au Domaine Bordeaux sur le chemin Saint-Louis. Et notre frère Évêque Mgr Maurice Couture demeure maintenant à la résidence Cardinal-Vachon. De plus, nos religieux du 2555 Chemin Ste-Foy ont été relogés en différentes résidences de Québec. Et malgré tout ce branle-bas, la province a survécu. Bravo à tous ceux qui ont vécu ces déménagements. Félicitations à tous ces religieux affectés par ces changements. Dans cette édition de « Terres d’Espérance », on vous présente quelques nouveaux religieux du Congo : les frères Gabriel et Jean-Claude. Le Brésil compte deux jubilaires : les pères Tito et José Carlos. Quelle bénédiction ! Aussi le Père Leclerc nous raconte ses 49 ans passés au Brésil. N O U V E LL E S D ' A F R I Q U E Le dimanche 4 septembre, après une année au noviciat international, quatre novices ont fait leur première profession en présence du supérieur général, le Père Bertin Sanon. Il s’agit du frère Lucien Mbambu (Congo), du frère Evrad Diallo (Afrique de l’Ouest), du frère Benjamin Boluka (Congo) et du frère Simplice Kamazina (Afrique de l’Ouest). La célébration a eu lieu à la chapelle de l’Immaculée-Conception du Patronage Saint-Joseph à Saint-Etienne. Frère Evrad – Frère Benjamin – Frère Simplice – Frère Lucien TERRES D’ESPÉRANCE L’ÉQUIPE Revue publiée par : Jean-Claude Arseneault, r.s.v., Roger Boulet, r.s.v., Jacques Thibault, r.s.v., Rodrique Morin, r.s.v., Raymond Bédard, r.s.v., Pierre Grenier LES CHARITÉS R.S.V. 2555, chemin Sainte-Foy Québec (Québec) G1V 1T8 Téléphone : 418 653-2179 2 Alphatek Conception et mise en page Félicitations aux nouveaux profès. Allez visiter le site chaque semaine pour des nouvelles de l’Afrique, du Congo, du Brésil, … www.relsv.qc.ca ÉCRIVEZ-NOUS [email protected] [email protected] Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016 Terres d’espérance — Les Religieux de Saint-Vincent de Paul Rencontre avec Padre Cleto Roger Boulet, r.s.v. Missionnaire au Brésil Le père Clet Leclerc, qui œuvre depuis 49 ans au Brésil, a été un pionnier de la pastorale des RSV au Nord Est. Arrivé au Brésil en 1967, au milieu de la dictature militaire, il a fait ses premiers pas au Sud Clet Leclerc et du Brésil, c’est-à-dire à Marilia Roger Boulet, et Presidente Prudente. Après ces r.s.v quelques années de ministère, il revint au Québec pour une année de recyclage à l’Institut de pastorale des Dominicains de Montréal. Puis il continua son recyclage au Nord Est. C’est là qu’il découvrit les CEB (Communauté ecclésiale de Base) qu’il a approfondis en parcourant le littoral à partir de la ville de Vitoria (Spiritu Santo) jusqu’en Amazone. « Ne vous procurez ni or ni argent, ni monnaie de cuivre à mettre dans vos ceintures, ni sac pour la route, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. L’ouvrier, en effet, mérite sa nourriture. Dans chaque ville ou village où vous entrerez, informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir, et restez là jusqu’à votre départ. » Mt, 10, 9. C’est ainsi qu’il parcourut ces Communautés CEB en demeurant en différentes paroisses. Par la suite, il reçut de nombreuses offres de diocèses pour développer la pastorale ouvrière. Malgré ces nombreuses offres, il opta pour la ville de Joao Pessoa avec le support de don Jose Maria de Peres, évêque du diocèse, un lieu favorable pour la congrégation des Religieux de Saint-Vincent de Paul, qui pourrait y développer la pastorale des ouvriers, des pauvres et des enfants de la rue. Bientôt, il se joignit à « Santo Dias », une association de travailleurs avec qui il collabore encore de nos jours. ouvrière de Natal, autre ville du littoral. Alors que le padre Fortier installe le noviciat à Natal, il doit déménager à Sao Gonçalo. Malheureusement, padre Fortier est impliqué dans un accident d’auto mortel à Sao Paulo. Et Cleto dut s’adapter à la situation en devenant administrateur de la paroisse Sao Gonçalo avec ses 30 chapelles rurales pour quelques années. De retour à Joao Pessoa, il continua son œuvre en pastorale ouvrière. Au cours des 49 ans passés au Nord Est, padre Cleto exerça son ministère soit à Joao Pessoa, soit à Recife, soit à Sao Gonçalo. C’est avec tristesse qu’on a dû fermer les œuvres de Fortaleza et Recife et la paroisse de Sao Gonçalo fut remise au diocèse. Padre Cleto a constaté que l’Église du Brésil s’est relevée de la dictature plus forte. Les CEB, les mouvements