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PRINCIPES DE BONNE PRATIQUE Une initiative de la World Union of Wound Healing Societies Vacuum assisted closure : recommandations d’utilisation Document de consensus RÉDACTEUR EN CHEF : Suzie Calne RÉDACTEUR ADJOINT : Rachel Wheeler CHEF DE PROJET ÉDITORIAL : Kathy Day DIRECTRICE DE GESTION : Jane Jones RÉDACTEURCONSULTANT : Paul Banwell MAQUETTE : Jane Walker PRODUCTION : Alison Pugh IMPRIMÉ PAR : Printwells, Kent, R-U TRADUCTIONS POUR LES ÉDITIONS ÉTRANGÈRES : RWS Group, Londres, R-U ÉDITÉ PAR : Medical Education Partnership (MEP) Ltd Omnibus House 39-41 North Road Londres N7 9DP, R-U Tél : + 44 (0)20 7715 0390 Fax : +44 (0)20 7715 0391 Courriel : [email protected] Internet : www.mepltd.co.uk © MEP Ltd 2008 Soutenu par une subvention éducative sans contrepartie de KCI Europe Holding BV. Les opinions exprimées dans la présente publication ne reflètent pas nécessairement celles de KCI. World Union of Wound Healing Societies Président actuel : Professeur Luc Téot Président, Comité de relations industrielles : Professeur Keith Harding Pour de plus amples informations, veuillez consulter le site suivant : www.wuwhs.org Comment citer ce document : World Union of Wound Healing Societies (WUWHS). Principes de bonne pratique : Vacuum assisted closure : recommandations d’utilisation. Document de consensus. Londres : MEP Ltd, 2008. AVANT-PROPOS Cette initiative opportune s’appuie sur les résultats issus de la recherche et de l’expression consensuelle de l’opinion d’un groupe d’experts (voir plus bas) afin de fournir une directive sur l’intégration réussie de la technique de fermeture des plaies par pression négative (V.A.C.® Therapy) dans la pratique clinique. Le document évalue tout particulièrement l’utilisation potentielle de ce système dans les indications suivantes*: ulcères du pied diabétique, ulcères de jambe complexes, escarres, plaies sternales déhiscentes, plaies abdominales ouvertes et plaies traumatiques. De plus, ce document prend en considération la qualité de vie des patients et le rapport coûtefficacité du système, deux paramètres dont l’importance est grandissante lors de l’évaluation d’un traitement. Par ailleurs, ce document souligne des questions qui devront faire l’objet d’une recherche future. Il est conçu pour être à la fois pratique et adaptable à l’utilisation locale dans tous les pays du monde. Professeur Keith Harding EXPERTS MEMBRES DU GROUPE DE TRAVAIL Jan Apelqvist, Hôpital universitaire de Malmö, Division des sciences cliniques, Université de Lund (Suède) David G Armstrong, Faculté de Médecine et de Sciences Rosalind Franklin, Illinois (É. U.) Matthias Augustin, Hôpital Universitaire de Hamburg (Allemagne) Mona Baharestani, Université d’Etat de l’East Tennesse, Tennessee et James H Quillen Center médical du ministère des vétérans, Tennessee (É. U.) Paul Banwell, Hôpital Reine Victoria, NHS Foundation Trust, East Grinstead (Co-président, R-U) Luca Dalla Paola, Hôpital Abano Terme, Padoue (Italie) Anand Deva, Hôpital de Liverpool, Nouvelle-Galles du Sud (Australie) William Ennis, Université de l’Illinois, Chicago (É. U.) Joel Fish, Centre des Sciences de la Santé de Sunnybrook, Toronto (Canada) Wilhelm Fleischmann, Hôpitaux de Ludwigsburg-Bietigheim, BietigheimBissingen (Allemagne) Subhas Gupta, Université Loma Linda, Californie (É. U.) Ronny Gustafsson, Hôpital Universitaire de Lund (Suède) Keith Harding, Unité de Recherche en Cicatrisation, Université de Cardiff (Co-président, R-U) Raymund E Horch, Université Friedrich-Alexander de ErlangenNuremberg (Allemagne) Richard Ingemansson, Hôpital Universitaire de Lund (Suède) Gerrolt Jukema, Centre Médical Universitaire VU, Amsterdam (Pays-Bas) James Mahoney, Hôpital St Michel, Toronto (Canada) Chantal Mouës, Centre Médical de l’Université Erasmus, Rotterdam (Pays-Bas) Patricia Price, Faculté de Médecine, Université de Cardiff (R-U) Javier Soldevilla Ágreda, Université de La Rioja EUE, Logroño (Espagne) Colin Song, Hôpital Général de Singapour (Singapour) Luc Téot, Hôpital Lapeyronie, Montpellier (France) Paul Trueman, Université de York (R-U) Kathryn