CONTER - Ville de Vannes

Transcription

CONTER - Ville de Vannes
laissez-vous conter vannes
Laissez-vous
CONTER
Ménimur
Vannes
e
et son patrimoin
du XXe siècle
Pour vous rendre la ville
plus passionnante
M
U
énimur,
carte d’identité
n quartier qui a une histoire
on associe symboliquement
le quartier de ménimur avec
la zup créée dans les années 1960.
malgré les mutations urbaines
bien réelles, il n’en demeure
pas moins que ménimur conserve
encore l’empreinte de son passé,
légué par un manoir ancien.
C’est où Ménimur ? Une zup, un quartier…
la zup (zone à urbaniser
en priorité) est délimitée
au sud par l’axe routier rn 165
nantes-quimper, à l’est par
l’ancienne route de pontivy
(actuelle avenue du 4 août 1944),
à l’ouest par la nouvelle route
de pontivy. on peut étendre
le quartier vers notre-dame
de ménimur au sud
et saint-guen à l’est.
C’est quoi Ménimur ?
Ménimur en breton signifie
la « hauteur de la butte ».
L
es Trois Moulins – Saint-Guen
Nord à l’ouest de l’avenue
du 4 août 1944
Secteur principalement pavillonnaire.
I mmeubles HLM de chaque côté de la rue
des Korrigans (au nord, résidence Saint-Guen
soit 30 logements/au sud, cité des Korrigans
soit 72 logements).
Au sud de la voie express :
Plusieurs secteurs à Ménimur :
Au nord de la voie express :
Ménimur Nord à l’est
de l’avenue du 4 août 1944
Cité HLM composée de :
cité des Fleurs 1 (allée des Tulipes,
des Pâquerettes, des Iris, des Lilas, Pivoines,
des Camélias, des Glaïeuls) soit 797 logements,
cité des Fleurs 2 (allée des Bégonias,
des Géraniums) soit 484 logements,
résidence de la Vigie (rue Matisse)
soit 49 logements.
Zone artisanale de Kerniol.
P
arc de Kérizac, square Emile Bernard,
zone de loisirs de Kermesquel.
2
Le quartier prend naissance au sud avec la voie
de chemin de fer et suit au nord-ouest la route
de Pontivy. Dans cet espace prennent place alors
trois fermes reliées entre elles par des chemins
anciens : Saint-Guen, Kerquer, Kerlosquet et les
« dépendances » (les terres) de celles situées au
nord : Le Foso, Kerniol, Kerizac et Coet-Lagatte.
partie centrale et est du grand logis actuel
établi sur un parcellaire étendu que l’ouverture
de la ligne de chemin de fer, en 1860, va sectionner, au sud. De ce bâtiment ne reste aujourd’hui
que l’enveloppe. En 1922, le domaine est vendu
à la communauté des Ursulines qui y transfère
son établissement d’enseignement, dénommé
aujourd’hui le lycée Notre-Dame de Ménimur.
L’école est agrandie sur les plans dressés par
Joseph Caubert de Cléry avec la création d’un
pensionnat et d’une chapelle reliée au manoir.
Depuis 1956, date de l’aile en retour
de la dernière travée ouest du pensionnat,
la communauté a successivement doté le lycée
de nouveaux bâtiments scolaires sur les terres
de la propriété et de la ferme de Kerlosquet,
occasionnant sa disparition.
Le Manoir de Ménimur
Le manoir de Ménimur est sans conteste l’édifice
le plus ancien du quartier qui nous soit parvenu. Il apparaît dans des textes du XVIe siècle,
alors propriété des Cillart, importante famille
bourgeoise de Vannes, et passe ensuite entre
les mains des familles Le Gouvello, du Fresne,
de Lescouët. Le manoir occupait sans doute la
M
énimur Sud situé
à l’ouest de l’avenue Wilson
P
as d’immeubles HLM, exclusivement
des maisons individuelles,
Notre-Dame de-Ménimur.
S
aint-Guen Sud situé
à l’est de l’avenue Wilson
Cité de Strasbourg soit 17 logements sociaux.
Square de la Bourdonnaye.
