Mémoire Master2 JM Motta 12 juin 2009
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Mémoire Master2 JM Motta 12 juin 2009
MASTER 2 Professionnel Education et Formation Année universitaire 2008 - 2009 U.F.R. Psychologie, Sciences de l’éducation Département des Sciences de l’éducation Université de Provence Aix - Marseille 1 En partenariat avec l’Institut de Formation des Cadres de Santé de Montpellier, section Rééducation Jean-Michel Motta Juin 2009 Formation infirmière et place du patient dans l’éducation thérapeutique Mémoire de Master 2 : sciences humaines et sociales : spécialité sciences de l’éducation. Directeur de mémoire universitaire : Franck Gatto Maître de conférences en sciences de l’éducation, H.D.R. Université de Montpellier 3 Directeur de mémoire professionnel : Thierry Lefebure Master 2 en sciences de l’éducation Infirmier, responsable des soins - Cliniques Sunny Cottage et Al Sola Amélie les Bains 2 Remerciements Mes remerciements se destinent à l’ensemble des personnes qui ont su mettre en place les conditions de réalisation d’une formation enrichissante en sciences de l’éducation, notamment : - Franck Gatto d’avoir accepté la guidance universitaire de ce mémoire, pour la qualité de cette guidance et ses encouragements soutenus durant la formation ; - Thierry Lefebure d’avoir accepté la guidance professionnelle de ce mémoire et pour son accompagnement; - Jean Ravestein, d’avoir accepté d’être membre du jury et pour la richesse de ses apports lors de la formation ; - l’ensemble des personnes intervenues au cours du Master pour leur disponibilité et la qualité des échanges proposés; - Eric Pastor, pour son accueil et son organisation du Master à l’I.F.C.S.1 - Alexandra, grand sourire du « méta-secrétariat » de l’I.F.C.S.; - Anissa & Laure; - Jacques & Jean-Luc; - les étudiants des I.F.S.I.2 rendus destinataires des questionnaires, leurs formateurs et directeurs ; - enfin un grand merci à tous les miens, à ma3 « logique du reste » : « tout ce qui me reste quand je ne fais pas de formation… » : Mon amour, mes proches. 1 Institut de Formation des Cadres de Santé. Institut de Formation en Soins Infirmiers. 3 … emprunté dans la forme à Michel Vial. 2 3 Sommaire 1. Introduction ..................................................................................................... 6 2. Parcours professionnel.................................................................................... 7 2.1 Histoire expérientielle.......................................................................................................7 2.2 Projet de formation .........................................................................................................12 2.3 Objet de la recherche ......................................................................................................13 2.4 Question de départ ..........................................................................................................15 3. Problématique pratique................................................................................ 16 3.1 Thème de l’étude : Education Thérapeutique et influences paradigmatiques ................16 3.2 Education Thérapeutique................................................................................................16 3.3 Code de la Santé Publique - Décret du 29 juillet 2004...................................................22 3.4 Loi du 4 mars 2002 et charte du patient hospitalisé .......................................................23 3.5 Formation initiale actuelle en I.F.S.I. .............................................................................24 4. Problématique théorique .............................................................................. 26 4.1 Paradigmes positiviste et phénoménologique.................................................................26 4.2 Théories de l’apprentissage ............................................................................................27 4.3 Modèles de l’évaluation..................................................................................................34 4.4 Modèles des postures......................................................................................................36 4.5 Modèles de la santé.........................................................................................................38 4.6 Matrice théorique............................................................................................................39 4.6 Matrice théorique............................................................................................................40 5. Dispositif de recherche.................................................................................. 44 5.1 Hypothèse de recherche..................................................................................................44 5.2 Méthode de recherche.....................................................................................................45 5.3 Population.......................................................................................................................45 5.4 Outil d’enquête théorisé..................................................................................................45 5.5 Lien Matrice théorique – Outil d’enquête théorisé.........................................................49 5.6 Protocole de recueil de données .....................................................................................62 5.7 Traitement des données ..................................................................................................62 4 5.8 Résultats et interprétations..............................................................................................65 5.9 Complément d’étude (1) : la conformité ......................................................................111 5.10 Complément d’étude (2) : variables interindividuelles ..............................................120 5.11 Conclusion de l’analyse..............................................................................................120 5.12 Critique du dispositif de recherche.............................................................................121 6. Recherches à venir ...................................................................................... 123 7. Conclusion.................................................................................................... 126 8. Références bibliographiques ...................................................................... 129 9. Annexes ........................................................................................................ 134 9.1 Annexe I : Etude des variables interindividuelles. .......................................................135 9.2 Annexe II : Arrêté relatif au diplôme d’Etat d’infirmier, annexes de l’arrêté : référentiels d’activités, de compétences, de formation : extraits........................................143 5 1. Introduction L’apprentissage des soins infirmiers est à l’aube d’une véritable « révolution culturelle ». La rentrée 2009 verra pour la première fois les étudiants infirmiers inscrits dans le cursus L.M.D4. La formation des formateurs mérite assurément réflexion quant au nouveau dispositif de formation et les sciences de l’éducation proposent un lien intéressant entre le métier de formateur et la nouvelle formation des étudiants infirmiers : nous entrons définitivement non pas dans « l’air du temps » mais dans « l’ère des sciences de l’éducation ». Le programme actuel de formation que certains appellent promptement « ancien programme » date de 1992 et même s’il est censé amener l’étudiant à être co-constructeur, co-auteur de sa formation, de nombreux infirmiers gardent le souvenir d’une formation où cours magistraux et contrôles étaient prédominants. L’inscription en Master 2 en sciences de l’éducation nous amène à une réflexion sur la formation infirmière telle qu’elle a pu être dispensée jusqu’alors et se propose d’étudier l’influence des paradigmes positiviste et phénoménologique sur la formation actuelle en prenant comme support l’éducation thérapeutique. Pour être conforme, elle nécessite une approche multiple, donnant au patient sa vraie place, celle de co-auteur de sa santé en accord avec la législation. L’option de l’éducation thérapeutique comme support expérimental pour visiter le cursus formatif des infirmiers permettra de repérer quelle place les futurs infirmiers donnent au patient 7 ans après la loi du 4 mars 2002. Sont-ils dans le respect de cette loi ? La formation leur donne-t-elle les moyens de l’être ? L’étude proposée ne pourra plus dorénavant être réalisée sur les mêmes bases, la formation en I.F.S.I. changeant en septembre 2009, les étudiants infirmiers ne seront plus formés comme « avant ». Il est, de plus, important de mettre en lien sciences de l’éducation et formation des soignants et de leurs « accompagnants naturels »: les formateurs. 4 Licence Master Doctorat, accords de Bologne 1999. 6 2. Parcours professionnel 2.1 Histoire expérientielle 2.1.1 Chronique d’un infirmier Après cinq années de médecine, j’ai décidé de suspendre mes études afin d’effectuer des remplacements en tant qu’infirmier faisant-fonction5. Cette interruption, initialement supposée momentanée, s’est en fait déroulée pendant plus de 3 ans où j’ai pu me découvrir professionnellement et acquérir une expérience d’infirmier dans un centre de rééducation pour personnes âgées puis un service d’urgences et de chirurgie générale. Après ce temps, un bref retour à la Faculté m’a mis devant une évidence : j’avais toujours voulu être infirmier. J’ai finalement décidé d’une orientation définitive vers la profession d’infirmier par une inscription à l’I.F.S.I. du Centre Hospitalier Régional et Universitaire de Nancy (54), bien conscient que la formation infirmière initiale me serait bénéfique. J’ai pris contact avec la direction de l’institut qui m’a autorisé à passer un examen spécial de validation des modules enseignés en 1ère année. J’ai pu alors accéder directement à la 2ème année de formation. Ces études à l’I.F.S.I. m’ont été extrêmement profitables et m’ont permis l’obtention du Diplôme d’Etat d’Infirmier en novembre 1996. J’ai ensuite quitté ma région natale pour m’installer à Montpellier, où j’ai occupé un an un poste en service de réanimation polyvalente puis j’ai travaillé 5 ans en service d’oncohématologie. J’ai eu la chance d’être recruté lors d’une création d’un service directement en lien avec celui d’onco-hématologie du C.H.U. de Montpellier. Il accueillait des patients en post-greffe de moelle hématopoïétique à leur sortie d’aplasie. Ce service, lieu de passage privilégié avant le retour à domicile, a vu se mettre au travail une formidable équipe afin d’apporter le maximum aux patients atteints de cancer sur le plan technique, éducatif et relationnel. 5 Les étudiants régulièrement inscrits à ce niveau d’études pouvaient alors exercer la fonction d’infirmier à temps partiel, sans pouvoir prétendre à une embauche. 7 Cette clinique avait pour cadres soignants d’une centaine d'employés deux infirmières nommées « à l’ancienneté » respectivement « surveillante6 » générale et surveillante générale adjointe. La gestion des remplacements étant très chronophage, une bonne partie de leur temps était réservé aux plannings. De plus, elles consacraient beaucoup d’énergie à la procédure d‘accréditation7 dans laquelle la clinique était engagée. L’organisation des soins dans les services était déléguée de manière informelle à certains infirmiers. Reconnu moteur de l’équipe dans laquelle je travaillais, j’ai pu durant ces années, être à l’initiative et à la concrétisation de certaines réalisations ayant pour but d’harmoniser les pratiques, d’organiser les soins, d’améliorer les outils avec lesquels travaillaient les infirmiers depuis des années. En accord avec le médecin, nous avons pu instituer un staff médical hebdomadaire regroupant l’ensemble de l’équipe, et des cours d’hématologie et de cancérologie ont pu être dispensés aux soignants. Ayant pu bénéficier d’une formation sur la sécurité transfusionnelle en 1999, j’ai pu réaliser en équipe la mise en place du dossier transfusionnel. Faisant partie du C.S.T.H.8 et nommé secrétaire, il m’incombait de rédiger les comptes-rendus des réunions du comité et diffuser l’information à tous les services. J’ai pu suivre une formation sur les dossiers de soins et les transmissions ciblées. Le groupe de travail s’est vu confier la mission de développer cet outil et de le transmettre à l’ensemble du personnel concerné. En matière d’encadrement, j’ai proposé à notre service de devenir terrain de stage pour les étudiants, j’ai ensuite participé à l’évaluation des mises en situations professionnelles des étudiants. Très intéressé par l’informatique, j’ai pu initier les membres de notre équipe à cet outil, par des petits stages alliant travail de groupe et personnalisation afin de permettre une mise en place facilitée du dossier patient informatisé. 6 Terme obsolète désignant encore parfois les cadres de santé. Actuelle certification. 8 Comité de Sécurité Transfusionnelle et d’Hémovigilance. 7 8 Lors du passage aux 35 heures, j’ai pu réaliser de nouvelles trames de plannings proposées à tous les infirmiers avec un questionnaire afin de répondre aux attentes de chacun. Au final, après quelques modifications, l’ensemble de l’équipe a approuvé la mise en place de ce nouveau planning soumis à la direction après validation de l’encadrement. En collaboration avec l’ensemble de l’équipe soignante, nous avons créé un livret d’accueil destiné aux patients hospitalisés dans notre service. Distribué à chaque nouveau patient, ce livret lui permettait de mieux connaître le déroulement de son séjour et de poursuivre l’éducation commencée au C.H.U. de Montpellier. 2.1.2 Chronique d’un cadre de santé en I.F.S.I. Après un parcours riche d’expériences, mon admission en 2002 à l’I.F.C.S. de Marseille (A.P.H.M.9) s’est conclue par l’obtention d’une licence « Administration Economique et Sociale » mention « Gestion des Ressources Humaines » et d’un diplôme de cadre de santé, fruit d’un travail de recherche sur le positionnement cadre intitulé : « Encadrer une équipe soignante, du collectif à l’« un-dividu ». Dans cette étude, après un travail de recherche basé sur les concepts de groupe, d’équipe, de systémique, de positionnement et de management, il était proposé qu’un cadre a la possibilité de favoriser le travail en équipe s’il s’attache à reconnaître chaque agent en tant qu’individu. Celui-ci, ainsi personnellement reconnu sera plus enclin à s’investir dans le travail en équipe. La cohésion d’une équipe est fragile et je me suis toujours attaché à ce que chacun, quelque soit son rôle, se sente investi dans ce qu’il réalise, et soit valorisé dans ses actions. Je pense que le travail en équipe ne passe pas seulement par une entraide mutuelle mais aussi par le respect des fonctions de tous les acteurs de soins. J’ai été contacté pendant ma formation par le Directeur du Centre de Rééducation et d’Insertion Professionnelle10 de Castelnau-le-Lez (34). Cet établissement accueille des adultes 9 Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille. C.R.I.P. 10 9 reconnus travailleurs handicapés par la M.D.P.H.11 et propose une quinzaine de formations dont une formation destinée aux infirmiers. L’appel de ce directeur concernait la vacance d’un poste de formateur en I.F.S.I. à mi-temps, au sortir de ma formation. Cet I.F.S.I. est le seul en France à accueillir exclusivement des adultes reconnus travailleurs handicapés. J’ai accepté ce poste en complément d’un poste d’infirmier dans mon service initial. N’ayant pas de poste de cadre vacant en service de soins, j’ai dû, pendant un an, à la fois, être infirmier en service, la tête pleine des enseignements de l’I.F.C.S., l’esprit totalement transformé par cette année de prise de recul sur ma fonction première et investir une fonction de cadre à mitemps. Avec le recul, cette année fut une des plus difficiles de ma vie professionnelle, être à la fois « nulle part et partout à la fois ». Au C.R.I.P., considéré comme remplaçant, effectuant les heures d’absence d’une formatrice sur le départ, et non reconnu infirmier dans l’équipe des soignants, ancien des « leurs » devenu cadre diplômé. De surcroît, avoir un infirmier « cadré » dans leur établissement, avait créé des rapports particulièrement « originaux » avec les deux « surveillantes » non diplômées cadres… le terrain sur cette année d’expérience fut décidément riche d’enseignements et un excellent tremplin à l’apprentissage… Le poste dans l’I.F.S.I. où j’exerçais à mi-temps me fut proposé à temps plein en 2004. J’ai pu assurer alors pleinement mes multiples fonctions. Elles se définissent par l’organisation de la formation en 3ème année d’études et de la préparation aux épreuves du Diplôme d’Etat, la gestion des stages, l’encadrement et l’évaluation des étudiants infirmiers en services de soins, l’organisation de l’enseignement et l’évaluation des modules de Soins Infirmiers. Il m’incombe également de participer à la guidance de Travaux de Fin d’Etudes, d’être membre du jury aux épreuves de sélection du concours d’entrée en I.F.S.I., au Diplôme d’Etat d’Infirmier sur les Travaux de Fin d’Etudes et les épreuves pratiques de mises en situations professionnelles. 11 Maison Départementale des Personnes Handicapées, ancienne CO.T.O.RE.P. (COmission Technique d’Orientation et de REclassement Professionnel). 10 La structure m’a permis d’effectuer diverses formations : Formation au G.E.A.S.E. : Groupe d’Entraînement à l’Analyse de Situations Educatives12, Formation à la gestion des conflits et des personnalités difficiles13, Formation à la F.O.A.D. : Formation Ouverte A Distance14. Ces fonctions de cadre en I.F.S.I. sont passionnantes, d’autant qu’elles sont destinées à des adultes d’une moyenne d’âge de 35 ans, en réinsertion professionnelle après maladie professionnelle ou accident du travail. La majeure partie de nos étudiants s’est déjà retrouvée dans une posture de patient dans un établissement de soins. Nous accompagnons vers le diplôme d’état des étudiants souvent non bacheliers, pour qui les études sont souvent de « lointains souvenirs » parfois « douloureux ». Ce diplôme étant, pour les étudiants de notre institut, intégralement évalué par des jurys extérieurs à notre structure, notre équipe peut affirmer comme pour tout I.F.S.I. sa neutralité dans l’obtention des diplômes. 12 I.F.C.S. de Montpellier Institut François Bocquet, www.performances.fr 14 C.R.I.P. – Castelnau-le-Lez (34) 13 11 2.2 Projet de formation Les étudiants infirmiers seront reconnus niveau 2 (Bac+3) à la fin de la formation débutant à la rentrée 2009. C’est une des raisons pour laquelle j’ai jugé nécessaire d’acquérir, dès à présent, de nouvelles compétences dans les domaines de la formation, l’encadrement, l’organisation et la conduite de projets par l’obtention d’une formation universitaire de niveau I, un Master 2 en Sciences de l’Education. De surcroît, il peut être légitime de demander aux formateurs de posséder un niveau universitaire supérieur à celui des apprenants, c'est-à-dire un niveau Master 2. Sur le plan pratique, toute pédagogie nécessite une remise en question : ouvrir l’apprentissage des soins infirmiers à des formes plus variées et plus adaptées aux personnes me paraît être une évidence, notamment dans le cadre du nouveau programme. Le contenu du programme de formation m’a intéressé par la remise à niveau des fondamentaux en sciences de l’éducation car il est utile de mobiliser des connaissances acquises à l’I.F.C.S., de revisiter l’étude du fonctionnement des systèmes. Le travail en méthodologie est intéressant à la fois pour consolider la pratique de guidant des « mémoires15 » des étudiants infirmiers, améliorer la méthodologie utilisée lors de la production du mémoire de cadre en 2003, faire de la recherche dans le futur, rédiger des articles, avoir une réflexion sur les méthodes d’évaluation. 15 Travaux de Fin d’Etudes. 12 2.3 Objet de la recherche La majorité des étudiants en I.F.S.I. est issue d’un cursus scolaire lycéen ou d’un cursus universitaire où dans les deux cas prédomine le paradigme positiviste : la santé fait essentiellement référence au modèle biomédical curatif d’une médecine dans la toute puissance, l’enseignement y est proposé de façon béhavioriste à l’occasion de cours magistraux et beaucoup d’évaluations sont dans le registre du contrôle, de la vérification à la norme. Or, ces étudiants deviennent en un peu plus de trois ans de formation à l’I.F.S.I. des professionnels de santé à qui l’on demande de mener des actions d’éducation à la santé en accord avec les textes régissant la profession et les droits des malades, notamment la loi du 4 mars 2002 et la charte du patient hospitalisé. Ces textes laissent une réelle place à l’autre paradigme dans lequel un infirmier peut se placer et considérer le patient, le paradigme phénoménologique accordant une place centrale au patient co-auteur de sa santé dans un modèle de santé global non positiviste, le patient y est au centre de toutes les attentions. L’apprentissage y est volontiers constructiviste, socioconstructiviste, néo socioconstructiviste et l’évaluation propose une alternative au contrôle, le questionnement. Nous devons donc en I.F.S.I. former des professionnels de santé, issus du paradigme positiviste et devant travailler en respectant son « négatif »16 phénoménologique. Ils seront amenés à travailler idéalement dans la complexité : associant à bon escient, en fonction des situations, les deux paradigmes à considérer plus dans la complémentarité que dans l’opposition. Cependant, les professionnels de santé en activité privilégient souvent le positivisme avec en enclin à utiliser l’apprentissage béhavioriste, l’évaluation contrôle, chez un patient considéré en tant qu’agent, dans un modèle bio médical curatif. En effet, certains travaux de recherche montrent que « les professionnels de santé en exercice, … privilégient de manière dominante, que ce soit dans leur discours, leurs écrits et dans leurs pratiques déclarées ou observées, un modèle de santé biomédical curatif, … et s’appuient sur un socle théorique béhavioriste et sur 16 Terme « imagé » en référence au « négatif photographique». 13 le modèle de l’évaluation contrôle, empêchant toute déstabilisation des obstacles de la part des patients, tout apprentissage de comportements plus favorables à leur santé et positionnent le patient en qualité d’agent prescrit. » (Gatto, 2007). Il en est de même dans le cadre de l’éducation thérapeutique, éducation à la santé auprès de patients atteints de pathologies chroniques, et Gatto ajoute, « les résultats de ces recherches conduites auprès de patients atteints de pathologies chroniques confirment la présence d’obstacles stables à l’apprentissage certainement créés par des causes différentes qui sont : la transmission d’un savoir « académique » et de pratiques erronées par les professionnels, par les étudiants et par les cadres, le mode d’installation plus ou moins dogmatique des savoirs et des pratiques des patients construits par l’expérience et/ou par l’enseignement, des activités de soins basées sur un socle théorique béhavioriste, un management directif et un modèle d’évaluation contrôle. » (Gatto, 2007). En corollaire, le paradigme phénoménologique a fait preuve de son intérêt et Gatto (2007) poursuit en affirmant : « les soins basés sur un modèle de santé global non positiviste, la théorie néo socioconstructiviste et le modèle de l’évaluation complexe améliorent les résultats sur le projet thérapeutique (indicateurs fonctionnels, indicateurs douloureux, indicateurs médicamenteux, santé perceptuelle) et sur le plan éducatif (construction de savoirs, de pratiques et de compétences nouvelles bénéfiques à la santé). » En tenant compte de ces recherches réalisées auprès de patients atteints de pathologies chroniques, leurs résultats amènent à réfléchir sur le positionnement des futurs infirmiers face au patient dans ce que l’on nomme l’éducation thérapeutique et à la place que propose l’infirmier au patient dans cette éducation, 7 ans après la loi du 4 mars 2002. 14 2.4 Question de départ Cette réflexion s’inscrit dans la dernière année de formation infirmière « ancienne version », la dernière année de formation infirmière hors cursus universitaire L.M.D. Nous nous proposons de travailler la question suivante : « entre le début et la fin de sa formation, l’étudiant en soins infirmiers se situe-t-il dans le même paradigme dans sa façon d’appréhender l’éducation thérapeutique d’un patient ? » Il sera intéressant de voir si le paradigme privilégié est le positivisme ou la complexité associant positivisme et phénoménologique. De façon plus précise, le travail de recherche se propose de rechercher quelles sont les orientations de l’infirmier dans la prise en charge d’un patient en matière d’apprentissage. Nous souhaitons voir s’il privilégie l’approche béhavioriste ou constructiviste, socioconstructiviste, néo socioconstructiviste, l’évaluation contrôle ou l’évaluation questionnement, dans quel modèle de santé il se positionne et place le patient, Biomédical Curatif ou Global Non Positiviste, et quelle est sa représentation de la « posture patient » : « patient-agent » ou « patient co-auteur » de sa santé. Ce travail pourra dans un deuxième temps étudier la conformité de cette éducation thérapeutique puis éventuellement mettre en évidence des différences significatives entre les étudiants selon les variables interindividuelles : l’âge de l’étudiant, le sexe, le cursus scolaire, le niveau d’études avant la formation, le passé professionnel, etc. L’essentiel de l’étude initiale se propose de mettre en évidence si une évolution apparaît au cours de la formation en « visitant » les 2 extrêmes du cursus formatif actuel et découvrir le paradigme privilégié par le futur infirmier dans son rôle éducatif. 15 3. Problématique pratique « Eduquer, ce n’est pas fabriquer des adultes selon des modèles, c’est libérer en chaque homme ce qui l’empêche d’être soi pour lui permettre de s’accomplir selon son génie singulier. » (Reboul, 1989) 3.1 Thème de l’étude : Education Thérapeutique et influences paradigmatiques Notre écrit se propose d’explorer l’éducation thérapeutique en lien avec l’environnement formatif des étudiants, environnement permettant l’émergence des infirmiers d’aujourd’hui. Nous étudierons ce que disent les lois relatives aux patients, celles régissant la profession d’infirmier et ce que propose le programme de formation actuel en I.F.S.I. 3.2 Education Thérapeutique L’éducation s’opère à tout âge et représente un vecteur d’assimilation de la maladie pour un patient. En effet, « l’éducation a pour fonction essentielle d’aider à la socialisation des personnes. Elle se poursuit toute la vie. Ses effets sont mesurables par un gain d’autonomie de l’individu dans un contexte et/ou dans une société. » (Gatto, 2008). Pour Green (1984), l’éducation à la santé est « toute combinaison de méthodes d’apprentissage destinée à faciliter l’adoption volontaire de comportements conduisant à la santé »17. L’éducation thérapeutique est une éducation qui s’adresse aux patients atteints de maladies au long cours. Sa définition la plus couramment admise est celle de l’O.M.S. Europe en 1998 qui propose : « Elle vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Elle fait partie intégrante et 17 Green, L., in Gatto, F., (2005), Enseigner la santé. 16 de façon permanente de la prise en charge du patient. Elle comprend des activités organisées, y compris un soutien psychosocial, conçues pour rendre les patients conscients et informés de leur maladie, des soins, de l’organisation et des procédures hospitalières, et des comportements liés à la santé et à la maladie. Ceci a pour but de les aider (ainsi que leurs familles) à comprendre leur maladie et leur traitement, collaborer ensemble et assumer leurs responsabilités dans leur propre prise en charge, dans le but de les aider à maintenir et améliorer leur qualité de vie. » Cette éducation permet, si elle est réalisée de façon conforme, d’améliorer l’état de santé des patients. « Les résultats montrent que les patients ayant bénéficié d’une éducation thérapeutique ont diminué significativement l’apparition des complications liées à leur pathologie. » (D’Ivernois & Gagnayre, 2004). Eduquer le patient est inséparable de la thérapeutique. C’est une véritable formation du patient au cours de laquelle doit se réaliser un transfert de compétences du soignant vers un apprenant particulier : le soigné. L’éducation fait cohabiter les deux modèles de santé, le modèle biomédical curatif omniprésent et dominant dans le monde occidental, axé sur la science, la biologie, la médecine « toute puissante » et le modèle global non positiviste centré sur le patient et son environnement. Ces modèles ont longtemps cohabité sans montrer de lien, l’éducation thérapeutique les rapproche pour un équilibre des pratiques de santé dans un système dynamique alliant le biologique, la psychosociologie et l’environnemental. Les rapports entre médecine et patient y sont à redéfinir, d’autant plus que dans la maladie chronique, les capacités du médecin à donner une norme de « bonne santé » sont dépassées, laissant au patient une certaine liberté et une nouvelle responsabilité. L’éducation thérapeutique permet responsabilisation et autonomisation car elle permet au patient de connaître sa maladie et « mieux un patient connaît sa maladie, moins il la craint, et plus il est capable de la gérer correctement ». (Assal, 1994). La réussite de l’éducation thérapeutique est soumise au fait que le soignant doit être conscient que rien n’est simple, qu’il faudra du temps au patient, que rien ne va de soi et qu’après des siècles de « dépendance », de « soumission », il peut être difficile pour le patient de devenir 17 autonome et responsable. Le soignant doit faire preuve de patience, accepter de devenir un soignant « patient », laisser du temps à qui n’entre pas facilement dans l’autonomisation. Dans tous les cas, le soignant veillera à « accepter que toutes les compétences soient acquises à des moments différents, …l’éducateur soignant doit toujours considérer le patient comme potentiellement capable d’atteindre les compétences définies. » (D’Ivernois & Gagnayre, 2004). L’éducation est une éducation mutuelle : « les soignants partagent leurs savoirs avec des profanes-soignants, mais ce partage est réciproque, les soignants ayant à entendre ce que les patients disent de leurs savoirs sur leur vie et leur maladie. » (Ibid.) « C’est probablement le milieu infirmier qui, le premier, affirma la nécessité de tenir compte dans la prise en charge du patient d’une dimension préventive et éducative.» (Ibid.) Longtemps entre les mains de l’infirmier, « engagé dans une lutte pour sa propre autonomie, contre l’hégémonie médicale » (Steel18, 1987) la corporation infirmière s’est totalement investie dans le champ d’activité de l’éducation thérapeutique. Néanmoins, l’éducation thérapeutique n’est en aucun cas l’apanage d’une seule catégorie de soignants et « ce n’est pas parce que les infirmiers ont développé leur rôle propre qu’ils sont légitimés à l’assurer entièrement. » (D’Ivernois & Gagnayre, 2004). L’éducation thérapeutique est réellement « multi professionnelle », et se retrouve actuellement de plus en plus réinvestie par les médecins et autres professionnels qui ont maintenant pleinement pris conscience de la pertinence de l’éducation thérapeutique dans l’exercice de leurs professions respectives. L’éducation thérapeutique se décline en quatre temps. Le diagnostic éducatif : 1ère rencontre surtout axée sur le fait de comprendre le patient et identifier ses besoins: ce diagnostic éducatif est réalisé à partir du retentissement de la maladie sur sa vie, son activité, son environnement familial, social, ses handicaps, son potentiel d’apprentissage… et le degré d’acceptation de la maladie. La prise en compte de la réalité du patient, sa culture, ses représentations, son attitude face à la maladie, ses projets, sont les fondements de la relation éducative. Nous devons partir de ses acquis. « Le patient 18 In D’Ivernois, J.F., Gagnayre, R., (2004), Apprendre à éduquer le patient. 