fiche3_4 offre de soins pour la mère et l`enfant:Mise en page 1.qxd

Transcription

fiche3_4 offre de soins pour la mère et l`enfant:Mise en page 1.qxd
L A S A N T E O B SE RV EE
3.4 L’offre de soins pour la mère et l’enfant
en
Seine-Saint-Denis
Contexte national
a réduction de la mortalité et de la morbidité au cours des premières années de la vie et la prévention d'une grande partie des
handicaps de l'enfant impliquent une sécurité maximale dans la prise en charge de la grossesse et de l'accouchement. Les taux de
mortalité maternelle, périnatale et infantile sont, en règle générale, un reflet fidèle du niveau de développement du système de santé d'un
pays.
En France, des efforts significatifs ont été accomplis dans ce domaine au cours des dernières décennies. Le dispositif actuel de soins et
de prévention pour la mère et l'enfant fait intervenir une grande variété d'acteurs : médecins et professionnels de santé libéraux,
établissements hospitaliers, services de Protection maternelle et infantile (PMI), services de santé scolaire, etc. Le suivi des grossesses
s'est beaucoup amélioré : la majorité des femmes bénéficient aujourd'hui des sept examens prénatals obligatoires réalisés par un médecin
ou une sage-femme. Ce suivi médical est complété par une préparation à la naissance au cours de séances collectives (“séances
préparatoires à l’accouchement psycho-prophylactique”), dont l’objectif est de contribuer à l’amélioration de l’état de santé des femmes
enceintes, des accouchées et des nouveau-nés (décret du 14 février 1992). Depuis 2005, un entretien individuel et/ou en couple est
systématiquement proposé à toutes les femmes au cours du 4ème mois de grossesse. Selon l’enquête nationale périnatale 2010, le suivi
de la grossesse apparaît bon, bien au-delà des recommandations. Même si la part des déclarations tardives de grossesse s’accroît
également, les consultations et les échographies sont en augmentation. L’état de santé des nouveau-nés demeure globalement satisfaisant.
De nombreuses recommandations de santé publique à l’attention des femmes enceintes paraissent bien suivies (concernant la
consommation d’alcool, de tabac, la prise d’acide folique ou le dépistage de la trisomie 21), même si les recommandations vaccinales
contre la coqueluche se diffusent très lentement [1].
La médecine de ville est fortement impliquée dans la surveillance de la grossesse, que ce soit par les médecins généralistes ou les
gynécologues. En matière de prise en charge hospitalière de l'accouchement, des mesures successives instaurées depuis une dizaine
d'années ont considérablement renforcé l'encadrement médical, imposant notamment une présence médicale permanente dans les services
pratiquant des accouchements. Les maternités ne disposant pas de bloc opératoire ont été équipées ou fermées. De même, celles qui
pratiquent un nombre insuffisant d'accouchements (moins de 300 par an) ont été amenées à fermer ou à se regrouper, mis à part des
situations d'accessibilité routière particulièrement difficiles. Des centres périnatals de proximité ont été mis en place dans les secteurs
distants d'une maternité afin d'assurer le suivi des femmes enceintes. L'organisation des soins en réseaux coordonnés, mise en place pour
améliorer la sécurité de la naissance et encadrée par le décret périnatalité du 9 octobre 1998 distingue trois niveaux parmi les maternités
afin de garantir une meilleure adéquation entre le niveau de risque de la mère et du nouveau-né et l'environnement humain et matériel
de la maternité d'accueil. Selon l’enquête nationale périnatale 2010 et par rapport à l’enquête de 2003, les réponses des établissements
témoignent d’une meilleure organisation, avec davantage de personnel et une présence renforcée des médecins spécialistes. Les sagesfemmes prennent désormais en charge 80 % des accouchements par voie basse, plus souvent dans le secteur public que privé. Toutes
les maternités appartiennent à un réseau de santé périnatal, mais 62 % organisent le suivi prénatal de façon autonome. Les établissements
différencient également davantage le suivi des femmes en consultation prénatale. La possibilité de consulter un psychologue a en outre
nettement progressé depuis 2003 et une femme sur cinq a bénéficié d’un entretien prénatal précoce du 4ème mois. La prise en charge
des femmes à la sortie de la maternité concerne cependant un public de femmes relativement restreint [2].
Le suivi des enfants est assuré par les médecins généralistes et les pédiatres. Des examens obligatoires sont pratiqués au 8ème jour puis
aux 9ème et 24ème mois. Les services de PMI placés sous la responsabilité des Conseils généraux assurent annuellement environ 350 000
consultations prénatales et 2 700 000 examens d'enfants jusqu'à 6 ans. La PMI prend en charge également le suivi des enfants à l'école
maternelle. Le suivi des enfants scolarisés est assuré par le Service de promotion de la santé en faveur des élèves qui dépend de
l'Education nationale. Outre des examens systématiques, le suivi de certaines situations médicales spécifiques et des soins d'urgence en
milieu scolaire, ce service est amené à mettre en œuvre, avec différents partenaires, des actions d'éducation pour la santé.