Il était une fois Ménimur
Il n’y a pas toujours eu des immeubles
à Ménimur. Au contraire, avant les années 1960,
c’était la campagne ! à partir du XVIe siècle,
un grand manoir existe à Ménimur, plusieurs
fermes dépendent de lui.
Il existe encore aujourd’hui,
c’est le lycée Notre-Dame-de-Ménimur.
3
U
U
ne ZUP à Ménimur !
n quartier
témoin d’une
urbanisation
progressive
Après la seconde guerre mondiale
Les baraques avaient toujours un petit
bout de terrain et le loyer était dérisoire,
mais il n’y avait pas de salle de bains,
ni de toilettes et le chauffage était
un simple poêle à mazout ou à charbon »
Constant le Roy, responsable du service municipal
des logements de 1965 à 1975.
entre 1831 et 1911, le nombre
d’habitants de vannes passe
de 10 395 à 23 748. cette croissance
démographique n’est pas régulière
et tient pour une large part
au résultat d’un apport
migratoire considérable.
Jusqu’en 1930, la croissance vannetaise
s’accompagne, au nord de la gare,
d’un premier développement urbain le long
des voies existantes (rue de Metz, route
de Pontivy), avant celui plus important, engagé
dans l’entre-deux-guerres, avec l’ouverture
d’une série de lotissements (les lotissements
Gy, Lahoulle et Lanco, Petit-l’Huillier,
Picot du nom de leurs lotisseurs) sous l’effet
de la législation menée en faveur du logement
et de la proximité d’entreprises importantes
situées au nord-est de la gare, comme l’usine
la Boulonnaise, la scierie Lefèvre-Ducroquet
ou encore la société Guyot Bois.
Cette urbanisation relève, pour ces années
1920-1930, de l’habitat pavillonnaire aux
programmes modestes où la recherche
d’individualisation se manifeste dans
la polychromie des matériaux et dans les détails
décoratifs des habitations.
4
Après la seconde Guerre mondiale, la municipalité
s’illustre par une politique volontariste en matière
de logement social. L’afflux des réfugiés
et des sinistrés en provenance des régions
bombardées de Lorient et Saint-Nazaire
ainsi que la résorption d’un habitat insalubre
incitent la ville à prendre des mesures
d’urgence. Dans le quartier Saint-Guen,
on relève un certain nombre d’opérations.
En 1953, les cités Saint-Guen puis des Korrigans,
sur une initiative municipale, complètent
l’opération de la caserne de la Bourdonnaye,
rachetée par la ville en 1949 et transférée
à l’Office public communal d’habitations
à loyer modéré (OPCHLM), par l’édification
de 9 immeubles destinés au relogement
des plus démunis. En 1957, relevant de l’initiative
privée, le lotissement Baticoop voit le jour avec
93 logements économiques et familiaux, entre
la route de Pontivy et le chemin de Kersalé,
au nord de la cité des Korrigans. A côté de ces
réalisations, la construction de baraquements
en bois après la guerre, puis en préfabriqué,
à Saint-Guen et Poignant, permet le logement
d’un grand nombre de familles.
On manque de place !
Peu à peu, des petites maisons sont construites
dans le quartier.
Après la seconde guerre mondiale, il faut reloger
les habitants qui ont perdu leur maison : ils
habitent provisoirement dans des baraques,
des maisons en bois très simples.
« l’angoissante question
du logement », c’est avec cette
formule-choc que le journal
ouest-france titre sa « une »
le 16 novembre 1951.
le logement est au cœur de toutes
les préoccupations à vannes
et dans la france entière.
Trop de familles souffrent des conditions
de vie que leur impose l’étroitesse
ou l’insalubrité de leur demeure »,
Le Maire de Vannes, 1951
En 10 ans, 195 ZUP sont aménagées dans toute
la France.
Pourquoi une ZUP a vannes ?
Vannes voit à la fin des années 1950
sa population augmenter de manière
conséquente pour plusieurs raisons :
l’exode rural,
l’implantation de l’usine Michelin
dans la zone du Prat en 1962,
la création de la Cité Administrative
et de l’hôpital psychiatrique de Saint-Avé.