18 n’est jamais vierge de connaissances par contre cela peut être des représentations des expériences mais aussi des idées fausses, des préjugés… » (Ibid.) Nous devrions toujours garder à l’esprit que « tout apprenant va développer une résistance à l’éducation, voulant affirmer ce qu’il sait devant tout nouveau discours, ce qu’il a vécu et ce qu’il est. » (Ibid.) Mieux vaut donc ne pas contrer cette résistance naturelle, mais travailler avec elle, en prenant du temps… Tout en établissant une relation de confiance, le recueil d’informations doit permettre d’apporter des réponses aux questions relatives au patient suivantes : Qu’est-ce qu’il a ? Qu’est-ce qu’il fait ? Qu’est-ce qu’il sait ? Qui est-il ? Quels sont ses projets ? Le contrat d’éducation Le deuxième temps est représenté par le contrat d’éducation issu de la définition des compétences requises. Ces compétences à atteindre pourront être des compétences communes dites « de sécurité » et d’autres compétences, personnalisées. De leurs travaux, D’Ivernois et Gagnayre (2004) ont élaboré une matrice de 8 compétences transversales à acquérir pour tout patient dans une dynamique d’éducation thérapeutique : • faire connaître ses BESOINS, ses valeurs, connaissances, projets, attentes, émotions…, informer son entourage ; • COMPRENDRE, s’expliquer : le corps, la maladie, la physiopathologie, les répercussions de la maladie, les traitements ; • REPERER, analyser, mesurer : les signes, symptômes, les résultats… ; • faire face, DECIDER : connaître les conduites à tenir devant telle ou telle situation, savoir décider dans l’urgence ; • résoudre un problème quotidien, GERER la maladie : ajuster les traitements, les repas, l’activité, aménager l’environnement ; • PRATIQUER, faire : les gestes techniques, son propre examen… ; • ADAPTER, réajuster : l’ensemble selon les changements de conditions…intégrer les nouveautés thérapeutiques … ; • utiliser les RESSOURCES du système de soins, faire valoir ses droits : savoir quand, où, qui consulter… faire valoir ses droits au travail, participer à la vie des associations de patients. 19 La stratégie pédagogique Le troisième temps est celui de la sélection des contenus, des méthodes et des techniques dans une véritable stratégie pédagogique adaptée au patient. Elle doit amener à partir d’une situation, à prendre appui sur les connaissances du patient, le soignant veillera à les compléter, les reformuler, les valider et s’assurer de leur compréhension. La synthèse pourra être effectuée par le patient lui-même. « C’est précisément lorsqu’un patient utilise ses propres mots, tels ceux liés à son milieu socioculturel, et non le langage médical qu’il montre qu’il a compris » (Assal et Lacroix, 2003). L’évaluation Le quatrième temps est celui de l’évaluation, véritable acte « thérapeutique », indissociable de l’éducation qui renseigne sur ce que le patient sait, a compris… Elle pourra être répétée à distance afin de prévenir la perte des acquis et pérenniser, consolider l’apprentissage. En synthèse, nous pourrons dire qu’une éducation thérapeutique est multi professionnelle et doit reprendre les éléments suivants : faire cohabiter les deux modèles de santé dans un paradigme complexe, être centrée sur le patient dans son environnement, laisser la place à l’autogestion, la coopération soignant-soigné, le transfert de compétences, la responsabilisation et l’autonomisation. Le soignant doit accepter dans cette éducation mutuelle, de devenir un soignant « patient » et laisser du temps. Le patient est considéré comme une ressource, et n’est jamais vierge de connaissances, potentiellement capable d’atteindre les compétences définies. L’éducation doit s’appuyer sur ses connaissances, et l’on pourra s’essayer à partir de la pratique pour aller vers la théorie. Pour être considérée de qualité, une éducation thérapeutique doit, selon la Haute Autorité de Santé: « être centrée sur le patient, avec un intérêt porté à la personne dans son ensemble, la prise de décision est partagée dans le respect des préférences, …concerner la vie quotidienne du patient, les facteurs sociaux, psychologiques et environnementaux ; …s’appuyer sur une évaluation des besoins et de l’environnement du patient (diagnostic éducatif), et être construite sur des priorités d’apprentissage perçues par le patient et le professionnel de santé ; …se construire avec le patient, et impliquer autant que possible les proches du patient ; …s’adapter au profil éducatif et culturel du patient, et respecter ses préférences, son style et rythme d’apprentissage. » (H.A.S., 2007). Les compétences relationnelles nécessaires aux professionnels de santé, infirmiers notamment, listées par cette même H.A.S. soulignent 20 l’importance pour le soignant de: « communiquer de manière empathique, recourir à l’écoute active, …, permettre au patient de prendre une place plus active au niveau des décisions qui concernent sa santé, ses soins personnels et ses apprentissages. » (Ibid.) Dans le cadre de l’éducation thérapeutique où « parfois le patient fera le choix entre ses choix de vie et ses choix de santé » (D’Ivernois & Gagnayre, 2004), l’infirmier respectera la place du patient au centre du dispositif. Nous sommes alors amenés à rechercher ce que disent les textes relatifs à la profession, aux droits des patients et à la formation infirmière. 21 3.3 Code de la Santé Publique - Décret19 du 29 juillet 2004 Le décret actuellement en vigueur ne précise pas exactement que l’infirmier est habilité à dispenser une éducation thérapeutique. La locution « éducation thérapeutique » ne fait pas explicitement partie du décret. L’éducation du patient y est déclinée dans certains articles où être infirmier sous-tend une propension aux actions de santé publique, notamment dans le champ de l’éducation à la santé. « L'exercice de la profession d'infirmier ou d'infirmière comporte … la participation à des actions de prévention, de dépistage, de formation et d'éducation à la santé… » (Article R. 4311-1). « …l'infirmier ou l'infirmière propose des actions, les organise ou y participe dans les domaines suivants : Formation, éducation, prévention et dépistage,…, Participation à des actions de santé publique… » (Article R. 4311-15). L’esprit dans lequel doit s’exercer la profession est par contre clairement défini en termes de respect de la personne dans une prise en charge globale, personnalisée et environnementale « …dans le respect des droits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle. » Article R. 4311-2. Dans la lignée de ce qui précède, le législateur a élevé le niveau d’exigence demandé aux soignants depuis la loi dite de modernisation de la santé du 4 mars 2002 qui attribue de nouveaux droits aux patients, notamment la participation aux décisions thérapeutiques qui le concerne, à partir de connaissances qui lui auront été transmises, et c’est justement tout le champ de l’éducation thérapeutique. 19 Code de santé publique, Livre III, auxiliaires médicaux, titre I, profession d'infirmier ou d'infirmière, chapitre I, exercice de la profession, section 1, actes professionnels. 22 3.4 Loi du 4 mars 2002 et charte du patient hospitalisé Cette loi donne au patient une place centrale dans tout dispositif de soins et le positionne clairement comme un individu co-auteur de sa santé. En effet, il y est stipulé que « toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé. Cette information porte sur les différentes investigations, traitements ou actions de prévention qui sont proposés, leur utilité, leur urgence, éventuelle, leurs conséquences, les risques fréquents ou graves normalement prévisibles qu’ils comportent ainsi que les autres solutions possibles et sur les conséquences en cas de refus… Cette information incombe à tout professionnel de santé dans le cadre de ses compétences. (…) Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé (…). Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être réalisé sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment.»20 Dans le même esprit, la circulaire du 2 mars 2006 relative aux droits des personnes hospitalisées comporte une charte de la personne hospitalisée. Parmi les éléments marquants on peut retenir : « le droit, pour la personne, d’accéder directement aux informations de santé la concernant, de refuser les traitements ou d’en demander l’interruption… ». L’éducation thérapeutique doit bien évidemment être en lien étroit avec la loi du 4 mars 2002 et la charte du patient hospitalisé de 2006. Sur les éléments précédents, et en lien avec loi et décret, il est intéressant de considérer quelle formation relative à l’éducation thérapeutique est actuellement dispensée dans les I.F.S.I. 20 Loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. 23 3.5 Formation initiale actuelle en I.F.S.I. Tout comme l’éducation thérapeutique met le patient au centre du dispositif, la formation infirmière actuelle met l’accent sur l’apprenant au centre de la formation, formation au développement particulièrement riche sur les apprentissages en matière d’éducation à la santé. Les principes pédagogiques et le programme des études 21 précisent : le «… développement de la créativité et de la faculté d'adaptation de l'étudiant en adéquation avec la diversité des lieux d'exercice et avec l'évolution des sciences, des techniques et de besoins de santé…» Il y est clairement proposé un « renforcement des sciences humaines dans la formation des infirmiers en vue d'améliorer la relation thérapeutique entre le soignant et le soigné… » un « accent mis sur une pédagogie active basée tant sur le questionnement que sur le contenu… » L’apprentissage y est organisé en modules transversaux sur les 3 années et en modules « verticaux », découpant le programme pour ne pas dire le patient en pathologies. Le programme souligne cependant l’intérêt certain porté aux sciences humaines. Dans le cadre des modules transversaux, «l'enseignement des sciences humaines doit être considéré comme une synthèse de notions qui imprègnent la totalité des enseignements dispensés au cours des trois années d'études.» L’application des sciences humaines à la santé et aux soins infirmiers se décline au travers de «l'approche globale de l'homme: le modèle holistique, l’animation des groupes à visée occupationnelle, éducative, socioculturelle; les techniques d'éducation de la santé en fonction des publics concernés, la relation d'aide thérapeutique, la démarche éducative (théories de l'apprentissage…)». La formation propose également des contenus en lien avec l’éducation à la santé dans ses parties modulaires par pathologies : « … éducation et information en matière d'hygiène de vie et d'hygiène alimentaire ; …information et éducation des malades asthmatiques et des malades trachéotomisés; … éducation des personnes atteintes d'épilepsie et de leur entourage;… éducation des personnes gastrectomisées et stomisées; éducation des personnes transplantées ; … » 21 Arrêté du 23.03.1992 relatif au programme des études conduisant au Diplôme d'Etat d'Infirmier et d’Infirmière modifié par l’Arrêté du 28.09.2001. 24 Étonnamment, le programme est extrêmement laconique sur l’éducation de la personne diabétique et propose d’aborder dans le module « soins infirmiers aux personnes atteintes d'affections endocriniennes » : • « Santé publique et éducation : épidémiologie; éducation en matière d'équilibre alimentaire de la personne soignée et de son entourage; aide à l'acceptation de l'image corporelle de la personne soignée. … • Pathologies: affections : … du pancréas… • Actions infirmières: évaluation de l'état nutritionnel du patient; interventions infirmières auprès de patients malnutris et sous-alimentés. » Dans les faits, les I.F.S.I. consacrent un investissement soutenu à l’éducation de la personne diabétique et « rivalisent » d’originalité dans leurs façons d’aborder ce pan incontournable de la formation. 25 4. Problématique théorique 4.1 Paradigmes positiviste et phénoménologique Les deux paradigmes peuvent être considérés en « interaction dialogique » (Morin, 1990), qui propose de «relier des thèmes antagonistes, qui semblent à la limite contradictoires… deux logiques, deux principes sont unis sans que la dualité se perde dans cette unité: d’où l’idée d’«unidualité», … ainsi l’homme est un être « unidual », à la fois totalement biologique et totalement culturel. » (Morin, 2008) dans le paradigme de la complexité. 4.1.1 Paradigme positiviste Il est proche des sciences de la nature, des sciences dites stables : mathématiques, astronomie…. et prédomine dans les sociétés occidentales. Il privilégie la relation de cause à effet et cherche à neutraliser toute subjectivité porteuse de biais, par la rationalisation, la classification, le contrôle, la certitude, les résultats statistiques, le quantitatif… La personne est considérée comme une variable, un objet au cœur de protocoles et de recommandations. Ce paradigme rassemble notamment les modèles et théories de l’apprentissage béhavioriste, l’évaluation contrôle, de la posture d’agent et du modèle de santé biomédical curatif. 4.1.2 Paradigme phénoménologique Dans ce paradigme, le pouvoir est rendu à l’humain et la suprématie à l’expérience. Les critères de ce paradigme sont l’incertitude, la subjectivité de la personne, sa prise en considération, sa singularité, le sentiment de confiance, de liberté, la responsabilité et la capacité donnée à l’individu de s’autoriser. Il rassemble entre autre les modèles et théories de l’apprentissage constructiviste, socioconstructiviste et néo socioconstructiviste, l’évaluation questionnement, la posture d’auteur (ou co-auteur) et le modèle de santé global non positiviste. 26 4.2 Théories de l’apprentissage « Ce que l’on apprend le plus solidement et ce que l’on retient le mieux, c’est ce que l’on apprend en quelque sorte par soi-même… » (Kant, 1803) Les théories se différencient par le fait qu’elles retiennent ou pas « la compréhension et le raisonnement comme mode de construction de la réponse » (Berbaum, 1984). L’apprentissage peut être notamment défini comme « un processus qui engendre, par des transferts et partages de savoirs, une certaine modification, relativement permanente, de la façon de penser, de ressentir ou d’agir de l’apprenant » (O.M.S., 1998). Pour Fabre (1994), « Former n’est pas enseigner une somme de connaissances, ni même un système de connaissances. C’est plutôt induire des changements de comportements, de méthodes, de représentations, d’attitudes ». Ces changements sont à la base même de l’apprentissage où ce qui est assimilé doit être mûri, sensé. Alors « …chacun donne un sens particulier à ce qu’il apprend. En modifiant ses représentations, le sujet élargit sa compréhension du monde. Apprendre devient alors synonyme de comprendre ». (Fournier, 1999). Donner du sens à ce que l’on apprend, c’est en donner à l’apprentissage tout entier, « se former, c’est réfléchir pour soi, pour un travail sur soi, des situations, des évènements, des idées. On peut dire que la notion de formation ne prend tout son sens que si elle désigne une action réfléchie. » (Ferry, 2003). L’apprentissage se fait avec et à travers autrui. Cet autre peut être le formateur ou un autre apprenant, dans tous les cas, autrui est omniprésent … « s’approprier, c’est accepter l’altération, accepter que l’autre me change et m’enrichisse parce qu’il me perturbe, par sa différence…» (Donnadieu, Genthon et Vial, 1998). Par contre, l’assimilation sera d’autant plus facile que le changement attendu se situe dans un domaine dans lequel l’apprenant se sent à l’aise. En effet, « si la nature ou la culture de l’élève sont compatibles avec le savoir, l’entraînement permet une appropriation plutôt facile, par compléments d’informations. Si le 27 mode de pensée de l’élève n’est pas compatible, est contradictoire avec le savoir enseigné, un obstacle résiste à l’apprentissage. » (Gatto, 2005). Bourgeois et Nizet (1997) ajoutent : « il faut qu'il y ait assimilation d'une information nouvelle par une structure d'accueil pertinente. Ceci présuppose que cette structure soit effectivement disponible en mémoire chez l'apprenant, qu'elle soit activée dans la situation d'apprentissage et que l'information présentée soit assimilable. » En corollaire, « pour apprendre, l’individu doit sortir de ses repères habituels. Il doit quitter ses habitudes. L’appropriation de savoir procède de bouleversements, de crises fécondes ou de discontinuités profondes » (Giordan, 1998). Pour que l’apprenant ressente le besoin d’apprendre et soit stimulé dans son apprentissage il est utile de créer de l’ignorance, de l’incertitude mais pas trop au risque de bloquer tout apprentissage. Le formateur doit se positionner en « metteur en scène » de ces relatives perturbations. C’est tout l’enjeu de ce que Piaget nomme « conflits cognitifs ». Souvent les apprenants ont acquis « par immersion » un savoir concernant leur problème de santé, parfois en opposition avec le savoir scientifique, et ont réalisé leurs propres expériences, acquis leur façon de penser ; or, « La cohérence d’un système de pensée, ses succès antérieurs, la force de l’habitude peuvent venir figer la pensée dans un certain cadre et l’empêcher d’imaginer que certains éléments du système pourraient être différents de ce que l’on a considéré qu’ils étaient jusque là. Cette limitation est en général implicite, on ne peut même pas l’imaginer et donc la penser » (Bachelard, 1938). Un patient n’est jamais sans bagage sur le plan des connaissances. Le soignant doit s’aider de ce savoir, de ce « vécu » patient afin de mettre en place les stratégies d’apprentissage. « Le professionnel doit connaître le savoir référent, les objets sensibles à son étude et doit évaluer le savoir préexistant, les expériences antérieures, le vécu, les motivations, les besoins, les difficultés et les facilités du sujet apprenant » (Gatto, 2005). L’apprentissage ne se résume pas à l’acquisition, « Le savoir qu’on s’est alors approprié est transformé, modifié, altéré ; il devient une part de soi… » (Donnadieu, Genthon, Vial, 1998). L’apprenant a assimilé s’il est capable de dé-contextualiser la situation problème et transposer, transférer ses connaissances à une autre situation, jamais rencontrée, et recontextualiser l’ensemble des éléments en vue d’une optimale adaptation. Nous pouvons dire 28 qu’il y a eu apprentissage si « le comportement du sujet qui a appris n’est plus dépendant de la situation d’utilisation de ses savoirs, et que les savoirs appris sont disponibles en permanence pour agir sur le monde ». (Donnadieu, Genthon et Vial, 1998). 4.2.1 Béhaviorisme Ce style d’apprentissage est surtout basé sur l’accumulation de connaissances appropriées par répétition, conditionnement permettant une autonomisation et une restitution. « Les savoirs nouveaux se juxtaposent et se superposent sans s’enchevêtrer... l’apprentissage est un processus linéaire hiérarchisé et cumulatif » (Johsua et Dupin, 1993). L’erreur n’est pas admise, c’est une faute qui est un écart entre attendu et produit. « Après une série d’essais et d’erreurs, d’entraînements, l’apprenant sélectionne la réponse comportementale qui est la plus adéquate au problème à résoudre ou qui produit une adaptation optimale à la situation. » (Donnadieu, Genthon, Vial, 1998). L’apport est magistral, frontal traditionnel, sous forme d’exposé. Le savoir savant est transmis de la théorie vers la pratique, la pratique étant une application de la théorie. Le savoir présenté n’est pas remis en cause, le savoir faire du « maître » est « montré », dans la logique du maître. L’apprenant est passif devant le détenteur du savoir, du pouvoir donc. Les savoir préexistants ne sont pas pris en compte, la personne est considérée comme vierge de connaissances, Gatto(2005) propose en lien la conception « de la tête vide et du corps vide » et exprime que l’idée est de faire passer de celui qui ignore à celui qui sait. Les émotions de l’apprenant ne sont pas évaluées. Cette approche utilise la pédagogie par objectifs, objectifs centrés sur le savoir et non sur la personne, le programme est préétabli et suivi à la lettre. « Apprendre, c’est alors diriger son action vers l’atteinte de résultats, de cibles pré construites ». (Donnadieu, Genthon et Vial, 1998). La connaissance se transmet, l’enseignant dissémine l’information, la connaissance et se doit d’émettre un message clair. L’apprenant doit écouter attentivement, retenir l’information qui devra être restituée. Cet apprenant doit suivre les consignes d’un programme préétabli, pré découpé d’un savoir, travailler personnellement, s’invertir. Tant que l’apprenant n’a pas acquis les connaissances du programme on ne passe pas à l’étape suivante. C’est la « conception des petites marches » (Gatto, 2005). Selon l’auteur, pour aider le sujet à passer d’un niveau de savoir à un autre, il suffit de lui aménager un certain nombre 29 d’étapes intermédiaires. Chacune de ces étapes comportant une difficulté supplémentaire que le sujet devra réussir à passer. Cependant, l’auteur ajoute que la transférabilité des savoirs n’est pas automatique. Les fondements de cette approche sont tirés des travaux de Pavlov, Watson et Skinner. Pavlov, avec l’idée d’un apprentissage principalement basé sur le conditionnement, « conditionnement répondant », soulignant l’importance de la mise en condition dans l’association entre le stimulus et la réponse. Watson quant à lui, ajoute l’idée de l’influence du milieu dans lequel se trouve l’individu et propose que l’individu agit en réponse à son environnement. Sa thèse du « modelage » mise sur les conditions extérieures pour modifier l’apprenant. « Le sujet pensant n’existe pas dans la psychologie de Watson, puisque ce sont les rapports entre les stimuli et les réponses qui permettent de prédire et de contrôler le comportement. » (Germain-Rutherford22) Pour Skinner, d’après Germain-Rutherford23, « un apprentissage est toujours possible, à la condition d’user du dosage adéquat de renforcement. » Ainsi le « maître » utilise pour dans sa pédagogie: punitions, « mauvaises notes », reproches, culpabilité, humiliations, « renforcements négatifs » liminaux ou non ou à l’inverse, encouragements, « bonnes notes », félicitations, récompenses, « renforcements positifs ». Berbaum (1984) ajoute dans le même ordre d’idées « toutes les manières de faire qui utilisent le renforcement, la récompense, pour obtenir l’association entre une situation et une réponse sans faire explicitement appel à une contribution raisonnée du sujet. » L’homme opte pour une attitude qui lui permet au mieux d’échapper aux risques de renforcements négatifs, et d’augmenter les chances de se voir gratifier de renforcements positifs. 22 Germain-Rutherford, A., Les différentes théories de l’apprentissage. [En ligne]. Consulté le 3/03/2009. http://spiral.univ-lyon1.fr/files_m/M152/Files/194973_2014.ppt 23 Ibid. 30 4.2.2 Constructivisme, Socioconstructivisme et Néo socioconstructivisme « L’humain apporte de l’imprévisible : la pratique est toujours plus riche que ce que l’on peut en dire » (Vial, 2001) Pour Piaget « l’apprentissage consiste en une modification de l’état des connaissances. Son modèle du développement est structuraliste. Pour lui la connaissance est une résultante du développement humain et celui-ci conditionne les apprentissages. Il postule l’existence d’une série d’organisations internes de plus en plus puissantes permettant d’intégrer des données de plus en plus complexes. » (Foulin et Mouchon, 1998). Cette pédagogie est dite pédagogie active. Dans cette approche, l’apprenant est au centre, ses savoirs pré existants sont pris en compte, l’erreur est utile, travaillée, formative. Elle permet de discuter, de réorienter, d’évoluer, de transformer. C’est un outil d’analyse des pratiques. L’apprentissage part de la pratique vers la théorie ou dans les 2 sens. Le pédagogue ne transmet pas un savoir, « si le pédagogue explique trop il empêche à l’élève d’inventer. L’adulte devrait proposer à l’élève un milieu riche et construit des situations favorables à l’émergence de conflits cognitifs qui permettent le développement » (Gatto et coll., 2007). Le formateur est centré sur l’apprenant et non sur le savoir. En France, ce n’est qu’en 1989 qu’est sortie la loi d’orientation demandant au système éducatif de se centrer sur l’apprenant (loi Jospin24). L’originalité de cette loi réside en la prise en compte par le système éducatif des savoirs préexistants de la personne sur l’objet à enseigner. L’apprentissage se fait par activités, par construction, expérimentation, expériences permettant la découverte. Le savoir peut être remis en cause. Le formé travaille seul avec l’objet, les situations sont travaillées et multiples. Les programmes sont établis selon les besoins de l’apprenant, négociés, et réajustés. « La connaissance passe d’un état d’équilibre à un autre par des phases transitoires au cours desquelles les connaissances antérieures sont 24 Loi n° 89-486 du 10 juillet 1989. 31 mises en défaut. Si ce moment de déséquilibre est surmonté, c’est qu’il y a une réorganisation des connaissances, au cours de laquelle les nouveaux acquis sont intégrés au savoir ancien » (Piaget, 1967). « La connaissance … doit être nécessairement construite et reconstruite par celui qui apprend. Elle se construit grâce au processus d’équilibration des structures cognitives, en réponse aux sollicitations et aux contraintes de l’environnement. » (Germain-Rutherford25). Le rapport aux savoirs préexistants est une des bases de cet apprentissage mais surtout le rapport entretenu entre l’apprenant et les savoirs, l’ancien et le nouveau. La connaissance est un construit de l’étudiant, le formateur en supervision propose des problèmes, accompagne, met à disposition des ressources, il ne fait pas « à la place de », n’est pas dans le « faire », ni le « faire faire » mais dans la mise en place des conditions pour que puisse se faire l’apprentissage. Dans le socioconstructivisme, Vygotski ajoute la dimension sociale au travail de Piaget et propose le développement de l’intelligence dans et par le groupe. L’apprentissage est réalisé par le groupe, pour le groupe et propose une approche interactionniste de l’apprentissage, exercé par le groupe autour de l’apprenant. En effet, ces conditions permettent de « créer un conflit sociocognitif par un échange entre plusieurs sujets avec des conceptions différentes, …plus efficace et moteur d’évolution chez le sujet, que l’approche par simple contre-exemple qui n’induit pas la nécessité d’un changement conceptuel » (Johsua et Dupin, 1993). L’apprentissage se fait en temps collectif (connaissances interpersonnelles) avec débat entre pairs, et individuel d’appropriation (connaissances intra personnelles). Le formateur est un médiateur. L’interaction entre pairs se fait lors de travaux de groupes, ateliers, groupes de parole, jeux de rôle. La gestion du groupe est basée sur l’auto régulation. Gatto (2005) dans son ouvrage « enseigner la santé » évoque quatre phases du socio constructivisme proposées par Brousseau en 1988. « La phase d’action… confrontation individuelle des formés au problème posé, la phase de formulation en groupe … de l’échange d’informations et d’explications au sein du groupe entre pairs, la phase de validation…où une personne formée tente de convaincre l’autre de la validité de sa proposition, la phase d’institutionnalisation … 25 Op. Cit. 32 où est identifié ce que l’on retient des propriétés de l’objet. Il s’agit de donner du sens aux connaissances. » Les facteurs qui influencent l’apprentissage dans cette interaction seront liés à l’équilibre dans les relations, leur force et l’ambiance du groupe. Vygotski (1934) définit la « zone proximale de développement », niveau potentiellement accessible quand l’individu est accompagné, travaille avec autrui, un formateur, ses pairs. Bruner dans le même esprit conçoit quant à lui l’apprentissage par coopération entre apprenant et formateur. Il prône l'apprentissage par la découverte ainsi que l'exploration et l'action dans le groupe. Issu du socio constructivisme, le néo socioconstructivisme y ajoute la prise en compte des émotions et de la motivation dans l’apprentissage de groupe. 33 4.3 Modèles de l’évaluation «L’évaluation est étymologiquement, une réflexion sur le rapport aux valeurs». (Bonniol & Vial 1997). « Dans la formation, l’évaluation assume deux fonctions sociales : d’une part vérifier la conformité selon un référentiel préétabli, socialiser et d’autre part promouvoir le changement, émanciper » (Vial, 2001). Pour Hadji (1990), « évaluer, c’est mettre en relation des éléments issus d’un observable (ou référé), et un référent, pour produire de l’information éclairante sur l’observable, afin de prendre des décisions». Il n’y a pas de vérité absolue en termes d’évaluation, « ne pas oublier qu’on peut s’être trompé et chercher le sens que l’autre avec qui on évalue, ou que soi, singulier, affecte à la pratique évaluée… » (Vial, 2001). Par opposition à la logique du contrôle, Vial (2001) propose la « logique du reste ». Il s’agit de « tout ce qui reste quand on ne fait pas du contrôle, ce qui a longtemps été appelé le formatif. » 4.3.1 Evaluation contrôle « Le contrôle est nécessaire puisque nous en sommes pétris, et heureusement, car sans cela, il n’y aurait pas de socialité » (Vial, 2001). L’évaluation contrôle est basée sur l’évaluation quantitative, obtenue par la mesure, le chiffre, la correction, « c’est juste ou c’est faux ». Elle utilise des grilles et des critères où « il est indispensable de savoir précisément ce qui est visé pour pouvoir en évaluer l’atteinte. » (Abernot, 1996). Ainsi dans la logique de contrôle, le critère est « une balise, une norme, un échelon, un signal » (Vial, 2001). L’erreur est une faute à corriger, qui entraine une pénalité. Elle ne s’intéresse pas à l’auto-évaluation ni aux pré-requis. Elle est centrée sur le résultat, 34 différencie, groupe en niveaux, en classes…« Le contrôle est structurant bien qu’il soit par la même desséchant, surtout s’il règne en maître » (Ibid.). L’évaluation contrôle a une fonction de bilan, de conformisation. C’est une évaluation mesure, consistant à situer sur une échelle de mesure : hiérarchiser, trier, décréter la valeur, porter un jugement dit de valeur pour sélectionner. L’évaluation porte sur un produit fini, une valeur quantifiée, une interprétation métrique de la valeur, un outil statistique, des données chiffrées, une description quantitative des comportements, une comparaison, une explication causale. « Le contrôle n’est dangereux que quand il est veut occuper toute la place de l’évaluation » (Ibid.). 4.3.2 Evaluation questionnement Dans « la logique du reste », l’évaluation est une évaluation questionnement, encourageante, non chiffrée, appréciée, qualitative, « un repère, une trace, un signe, une mise en relief » (Ibid.). L’autoévaluation est alors pleinement utilisée et l’auto-questionnement, élément de l’évaluation représente « la faculté qu’a le sujet de se poser des questions essentielles sur l’intérêt de ce qu’il fait... Autrement dit l’auto questionnement est, entre autre, le ressort de l’élaboration du projet professionnel » (Ibid.). L’erreur y est utile, non pénalisée et fait progresser. La recherche du sens est importante, la créativité bienvenue, l’écart à l’attendu est opportun et travaillé, considéré, questionné. L’évaluateur est dans l’accompagnement du changement, la recherche de sens dans une relation intersubjective, axée sur la dynamique de changement de la personne. La valeur est ici qualitative. 35 4.4 Modèles des postures 4.4.1 Posture d’agent Dans le paradigme positiviste, un patient dans une posture d’agent est un individu exécutant passif, soumis et se conformant aux prescriptions sans véritable dialogue avec le prescripteur. Il applique protocoles et procédures. Il est « essentiellement agi, …, le sujet subit, il est spectateur, usager ou pire, assujetti. Il n’a pas de pouvoir sur les règles du jeu qui déterminent son action. Il est en position de soumission et d’application » (Ardoino, 2000). Ce type de patient ne sait s’adapter, s’il rencontre un écart entre prescription et tâche, il en réfère à autrui, aux médicaux, sans réflexion. Il ne s’autorise aucune décision, aucun avis. Il se définit essentiellement par sa position de malade. (Ardoino, 2000). Toute réussite lui est reconnue, toute erreur lui est reprochée en tant que faute. Cette faute est corrigée par une personne en posture hiérarchiquement supérieure, l’acteur ou l’auteur. Il se doit de se conformer aux règles sans esprit critique. Ses attentes ne sont pas prises en compte, ses émotions non plus. La posture charnière entre agent et auteur est celle d’acteur, il est le lien entre le concepteur et l’exécutant. C’est un auteur en devenir…Il vérifie l’exécution du programme, du protocole, du produit attendu. S’il rencontre un écart avec l’attendu, il a une certaine marge de manœuvre et d’initiative, des connaissances pour adapter mais en cas d’échec, il ne sait inventer et doit s’en référer à l’auteur. 