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Bibliographie
Cinéma italien
Novembre 2008
Petite histoire
du cinéma italien...
Les origines
L’industrie du cinéma italien est née entre 1903 et 1908 avec la création de trois compagnies : la
Cines romaine, l’Ambrosio de Turin et l’Italia Film. D’autres compagnies ont rapidement suivi à
Milan et à Naples. En très peu de temps, ces premières
compagnies ont atteint une production de qualité et leurs films
furent bientôt vendus hors d’Italie.
Un des premiers sous-genres apprécié fut les filoni (les films
historiques) : le premier de ce type fut, en 1905, le film de
Filoteo Alberini, La presa di Roma, 20 settembre 1870 (« La
prise de Rome, 20 septembre 1870 »). D’autres films
décrivaient les actions de beaucoup de personnages
historiques tels que Néron, Messaline, Spartacus, Jules César,
Cléopâtre.[...]
Les actrices Lyda Borelli et Francesca Bertini furent les
premières divines (stars) spécialisées dans les passions tragiques […]. D’autres genres
abordaient des thèmes sociaux souvent basés sur des livres. […]
Après la Première Guerre mondiale, en raison de la crise économique, le cinéma italien produit
des films moins intéressants en dépit de l’introduction du son et c’est seulement à la fin des
années 1920 que quelques films novateurs furent réalisés [notamment] par Alessandro Blasetti
[(Sole 1928 et Néron comique, une satire extrêmement sophistiquée de Mussolini) [...]
Au même moment, un autre genre obtint un certain succès : il comprenait des films qui décrivaient
une société pesante avec une lourde dose de moralité formelle reflétant la culture de l’époque ; ce
genre fut appelé les Telefoni Bianchi (téléphones blancs), caractérisé par la présence constante
(un véritable tic) de ces objets dans les scènes représentées. Ces films, généralement peu
réputés, lancèrent beaucoup d’acteurs qui devinrent plus tard des stars, comme Vittorio De Sica et
Alida Valli.
Pendant ce temps-là, le fascisme créa un organisme pour la culture populaire ; son administration
suggéra, et Mussolini l’approuva totalement, la création de quelques structures importantes pour le
cinéma italien. Un emplacement fut trouvé dans le sud-est de Rome pour construire ex nihilo une
cité du cinéma, Cinecittà. [...] Le fils du dictateur italien, Vittorio Mussolini, créa une compagnie
nationale de production et organisa le travail d’auteurs, de réalisateurs et d’acteurs parmi les plus
doués (dont quelques opposants politiques), créant ainsi une notable et très intéressante
communication entre eux. Ceci créa de célèbres amitiés et tout cela dans une interaction culturelle
stimulante. Roberto Rossellini, Federico Fellini et beaucoup d’autres faisaient partie de ce groupe
[...].
Le néoréalisme
Le néoréalisme (neorealismo) explosa juste après la guerre, avec des
films inoubliables comme la trilogie de Rossellini et des acteurs
extraordinaires tels qu’Anna Magnani, qui tentaient de décrire les
difficultés économiques, les conditions morales de l’Italie et les
changements de mentalité dans la vie quotidienne. Comme Cinecittà était
occupée par des réfugiés, les films furent tournés à l’extérieur sur les
routes dévastées du pays vaincu. Ce genre fut bientôt instrumentalisé à
des fins politiques, mais dans la majorité des cas les réalisateurs furent
capables de garder la distance nécessaire, en distinguant l’art de la
politique.
La poésie et la cruauté de la vie furent harmonieusement combinées dans les films que De Sica
scénarisa et réalisa avec le scénariste Cesare Zavattini : parmi ceux-là, Sciuscià en 1946, Ladri di
Biciclette (« Le Voleur de bicyclette ») en 1948 et Miracolo a Milano (« Miracle à Milan ») en 1950.
Le malheureux et amer Umberto D. en 1952 […} est peut-être le chef-d'œuvre de De Sica et un
des plus importants films de toute la production italienne. Il a été dit qu’après Umberto D. rien de
plus ne pouvait être ajouté au néoréalisme. C’était pour cette raison ou pour d’autres,
qu’effectivement le néoréalisme se termina formellement avec ce film.
Néoréalisme rose et comédie
D’autres films suivirent, tournant autour d’atmosphères plus légères, peut-être plus cohérents avec
des conditions générales de vie plus satisfaisantes et ce genre fut appelé le néoréalisme rose [...] :
les visages et mensurations de Sophia Loren, Gina Lollobrigida, Silvana Pampanini, Lucia Bosé et
aussi d’autres types de beauté comme Eleonora Rossi Drago, Silvana Mangano, Claudia
Cardinale et Stefania Sandrelli peuplaient l’imagination des Italiens juste avant le si bien nommé
« boom des années 1960 ».
Bientôt le néoréalisme rose fut remplacé par la Commedia all'italiana (la comédie à l'italienne), un
genre qui par le rire évoquait de façon détournée - mais de manière très approfondie - les thèmes
sociaux, politiques et culturels de l'Italie.[...] Vittorio Gassman, Ugo Tognazzi, Alberto Sordi,
Claudia Cardinale, Monica Vitti et Nino Manfredi furent parmi les stars de ces films qui décrivent
les années de la reprise économique et investiguaient les coutumes des Italiens, une sorte de
recherche auto-ethnologique.[...]
Le cinéma de genre
L'apport du cinéma de genre italien au cinéma mondial est considérable. Il
a profondément influencé le cinéma américain ou celui de Hong-Kong. Les
principaux genres traités par le cinéma italien sont : le péplum, le western
dit western spaghetti avec au premier plan Sergio Leone et Sergio
Corbucci, le giallo avec notamment Dario Argento et Mario Bava, le
cinéma d'horreur avec Lucio Fulci, le cinéma érotique.
Le renouveau du cinéma italien dans les années 90
Au cours des années 80, le cinéma italien traverse une grave crise, lié avant tout à la diffusion de
la télévision dans les foyers italiens. Pendant cette période, le cinéma d'auteur disparaît
pratiquement. On remarque cependant les derniers films de Federico Fellini [...], ceux d' Ettore
Scola […], les grandes fresques de Bernardo Bertolucci (« Le Dernier empereur ») et de Sergio
Leone (« Il était une fois en Amérique ») mais aussi et surtout les débuts de Nanni Moretti.
