Des vignes d`Arnex-sur-Orbe aux plaines du Mozambique
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Des vignes d`Arnex-sur-Orbe aux plaines du Mozambique
13 SEPTEMBRE 2012 AGROPRIX VIN Gagnez un voyage à Paris Dans les caves du prince Votez pour votre projet préféré et participez à notre concours avec, à la clé, un voyage au Salon de l’agriculture. PP. 18-19 Comment vivent les vignerons installés à nos frontières? Visite du domaine viticole princier du Liechtenstein. P. 32 17 BOURSE 363 PETITES ANNONCES Immobilier, animaux, services, véhicules, loisirs, rencontres... P. 25 LOUIS-FRANÇOIS MONNIER Des vignes d’Arnex-sur-Orbe aux plaines du Mozambique Le vigneron vaudois Louis-François Monnier vient de consacrer un livre à ses douze ans passés en Afrique comme agronome. Rencontre. Une maison toujours ouverte La patience et la modestie sont deux des nombreuses qualités que son épouse Josiane reconnaît à Louis-François Monnier. Et les paysans mozambicains ne s’y sont pas trompés, eux qui lui ont donné un surnom © SÉBASTIEN FÉVAL « En Suisse, vous avez des montres. En Afrique, nous avons le temps.» Cet adage bien connu, Louis-François Monnier a pu en mesurer toute la justesse pendant douze ans. Douze années passées en compagnie de son épouse Josiane et de leurs trois enfants au Mozambique, un immense pays situé en Afrique de l’Est, au bord de l’océan Indien. Il y a été engagé comme agronome en 1963 dans le cadre d’une mission de ce qui s’appelait alors le Département missionnaire des Eglises réformées de Suisse romande (aujourd’hui DM – Echange et Mission). «Chaque envoyé était encouragé à apprendre la langue du pays, le tsonga. En agriculture, c’était indispensable si l’on voulait aider les paysans et transmettre son savoir», se souvient cet enfant d’Arnex-sur-Orbe (VD), né en 1935. Ses souvenirs ont été réunis dans un beau livre qui vient de paraître aux Editions Mon Village. «Par chance, j’avais gardé mes notes et surtout mes agendas. Ils m’ont permis de renouer le fil des souvenirs.» Louis-François Monnier et une petite houe en bois dont lui a fait cadeau une paysanne mozambicaine lors de son séjour dans ce pays. qui signifiait: «Celui qui tarde à se mettre en colère.» – «Ils sont très observateurs et fins analystes», souligne Louis-François Monnier, qui se décrit aussi comme spontané mais parfois un peu distrait. D’ailleurs un autre de ses surnoms aura été: «Toujours SI VOUS ÉTIEZ… montagne? Le Mont Suchet, horizon de mon enfance. · Une rivière? L’Inkomati, le fleuve africain qui triomphe de la sécheresse en irriguant ·lesUne champs. animal? La vache, avec ou sans cornes, pour sa curiosité et son regard paisible. · Un Un Notre maison d’Arnex-sur-Orbe, un ancien moulin. · Un lieu? livre? Presque rien sur presque tout, de Jean d’Ormesson, pour la façon dont ·l’auteur sait aller au fond des choses. Un plat du terroir? ·fruits de mon verger. Le gâteau aux pommes. Surtout quand il est préparé avec des prêt à servir ou partir en oubliant son chapeau!» Ce qu’il n’a jamais oublié par contre, c’est le respect qu’il devait à ses amis paysans, ne cherchant pas à imposer ses idées avant d’avoir écouté celles des autres. «Il s’agissait surtout d’aider les agriculteurs à mieux cultiver leurs terres pour leur permettre de vivre de leurs récoltes sans avoir recours au travail migratoire dans les mines d’or d’Afrique du Sud.» Par rapport aux autres habitants du village où ils ont vécu, les Monnier avaient la chance de disposer d’une maison construite en dur. «Et comme nous faisions part de notre gêne à ce sujet, un habitant nous a rassurés. Peu importe comment elle est construite, l’essentiel est qu’elle soit toujours ouverte.» La maison des Monnier l’aura été. «Nous avions aussi la seule voiture du vil- lage, nous a-t-il dit. Mais les gens savaient qu’ils pouvaient nous réveiller la nuit pour mener quelqu’un à l’hôpital.» De retour au pays en 1975, la famille Monnier reprend l’exploitation des vignes familiales à Arnex-sur-Orbe. «J’ai été l’un des premiers à planter les vignes en travers de la pente. C’était peut-être un peu audacieux, mais mon expérience africaine m’a libéré de tout préjugé.» Aujourd’hui, Louis-François Monnier a remis ses vignes en location. Mais il s’y rend souvent. Et devant le beau paysage de la plaine de l’Orbe, il lui arrive de rêver encore à celle du Limpopo. Pierre-Alain Cornaz £ + D’INFOS «Deux billets simple course. Des plaines mozambicaines aux Côtes-de-l’Orbe», Louis-François Monnier, Editions Mon Village, 221 pages.