4.4.2 Posture d’auteur Dans une posture d’auteur, dans un paradigme phénoménologique, le patient est responsable, décideur autonome, il s’autorise à inventer, il peut changer la prescription, et prendre les trois postures. Il est «celui qui réussit à se situer lui-même comme étant à l’origine, à la source de son propre devenir» (Ardoino, 2000). Il est écouté par les médecins, considéré dans sa globalité avec toutes ses dimensions, physique psycho sociale et affective. Ses émotions sont prises en compte. Il se questionne, est à la recherche du sens, possède pouvoirs et savoirs. Il conçoit, créé, projet et programme, programme qu’il peut modifier à tout instant. 36 Il est réflexif, et réalise ses choix en fonction de ses savoirs, son expérience, ses projets. Il est co-décideur de son programme thérapeutique en partenariat avec les soignants, les médecins notamment, dans le respect de la loi du 4 mars 2002. 37 4.5 Modèles de la santé La littérature distingue plusieurs modèles de santé, aux deux pôles, deux modèles de santé complémentaires : le modèle biomédical curatif et le modèle global non positiviste. 4.5.1 Modèle biomédical curatif Dans le modèle biomédical curatif (Bury, 1988), inscrit dans le paradigme positiviste, la santé est évoquée comme l’absence de maladie. Celle-ci est essentiellement rapportée à une maladie d’organes et se situe au centre du modèle, la biologie, la pharmacie, les médicaments sont considérés comme capables de vaincre toutes les maladies. Ce modèle organiciste agence les maladies par spécialités : neurologie, cardiologie… et coupe la personne en déterminants de santé : les soignants savent ce qui est bon pour la personne, sans la concerter. Les professionnels de santé sont dans le contrôle, la rationalisation, il n’y a pas prise en compte du savoir préexistant de la personne sur sa santé. Les normes de bonne santé sont fixées par le corps médical et directement en lien avec les progrès techniques. Les investigations diagnostiques et thérapeutiques, les protocoles sont diversifiés et justifiés par les médecins et acolytes qui, seuls référents, détiennent le savoir, un savoir savant non remis en cause. Le malade est réduit à une machine démontable et réparable… Ce modèle s’intéresse essentiellement de l’organe à réparer. Le discours s’intéressera plus au « pancréas de la chambre 222 » qu’à la personne elle-même qui y séjourne. Seul le médecin sait à la place d’un malade qui ne peut savoir, qui n’est pas pris en considération. Le soignant a le pouvoir, le patient est passif, chosifié en objet, un « soi-nié » par le « soi-niant »26. 4.5.2 Modèle de santé global non positiviste Dans un autre paradigme, ici phénoménologique, le modèle global non positiviste considère le patient en tant qu’être, personne à la recherche d’un « état de complet bien-être physique, mental et social…»27prenant en compte toutes les dimensions de la personne. Les notions de 26 … emprunté à J. Salomé (2003) dans « Relation d'aide et formation à l'entretien. ». Presses Universitaires du Septentrion. 27 Préambule à la constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé, 1946. 38 qualité de vie, d’harmonie sont prédominantes. Le patient est au centre du dispositif, il est valorisé, sa parole est une richesse, ses savoirs préexistants considérés, utiles. Il est une ressource et il est consulté pour consentement d’une co-construction des objectifs thérapeutiques en partenariat avec l’équipe soignante. Son environnement social et culturel est pris en compte. Il est co-auteur de sa santé, participant, co-décideur, co-évaluateur, conformément à la loi du 4 mars 2002. Ce modèle responsabilise la personne. La médecine a ici ses limites, et s’interdit toute conformisation et programme préétabli. La différence n’est pas jugée mais est pour la médecine une chance. Le professionnel est dans une écoute compréhensive, dans l’acceptation de la vérité de l’autre. Le résultat en santé est dans certains cas meilleur et nécessite de prendre en compte les demandes, les projets, les croyances, les valeurs du patient. Les professionnels de santé sont ici dans l’éducation et l’accompagnement, redonnent une place au sujet en tant que co-auteur de sa santé que Gatto (2005) définit comme « un équilibre dynamique et évolutif entre l’individu son environnement. » Ces 2 modèles se complètent en un modèle de santé complexe. Il englobe tous les autres modèles : du biomédical curatif au modèle global non positiviste. Ce modèle se traduit dans la pratique par la prise en compte des savoirs préexistants, des demandes, des projets, des émotions de la personne en plus de tout le reste. Nous utilisons l’un ou l’autre de ces modèles en fonction de la situation. Cela implique une acceptation de ne pas tout maîtriser mais au contraire de laisser la place à l’inattendu et l’imprévu. 39 Modalités ou Modèles Théories Paradigme 4.6 Matrice théorique Critères Indicateurs Auteurs - La santé est l’absence de maladie - La maladie est au centre du dispositif - La biologie , pharmacie, médicaments peuvent vaincre toutes les maladies - La maladie est principalement d’origine organique biologique Biomédical Curatif Paradigme positiviste - Le médecin, la médecine, l’infirmier sont seuls référents - Toute maladie a une cause biologique et La santé Vision de la maladie, Modèles de santé - Approche curative de la maladie maladie et au patient - Investigations diagnostiques et Place de la biologie et thérapeutiques multiples - Les soins sont protocolisés - Le médecin, le soignant sait à la place du Etiologies, origines des malade maladies - Le contexte n’est pas pris en compte Place du médecin - Le patient est nié, jugé La guérison D’IVERNOIS - La santé est un bien-être bio psycho social - Le patient est au centre du dispositif, il peut Investigations - La maladie peut avoir des origines non Protocolisation somatiques GAGNAYRE GATTO GIORDAN GREEN LERICHE - Le patient est une ressource O.M.S. - La médecine a ses limites, les soignants médecin aussi Place de - Approche éducative l’environnement - Pas de programme préétabli, pas de Jugement DECCACHE DESCHAMPS proposer Respect du patient BURY DEKETELE Approche de la maladie Partenariat patient Global Non Positiviste - L’homme malade est une machine que l’on peut démonter, réparer, reconstruire. place accordée à la des traitements Paradigme phénoménologique peut être guérie conformisation - Co-construction avec le patient des objectifs thérapeutiques - L’environnement social, culturel est pris en compte - Le patient est pris en compte ses connaissances sont demandées, son consentement aussi - Valorisation des savoirs du patient, de la personne - Acceptation des différences - Non jugement 40 Modalités ou Modèles Théories Paradigme Critères Indicateurs Auteurs Le patient est un exécutant prescrit passif et soumis aux prescriptions Se conforme aux prescriptions Paradigme positiviste S’il y a un écart entre prescription et tâche, s’en réfère aux médecins aux infirmiers Agent L’erreur est une faute La réussite est reconnue Conformité aux règles Pas d’esprit critique Attentes non prises en compte, émotions non plus Statut Connaissances Pas d’adaptabilité face à l’individu patient Pas de dialogue avec le prescripteur, le soignant Modèle des postures Statut de l’erreur Règles ARDOINO Réflexivité de GATTO l’individu Prise en compte de la personne Adaptabilité Co-Auteur Paradigme phénoménologique Autonomie relations Dialogue Patient, responsable décideur autonome peut changer une prescription inventer Peut prendre les 3 postures Peut changer la prescription S’autorise Réflexivité Attentes et Emotions prises en compte Patient pris dans sa globalité physique psycho sociale et affective… 41 Modalités ou Modèles Théories Paradigme Critères Indicateurs Restitution accumulation Auteurs de connaissances empilées Appropriation par répétition permettant une automatisation, le savoir-faire du « maître » est montré Paradigme positiviste Erreur non admise c’est une faute Béhaviorisme Encouragement, ou Culpabilisation Méthodologie doit…) dans l’éducation Interactions avec De la théorie vers la pratique, la pratique est une l’environnement application de la théorie Bénéfices secondaires Présentation d’un savoir non remis en cause immédiats Savoirs préexistants non pris en compte La personne est considérée comme vierge de connaissances Type d’ « enseignement » Pédagogie par objectifs ou d’éducation Objectifs centrés sur le savoir et non sur la Lien théorico-pratique personne Programme pré-établi et suivi Place du savoir et du Constructivisme SocioC. NéoSocioC. Théories de l’apprentissage Statut de l’erreur Paradigme Phénoménologique Apport magistral frontal, traditionnel ( Il faut, on L’erreur est utile travaillée, formative patient L’erreur permet de discuter, Prise en compte de L’erreur permet de réorienter, d’évoluer, de l’existant transformer Type de « pédagogie » du TAYLOR WATSON PIAGET VYGOTSKI BRUNER GATTO GIORDAN il semble que …) Erreur : outil d’analyse des pratiques Anticipation De la pratique vers la théorie ou dans les 2 sens Adaptation Le patient est au centre du dispositif Centration du formateur sur l’apprenant et non sur le savoir qui peut être remis en cause autres Savoirs préexistants pris en compte Statut du soignant Apprentissage par activité, par construction (formateur auprès du Pédagogie active patient) SKINNER Usage du contre-exemple ( il se peut… soignant Interactions avec les PAVLOV Expérimentation, Situation travaillées multiples études de cas Expériences permettant la découverte Programme selon les besoins Négociation Interactions entre pairs, entre patients Groupes de travail Groupes de parole, ateliers Gestion par auto-régulation du groupe 42 Modalités ou Modèles Théories Paradigme Critères Indicateurs Evaluation quantitative Auteurs obtenue par la mesure, Paradigme positiviste critères biomédicaux Notation chiffrée, correction Contrôle QCM questions de cours C’est juste ou faux Utilisation de grilles Erreur : Pénalité, à corriger Pas d’évaluation des pré-requis Evaluation centrée sur le résultat Pas d’auto évaluation Modes d’évaluations ARDOINO Certification, validation BONNIOL référentiel CAMPANALE DECCACHE Erreur Questionnement Modèles de l’évaluation Paradigme phénoménologique Les émotions ne sont pas prises en compte D'IVERNOIS Autonomie Evaluation encourageante non mesurée non GATTO Sens chiffrée GAGNAYRE Interaction Appréciation, HADJI Auto-évaluation VIAL Erreur: utile Non pénalisée, fait progresser Formative Education Recherche du sens L’expérience et le vécu sont pris en compte Evaluation qualitative Accompagne le changement Feed-back Créativité bien venue L’écart est bienvenu, questionné. 43 5. Dispositif de recherche 5.1 Hypothèse de recherche L’hypothèse de recherche est en lien avec la question suivante : « la formation infirmière initiale actuelle a-t-elle une influence sur la démarche de l’infirmier dans l’accompagnement thérapeutique du patient ? » Nous prenons l’option de l’affirmative aux vues de la formation proposée en I.F.S.I. tant sur le plan clinique que théorique, sans faire de distinguo. L’hypothèse se décline en quatre hypothèses opérationnelles explorant les quatre domaines vus précédemment dans chaque paradigme : l’apprentissage, l’évaluation, les modèles de santé et les postures. Hypothèse générale : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux paradigmes, théories et modèles pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients. Hypothèse opérationnelle n°1 : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux théories de l’apprentissage pertinentes pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, passant d’un apprentissage éducatif béhavioriste à un apprentissage éducatif complexe: alliant béhaviorisme et constructivisme, socioconstructivisme et néo-socioconstructivisme en fonction des situations. Hypothèse opérationnelle n°2 : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux modèles de l’évaluation pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, passant d’une évaluation contrôle à une évaluation complexe : alliant contrôle et questionnement en fonction des situations. 44 Hypothèse opérationnelle n°3 : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux modèles de santé pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, passant du modèle biomédical curatif au modèle de santé complexe alliant modèle biomédical curatif et modèle global non positiviste en fonction des situations. Hypothèse opérationnelle n°4 : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux modèles des postures pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, le patient étant considéré d’une posture d’agent à une posture complexe : alliant posture d’agent et posture de co-auteur en fonction des situations. 5.2 Méthode de recherche Le choix de la méthode se porte sur la méthode « quasi expérimentale » : « quasi » puisque la formation est déjà mise en place et qu’il n’y a pas de groupe témoin, expérimentale car il est objet de tester une hypothèse, d’obtenir des statistiques sur un nombre important d’étudiants et de comparer 2 populations, « avant » et « après » la formation proposée en I.F.S.I.. 5.3 Population L’étude se propose de rencontrer des promotions d’étudiants infirmiers en début de 1ère année avant tout stage clinique et des promotions en fin de 3ème année de trois I.F.S.I. de la région Languedoc-Roussillon. 5.4 Outil d’enquête théorisé Les questionnaires théorisés sont distribués en début de 1ère année et en cours de 3ème année. Les étudiants de 1ère année n’ont pas encore eu l’occasion d’aborder les pathologies, le choix 45 d’un questionnaire portant sur l’éducation thérapeutique les mettra plus à l’aise si le choix est porté sur une pathologie que chacun connait, dont chacun a dû entendre parler dans sa vie. L’option choisie est l’étude d’une situation clinique d’une personne atteinte de diabète, en prenant soins de poser des questions simples, auxquelles une personne novice pourrait répondre, avec ce qu’elle est, au tout début de sa formation. Les étudiants de 3ème répondront également avec ce qu’ils sont mais également nous l’espérons avec ce qu’ils sont devenus. Le questionnaire (avec pour confort de lecture les indicateurs des variables en italiques) a été proposé de la façon suivante : Madame, Mademoiselle, Monsieur, Bonjour, Votre réponse à ce questionnaire anonyme peut permettre de mener à bien un travail de recherche en Sciences de l’Education concernant les étudiants infirmiers. Cette enquête est indépendante de votre I.F.S.I. et n’entre en aucun cas dans le cadre d’une évaluation. Je vous remercie de votre participation et du temps que vous voudrez bien accorder à ce questionnaire. Cordialement, Jean-Michel Motta. 46 Un patient de 50 ans à qui l’on vient de découvrir un diabète (maladie pancréatique révélée par un taux anormalement élevé de sucre dans le sang)28 est hospitalisé 5 jours pour apprendre à gérer sa maladie (éducation thérapeutique) puis rentrera à domicile. Toutes les questions portent sur ce patient. 1. Le 1er jour, il est préférable (cochez 2 propositions) de partir de ce qu’il sait déjà faire Constructivisme, Socioconstructivisme, Néo-Socioconstructivisme de partir de zéro considérant la personne comme vierge de connaissances Béhaviorisme qu’il aille de la théorie vers la pratique Béhaviorisme qu’il aille de la pratique vers la théorie Constructivisme, Socioconstructivisme, NéoSocioconstructivisme 2. Pour qu’il apprenne à faire un soin (par exemple se piquer le doigt pour recueillir une goutte de sang afin de mesurer son taux de sucre), il est préférable (cochez 2 propositions) de lui donner un document illustré expliquant comment Béhaviorisme d’organiser cet apprentissage avec d’autres patients afin de faire partager leurs pratiques Constructivisme, Socioconstructivisme, Néo-Socioconstructivisme de lui montrer comment faire Béhaviorisme de lui laisser réaliser des essais, des tentatives permettant de découvrir le soin Constructivisme, Socioconstructivisme, Néo-Socioconstructivisme 3. Si le patient fait des erreurs, il vaudra mieux pour progresser qu’il considère ses erreurs comme (cochez 2 propositions) graves pour sa santé Béhaviorisme à corriger Béhaviorisme utiles Constructivisme, Socioconstructivisme, Néo-Socioconstructivisme des éléments de réflexion Constructivisme, Socioconstructivisme, Néo-Socioconstructivisme 4. Au cours de la semaine, vous évaluerez l’apprentissage de la personne par (cochez 2 propositions) une verbalisation au patient de type : « c’est très bien, bien, assez bien, moyen, assez insuffisant, insuffisant …» Contrôle une grille de mesure Contrôle le sens que donne la personne à ce temps d’apprentissage Questionnement son auto-évaluation lors d’un entretien Questionnement 5. L’auto-évaluation au tout début d’une période d’apprentissage d’un soin est (cochez 2 propositions) peu utile, le patient au début ne sachant pas quoi évaluer Contrôle utile dès le premier jour Questionnement trop précoce, si le patient ne sait pas faire le soin Contrôle pertinente, afin d’obtenir l’implication du patient Questionnement 6. Finalement, l’apprentissage sera réussi si (cochez 2 propositions) la personne peut vous montrer qu’elle sait faire Contrôle la personne sait s’auto-évaluer Questionnement la personne s’autorise à être créative dans son apprentissage Questionnement les objectifs sont validés Contrôle 28 La parenthèse « (maladie pancréatique révélée par un taux anormalement élevé de sucre dans le sang) » a « logiquement » été retirée du questionnaire destiné aux étudiants de 3ème année. 47 Après cette semaine d’apprentissage, la personne rentre chez elle avec des ordonnances mentionnant : un traitement à prendre matin et soir, de se piquer le doigt 2 fois par jour pour mesurer son taux de sucre dans le sang, des bilans sanguins à réaliser tous les 3 mois, un exemple de régime à suivre. 7. Dans votre esprit, cette personne (cochez 2 propositions) est malade car diabétique Biomédical Curatif va très bien dans la mesure où elle est satisfaite de sa vie Global non Positiviste ajoutera des années à sa vie Biomédical Curatif ajoutera de la vie aux années Global non Positiviste 8. Elle peut se dire (cochez 2 propositions) : « J’ai confiance en mon médecin.» Biomédical Curatif « Les médicaments vont m’aider à vaincre mon problème.» Biomédical Curatif « Je vais me concocter un petit régime à moi.» Global non Positiviste « Je vais régler seul mon problème.» Global non Positiviste 9. La prise en charge globale (médicaments, bilans, régime…) de ce diabète devrait être construite principalement (cochez 2 propositions) en vue d’obtenir un taux de sucre normal Biomédical Curatif par une équipe pluridisciplinaire : médecin, infirmier(ère), diététicien… Biomédical Curatif en fonction de l’environnement du patient : ses moyens financiers, ses conditions de vie, ses activités, son métier… Global non Positiviste à partir des attentes du patient Global non Positiviste 10. La personne sera d’autant plus à même d’être en bonne santé qu’elle (cochez 2 propositions) respectera la prescription médicale Agent mangera de tout Co-Auteur adaptera sa ration alimentaire à son activité Co-Auteur fera ses bilans trimestriels Agent 11. Si son taux de sucre (mesuré au doigt) est élevé, la personne (cochez 2 propositions) diminuera d’elle-même, dans son alimentation, les apports en sucres rapides Co-Auteur pourra appeler son médecin, son infirmier (ère) pour savoir quoi faire Agent continuera le traitement tel qu’il est prescrit Agent réfléchira aux causes possibles de cette augmentation Co-Auteur 12. La personne vous dit avoir mal en se piquant et aimerait stopper quelque temps les piqûres au doigt. Elle doit (cochez 2 propositions) suivre son propre souhait (stopper quelque temps les piqûres) Co-Auteur alterner les doigts et continuer au moins 1 fois par jour à mesurer son taux de sucre au doigt pour sa santé Agent appeler le médecin pour avis Agent pouvoir être entendue sur son ressenti Co-Auteur 48 Enfin quelques questions afin de vous définir : 13. Vous êtes Une femme Un homme 14. Agé(e) de …………. ans 15. Etes-vous actuellement titulaire d’un diplôme ? Oui, Lequel ? …………….. Année d’obtention …………….. Non 16. Avez-vous suivi une formation préparatoire au concours d’entrée en I.F.S.I. ? Oui Non 17. En quelques mots, décrivez votre parcours avant cette formation d’infirmier (hors préparatoire au concours d’entrée en I.F.S.I.) Exemple : Aide-soignant pendant 7 ans, Equipier chez Mc Do pendant 3 ans… 5.5 Lien Matrice théorique – Outil d’enquête théorisé Nous proposons à présent les tableaux mettant en lien la matrice théorique (chap. 3.6) et les questions posées (chap. 4.4) afin de permettre une autre approche des questions, par l’argumentation du choix des questions posées. 49 VARIABLE dépendante générale VARIABLE dépendante opérationnelle MODELES CRITERES INDICATEURS QUESTIONS n°1 Un patient de 50 ans à qui l’on vient de découvrir un diabète est hospitalisé 5 jours pour apprendre 1. Le 1er jour, il est préférable à gérer sa maladie (éducation thérapeutique) puis rentrera à domicile. (cochez 2 propositions) Toutes les questions portent sur ce patient. Savoirs préexistants non de partir de zéro considérant pris en compte La la personne comme vierge de personne est considérée connaissances pré existants Statut des savoirs comme vierge de indicateur n°1 connaissances indicateur n°1 Constructivisme SC NSC Savoirs préexistants pris en compte de partir de ce qu’il sait déjà faire indicateur n°1bis indicateur n°1bis Sens dans lequel est proposé l’apprentissage Constructivisme Socioconstructivisme Néo Socioconstructivisme Béhaviorisme Apprentissage Paradigme Phénoménologique ou Paradigme Positiviste Béhaviorisme Béhaviorisme De la théorie vers la pratique, indicateur n°2 qu’il aille de la théorie vers la pratique indicateur n°2 Constructivisme SC NSC qu’il aille de la pratique vers la théorie De la pratique vers la indicateur n°2bis théorie indicateur n°2bis 50 VARIABLE dépendante générale VARIABLE dépendante opérationnelle MODELES CRITERES INDICATEURS QUESTIONS n°1 2. Pour qu’il apprenne à faire un soin Un patient de 50 ans à qui l’on vient de découvrir un diabète est hospitalisé 5 jours pour apprendre à (par exemple se piquer le doigt pour gérer sa maladie (éducation thérapeutique) puis rentrera à domicile. recueillir une goutte de sang afin de mesurer son taux de sucre), il est Toutes les questions portent sur ce patient. préférable (cochez 2 propositions) Béhaviorisme de lui donner un document Apport magistral, frontal, illustré expliquant comment Support de l’apprentissage doit…) dans l’éducation faire indicateur n°3 indicateur n°3 Constructivisme SC NSC d’organiser cet apprentissage avec d’autres patients afin de Interactions entre pairs, faire partager leurs pratiques entre patients Groupes indicateur n°3bis de travail indicateur n°3bis Sens dans lequel est proposé l’apprentissage Constructivisme SC NSC Béhaviorisme Apprentissage Paradigme Phénoménologique ou Paradigme Positiviste traditionnel (Il faut on Béhaviorisme le savoir-faire du « maître » est montré de lui montrer comment faire indicateur n°4 indicateur n°4 Constructivisme de lui laisser réaliser des SC NSC essais, des tentatives permettant de découvrir le Expériences permettant la découverte soin indicateur n°4bis indicateur n°4bis 51 VARIABLE VARIABLE dépendante générale dépendante opérationnelle MODELES CRITERES INDICATEURS QUESTIONS n°1 Un patient de 50 ans à qui l’on vient de découvrir un diabète est hospitalisé 5 jours pour apprendre à 3. Si le patient fait des erreurs, il vaudra mieux pour gérer sa maladie (éducation thérapeutique) puis rentrera à domicile. progresser qu’il considère ses Toutes les questions portent sur ce patient. erreurs comme (cochez 2 propositions) Béhaviorisme Encouragement, ou graves pour sa santé Culpabilisation indicateur n°5 Constructivisme SC NSC utiles Constructivisme SC NSC L’erreur est utile indicateur n°5bis travaillée, formative indicateur n°5bis Béhaviorisme Erreur non admise c’est une faute à corriger indicateur n°6 indicateur n°6 Statut de l’erreur Béhaviorisme Apprentissage Paradigme Phénoménologique ou Paradigme Positiviste Statut de l’erreur indicateur n°5 Constructivisme SC NSC des éléments de L’erreur permet de réorienter, d’évoluer, réflexion indicateur n°6bis de transformer indicateur n°6bis. 52 VARIABLE dépendante générale VARIABLE dépendante opérationnelle MODELES CRITERES INDICATEURS QUESTIONS n°2 Un patient de 50 ans à qui l’on vient de découvrir un diabète est hospitalisé 5 jours pour 4. Au cours de la semaine, vous apprendre à gérer sa maladie (éducation thérapeutique) puis rentrera à domicile. évaluerez l’apprentissage de la personne par Toutes les questions portent sur ce patient. (cochez 2 propositions) Modes d’évaluations de type : « c’est très bien, Evaluation bien, assez bien, moyen, « mesure » assez insuffisant, indicateur n°7 insuffisant …» indicateur n°7 Questionnement Recherche du sens L’expérience et le vécu sont pris en compte le sens que donne la personne à ce temps d’apprentissage indicateur n°7bis indicateur n°7bis Contrôle Utilisation de grilles Modes d’évaluations Contrôle Questionnement Evaluation Paradigme Phénoménologique ou Paradigme Positiviste une verbalisation au patient Contrôle indicateur n°8 Questionnement Auto-évaluation indicateur n°8bis une grille d’évaluation indicateur n°8 son auto-évaluation lors d’un entretien indicateur n°8bis 53 VARIABLE dépendante générale VARIABLE dépendante opérationnelle MODELES CRITERES INDICATEURS QUESTIONS n°2 Un patient de 50 ans à qui l’on vient de découvrir un diabète est hospitalisé 5 jours pour 5. L’auto-évaluation apprendre à gérer sa maladie (éducation thérapeutique) puis rentrera à domicile. début d’une au tout période d’apprentissage d’un soin est Toutes les questions portent sur ce patient. Utilité de l’Autoévaluation Contrôle peu utile, le patient au Pas d’auto évaluation début ne sachant pas quoi indicateur n°9 évaluer indicateur n°9 Questionnement Auto-évaluation indicateur n°9bis Contrôle Gestion de l’Autoévaluation Contrôle Questionnement Evaluation Paradigme Phénoménologique ou Paradigme Positiviste (cochez 2 propositions) utile dès le premier jour indicateur n°9bis trop précoce, si le patient Pas d’auto évaluation ne sait pas faire le soin indicateur n°10 indicateur n°10 Questionnement pertinente, afin d’obtenir Auto-évaluation l’implication du patient indicateur n°10 bis indicateur n°10bis 54 VARIABLE dépendante générale VARIABLE dépendante opérationnelle MODELES CRITERES INDICATEURS QUESTIONS n°2 Un patient de 50 ans à qui l’on vient de découvrir un diabète est hospitalisé 5 jours pour apprendre 6. Finalement, l’apprentissage à gérer sa maladie (éducation thérapeutique) puis rentrera à domicile. sera réussi si Evaluation centrée sur le résultat ou le patient (cochez 2 propositions) Contrôle Evaluation centrée sur le résultat ou le patient Contrôle Questionnement Evaluation ou Paradigme Phénoménologique Paradigme Positiviste Toutes les questions portent sur ce patient. Contrôle Evaluation centrée sur le résultat indicateur n°11 Questionnement Feed-back indicateur n°11bis Evaluation centrée sur le résultat la personne peut vous montrer qu’elle sait faire indicateur n°11 la personne sait s’autoévaluer indicateur n°11bis les objectifs sont validés indicateur n°12 indicateur n°12 Questionnement Créativité bien venue indicateur n°12bis la personne s’autorise à être créative dans son apprentissage indicateur n°12bis 55 VARIABLE dépendante générale VARIABLE dépendante opérationnelle MODELES CRITERES INDICATEURS QUESTIONS n°3 Après cette semaine d’apprentissage, la personne rentre chez elle avec des ordonnances mentionnant : un traitement à prendre matin et soir, de se piquer le doigt 2 fois par jour pour 7. Dans votre esprit, cette mesurer son taux de sucre dans le sang, des bilans sanguins à réaliser tous les 3 mois, un exemple personne (cochez 2 propositions) de régime à suivre. Biomédical Curatif La santé est l’absence de maladie diabétique indicateur n°13 Global Non Positiviste va très bien dans la La santé selon l’OMS mesure où elle est bien-être bio psycho satisfaite de sa vie social indicateur n°13bis indicateur n°13bis Biomédical Curatif La santé est l’absence de maladie indicateur n°14 ajoutera des années à sa vie indicateur n°14 La santé BioMédicalCuratif BMC GlobalNonPositiviste GNP Modèles de santé Paradigme Phénoménologique ou Paradigme Positiviste La santé indicateur n°13 est malade car Global Non Positiviste La santé selon l’OMS bien-être bio psycho social ajoutera de la vie aux années indicateur n°14bis indicateur n°14bis 56 VARIABLE dépendante générale VARIABLE dépendante opérationnelle MODELES CRITERES INDICATEURS QUESTIONS n°3 Après cette semaine d’apprentissage, la personne rentre chez elle avec des ordonnances mentionnant : 8. Elle peut se dire un traitement à prendre matin et soir, de se piquer le doigt 2 fois par jour pour mesurer son taux de sucre (cochez 2 propositions) Place du médecin, de la médecine… Place de la biologie et des traitements GlobalNonPositiviste GNP BioMédicalCuratif BMC Modèles de santé ou Paradigme Phénoménologique Paradigme Positiviste dans le sang, des bilans sanguins à réaliser tous les 3 mois, un exemple de régime à suivre. Biomédical Curatif « J’ai confiance en mon Le médecin, la médecine, médecin.» l’IDE sont seuls référents indicateur n°15 indicateur n°15 Global Non Positiviste Le patient est une ressource indicateur n°15bis « Je vais me concocter un petit régime à moi.» indicateur n°15bis Biomédical Curatif « Les médicaments vont La biologie, pharmacie, m’aider à vaincre mon médicaments peuvent problème.» vaincre toutes les maladies indicateur n°16 indicateur n°16 Global Non Positiviste La médecine a ses limites, les soignants aussi indicateur n°16bis « Je vais régler seul mon problème sans médicament en faisant du sport.» indicateur n°16bis 57 VARIABLE VARIABLE dépendante dépendante générale opérationnelle n°3 MODELES CRITERES INDICATEURS QUESTIONS Après cette semaine d’apprentissage, la personne rentre chez elle avec des ordonnances mentionnant : un 9. La prise en charge globale traitement à prendre matin et soir, de se piquer le doigt 2 fois par jour pour mesurer son taux de sucre dans (médicaments, bilans, régime…) de le sang, des bilans sanguins à réaliser tous les 3 mois, un exemple de régime à suivre. ce diabète devrait être construite principalement Approche de la maladie Place de l’environnement Biomédical Curatif en vue d’obtenir un taux de La maladie est au centre du sucre normal dispositif indicateur n°17 indicateur n°17 en fonction de Global Non Positiviste l’environnement du patient : L’environnement social, ses moyens financiers, ses culturel est pris en compte conditions de vie, ses indicateur n°17bis activités, son métier… indicateur n°17bis BioMédicalCuratif Le médecin, le soignant sait Partenariat patient médecin GlobalNonPositiviste GNP BioMédicalCuratif BMC Modèles de santé Paradigme Phénoménologique ou Paradigme Positiviste (cochez 2 propositions) à la place du malade indicateur n°18 par une équipe pluridisciplinaire : médecin, infirmier(ère), diététicien… indicateur n°18 Global Non Positiviste à partir des attentes du Le patient est pris en patient compte indicateur n°18bis indicateur n°18bis, 58 VARIABLE VARIABLE dépendante dépendante générale opérationnelle n°4 MODELES CRITERES INDICATEURS QUESTIONS Après cette semaine d’apprentissage, la personne rentre chez elle avec des ordonnances mentionnant : un 10. La personne sera d’autant plus à traitement à prendre matin et soir, de se piquer le doigt 2 fois par jour pour mesurer son taux de sucre dans le même d’être en bonne santé qu’elle sang, des bilans sanguins à réaliser tous les 3 mois, un exemple de régime à suivre. (cochez 2 propositions) Agent Passivité/ auto-autorisation autonomie médicale et soumis aux indicateur n°19 prescriptions indicateur n°19 Co-Auteur adaptera sa ration alimentaire Peut changer la à son activité indicateur prescription s’autorise n°19bis Agent « auto-autorisation » «autonomie Passivité/ Le patient est un Statut des protagonistes Agent Ag respectera la prescription exécutant prescrit passif indicateur n°19bis Co-Auteur Co-Au Modèles des postures Paradigme Phénoménologique ou Paradigme Positiviste Statut des protagonistes Le patient est un exécutant prescrit passif et soumis aux fera ses bilans trimestriels indicateur n°20 prescriptions indicateur n°20 Co-Auteur peut changer une prescription inventer mangera de tout indicateur n°20bis indicateur n°20bis 59 VARIABLE VARIABLE dépendante dépendante générale opérationnelle n°4 MODELES CRITERES INDICATEURS QUESTIONS Après cette semaine d’apprentissage, la personne rentre chez elle avec des ordonnances mentionnant : 11. Si son taux de sucre (mesuré un traitement à prendre matin et soir, de se piquer le doigt 2 fois par jour pour mesurer son taux de sucre au doigt) est élevé, la personne dans le sang, des bilans sanguins à réaliser tous les 3 mois, un exemple de régime à suivre. (cochez 2 propositions) « auto-autorisation » autonomie S’il y a un écart pourra appeler son entre prescription médecin, son infirmier (ère) et tâche, s’en pour savoir quoi faire réfère aux indicateur n°21 médecins aux IDE indicateur n°21 Co-Auteur diminuera d’elle-même, peut changer une dans son alimentation, les prescription apports en sucres rapides inventer indicateur n°21bis indicateur n°21bis Agent Se conforme aux prescriptions de l’individu indicateur n°22 Réflexivité Agent Ag Co-Auteur Co-Au Modèles des postures ou Paradigme Phénoménologique Paradigme Positiviste Adaptabilité Agent continuera le traitement tel qu’il est prescrit indicateur n°22 réfléchira aux causes Co-Auteur possibles de cette Réflexivité augmentation indicateur n°22bis indicateur n°22bis 60 VARIABLE VARIABLE dépendante générale dépendante MODELES CRITERES INDICATEURS QUESTIONS opérationnelle n°4 Après cette semaine d’apprentissage, la personne rentre chez elle avec des ordonnances mentionnant : un 12. La personne vous dit avoir mal traitement à prendre matin et soir, de se piquer le doigt 2 fois par jour pour mesurer son taux de sucre dans en se piquant et aimerait stopper le sang, des bilans sanguins à réaliser tous les 3 mois, un exemple de régime à suivre. quelque temps les piqûres au doigt. Elle doit (cochez 2 propositions) Agent S’il y a un écart Responsabilisation autonomie et tâche, s’en réfère aux appeler le médecin pour avis indicateur n°23 médecins aux IDE indicateur n°23 Co-Auteur Patient, responsable décideur Co-Auteur Co-Au autonome suivre son propre souhait (stopper quelque temps les piqûres) indicateur n°23bis indicateur n°23bis Agent Attentes non Prise en compte de la personne Agent Ag Modèles des postures ou Paradigme Phénoménologique Paradigme Positiviste entre prescription prises en compte, émotions non plus indicateur n°24 alterner les doigts et continuer au moins 1 fois par jour à mesurer son taux de sucre au doigt pour sa santé indicateur n°24 Co-Auteur Attentes et Emotions prises en compte pouvoir être entendue sur son ressenti indicateur n°24bis indicateur n°24bis 61 5.6 Protocole de recueil de données Le protocole propose la distribution des questionnaires auprès des étudiants infirmiers en début de 1ère année dans les I.F.S.I. à partir d’octobre-novembre 2008 au tout début de la formation et avant le 1er stage clinique. En ce qui concerne les étudiants de 3ème année, la distribution des questionnaires est réalisée à partir de février 2009. En fait, même si février de la 3ème année ne marque pas la toute fin du cursus, cette date s’est imposée par « principe de réalité » : avoir le temps d’analyser les résultats au printemps 2009 pour proposer cette étude à soutenir en juin. Les I.F.S.I. choisis sont de 3 types, public, privé et participant au service public hospitalier (PSPH). Au total, plus de 400 questionnaires ont été distribués auprès des étudiants. Chaque I.F.S.I. m’a permis de disposer d’un temps de présence de 30 minutes avec chaque promotion afin de pouvoir distribuer les questionnaires, rester le temps des réponses29 et récupérer les questionnaires, tout en garantissant l’anonymat. 