Jointoiement

Transcription

Jointoiement
Arts de bâtir:
B5 - Jointoiement
Pays:
Liban
PRÉSENTATION
Emprise Géographique
Définition
Jointoiement
- Protection minimale, ponctuelle (par
opposition à une couche), visant à limiter la
pénétration d’eau dans la maçonnerie au
niveau des joints, généralement appliquée à
la truelle.
- Liant : généralement la chaux
- Agrégats non criblés (sable, tuileau,
recoupe de pierre…)
Milieu
Au Liban, la technique de jointoiement (Takhil) est largement utilisée dans tous les milieux : urbains, ruraux, en bord de mer, en plaine et en
montagne. Sa présence est courante.
Illustrations
Vue générale:
Vue en détail :
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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B5 Liban - jointoiement
PRINCIPE CONSTRUCTIF
Matériaux
Illustrations
Liant - Nature et Disponibilité (sous quelle forme)
Au Liban, pour le mortier de jointoiement les liants utilisés sont :
-La chaux hydraulique naturelle en poudre, les ciments (blancs, gris).
- La chaux aérienne en poudre est rarement utilisée. La chaux aérienne en pâte n’est presque
plus utilisée.
Agrégat - Nature et Disponibilité (sous quelle forme)
Au Liban, pour le jointoiement, les agrégats employés sont le sable lavé et tamisé et la
poudre de Pierre.
Agrégat – Granulométrie
Au Liban, pour le jointoiement, la granulométrie des agrégats employés varie de 0-2 mm
(sables fins) à 0-6 mm (sables grossiers).
La granulométrie du sable utilisé dépend de la nature du jointoiement (fine pour les joints fins)
et du type d’appareil jointoyé (grossière pour les maçonneries à moellons)
Dosage de la couche de finition
Au Liban, pour le mortier de jointoiement, le dosage renseigné est de 3 volumes de liant pour
10 volumes d’agrégat.
Outils
Au Liban, les outils renseignés pour la mise en œuvre du mortier de jointoiement sont la
truelle et la taloche. Pour les joints fins (appareil régulier à joints vifs) la langue de chat est
utilisée.
Métiers
Métier, Nombre de personnes nécessaires
Au Liban, le travail de jointoiement ne nécessite pas plus d’un maître - ouvrier (Mokahel).
C’est en général un enduiseur (Moareq) qui exécute le travail. Il est généralement aidé par un
ouvrier du chantier pour des raisons de rapidité.
Principe constructif : vue générale, détails et
mise en oeuvre (exemples divers)
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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B5 Liban - jointoiement
P R I N C I P E C O NS T R U C T I F ( S u i t e )
DESCRIPTION DE MISE EN OEUVRE
Au Liban:
Condition de réalisation :
Les conditions de réalisation du jointoiement sont celles de l’utilisation des mortiers en général : hors gel pendant le temps d’application et la prise
du liant. Les températures élevées au Liban, l’ensoleillement et le vent rendent la protection et l’apport d’eau abondant nécessaire pour une
bonne prise du mortier.
Le support est habituellement constitué d’une maçonnerie de moellons ou de pierres appareillées à joints vifs.
Les pierres sont généralement calcaires, Ramleh (grès dunaire très poreux), rarement basaltiques avec leurs caractéristiques assez variés de
porosité et d’accroche.
Travaux préparatoires :
Un dépoussiérage et une humidification préalable du suppor t sont nécessaires avant le jointoiement.
Les détails importants :
Pour les joints larges, le maçon utilise un sable grossier dans le mortier de jointoiement et pour les appareils de pierres à joints vifs, le sable fin
est utilisé. La poudre de pierre peut être utilisée dans les deux cas cités.
Le dosage en liant varie de 200 à 320 kg de liant pour 1 m3 de sable sec. Il dépend du sable utilisé (les fins fragilisent les mortiers) et de la mise
en œuvre (accroche mécanique, largeur des joints).
Dosages renseignés : 4 à 6 volumes de chaux en poudre pour dix volumes de sable et 2,5 à 3,5 volume de chaux en pâte pour dix volumes de
sable.
La largeur du joint et sa profondeur dépendent de l’effet esthétique recherché.
Deux types de jointoiement se trouvent sur le bâti ancien agricole, rural ou pauvre :
- La mise en œuvre peut se faire par projection du mortier à la truelle, suivi du serrage du mortier sur une maçonnerie généralement de
moellons. Le joint est dit beurré car pouvant recouvrir une partie du moellon.
- Elle peut se faire par projection à la truelle, suivi d’un raclage du mortier frais pour éviter les surépaisseurs. Egalement sur une maçonnerie de
moellons. Le joint est dit « recoupé » et recouvre aussi une partie des moellons.