Repères bibliographiques et sources
1. Blondel B., Kermarrec M., La situation périnatale en France en 2010 Premiers résultats de l’enquête nationale périnatale. Etudes et résultats, Drees n°775 - Octobre 2011
2. Villain A., Les maternités en 2010 Premiers résultats de l’enquête nationale périnatale. Etudes et résultats, Drees n°776 - Octobre 2011
L’offre de soins pour la mère et l’enfant
L
Observatoire régional de santé Île-de-France - 2012
Faits marquants en Seine-Saint-Denis
> Les densités de professionnels de santé libéraux spécialisés pour la mère et l'enfant en Seine-Saint-Denis sont
particulièrement faibles.
> L’ offre de soins en PMI, dont les missions principales sont la prévention, est particulièrement développée dans le
département. En revanche elle ne compense pas le déficit en effectifs de l'offre libérale.
> L’offre hospitalière en gynécologie-obstétrique est inférieure aux taux régional et national.
n 2011, le département de Seine-Saint-Denis compte
11 maternités et dispose de 456 lits d’hospitalisation
complète en gynécologie-obstétrique. L’offre départementale se
repartit à parts égales entre le secteur privé et le secteur public.
Rapportée à la population des femmes en âge de procréer (les
femmes de 15 à 49 ans), l’offre départementale est de 1,17 lit
pour 1 000 femmes. Elle est inférieure à la moyenne régionale
(1,38 lit pour 1 000 femmes) et à la moyenne nationale (1,43 lit
pour 1 000 femmes).
Cette capacité a diminué en Seine-Saint-Denis comme en France,
depuis les dix dernières années, dans le cadre de la restructuration
de l’offre de soins en gynécologie-obstétrique qui a entrainé la
fermeture ou le regroupement de maternités sur tout le territoire.
E
Nombre de lits en gynécologie-obstétrique en 2011
pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans
0,47
0,54
0,59
0,96
0,84
0,58
Seine-Saint-Denis
Île-de-France
Secteur public
France métropolitaine
Secteur privé
L’offre de soins pour la mère et l’enfant
Sources : SAE données administratives - Ministère chargé de la santé, DREES Exploitation ORS Île-de-France
En France, les maternités sont classées selon leur niveau
d’équipement et leur aptitude à prendre en charge les cas
difficiles (cf encadré ci-dessous). En 2011, le département de
Seine-Saint-Denis compte 3 maternités de type I, 6 de type II et
2 de type III. La Seine-Saint-Denis dispose de 119 lits en
néonatalogie, dont 47 en soins intensifs aux nouveau-nés et
20 places en réanimation néonatale.
Le taux d’équipement départemental en néonatalogie s’élève à
42 lits pour 10 000 naissances . Ce taux est légèrement inférieur
aux taux régional (43,7) et national (44,7). Parmi ces lits, une
part est autorisée à administrer des soins intensifs aux nouveaunés : 16,6 lits pour 10 000 naissances domiciliées en
Seine-Saint-Denis contre 13,2 en Île-de-France et 13,8 en France
métropolitaine.
Pour la réanimation néonatale, la Seine-Saint-Denis est en
dessous de la moyenne avec 7,1 lits pour 10 000 naissances
(8,1 en Île-de-France et 7,9 en France métropolitaine).
Taux d’équipement en lits de néonatalogie en 2011
(Nombre de lits pour 10 000 naissances domiciliées)
44,7
42,0 43,7
16,6
13,2 13,8
7,1
néonatalogie
Seine-Saint-Denis
dont soins intensifs
Île-de-France
8,1
7,9
réanimation néonatale
France métropolitaine
Sources : SAE données administratives - Ministère chargé de la santé, DREES Exploitation ORS Île-de-France
Evolution du nombre de naissances domiciliées
en Seine-Saint-Denis entre 1980 et 2011
30 000
Le nombre annuel de naissances domiciliées dans le département
est progressivement passé d’environ 23 000 en 1980 à 28 362 en
2011. La progression du nombre des naissances est
particulièrement marquée à partir de 1997.
25 000
20 000
15 000
Les maternités sont classées en trois niveaux.
Type I : Etablissements ayant une autorisation d'activité en obstétrique
Type IIA : Etablissements ayant une autorisation d'activité en
obstétrique et en néonatalogie
Type IIB : Etablissements ayant une autorisation d'activité en
obstétrique et en néonatalogie dont soins intensifs
Type III : Etablissements ayant une autorisation d'activité en
obstétrique et en néonatalogie dont soins intensifs et réanimation
néonatale
10 000
5 000
0
1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004 2007 2010
Sources : SAE données administratives - Ministère chargé de la santé, DREES Exploitation ORS Île-de-France
2
La santé observée en Seine-Saint-Denis - 3.4 L’offre de soins pour la mère et l’enfant
La prise en charge médicale des futures mères et des naissances
est assurée par les médecins généralistes, par les gynécologuesobstétriciens et par les sages-femmes.