5.7 Traitement des données L’utilisation d’un logiciel 30 informatique a permis un traitement à plat des données ainsi que l’élaboration de tests statistiques, notamment, le test du Chi2 de Fischer spécialement utile dans le traitement de données uniquement nominales. Protocole de traitement des données Nous l’avons vu, la première série de 3 questions traite de l’apprentissage, puis 3 questions sont destinées à explorer l’évaluation, 3 les modèles de santé et enfin 3 les postures. Pour chaque question est attribué un nombre de points : -1 par réponse « Positiviste » : Béhavioriste, Contrôle, Biomédical curatif, Agent +1 par réponse « Phénoménologique » : Constructiviste, Socioconstructiviste, NéoSocioconstructiviste, Questionnement, Global Non Positiviste, Co-Auteur. 29 Temps estimé à 15 – 20 minutes au cours du « test du questionnaire » réalisé auprès de 15 étudiants de 2ème année. 30 Le Sphinx. 62 Dans la mesure où chaque étudiant répond à 2 items31 sur 4, chaque question reçoit des points de -2 à +2 selon les réponses • - 2 si l’on obtient 2 réponses « Positivistes » • 0 si l’on obtient une réponse « Positiviste » et une réponse « Phénoménologique » : réponse complexe • + 2 si l’on obtient 2 réponses « Phénoménologiques ». Note importante : Bien entendu, le « Positivisme » n’est pas considéré comme négatif, il est parfois totalement conforme en fonction des situations rencontrées. Il fallait un moyen simple de mesurer le changement. De même, une réponse complexe n’est pas nulle… Exemple de traitement des réponses: 1. Le 1er jour, il est préférable (cochez 2 propositions) de partir de ce qu’il sait déjà faire Constructivisme, Socioconstructivisme, Néo-Socioconstructivisme de partir de zéro considérant la personne comme vierge de connaissances Béhaviorisme qu’il aille de la théorie vers la pratique Béhaviorisme qu’il aille de la pratique vers la théorie Constructivisme, Socioconstructivisme, Néo-Socioconstructivisme Cette question obtient – 2 (2 réponses « Positivistes ») 2. Pour qu’il apprenne à faire un soin (par exemple se piquer le doigt pour recueillir une goutte de sang afin de mesurer son taux de sucre), il est préférable (cochez 2 propositions) de lui donner un document illustré expliquant comment faire Béhaviorisme d’organiser cet apprentissage avec d’autres patients afin de faire partager leurs pratiques Constructivisme, Socioconstructivisme, Néo-Socioconstructivisme de lui montrer comment faire Béhaviorisme de lui laisser réaliser des essais, des tentatives permettant de découvrir le soin Constructivisme, Socioconstructivisme, Néo-Socioconstructivisme Cette question obtient + 2 (2 réponses « Phénoménologiques ») 31 390 questionnaires sur 393 exploitables comportaient exactement 2 items cochés sur 4, 3 questionnaires ont été retirés de l’étude. 63 3. Si le patient fait des erreurs, il vaudra mieux pour progresser qu’il considère ses erreurs comme (cochez 2 propositions) graves pour sa santé Béhaviorisme à corriger Béhaviorisme utiles Constructivisme, Socioconstructivisme, Néo-Socioconstructivisme des éléments de réflexion Constructivisme, Socioconstructivisme, Néo-Socioconstructivisme Cette question obtient -1+1= 0 (1 réponse dans chaque paradigme : complexité) Au total : les 3 questions sur l’apprentissage apportent de – 6 à + 6 points (-6 totalement béhavioriste, 0 complexe, +6 totalement Constructiviste, Socioconstructiviste, NéoSocioconstructiviste). Le protocole sera le même pour les 3 questions sur l’évaluation, les modèles de santé, les postures. In fine, s’il est montré statistiquement que les étudiants de 3ème année sont plus dans la complexité (résultats poches de 0 par défaut ou par excès) et ceux de 1ère année plus béhavioristes (résultats fortement négatifs) : nous pourrons valider la 1ère hypothèse opérationnelle. Il est sera de même avec les autres hypothèses. Une validation des 4 hypothèses opérationnelles validera l’hypothèse générale. De plus, au total, un QCM total apportera de – 24 à + 24 points, allant de – 24 (totalement positiviste) à + 24 (totalement phénoménologique) en passant par 0 la complexité : les résultats les plus proches de 0 seront des réponses complexes. Ceci peut valider l’hypothèse générale s’il est montré statistiquement que les étudiants de 3ème année sont plus dans la complexité (moyenne des résultats poche de 0) et ceux de 1ère année plus positivistes (moyenne des résultats fortement négative). Le découpage du questionnaire en 4 fois 3 questions permet cependant une analyse plus fine que nous exposerons. 64 5.8 Résultats et interprétations 390 questionnaires ont été analysés, la répartition 1ère année et 3ème année est équitable. Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 Total 49.2% 390 Le ratio femme-homme est de 4 femmes pour 1 homme en I.F.S.I.. Question 13 : Sexe Une femme 313 Un homme Total 80.3% 77 19.7% 390 La majorité des étudiants (58.3%) a 23 ans et moins, plus de ¾ des étudiants (75.9%) a 27 ans et moins. Que stion 14 : Age 14. Agé(e) de Moyenne = 24.72 Ecart-type = 6.63 Médiane = 22.00 Min = 17.00 Max = 54.00 Répartition en 10 classes de même amplitude Moins de 20 62 16.0% De 20 à 23 164 42.3% De 24 à 27 68 17.5% De 28 à 31 35 9.0% De 32 à 35 26 6.7% De 36 à 39 13 3.4% De 40 à 43 9 2.3% 2.3% De 44 à 47 9 2.3% 2.3% De 48 à 51 1 0.3% 0.3% 52 et plus 1 0.3% 0.3% Total 16.0% 42.3% 17.5% 9.0% 6.7% 3.4% 388 100.0% 65 La majorité des étudiants est titulaire d’un bac ou titre inférieur sans lien avec la santé Question 15 : Diplôm e(s) Etudes Sup en Santé 2 Etudes Sup Hors Santé 66 Bac ou - en Santé 57 Bac ou - Hors Santé 16.9% 14.6% 246 Pas de Diplôme 17 Non réponse 2 Total 0.5% 63.1% 4.4% 0.5% 390 Près de la moitié des étudiants a suivi une « préparatoire au concours d’entrée ». Question 16 : Prépa Concours oui 190 non 200 48.7% 51.3% Total 390 Statut32 précédent : Avant l’entrée en formation, près d’un quart des étudiants a suivi d’autres études supérieures que celles proposées en I.F.S.I.. Près d’un quart également, était en poste sans contact avec un patient. Question 17 : Statut précédent Fac, Etud sup. 96 24.6% 24.6% Travail hors santé ou sans contact patient 92 23.6% 23.6% Autre hospitalier: FF AS, Garde-Malade, ASH, Aux de vie, AMP, ESI1A... 68 17.4% Lycée 57 14.6% Non réponse 32 8.2% Aide-Soignant ASDE, Aux Puer 20 5.1% Sans emploi 12 3.1% 3.1% Autre contact malades: Brancardier, Ambulancier, Pompier... 8 2.1% 2.1% Visiteur médical, Secrétaire médicale 5 1.3% 1.3% Total 17.4% 14.6% 8.2% 5.1% 390 100.0% 32 Légende : FF : Faisant-Fonction, AS : aide-soignant, ASH : Agent de Service Hospitalier, Aux : Auxiliaire, AMP : Aide Médico Psychologique, ESI1A : Etudiant en Soins Infirmiers 1ère Année, DE : Diplôme d’Etat, Puer : Puéricultrice. 66 Etude statistiques et tableaux croisés : test du Chi2 de Fischer Légende sur le lien de significativité : TS : Très Significatif = risque inférieur ou égal à 1% S : Significatif = risque entre 1% et 5% Au-delà, nous pouvons considérer que le lien n’est pas significatif : PS : Peu Significatif = risque entre 5% et 15% NS : Non Significatif = risque au delà de 15% Etude du lien ANNEE D’ETUDES et APPRENTISSAGE Hypothèse opérationnelle n°1 : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux théories de l’apprentissage pertinentes pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, passant d’un apprentissage éducatif béhavioriste à un apprentissage éducatif complexe: alliant béhaviorisme et constructivisme, socioconstructivisme et néo-socioconstructivisme en fonction des situations. SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 Année d'études Score total obtenu aux questions Apprentissage1, Apprentissage2, Apprentissage3. Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total 390 TS Moyenne = -0.54 Ecart-type = 2.21 Médiane = 0.00 Min = -6.00 Max = 6.00 Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 – – Lien très significatif 50 SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 – 115 SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 = 136 SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 + 66 SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 + + 23 Total 12.8% 29.5% 34.9% 16.9% 5.9% 390 Le choix est de répartir les effectifs dans 5 classes : à -2 écarts-types de la moyenne : fortement « béhavioriste » à -1 écart-type de la moyenne : plutôt « béhavioriste » autour de la moyenne : complexe à +1 écart-type de la moyenne : plutôt « constructiviste » à +2 écarts-types de la moyenne : fortement « constructiviste » 67 Année d'études / SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 1ère année 3ème année Total SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 – – 42 8 50 84.0% 16.0% SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 – 74 41 115 64.3% 35.7% SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 = 58 78 136 42.6% 57.4% SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 + 16 50 66 24.2% 75.8% 8 15 23 34.8% 65.2% 198 192 390 50.8% 49.2% SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 + + Total p = <0.1% ; chi2 = 55.10 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Niveau 1 : Statistique : Hypothèse opérationnelle n°1 est validée au risque <1% Niveau 2 : Sémantique : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux théories de l’apprentissage pertinentes pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, passant d’un apprentissage éducatif béhavioriste à un apprentissage éducatif complexe: alliant béhaviorisme et constructivisme, socioconstructivisme et néo-socioconstructivisme en fonction des situations. Niveau 3 : Explicatif : Il y a trop d’étudiants (42) de 1ère année dans la classe « fortement béhavioriste » avec un score à -2 écarts-types de la moyenne et trop peu (8) d’étudiants de 3ème année dans cette même case pour que ce soit le fruit du hasard. De même, il a trop peu (16) d’étudiants de 1ère année dans la case à +1 écart-type « plutôt constructiviste » et trop (50) d’étudiants de 3ème année dans cette même case pour que ce soit le fruit du hasard. On note de plus un passage du béhaviorisme au constructivisme en passant de la 1ère année à la 3ème année avec les chiffres du tableau, en effet : 68 Les étudiants de 1ère année sont proportionnellement majoritaires dans les réponses à -2 écarts-types de la moyenne : fortement « béhavioriste » à -1 écart-type de la moyenne : plutôt « béhavioriste » Ensuite les étudiants de 3ème année sont majoritaires dans les questions autour de la moyenne : complexité à +1 écart-type de la moyenne : plutôt « constructiviste » à +2 écarts-types de la moyenne : fortement « constructiviste » L’étude plus fine de chaque question permet un éclairage supplémentaire. 69 Analyse en détail : étude des composantes des résultats obtenus Un patient de 50 ans à qui l’on vient de découvrir un diabète est hospitalisé 5 jours pour apprendre à gérer sa maladie (éducation thérapeutique) puis rentrera à domicile. Toutes les questions portent sur ce patient. Etude de la question 1 : er 1. Le 1 jour, il est préférable (cochez 2 propositions) de partir de ce qu’il sait déjà faire de partir de zéro considérant la personne comme vierge de connaissances qu’il aille de la théorie vers la pratique qu’il aille de la pratique vers la théorie Évidemment le lien est très significatif entre score et réponses obtenues à la question, car les scores sont obtenus directement après codification des réponses aux questions. Nous ne renouvelleront pas l’étude de ce lien dans la suite de l’analyse. Par contre l’étude des autres liens est intéressante. SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 1 Score total obtenu aux questions Apprentissage1. Année d'études Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total TS 390 Moyenne = -0.48 Ecart-type = 1.22 Médiane = 0.00 Min = -2.00 Max = 2.00 Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 1 – 130 33.3% SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 1 = 223 SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 1 + Total 37 57.2% 9.5% 390 TS TS Question 1 : Apprentissage 1 1. Le 1er jour, il est préférable (cochez 2 propositions) de partir de ce qu'il sait déjà faire 243 de partir de zéro considérant la personne comme vierge de connaissances 159 qu'il aille de la théorie vers la pratique 324 qu'il aille de la pratique vers la théorie 54 Total 31.2% 20.4% 41.5% 6.9% 780 70 Lien année d’études - score Année d'études / SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 1 1ère année 3ème année Total SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 1 – 95 35 130 73.1% 26.9% SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 1 = 88 135 223 39.5% 60.5% SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 1 + 15 22 37 40.5% 59.5% 198 192 390 50.8% 49.2% Total p = <0.1% ; chi2 = 38.84 ; ddl = 2 (TS) Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 1ère année ont répondu globalement à cette question de façon significative plus béhavioriste (cases -) que les étudiants de 3ème année Les étudiants de 3ème année sont eux majoritaires dans les réponses complexes ou constructivistes (cases = et +) Année d'études / Question 1 : Apprentissage 1 1ère 3ème Total année année de partir de ce qu'il sait déjà faire 92 151 243 37.9% 62.1% de partir de zéro considérant la personne comme vierge de connaissances 110 49 159 69.2% 30.8% qu'il ail e de la théorie vers la pratique 168 156 324 51.9% 48.1% qu'il ail e de la pratique vers la théorie 26 28 54 48.1% 51.9% Total 396 384 780 50.8% 49.2% p = <0.1% ; chi2 = 38.07 ; ddl = 3 (TS) Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 1ère année considèrent surtout le patient comme vierge de connaissances Les étudiants de 3ème année partent volontiers de ce que le patient sait déjà faire (151) et sont peu nombreux à le considérer comme vierge de connaissances (49) 71 Etude de la question 2 : 2. Pour qu’il apprenne à faire un soin (par exemple se piquer le doigt pour recueillir une goutte de sang afin de mesurer son taux de sucre), il est préférable (cochez 2 propositions) de lui donner un document illustré expliquant comment faire d’organiser cet apprentissage avec d’autres patients afin de faire partager leurs pratiques de lui montrer comment faire de lui laisser réaliser des essais, des tentatives permettant de découvrir le soin SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 2 Année d'études Score total obtenu aux questions Apprentissage2. Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total TS 390 Moyenne = -0.18 Ecart-type = 1.17 Médiane = 0.00 Min = -2.00 Max = 2.00 Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 2 – 86 22.1% SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 2 = 253 SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 2 + 51 Total 64.9% 13.1% 390 S Le lien score - question n’est plus étudié car obligatoirement très significatif, cf. supra. Question 2 : Apprentissage 2 2. Pour qu'il apprenne à faire un soin (par exemple se piquer le doigt pour recueillir une goutte de sang afin de mesurer son taux de sucre), il est préférable (cochez 2 propositions) de lui donner un document illustré expliquant comment faire 125 d'organiser cet apprentissage avec d'autres patients afin de faire partager leurs pratiques 186 de lui montrer comment faire 300 de lui laisser réaliser des essais, des tentatives permettant de découvrir le soin 169 Total 780 16.0% 23.8% 38.5% 21.7% 72 Lien année d’études - score Année d'études / SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 2 1ère année 3ème année Total SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 2 – 55 31 86 64.0% 36.0% SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 2 = 125 128 253 49.4% 50.6% SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 2 + 18 33 51 35.3% 64.7% 198 192 390 50.8% 49.2% Total p = 0.4% ; chi2 = 11.06 ; ddl = 2 (TS) Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 1ère année ont répondu globalement à cette question de façon significative plus béhavioriste (cases -) que les étudiants de 3ème année Les étudiants de 3ème année sont eux majoritaires dans les réponses constructivistes (cases +) Année d'études / Question 2 : Apprentissage 2 1ère 3ème Total année année de lui donner un document illustré expliquant comment faire 72 53 125 57.6% 42.4% d'organiser cet apprentissage avec d'autres patients afin de faire partager leurs pratiques 91 95 186 48.9% 51.1% 163 137 300 54.3% 45.7% 70 99 169 41.4% 58.6% 396 384 780 50.8% 49.2% de lui montrer comment faire de lui laisser réaliser des essais, des tentatives permettant de découvrir le soin Total p = 1.8% ; chi2 = 10.02 ; ddl = 3 (S) Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 1ère année sont proportionnellement peu nombreux à laisser au patient l’occasion de découvrir le soin Les étudiants de 3ème année donnent moins volontiers un document explicatif (53) mais laissent plutôt le patient découvrir le soin par expérience (99) 73 Etude de la question 3 : 3. Si le patient fait des erreurs, il vaudra mieux pour progresser qu’il considère ses erreurs comme (cochez 2 propositions) graves pour sa santé à corriger utiles des éléments de réflexion SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 3 Année d'études Score total obtenu aux questions Apprentissage3. Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total TS 390 Moyenne = 0.12 Médiane = 0.00 Min = -2.00 Max = 2.00 Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 3 – 33 8.5% SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 3 = 301 SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 3 + 56 Total 77.2% 14.4% 390 TS Question 3 : Apprentissage 3 3. Si le patient fait des erreurs, il vaudra mieux pour progresser qu'il considère ses erreurs comme (cochez 2 propositions) graves pour sa santé 56 7.2% à corriger 311 utiles 201 25.8% des éléments de réflexion 212 27.2% Total 39.9% 780 74 Lien année d’études - score Année d'études / SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 3 1ère année 3ème année Total SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 3 – 27 6 33 81.8% 18.2% SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 3 = 156 145 301 51.8% 48.2% SCORE -2 0 +2 sur Apprentissage 3 + 15 41 56 26.8% 73.2% 198 192 390 50.8% 49.2% Total p = <0.1% ; chi2 = 25.75 ; ddl = 2 (TS) Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 1ère année ont répondu globalement à cette question de façon significative plus béhavioriste que les étudiants de 3ème année (27 vs 6) Inversement les étudiants de 3ème année ont significativement plus de réponses dans le constructivisme (41 versus 15) Année d'études / Question 3 : Apprentissage 3 1ère année 3ème année Total 40 16 56 71.4% 28.6% 170 141 311 54.7% 45.3% utiles 91 110 201 45.3% 54.7% des éléments de réflexion 95 117 212 44.8% 55.2% 396 384 780 50.8% 49.2% graves pour sa santé à corriger Total p = <0.1% ; chi2 = 16.89 ; ddl = 3 (TS) Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 1ère année sont proportionnellement plus nombreux à considérer l’erreur comme grave Les étudiants de 3ème année considèrent l’erreur comme constructive, élément de réflexion. 75 SYNTHESE – Lien ANNEE D’ETUDES et APPRENTISSAGE Les étudiants « basculent » clairement de la 1ère à la 3ème année en quittant le béhaviorisme au profit du constructivisme et dérivés, socio constructivisme et néo socio constructivisme et de la complexité. Les résultats les plus probants sont représentés par un nombre d’étudiants fortement « béhavioristes » qui chute (42 8) et plutôt « constructivistes » qui l’élève (16 50). La bascule mathématique s’effectuant à la charnière de la complexité (58 78). Les éléments significatifs dans les réponses sont surtout le fait de considérer dans l’éducation que l’on peut partir de ce que le patient sait faire (151) et d’une nettement moins grande propension des étudiants en fin de cursus à considérer le patient comme vierge de connaissances (49). De même, ils seraient moins enclins à donner un document illustré expliquant comment faire et favoriseraient plus volontiers l’apprentissage par le biais de la réalisation d’essais, de tentatives permettant de découvrir le soin. Ceci est un peu par paradoxal quand on considère le peu de réponses (28) prônant d’aller de la théorie vers la pratique. La solution des étudiants ne serait-elle pas, « pratiquer » en ayant de la documentation à disposition ? Le statut de l’erreur est intéressant à analyser. Les étudiants, du fait de leurs connaissances, de leur expérience, considèrent nettement moins l’erreur comme grave pour la santé (40 16) et la voient comme élément sur lequel le patient peut être amené à réfléchir (95 117). Cependant nombreux sont ceux qui en 3ème année (156) considèrent encore qu’il est préférable d’aller de la théorie vers la pratique et restent fortement dans l’idée de « montrer comment faire » (137) et qu’une erreur doit être corrigée (141). Le travail nécessaire dans les I.F.S.I. et sur le terrain afin d’améliorer la situation serait peutêtre de travailler plus à partir de situations cliniques, de laisser de coté le « faire faire » et repenser totalement le statut de l'erreur à travers une pédagogie constructiviste, socio constructiviste et néo socioconstructiviste amenant à repenser la toute relativité de la différence à la norme. Néanmoins, et dans les conditions de l’expérience, nous pouvons dire que, globalement, la formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux théories 76 de l’apprentissage pertinentes pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, passant d’un apprentissage éducatif béhavioriste à un apprentissage éducatif complexe: alliant béhaviorisme et constructivisme, socioconstructivisme et néo-socioconstructivisme en fonction des situations. 77 Etude du lien ANNEE D’ETUDES et EVALUATION Hypothèse opérationnelle n°2 : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux modèles de l’évaluation pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, passant d’une évaluation contrôle à une évaluation complexe : alliant contrôle et questionnement en fonction des situations. Année d'études SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total 390 Score total obtenu aux questions Evaluation1, Evaluation2, Evaluation3. Moyenne = 0.98 Médiane = 2.00 Min = -6.00 Max = 6.00 Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne S Lien significatif SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 – – 28 SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 – 59 SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 = 219 SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 + 77 SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 + + Total 7 7.2% 15.1% 56.2% 19.7% 1.8% 390 Le choix est de répartir les effectifs dans 5 classes : à -2 écarts-types de la moyenne : à -1 écart-type de la moyenne : autour de la moyenne : à +1 écart-type de la moyenne : à +2 écarts-types de la moyenne : fortement « contrôle » plutôt « contrôle » complexe plutôt « questionnement » fortement « questionnement » Année d'études / SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 1ère année 3ème année Total SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 – – 12 16 28 42.9% 57.1% SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 – 38 21 59 64.4% 35.6% SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 = 115 104 219 52.5% 47.5% SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 + 31 46 77 40.3% 59.7% 2 5 7 28.6% 71.4% 198 192 390 50.8% 49.2% SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 + + Total p = 3.8% ; chi2 = 10.14 ; ddl = 4 (S) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) 78 Niveau 1 : Statistique : Hypothèse opérationnelle n°2 est validée au risque <5% Niveau 2 : Sémantique : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux modèles de l’évaluation pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, passant d’une évaluation contrôle à une évaluation complexe : alliant contrôle et questionnement en fonction des situations. Niveau 3 : Explicatif : Il y a trop (38) d’étudiants de 1ère année dans la classe plutôt « contrôle » avec un score à -1 écart-type de la moyenne et trop peu (21) d’étudiants de 3ème année dans cette même case pour que ce soit le fruit du hasard. De même, il a trop (46) d’étudiants de 3ème année dans la case plutôt « questionnement » pour que ce soit le fruit du hasard. 79 Analyse en détail : étude des composantes des résultats obtenus Etude de la question 4 : 4. Au cours de la semaine, vous évaluerez l’apprentissage de la personne par (cochez 2 propositions) une verbalisation au patient de type : « c’est très bien, bien, assez bien, moyen, assez insuffisant, insuffisant …» une grille d’évaluation le sens que donne la personne à ce temps d’apprentissage son auto-évaluation lors d’un entretien SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 1 Année d'études Moyenne = 0.76 Ecart-type = 1.02 Médiane = 0.00 Min = -2.00 Max = 2.00 Répartition en 3 classes (amplitude 2 écart-type) autour de la moyenne Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total TS SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 1 – 390 5 1.3% SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 1 = 232 59.5% SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 1 + 153 Total 39.2% 390 TS Question 4 : Evaluation 1 4. Au cours de la semaine, vous évaluerez l'apprentissage de la personne par (cochez 2 propositions) une verbalisation au patient de type : " c'est très bien, bien, assez bien, moyen, assez insuffisant, insuffisant …" 7.1% 55 une grille d'évaluation 187 le sens que donne la personne à ce temps d'apprentissage 209 son auto-évaluation lors d'un entretien 329 Total 780 24.0% 26.8% 42.2% 80 Lien année d’études - score Année d'études / SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 1 1ère année 3ème année Total SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 1 – 4 1 5 80.0% 20.0% SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 1 = 134 98 232 57.8% 42.2% SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 1 + 60 93 153 39.2% 60.8% 198 192 390 50.8% 49.2% Total p = <0.1% ; chi2 = 14.41 ; ddl = 2 (TS) Répartition en 3 classes (amplitude 2 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 1ère année ont répondu globalement à cette question de façon significativement moins « questionnement » (cases +) que les étudiants de 3ème année Les étudiants de 3ème année sont majoritaires par rapport aux étudiants de 1ère année dans les réponses constructivistes (cases +) Année d'études / Question 4 : Evaluation 1 1ère année 3ème année une verbalisation au patient de type : " c'est très bien, bien, assez bien, moyen, assez insuffisant, insuffisant …" Total 40 15 55 une grille d'évaluation 102 85 187 le sens que donne la personne à ce temps d'apprentissage 98 111 209 72.7% 27.3% 54.5% 45.5% 46.9% 53.1% son auto-évaluation lors d'un entretien 156 173 329 47.4% 52.6% Total 396 384 780 50.8% 49.2% p = 0.2% ; chi2 = 14.41 ; ddl = 3 (TS) Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 1ère année sont significativement plus dans le « contrôle » que les étudiants de 3ème année dans cette question avec des verbalisations de type « c’est bien, c’est insuffisant… » 81 Etude de la question 5 : 5. L’auto-évaluation au tout début d’une période d’apprentissage d’un soin est (cochez 2 propositions) peu utile, le patient au début ne sachant pas quoi évaluer utile dès le premier jour trop précoce, si le patient ne sait pas faire le soin pertinente, afin d’obtenir l’implication du patient SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 2 Année d'études Score total obtenu aux questions Evaluation2. Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total NS 390 Moyenne = 0.77 Médiane = 2.00 Min = -2.00 Max = 2.00 Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 2 – 83 21.3% SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 2 = 74 19.0% SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 2 + 233 Total NS 59.7% 390 Question 5 : Evaluation 2 5. L'auto-évaluation au tout début d'une période d'apprentissage d'un soin est (cochez 2 propositions) peu utile, le patient au début ne sachant pas quoi évaluer 91 utile dès le premier jour 242 trop précoce, si le patient ne sait pas faire le soin 149 pertinente, afin d'obtenir l'implication du patient 298 Total 780 11.7% 31.0% 19.1% 38.2% Les liens dans cette question sont non significatifs. La question a pu apporter un biais33, par la formulation des réponses possibles, en effet, les réponses commençant par « peu utile » et « trop précoce » ont peut-être orienté les réponses vers les 2 autres réponses, socialement correctes : « utile » et « pertinente ». 33 cf. infra : un paragraphe tentera de repérer l’ensemble des biais possibles de cette étude. 82 Lien année d’études - score Année d'études / SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 2 1ère année 3ème année Total SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 2 – 40 43 83 48.2% 51.8% SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 2 = 43 31 74 58.1% 41.9% SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 2 + 115 118 233 49.4% 50.6% Total 198 192 390 50.8% 49.2% p = 36.8% ; chi2 = 2.00 ; ddl = 2 (NS) Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Rien n’est significatif. Année d'études / Question 5 : Evaluation 2 1ère année 3ème année Total 47 44 91 51.6% 48.4% 116 126 242 47.9% 52.1% 76 73 149 51.0% 49.0% pertinente, afin d'obtenir l'implication du patient 157 141 298 52.7% 47.3% Total 396 384 780 50.8% 49.2% peu utile, le patient au début ne sachant pas quoi évaluer utile dès le premier jour trop précoce, si le patient ne sait pas faire le soin p = 74.2% ; chi2 = 1.25 ; ddl = 3 (NS) Rien n’est significatif. Cette question n’amène pas d’éléments expliquant la validation de l’hypothèse opérationnelle n°2 sur le lien année d’études et évaluation. Il en est de même pour la question suivante. 