Malgré les mesures prises par la Ville entre 1949
et 1957 et la création du quartier planifié
de Kercado, les besoins de la population
vannetaise ne sont pas comblés.
11 août 1966 : création de la ZUP de Ménimur
Un contexte national
Après la Seconde Guerre Mondiale, la France
doit faire face à un nombre de logements
insuffisants au vu des nombreuses destructions
et des besoins générés par l’exode rural, le babyboom et l’accueil de population immigrée.
En 1958, pour pallier ces problèmes,
le gouvernement décide de créer des ZUP,
Zones à Urbaniser en Priorité.
Ce nouveau dispositif permet aux communes
de mieux planifier le développement urbain
en regroupant les logements à construire de
façon à limiter les dépenses d’équipements
publics mais également de proposer une alternative moderne à un habitat devenu de plus
en plus insalubre.
Zut de ZUP !
Après la seconde guerre mondiale (1939-1945),
la ville de Vannes manque de logements :
beaucoup de maisons ont été détruites,
il y a de plus en plus de naissances, les gens
viennent vers la ville plutôt que de rester
à la campagne, des personnes immigrées
(venant d’autres pays) arrivent pour aider au
travail, des usines comme Michelin s’installent.
Pourquoi le choix du quartier de Ménimur ?
L’impossibilité de poursuivre l’extension
de Kercado en raison de l’augmentation
des prix du foncier contraint la Ville à trouver
un autre endroit.
En 1963, la Mairie négocie l’achat de 56 hectares
de terrain au nord de la voie ferrée et à l’ouest
de la route de Pontivy.
Par cet achat, elle ne tient pas compte
de l’inconvénient majeur de la localisation
de cette ZUP : les obstacles constitués par la voie
ferrée et la voie express dont le tracé est décidé
en même temps que la ZUP après d’ailleurs de
nombreux atermoiements sur son emplacement
précis.
C’est quoi une ZUP ?
Une Zone à urbaniser en Priorité…
La mairie de Vannes décide de créer une ZUP
à Ménimur : un grand territoire sur lequel on
construit rapidement plein de logements pour
accueillir le plus grand nombre d’habitants.
5
C
oncevoir Ménimur : les réflexions
les leçons de la création
de kercado ont été tirées lorsque
la marie se penche sur ménimur.
la conception de la zup a donné
lieu à de nombreuses réflexions.
Donner une âme à la cité, La ZUP de
Ménimur sera, non seulement une « cité »,
mais une vraie petite ville, ayant sa personnalité, rassemblée autour de sa grande
place et de ses différents centres de vie.
Un architecte en chef pour le quartier
C’est à Henri Auffret, architecte en chef
que revient la mission d’établir le plan
de masse, c’est-à-dire le plan d’ensemble
indiquant l’implantation des différents volumes
de ce nouveau quartier.
La place centrale est pensée comme l’élément
structurant de la ZUP, là où les habitants
se retrouvent, échangent, là où l’ensemble
des services se concentrent. En somme,
un véritable centre-ville.
Les études preparatoires
La municipalité et son secrétaire général,
M. Collobert, très impliqué dans ce dossier,
confient à une équipe interdisciplinaire
les études préparatoires de l’aménagement
des terrains. Il s’agit de l’ATU (Atelier d’études
d’Aménagement et d’Urbanisme) mené par
Pierre Dalloz qui décide notamment de restaurer
la ferme de Kérizac.
Plus je vieillis dans mon métier et plus je
suis convaincu que les meilleures solutions sont les plus simples ; que l’on a peu
de chance de se tromper en allant dans le
sens…disons poétique. L’espace, le relief,
les arbres, l’eau, qui donnent l’impression
d’aisance et de luxe, voilà les plus sûrs
matériaux de l’urbaniste (…)
L’objet de la présente étude est de
proposer une harmonieuse intégration
de la zone à urbaniser de Ménimur dans
le fonctionnement de l’actuelle et de la
future agglomération vannetaise.
Pierre Dalloz, Ménimur, Etude d’aménagement,
15 décembre 1963.
