Dominique Leroy, CEO de Proximus

people manager de l’année
DOMINIQUE LEROY, CEO DE PROXIMUS
« J’APPORTE
UNE DIMENSION
PLUS MARKETING
À L’ENTREPRISE »
Trois questions à Dominique Leroy
Vous avez pris la tête de Proximus il y a presque deux ans. Vos premiers objectifs
sont-ils réalisés ?
Nous avions un plan de retour à la croissance pour 2016, qui s’est concrétisé plus tôt
que prévu. C’est une grande satisfaction. Nous avons également accéléré l’innovation :
nous avons intégré Netflix à notre offre, développé une nouvelle interface TV,
amélioré la couverture mobile indoor, lancé un réseau dédié à l’Internet des objets...
Nous avons aussi remis le client au centre de l’entreprise. C’est parfois facile de se
laisser emporter par des innovations technologiques sans prendre en compte leur côté
intuitif. En tant qu’ingénieure commerciale, j’ai pu apporter une dimension plus
marketing, et insister sur l’objectif qui est toujours d’apporter un meilleur service
au client.
Vous insistez sur le marketing, vous avez mis en place un grand «rebranding»
de l’entreprise... Etre CEO de Proximus, c’est faire de la com’ ?
Ce n’est pas que ça mais ça en fait partie. L’image est importante. Il faut venir avec
des projets percutants, qui mettent en avant les réalisations de nos équipes.
Chez Proximus, nous avons des gens et des produits de très grande qualité. C’est
la raison pour laquelle nous avons toujours eu une position forte du côté des
entreprises. Par contre, le consommateur ne comprenait pas toujours les atouts de nos
produits. Ce côté plus marketing, axé sur la communication autour de nos produits
et services, c’est important, dans les télécoms comme dans d’autres secteurs.
Les résultats des opérateurs, et notamment de Proximus, se redressent en 2015.
Le secteur sort-il progressivement d’une période difficile ?
Cette année, les résultats sont un peu meilleurs dans le mobile. Mais nous avions subi
une grosse disruption en 2012 : avec la loi télécoms, les prix ont fort baissé. Nous
revenons aujourd’hui à une situation de plus faible concurrence, qui stabilise
le marché. Mais l’année prochaine sera de nouveau difficile pour tous les opérateurs.
Le roaming va diminuer fortement, ce qui provoquera un manque à gagner substantiel.
82 5 NOVEMBRE 2015 WWW.TRENDS.BE
50 ans. Ingénieure commerciale
diplômée de la Solvay Brussels
School of Economics.
1987. Entre chez Unilever Belgique,
où elle occupe différentes fonctions,
du service marketing à la finance, en
passant par la vente et la logistique.
Septembre 2007. Country manager
d’Unilever Belgique.
Octobre 2011. Rejoint Belgacom
en tant que vice-president sales
pour la consumer business unit
de l’opérateur télécom.
Juin 2012. Executive vice-president
en charge de la consumer business
unit et membre du comité de direction de Belgacom.
Janvier 2014. CEO de Proximus /
Belgacom.
PROFIL
Chiffre d’affaires 2014:
6,1 milliards d’euros
Bénéfice net 2014:
682 millions d’euros
Effectifs: 14.000 personnes
CHIFFRES
GILLES QUOISTIAUX
POURQUOI LE JURY L’A CHOISIE
Deux ans après l’arrivée de Dominique
Leroy à la tête de Proximus, l’opérateur
amorce un virage positif en renouant avec
la croissance plus rapidement que prévu.
Le rebranding de l’entreprise et la nouvelle
image que Proximus véhicule aujourd’hui
ont contribué à convaincre le jury de nominer Dominique Leroy comme candidate
Manager de l’Année 2015.
LE FAIT MARQUANT DE 2015
Proximus a inversé la tendance négative
de ces dernières années, en retrouvant
une croissance de son chiffre d’affaires
avec un an d’avance sur ses objectifs
initiaux, qui tablaient sur 2016.
LA RÉALISATION DONT
ELLE EST LA PLUS FIÈRE
Cette année, l’entreprise a décidé de saborder le nom de Belgacom pour adopter
la dénomination Proximus dans le cadre
de l’ensemble de ses activités. «Le changement, c’est toujours un risque, tant en
interne qu’en externe. Mais ce rebranding
a donné une nouvelle dynamiqueextrêmement positive», estime Dominique Leroy.
BELGA IMAGE
LE DÉFI PRINCIPAL QUI L’ATTEND
EN 2016
«Nous devons accélérer notre transformation dans un contexte concurrentiel qui
deviendra plus complexe, pointe
Dominique Leroy. Le roaming est sur
le point d’être supprimé. Des acteurs
comme Google ou Facebook empiètent
de plus en plus sur notre business, avec
des moyens énormes et des règles différentes des nôtres. Et nos concurrents se
renforcent, que ce soit le nouvel ensemble
Telenet-Base, ou encore Mobistar qui
va se relancer sur le triple play.»
UN BON MANAGER DE L’ANNÉE
SELON ELLE
«C’est quelqu’un qui défend un certain
nombre d’opinions qui vont au-delà de
la gestion de sa propre entreprise et de
son secteur et qui ont un impact sur l’économie, avance Dominique Leroy. Je pense
notamment à l’importance que prend aujourd’hui l’économie digitale. Il faut oser
prendre la parole pour conscientiser
les entreprises et le secteur public, pour
montrer de façon positive les opportunités
que ces changements comportent. Il faut
aussi pouvoir redonner fierté et confiance
à l’ensemble des employés de l’entreprise
que l’on dirige.» z
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