83 Etude de la question 6 : 6. Finalement, l’apprentissage sera réussi si (cochez 2 propositions) la personne peut vous montrer qu’elle sait faire la personne sait s’auto-évaluer la personne s’autorise à être créative dans son apprentissage les objectifs sont validés Année d'études SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 3 Année d'études Score total obtenu aux questions Evaluation3. 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total NS 390 Moyenne = -0.55 Médiane = 0.00 Min = -2.00 Max = 2.00 Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne -2.00 126 32.3% 0.00 245 2.00 NS 19 62.8% 4.9% Total 390 Question 6 : Evaluation 3 6. Finalement, l'apprentissage sera réussi si (cochez 2 propositions) la personne peut vous montrer qu'elle sait faire 216 27.7% la personne sait s'auto-évaluer 232 29.7% la personne s'autorise à être créative dans son apprentissage 51 les objectifs sont validés 281 Total 780 6.5% 36.0% 84 Lien année d’études - score Année d'études / SCORE -2 0 +2 sur Evaluation 3 1ère année 3ème année Total -2.00 65 61 126 51.6% 48.4% 0.00 126 119 245 51.4% 48.6% 2.00 7 12 19 36.8% 63.2% 198 192 390 50.8% 49.2% Total p = 46.1% ; chi2 = 1.55 ; ddl = 2 (NS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Année d'études / Question 6 : Evaluation 3 1ère 3ème Total année année la personne peut vous montrer qu'el e sait faire 107 109 216 49.5% 50.5% la personne sait s'auto-évaluer 120 112 232 51.7% 48.3% la personne s'autorise à être créative dans son apprentissage 20 31 51 39.2% 60.8% les objectif s sont validés 149 132 281 53.0% 47.0% Total 396 384 780 50.8% 49.2% p = 31.9% ; chi2 = 3.51 ; ddl = 3 (NS) Un nombre restreint d’étudiants privilégie la créativité… 85 SYNTHESE – Lien ANNEE D’ETUDES et EVALUATION Les étudiants passent de la 1ère à la 3ème année du contrôle au questionnement en matière d’évaluation. Les résultats les plus probants sont représentés par un nombre d’étudiants plutôt « contrôle » qui chute (3821) et plutôt « questionnement » qui l’élève (3146). La bascule mathématique s’effectuant d’ailleurs à ce niveau, la complexité étant statistiquement également répartie entre étudiants de 1ère année et 3ème année (115 et 104). Les éléments significatifs dans les réponses sont surtout le fait de considérer dans l’éducation que l’on peut s’abstenir de donner une « note », à type d’appréciation « c’est bien » c’est « insuffisant » et ce, peut être en réaction à un passé pédagogique ancré dans les « bons points » des bons élèves et le « bonnet d’âne » pour les autres, passé pas si lointain, plus proche finalement du film noir et blanc que des peintures rupestres de Lascaux. Les autres éléments sont moins significatifs, notons, et ce sans que les différences soient marquées que les étudiants de 3ème année sont assez prédisposés à utiliser l’entretien et l’autoévaluation (173) et que la question 5 apporte sûrement un biais par des réponses plutôt orientées « conformes ». En effet, les réponses amorcées par « peu utile » et « trop précoce » ont éventuellement amené des réponses vers les 2 autres réponses, commençant par « utile » et « pertinente », bien plus socialement conformes aux attentes. Cependant nombreux sont ceux qui en 3ème année (132) considèrent que l’atteinte des objectifs est importante et trop peu de futurs soignants privilégient la créativité dans l’apprentissage (31). Le travail essentiel dans les I.F.S.I. et sur le terrain afin d’améliorer la situation serait peutêtre d’amener l’étudiant à plus de créativité, afin qu’il puisse, changer ses représentations de ce qui n’est pas pour lui comme pour autrui de l’ordre du « clairement établi » et du « protocole de consensus ». Il serait également intéressant de « délaisser » parfois les «objectifs » et repenser l’évaluation en termes de valeurs à travers une évaluation questionnement, réflexive, en accord avec la pédagogie proposée. En effet, que penser d’une 86 pédagogie qui se dirait constructiviste, socio constructiviste et néo socioconstructiviste si l’évaluation qui y est intimement mêlée est fortement dans le paradigme du contrôle ? Ce serait comme un cours de management où l’intervenant ne saurait pas gérer son temps de parole… Néanmoins, et dans les conditions de l’expérience, nous pouvons dire que, globalement, la formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux modèles de l’évaluation pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, passant d’une évaluation contrôle à une évaluation complexe : alliant contrôle et questionnement en fonction des situations. 87 Etude du lien ANNEE D’ETUDES et MODELE DE SANTE Hypothèse opérationnelle n°3 : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux modèles de santé pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, passant du modèle biomédical curatif au modèle de santé complexe alliant modèle biomédical curatif et modèle global non positiviste en fonction des situations. SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 Année d'études Score total obtenu aux questions ModèledeSanté1, ModèlesdeSanté2, ModèlesdeSanté3. Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total S 390 Moyenne = -0.82 Médiane = 0.00 Min = -6.00 Max = 6.00 Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 – – 13 Lien significatif SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 – 177 SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 = 109 SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 + 75 SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 + + 16 Total 3.3% 45.4% 27.9% 19.2% 4.1% 390 Le choix est de répartir les effectifs dans 5 classes : à -2 écarts-types de la moyenne : fortement « bio médical curatif» à -1 écart-type de la moyenne : plutôt « bio médical curatif» autour de la moyenne : complexe à +1 écart-type de la moyenne : plutôt « global non positiviste » à +2 écarts-types de la moyenne : fortement « global non positiviste » Année d'études / SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 1ère année 3ème année Total SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 – – 11 2 13 84.6% 15.4% SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 – 98 79 177 55.4% 44.6% SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 = 51 58 109 46.8% 53.2% SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 + 32 43 75 42.7% 57.3% 6 10 16 37.5% 62.5% 198 192 390 50.8% 49.2% SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 + + Total p = 2.4% ; chi2 = 11.24 ; ddl = 4 (S) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) 88 Niveau 1 : Statistique : Hypothèse opérationnelle n°3 est validée au risque <5%. Niveau 2 : Sémantique : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux modèles de santé pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, passant du modèle biomédical curatif au modèle de santé complexe alliant modèle biomédical curatif et modèle global non positiviste en fonction des situations. Niveau 3 : Explicatif : Il y a trop (11) d’étudiants de 1ère année dans la classe fortement « bio médical curatif » avec un score à -2 écarts-types de la moyenne et trop peu (2) d’étudiants de 3ème année dans cette même case pour que ce soit le fruit du hasard. De même, il a trop (43) d’étudiants de 3ème année dans la case plutôt « global non positiviste » pour que ce soit le fruit du hasard. 89 Analyse en détail : étude des composantes des scores obtenus Après cette semaine d’apprentissage, la personne rentre chez elle avec des ordonnances mentionnant : un traitement à prendre matin et soir, de se piquer le doigt 2 fois par jour pour mesurer son taux de sucre dans le sang, des bilans sanguins à réaliser tous les 3 mois, un exemple de régime à suivre. Etude de la question 7 : 7. Dans votre esprit, cette personne (cochez 2 propositions) est malade car diabétique va très bien dans la mesure où elle est satisfaite de sa vie ajoutera des années à sa vie ajoutera de la vie aux années Question 7 : Modèles de santé 1 Année d'études 7. Dans votre esprit, cette personne (cochez 2 propositions) Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total 390 NS est malade car diabétique 155 va très bien dans la mesure où elle est satisfaite de sa vie 223 ajoutera des années à sa vie 177 ajoutera de la vie aux années 225 Total 780 19.9% 28.6% 22.7% 28.8% S SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 1 Score total obtenu aux questions ModèledeSanté1. Moyenne = 0.30 Médiane = 0.00 Min = -2.00 Max = 2.00 Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 1 – 61 15.6% SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 1 = 210 SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 1 + 119 Total 53.8% 30.5% 390 90 Lien année d’études - score Année d'études / SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 1 1ère année 3ème année Total SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 1 – 38 23 61 62.3% 37.7% SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 1 = 93 117 210 44.3% 55.7% SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 1 + 67 52 119 56.3% 43.7% 198 192 390 50.8% 49.2% Total p = 1.6% ; chi2 = 8.23 ; ddl = 2 (S) Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 1ère année ont répondu globalement à cette question de façon significative ment moins complexe (cases =) que les étudiants de 3ème année. Les étudiants de 3ème année sont minoritaires dans les réponses biomédicales curatives mais sont majoritaires dans les réponses complexes. Les autres chiffres sont non significatifs. Le détail des réponses n’apporte pas d’éclairage supplémentaire. Année d'études / Question 7 : Modèles de santé 1 1ère année 3ème année Total 78 77 155 50.3% 49.7% 113 110 223 50.7% 49.3% ajoutera des années à sa vie 91 86 177 51.4% 48.6% ajoutera de la vie aux années 114 111 225 50.7% 49.3% Total 396 384 780 50.8% 49.2% est malade car diabétique va très bien dans la mesure où elle est satisfaite de sa vie p = 99.8% ; chi2 = 0.04 ; ddl = 3 (NS) 91 Etude de la question 8 : 8. Elle peut se dire (cochez 2 propositions) : « J’ai confiance en mon médecin.» « Les médicaments vont m’aider à vaincre mon problème.» « Je vais me concocter un petit régime à moi.» « Je vais régler seul mon problème sans médicament en faisant du sport.» Question 8 : Modèles de santé 2 8. Elle peut se dire (cochez 2 propositions) : " J'ai confiance en mon médecin." 317 40.6% " Les médicaments vont m'aider à vaincre mon problème." 309 39.6% " Je vais me concocter un petit régime à moi." 135 " Je vais régler seul mon problème sans médicament en faisant du sport." 19 Total 17.3% 2.4% 780 S Année d'études Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total 390 TS SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 2 Score total obtenu aux questions ModèlesdeSanté2. Moyenne = -1.21 Médiane = -2.00 Min = -2.00 Max = 2.00 Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne -2.00 241 61.8% 0.00 144 2.00 5 36.9% 1.3% Total 390 92 Lien année d’études - score Année d'études / SCORE -2 0 +2 s ur Modè le de Santé 2 1ère année 3ème année Total 138 103 241 57.3% 42.7% 0.00 57 87 144 39.6% 60.4% 2.00 3 2 5 60.0% 40.0% 198 192 390 50.8% 49.2% -2.00 Total p = 0.3% ; chi2 = 11.44 ; ddl = 2 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 3ème année ont répondu globalement à cette question de façon significativement plus complexe que les étudiants de 1ère année Année d'études / Question 8 : Modèles de santé 2 1ère année 3ème année Total " J'ai confiance en mon médecin." 164 153 317 " Les médicaments vont m'aider à vaincre mon problème." 169 140 309 56 79 135 7 12 19 396 384 780 " Je vais me concocter un petit régime à moi." " Je vais régler seul mon problème sans médicament en faisant du sport." Total p = 4.3% ; chi2 = 8.16 ; ddl = 3 (S) Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 3ème année sont majoritaires (79/56) à imaginer un patient être créatif dans son hygiène alimentaire … et sont significativement moins nombreux à prôner l’usage « vainqueur » des médicaments (140). 93 Etude de la question 9 : 9. La prise en charge globale (médicaments, bilans, régime…) de ce diabète devrait être construite principalement (cochez 2 propositions) en vue d’obtenir un taux de sucre normal par une équipe pluridisciplinaire : médecin, infirmier(ère), diététicien… en fonction de l’environnement du patient : ses moyens financiers, ses conditions de vie, ses activités, son métier… à partir des attentes du patient Question 9 : Modèles de santé 3 9. La prise en charge globale (médicaments, bilans, régime…) de ce diabète devrait être construite principalement (cochez 2 propositions) en vue d'obtenir un taux de sucre normal 128 par une équipe pluridisciplinaire : médecin, infirmier(ère), diététicien… 244 16.4% 31.3% 37.7% en fonction de l'environnement du patient : ses moyens financiers, ses conditions de vie, ses activités, son métier… 294 à partir des attentes du patient 114 Total 780 14.6% S Année d'études Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total 390 TS SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 3 Score total obtenu aux questions ModèlesdeSanté3. Moyenne = 0.09 Médiane = 0.00 Min = -2.00 Max = 2.00 Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 3 – 50 12.8% SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 3 = 272 SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 3 + Total 68 69.7% 17.4% 390 94 Lien année d’études - score Année d'études / SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 3 1ère année 3ème année Total SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 3 – 37 13 50 74.0% 26.0% SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 3 = 136 136 272 50.0% 50.0% SCORE -2 0 +2 sur Modèle de Santé 3 + 25 43 68 36.8% 63.2% 198 192 390 50.8% 49.2% Total p = <0.1% ; chi2 = 16.20 ; ddl = 2 (TS) Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 1ère année ont répondu globalement à cette question de façon significative plus biomédicale curative (-) que les étudiants de 3ème année Année d'études / Question 9 : Modèles de santé 3 1ère année 3ème année Total en vue d'obtenir un taux de sucre normal 78 50 128 par une équipe pluridisciplinaire : médecin, infirmier(ère), diététicien… 132 112 244 en fonction de l'environnement du patient : ses moyens financiers, ses conditions de vie, ses activités, son métier… 131 163 294 60.9% 39.1% 54.1% 45.9% 44.6% 55.4% 48.2% 51.8% 780 50.8% 49.2% à partir des attentes du patient Total 55 59 396 384 114 p = 1.1% ; chi2 = 11.21 ; ddl = 3 (S) Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 1ère année privilégient la norme (biomédical curatif) Les étudiants de 3ème année sont eux majoritaires dans les réponses prenant en compte l’environnement du patient (modèle global non positiviste) 95 SYNTHESE – Lien ANNEE D’ETUDES et MODELE DE SANTE Les étudiants quittent quelque peu le modèle de santé biomédical curatif pour un modèle global non positiviste en passant de la 1ère à la 3ème année de formation. Les résultats les plus probants sont représentés par un nombre d’étudiants fortement dans le modèle « biomédical curatif» qui chute (112) et celui des étudiants plutôt dans le modèle « global non positiviste » qui l’élève (3243). La bascule mathématique s’effectuant à la charnière de la complexité (51 58). Les éléments significatifs dans les réponses sont surtout le fait de considérer dans l’éducation que le patient peut s’autoriser à composer son équilibre alimentaire (56 79). La norme glycémique est aussi relativisée chez les étudiants en fin de cursus (78 50). Cela peut être dû à l’apprentissage réalisé tant à l’I.F.S.I. que sur le terrain qui insiste sur le fait, qu’hormis l’hypoglycémie profonde, tout diabétique vit des aléas glycémiques, qu’il gère habituellement très bien. Cela, les étudiants de 1ère année qui n’ont jamais pris en charge une personne diabétique ne peuvent pas le deviner… L’environnement du patient est réellement pris en considération par les étudiants au cours de leur formation (131 163). Ce chiffre initialement haut, augmente significativement en 3ème année. Les conditions socio-économiques dans lesquelles vivent les étudiants (petits budgets, travail pour financer les études…) est peut être un élément déterminant en plus de la formation en elle-même dans l’explication des réponses proposées. Le terrain aura permis aux étudiants de 3ème année de prendre soin de personnes dans leur environnement qui, parfois, prend le pas sur le « médical pur ». Il est à noter, en toute relativité, une baisse significative des étudiants en 3ème année qui considèrent le médicament comme salvateur (169 140). En toute relativité car ils restent quantitativement nombreux (169 140). Est-ce à penser que ces étudiants estiment la pharmacologie importante, capitale dans leur formation ? Ne blâmons pas ces futures promotions de soignants qui « sur le bout des doigts » connaitront les médicaments qu’ils distribuent parfois « du bout des doigts ». Le travail en pluridisciplinarité et interdisciplinarité est valorisé par les étudiants qui mettent cette réponse parmi les prioritaires avec celles environnementales. Les I.F.S.I. et le terrain 96 afin d’améliorer la situation auraient peut-être à mettre l’accent sur l’importance de considérer les attentes du patient comme élément incontournable de l’éducation. Néanmoins, et dans les conditions de l’expérience, nous pouvons dire que, globalement, la formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux modèles de santé pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, passant du modèle biomédical curatif au modèle de santé complexe alliant modèle biomédical curatif et modèle global non positiviste en fonction des situations. 97 Etude du lien ANNEE D’ETUDES et POSTURES Hypothèse opérationnelle n°4 : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux modèles des postures pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, le patient étant considéré d’une posture d’agent à une posture complexe : alliant posture d’agent et posture de co-auteur en fonction des situations. Année d'études SCORE -6 à +6 sur Postures 123 Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total Score total obtenu aux questions Postures1, Postures2, Postures3. Moyenne = -0.19 Médiane = 0.00 Min = -4.00 Max = 4.00 Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne TS 390 SCORE -6 à +6 sur Postures 123 – – Lien très significatif 25 SCORE -6 à +6 sur Postures 123 – 101 SCORE -6 à +6 sur Postures 123 = 160 SCORE -6 à +6 sur Postures 123 + 94 SCORE -6 à +6 sur Postures 123 + + 10 Total 6.4% 25.9% 41.0% 24.1% 2.6% 390 Le choix est de répartir les effectifs dans 5 classes : à -2 écarts-types de la moyenne : à -1 écart-type de la moyenne : autour de la moyenne : à +1 écart-type de la moyenne : à +2 écarts-types de la moyenne : fortement « agent » plutôt « agent » complexe plutôt « co-auteur » fortement « co-auteur » Année d'études / SCORE -6 à +6 sur Postures 123 1ère année 3ème année Total SCORE -6 à +6 sur Postures 123 – – 18 7 25 72.0% 28.0% SCORE -6 à +6 sur Postures 123 – 66 35 101 65.3% 34.7% SCORE -6 à +6 sur Postures 123 = 78 82 160 48.8% 51.3% SCORE -6 à +6 sur Postures 123 + 35 59 94 37.2% 62.8% 1 9 10 10.0% 90.0% 198 192 390 50.8% 49.2% SCORE -6 à +6 sur Postures 123 + + Total p = <0.1% ; chi2 = 26.90 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) 98 Niveau 1 : Statistique : Hypothèse opérationnelle n°4 est validée au risque <1% Niveau 2 : Sémantique : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux modèles des postures pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, le patient étant considéré d’une posture d’agent à une posture complexe : alliant posture d’agent et posture de co-auteur en fonction des situations. Niveau 3 : Explicatif : Il y a trop (66) d’étudiants de 1ère année dans la classe plutôt « agent » avec un score à -1 écart-type de la moyenne et trop peu (35) d’étudiants de 3ème année dans cette même case pour que ce soit le fruit du hasard. De même, il a trop peu (35) d’étudiants de 1ère année dans la case à +1 écart-type plutôt « coauteur » et trop (59) d’étudiants de 3ème année dans cette même case pour que ce soit le fruit du hasard. De plus, il a trop (9) d’étudiants de 3ème année dans la case plutôt fortement « co-auteur » pour que ce soit le fruit du hasard. 99 Analyse en détail : étude des composantes des scores obtenus Etude de la question 10 : 10. La personne sera d’autant plus à même d’être en bonne santé qu’elle (cochez 2 propositions) respectera la prescription médicale mangera de tout adaptera sa ration alimentaire à son activité fera ses bilans trimestriels Question 10 : Postures 1 Année d'études 10. La personne sera d'autant plus à même d'être en bonne santé qu'elle (cochez 2 propositions) Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total TS respectera la prescription médicale mangera de tout 390 319 33 adaptera sa ration alimentaire à son activité 273 fera ses bilans trimestriels 155 Total 780 40.9% 4.2% 35.0% 19.9% TS SCORE -2 0 +2 sur Postures 1 Score total obtenu aux questions Postures1. Moyenne = -0.43 Médiane = 0.00 Min = -2.00 Max = 2.00 Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne SCORE -2 0 +2 sur Postures 1 – 103 26.4% SCORE -2 0 +2 sur Postures 1 = 268 SCORE -2 0 +2 sur Postures 1 + 19 Total 68.7% 4.9% 390 100 Lien année d’études - score Année d'études / SCORE -2 0 +2 sur Postures 1 1ère année 3ème année Total SCORE -2 0 +2 sur Postures 1 – 75 28 103 72.8% 27.2% SCORE -2 0 +2 sur Postures 1 = 120 148 268 44.8% 55.2% SCORE -2 0 +2 sur Postures 1 + 3 16 19 15.8% 84.2% 198 192 390 50.8% 49.2% Total p = <0.1% ; chi2 = 33.18 ; ddl = 2 (TS) Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 1ère année ont répondu globalement à cette question de façon significative en plaçant le patient en tant qu’agent (-) plutôt que co-auteur Année d'études / Question 10 : Postures 1 1ère année respectera la prescription médicale 142 319 55.5% 44.5% 11 22 33 33.3% 66.7% 115 158 273 42.1% 57.9% 93 62 155 60.0% 40.0% 396 384 780 50.8% 49.2% fera ses bilans trimestriels Total Total 177 mangera de tout adaptera sa ration alimentaire à son activité 3ème année p = <0.1% ; chi2 = 20.30 ; ddl = 3 (TS) Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 1ère année encourageront un patient qui réalise ses bilans (agent 93/62) plutôt qu’un patient co-auteur qui adapte lui-même son alimentation Les étudiants de 3ème année sont eux majoritaires à privilégier un patient actif dans sa santé, adaptant son alimentation à son activité (158/115) 101 Etude de la question 11 : 11. Si son taux de sucre (mesuré au doigt) est élevé, la personne (cochez 2 propositions) diminuera d’elle-même, dans son alimentation, les apports en sucres rapinfirmiers pourra appeler son médecin, son infirmier (ère) pour savoir quoi faire continuera le traitement tel qu’il est prescrit réfléchira aux causes possibles de cette augmentation Question 11 : Postures 2 11. Si son taux de sucre (mesuré au doigt) est élevé, la personne (cochez 2 propositions) diminuera d'elle-même, dans son alimentation, les apports en sucres rapides 178 pourra appeler son médecin, son infirmier (ère) pour savoir quoi faire continuera le traitement tel qu'il est prescrit 22.8% 251 23 réfléchira aux causes possibles de cette augmentation 328 Total 780 32.2% 2.9% 42.1% NS Année d'études Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total 390 PS SCORE -2 0 +2 sur Postures 2 Score total obtenu aux questions Postures2. Moyenne = 0.59 Médiane = 0.00 Min = -2.00 Max = 2.00 Répartition en 3 classes (amplitude 2 écart-type) autour de la moyenne SCORE -2 0 +2 sur Postures 2 – 6 1.5% SCORE -2 0 +2 sur Postures 2 = 262 SCORE -2 0 +2 sur Postures 2 + 122 Total 67.2% 31.3% 390 102 Lien année d’études - score Année d'études / SCORE -2 0 +2 sur Postures 2 1ère année 3ème année Total SCORE -2 0 +2 sur Postures 2 – 5 1 6 83.3% 16.7% SCORE -2 0 +2 sur Postures 2 = 140 122 262 53.4% 46.6% SCORE -2 0 +2 sur Postures 2 + 53 69 122 43.4% 56.6% 198 192 390 50.8% 49.2% Total p = 5.2% ; chi2 = 5.91 ; ddl = 2 (PS) Répartition en 3 classes (amplitude 2 écart-type) autour de la moyenne Les liens sont peu significatifs, de peu…, le chi2 est à 5.91 et serait significatif au seuil 5% à 5.99. Le risque est ici de 5.2%... Année d'études / Question 11 : Postures 2 1ère 3ème Total année année diminuera d'el e-même, dans son alimentation, les apports en sucres rapides 86 92 178 48.3% 51.7% pourra appeler son médecin, son infirmier (ère) pour savoir quoi faire 140 111 251 55.8% 44.2% continuera le traitement tel qu'il est prescrit 10 13 23 43.5% 56.5% réfléchira aux causes possibles de cette augmentation 160 168 328 48.8% 51.2% Total 396 384 780 50.8% 49.2% p = 26.6% ; chi2 = 3.96 ; ddl = 3 (NS) L’étude des réponses ne met pas de lien significatif en évidence. 103 Etude de la question12 : 12. La personne vous dit avoir mal en se piquant et aimerait stopper quelque temps les piqûres au doigt. Elle doit (cochez 2 propositions) suivre son propre souhait (stopper quelque temps les piqûres) alterner les doigts et continuer au moins 1 fois par jour à mesurer son taux de sucre au doigt pour sa santé appeler le médecin pour avis pouvoir être entendue sur son ressenti Question 12 : Postures 3 12. La personne vous dit avoir mal en se piquant et aimerait stopper quelque temps les piqûres au doigt. Elle doit (cochez 2 propositions) suivre son propre souhait (stopper quelque temps les piqûres) 4 0.5% 38.3% alterner les doigts et continuer au moins 1 fois par jour à mesurer son taux de sucre au doigt pour sa 299 santé appeler le médecin pour avis 160 pouvoir être entendue sur son ressenti 317 Total 780 20.5% 40.6% TS Année d'études Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total 390 PS SCORE -2 0 +2 sur Postures 3 Score total obtenu aux questions Postures3. Moyenne = -0.35 Médiane = 0.00 Min = -2.00 Max = 2.00 Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne SCORE -2 0 +2 sur Postures 3 – 71 18.2% SCORE -2 0 +2 sur Postures 3 = 317 SCORE -2 0 +2 sur Postures 3 + Total 2 81.3% 0.5% 390 104 Lien année d’études - score Année d'études / SCORE -2 0 +2 sur Postures 3 1ère année 3ème année Total SCORE -2 0 +2 sur Postures 3 – 43 28 71 60.6% 39.4% SCORE -2 0 +2 sur Postures 3 = 153 164 317 48.3% 51.7% SCORE -2 0 +2 sur Postures 3 + 2 0 198 192 Total 0.0% 2 100.0% 390 49.2% 50.8% p = 6.5% ; chi2 = 5.46 ; ddl = 2 (PS) Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les liens sont peu significatifs, cependant le chi2 est à 5.46 et serait significatif au seuil 5% à 5.99. Année d'études / Question 12 : Postures 3 1ère année 3ème année Total suivre son propre souhait (stopper quelque temps les piqûres) 3 1 4 alterner les doigts et continuer au moins 1 fois par jour à mesurer son taux de sucre au doigt pour sa santé 136 163 299 appeler le médecin pour avis 103 57 75.0% 25.0% 160 45.5% 54.5% 64.4% 35.6% pouvoir être entendue sur son ressenti 154 163 317 48.6% 51.4% Total 396 384 780 50.8% 49.2% p = <0.1% ; chi2 = 16.74 ; ddl = 3 (TS) Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Les étudiants de 1ère année ont répondu globalement à cette question de façon significative plus « agent » en encourageant un patient qui appelle son médecin en cas de problème… 105 SYNTHESE – Lien ANNEE D’ETUDES et POSTURES Les étudiants « basculent » de la 1ère à la 3ème année en considérant le patient plutôt « agent » (66 35) en 1ère année et plutôt « co-auteur » en 3ème année (35 59) et surtout fortement « co-auteur » dans cette même année (1 9). La bascule mathématique s’effectuant à la charnière de la complexité (7882). Les éléments significatifs dans les réponses sont surtout le fait de considérer dans l’éducation que le patient a une réelle capacité d’adaptation. En effet, les étudiants privilégient fortement (115 158) la réponse « adaptation de l’alimentation à l’activité » en fin du cursus. De même, ils sont moins tournés vers « l’appel médical » du patient pour avis (103 57). Ils sont également moins dans la rigueur des bilans à faire faire, quoique la surveillance de l’hémoglobine glyquée reste un élément incontournable dans l’éducation thérapeutique. Paradoxalement, et pourtant le message est clair dans le cadre du diabète, un patient peut manger de tout, rien n’est interdit (en quantité raisonnable) et finalement peu de futurs soignants (22) l’on affirmé. Cette liberté est encore davantage mise à défaut en question 12 où seulement 4 étudiants sur 390 proposeraient au patient de suivre son souhait de stopper quelques temps les glycémies capillaires. Ceci peut être compréhensible de la part d’un étudiant de 1ère année qui n’a pas étudié le diabète, imaginant cette surveillance « vitale ». Est-ce à penser que tous les étudiants en fin de cursus (sauf 1) gardent à l’esprit que la surveillance glycémique est un excellent moyen d’éducation thérapeutique et d’implication du patient dans son propre suivi. C’est à espérer mais peut-être utopique… Les réponses nombreuses (136 et surtout 163) où l’infirmier s’oriente vers le compromis, et suite à la douleur, propose volontiers de prêter attention à alterner les doigts tout en continuant quand même la surveillance par piqure du doigt amène à regretter l’absence de liberté laissée au patient dans ses choix de vie… La réflexivité du patient est quoi qu’il en soit mise en avant (160 et 168) dans les réponses sur une glycémie élevée, ce qui est intéressant, et montre l’importance que prêtent les infirmiers à la compréhension des tenants et aboutissants dans l’éducation. Un patient qui ne comprend 106 pas pourra plus difficilement se prendre en charge. L’écoute du ressenti du patient est d’ailleurs privilégiée dans toutes les promotions. Le travail nécessaire dans les I.F.S.I. et sur le terrain afin d’améliorer la situation serait peutêtre de travailler sur les représentations tenaces qu’ont les soignants sur le diabète, et amener l’étudiant à réfléchir sur les notions de liberté d’un patient qui, responsabilisé, saura mieux prendre en charge sa santé. Néanmoins, et dans les conditions de l’expérience, nous pouvons dire que, globalement, la formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux modèles des postures pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients, le patient étant considéré d’une posture d’agent à une posture complexe : alliant posture d’agent et posture de co-auteur en fonction des situations. BILAN Les 4 Hypothèses opérationnelles sont validées et valident l’Hypothèse générale : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux paradigmes, théories et modèles pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients. Nous pouvons également voir le lien direct entre année d’études et paradigme dans l’étude des scores obtenus aux 24 questions. Les 4 liens précédents peuvent être schématisés dans le schéma de synthèse qui suit. 107 SYNTHESE GENERALE SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 Score total obtenu aux questions Apprentissage1, Apprentissage2, Apprentissage3. Score total obtenu aux questions Evaluation1, Evaluation2, Evaluation3. Moyenne = -0.54 Médiane = 0.00 Min = -6.00 Max = 6.00 Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Moyenne = 0.98 Médiane = 2.00 Min = -6.00 Max = 6.00 Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 – – 50 SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 – – 28 SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 – 115 SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 = 136 SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 + 66 12.8% 29.5% 34.9% 16.9% SCORE -6 à +6 sur Apprentissage 123 + + 23 Total 5.9% SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 – 59 SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 = 219 SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 + 77 SCORE -6 à +6 sur Evaluation 123 + + 390 Total TS Lien très significatif S 7 7.2% 15.1% 56.2% 19.7% 1.8% 390 Lien significatif Année d'études Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total 390 Lien significatif Lien très significatif S TS SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 SCORE -6 à +6 sur Postures 123 Score total obtenu aux questions ModèledeSanté1, ModèlesdeSanté2, ModèlesdeSanté3. Score total obtenu aux questions Postures1, Postures2, Postures3. Moyenne = -0.82 Médiane = 0.00 Min = -6.00 Max = 6.00 Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Moyenne = -0.19 Médiane = 0.00 Min = -4.00 Max = 4.00 Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 – – 13 SCORE -6 à +6 sur Postures 123 – – 25 SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 – 177 SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 = 109 SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 + 75 SCORE -6 à +6 sur Modèles de Santé 123 + + 16 Total 390 3.3% 45.4% 27.9% 19.2% 4.1% SCORE -6 à +6 sur Postures 123 – 101 SCORE -6 à +6 sur Postures 123 = 160 SCORE -6 à +6 sur Postures 123 + 94 SCORE -6 à +6 sur Postures 123 + + 10 Total 6.4% 25.9% 41.0% 24.1% 2.6% 390 108 Etude du lien ANNEE D’ETUDES et PARADIGME Hypothèse générale : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux paradigmes, théories et modèles pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients. SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. Score total obtenu aux questions Q1: Nom de l'IFSI, Année d'études, Apprentissage1, Apprentissage2, Apprentissage3, Evaluation1, Evaluation2, Evaluation3, ModèledeSanté1, ModèlesdeSanté2, ModèlesdeSanté3, Postures1, Postures2, Postures3, Sexe, .. Année d'études Moyenne = -0.57 Médiane = 0.00 Min = -16.00 Max = 16.00 Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total TS SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – 390 Lien très significatif 21 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – 113 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = 146 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + 76 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + 34 Total 5.4% 29.0% 37.4% 19.5% 8.7% 390 Le choix est de répartir les effectifs dans 5 classes : à -2 écarts-types de la moyenne : fortement « positiviste » à -1 écart-type de la moyenne : plutôt « positiviste » autour de la moyenne : complexe à +1 écart-type de la moyenne : plutôt « phénoménologique » à +2 écarts-types de la moyenne : fortement « phénoménologique » Année d'études / SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. 