Une nouvelle génération de cinéastes italiens voit le jour à la fin des années 80 et au début des
années 90 contribuant à ramener le cinéma italien à un niveau élevé, même si elle reste très mal
connue en France. Cette renaissance est symbolisée par Cinéma Paradiso, le film par lequel
Giuseppe Tornatore remporte l'Oscar du meilleur film étranger en 1990. Cette récompense est
donnée à un autre film italien deux ans plus tard, Mediterraneo de Gabriele Salvatores [...]
Le cinéma d'auteur des années 90 est surtout lié à Nanni Moretti (Caro diario , Aprile et La
Chambre du fils avec lequel il obtient la palme d'or en 2000), Daniele Luchetti, Mario Martone,
Francesca Archibugi, Marco Risi, Ricky Tognazzi, Carlo Mazzacurati, Pasquale Pozzessere,
Sergio Rubini, Michele Placido, Mimmo Calopresti, les deux filles de Luigi Comencini : Francesca
Comencini et Cristina Comencini mais aussi Roberto Faenza avec sa transposition du roman d'
Antonio Tabucchi (« Pereira prétend »)[...] et Marco Tullio Giordana (I cento passi puis le film
fleuve La meglio gioventù).
L'auteur le plus représentatif de ce nouveau cinéma d'auteur est Gianni Amelio qui cherche à
continuer le néoréalisme tout en le renouvelant avec des histoires contemporaines liées aux
changements de la société italienne […]. La comédie, genre roi du cinéma italien, réussie aussi à
retrouver tout son éclat.
Source : Wikipedia
En réaction au cinéma lénifiant dit des « téléphones blancs » de l’Italie Mussolinienne, de jeunes réalisateurs pour la plupart regroupés autour de la revue
« Cinéma » et issus de la résistance, inventent un nouveau mode de représentation cinématographique fondé sur des histoires inspirées de la réalité, des
problèmes sociaux et de la reconstruction de l’Italie après la seconde guerre
mondiale.
Le premier film de Luchino Visconti, « Ossessionne », adapté du roman de James Cain « le facteur sonne toujours deux fois », sorti en 1942, est considéré
comme l’un des principaux films fondateurs de ce mouvement.
C’est peu dire que cette histoire de couple adultère et meurtrier situé dans un
décor de banlieues pauvres et dont le personnage masculin principal est un vagabond, est mal reçue par le pouvoir fasciste et l’église.
Pourtant la voie est ouverte et de nouveaux réalisateurs creuseront le sillon du
néo-réalisme dans les années suivantes.
Parmi ceux-ci :
GIUSSEPE DE SANTIS, dont le film le plus célèbre, « Riz amer » (Riso Amaro,
1949) met en scène les « Mondines », des femmes qui travaillent dans les rizières de la plaine du Pô.
ROBERTO ROSSELLINI, qui après des films de propagande, réalise sa trilogie
neo-réaliste avec « Rome ville ouverte » (Roma, città aperta, 1945), « Païsa »
( 1946) et « Allemagne année zéro » (Germania anno zero, 1948).
VITTORIO DE SICA donnera quatre grands films au mouvement neo-réaliste :
« Sciuscia » en 1946, « le voleur de bicyclette » (Ladri di biciclette) en 1948,
« Miracle à Milan » ( Miracolo a Milano) en 1951 et « Umberto D », l’un des rares
films qui s’intéresse au sort des personnes âgées, en 1952.
La figure majeure du neo-réalisme demeure le scénariste CESARE ZAVATTINI,
un ancien professeur de collège, écrivain et critique, dont l’idéal est de faire un
cinéma proche du réel, immergé dans le quotidien; il collaborera avec tous les
réalisateurs néo-réalistes et plus particulièrement avec Vittorio De Sica.
Dans l’Italie de la fin des années 1950, l’économie renaissante et l’amélioration
des conditions de vie ramènent les spectateurs vers des films de pur divertissement et le neo-réalisme s’éteint après « Rocco et ses frères » de Luchino Visconti. Mais de nombreux réalisateurs dans le monde, en particulier Ken Loach,
seront influencés par ce mouvement.
Si, pour la plupart des spectateurs cis-alpins,
il suffit de prononcer le nom de Federico Fellini pour évoquer aussitôt l’ambiance nonchalante d’une dolce vita, film éponyme qui remporta la Palme d’or à Cannes en 1960, tant
est forte cette image d’une Anita Ekberg ruisselante de sensualité dans la fontaine de Trevise aspergeant Mastroianni; pour les autres
cinéphiles que nous sommes, le maestro est
le magicien du 7ème Art par excellence.
Si Fellini a commencé par le journalisme et la
caricature, c’est avec la pellicule qu’il trouve
son moyen d’expression adéquat. Dès les
premiers films d’inspiration néoréaliste (La strada, Il bidone, Les nuits
de Cabiria…), il a su transcender le mélodrame social par des images
qui s’impriment de façon indélébile dans l’inconscient collectif : on
n’oublie pas le sourire triste de Gelsomina !
Par la suite, chaque visionnement d’une œuvre de Fellini laisse des
traces : Dolce Vita, Huit et demi, le sketch Toby Dammit dans les Histoires extraordinaires, Satyricon… pour culminer avec ces séquences sublimes de la découverte d’une fresque lors de la construction
du métro (Roma) ou ce paquebot géant surgissant de la nuit (Amarcord).
Visionnaire, il a su saisir la dimension onirique des êtres et des choses. Roi de Cinecitta
(il ne tournait qu’en studio), Fellini aura célébré l’artifice du cinéma en y mêlant nostalgie
et cérémonie funéraire de fin du monde par
des visions fulgurantes. Du très grand art !
Rétiaires contre mirmillons, à
moins que ce soit des courses de
chars tournant à une allure folle
dans l’arène, ou encore, des martyrs chrétiens livrés à la voracité
des lions.
Ces images qui ont peuplé l’imaginaire de notre enfance viennent de
l’Antiquité. Plus exactement celle des péplums.
Dès la naissance du 7ème art, les « tableaux vivants » puisent leur inspiration dans la mythologie et l’histoire : il semble que le premier péplum qu’on puisse répertorier avec certitude soit une séquence due à
Promio intitulée Néron essayant des poisons sur des esclaves.
Suivent Cupid and Psyche par Edison, La Passion (du Christ) par
Alice Guy, Cléopâtre par Méliès.