En 2012, les médecins généralistes (libéraux et salariés) sont
1 956 dans le département, les gynécologues-obstétriciens
(gynécologie médicale et gynécologie-obstétrique) sont 174 et
les sages-femmes 321.
Les densités (nombre de professionnels pour 100 000 femmes
âgées de 15 à 49 ans) pour chacun de ces professionnels sont plus
faibles en Seine-Saint-Denis qu’en Île-de-France et qu’en France
métropolitaine.
L’offre médicale pour les femmes en âge de procréer
(entre 15 et 49 ans) en 2012
Seine-Saint-Denis
Île-deFrance
France
métro.
nombre
densité*
densité*
densité*
1956
500,7
618,5
691,5
Gynécoobstétriciens**
174
44,5
69,0
53,1
Sages-femmes
321
82,2
103,0
129,7
Généralistes
*Nombre de professionnels ( libéraux et salariés) pour 100 000 femmes de 15 à
49 ans
** gynécologie médicale et gynécologie-obstétrique
Sources : D.R.E.E.S. - ARS - ADELI - FINESS - ASIP-RPPS - Exploitation ORS
Île-de-France
L’offre médicale pour assurer le suivi des enfants de moins de
15 ans en Seine-Saint-Denis est faible.
En 2012, les généralistes sont 575,1 pour 100 000 enfants de
moins de 15 ans contre 803,7 en Île-de-France et 860,3 en France
métropolitaine. Les pédiatres sont 54,4 contre 93 en Île-de-France
et 62,8 en France métropolitaine.
L’offre médicale pour les enfants en 2012
Seine-Saint-Denis
Généralistes
Pédiatres
Île-deFrance
France
métro.
nombre
densité*
densité*
densité*
1956
575,1
803,7
860,3
185
54,4
93
62,8
On observe que les centres de Protection maternelle et infantile
(PMI) sont très développés en Seine-Saint-Denis. Ils facilitent
les consultations prénatales et les suivis à domicile notamment
pour les populations les plus précarisées.
Le nombre de médecins exerçant dans les services de PMI du
département est de 163,5 “équivalent temps plein” en 2012, le
nombre de sages-femmes est de 53 ETP, celui d’infirmières de
42 ETP et le nombre de puéricultrices de 164 ETP.
Pour chacun de ces professionnels, les densités (nombre de
professionnels pour 100 000 femmes enceintes ou
100 000 naissances) sont très supérieurs à celles d’Île-de-France
et de France métropolitaine.
La densité de médecins de PMI (nombre de professionnels pour
100 000 femmes enceintes) est de 576,5 en Seine-Saint-Denis.
Elle est beaucoup plus importante que celle d’Île-de-France et de
France métropolitaine.
La densité de puéricultrices en Seine-Saint-Denis est de 578,2
contre 394,8 en Île-de-France et 422,6 en France métropolitaine.
Professionnels du soin à la mère et à l’enfant en PMI
en 2012 pour la Seine-Saint-Denis et en 2010
pour la France métropolitaine et l’Île-de-France
Seine-Saint-Denis
Île-deFrance
France
métro.
ETP*
densité
densité
densité
163,5
576,5
312,5
216,3
Sages-femmes**
53,0
186,9
88,9
93,7
Infirmières**
42,0
148,1
128,9
126,2
164,0
578,2
394,8
422,60
Médecins**
Puéricultrices***
* ETP : équivalent temps plein
** Nombre de professionnels pour 100 000 femmes enceintes
*** Nombre de professionnels pour 100 000 naissances
Sources : CG 93 année 2012, Enquête PMI Drees année 2010 pour la France
métropolitaine et l’Île-de-France avec des données manquantes pour certains
départements - Exploitation ORS Île-de-France
3
L’offre de soins pour la mère et l’enfant
*Nombre de professionnels ( libéraux et salariés) pour 100 000 enfants de moins
de 15 ans
Sources : D.R.E.E.S. - ARS - ADELI - FINESS - ASIP-RPPS - Exploitation ORS
Île-de-France
Observatoire régional de santé Île-de-France - 2012
Carte des maternités et services de néonatologie de Seine-Saint-Denis en 2010
-
#
*
Type
1
2A
2B
3
#
*
(
#
*
Naissances pour 1 000 habitants )
15 - 16,2
#
*
(
16,3 - 17,2
#
*
17,3 - 19,4
)
(
)
19,5 - 21,1
#
* #
*
#
* #
*)
(
21,2
- 23
(
Méthode de
discrétisation : seuils naturels (Jenks)
)#
*
#
*
(
)
#
*
(
-
Sources : Insee - Exploitation ORS Île-de-France
L’offre de soins pour la mère et l’enfant
Répartition des pédiatre, sages-femmes et gynécologues en 2009
Sources : FNPS Assurance Maladie - URCAM 2009
4