1ère année 3ème année Total SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – 17 4 21 81.0% 19.0% SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – 81 32 113 71.7% 28.3% SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = 64 82 146 43.8% 56.2% SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + 26 50 76 34.2% 65.8% SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + 10 24 34 29.4% 70.6% 198 192 390 50.8% 49.2% Total p = <0.1% ; chi2 = 44.78 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) 109 Niveau 1 : Statistique : Hypothèse générale est validée au risque <1% Niveau 2 : Sémantique : La formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux paradigmes, théories et modèles pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients. Niveau 3 : Explicatif : Il y a trop (81) d’étudiants de 1ère année dans la classe plutôt « positiviste » avec un score à -1 écart-type de la moyenne et trop peu (32) d’étudiants de 3ème année dans cette même case pour que ce soit le fruit du hasard. De même, il a trop peu (26) d’étudiants de 1ère année dans la case à +1 écart-type plutôt « phénoménologique » et trop (50) d’étudiants de 3ème année dans cette même case pour que ce soit le fruit du hasard. Finalement la comparaison des moyennes des étudiants de 1ère année et étudiants de 3ème année montre un passage de -2.41 à +1.33 dans l’ensemble des scores, témoignant d’un passage du positivisme au phénoménologique. 110 5.9 Complément d’étude (1) : la conformité L’étude réalisée nous amène à une réflexion et une nouvelle question voire hypothèse. En effet, à certains moments, il est nécessaire d'être dans un modèle à d'autres moments dans le modèle « complémentaire », donc une personne peut passer d’un modèle à l’autre, dans la complexité, tout en proposant une éducation thérapeutique totalement conforme. En 2 mots, un infirmier peut adopter en fonction de la personne, de la situation présente une évaluation « contrôle » ou une évaluation « questionnement » à bon escient et proposer une éducation thérapeutique totalement conforme. Alors, les étudiants infirmiers passent-ils de la 1ère à la 3ème année par une conformisation dans leur façon d’appréhender l’éducation thérapeutique ? Aux vues de l’étude réalisée précédemment, nous prendrons l’option de l’affirmative et proposons une hypothèse complémentaire. Hypothèse complémentaire : Dans le cadre de l’accompagnement thérapeutique des patients, la formation infirmière permet au futur infirmier de proposer une éducation thérapeutique conforme dans les domaines de l’apprentissage, de l’évaluation, des modèles de santé et des postures. Le questionnaire peut être agrémenté des items « conforme » et « non conforme ». L’étude étant réalisée sur les mêmes questionnaires, certaines questions apportent 2, 3 voire 4 réponses conformes. Précision importante, nous avons vu dans la précédente partie qu’un étudiant pouvait proposer par exemple 1 réponse dans l’évaluation « contrôle » et une réponse dans l’évaluation « questionnement » ce qui lui permettait d’être dans la complexité. A contrario, dans ce « complément d’enquête » un étudiant qui répondra 1 item conforme et 1 item non conforme ne sera en aucun cas dans la complexité mais dans une éducation de moyenne qualité, de conformité perfectible. Le questionnaire (identique) vu à travers la conformité donne: 111 Un patient de 50 ans à qui l’on vient de découvrir un diabète (maladie pancréatique révélée par un taux anormalement élevé de sucre dans le sang) est hospitalisé 5 jours pour apprendre à gérer sa maladie (éducation thérapeutique) puis rentrera à domicile. Toutes les questions portent sur ce patient. 1. Le 1er jour, il est préférable (cochez 2 propositions) de partir de ce qu’il sait déjà faire Constructivisme, Socioconstructivisme34, NéoSocioconstructivisme35 CONFORME de partir de zéro considérant la personne comme vierge de connaissances Béhaviorisme NON CONFORME qu’il aille de la théorie vers la pratique Béhaviorisme NON CONFORME qu’il aille de la pratique vers la théorie Constructivisme, SC, NSC CONFORME 2. Pour qu’il apprenne à faire un soin (par exemple se piquer le doigt pour recueillir une goutte de sang afin de mesurer son taux de sucre), il est préférable (cochez 2 propositions) de lui donner un document illustré expliquant comment faire Béhaviorisme NON CONFORME d’organiser cet apprentissage avec d’autres patients afin de faire partager leurs pratiques Constructivisme, SC, NSC CONFORME de lui montrer comment faire Béhaviorisme NON CONFORME de lui laisser réaliser des essais, des tentatives permettant de découvrir le soin Constructivisme, SC, NSC CONFORME 3. Si le patient fait des erreurs, il vaudra mieux pour progresser qu’il considère ses erreurs comme (cochez 2 propositions) graves pour sa santé Béhaviorisme NON CONFORME à corriger Béhaviorisme NON CONFORME utiles Constructivisme, SC, NSC CONFORME des éléments de réflexion Constructivisme, SC, NSC CONFORME 4. Au cours de la semaine, vous évaluerez l’apprentissage de la personne par (cochez 2 propositions) une verbalisation au patient de type : « c’est très bien, bien, assez-bien, moyen, assez insuffisant, insuffisant …» Contrôle NON CONFORME une grille d’évaluation Contrôle CONFORME le sens que donne la personne à ce temps d’apprentissage Questionnement CONFORME son auto-évaluation lors d’un entretien Questionnement CONFORME 5. L’auto-évaluation au tout début d’une période d’apprentissage d’un soin est (cochez 2 propositions) peu utile, le patient au début ne sachant pas quoi évaluer Contrôle NON CONFORME utile dès le premier jour Questionnement CONFORME trop précoce, si le patient ne sait pas faire le soin. Contrôle NON CONFORME pertinente, afin d’obtenir l’implication du patient Questionnement CONFORME 34 35 SC NSC 112 6. Finalement, l’apprentissage sera réussi si (cochez 2 propositions) la personne peut vous montrer qu’elle sait faire Contrôle CONFORME la personne sait s’auto-évaluer Questionnement CONFORME la personne s’autorise à être créative dans son apprentissage Questionnement CONFORME les objectifs sont validés Contrôle CONFORME Après cette semaine d’apprentissage, la personne rentre chez elle avec des ordonnances mentionnant : un traitement à prendre matin et soir, de se piquer le doigt 2 fois par jour pour mesurer son taux de sucre dans le sang, des bilans sanguins à réaliser tous les 3 mois, un exemple de régime à suivre. 7. Dans votre esprit, cette personne (cochez 2 propositions) est malade car diabétique Biomédical Curatif CONFORME va très bien dans la mesure où elle est satisfaite de sa vie Global non Positiviste CONFORME ajoutera des années à sa vie Biomédical Curatif CONFORME ajoutera de la vie aux années Global non Positiviste CONFORME 8. Elle peut se dire (cochez 2 propositions) : « J’ai confiance en mon médecin.» Biomédical Curatif CONFORME « Les médicaments vont m’aider à vaincre mon problème.» Biomédical Curatif NON CONFORME « Je vais me concocter un petit régime à moi.» Global non Positiviste CONFORME « Je vais régler seul mon problème sans médicament en faisant du sport.» Global non Positiviste NON CONFORME 9. La prise en charge globale (médicaments, bilans, régime…) de ce diabète devrait être construite principalement (cochez 2 propositions) en vue d’obtenir un taux de sucre normal Biomédical Curatif CONFORME par une équipe pluridisciplinaire : médecin, infirmier(ère), diététicien… Biomédical Curatif CONFORME en fonction de l’environnement du patient : ses moyens financiers, ses conditions de vie, ses activités, son métier… Global non Positiviste CONFORME à partir des attentes du patient Global non Positiviste CONFORME 10. La personne sera d’autant plus à même d’être en bonne santé qu’elle (cochez 2 propositions) respectera la prescription médicale Agent CONFORME mangera de tout Co-Auteur CONFORME adaptera sa ration alimentaire à son activité Co-Auteur CONFORME fera ses bilans trimestriels Agent CONFORME 11. Si son taux de sucre (mesuré au doigt) est élevé, la personne (cochez 2 propositions) diminuera d’elle-même, dans son alimentation, les apports en sucres rapides Co-Auteur CONFORME pourra appeler son médecin, son infirmier (ère) pour savoir quoi faire Agent NON CONFORME continuera le traitement tel qu’il est prescrit Agent NON CONFORME réfléchira aux causes possibles de cette augmentation Co-Auteur CONFORME 113 12. La personne vous dit avoir mal en se piquant et aimerait stopper quelque temps les piqûres au doigt. Elle doit (cochez 2 propositions) suivre son propre souhait (stopper quelque temps les piqûres) Co-Auteur CONFORME alterner les doigts et continuer au moins 1 fois par jour à mesurer son taux de sucre au doigt pour sa santé Agent CONFORME appeler le médecin pour avis Agent CONFORME pouvoir être entendue sur son ressenti Co-Auteur CONFORME Etude du lien ANNEE D’ETUDES et CONFORMITE SCORE TOTAL Conf/Non Conform e Moyenne = 12.86 Médiane = 12.00 Min = 4.00 Max = 22.00 Année d'études 1ère année 3ème année Total 198 192 50.8% 49.2% 50.8% TS 49.2% 390 100.0% SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – 21 5.4% SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – 89 22.8% SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = 167 42.8% SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + 103 26.4% 10 2.6% SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + Total 5.4% 22.8% 42.8% 26.4% 2.6% 390 100.0% Lien très significatif Le choix est de répartir les effectifs dans 5 classes : à -2 écarts-types de la moyenne : éducation « non conforme » score36 de 4 à 6 à -1 écart-type de la moyenne : éducation plutôt « non conforme » score de 8 à 10 autour de la moyenne : éducation neutre37 à score de 12 à 14 à +1 écart-type de la moyenne : éducation plutôt « conforme » » score de 16 à 18 à +2 écarts-types de la moyenne : éducation « conforme » » score de 20 à 22 Année d'études / SCORE TOTAL Conf/Non Conform e 1ère année 3ème année Total SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – 15 6 21 71.4% 28.6% SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – 67 22 89 75.3% 24.7% SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = 82 85 167 49.1% 50.9% SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + 32 71 103 31.1% 68.9% 2 8 10 20.0% 80.0% 198 192 390 50.8% 49.2% SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + Total p = <0.1% ; chi2 = 44.95 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) 36 37 Sur un maximum de 24. Neutre pour : mi « conforme » mi « non conforme ». 114 Niveau 1 : Statistique : Hypothèse complémentaire est validée au risque <1% Niveau 2 : Sémantique : Dans le cadre de l’accompagnement thérapeutique des patients, la formation infirmière permet au futur infirmier de proposer une éducation thérapeutique conforme dans les domaines de l’apprentissage, de l’évaluation, des modèles de santé et des postures. Niveau 3 : Explicatif : Il y a trop (67) d’étudiants de 1ère année dans la classe plutôt « non conforme » avec un score à -1 écart-type de la moyenne et trop peu (22) d’étudiants de 3ème année dans cette même case pour que ce soit le fruit du hasard. De même, il a trop (71) d’étudiants de 3ème année dans la case plutôt « conforme » pour que ce soit le fruit du hasard. Finalement la comparaison des moyennes des étudiants de 1ère année et étudiants de 3ème année montre un passage de 11.76 à 14.00 dans l’ensemble des scores, témoignant d’une évolution vers une éducation thérapeutique plus « conforme ». Pour rappel, certaines questions ont 3 voire 4 items conformes, ce qui explique les résultats dans tous les cas positifs, le score le plus faible est de +4 obtenu par 5 étudiants (4 de 1ère année, 1 de 3ème année) 115 Etude des composantes des scores « conformes - non conformes » obtenus aux questions relatives à l’apprentissage. SCORE APP. Conf/Non-Conform e Moyenne = -0.54 Médiane = 0.00 Min = -6.00 Max = 6.00 Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total 390 100.0% TS SCORE APP. Conf/Non-Conforme – 165 42.3% SCORE APP. Conf/Non-Conforme = 136 34.9% SCORE APP. Conf/Non-Conforme + 89 22.8% Total 390 100.0% Lien très significatif Année d'études / SCORE APP. Conf/Non-Conforme 1ère année 3ème année Total SCORE APP. Conf/Non-Conforme – 116 49 165 70.3% 29.7% SCORE APP. Conf/Non-Conforme = 58 78 136 42.6% 57.4% SCORE APP. Conf/Non-Conforme + 24 65 89 27.0% 73.0% 198 192 390 50.8% 49.2% Total p = <0.1% ; chi2 = 48.95 ; ddl = 2 (TS) Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Sur les questions relatives à l’apprentissage, les étudiants de 1ère année ont répondu proportionnellement aux étudiants de 3ème année de façon « non conforme » : 116 vs 49. Sur les réponses plutôt « conforme », les étudiants de 3ème année sont proportionnellement plus nombreux que les étudiants de 1ère année : 65 vs 24. 116 Etude des composantes des scores « conformes - non conformes » obtenus aux questions relatives à l’évaluation. SCORE EVA. Conf/Non Conforme Moyenne = 4.49 Médiane = 6.00 Min = 0.00 Max = 6.00 Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total 390 100.0% S SCORE EVA. Conf/Non Conforme – 94 24.1% SCORE EVA. Conf/Non Conforme = 92 23.6% SCORE EVA. Conf/Non Conforme + 204 52.3% Total 390 100.0% Lien significatif Année d'études / SCORE EVA. Conf/Non Conform e 1ère année 3ème année Total SCORE EVA. Conf /Non Conf orme – 48 46 94 SCORE EVA. Conf /Non Conf orme = 58 34 92 SCORE EVA. Conf /Non Conf orme + 92 112 204 198 192 390 Total p = 1.7% ; chi2 = 8.17 ; ddl = 2 (S) Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Sur les questions relatives à l’évaluation, les étudiants de 1ère année sont plus nombreux à proposer une éducation « neutre» : 58 vs 34. 117 Etude des composantes des scores « conformes - non conformes » obtenus aux questions relatives aux modèles de santé. SCORE MDS Conf/Non Conform e Moyenne = 4.32 Médiane = 4.00 Min = 2.00 Max = 6.00 Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total 390 100.0% S SCORE MDS Conf/Non Conforme – 6 1.5% SCORE MDS Conf/Non Conforme = 316 81.0% SCORE MDS Conf/Non Conforme + 68 17.4% Total 390 100.0% Lien significatif Anné e d'é tude s / SCORE M DS Conf/Non Conform e 1ère année 3ème année Total SCORE MDS Conf /Non Conf orme – 3 3 6 SCORE MDS Conf /Non Conf orme = 170 146 316 SCORE MDS Conf /Non Conf orme + 25 43 68 198 192 390 Total p = 3.9% ; chi2 = 6.50 ; ddl = 2 (S) Répartition en 3 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Sur les réponses plutôt « conforme », les étudiants de 3ème année sont proportionnellement plus nombreux que les étudiants de 1ère année : 43 vs 25. 118 Etude des composantes des scores « conformes - non conformes » obtenus aux questions relatives aux postures. SCORE POS. Conf/Non Conforme Moyenne = 4.59 Médiane = 4.00 Min = 2.00 Max = 6.00 Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total 390 100.0% PS SCORE POS. Conf/Non Conforme – 6 1.5% SCORE POS. Conf/Non Conforme = 262 67.2% SCORE POS. Conf/Non Conforme + 122 31.3% Total 390 100.0% Lien peu significatif Année d'études / SCORE POS. Conf/Non Conform e 1ère année 3ème année Total SCORE POS. Conf/Non Conforme – 5 1 6 SCORE POS. Conf/Non Conforme = 140 122 262 SCORE POS. Conf/Non Conforme + 53 69 122 198 192 390 Total p = 5.2% ; chi2 = 5.91 ; ddl = 2 (PS) Répartition en 3 classes (amplitude 2 écart-type) autour de la moyenne La significativité de la relation est obtenue à 5%, nous obtenons ici un risque de 5.2%, proche de la significativité. 119 5.10 Complément d’étude (2) : variables interindividuelles L’étude peut éventuellement mettre en évidence des différences significatives entre les strates d’étudiants définies selon certaines variables interindividuelles. Cependant, ce complément d’étude peut légitimement être considéré comme hors du cœur de notre recherche et sera développé en annexe I. 5.11 Conclusion de l’analyse L’étude a pu montrer que la formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux paradigmes, théories et modèles pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients. Cependant la situation de formation peut prétendre à certaines améliorations. « Le travail nécessaire dans les I.F.S.I. et sur le terrain afin d’améliorer la situation serait peut-être de travailler plus souvent à partir de situations cliniques, de laisser de coté le « faire faire » et repenser totalement le statut de l'erreur à travers une pédagogie constructiviste, socio constructiviste et néo socioconstructiviste amenant à repenser la toute relativité de la différence à la norme, d’amener l’étudiant à plus de créativité, afin qu’il puisse, changer ses représentations de ce qui n’est pas pour lui comme pour autrui de l’ordre du « clairement établi » et du « protocole de consensus ». Il serait également intéressant de « délaisser » parfois les «objectifs » et repenser l’évaluation en termes de valeurs à travers une évaluation questionnement, réflexive, en accord avec la pédagogie proposée. Les I.F.S.I. et le terrain afin d’améliorer la situation auraient peut-être à mettre l’accent sur l’importance de considérer les attentes du patient comme élément incontournable de l’éducation, travailler sur les représentations tenaces qu’ont les soignants et amener l’étudiant à réfléchir sur les notions de liberté d’un patient qui, responsabilisé, saura mieux prendre en charge sa santé. »38 38 Reprise des principaux éléments des synthèses proposées dans les liens ANNEE d’ETUDES – APPRENTISSAGE, EVALUATION, MODELES DE SANTE, POSTURES. 120 5.12 Critique du dispositif de recherche L’étude apporte des résultats intéressants, les étudiants passent d’un paradigme majoritairement positiviste à celui de la complexité au terme de leur apprentissage à l’I.F.S.I. Cependant, nous devons bien rappeler que les résultats ne sont valables que dans les conditions de l’expérience et que l’étude a pu apporter quelques biais que nous nous proposons de lister ici : • Les questionnaires auraient apporté des résultats plus fins s’ils avaient été distribués avant l’entrée en I.F.S.I. fin septembre avant tout contact avec la formation. En effet, même si les questionnaires ont été distribués au tout début de la formation en octobre, avant le 1er stage et le contact avec les patients et les équipes, une immersion récente dans la formation a pu mettre l’étudiant au contact o de la loi du 4 mars 2002, o de la charte du patient hospitalisé, o de cours ou travaux de groupe sur les représentations, o de l’expérience des aides-soignants entrant dans la formation infirmière. • Les questionnaires distribués aux étudiants de 3ème année auraient apporté des résultats peut être différents en toute fin de cursus, en novembre 2009, après quelques mois de cours supplémentaires et après les stages dits de « projet professionnel (8 semaines) » et de « Diplôme d’Etat (4 semaines) ». • La question 5, nous l’avons vu, a pu apporter un biais, par la formulation des réponses possibles, en effet, les réponses commençant par « peu utile » et « trop précoce » ont peut-être orienté les réponses vers les 2 autres réponses, socialement correctes : « utile » et « pertinente ». • Le questionnaire globalement aurait pu être amélioré dans sa formulation avec des items plus « tranchés » : nous présentons ici en sur lignage jaune les quelques exemples d’améliorations possibles des questions. 121 2. Pour qu’il apprenne à faire un soin (par exemple se piquer le doigt pour recueillir une goutte de sang afin de mesurer son taux de sucre), il est préférable (cochez 2 propositions) de lui donner un document illustré expliquant comment bien faire Béhaviorisme d’organiser cet apprentissage avec d’autres patients afin de faire partager leurs pratiques Constructivisme, Socioconstructivisme, Néo-Socioconstructivisme de lui montrer comment bien faire Béhaviorisme de lui laisser réaliser des essais, des tentatives permettant de découvrir le soin Constructivisme, Socioconstructivisme, Néo-Socioconstructivisme 3. Si le patient fait des erreurs, il vaudra mieux pour progresser qu’il considère ses erreurs comme (cochez 2 propositions) graves pour sa santé Béhaviorisme à corriger s’il ne veut pas faire de complication Béhaviorisme utiles à l’apprentissage Constructivisme, Socioconstructivisme, Néo-Socioconstructivisme des éléments de réflexion Constructivisme, Socioconstructivisme, Néo-Socioconstructivisme 4. Au cours de la semaine, vous évaluerez l’apprentissage de la personne par (cochez 2 propositions) une verbalisation au patient de type : « c’est très bien, bien, assez bien, moyen, assez insuffisant, insuffisant …» Contrôle une grille de mesure où il faut faire zéro faute Contrôle le sens que donne la personne à ce temps d’apprentissage Questionnement son auto-évaluation lors d’un entretien Questionnement … 6. Finalement, l’apprentissage sera réussi si (cochez 2 propositions) la personne peut vous montrer qu’elle sait faire correctement Contrôle la personne sait s’auto-évaluer Questionnement la personne s’autorise à être créative dans son apprentissage Questionnement les objectifs prédéfinis sont validés Contrôle 8. Elle peut se dire (cochez 2 propositions) : « J’ai confiance en mon médecin.» Biomédical Curatif « Les médicaments vont m’aider à vaincre mon problème.» Biomédical Curatif « Je vais me concocter un petit régime à moi.» Global non Positiviste « Je vais régler seul mon problème et le réguler en adaptant mes activités sportives.» Global non Positiviste 10. La personne sera d’autant plus à même d’être en bonne santé qu’elle (cochez 2 propositions) respectera la prescription médicale Agent mangera de tout en fonction de son état Co-Auteur adaptera sa ration alimentaire à son activité Co-Auteur fera ses bilans trimestriels Agent 12. La personne vous dit avoir mal en se piquant et aimerait stopper quelque temps les piqûres au doigt. Elle doit (cochez 2 propositions) suivre son propre souhait (stopper quelque temps les piqûres) et trouver les moyens de se réguler Co-Auteur alterner les doigts et continuer au moins 1 fois par jour à mesurer son taux de sucre au doigt pour sa santé Agent appeler le médecin pour avis Agent pouvoir être entendue sur son ressenti Co-Auteur 122 6. Recherches à venir Il serait intéressant de réaliser la même étude dans 3 ans, après un cursus complet des étudiants dans le nouveau dispositif de formation en I.F.S.I.. En effet, le programme des études change radicalement au 1er septembre 2009. Les textes ont été signés fin mai 2009, le décret d’application le sera prochainement. Nous ne détaillerons pas l’ensemble du nouveau dispositif de formation39 qui met l’accent sur l’autonomisation et la responsabilisation de l’étudiant, sa réflexivité, la pédagogie constructiviste et ses dérivées, la place du patient et le respect de la loi du 4 mars 2002. Nous vous proposons de brefs extraits relatifs aux éléments mentionnés ci-dessus ainsi que quelques phrases en lien avec l’éducation thérapeutique, dont nous nous réjouissons de voir apparaître (enfin) la dénomination explicite dans les nouveaux textes. «… Référentiel d’activités … Observation et recueil de données cliniques • • • • … Ressources et besoins de la personne ou du groupe Histoire de vie et représentation de la maladie, récit des évènements de santé Degré de satisfaction de la personne quant à sa vie sociale, professionnelle, personnelle • Projets de la personne • Recueil de l’expression de la personne pendant la réalisation soins • … … Information et éducation de la personne, de son entourage et d’un groupe de personnes • … • Recueil de l’adhésion ou de la non- adhésion de la personne à ses soins • Vérification de la compréhension des informations et recueil du consentement aux soins • Informations sur les droits de la personne, l’organisation des soins et les moyens mobilisables … • Entretien d’aide visant à la réalisation de choix de santé par la personne 39 Quelques extraits de ce nouveau dispositif sont disponibles en annexe II. 123 • Création et organisation de conditions nécessaires à la dynamique du groupe • Animation de séances éducatives et d’actions de prévention • … … Soins et activités à visée préventive, diagnostique, thérapeutique • … • Education thérapeutique d’une personne soignée • … Référentiel de compétences Compétence 5 : • … • Initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs o … o Accompagner une personne dans un processus décisionnel concernant sa santé : consentement aux soins, comportement vis-à-vis de la santé... o Concevoir, formaliser et mettre en œuvre une démarche et un projet d’éducation thérapeutique pour une ou plusieurs personnes o Choisir et utiliser des techniques et des outils pédagogiques qui facilitent et soutiennent l’acquisition des compétences en éducation et prévention pour les patients o … Référentiel de formation … Finalités de la formation L’étudiant est amené à devenir un praticien autonome, responsable et réflexif, … … …Principes pédagogiques Le référentiel de formation est articulé autour de l’acquisition des compétences requises pour l’exercice des différentes activités du métier d’infirmier. La formation est structurée autour de l’étude de situations donnant aux étudiants l’occasion de travailler trois paliers d’apprentissage : - « comprendre », - « agir », - « transférer », Le référentiel de formation est organisé pour mettre en relation les connaissances à acquérir et le développement des compétences requises. Les unités d’intégration mobilisent l’ensemble des savoirs autour des situations professionnelles. La progression dans l’acquisition des compétences est formalisée sur le portfolio. 124 Le parcours de formation tient compte de la progression de chaque étudiant dans sa manière d’acquérir les compétences. Ce parcours développe ainsi l’autonomie et la responsabilité de l’étudiant qui construit son cheminement vers la professionnalisation. … La posture réflexive L’entraînement réflexif est une exigence de la formation permettant aux étudiants de comprendre la liaison entre savoirs et actions, et donc d’intégrer les savoirs dans une logique de construction de la compétence. … … La posture pédagogique Les modalités pédagogiques sont orientées vers la construction de savoirs par l’étudiant. Elles s’appuient sur des valeurs humanistes ouvertes à la diversité des situations vécues par les personnes. … … Les principes d’évaluation et de validation Les formes et contenus de l’évaluation sont en adéquation avec les principes pédagogiques. …» 125 7. Conclusion Aux différentes interrogations de départ, nous pouvons apporter les réponses suivantes. Entre le début et la fin de sa formation, l’étudiant en soins infirmiers ne se situe pas dans le même paradigme dans sa façon d’appréhender l’éducation thérapeutique d’un patient. « Vierge de toute formation » à l’I.F.S.I., l’étudiant de 1ère année privilégie le paradigme positiviste : l’apprentissage béhavioriste, l’évaluation contrôle, le modèle de santé Biomédical Curatif et place le patient en posture d’agent. A l’inverse, les étudiants en fin de formation se reconnaîtront volontiers dans le paradigme phénoménologique : l’approche constructiviste, socioconstructiviste, néo socioconstructiviste de l’apprentissage, l’évaluation questionnement, le modèle de santé Global Non Positiviste et respectent la place de patient co-auteur de sa santé. La formation actuelle permet donc aux futurs infirmiers de proposer une éducation thérapeutique plutôt conforme avec des approches paradigmatiques relativement pertinentes. En effet, l’étude montre un lien très significatif entre année d’études et le paradigme éducationnel conforme aux données scientifiques. Les liens sont très significatifs en ce qui concerne l’apprentissage et les postures, significatifs pour l’évaluation et les modèles de santé, preuve qu’entre le début et la fin de la formation s’opère une modification du futur soignant dans son approche du patient et de son éducation. L’intérêt de ces résultats nous amène à envisager le nouveau programme de formation à mettre en place pour septembre 2009 avec un regard éclairé sur un bilan de l’existant assez satisfaisant, améliorable évidemment. La formation à mettre en place pour les années à venir apportera, nous l’espérons, une amélioration substantielle des résultats ; la même étude effectuée dans quelques années apportera des premiers éléments de réponse. En tout état de cause, les infirmiers de demain (2011) devront être compétents dans le domaine de l’éducation thérapeutique. Wittorski, (1997) définit la compétence en tant que « potentialité d’une personne à mobiliser dans l’action un certain nombre de savoirs 126 combinés de façon spécifique, en fonction d’un contexte particulier ». En matière de contexte, les étudiants infirmiers vont être rapidement amenés à vivre un changement radical dans leur façon d’aborder la formation. En effet, issus d’un cursus lycéen où prédomine le paradigme positiviste, ils vont être plongés sans transition dans une formation infirmière qui mettra nettement l’accent sur le paradigme phénoménologique. Les modalités de sélection au concours d’entrée à venir tiendront sans doute compte des nouveaux potentiels recherchés chez nos futurs étudiants. Dans ce prolongement, il en sera peut être de même pour l’accès à l’entrée à l’I.F.C.S.. En effet, « L’apprentissage… doit être aidé par un formateur qui facilite les acquisitions et assure la médiation entre le savoir savant et le savoir construit. Ainsi la question des formateurs, de leurs compétences pédagogiques et disciplinaires est-elle désormais centrale. » (Ruano-Borbalan, 1998) « Pour améliorer la qualité des dispositifs de formation, placer le patient comme co-auteur de son projet de santé (loi du 4 mars 2002) et améliorer la qualité des soins il est nécessaire de former les formateurs, quel que soit le domaine de leur enseignement, aux théories de l’apprentissage, aux modèles de la formation et aux modèles de l’évaluation. » (Ramin & Gatto, 2003). « Pour aider le formé à se transformer, le formateur devrait posséder différentes théories, modèles et outils issus de la discipline des sciences de l’éducation dont la mission principale est de produire et d’enseigner des savoirs savants et leurs applications pratiques, permettant de mieux comprendre et expliquer les pratiques d’éducation et de formation » (Ibid). Une récente audition40 relative à, la mission cadre va dans le même sens : « … rappelons que la formation en I.F.C.S. s’adresse au futurs cadres de santé, issus de toutes les filières de soins, et se préparant à exercer la fonction de cadre gestionnaire et/ou de cadre formateur. De nombreux travaux conduits par les directeurs de soins, directeurs d’I.F.C.S., montrent que les savoirs de base sont les mêmes, mais qu’ils sont mobilisés différemment dans l’exercice professionnel. Ainsi, et en particulier, l’exercice de la fonction de formateur demande des 40 Audition AFDS, Mission cadre conduite par Mme Chantal de SINGLY, 16 avril 2009. 