6
Voici la liste des équipements prévu
par le projet Ménimur en 1966 :
2 091 logements répartis en 1 848 logements
collectifs et 243 logements individuels,
2 centres commerciaux,
une station service,
une cité paroissiale,
un foyer logements pour personnes âgées,
un foyer logements pour jeunes travailleurs
un équipement scolaire du premier degré
comprenant 47 classes,
un équipement scolaire du second degré
(CES de 900 places),
un équipement sportif comprenant un gymnase,
des terrains de compétition, des terrains d’entraînement et 4 plateaux d’éducation physique,
un équipement socio-éducatif
(maison des jeunes),
un équipement médico-social comprenant
une crèche, un centre social halte-garderie,
un foyer-restaurant, un centre de protection
maternelle et infantile, un hôpital départemental de jour,
un équipement administratif comprenant un
bureau succursale des PTT, un central téléphonique périphérique.
Ces équipements n’ont pas tous trouvé un
aboutissement au fil des années. Néanmoins
la ZUP de Ménimur se révèle être largement
dotée de services à disposition des habitants.
Des plans sur la comète !
Attention ! On n’a pas construit Ménimur
n’importe comment !
Un architecte en particulier, Henri Auffret,
a réalisé des plans pour indiquer où l’on devait
construire les logements, les écoles…
Ce sont les écoles Jean Moulin et Joliot-Curie qui
ont été construites en premier, entre 1966 et 1973.
7
C
onstruire vite et moderne
l’objectif d’une zup, qu’elle soit
celle de ménimur ou d’ailleurs,
est de construire vite, moderne
et à moindre coût. un urbanisme
très géométrique avec tours
et barres est donc développé,
on parle d’« urbanisme
de chemin de grue ».
Je ne quitterai certainement pas mon
appartement pour ailleurs. Ce qui me
plaît ? Le confort.
Une habitante du quartier en 1973.
Du préfabrique…
On utilise des procédés de préfabrication
et des techniques de construction industrielle.
Pris dans une fièvre constructive, les architectes
français ont été dominés par la nécessité
de répondre à des critères quantitatifs imposés
par les entreprises de constructeurs, au détriment
d’une certaine exigence architecturale, même s’ils
ont été porteurs d’innovations technologiques.
… mais tout-confort
Ménimur a quelque peu échappé au syndrome
des grandes tours qui définit bon nombre
de ZUP françaises. La majorité des immeubles
ne dépassent pas quatre étages.
Surtout, il ne faut pas oublier que dans
les années 1960, habiter un nouveau quartier
du type de Ménimur était une véritable chance,
grâce à des équipements de confort sans précédent (salle de bains, chauffage central collectif,
vide-ordures…).
Ménimur ne s’est pas construit en un jour !
1967-1970 :
1e tranche de travaux : 742 logements collectifs
Construction de la partie nord de la ZUP de
Ménimur (cité des fleurs 1) sous la houlette
de l’Office public communal d’HLM, bailleur
social prédominant des logements sociaux.
Réalisation du Centre social, du foyer des jeunes
travailleurs et d’un groupe scolaire.
1972-1976 :
2e tranche de travaux : construction de la partie
sud entre 1972 et 1976 (cité des fleurs 2).
collectifs privés et de la résidence du Steir gérée
par la société coopérative HLM « l’habitat familial Lorient-Brest ».
Fin 1973, la ZUP comporte 1 212 logements dont
1 082 collectifs et 130 maisons individuelles.
depuis 1980 :
Petits collectifs, ensemble pavillonnaire, zone
artisanale et tertiaire, lycée Charles de Gaulle,
piscine…
Se dessine donc l’image d’un quartier composite,
entre équipements publics, logements sociaux,
immeubles collectifs privés et lotissements
pavillonnaires, qui font la richesse de l’endroit.
Conception des Hauts de Kérizac, logements
Jeux de construction
Toutes les ZUP qui sont nées en même temps que
celle de Ménimur se ressemblent. Pour dépenser
moins d’argent, on utilise des éléments déjà tout
prêts (préfabriqués), on réalise une architecture
très géométrique et tous les immeubles sont
pareils.