En adaptant Quo vadis en 1901, Ferdinand Zecca donne au genre
l’ampleur de l’épopée.
Mais c’est avec Maciste, « le mastodonte aux vastes oreilles » et aux
triceps aussi développés qu’une statue d’Hercule dans Cabiria en 1914,
que le péplum va conquérir les spectateurs du monde entier.
Le sculptural docker barbouillé de noir
prit goût à déménager fauves et gladiateurs, et le cœur des spectateurs
chavire.
Une mythologie visuelle se superpose
à l’histoire. Elle a su triompher par sa
représentation rassurante (même
quand les villes flambent et que le
sang coule), dynamique, d’une idéologie manichéenne et de figures sans
surprise car il y a toujours un Tarcissus à lapider pour faire palpiter nos
cœurs.
C'est au début des années 1960, au moment même où le western américain est sur le déclin,
qu'apparaît le western « spaghetti », comme l'ont surnommé les inconditionnels d'un genre
purement américain.
Pendant 10 ans, de 1964 à 1975, le western italien va connaître une production intense avec
une qualité très inégale et quelques oeuvres majeures dont les plus emblématiques sont
celles de Sergio Leone avec sa « Trilogie des Dollars » (Pour une poignée de Dollars, Et
pour quelques Dollars de plus et Le bon, la brute et le truand).
Puisant son inspiration chez Ford et Kurusawa, ses films nous décrivent de façon cynique et
sans concession une amérique très éloignée de la mythologie de la conquête de l'Ouest.
Le héros du western italien, « le bon » (incarné par Clint Eastwood chez Sergio Leone), est
tout aussi violent que les « méchants » : il est seul, désabusé, cynique, vénal et n'hésite pas
à tuer.
S'inspirant tout à la fois de l'opéra et de la comédia dell arte, l'esthétique de ces films est elle
aussi très particulière, avec un cadrage original, l'utilisation d'angles de prise de vue très
ouverts sur des paysages imposants, une abondance de gros plan sur les visages, une
distorsion du temps et un soin tout particulier accordé à la description des détails de la vie
quotidienne de l'Ouest sauvage : les vêtements, les armes, les animaux, ...
Dans ces films baroques, qui reposent sur les effets et l'exagération, la musique est
omniprésente et a un rôle prépondérant comme l'illustre le tournage de Il était une fois dans
l'Ouest où les acteurs ont calqué leurs déplacements sur la musique préécrite de Morricone.
Quelques films majeurs :
•
1964 : Pour une poignée de Dollars, de Sergio Leone, avec Clint Eastwood
•
1965 : Et pour quelques Dollars de plus, de Sergio Leone, avec Clint Eastwood et
Lee Van Cleef
•
1966 : Le Bon, la brute et le truand, de Sergio Leone, avec Clint
Eastwood, Eli Wallach et Lee Van Cleef
•
1968 : Il était une fois dans l'Ouest, de Sergio Leone, avec Charles
Bronson, Henry Fonda, Jason Robards et Claudia Cardinale
•
1968 : Le Grand Silence de Sergio Corbucci avec Jean-Louis
Trintignant, Klaus Kinski
•
1966 : Django, de Sergio Corbucci, avec Franco Nero
•
1967 : Navajo Joe, de Sergio Corbucci, avec Burt Reynolds
•
1971 : Blindman, de Ferdinando Baldi, avec Tony Anthony et Ringo Starr. Le plus
dingo-flamboyant des westerns italiens
•
1973 : Mon nom est Personne, de Tonino Valerii et Sergio Leone, avec Henry Fonda
et Terence Hill
•
1976 : Keoma, de Enzo G. Castellari, avec Franco Nero et Woody Strode
•
1977 : A Man Called Blade, de Sergio Martino
Parmi les nombreux films italiens et documents proposés par la Maison de
l'Image et la Médiathèque nous avons sélectionné :
Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma italien / réalisé par Martin Scorsese - Arte France,
2002. - 1 DVD, 240mn, Noir et blanc et Couleur – Date du film : 2001
Résumé : L 'hommage d’un cinéaste devenu américain à ses racines italiennes.
Cote : 791.430 945 VOY
Notre avis : En amical pédagogue, le réalisateur américain d'origine sicilienne Martin Scorsese, nous fait
partager son amour du cinéma italien, celui de son enfance, découvert sur le poste de télévision familial à Little
Italy... Rossellini, Vittorio de Sica, Fellini, Visconti... les plus importants réalisateurs italiens du début du siècle
aux années 70 sont évoqués tour à tour à travers de larges extraits de leurs plus grands films.
Un bel hommage, simple et sensible qui ne nous donne qu'une seule envie : nous plonger ou replonger dans
tous ces chefs d'oeuvres qui ont accompagné le jeune Scorcese... Incontournable !
Riz amer / réalisation et scénario de Guiseppe De santis ; acteurs : Silvana Mangano, Vittorio Gassman, Raf Vallone
; scénario de Corrado Alvoro, Carlo Lizzani et Gianni Puccini ; musique de Goffredo Petrassi et Armando Trovaioli. Paris : Studio Canal. - 1 DVD, 108mn, Noir et blanc - Date du film : 1949
Résumé : Un voleur et sa complice s'introduisent dans un campement d'ouvrières saisonnières. Probablement le chefd'oeuvre du néo-réalisme italien. Un grand poème lyrique. Copie restaurée et remasterisée, filmographies,
documentaire "Autour du riz amer", bandes-annonces.
Cote: DVD RIZ
Notre avis : De Santis a réussi un très grand film social et politique. Il me semble
que lorsqu'on voit ce film, on est vraiment au coeur de cette analyse développée
par Anna Lieti dans un article du « Le Temps » du 22 Juillet 2004 :
« La rizière est devenue, au début du XXe siècle, une sorte d'usine en plein air,
avec des travailleuses qui avancent alignées, par rangs de six à quatorze, et qui
doivent maintenir la cadence pour rester ensemble. Le chant aide à garder le
rythme, c'est pourquoi il est, à l'origine du moins, encouragé par le patron, qui
arpente le bord du champ avec son bâton. «Mondina» veut dire émondeuse, mais
désigne la plupart du temps les femmes amenées à travailler aux deux moments
les plus intenses du processus de culture du riz : ceux de l'émondage et du
repiquage, qui ont lieu de fin mai à juin-juillet. C'est à ce moment de l'année que
sont appelées en renfort les saisonnières. Se retrouvent donc, travaillant côte à
côte, deux catégories de femmes : les «locales» et les «étrangères». Les premières
rentrent le soir chez elles, souvent pour entamer une deuxième journée de travail
en famille. Parmi les secondes, on trouve des femmes sans attache fixe, sorte d'itinérantes professionnelles au
verbe haut et aux mœurs très libres. Comme on le voit dans Riz amer, c'est dans leurs rangs que l'on trouve
aussi les «clandestines», les travailleuses sauvages venues tenter leur chance sans engagement préalable.