127 approfondissements ultérieurs, notamment en sciences de l’éducation. Pour ce qui est de la formation universitaire, il semble qu’elle est nécessaire pour plusieurs raisons : - Le cadre supérieur de santé ou le cadre travaille avec des partenaires qui ont eux aussi souvent des parcours de formation universitaire. - Les formations universitaires apportent des connaissances académiques et des capacités nouvelles et notamment dans le domaine de la méthodologie de recherche. Cette rigueur méthodologique est un élément important si le cadre veut produire demain au sein de son pôle ou au sein de son unité des données fiables et reconnues de tous. L’ensemble de ces éléments fera partie du portefeuille de compétences des cadres de demain. » 128 8. Références bibliographiques Abernot, Y., (1996), Les méthodes d’évaluation scolaires. Paris : Dunod. Ardoino, J., (2000), Les avatars de l'éducation. Paris : P.U.F. Assal, J.P., Lacroix, A., (2003), L’éducation thérapeutique des patients, nouvelles approches de la maladie chronique. Paris : Maloine. 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(Journal officiel du 5 mars 2002). Charte de la personne hospitalisée annexée à la circulaire du 2 mars 2006 relative aux droits des personnes hospitalisées et comportant une charte de la personne hospitalisée. Principaux textes relatifs à la formation préparant au diplôme d’Etat d’Infirmier et relatifs à l’exercice de la profession. - Arrêté du 19.01.1988 relatif aux conditions de fonctionnement des Instituts de formation paramédicaux modifié par les Arrêtés du 8.07.1998 et du 21.04.2007. - Arrêté du 30.03.1992 relatif aux conditions de fonctionnement des Instituts de formation en soins infirmiers et annexes. - Arrêté du 23.03.1992 relatif au programme des études conduisant au Diplôme d'Etat d'Infirmier et d’Infirmière modifié par l’Arrêté du 28.09.2001 - Arrêté du 06.09.01 relatif à l’évaluation continue des connaissances et des aptitudes acquises au cours des études conduisant au diplôme d’Etat d’Infirmier et d’Infirmière modifié par les arrêtés du : 8.11.2001, 22.03.2002, 5.01.2004, 28.03.2007. - Code de la Santé Publique du 29.07.2004 - Partie Législative – Professions de santé – Livre III : auxiliaires médicaux – Titre 1er Exercice de la profession articles L4311-1 à L4311-29 Règles professionnelles article L4312-1 Dispositions pénales articles L4314-1 à L4314-6 132 - Partie Réglementaire – Professions de santé – Livre III : auxiliaires médicaux – Titre 1er Actes professionnels articles R4311-1 à L4311-15 Personnes autorisées à exercer la profession articles D4311-16 à D4311-33 articles R4311-34 à R4311-41 Diplômes de spécialités articles D4311-42 à D4311-51 Règles professionnelles articles R4312-1 à L4312-49 133 9. Annexes 134 9.1 Annexe I : Etude des variables interindividuelles. 135 Rappel des résultats toutes catégories confondues. SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. Moyenne = -0.57 Médiane = 0.00 Min = -16.00 Max = 16.00 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – 21 5.4% SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – 113 29.0% SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = 146 37.4% SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + 76 19.5% SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + 34 8.7% Total Année d'études / SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. 390 100.0% TS 1ère année 3ème année Total SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – 17 4 21 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – 81 32 113 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = 64 82 146 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + 26 50 76 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + 10 24 34 198 192 390 Total p = <0.1% ; chi2 = 44.78 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Année d'études 1ère année 198 50.8% 3ème année 192 49.2% Total 390 100.0% Année d'études / SCORE TOTAL Conf/Non Conform e 1ère année TS 15 6 21 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – 67 22 89 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = 82 85 167 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + 32 71 103 2 8 10 198 192 390 Total p = <0.1% ; chi2 = 44.95 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) SCORE TOTAL Conf/Non Conform e Moyenne = 12.86 Médiane = 12.00 Min = 4.00 Max = 22.00 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – 21 5.4% SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – 89 22.8% SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = 167 42.8% SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + 103 26.4% 10 2.6% Total Total SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + 3ème année 390 100.0% 136 Strate : être une femme / Année d'études / SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. Année d'études / SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. 1ère année 3ème année être un homme 1ère année Total SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – 16 4 20 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – 63 24 87 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = 50 70 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + 20 7 156 157 313 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + Total 0 1 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – 18 8 26 120 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = 14 12 26 42 62 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + 9 8 17 17 24 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + 0 7 7 42 35 77 Total p = 2.1% ; chi2 = 11.52 ; ddl = 4 (S) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Année d'études / SCORE TOTAL Conf/Non Conform e 3ème année Année d'études / SCORE TOTAL Conf/Non Conform e 1ère année Total SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – 12 5 17 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – 53 18 71 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = 66 70 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + 19 6 156 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + Total Total 1 p = <0.1% ; chi2 = 39.99 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) 1ère année 3ème année 3ème année Total 3 1 4 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – 14 4 18 136 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = 16 15 31 37 56 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + 8 14 22 27 33 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + 1 1 2 157 313 42 35 77 p = <0.1% ; chi2 = 39.40 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Total p = 10.5% ; chi2 = 7.65 ; ddl = 4 (PS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Etonnamment, la diversification des approches paradigmatiques apportées par la formation est plus franche chez les femmes que chez les hommes : chi2 de 39.99 contre 11.52. Encore plus étonnant, l’acquisition d’une éducation thérapeutique passant de « moins conforme » à « plus conforme » est surtout visible chez les femmes, chi2 à 39.40 et non significative chez les hommes chi2 à 7.65. Il y a sûrement d’autres facteurs non identifiés et sous-jacents dans cette strate qui pourraient expliquer cette influence sur le résultat. 137 Strate : Moins de 23 ans / Année d'études / SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. 1ère année SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – 11 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = 3ème année 23 ans et plus Année d'études / SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. 1ère année Total 3ème année Total 0 11 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – 12 7 19 37 6 43 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – 16 14 30 54 28 82 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = 20 48 68 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + 18 22 40 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + 17 43 60 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + 10 9 19 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + 1 15 16 130 65 195 66 127 193 Total p = <0.1% ; chi2 = 22.93 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Total p = <0.1% ; chi2 = 19.13 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Année d'études / SCORE TOTAL Conf/Non Conform e 1ère année 3ème année SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – 11 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + Total Année d'études / SCORE TOTAL Conf/Non Conform e 1ère année Total 3ème année 1 12 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – 12 44 9 53 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – 31 17 48 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = 40 32 72 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + 4 6 10 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + 130 65 195 p = 0.2% ; chi2 = 17.05 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Total Total 13 25 13 5 18 23 52 75 16 50 66 2 7 9 66 127 193 p = 0.1% ; chi2 = 17.58 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) L’âge ne montre pas d’influence franche dans le passage d’un paradigme à un autre. Cependant, on peut constater que les hypothèses sont validées différemment selon l’âge : avant 23 ans, le khi2 est élevé du fait d’un nombre peu important d’étudiants de 3ème année dans le positivisme (0 et 6) alors qu’après 23 ans, le khi2 est élevé parce qu’il y a trop d’étudiants de 1ère année dans le positivisme (12 et 16). 138 Strate : Diplôme d’études supérieures / Pas de Diplôme d’études supérieures Année d'études / SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. 1ère année SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – 3ème année Année d'études / SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. 1ère année Total 3ème année Total 2 1 3 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – 15 3 18 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – 12 4 16 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – 69 28 97 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = 9 12 21 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = 43 48 91 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + 8 13 21 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + 31 61 92 0 7 7 31 37 68 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + Total p = 1.4% ; chi2 = 12.52 ; ddl = 4 (S) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Total SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – 3ème année 24 322 Année d'études / SCORE TOTAL Conf/Non Conform e 1ère année Total 5 2 7 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – 14 9 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = 4 6 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + 8 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + Total 15 155 p = <0.1% ; chi2 = 36.49 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Année d'études / SCORE TOTAL Conf/Non Conform e 1ère année 9 167 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + 3ème année Total SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – 15 6 23 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – 56 16 72 10 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = 70 74 144 15 23 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + 18 37 55 0 5 5 8 22 30 31 37 68 167 155 322 p = 5.1% ; chi2 = 9.45 ; ddl = 4 (PS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + Total 21 p = <0.1% ; chi2 = 38.89 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Le fait de ne pas avoir fait d’études supérieures aurait tendance à rendre l’étudiant plus « éducable » par la formation et permet plus facilement le changement de paradigme. Il en est de même en ce qui concerne la conformité, ne pas avoir de diplôme permet de différencier les étudiants de 1ère année (trop peu conformes 56) et de 3ème année (plus conformes 37). 139 Strate : Diplôme en santé / Année d'études / SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. 1ère année 3ème année Année d'études / SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. 1ère année Total SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – 4 0 4 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – 8 5 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = 10 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + 7 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + Total Pas de Diplôme en santé 3ème année Total SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – 13 4 17 13 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – 73 27 100 12 22 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = 54 70 124 9 16 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + 20 43 63 1 3 4 8 19 27 30 29 59 168 163 331 p = 19.1% ; chi2 = 6.11 ; ddl = 4 (NS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + Total p = <0.1% ; chi2 = 40.80 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Année d'études / SCORE TOTAL Conf/Non Conform e Année d'études / SCORE TOTAL Conf/Non Conform e 1ère année 3ème année 1ère année Total 3ème année Total SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – 3 1 4 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – 12 5 17 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – 8 1 9 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – 59 21 80 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = 11 14 25 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = 71 71 142 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + 6 12 18 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + 20 38 58 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + 2 1 3 6 28 34 30 29 59 168 163 331 Total p = 5.8% ; chi2 = 9.12 ; ddl = 4 (PS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + Total p = <0.1% ; chi2 = 40.69 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Avoir un diplôme en santé est un élément déterminant dans le changement ou non de paradigme, en effet, les étudiants ayant un diplôme en santé passent de 1ère année en 3ème année sans montrer de différences significatives dans leur façon d’aborder l’éducation thérapeutique. Les étudiants dépourvus de diplômes en santé sont quant à eux « transformés » par la formation (73 27, 20 43). Cet effet se retrouve également en ce qui concerne la conformité. 140 Strate : A effectué une préparatoire / Année d'études / SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. 1ère année SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – 10 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + Année d'études / SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. 1ère année Total 2 12 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – 44 16 60 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – 31 24 55 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = 15 31 46 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + 4 13 17 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + 104 86 190 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + Total 3ème année N’a pas effectué une préparatoire au concours p = <0.1% ; chi2 = 28.17 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – 3ème année 2 9 37 16 53 27 47 74 19 32 51 4 9 13 94 106 200 Année d'études / SCORE TOTAL Conf/Non Conform e 1ère année Total 2 8 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – 41 6 47 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = 43 44 87 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + 12 20 32 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + 2 14 16 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + 104 86 190 Total Total p = <0.1% ; chi2 = 21.10 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) 6 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + 7 Total Année d'études / SCORE TOTAL Conf/Non Conform e 1ère année 3ème année p = <0.1% ; chi2 = 37.71 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – Total 3ème année Total 9 4 13 26 16 42 39 41 80 18 41 59 2 4 6 94 106 200 p = 1.0% ; chi2 = 13.31 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) La préparatoire au concours ne permet pas de mettre en évidence de différences significatives entre les étudiants. 141 Strate : A travaillé au contact de patients / Année d'études / SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. 1ère année SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – 3ème année Année d'études / SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. 1ère année Total 4 17 25 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – 61 27 88 20 37 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = 47 62 109 16 25 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + 20 36 56 1 4 5 6 18 24 51 45 96 147 147 294 4 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – 20 5 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. = 17 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + 9 SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + p = 0.2% ; chi2 = 16.69 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. + + Total p = <0.1% ; chi2 = 30.54 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Année d'études / SCORE TOTAL Conf/Non Conform e 1ère année 3ème année Année d'études / SCORE TOTAL Conf/Non Conform e 1ère année Total 5 2 7 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – 19 4 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = 18 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + 7 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + 2 1 3 51 45 96 Total Total 13 0 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – 3ème année SCORE -24 à +24 sur la totalité des q. – – 4 Total N’a pas travaillé au contact de patients 3ème année Total SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – – 10 4 14 23 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme – 48 18 66 20 38 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme = 64 65 129 18 25 SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + 25 53 78 0 7 7 147 147 294 p = 0.3% ; chi2 = 16.03 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) SCORE TOTAL Conf/Non Conforme + + Total p = <0.1% ; chi2 = 33.27 ; ddl = 4 (TS) Répartition en 5 classes (amplitude 1 écart-type) autour de la moyenne Les couples de modalités en bleu (rose) sont sur-représentées (sous-représentées) Avoir travaillé au contact de patients modifie quelque peu la façon de valider les hypothèses : les mouvements dans les cases du khi2 se font sur le positivisme (4 0, 20 5) si l’étudiant a travaillé au contact de patients alors que le mouvement intéresse le fort accent phénoménologique obtenu lors de la formation par les étudiants vierges de tout contact patient (6 18). 142 9.2 Annexe II : Arrêté relatif au diplôme d’Etat d’infirmier, annexes de l’arrêté : référentiels d’activités, de compétences, de formation : extraits. 143 ARRETE Article 1er Le diplôme d’Etat d’infirmier atteste des compétences professionnelles pour exercer les activités du métier d’infirmier selon : • les référentiels d’activités et de compétences définis en annexe I et II ; • les articles R. 4311-1 à R. 4311-15 du code de la santé publique. … Artic1e 67 L’arrêté du 23 mars 1992 modifié relatif aux conditions d’admission dans les instituts de formation en soins infirmiers préparant au diplôme d’Etat d’infirmier, l’arrêté du 23 mars 1992 modifié relatif au programme des études conduisant au diplôme d’Etat d’infirmier, l’arrêté du 30 mars 1992 relatif aux conditions de fonctionnement des instituts de formation en soins infirmiers, l’arrêté du 6 septembre 2001 modifié relatif à l’évaluation continue des connaissances et des aptitudes acquises au cours des études conduisant au diplôme d’Etat d’infirmier, l’arrêté du 5 janvier 2004 relatif aux dispenses de scolarité susceptibles d’être accordées aux candidats titulaires d’un diplôme étranger d’infirmier sollicitant l’autorisation d’exercice de la profession en France en vue de la préparation du diplôme français d’Etat d’infirmier sont abrogés. … 144 Annexe I Diplôme d’Etat d’infirmier Référentiel d’activités Les référentiels d’activités et de compétences du métier d’infirmier diplômé d’Etat ne se substituent pas au cadre réglementaire. En effet, un référentiel n’a pas vocation à déterminer des responsabilités. Il s’agit de décrire les activités du métier, puis les compétences. Celles-ci sont rédigées en termes de capacités devant être maîtrisées par les professionnels et attestées par l’obtention du diplôme d’Etat. Cette description s’inscrit dans la réglementation figurant au code de la santé publique (CSP). L’infirmier ou l’infirmière « donne habituellement des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu. L’infirmier ou l’infirmière participe à différentes actions, notamment en matière de prévention, d’éducation à la santé et de formation ou d’encadrement. » Art L.4311-1 du CSP. « L’exercice de la profession d’infirmier ou d’infirmière comporte l’analyse, l’organisation, la réalisation de soins infirmiers et leur évaluation, la contribution au recueil de données cliniques et épidémiologiques et la participation à des actions de prévention, de dépistage, de formation et d’éducation à la santé. Dans l’ensemble de ces activités, les infirmiers et les infirmières sont soumis au respect des règles professionnelles et notamment du secret professionnel. Ils exercent leur activité en relation avec les autres professionnels du secteur de la santé, du secteur social et médico-social et du secteur éducatif. » Art R.4311-1 du CSP. « Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade. Ils sont réalisés en tenant compte de l'évolution des sciences et des techniques. Ils ont pour objet, dans le respect des droits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle : 145 1° De protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des personnes ou l'autonomie de leurs fonctions vitales physiques et psychiques en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans leur cadre de vie familial ou social ; 2° De concourir à la mise en place de méthodes et au recueil des informations utiles aux autres professionnels, et notamment aux médecins pour poser leur diagnostic et évaluer l'effet de leurs prescriptions ; 3° De participer à l'évaluation du degré de dépendance des personnes ; 4° De contribuer à la mise en œuvre des traitements en participant à la surveillance clinique et à l'application des prescriptions médicales contenues, le cas échéant, dans des protocoles établis à l'initiative du ou des médecins prescripteurs ; 5° De participer à la prévention, à l'évaluation et au soulagement de la douleur et de la détresse physique et psychique des personnes, particulièrement en fin de vie au moyen des soins palliatifs, et d'accompagner, en tant que de besoin, leur entourage. » Art.R.4311-2 « Relèvent du rôle propre de l'infirmier les soins liés aux fonctions d'entretien et de continuité de la vie et visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution d'autonomie d'une personne ou d'un groupe de personnes. Dans ce cadre, l'infirmier a compétence pour prendre les initiatives et accomplir les soins qu'il juge nécessaires conformément aux dispositions des articles R4311-5 et 4311-6. Il identifie les besoins de la personne, pose un diagnostic infirmier, formule des objectifs de soins, met en œuvre les actions appropriées et les évalue. Il peut élaborer, avec la participation des membres de l'équipe soignante, des protocoles de soins infirmiers relevant de son initiative. Il est chargé de la conception, de l'utilisation et de la gestion du dossier de soins infirmiers. » Art.4311-3 L’infirmier exerce son métier dans le respect des articles R.4311-1 à R.4311-15 et R.4312-1 à 4312-49 du code de la santé publique. Définition du métier Evaluer l’état de santé d’une personne et analyser les situations de soins ; concevoir et définir des projets de soins personnalisés ; planifier des soins, les prodiguer et les évaluer ; mettre en œuvre des traitements. 146 Les infirmiers dispensent des soins de nature préventive, curative ou palliative, visant à promouvoir, maintenir et restaurer la santé, ils contribuent à l’éducation à la santé et à l’accompagnement des personnes ou des groupes dans leur parcours de soins en lien avec leur projet de vie. Les infirmiers interviennent dans le cadre d’une équipe pluriprofessionnelle, dans des structures et à domicile, de manière autonome et en collaboration. Activités 1 - Observation et recueil de données cliniques 2 - Soins de confort et de bien être 3 - Information et éducation de la personne, de son entourage et d’un groupe de personnes 4 - Surveillance de l’évolution de l’état de santé des personnes 5 - Soins et activités à visée diagnostique ou thérapeutique 6 - Coordination et organisation des activités et des soins 7 - Contrôle et gestion de matériels, dispositifs médicaux et produits 8 - Formation et information de nouveaux personnels et de stagiaires 9 - Veille professionnelle et recherche … 147 Annexe II Diplôme d’Etat d’infirmier Référentiel de compétences Les référentiels d’activités et de compétences du métier d’infirmier diplômé d’Etat ne se substituent pas au cadre réglementaire. En effet, un référentiel n’a pas vocation à déterminer des responsabilités. Il s’agit de décrire les activités du métier, puis les compétences. Celles-ci sont rédigées en termes de capacités devant être maîtrisées par les professionnels et attestées par l’obtention du diplôme d’Etat. Cette description s’inscrit dans la réglementation figurant au code de la santé publique (CSP). Compétences 1. Evaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine infirmier 2. Concevoir et conduire un projet de soins infirmiers 3. Accompagner une personne dans la réalisation de ses soins quotidiens 4. Mettre en œuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique 5. Initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs 6. Communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins 7. Analyser la qualité des soins et améliorer sa pratique professionnelle 8. Rechercher et traiter des données professionnelles et scientifiques 9. Organiser et coordonner des interventions soignantes 10. Informer et former des professionnels et des personnes en formation … 148 Annexe III Diplôme d’Etat d’infirmier Le référentiel de formation La formation conduisant au diplôme d’Etat d’infirmier vise l’acquisition de compétences pour répondre aux besoins de santé des personnes dans le cadre d’une pluriprofessionnalité. 1. Finalités de la formation Le référentiel de formation des infirmiers a pour objet de professionnaliser le parcours de l’étudiant, lequel construit progressivement les éléments de sa compétence à travers l’acquisition de savoirs et savoir-faire, attitudes et comportements. L’étudiant est amené à devenir un praticien autonome, responsable et réflexif, c'est-à-dire un professionnel capable d’analyser toute situation de santé, de prendre des décisions dans les limites de son rôle et de mener des interventions seul et en équipe pluriprofessionnelle. L’étudiant développe des ressources en savoirs théoriques et méthodologiques, en habiletés gestuelles et en capacités relationnelles. Il établit son portefeuille de connaissances et de compétences et prépare son projet professionnel. L’étudiant apprend à reconnaître ses émotions et à les utiliser avec la distance professionnelle qui s’impose. Il se projette dans un avenir professionnel avec confiance et assurance, tout en maintenant sa capacité critique et de questionnement. L’étudiant développe une éthique professionnelle lui permettant de prendre des décisions éclairées et d’agir avec autonomie et responsabilité dans le champ de sa fonction. 149 Exercés au raisonnement clinique et à la réflexion critique, les professionnels formés sont compétents, capables d’intégrer plus rapidement de nouveaux savoirs et savent s’adapter à des situations variées. 2. Principes pédagogiques Le référentiel de formation est articulé autour de l’acquisition des compétences requises pour l’exercice des différentes activités du métier d’infirmier. Le référentiel de formation met en place une alternance entre l’acquisition de connaissances et de savoir-faire reliés à des situations professionnelles, la mobilisation de ces connaissances et savoir-faire dans des situations de soins, et, s’appuyant sur la maitrise des concepts, la pratique régulière de l’analyse de situations professionnelles. La formation est structurée autour de l’étude de situations donnant aux étudiants l’occasion de travailler trois paliers d’apprentissage : - « comprendre », l’étudiant acquiert les savoirs et savoir-faire nécessaires à la compréhension des situations, - « agir », l’étudiant mobilise les savoirs et acquiert la capacité d’agir et d’évaluer son action, - « transférer », l’étudiant conceptualise et acquiert la capacité de transposer ses acquis dans des situations nouvelles ; Le référentiel de formation est organisé pour mettre en relation les connaissances à acquérir et le développement des compétences requises. Les unités d’intégration mobilisent l’ensemble des savoirs autour des situations professionnelles. La progression dans l’acquisition des compétences est formalisée sur le portfolio. Le parcours de formation tient compte de la progression de chaque étudiant dans sa manière d’acquérir les compétences. Ce parcours développe ainsi l’autonomie et la responsabilité de l’étudiant qui construit son cheminement vers la professionnalisation. 150 Les contenus de formation tiennent compte de l’évolution des savoirs et de la science. Ils sont actualisés en fonction de l’état des connaissances. Ils font une place à l’enseignement des sciences et des techniques infirmières. La posture réflexive L’entraînement réflexif est une exigence de la formation permettant aux étudiants de comprendre la liaison entre savoirs et actions, donc d’intégrer les savoirs dans une logique de construction de la compétence. Cette posture consiste non seulement à positionner des travaux cliniques ou pratiques dans la formation, mais surtout à revenir sur les acquis, les processus et les stratégies utilisées pour en dégager les principes transposables. Ainsi sont nommés et valorisés les principes de l’action, les références scientifiques, les schèmes d’organisation, etc. tout ce qui contribue à fixer les savoirs et les rendre disponibles et mobilisables lors de la réalisation d’autres travaux. La posture pédagogique Les modalités pédagogiques sont orientées vers la construction de savoirs par l’étudiant. Elles relèvent d’une pédagogie différenciée. Elles s’appuient sur des valeurs humanistes ouvertes à la diversité des situations vécues par les personnes. Le formateur développe des stratégies qui aident l’étudiant dans ses apprentissages en milieu clinique. Il trouve des moyens qui affinent le sens de l’observation et permettent à l’étudiant d’exercer sa capacité de recherche et de raisonnement dans ses expériences. Le formateur se centre sur des exercices faisant le lien entre l’observation et les hypothèses de diagnostic, entre les signes et les comportements, entre une histoire de vie et une situation ponctuelle, entre l’état du patient et son traitement, etc. Il aide à l’acquisition d’une démarche comportant les problèmes de soins et les interventions en rapport et permet l’exercice d’un raisonnement inductif, analogique ou déductif. Les principes d’évaluation et de validation Les formes et contenus de l’évaluation sont en adéquation avec les principes pédagogiques. Pour la validation des unités d’enseignement, une démarche de liaison entre les différents acquis sera favorisée. 151 La validation des unités d’intégration reposera sur : - L’utilisation des différents acquis en lien avec une situation, - La mobilisation active et dynamique de ces acquis et la mise en œuvre des compétences ciblées par l’unité dans une ou plusieurs situations. La validation des stages reposera sur : - La mise en œuvre des compétences requises dans une ou plusieurs situations. 