8
Ménimur est quand même un peu différente :
il n’y a pas de très hautes tours et surtout, pour
les nouveaux habitants, les logements sont tout9
confort !
U
n architecte
pour un quartier :
Yves Guillou
(1915-2004)
parmi les architectes qui ouvrent
à ménimur de nouvelles voies
et illustrent les mutations du
paysage urbain et de l’habitat,
yves guillou revendique un bilan
impressionnant : au total 1 082
logements sociaux (tous types
confondus), avec parkings
et garages couverts.
Je me souviens pour les 4 tours de Ménimur, j’ai eu un mal fou, pourtant elles sont
en place et elles ne sont pas si mal que
ça pour des tours. Mais pour accepter le
principe de la tour à l’époque ça été toute
une autre histoire…
Yves Guillou
Yves Guillou
Né dans les Côtes d’Armor en 1915, diplômé
en 1941, Yves Guillou est, jusqu’en 1947,
ingénieur du génie rural avant de s’installer
à Vannes comme architecte.
Après-guerre, il profite comme les autres
architectes de l’époque des nombreuses
commandes de logements sociaux et d’équipements publics, mais parallèlement se distingue
par ses maisons individuelles qui illustrent
les voies d’un renouveau en s‘inspirant de
l’architecture vernaculaire. L’association des
matériaux locaux (ardoise, bois, granite) et la
combinaison subtile de volumes géométriques
simples marquent entre autres l’architecture
d’Yves Guillou.
à Ménimur, si les bâtiments de la première
tranche tiennent plus de l’architecture normative
10
U
ne eglise pour le quartier :
l’église Saint-Guen
et répétitive, les tours de Kérizac, le centre
social, le foyer-restaurant pour lesquels Yves
Guillou est aussi sollicité évoquent davantage
l’écriture de l’architecte par l’utilisation du
verre, le bardage d’ardoises, les balcons ouverts
pointus, la toiture-terrasse.
Une harmonie de formes géométriques
destinée à susciter un sentiment de plénitude
et d’intemporalité : réponse spatiale aux
préoccupations spirituelles de notre temps »,
Jacques-Henri Maisonneuve
en France. L’église est une des premières
construites en Bretagne au lendemain
de Vatican II, dont elle applique immédiatement les directives en matière de liturgie.
Elle bénéficie depuis peu du label patrimoine
XXe siècle qui signale les éléments remarquables
de cette période en matière d’architecture.
Le centre social
Conçu pour être « l’âme de la cité »,
les activités du centre social, prévu dès
le commencement de la Z.U.P, s’adressent
à la fois aux enfants avec la crèche, la haltegarderie et la protection maternelle et infantile,
aux adultes avec l’enseignement ménager
et les activités culturelles diverses et aux
personnes âgées avec le restaurant et le foyer
qui se retrouveront placés dans un autre bâtiment
un peu à l’écart de l’activité urbaine.
L’architecte propose une façade nord parallèle
à la rue séparée d’elle par des pelouses
plantées et une façade sud avec des ailes
en avancée qui déterminent des jardins enclos
pour la garderie et la crèche, et pour la salle
de réunions polyvalente. Le traitement
de l’ensemble des façades accuse les activités
différentes sans rompre l’unité. La couverture
en terrasse permet d’éviter l’aspect désagréable
des autres couvertures plates métalliques. Le large
bandeau d’ardoises revêtant toutes les parties
supérieures au-dessus des baies, l’emploi
développé des maçonneries de granit sur
les parties pleines, l’ardoise de qualité
et de coloration agréable donnent au centre
un caractère local et familier.
J’architecte, nous architectons…
Beaucoup d’architectes importants ont réalisés
des bâtiments pour la ZUP.
Yves Guillou a conçu les Tours de Kerizac mais
a également construit plein d’autres bâtiments
un peu partout en Bretagne. Quand tu te balades
à Vannes, essaie de reconnaître ses réalisations.
Pour t’aider : il utilise beaucoup l’ardoise.