La rivalité entre «locales» et «étrangères» est souvent évoquée dans les chants, et le dilemme entre division
et union, un des grands thèmes de l'épopée des rizières. Les patrons n'ont pas manqué d'exploiter cet
antagonisme. Par exemple, en plaçant en compétition, dans un même champ, une rangée de chaque groupe.
Les femmes sont amenées à avancer les unes vers les autres en travaillant toujours plus vite et en chantant
toujours plus fort. »
Bella ciao della mondina
Ce matin je me suis levée
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Ce matin à peine levée
A la rizière je dois aller
Et au milieu des insectes et des moustiques
O bella ciao...
et au milieu des insectes et des moustiques
Un dur travail je dois faire
O maman quel tourment
O bella ciao....
O maman quel tourment
Je me sens mourir
Le chef debout avec son bâton O bella ciao.... le chef debout avec son bâton
Et nous courbées à travailler
Mais viendra un jour où nous toutes
O bella ciao... mais viendra un jour où nous toutes
Nous travaillerons en liberté. »
Umberto D / réalisation et scénario de Vittorio de Sica ; avec : Carlos Battisti, Maria Pia Casilio et Lina Gennari ;
scénario de Cezare Zavattini ; musique d'Alessandro Cicognini - Carlotta films. - 1 DVD, 91mn, Noir et blanc - Date du
film : 1951
Résumé : Un professeur à la retraite se refusant à la mendicité vend ses livres pour payer son loyer... Un ton nouveau
dans le cinéma italien, la naissance du "néoréalisme", un grand classique.
Cote: DVD UMB
Notre avis : Un vieux monsieur seul avec son chien, une pension de retraite misérable qui ne le fait même plus
vivoter... Un film dans la veine néoréaliste par excellence. Une économie de moyen, une sobriété totale et
pourtant l'émotion qui se dégage de ce film est incroyable... Le film préféré de son réalisateur, à découvrir.
L'Avventura / réalisation et scénario de Michelangelo Antonioni ; Gabriele Ferzetti, Monica Vitti et Léa Massari,
acteurs ; Giovanni Fusco, compositeur. - [Paris] : Montparnasse, 2004. - 2 DVD, 140mn, Noir et blanc - Date du film :
1960.
Résumé : Au cours d'une croisière, une jeune femme disparaît... Un chahut mémorable
accueillit la projection à Cannes de ce qui devint un film-étape de l'histoire du cinéma.
Incontournable ! Bonus : "De l'abstrait vers l'humain", analyse de séquences par Olivier
Assayas (45mn), archives : extrait de "Storia di un autore" (8mn).
Cote : DVD AVV
Notre avis : Une femme disparaît et cette absence va peser sur les vivants, donner
un autre sens à la vie. Un film difficile à résumer mais qui transmet de réelles
émotions, notamment grâce à Monica Vitti, magnifique. Antonioni invente un
cinéma nouveau et nous offre un film qui reste un des plus beau du cinéma.
« Ainsi, plus rien, dans l’Avventura ne repose sur de l’immuable ou de l’éternel : ni
les sentiments des personnages, ni le décor, soumis aux aléas de la nature et à la
violence du climat, ni même une éventuelle résolution de l’intrigue. Dans ce
monde-là, qui est le nôtre, l’homme navigue d’une illusion à une autre et se
raccroche à son désir, seule certitude fugace. » (Sarah Petit sur le site
http://www.arte.tv)
Mamma Roma / réalisation et scénario de Pier Paolo Pasolini ; avec : Anna Magnani, Ettore Garofalo, Franco Citti Carlotta films. - 1 DVD, 110mn, Noir et blanc - Date du film : 1962
Résumé : Lorsque son souteneur se marie, Mamma Roma, prostituée vieillissante, abandonne son métier. Elle décide
alors de récupérer son fils, Ettore, qu'elle avait laissé en pension pendant seize ans, et tente de reprendre une vie
stable et de s'insérer dans une société plus conventionnelle. Une mère et son fils dans la Rome prolétarienne d'aprèsguerre : perte d'innocence, violence des rapports sociaux... Anna Magnani, magnifique.
Cote: DVD MAM
Notre avis : Ce film se rattache au mouvement néoréaliste, mélange d'acteurs et de non professionnels,
décors naturels... Pasolini sait magnifiquement filmer ses personnages et donne chair et sentiments à cette
mère excessive qui ne peut remettre son fils dans le droit chemin. La condition du sous-prolétariat est filmée
avec amour, la poésie de la langue, crue, est rendue dans toute son âpreté et nous renvoie au drame de la
condition humaine. Beaucoup de plans font référence au nouveau testament (la scène du dernier repas de
Jésus lors du banquet des noces, la crucifixion lorsque le fils meurt attaché en prison, la douleur
incommensurable de la mère) : un parti pris qui ne plait guère aux autorités religieuses de l'époque... Un film à
voir.
La Nuit des morts vivants / réalisation et scénario de George A. Romero ; avec : Judith O'Dea, Russell Streiner et
Duane Jones ; scénario de John A. Russo ; musique de Gary Zeller. - 1 DVD, 90mn, Noir et blanc. - Date du film :
1970.
Résumé : Des expériences atomiques font se lever les morts de leur tombe. Leur but : dévorer les vivants. Un petit
groupe d'hommes et de femmes se retrouve cloîtré dans une maison encerclée par les zombies. Attention ! Certaines
séquences sont impressionnantes. Premier film d'un grand maître du film d'épouvante. Une réussite incontestée du
genre. Bande-annonce, filmographies, making of sur le remake "The Dead Walk" (VO, 25mn).