3. Durée de la formation Le référentiel de formation est construit par alternance entre des temps de formation théorique réalisés dans les instituts de formation et des temps de formation clinique réalisés sur les lieux où sont réalisées des activités de soins. L’enseignement en institut de formation est dispensé sur la base de 35 heures par semaine dont les modalités sont prévues par les responsables de l’IFSI. La durée de présence en stage est de 35 heures par semaine dont les modalités d’organisation sont prévues par les responsables de l’encadrement de stage. La présence lors des travaux dirigés et des stages est obligatoire. Certains enseignements en cours magistral peuvent l’être en fonction du projet pédagogique. La répartition de la charge de travail de l’étudiant est conforme au tableau suivant : 152 Semestres CM TD CM+TD Stages CM+TD+ Temps Temps de Charge de Stage personnel travail travail guidé, CM+TD personnelle supervision, +Stage+ complément suivi TPG -aire estimée pédagogique , travaux entre étudiants S1 231 234 465 175 640 60 700 100 S2 126 183 309 350 659 41 700 150 S3 118 177 295 350 645 55 700 150 S4 109 187 296 350 646 54 700 150 S5 116 184 300 350 650 50 700 150 S6 50 85 135 525 660 40 700 200 Total 750 1050 1800 2100 3900 300 4200 900 4. Attribution des crédits européens Le référentiel donne lieu à l’attribution des crédits conformément au système européen de transferts de crédits « European Credits Transfert System » (ECTS). Les principes qui président à l’affectation des crédits sont de 30 crédits par semestre de formation. La notion de charge de travail de l’étudiant prend en compte toutes les activités de formation (cours, séminaires, stages, mémoire, travail personnel, évaluations,…) et toutes les formes d’enseignement (présentiel, à distance, en ligne,…). Le diplôme d’Etat d’infirmier sanctionne un niveau validé par l’obtention de 180 crédits européens. 153 La charge de travail de l’étudiant est évaluée à 25 heures de travail par crédit d’enseignement réalisé à l’IFSI et 35 heures par crédit pour l’enseignement en stage. La méthodologie proposée par l’ECTS donne les instruments appropriés pour établir la transparence et faciliter la reconnaissance académique. Cette reconnaissance est une condition impérative de la mobilité étudiante. Répartition des 180 crédits européens 1. Enseignement en institut de formation : 120 ECTS, dont • Sciences contributives au métier infirmier : 42 ECTS • Sciences et rôles infirmiers : 66 ECTS • UE transversales : 12 ECTS 2. Enseignement clinique en 7 stages : 60 ECTS • S1, un stage de 5 semaines • S2, S3, S4, S5, un stage de 10 semaines • S6, un stage de 15 semaines au total en deux périodes de 10 semaines maximum Selon le schéma suivant : Sciences humaines 15 Sciences biologiques 27 Sciences infirmières, fondements 15 Sciences infirmières interventions 25 Posture professionnelle, intégration Sciences contributives 42 26 Sciences et rôles infirmiers 66 Stages 60 Formation clinique 60 Unités transversales 12 Unités transversales 12 TOTAL 180 180 154 5. Formation théorique Le référentiel de formation propose des unités d’enseignement (UE) de quatre types : - des unités d’enseignement dont les savoirs sont dits « contributifs » aux savoirs infirmiers, - des unités d’enseignement de savoirs constitutifs des compétences infirmières, - des unités d’intégration des différents savoirs et leur mobilisation en situation, - des unités de méthodologie et de savoirs transversaux. Les objectifs pédagogiques, les contenus et les modalités d’évaluation sont décrits dans les fiches pédagogiques de chacune des UE. Ces documents sont mis à la disposition des étudiants. Modalités pédagogiques Les enseignements sont réalisés sous la forme de cours magistraux, travaux dirigés, travaux personnels (rédaction de mémoire, travaux guidés ou en autonomie…) et stages. Les cours magistraux (CM) sont des cours dont le contenu est plutôt « théorique », donnés par un enseignant dans des salles de type amphithéâtre devant un public généralement nombreux. Les travaux dirigés (TD) sont des temps d’enseignement obligatoire réunissant maximum 25 étudiants. Ces cours servent à illustrer, approfondir et compléter un cours magistral en introduisant des données nouvelles qui peuvent être théoriques ou pratiques, à réaliser des exposés, exercices, travaux divers et à travailler sur des situations cliniques. Certaines matières nécessitent de majorer le nombre d’enseignements en TD afin de réaliser une formation au plus près des besoins des étudiants, visant l’individualisation des apprentissages par l’utilisation de méthodes interactives. Certains travaux pratiques nécessaires à la formation infirmière, certaines recherches, études, conduite de projets ou d’action pédagogiques entrent dans cette catégorie d’enseignement et peuvent nécessiter la composition de groupes encore plus petits. 155 Les travaux personnels guidés (TPG) sont des temps de travail où les étudiants effectuent eux-mêmes certaines recherches ou études, préparent des exposés, des écrits, des projets, réalisent des travaux demandés ou encore rencontrent leur formateur et bénéficient d’entretiens de suivi pédagogique. Ces temps individuels sont guidés par les formateurs qui vérifient si les étudiants sont en capacité d’utiliser ces temps en autonomie ou ont besoin d’un encadrement de proximité. Les unités d’enseignement (UE) Les unités d’enseignement sont thématiques, elles comportent des objectifs de formation, des contenus, une durée, des modalités et critères de validation. Elles donnent lieu à une valorisation en crédits européens. La place des unités d’enseignement dans le référentiel de formation permet des liens entre elles et une progression de l’apprentissage des étudiants. Les savoirs qui les composent sont ancrés dans la réalité et actualisés. Du temps personnel est réservé dans chacune d’entre elles. Les unités d’intégration (UI) Les unités d’intégration sont des unités d’enseignement qui portent sur l’étude des situations de soins ou situations « cliniques ». Elles comportent des analyses de situations préparées par les formateurs, des mises en situation simulées, des analyses des situations vécues en stage et des travaux de transposition à de nouvelles situations. Dans chaque semestre est placée une unité d’intégration dont les savoirs et savoir-faire ont été acquis lors du semestre en cours ou ceux antérieurs. Les savoirs évalués lors de cet enseignement sont ceux en relation avec la ou les compétences citées. Les UI doivent permettre à l’étudiant d’utiliser des concepts et de mobiliser un ensemble de connaissances. Le formateur aide l’étudiant à reconnaître la singularité des situations tout en identifiant les concepts transférables à d’autres situations de soins. La validation de l’unité d’intégration ne signifie pas la validation de la totalité de la compétence qui ne sera acquise qu’après validation de l’ensemble des unités d’enseignement de la compétence et des éléments acquis en stage. Les études de situations dans l’apprentissage Des situations professionnelles apprenantes sont choisies avec des professionnels en activités. Ces situations sont utilisées comme moyens pédagogiques, elles sont analysées avec l’aide de 156 professionnels expérimentés. Les étudiants construisent leurs savoirs à partir de l’étude de ces situations en s’appuyant sur la littérature professionnelle et grâce aux interactions entre leur savoir acquis et celui des condisciples, enseignants, équipes de travail. Ils apprennent à confronter leurs connaissances et leurs idées et travaillent sur la recherche de sens dans leurs actions. L’auto analyse est favorisée dans une logique de « contextualisation et décontextualisation » et devient un mode d’acquisition de connaissance et de compétences. L’analyse des réalités professionnelles sur des temps de retour d’expérience en IFSI (laboratoire, supervision, exploitation de stage, jeux de rôle…) est favorisée. Une large place est faite à l’étude de représentations, à l’analyse des conflits socio-cognitifs par la médiation du formateur, aux travaux entre pairs et à l’évaluation formative. Des liens forts sont établis entre le terrain et l’institution de formation, aussi les dispositifs pédagogiques et les projets d’encadrement en stage sont-ils construits entre des représentants des IFSI et des lieux de soins et sont largement partagés. Unités d’enseignement Les unités d’enseignement sont en lien les unes avec les autres et contribuent à l’acquisition des compétences. Elles couvrent six champs : 1 : Sciences humaines, sociales et droit, 2 : Sciences biologiques et médicales, 3 : Sciences et techniques infirmières, fondements et méthodes, 4 : Sciences et techniques infirmières, interventions, 5 : Intégration des savoirs et posture professionnelle infirmière, 6 : Méthodes de travail. Le référentiel de formation du diplôme d’Etat d’infirmier est ainsi constitué de 36 matières de formation réparties dans 59 unités d’enseignement pour permettre une progression pédagogique cohérente. Liaison entre les unités d’enseignement et l’acquisition des compétences -- Chaque UE contribue à l’acquisition des compétences du référentiel, selon le schéma suivant : 157 Unités d’enseignement en relation avec la compétence 1 : « Evaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine infirmier » - UE 2.3.S2 Santé, maladie, handicap, accidents de la vie, - UE 3.1.S1 Raisonnement et démarche clinique infirmière, - UE 3.1.S2 Raisonnement et démarche clinique infirmière. Unités d’enseignement en relation avec la compétence 2 : « Concevoir et conduire un projet de soins infirmiers » - UE 3.2.S2 Projet de soins infirmier, - UE 3.2.S3 Projet de soins infirmiers. Unités d’enseignement en relation avec la compétence 3 : « Accompagner une personne dans la réalisation de ses soins quotidiens » - UE 2.10.S1 Infectiologie hygiène, - UE 4.1.S1 Soins de confort et de bien-être. Unités d’enseignement en relation avec la compétence 4 : « Mettre en œuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique » - UE 2.1.S1 Biologie fondamentale, - UE 2.2.S1 Cycles de la vie et grandes fonctions, - UE 2.4.S1 Processus traumatiques, - UE 2.5.S3 Processus inflammatoires et infectieux, - UE 2.6.S2 Processus psychopathologiques, - UE 2.6.S5 Processus psychopathologiques, - UE 2.7.S4 Défaillances organiques et processus dégénératifs, - UE 2.8.S3 Processus obstructifs, - UE 2.9.S5 Processus tumoraux, - UE 2.11.S1 Pharmacologie et thérapeutiques, - UE 2.11.S3 Pharmacologie et thérapeutiques, - UE 2.11.S5 Pharmacologie et thérapeutiques, - UE 4.3.S2 Soins d’urgence, - UE 4.3.S4 Soins d’urgence, - UE 4.4.S2 Thérapeutiques et contribution au diagnostic médical, - UE 4.4.S4 Thérapeutiques et contribution au diagnostic médical, 158 - UE 4.4.S5 Thérapeutiques et contribution au diagnostic médical, - UE 4.7.S5 Soins palliatifs et de fin de vie. Unités d’enseignement en relation avec la compétence 5 : « Initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs » - UE 1.2.S2 Santé publique et économie de la santé, - UE 1.2.S3 Santé publique et économie de la santé, - UE 4.6.S3 Soins éducatifs et préventifs, - UE 4.6 S4 Soins éducatifs et préventifs. Unités d’enseignement en relation avec la compétence 6 : « Communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins » - UE 1.1.S1 Psychologie, sociologie, anthropologie, - UE 1.1.S2 Psychologie, sociologie, anthropologie, - UE 4.2.S2 Soins relationnels, - UE 4.2.S3 Soins relationnels, - UE 4.2.S5 Soins relationnels. Unités d’enseignement en relation avec la compétence 7 : « Analyser la qualité des soins et améliorer sa pratique professionnelle » - UE 4.5.S2 Soins infirmiers et gestion des risques, - UE 4.5.S4 Soins infirmiers et gestion des risques, - UE 1.3.S1 Législation, éthique, déontologie, - UE 1.3.S4 Législation, éthique, déontologie, - UE 4.8.S6 Qualité des soins et évaluation des pratiques. Unités d’enseignement en relation avec la compétence 8 : « Rechercher et traiter des données professionnelles et scientifiques » - UE 3.4.S4 Initiation à la démarche de recherche, - UE 3.4.S6 Initiation à la démarche de recherche. Les deux unités transversales contribuent également à l’acquisition de cette compétence : - UE 6.1 Méthodes de travail et TIC, - UE 6.2 Anglais. 159 Unités d’enseignement en relation avec la compétence 9 : « Organiser et coordonner des interventions soignantes » - UE 3.3.S3 Rôles infirmiers, organisation du travail et inter professionnalité, - UE 3.3.S5 Rôles infirmiers, organisation du travail et inter professionnalité. Unités d’enseignement en relation avec la compétence 10 : « Informer et former des professionnels et des personnes en formation » - UE 3.5.S4 Encadrement des professionnels de soin. - Dans chacun des semestres, une unité d’intégration concoure à l’acquisition d’une ou plusieurs compétences. Sont ainsi combinés et mobilisés les ressources, savoirs et savoirfaire, acquis dans les UE du semestre en cours puis, progressivement, des semestres précédents. Au semestre 1 : UE 5.1.S1 Accompagnement dans la réalisation des soins quotidiens Au semestre 2 : UE 5.2.S2 Evaluation d’une situation clinique Au semestre 3 : UE 5.3.S3 Communication et conduite de projet Au semestre 4 : UE 5.4.S4 Soins éducatifs et préventifs et formation des professionnels et des stagiaires Au semestre 5 : UE 5.5.S5 Mise en œuvre des thérapeutiques et coordination des soins Au semestre 6 : UE 5.5.S6 Analyse de la qualité des soins et traitement des données scientifiques et professionnelles - A ces unités d’enseignement s’ajoutent les deux unités optionnelles. Celles-ci se déroulent au cours des deux derniers semestres (5 et 6). Elles permettent d’approfondir un domaine d’exercice de la fonction infirmière et de mener une réflexion sur un choix possible d’orientation à la sortie de la formation 160 6. Formation clinique en stage Modalités pédagogiques L’enseignement clinique des infirmiers s’effectue au cours de périodes de stages dans des milieux professionnels en lien avec la santé et les soins. Ces périodes alternent avec les périodes d’enseignement en institut de formation. Selon la directive européenne 2005-36 : « L'enseignement clinique se définit comme étant le volet de la formation d'infirmier par lequel le candidat infirmier apprend, au sein d'une équipe, en contact direct avec un individu sain ou malade et/ou une collectivité, à organiser, dispenser et évaluer les soins infirmiers globaux requis à partir des connaissances et compétences acquises41. » Pendant les temps de stage l’étudiant se trouve confronté à la pratique soignante auprès des patients, il se forme en réalisant des activités et en les analysant au sein des équipes professionnelles. Les savoirs théoriques, techniques, organisationnels et relationnels utilisés dans les activités sont mis en évidence par les professionnels qui encadrent le stagiaire et par les formateurs dans les rencontres avant, pendant et après la mise en stage des étudiants. Ainsi, les stages sont à la fois des lieux d’intégration des connaissances construites par l’étudiant et des lieux d’acquisition de nouvelles connaissances par la voie de l’observation, de la contribution aux soins, de la prise en charge des personnes, de la participation aux réflexions menées en équipe et par l’utilisation des savoirs dans la résolution des situations. Le retour sur la pratique, la réflexion, et le questionnement sont accompagnées par un professionnel chargé de la fonction tutorale et un formateur. Ceci contribue à développer chez l’étudiant la pratique réflexive nécessaire au développement de la compétence infirmière. L’étudiant construit ses compétences en agissant avec les professionnels et en inscrivant dans son portfolio les éléments d’analyse de ses activités, ce qui l’aide à mesurer sa progression. 41 Directive Européenne sur la reconnaissance des qualifications – JOCE du 30.9.2005 161 Les objectifs de stage Les objectifs de stage tiennent compte à la fois des ressources des stages, des besoins des étudiants en rapport avec l’étape de leur cursus de formation, et des demandes individuelles des étudiants. Le stage doit permettre aux étudiants : - d’acquérir des connaissances, - d’acquérir une posture réflexive, en questionnant la pratique avec l’aide des professionnels, - d’exercer son jugement et ses habiletés gestuelles, - de centrer son écoute sur la personne soignée et proposer des soins de qualité, - de prendre progressivement des initiatives et des responsabilités, - de reconnaître ses émotions et les utiliser avec la distance professionnelle qui s’impose - de prendre la distance nécessaire et de canaliser ses émotions et ses inquiétudes, - de mesurer ses acquisitions dans chacune des compétences. - de confronter ses idées, ses opinions et ses manières de faire à celle de professionnels et d’autres étudiants, Les besoins de l’étudiant sont formalisés - dans le référentiel de compétences et le référentiel de formation, connus des personnes qui guident les étudiants, - dans le portfolio que l’étudiant présentera dès le premier jour du stage et qu’il devra remplir avec le tuteur au long du déroulé du stage. Les objectifs de stage sont négociés avec le lieu du stage à partir des ressources de celui-ci. Ils sont rédigés et inscrits dans le port folio de l’étudiant. Les responsables de l’encadrement Chaque étudiant est placé sous la responsabilité d’un maître de stage, d’un tuteur de stage et d’un professionnel de proximité au quotidien. Ces trois fonctions peuvent être exercées par la même personne pour des raisons d’organisation ou dans le cas d’équipes d’encadrement restreintes. Ainsi, toujours placé sous la responsabilité d’un professionnel, l’étudiant acquiert progressivement une façon de plus en plus autonome d’exercer son futur métier. 162 Ce mode d’organisation ne modifie en rien la hiérarchie dans les établissements et des lieux d’encadrement. La direction des soins demeure responsable de l’encadrement des étudiants en stage et, est garante de la charte d’encadrement. Le maître de stage Il représente la fonction organisationnelle et institutionnelle du stage. Il s’agit le plus souvent du cadre de santé. Il exerce des fonctions de management et de responsabilité sur l’ensemble du stage. Il est le garant de la qualité de l’encadrement. Il met en place les moyens nécessaires à ce dernier et veille à l’établissement d’un livret d’accueil spécifique (cf chapitre qualification et agrément des stages) ainsi qu’à la diffusion et à l’application de la charte d’encadrement. Il assure le suivi des relations avec l’institut de formation pour l’ensemble des stagiaires placés sur le territoire dont il a la responsabilité, et règle les questions en cas de litige ou de conflit. Il accueille l’ensemble des étudiants affectés à sa zone d’exercice. Le tuteur de stage Les missions spécifiques du tuteur sont décrites dans le livret d’accueil. Le tuteur représente la fonction pédagogique du stage. Il est volontaire pour exercer cette fonction, il peut le faire temporairement et sur une zone à délimiter (pôle, unité…). Professionnel expérimenté, il a développé des capacités ou des compétences spécifiques et de l’intérêt pour l’encadrement d’étudiants. Il connaît bien les référentiels d’activités, de compétences et de formation des futurs professionnels qu’il encadre. Chaque étudiant connaît son tuteur de stage et ses missions. Le tuteur assure un accompagnement des étudiants et évalue leur progression lors d’entretiens réguliers. Le tuteur peut accompagner plusieurs stagiaires et les recevoir ensemble lors de leur accueil ou de séquences de travail. Il peut leur proposer des échanges autour des situations ou des questions rencontrées. Il facilite l’accès des étudiants aux divers moyens de formation proposés sur les lieux de stage, les met en relation avec des personnes ressources et favorise, en liaison avec le maître de stage, l’accès aux services collaborant avec le lieu de stage en vue de comprendre l’ensemble du processus de soin (exemple : stérilisation centrale, bloc opératoire, consultation etc.). Le tuteur a des relations régulières avec le formateur de l’institut de formation, référent du stage. Il propose des solutions en cas de difficultés ou de conflits. Le tuteur évalue la progression des étudiants dans l’acquisition des compétences après avoir demandé l’avis des professionnels qui ont travaillé en proximité avec l’étudiant. Il formalise 163 cette progression sur le portfolio lors des entretiens avec l’étudiant en cours et à la fin du stage. La désignation des tuteurs relève des missions de l’encadrement professionnel sur la base de critères de compétences, d’expérience et de formation. Le tuteur est placé sous la responsabilité d’un cadre professionnel. Les professionnels de proximité Ils représentent la fonction d’encadrement pédagogique au quotidien. Ils sont présents avec l’étudiant lors des séquences de travail de celui-ci, le guident de façon proximale, lui expliquent les actions, nomment les savoirs utilisés, rendent explicites leurs actes, etc.,… Ils accompagnent l’étudiant dans sa réflexion et facilitent l’explicitation des situations et du vécu du stage, ils l’encouragent dans ses recherches et sa progression. Plusieurs personnes peuvent assurer ce rôle sur un même lieu de travail en fonction de l’organisation des équipes. Ils consultent le port folio de l’étudiant afin de cibler les situations, activités ou soins devant lesquels l’étudiant pourra être placé. Ils ont des contacts avec le tuteur afin de faire le point sur l’encadrement de l’étudiant de manière régulière. Le formateur de l’IFSI référent de stage Les IFSI désignent un formateur référent pour chacun des stages, l’étudiant connaît le formateur référent du stage. Le formateur référent est en lien avec le maître de stage en ce qui concerne l’organisation générale des stages dans son unité ou sa structure. Il est également en liaison régulière avec le tuteur de stage afin de suivre le parcours des étudiants et régler au fur et à mesure les questions pédagogiques qui peuvent se poser. Il a accès aux lieux de stage et peut venir encadrer un étudiant sur sa propre demande, celle de l’étudiant, ou celle du tuteur de stage. Durée et répartition des stages : Les stages ont une durée de 60 semaines, soit 2100 heures pour les trois ans Sur la base de 35 heures/semaine Durée des stages pour la première année : 15 semaines, soit : 5 semaines en S1 et 10 semaines en S2 164 Durée des stages pour la deuxième année : 20 semaines, soit : 10 semaines en S3 et 10 semaines en S4 Durée des stages pour la troisième année : 25 semaines, soit : 10 semaines en S5 et 15 semaines en S6 S1: S2: S3: S4: S5: S6: septembre à février à fin août septembre à février à fin septembre à février à juillet février 30 semaines février août février 22 semaines 20 semaines de 22 semaines 30 semaines 22 semaines 20 semaines de formation 20 semaines de 20 semaines de 20 semaines 20 semaines de formation 30 crédits formation formation de formation formation 30 crédits 30 crédits 30 crédits 30 crédits 30 crédits S. I. V. S. I. 5s 15 s 2s 10 s 10 s Année 1 V. S. I. V. 10 s 10s 10 s 2s S. I. S = Stages: 60 semaines. S. I. V. 10s 10 s 10s 10s 10 s 2s Année 2 I = Institut : 60 semaines. V. 22 semaines S. I. V. 15s 5s 2s Année 3 V = Vacances: 28 semaines. Pour une rentrée en février, les semestres sont de février à fin août et de septembre à février. Parcours de l’étudiant en stage Quatre types de stages sont prévus, ils sont représentatifs de « familles de situations42 », c'està-dire des lieux où l’étudiant rencontre des spécificités dans la prise en soins : 1 – Soins de courte durée : l’étudiant s’adresse à des personnes atteintes de pathologies et hospitalisées dans des établissements publics ou privés. 2 – Soins en santé mentale et en psychiatrie: l’étudiant s’adresse à des personnes hospitalisées ou non, suivies pour des problèmes de santé mentale ou de psychiatrie. 3 – Soins de longue durée et soins de suite et de réadaptation : l’étudiant s’adresse à des personnes qui requièrent des soins continus dans le cadre d’un traitement ou d’une 42 Voir les travaux du CRESI à ce sujet, projet Leonardo, « référentiel européen de compétences en soins infirmiers », 2008 165 surveillance médicale, en établissement dans un but de réinsertion, ou une surveillance constante et des soins en hébergement. 4 – Soins individuels ou collectifs sur des lieux de vie : l’étudiant s’adresse à des personnes ou des groupes qui se trouvent dans des lieux de vie (domicile, travail, école,…). Le parcours de stage des étudiants comporte un stage minimum dans chacun des types de stage décrits ci-dessus. Les étudiants peuvent effectuer leur stage dans une unité, un pôle dont les activités sont de même nature, une structure ou auprès d’une personne, selon l’organisation et le choix du stage. Le stage du premier semestre est de 5 semaines, il s’effectue dans un même lieu. Les stages des semestres 2, 3, 4, et 5 ont une durée de 10 semaines. Dans un objectif de professionnalisation, chaque stage de 10 semaines est réalisé dans un même lieu en une ou deux périodes. Cependant, pour des raisons d’intérêt pédagogique, les 10 semaines d’un même semestre peuvent s’effectuer sur deux lieux de stage différents. Les stages du semestre 6 sont réalisés sur deux lieux différents, la période maximale demeure de 10 semaines. Le choix de l’un de ces stages peut être laissé à l’étudiant en fonction de son projet professionnel et en accord avec l’équipe pédagogique. Les stages s’effectuent sur la base de 35 heures par semaine. Les horaires varient en fonction des lieux d’accueil et des modalités d’apprentissage. Les horaires de nuit, de fin de semaine ou de jours fériés, sont possibles dès lors que l’étudiant bénéficie d’un encadrement de qualité. Pour mieux comprendre le parcours des personnes soignées et insérer le stage dans un contexte environnemental, les étudiants peuvent se rendre quelques jours sur d’autres lieux, rencontrer des personnes ressources ou visiter des sites professionnels. Toutes ces modifications donnent lieu à traçabilité. Pendant la durée des stages, le formateur de l’IFSI référent du stage organise, en lien avec l’équipe pédagogique, le tuteur et le maitre de stage, soit sur les lieux de stage, soit en IFSI, des regroupements des étudiants d’un ou de quelques jours. Ces regroupements entre les 166 étudiants, les formateurs et les professionnels permettent de réaliser des analyses de la pratique professionnelle. Qualification et agrément des stages Les lieux de stage sont choisis en fonction des ressources qu’ils peuvent offrir aux étudiants. Ils accueillent un ou plusieurs étudiants. Un stage est reconnu « qualifiant » lorsque le maitre de stage se porte garant de la mise à disposition des ressources, notamment la présence de professionnels qualifiés et des activités permettant un réel apprentissage. En outre, les critères de qualification d’un stage sont : L’établissement d’une charte d’encadrement La charte d’encadrement est établie entre l’établissement d’accueil et les IFSI partenaires. Elle est portée à la connaissance des étudiants. Elle formalise les engagements des deux parties dans l’encadrement des étudiants. L’établissement d’un livret d’accueil et d’encadrement La charte est complétée par un livret d’accueil spécifique à chaque lieu de stage, celui-ci comporte notamment : - les éléments d’information nécessaire à la compréhension du fonctionnement du lieu de stage (type de service ou d’unité, population soignée, pathologies traitées, etc.), - les situations les plus fréquentes devant lesquelles l’étudiant pourra se trouver, - les actes et activités qui lui seront proposés, - les éléments de compétences plus spécifiques qu’il pourra acquérir, - la liste des ressources offertes à l’étudiant dans le stage, - les modalités d’encadrement : conditions de l’accueil individualisé de l’étudiant, établissement d’un tutorat nominatif, prévision d’entretiens à mi-parcours, prévision des entretiens d’évaluation, - les règles d’organisation en stage : horaires, tenue vestimentaire, présence, obligations diverses. 167 L’établissement d’une convention de stage La convention est établie pour les stages organisés en dehors de l’établissement sur lequel est implanté l’IFSI. Elle est tripartite. Elle est signée par l’établissement d’enseignement, l’établissement d’accueil et l’étudiant. Elle précise les conditions d’accueil dans un stage précis et les engagements de chaque partie. Elle note la durée du stage et précise les modalités de son évaluation et de sa validation dans la formation du stagiaire. Cette convention peut être établie annuellement et comporter des avenants pour chaque stage. Evaluation des compétences en stages Le portfolio de l’étudiant est un outil qui sert à mesurer la progression de l’étudiant en stage. Il est centré sur l’acquisition des compétences, des activités et des actes infirmiers. Il comporte plusieurs parties remplies lors de chaque stage : - des éléments sur le cursus de formation de l’étudiant, écrits par celui-ci avant son arrivée en stage, - des éléments d’analyse de la pratique de l’étudiant à partir des activités réalisées en stage, rédigés par l’étudiant, - des éléments d’acquisition des compétences au regard des critères cités qui sont remplis par le tuteur, en concertation avec l’équipe d’encadrement, lors de l’entretien d’évaluation du stage. Les indicateurs permettent aux professionnels d’argumenter les éléments sur lesquels les étudiants doivent progresser, - des éléments sur la réalisation des actes, des activités ou des techniques de soins, à remplir par le tuteur, en concertation avec l’équipe d’encadrement et l’étudiant, pendant le stage, - un bilan, réalisé par le tuteur, de la progression de l’étudiant lors de chacun des stages. L’acquisition des éléments de chaque compétence et des activités techniques est progressive, chaque étudiant peut avancer à son rythme, à condition de répondre aux exigences minimales portées dans l’arrêté de formation. Chaque semestre le formateur de l’IFSI responsable du suivi pédagogique de l’étudiant fait le bilan des acquisitions avec celui-ci. Il conseille l’étudiant et le guide pour la suite de son parcours. Il peut être amené à modifier le parcours de stage au vu des éléments contenus dans le portfolio. 168 U.F.R. Psychologie, Sciences de l’éducation Département des Sciences de l’éducation Université de Provence Aix - Marseille 1 En partenariat avec l’Institut de Formation des Cadres de Santé de Montpellier, section Rééducation MASTER Professionnel - Education et Formation - 2ème Année - Année universitaire 2008/2009 Formation infirmière et place du patient dans l’éducation thérapeutique Jean-Michel Motta sous la direction de Franck Gatto Maître de conférences en sciences de l’éducation, HDR – Université Montpellier 3 Résumé : Les étudiants infirmiers sont majoritairement issus d’un cursus lycéen ou universitaire où il a été montré en sciences de l’éducation que prédomine le paradigme positiviste. Les données de santé publique montrent que les professionnels de santé privilégient souvent également ce paradigme où le modèle biomédical curatif d’une médecine tout puissante prend en charge un patient en posture d’agent exécutant. L’apprentissage y est volontiers béhavioriste, directif, unilatéral, magistral, l’évaluation contrôle sanctionne. A l’opposé, le paradigme phénoménologique, résultats à l’appui, a fait preuve de son intérêt : le patient y est au centre de toutes les attentions, véritable co-auteur de sa santé, responsable et autonome dans un modèle de santé global non positiviste. L’apprentissage, fruit d’un construit de l’apprenant ou d’un collectif, se veut constructiviste, socioconstructiviste ou néo socioconstructiviste. L’évaluation privilégiera le questionnement et la réflexivité. Dans le même esprit, les textes régissant la profession d’infirmier et les droits des malades positionnent clairement le patient comme individu co-auteur de sa santé. Les étudiants, en un peu plus de trois ans de formation, deviennent professionnels de santé amenés à s’investir dans des actions d’éducation à la santé : notamment d’éducation thérapeutique en accord avec ces textes. Qu’en est-il en réalité ? Quelle place est donnée au patient 7 ans après la loi du 4 mars 2002. Les futurs soignants sont-ils dans le respect de cette loi ? La formation leur donne-t-elle les moyens de l’être ? C’est sur l’axe de l’éducation thérapeutique que notre recherche nous a conduit à visiter les deux extrêmes du cursus formatif de près de 400 futurs infirmiers, afin d’évaluer s’ils modifient dans le temps de formation initiale leurs façons d’aborder le patient en termes de « paradigme éducationnel ». Les résultats montrent cette modification : la formation initiale permet aux futurs infirmiers de se référer aux paradigmes, théories et modèles pertinents pour réaliser l’éducation thérapeutique des patients. Un « complément d’enquête » confirme ces résultats sur la conformité de cette éducation à la fin de la formation. Une amélioration des résultats obtenus, celle des compétences passera alors peut-être par la mise en place en septembre 2009 d’un nouveau programme de formation, qui se veut paradoxalement à la fois universitaire et pleinement phénoménologique. Inéluctablement, la formation des formateurs sera remise à l’Ordre… du jour. Une formation en sciences de l’éducation permettra sûrement de mettre en adéquation ambition du programme et réalité des formateurs… Mots-clés : Patient – Loi du 4 mars 2002 – Formation – Etudiant infirmier – Education thérapeutique Paradigme positiviste – Paradigme phénoménologique – Apprentissage – Evaluation – Santé – Postures 169 170