La cité paroissiale
Le projet de l’architecte Auffret prévoyait
la construction d’une cité paroissiale au cœur
de la ZUP, afin de rappeler la tradition
du centre-ville qui, en Bretagne, gravite autour
de l’église. Mais c’est à Saint-Guen que l’évêché
décide de fonder une nouvelle paroisse
destinée à satisfaire les aspirations des habitants
du quartier alors en pleine expansion
et de construire une nouvelle église en remplacement d’une chapelle vétuste et insuffisante.
L’église saint-Guen :
une architecture géométrique
Construite sous la houlette de l’abbé Le Pipe
après l’édification d’une école et d’un presbytère,
elle eut pour auteurs deux jeunes architectes,
concrétisant ainsi leur diplôme de fin d’études.
Géométrie et lumière sont les maîtres-mots
de cette architecture : figures élémentaires
(avec le triangle pour module), symbolique
de la pyramide, intérieur clair et accueillant
sous une charpente en lamellé-collé, vitraux
de Claude Guillemot dessinant une bande colorée
entre maçonnerie et toiture, recherche d’une
liaison organique entre l’assemblée
et le célébrant. Parmi les quatre églises consacrées
à Vannes entre 1959 et 1968, Saint-Guen occupe
une place très importante par ses formes, par
ses dimensions, par l’homogénéité entre architecture et mobilier. Apprécié des fidèles pour ses
qualités esthétiques et fonctionnelles, l’édifice
est très vite publié dans Pèlerin, puis par Jean
Capellades dans son Guide des églises nouvelles
De la lumière
et de la géométrie
Deux jeunes architectes, Jacques-Henri
Maisonneuve et Erich Kasper, ont réalisé
une église pour le quartier.
On retrouve partout dans l’église la forme
du triangle et une grande importance
a été accordée à la lumière.
11
L
La fin de la zup de menimur
a fin des ZUP
c’est dans les années 1970
que les médias forgent le terme
de « sarcellite » pour décrire
ces grands ensembles construits
dans les années 1960.
les critiques se multiplient
sur ces quartiers marqués par
le gigantisme des réalisations,
l’omniprésence de l’habitat social
et une architecture très standardisée dans laquelle les habitants
ne se reconnaissent plus.
En 1976, le conseil municipal de Vannes sollicite
l’achèvement de la ZUP et la restriction de son
périmètre aux opérations effectivement réalisées.
Le même constat a été fait dans toute la France
et en 1967, les ZUP sont remplacées par des
Zones d’Aménagement Concerté (ZAC).
Et du béton, toujours du béton.
Pour oublier le béton, on a donné
des noms de fleurs aux quartiers,
les Glaïeuls, les Pivoines, ça fait plus joli !
Mais à part chez le fleuristes,
on en voit pas où sont les fleurs,
les pelouses, usées, rasées, jaunies… ».
Des jeunes de l’espace loisirs en 2002.
Un quartier construit trop vite
Le recours à la technologie industrielle
et l’urgence de la création de ce « quartierchampignon » ont eu plusieurs désavantages :
les habitants de Ménimur se plaignent, à partir
des années 1970, de la monotonie, des finitions
médiocres, des malfaçons, des parkings qui
remplacent au final les îlots de verdure et des
retards dans la construction des équipements
publics.
Le quartier dont la situation géographique
est, dès sa conception, critiquée, se voit
d’autant plus isolé du centre-ville par la
construction d’une voie express en 1974.
Beaucoup d’habitants de la ZUP ne sentent
pas Vannetais ; lorsqu’ils vont dans le centre
historique, ils disent « aller à Vannes ».
Un manque d’animations
Les habitants de Ménimur mettent l’accent
sur le manque d’animations et de travailleurs
sociaux spécialisés : le centre social développe
les activités et les contacts entre les habitants
en accueillant un public varié de jeunes,
de mères de familles… mais souffre d’un nombre restreint d’animateurs qui peinent
à répondre aux demandes.
12
Des points positifs
Dans le milieu des années 1970, des efforts
de réhabilitation sont réalisés.
Afin d’améliorer la liaison avec le centre-ville,
des bus font régulièrement la navette depuis
1978 et des pistes cyclables ont été aménagées.