Le type de jointoiement retrouvé sur les constructions à appareils réguliers à joints vifs, le mortier est posé à la langue de chat directement de la
taloche ou de la taloche à joint au joint lui-même, en le serrant traditionnellement au nu du parement.
Ce type de jointoiement peut s’accompagner de colorations en masse quand un effet de contraste est recherché (mode tardive, 20ème siècle).
Il s’agit souvent de bâtiments de style éclectique dont la spécificité n’a rien à voir avec l’architecture libanaise traditionnelle ou d’anciennes
demeures patrimoniales ayant subi un décapage.
Le traitement équivalent ancien ne laisse pas les matériaux apparents dans un soucis de protection et de présentation régulière : on est dans le
domaine d’une vision d’architecture peinte par des enduits serrés (lissés à la truelle ou talochés) et re-gravés et/ou peints pour dessiner des faux
appareils.
Ce traitement se trouve sur les habitations, bâtiments nobles, religieux, militaires, en façades principales, dans le monde urbain ou rural, en plaine
et en montagne sans aucune distinction. Le traitement en faux appareils est réalisé sur la totalité du parement.
Moyens de vérification :
Après application du mortier de joint, le joint doit présenter le bon aspect visuel : planéité générale, au bon nu par rapport au parement. La texture
de la surface doit être uniforme : grenue si le joint est recoupé, lissée si le mortier est serré à la truelle.
Après prise du mortier, le joint ne doit pas être faïencé (ni trop friable).
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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B5 Liban - jointoiement
ASPECT, PATHOLOGIE
Aspect
Texture, Coloration:
Au Liban, les joints sur maçonnerie de moellons ou de pierres taillées sont généralement lisses.
L’aspect grenu peut se retrouver dans quelques cas de maçonnerie de moellons.
La couleur du joint est obtenue par la couleur du sable local, la chaux ou le ciment noir (20ème siècle).
Pathologie de vieillissement
Liée au matériau et aux conditions climatiques :
Au Liban, les pathologies de vieillissement décrites pour les jointoiements sont essentiellement dues à :
des conditions climatiques défavorables
un dosage mal calculé
une mise en œuvre imparfaite
une mauvaise préparation du support
Les effets constatés sont :
les effritements (en zone basse, souvent dus aux sels solubles véhiculés par les remontées capillaires)
le faïençage
la décalcification de surface due à la dissolution de la chaux aérienne par l’eau
le décollement du joint de son support
L’utilisation massive des divers ciments et chaux artificielles (H.L) a entraîné de nombreux décollements des joints car ces mortiers sont trop durs,
et des phénomènes d’alvéolisations sur les matériaux en périphérie du rejointoiement dus au manque de porosité de ceux-ci.
Liée à la technique :
Au Liban, aucune précision n’a été renseignée sur ce point.
Entretien :
Au Liban, l’entretien du jointoiement s’effectue par réfection partielle ou totale.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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B5 Liban - jointoiement
USAGE, EVOLUTION ET TRANSFORMATION
Usage
Types de bâtiments:
Au Liban, le jointoiement est présent sur les façades de tous les types de bâtiment et particulièrement sur les maisons d’habitation.
Les murs de clôture peuvent également être jointoyés.
Dans certaines maisons d’habitation on le retrouve uniquement au rez-de-chaussée (parfois suite à un décroûtage réalisé tardivement
sous l’influence de la mode des appareils apparents), les étages supérieurs étant enduits.
Période d’apparition de la technique / Période d’emploi de la technique – Usage contemporain ou disparu :
Au Liban, la technique du jointoiement est ancestrale.
La « mode » de décapage des enduits sur les façades anciennes qui a sévi depuis les années soixante a entraîné une augmentation de son
usage.
Actuellement elle est toujours largement utilisée, la mode des matériaux apparents étant toujours en vogue.
Raisons de la disparition ou de la modification de la technique :
Au Liban, cette technique est toujours d’usage
Evolution / Transformation
Les matériaux :
Au Liban, le mortier de ciment remplace habituellement le mortier de jointoiement traditionnel.
Des mortiers prêts à l’emploi sont également utilisés.
Les aspects techniques :
Au Liban, la mise en œuvre des mortiers à base de ciment ou prêts à l’emploi est identique à celle des mortiers traditionnels de
jointoiement.
Evaluation des matériaux et des techniques de remplacement:
Au Liban, les mortiers de jointoiement à base de ciment sont jugés inadéquats pour le bâti ancien.
Ils sont de pratique courante pour les constructions neuves.
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