Note d`intention du spectacle
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Note d`intention du spectacle
l'Autre Rue...(monologue pour un banc) L'Autre Rue est née d'un décompte : 3 livres à priori différents, Ripley Bogle, les Dépossédés et le Peuple d'en bas 2 auteurs séparés par quasiment un siècle et un océan. L'irlandais Robert Mcliam Wilson pour les deux premiers ouvrages et l'américain Jack London pour le dernier 1 constat révoltant : rien à changé. 1902, 1992, 2012... quelle évolution pour notre belle société de production ? Quelle évolution pour les travailleurs précaires et les démunis ? 0 ma capacité individuelle à changer la donne. Les mois ont passé, puis les mots ont débuté une ronde incessante. Jusqu'au jour où le besoin d'écrire est devenu inévitable. J'ai donc repris ma lecture et me suis mis à observer la rue, celle que j'emprunte tous les jours ; en bas de chez moi, entre deux métros, en attendant des amis à un carrefour, en étudiant tous ceux qui l'habitent avec moi. J'ai ainsi observé et mémorisé gestes, regards, attitudes et paroles. Pour ensuite les transcrire sur un plateau. Dès la première ligne, j'ai voulu écrire sur l'humanité des nomades et non leur misère. J'ai voulu me raconter leurs itinéraires, leurs aléas plutôt que cet imaginaire collectif de la pauvreté. Car je n'ai pas connu la rue, ni l'extrême pauvreté. Mais certaines années de mon parcours me laissent deviner quelques uns de ces détails. J'ai souhaité rappeler à qui veut l'entendre que dans la majorité des cas, un changement de rue ne tient à pas grand chose. « nous sommes tous des nomades en sursis, mais la plupart ont tendance à l'oublier. Et à ma vue, le temps d'une seconde, la douleur de l'éventualité provoque en vous cette gêne ordinaire . »