On décèle moins de phénomènes de délinquance
juvénile, de drogue ou de racisme que dans
d’autres ZUP françaises, même si les problèmes
sociaux et de chômage restent plus importants
dans le quartier qu’au centre historique.
Les ZUP sont critiquées
mais il ne faut pas en faire
une légende noire : elles
sont nées dans un contexte
particulier, celui de
la modernisation
de l’habitat durant
les Trente Glorieuses
et de reconstruction
de l’après-guerre.
Ménimur, c’est bof ?
On a beaucoup critiqué les ZUP en général
et Ménimur n’a pas échappé à la règle. Dans les
années 1970, qu’a-t'on reproché
au quartier ? Le manque d’animations : un quartier
trop tranquille où il n’y a pas grand-chose à faire,
malgré les efforts du centre social. Une architecture
monotone et des problèmes dans les logements
(pas d’isolation, des infiltrations d’eau )
13
U
ne vie
de quartier
bien remplie
le quartier de ménimur
est certes critiqué mais il
n’en reste pas moins qu’en 1973,
65 % des familles déclarent
s’y plaire et en 2008, 76 %.
On peut faire plein de choses dans
le quartier, il faut simplement prendre
le temps de se rendre à certains endroits.
Le centre social est un endroit idéal où
l’on prend le temps d’aller vers les autres
et de s’occuper ».
Une habitante.
De nouveaux services
Ménimur en fête !
1985 : création d’un poste de police
fin 1985 : réaménagement de la bibliothèque
dans des locaux d’une ancienne coopérative.
Auparavant, elle occupait une pièce du centre
social depuis 1978.
création au fil des années du centre
socio-culturel Henri Matisse, de la piscine
Vanocéa ou encore de l’antenne artistique
des ateliers artistiques ouverte en 1995
dans les locaux d’une école maternelle.
Première fête de la Saint-Jean en 1978
Premier carnaval en 1979
« 25 ans de Ménimur » en 1992
1e parution du journal de quartier, Résonances,
en 1994
1e forum des associations en 1995 à la ferme
de Kerniol.
Création en 1996 de 41 parcelles pour
les jardins familiaux.
Des fêtes de quartier tous les ans…
La population du quartier
De bonnes relations, voire une certaine
solidarité, existent entre les habitants
dont les origines sont multiples. Contrairement
aux idées reçues, la population étrangère
n’est pas plus importante à Ménimur qu’à
Kercado. En 1994, 4 % de la population de
Ménimur contre 2 % au centre-ville est
d’origine étrangère. Dans sa grande majorité, cette
population est d’origine turque ou maghrébine.
14
La mixité existe également au niveau social :
les classes moyennes côtoient les ouvriers,
les propriétaires les locataires de logements
sociaux…Mais ces populations restent finalement
isolées géographiquement les unes des autres :
les classes moyennes dans les Tours de Kérizac
sont loin de certains îlots HLM.
Ménimur, un quartier
qui ne laisse pas indifferent
Les habitants s’y sentent bien mais souhaitent
voir améliorer leurs conditions de vie.
Ils habitent Vannes mais ne se sentent pas
vannetais.
C’est un quartier trop calme pour les jeunes
mais trop bruyants pour les plus âgés.
Entre « ville dans la ville » ou « cité-dortoir »,
Ménimur est un quartier qui a le mérite de ne
pas laisser indifférent !
La ville est en mouvement, elle se construit
et se reconstruit sur elle-même : le quartier
de Ménimur, de plus en plus achevé et animé,
est donc en perpétuelle transformation.
Ménimur c’est beau !
Qu’a-t-on fait pour résoudre les problèmes ?
Des travaux ont été faits sur les immeubles.
De nouveaux équipements ont été construits
ou réaménagés :
la bibliothèque, le centre Henri Matisse,
la piscine…
Ménimur c’est la fête !
La vie de quartier est bien remplie : carnaval,
fête de la Saint-Jean, fête du quartier, des
jardins familiaux.
Des habitants de toute origine vivent dans
le quartier. Et pour toi, Ménimur, c’est
comment ?
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hippocampe.com - 300080