Cote : DVD NUI
L'Argent de la vieille / réalisé par Luigi Comencini ; avec : Alberto Sordi, Silvana
Mangano, Bette Davis, Joseph Cotten ; scénario de Rodolfo Sonego ; musique de Piero
Piccioni - Studio Canal, 2007. - 1 DVD, 118mn, Couleur - Date du film : 1972.
Résumé : Tous les ans, une vieille milliardaire propose une partie de cartes à un couple de
chiffonniers. Mais, à son grand malheur, ces derniers gagnent. Fable désespérément drôle
sur la lutte des classes.
Cote : DVD ARG
Notre avis : Dans la même veine qu'« Affreux, sales et méchants » (voir plus loin),
une satire cruelle sur le capitalisme et le sous prolétariat où quelques part, il est
impossible pour les pauvres de gagner. Bette Davis est formidable dans le
personnage de cette vieille excentrique, les scènes où tous le quartier est suspendu
à la partie de cartes sont de véritables moment d'anthologie. Une comédie noire et
grinçante à voir sans hésiter !
Nous nous sommes tant aimés / réalisation et scénario d'Ettore Scola ; avec : Nino Manfredi, Vittorio Gassman,
Stefania Sandrelli ; scénario d'Agenor Incrocci Age et Furio Scarpelli ; musique d'Armando Trovaioli. - Date du film :
1974
Résumé : De 1945 à 1975, l'histoire italienne à travers la destin de trois amis... Emouvant, pessimiste et romantique,
un chef-d'oeuvre, magnifié par ses acteurs, sur l'échec des idéaux.
Cote: DVD NOU
Notre avis : Ettore Scola possède un talent fou pour raconter la vie. Trente ans déjà... les derniers épisodes de
la guerre et de la Résistance italienne contre le nazisme sont loin. Trois amis liés par leurs combats communs
et leurs idéaux ont dû réintégrer la société, chacun à sa manière, selon son caractère et le hasard des
rencontres. Voilà que leurs chemins se recroisent et Ettore Scola en profite pour dresser un bilan de ces
années là : un panorama de la société italienne et de ses désillusions, un hommage au cinéma italien et à
Vittorio De Sica en particulier... Un film magnifique, toujours en équilibre entre humour et mélancolie, satire et
tendresse.
Affreux, sales et méchants / réalisé par Ettore Scola ; avec : Nino Manfredi, Ettore
Garofalo et Franco Merli ; scénario de Ruggero Maccari et Ettore Scola ; musique
d'Armando Trovaioli - 1 DVD, 115mn, Couleur. Prêt. - Carlo Ponti – Date du film : 1976.
Résumé : Une chronique de la misère d'une grande noirceur, sans rédemption possible. Un
film de référence dans le cinéma italien, inspiré de Pasolini, il marque la limite du genre.
Interview d'Ettore Scola, présentation par Jean Gili (spécialiste du cinéma italien), bandesannonces, filmographies. Prix de la Mise en scène au Festival de Cannes 1976.
Notre avis : Scola voulait tourner un documentaire sur les bidonvilles qui existaient
encore autour de Rome à cette époque. Il choisit finalement la fiction et le choc est
rude : il sont vraiment vulgaires, crasses et roublards, ces habitant des "ragazzi"
(baraques) mais quel plaisir jubilatoire de partager les mésaventures de ces affreuxlà ! Un film à l'humour très noir, occasion pour Scola de dénoncer en douce
l'hypocrisie d'une bourgeoise et d'une Eglise tolérant que vivent ainsi ces 'pauvres
malheureux'.
La Nuit de San Lorenzo / réalisation et scénario de Paolo Taviani et Vittorio Taviani ;
avec : Omero Antonutti, Margarita Lozano et Claudio Bigagli ; musique de Nicola Piovani Paris : MK2, 2004. - 1 DVD, 103mn, Couleur - Date du film : 1982.
Résumé : Une femme raconte à son enfant sa nuit de San Lorenzo, une nuit de massacre
durant l'été 1944... La grande histoire rencontre les histoires singulières dans une fresque
lyrique. Préface de Tonino Guerra (co-scénariste), entretien avec les frères Taviani, trois
figures en marche vers la liberté.
Cote: DVD NUI
Journal intime / réalisation et scénario de Nanni Moretti , avec : Renato Carpentieri et Antonio Neiwiller ; musique
de Nicola Piovani - Studio Canal, 2005. - 1 DVD, 100mn, Couleur - Date du film : 1993.
Résumé : Nanni Moretti musarde sur sa Vespa, chante à tue-tête, se promène dans Rome... Un cinéma de rêve, fluide
et irrésistible sur le bonheur de vivre et de filmer. Bonus : "The last customer", court métrage de Nanni Moretti,
analyses de séquence, bande-annonce, filmographies.
Cote : DVD JOU
Tornando a casa / réalisé par Vincenzo Marra ; avec : Aniello Scotto d'Antuono, Salvatore Laccarino ; scénario de
Vincenzo Marra ; musique d'Andrea Guerra - Films du Paradoxe, 2001. - 1 DVD, 88mn, Couleur - Date du film :
2001.
Résumé : La vie difficile d'un groupe de pêcheurs napolitains qui, au péril de leur vie, naviguent clandestinement pour
s'assurer une bonne pêche... Portraits réalistes et bouleversants.
Cote: DVD TOR
La Chambre du fils / réalisation et scénario de Nanni Moretti , acteurs : Laura Morante
et Jasmine Trinca ; scénario de Linda Ferri et Heidrun Schleef ; musique de Nicola Piovani
- Studio Canal, 2002. - 1 DVD, 95mn, Couleur - Date de sortie : 2001.
Résumé : Une famille bouleversée par la perte d'un enfant... Un très beau drame intimiste
qui scrute l'avant et l'après-disparition. (Palme d'or, Cannes 2001). Bonus : court métrage
"Le jour de la première de Close up", interview de N. Moretti, remise de la Palme d'or,
filmographies.
Cote: DVD CHA
Notre avis : Un film tout en sobriété et en pudeur, ancré dans le banal de la vie, qui
traduit avec une grande justesse de sentiments la façon dont chaque personnage
vit la douleur occasionnée par la disparition brutale du fils. Un film magnifique, tout
simple en apparence mais très fort...
Gente di Roma / réalisation et scénario d'Ettore Scola ; avec : Giorgio Colangeli, Antonello Fassari, Fabio Ferrari ;
scénario de Silvia Scola et Paola Scola ; musique d'Armando Trovaioli. - Boulogne-Billancourt : TF1 vidéo, 2004. - 1
DVD, 93mn, Couleur - Date de sortie : 2004.