charismatiques, le néo catéchuménat en sont des effets. Comme disait le pape François : « les évangélisateurs ont ainsi l’odeur des brebis et celles-ci écoutent leur voix ». L’élection de Lula en 2004 développa une politique favorable aux ouvriers et aux pauvres. Plus de 30 millions de pauvres ont pu ainsi sortir de la misère et de la pauvreté. Mais padre Cleto me disait qu’avec le départ de Lula, la corruption des politiciens est revenue aussi forte qu’avant à tous les niveaux (municipal, provincial et fédéral). Une plaie qui nuit au développement du pays. En septembre, padre Cleto retournera à Joao Pessoa, sa ville d’adoption. Merci Cleto de ta générosité lors de cet interview. Ceci n’est qu’un résumé de sa conversation sur son séjour au Brésil. Bon retour et bonne santé. C’est là aussi que l’on forma de nombreuses vocations sacerdotales et religieuses. Quelque 7 prêtres et plusieurs frères ont connu les RSV. Padre Michel Proteau et frère Paul-Aimé Hamel furent nommés au Nord Est en 1984 pour l’expansion de la congrégation. En 1986, padre Cleto déménagea à la maison Les Religieux de Saint-Vincent de Paul — Terres d’espérance 3 De la grande visite Roger Boulet, r.s.v. Il y a quelques semaines, nous avons eu la visite du frère Jean-Claude Mbula, de la République démocratique du Congo. Il a accompagné le frère Michel Lavoie lors de son retour définitif au Canada en mai dernier. Comme le frère Michel était malade, le frère Jean-Claude, médecin, l’a accompagné par mesure de précaution. Il est entré chez les religieux de St-Vincent de Paul en septembre 1996. Originaire de l’État du Congo central, il a fait ses premiers vœux en septembre 1998 à Kimbondo. Bientôt, il se rendra à N’Jilli pour quelques années d’expérience apostolique. N’Jilli est situé en plein centre de la ville de Kinshasa et comprend 5 religieux qui dirigent Jean-Claude Mbula, une école et un centre de services r.s.v hospitaliers. En 2002, sous l’instance du père Pierre Lévesque, alors provincial, il commence ses études en services hospitaliers à l’Université de Kinshasa. Il obtient son certificat de médecin généraliste (avec numéro d’ordre) en 2010. Ce titre lui permet de soigner et faire certaines interventions mineures comme accouchement, soigner un AVC, c’est-à-dire diminuer les séquelles des membres affectés et paralysés. Il fait aussitôt sa demande d’entrée à l’hôpital pour pratiquer la médecine, ce qu’il attend toujours car les demandes sont nombreuses, dit-il. Le frère Jean-Claude monte alors son dispensaire (Centre St-Vincent de Paul) à N’Jilli pour soigner les quelques personnes environnantes en urgence. Évidemment, comme il s’agit d’un quartier pauvre, son travail est bénévole. Par exemple, une fiche de consultation coûte 5 US $. Et comme il est religieux, les patients veulent tous ses services gratuitement. Deux infirmières et une kinésithérapeute sont aussi disponibles à son dispensaire. Occasionnellement un médecin vient l’aider. Il travaille aussi à la clinique BDOM, une œuvre diocésaine à temps partiel. Pour compléter les services du Centre, il distribue quelques médicaments à coût modique. De plus, il peut diriger des patients vers des spécialistes orthopédistes, ophtalmologistes ou gynécologues. Quand il travaille à la clinique BDOM, il peut traiter jusqu’à 15 patients par jour. Depuis quelques années, le frère Jean-Claude aimerait compléter sa formation en pays étranger. Il connaît des médecins congolais qui, à la suite d’un séjour, ont obtenu leur droit de pratiquer en Belgique après une mise à jour de 2 ou 3 ans. Il aimerait faire un séjour au Canada en médecine sociale à l’exemple du docteur Julien dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Mais notre Collège des médecins ne reconnaît aucun de ses diplômes et exige des études complètes en médecine avant de se spécialiser en médecine sociale. Merci Jean-Claude de ta visite et bon retour au Congo. Ta visite fut très appréciée dans toutes nos œuvres du Québec. QUELQUES NOUVELLES Jubilaires au Brésil Padre Tito Marega fête ses 50 ans de prêtrise alors que padre Jose Carlos fête ses 25 ans de prêtrise. Félicitations aux jubilaires. Port de retour garanti LES CHARITÉS R.S.V. 2555, chemin Ste-Foy Québec (Québec) G1V 1T8 – Société canadienne des postes – Envoi de publication canadienne – Numéro de convention 40051831 – Imprimé à taxe réduite – Port Payé à Québec