Résumé : Une flânerie dans Rome, l'hommage d'un grand cinéaste à une ville et une population métissée qu'il aime...
Humour et causticité, légèreté et gravité : un condensé de l'âme italienne.
Cote : DVD GEN
Notre avis : Quelle chance d'avoir Ettore Scola comme guide pour visiter Rome et aller à la rencontre de ses
habitants. Un film hommage pour cette ville millénaire, un regard tendre, qui sait avec humour mettre en
lumière les bons et les mauvais cotés de ses autochtones !
Bernado Bertolucci
Biographie
Fils d'Attilio Bertolucci, poète et critique de cinéma, Bernardo Bertolucci
se voit offrir à l'âge de quinze ans une caméra 16 mm avec laquelle il
réalise ses premiers courts métrages.
C'est en 1961 à l'université de Rome, où il étudie la littérature, qu'il fait
la rencontre d'un ami de son père, Pier Paolo Pasolini, qui lui propose
d'être son assistant sur Accatone. Fort du succès du film, Bernardo
Bertolucci est contacté par le producteur Antonio Cervi pour porter à
l'écran son propre scénario, La Commare secca, l'histoire d'une enquête
policière sur l'assassinat d'une prostituée.
En 1963, il enchaîne avec le tournage de Prima della rivoluzione, auréolé du Prix de la Jeune
Critique au Festival de Cannes 1964. Une fois passé derrière la caméra, Bernardo Bertolucci n'en
oublie pas moins ses fonctions de scénariste. Il écrit notamment le script de Il était une fois dans
l'Ouest (1968). Adhérant par ailleurs au Parti Communiste Italien, il imprègne de son engagement
politique plusieurs de ses films comme Partner (1968), La Stratégie de l'araignée (1970) et Le
Conformiste (id.).
En 1972, Bernardo Bertolucci remporte son plus gros succès commercial avec le sulfureux Dernier
tango à Paris, interprété par un monstre sacré de l'époque, Marlon Brando. Cette réussite lui
permet de réaliser trois ans plus tard 1900 (1976), une fresque, portée par un prestigieux casting
international (Robert De Niro, Gérard Depardieu ou encore Burt Lancaster), sur l'itinéraire de deux
Italiens nés dans un même village au début du XXe siècle. Revenant à une thématique plus
intimiste, le cinéaste dirige Jill Clayburgh en mère d'un fils drogué dans La Luna (1979), un film qui
aborde le thème de l'inceste. Il convoque ensuite Ugo Tognazzi dans La Tragédie d'un homme
ridicule, un drame familial qui vaut au comédien le Prix d'interprétation masculine au Festival de
Cannes 1981.
En 1987, Bernardo Bertolucci fait son grand retour au cinéma en évoquant le destin du Dernier
empereur de Chine. Neuf Oscars, dont ceux du Meilleur film et du Meilleur réalisateur,
récompensent ce film à grand spectacle. Changement de décors pour ses deux longs métrages
suivants : le Sahara pour Un thé au Sahara (1990), l'adaptation du roman de Paul Bowles, et le
Tibet pour Little Buddha (1993), fresque dans laquelle Keanu Reeves tient le rôle titre.
Le réalisateur italien effectue ensuite un retour aux sources avec
Beauté volée (1995), une comédie dramatique se déroulant en Toscane
et qu'illumine le doux visage de la révélation féminine Liv Tyler. Quatre
ans après Shandurai (1999) qu'interprète Thandie Newton, il renoue
avec un certain idéal de gauche en mettant en scène The Dreamers
(2003), un drame sur l'effervescence révolutionnaire de mai 1968.
source allociné.fr
Filmographie
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La Commare Secca (1962)
Prima della Rivoluzione (1964)
Partner (1968)
Evangile 70 (1969)
Le Conformiste (1971)
La Stratégie de l'araignée (1971)
Le Dernier Tango à Paris (1972)
1900 (1975)
La Luna (1979)
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La Tragedie d'un homme ridicule (1981)
Le Dernier empereur (1987)
12 registi per 12 città (1989)
Un Thé au Sahara (1990)
La Via del petrolio (1993)
Little Buddha (1993)
Beauté volée (1996)
Shandurai (1999)
Ten minutes older - The Cello (2001)
Innocents - The dreamers (2003)
Disponible à la Médiathèque et la Maison de l'Image :
Le Dernier tango à Paris / réalisation et scénario de Bernardo Bertolucci ; avec : Marlon Brando, Magda
Schneider, Jean-Pierre Léaud ; scénario de Franco Arcalli ; musique de Gato Barbieri. - Date du film : 1972
Résumé : Un quadragénaire américain erre dans Paris suite au suicide de son épouse. Dans un
appartement vide et bourgeois du 16ème arrondissement, il rencontre une jeune femme, fille de colonel et
de 20 ans sa cadette, en phase de rupture, avec qui il engage une relation intense, houleuse, brève, mais
désespérée...
Cote: DVD DER
Notre avis : Oubliez vos préjugés sur ce film, son côté « scandaleux » et découvrez une oeuvre
formellement jubilatoire (parfois à la limite de l'exercice de style...) qui s 'amuse à faire des clins
d'oeil au cinéma passé et en train de se faire à travers la figure un peu azimutée de Jean-Pierre
Leaud. Il aborde des thématiques fortes (féminisme, changement de société, mort et sexualité...)
servies entre autres par l'intensité du jeu de Marlon Brando. A découvrir absolument !
Il était une fois... Le Dernier tango à Paris / réalisé par Serge July et Bruno Nuytten. - Paris : CNC,
2006. - 1 DVD, Couleur, 52mn. - (Cinéma). - Date du film : 2004
Résumé : Trente ans après la sortie de l'une des oeuvres les plus sulfureuses de l'histoire du cinéma,
Bernardo Bertolucci admet avoir choisi la ville de son "dernier tango" pour la sonorité du titre. Pont de Passy,
1972 : le cinéaste filme une passion sexuelle et douloureuse, interprétée par Maria Schneider et Marlon
Brando. Malgré un succès international exceptionnel, le film ne laisse à tous ses protagonistes que la trace
d'un cauchemar.
Cote : 6549 - Maison de l'Image (9, bd de Provence - 07200 AUBENAS).
1900 [Mille neuf cent] / réalisé par Bernardo Bertolucci ; avec : Burt Lancaster,
Sterling Hayden, Robert De Niro, Gérard Depardieu ; musique d'Ennio Morricone. MGM, 2005. - 2 DVD, 325mn, Couleur. - Date du film : 1975
Résumé : Parabole sur l'itinéraire de deux enfants qui naissent en 1900 dans un
village d'Emilie. L'un, Olmo Dalco, appartient au milieu des métayers, l'autre, Alfredo
Berlinghieri, est le fils du propriétaire. Un chef-d'oeuvre puissant et lyrique sur
l'histoire de l'Italie, entre 1900 et 1945. Un spectacle magnifique.
Cote: DVD MIL
Un Thé au Sahara / écrit par Bernardo Bertolucci ; adapté de Paul Bowles
Résumé : Portrait du film "Un thé au Sahara"avec une biographie de Paul Bowles, l'auteur adapté, et de
Bernardo Bertolucci, réalisateur du film. Contient aussi de nombreuses photographies du tournages et des
coulisses du film.
Cote : OEUV.TH.001 - Maison de l'Image (9, bd de Provence - 07200 AUBENAS)
Le Dernier Empereur : Bande originale du film de Bernardo Bertolucci / compositeurs : Ryuichi
Sakamoto et David Byrne - Virgin Records, 1987
Cote : 6.1 DERN 1
Roberto Rossellini
Roberto Rossellini 1906-1977
Après une amitié avec le fils du Duce, producteur de film que l'on a appelé « Téléphone blanc », il s'engage
du coté de la résistance et tourne son film « Rome ville ouverte » en 1945. Ce film réalisé avec très peu de
moyen, inspiré d'histoires vraies est considéré par beaucoup de cinéphiles italiens comme le premier film
néoréaliste italien. Il remporte le Grand prix à Cannes en 1946. Il sera suivi de Païsa (1946) et d'Allemagne
années zéro (1948).
La rencontre avec Ingrid Bergman, grande actrice hollywoodienne, qui suivra cette lettre nourrira son
inspiration différemment. « Cher M. Rossellini, j'ai vu vos films Rome, ville ouverte et Païsa, et les ai
beaucoup appréciés. Si vous avez besoin d'une actrice suédoise qui parle très bien anglais, qui n'a pas
oublié son allemand, qui n'est pas très compréhensible en français, et qui en italien ne sait dire que 'ti amo',
alors je suis prête à venir faire un film avec vous. Ingrid Bergman »
Cette histoire d'amour qui défraie la chronique et les bonnes moeurs donnera jours à une seconde trilogie
des sentiments appelée aussi « Trilogie de la solitude » (Stromboli, Europa 51 et Viaggo in Italia)
Pour Bertolucci (voir le livre « Les Années 50 à Rome : art, chronique, culture ; du Néoréalisme à la Dolce
vita » - Cote : 709.45 ANN) le film « Voyage en Italie » annonce « L'Avventura » d'Antonioni. Des personnes
du Nord qui vont se perdre dans le Sud et qui se redécouvrent. Il préfigure l'invention du cinéma moderne,
qui met en scène les crises existentialistes plutôt que sociales...
En complément, à voir sur le site de la BIFI « Roberto Rossellini, une passion didactique »
(http://cinema.rossellini.bifi.fr) : filmographie complète, biographie, dossiers thématiques, vidéos...
Filmographie sélective
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Fantaisie sous-marine (1936)
Prélude à l'après-midi d'un faune (1936)
Le Dindon insolent (1939)
Thérèse la vive (1939)
Le Ruisseau de Ripasottile (1940)
Un Pilote revient (1941)
Le Navire blanc (1941)
L'Homme à la croix (1942)
La Proie du désir (1943)
Rome, ville ouverte (1945)
Païsa (1946)
L'Amore (1947)
Allemagne, année zéro (1947)
La Machine a tuer les méchants (1948)
Stromboli (1949)
Les Onze Fioretti de Saint François d'Assise (1951)
Europe 51 (1951)
Les Sept péchés capitaux : l'Envie (1951)
Où est la liberté ? (1952)
Nous les femmes : Ingrid Bergman (1953)
Voyage en Italie (1953)
La Peur (1954)
Jeanne d'Arc au bûcher (1954)
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India (1957)
L'Inde vue par Rossellini (1957)
J'ai fait un beau voyage (1957)
Le Général Della Rovere (1959)
Les Evadés de la nuit (1960)
Turin et le premier centenaire de l'unité
italienne (1961)
Vive l'Italie (1961)
Vanina Vanini (1961)
Rogopag : Pureté (1962)
L'Age du fer (1964)
La Prise du pouvoir par Louis XIV (1966)
Idée d'une ile (1967) – court métrage
Les Actes des apôtres (1968)
La Lutte de l'homme pour sa survie (1969)
Socrate (1970)
La Force et la raison (1971)
Blaise Pascal (1971)
Augustin d'Hippone (1972)
Descartes (1974)
Anno Uno (1974)
La Population mondiale (1974)
Le Messie (1975)
Beaubourg, Centre d'art et de culture (1977)
Concert pour Michel-Ange (1977)
Disponible à la Médiathèque et la Maison de l'Image :
Roberto Rossellini / dirigé par Alain Bergala ; écrit par Jean Narboni. - Paris : Cahiers du cinéma ; Paris :
Cinémathèque française (La), 1989. - 142 p.
Résumé : Analyse de l'oeuvre de Rossellini, entretiens et témoignages.
Cote : PERS.RO.007 - Maison de l'Image (9, bd de Provence - 07200 AUBENAS)
La Politique des auteurs : entretiens avec Jean Renoir, Roberto Rossellini, Fritz Lang,
Howard Hawks... [et al.] / écrit par André Bazin, Jacques Becker et Charles Bitsch ; préfacé par Serge
Daney - Paris : Cahiers du cinéma, 1984. - 214 p.- (Collection Ecrits ; 3)
Résumé : Entretiens qui reviennent sur l'historique de cette notion d'auteur et mettent en évidence, moins le
statut d'auteur que le mot "politique". Il s'agit d'élire tel ou tel auteur contre tels autres, jugés moins
importants du point de vue de leur esthétique propre, de la singularité ou du caractère réellement novateur
de leur oeuvre.
Cote : PERS.PO.001 - Maison de l'Image (9, bd de Provence - 07200 AUBENAS)
Rome, ville ouverte / réalisé par Roberto Rossellini ; avec : Anna Magnani, Aldo Fabrizi, Marcello
Pagliero et Harry Feist ; scénario de Sergio Amidei, Alberto Consiglio et Federico Fellini ; musique de Renzo
Rossellini - Films Sans Frontières, 1999. - 1 DVD, 100mn, Noir et blanc. - Date du film : 1945
Résumé : Témoignage sans concession de la résistance du peuple romain face à l'occupant allemand. Un
des chefs-d'oeuvre du néoréalisme qui influença des générations de cinéastes.
Cote: DVD ROM
Il était une fois... Rome, ville ouverte / réalisé par Serge July et Marie Genin. - Paris : CNC, 2008. - 1
DVD, Couleur, 52mn. - (Collection Il était une fois...) - Date du film : 2006
Résumé : Serge July et Marie Genin retracent l’histoire de "Rome ville ouverte" (1945) à l’aide de
nombreuses archives : interviews de Roberto Rossellini, de son premier producteur Vittorio Mussolini ou de
ses proches tel Federico Fellini. De nos jours, Isabella Rossellini évoque le souvenir de son père, tandis que
le cinéaste Vittorio Taviani ou le critique Père Fantuzzi analysent cette œuvre charnière du cinéma. (Martin
Drouot - CNC Images de la Culture).
Cote : 791.430 945 ILE
Païsa / réalisé par Roberto Rossellini ; avec : Carmela Sazio, Robert Van Loon, Alfonsino ; scénario de
Sergio Amidei, Victor Haines et Marcello Pagliero ; musique de Renzo Rossellini - Films Sans
Frontières, 1999. - 1 DVD, 124mn, Noir et blanc - Date du film : 1946
Résumé : Journal, en six chapitres, de la bataille d'Italie de 1943 à 1945. Un
témoignage sur les horreurs de la guerre.
Cote: DVD PAI
Notre avis : Tourné que très peu de temps après les faits, sur un ton qui
évoque parfois le reportage de guerre, cette série de courtes nouvelles
rapporte l'arrivée des troupes américaines en Italie et les luttes des
partisans : destins tragiques de résistants, enfants des rues, choc des
cultures et premiers échanges maladroits entre soldats américains et
population italienne ... Ce chef d'oeuvre est une leçon d'histoire, une
histoire qui montre toute sa dimension humaine par les destins
individuels qui la composent.
Allemagne année zéro / réalisation et scénario de Roberto Rossellini ; avec : Edmund Meschke et Ernst
Pittschau; scénario de Max Colpet et Carlo Lizzani ; musique de Renzo Rossellini - Films Sans Frontières,
1999. - 1 DVD, 74mn, Noir et blanc. - Date du film : 1948
Résumé : Berlin, l'été 1945, juste après la capitulation allemande. Dans les ruines de la ville, un jeune
garçon subvient aux besoins de sa famille...
Cote: DVD ALL
Notre avis : Un film âpre, quasi-documentaire, sans pathos inutile : apparaît ici toute la tragédie
d'une guerre vue du côté des petites gens, des vaincus qui doivent composer avec un quotidien
difficile et la culpabilité... Un chef-d'oeuvre qui a gardé toute sa puissance d'évocation : vous
n'oublierez pas de sitôt Edmund errant dans Berlin en ruine vers son destin désespéré...
« On ne peut pleurer dans ce film, notre émotion est pure de toute sentimentalité. Ce n'est pas
l'acteur qui nous émeut, ni l'événement, mais le sens que nous sommes contraints d'en dégager.
N'est-ce pas là une solide définition du réalisme en art : contraindre l'esprit à prendre parti à l'égard
des choses sans tricher avec elles. » (ESP, mai 1949 cité sur le site de la Cinémathèque Française)
Stromboli, terre de Dieu / réalisation et scénario de Roberto Rossellini ; avec
Ingrid Bergman, Mario Vitale et Renzo Cesana ; scénario de Sergio Amidei ;
musique de Renzo Rossellini - Films Sans Frontières - 1 DVD, 102mn, Noir et
blanc. - Date du film : 1949
Résumé : Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Karen, réfugiée
lituanienne, est retenue dans un camp en Italie. Antonio lui fait la cour de l’autre
côté des barbelés, mais elle rêve de fuir l’Europe pour s’installer en Argentine.
Aussi, quand sa demande est refusée, elle accepte d’épouser le jeune homme et
de partir avec lui sur son île, où il exerce le métier de pêcheur. Mais l’île est celle
du volcan Stromboli, à la terre pleine de lave aride, aux habitants en proie à la
superstition et à la méfiance...
Notre avis : Une Ingrid Bergman emprisonnée dans un mariage qui devait
lui assurer sa liberté, l'isolement forcé sur une île minérale, dans un
village fantômatique à tout moment menacé par le volcan, la méfiance et l'incompréhension de
villageois bornés, la différence de milieu social qui l'éloigne de son mari... : une atmosphère lourde et
désespérante pèse sur ce film. Mais pas de manichéisme pour autant : de très étonnantes scènes
documentaires rendent hommage à ce peuple qui vit si durement (la violente pêche au thon ou
l'éruption du Stromboli...), Karen est souvent méprisante et son mari qui la bat est aussi malheureux
qu'elle de ce mariage raté. Un film terrible et bouleversant.
Cote: DVD STR
Voyage en Italie / réalisation et scénario de Roberto Rossellini ; avec : Ingrid Bergman, George Sanders,
Maria Mauban et Natalia Ray ; scénario de Vitaliano Brancati ; musique de Renzo Rossellini - Films Sans
Frontières, 1999. - 1 DVD, 81mn, Noir et blanc – Date du film : 1954
Résumé : Un couple britannique voyage en Italie. Après leur arrivée à Naples leur relation s'étiole...
Devançant à sa manière Antonioni, Rossellini montre, sans concession au romanesque, le déchirement d'un
couple. Probablement le sommet de son oeuvre.
Cote: DVD VOY
Notre avis : A travers la crise que traversent Alexander et Catherine, une fois de plus Rossellini
explore avec grande justesse les tourments du couple et le sentiment de solitude. Un film intimiste et
émouvant considéré à sa sortie comme le premier grand film moderne par les critiques des Cahiers
du Cinéma.