Vowden, Hôpitaux Universitaires de Bradford, NHS Foundation Trust et Université de Bradford (R-U) Peter Vowden, Hôpitaux Universitaires de Bradford, NHS Foundation Trust et Université de Bradford (R-U) Thomas Wild, Faculté de Médecine de Vienne (Autriche) * Ce document donne des recommandations relatives à l’utilisation de la thérapie VAC dans six types de plaie sélectionnés. Cependant, il est à noter que la thérapie VAC comporte des applications dans d’autres types de plaies qui ne sont pas mentionnées dans ce document. RECOMMANDATIONS D’UTILISATION 1. European Wound Management Association (EWMA). Document de Référence : La pression négative topique dans la prise en charge des plaies. Londres: MEP Ltd, 2007. 2. Banwell P. Topical negative pressure therapy in wound care. J Wound Care 1999; 8(2): 79-84. 3. Ennis WJ, Lee C, Vargas M, Meneses O. Wound outcomes from a single practice at a subacute wound care unit and two hospital based outpatient wound clinics. Wounds 2004; 16(5): 164-72. 4. Beier JP, Horch R. Surgical management of pressure ulcers. In: Banwell P, Harding K (Eds). Vacuum Assisted ClosureTM Therapy: Science and practice. London: MEP Ltd, 2006. La technique de fermeture des plaies par pression négative (VAC) a contribué à améliorer les résultats de traitement des plaies et a conduit, au cours des dix dernières années, à un certain nombre de changements importants dans la pratique clinique1,2. Le système VAC doit être utilisé comme partie intégrante d’un plan de traitement complet et individualisé et il est indiqué en cas de plaies aiguës ou chroniques. DÉROULEMENT DU TRAITEMENT Quelle que soit la situation, il convient dans un premier temps d’aborder puis de traiter l’étiologie sousjacente de la plaie ainsi que les comorbidités associées. Il est essentiel d’optimiser tous les aspects de l’état physique, nutritionnel et psychosocial du patient afin de s’assurer que le traitement est approprié et que son bénéfice est optimal. Avant d’utiliser la thérapie VAC, il est important de définir les buts et objectifs thérapeutiques ainsi que les critères d’évaluation cliniques1. Dans certaines situations, l’objectif sera de prévenir la survenue d’autres complications et de contrôler les symptômes, plutôt que d’influer sur le délai de cicatrisation. Les exemples de critères d’évaluation cliniques de la thérapie VAC comportent une réduction de 50 % du volume de la plaie3, la formation de 80 % de tissu de granulation ou encore la fermeture complète de la plaie. En règle générale, les objectifs principaux sont : ■ d’éliminer les exsudats et de réduire l’œdème périlésionnel ■ d’augmenter l’irrigation microvasculaire locale et de tester la vascularité ■ de promouvoir la formation de tissu de granulation ■ de diminuer la complexité et la taille de la plaie ■ de préparer le lit de la plaie avant et après intervention chirurgicale ■ de diminuer la complexité des interventions chirurgicales de fermeture des plaies4. Exemples de: a) plaie aiguë (abdomen) ; b) plaie chronique (pied diabétique) pour lesquelles le système VAC est indiqué. En outre, l’application du pansement VAC crée un environnement clos et humide pour la plaie pouvant agir comme une barrière contre les bactéries et les interférences entre le patient et le soignant. La thérapie VAC peut également favoriser l’autonomie, la mobilité et le confort du patient. Identifier les patients répondant à la thérapie VAC En cas de plaies chroniques, il peut être utile d’utiliser les facteurs énumérés dans le Tableau 1 pour déterminer si la plaie est susceptible de répondre favorablement à un traitement par la thérapie VAC. Il convient de noter, cependant, que dans plusieurs cas, le patient ou la plaie ne présenteront pas ces caractéristiques et que la thérapie VAC pourra néanmoins avoir un rôle important. L’ulcère du pied diabétique en est un bon exemple (voir page 3) car le patient diabétique présente souvent de multiples comorbidités et la plaie est mal irriguée. Pour les plaies aiguës, il est important d’effectuer une détersion appropriée de la plaie et de suivre les directives selon les types de plaies spécifiques (ex. plaies sternales déhiscentes) avant de débuter le traitement. a) Tableau 1 | Facteurs pouvant augmenter le taux de réussite du traitement b) Facteurs liés à la plaie Facteurs liés au patient ■ Plaie bénéficiant d’une bonne vascularisation ■ Le lit de la plaie est sain et présente du tissu de granulation ■ La plaie a été récemment détergée (tel que recommandé*) ■ La plaie produit une quantité importante d’exsudats ■ La taille de la plaie est supérieure à 2 cm ■ Patient ayant été stabilisé médicalement au maximum (ex. alimentation, tension artérielle, glycémie, équilibre hydrique, infection) ■ Le patient ne présente que quelques comorbidités ou elles sont bien contrôlées ■ Le patient est confortable (ex. pas de douleur) ■ Le patient accepte le traitement *NB : La détersion chirurgicale peut parfois ne pas être appropriée dans certaines plaies chroniques. Avant d’instaurer la thérapie VAC, il est important de s’assurer que le lit de la plaie est propre et ne contient ni tissu nécrosé, ni débris en excès ! Il peut y avoir de nombreux avantages à initier la thérapie VAC le plus tôt possible. Retarder la thérapie peut engendrer une détérioration de la plaie avant un traitement efficace VACUUM ASSISTED CLOSURE : RECOMMANDATIONS D’UTILISATION | 1 5. Mouës CM, Vos MC, JanGert CM, et al. Bacterial load in relation to vacuumassisted closure wound therapy: A prospective randomised trial. Wound Rep Reg 2004; 12: 11-17. 6. Attinger CE, Janis JE, Steinburg J, et al. Clinical approach to wounds: debridement and wound bed preparation including the use of dressings and wound-healing adjuvants. Plast Reconstr Surg 2006; 117(7 Suppl): 72s-109s. 7. Plikaitis CM, Molnar JA. Subatmospheric pressure wound therapy and the vacuum-assisted closure device: basic science and current clinical success. Expert Rev Med 2006; 3(2): 175-84. ! Facteur à prendre en considération en cas d’infection : ■ Détersion ■ Antibiothérapie ■ Optimisation de l’état du patient ■ Évaluations fréquentes du patient et de la plaie ■ Changement plus fréquent des pansements ■ Réglages de pression appropriés ■ Protection de la peau périlésionnelle ■ Pansements antibactériens fenestrés ÉVALUATION DU TRAITEMENT Il est important d’évaluer l’évolution régulièrement. Ceci implique l’utilisation d’une méthode de mesure de la plaie, précise et reproductible5. En cas de réduction de la surface de la plaie (ex. d’environ 15 %) après une ou deux semaines6, il faudra envisager la poursuite du traitement par thérapie VAC avec évaluation clinique concomitante. Renouveler l’évaluation après une autre semaine de traitement. En cas d’absence d’amélioration, interrompre la thérapie VAC et commencer un autre traitement. La thérapie VAC pourra être envisagée de nouveau à un stade ultérieur. En cas de plaies chroniques, une évaluation générale efficace doit permettre : ■ d’examiner les berges de la plaie pour rechercher une éventuelle inflammation après la première application de la thérapie VAC. En cas d’inflammation accrue, envisager l’arrêt du traitement ■ de réexaminer les berges de la plaie à la recherche d’un épithélium blanc et fin, après la deuxième application et les suivantes : il s’agit d’un indicateur de la cicatrisation ■ d’évaluer l’aspect global du lit de la plaie. Un aspect rouge sang et granulé est un critère positif, tandis qu’un lit de plaie sombre indique une perfusion tissulaire médiocre. Le tissu de granulation devrait augmenter d’environ 3 à 5 % par jour. Dans des conditions idéales (particulièrement en l’absence d’infection), des plaies correctement perfusées répondront rapidement (c’est-à-dire en une semaine), avec des signes de formation de tissu de granulation. Ceci peut être utilisé pour évaluer la vascularisation de la plaie et la pertinence du traitement par la thérapie VAC. Des événements indésirables ont parfois été rapportés (ex. adhérences aux structures tissulaires profondes). Ils peuvent être évités en suivant les recommandations suivantes (voir encadré ci-dessous), ce qui implique un personnel formé de manière appropriée et le développement de stratégies de communication efficaces. L’implication d’un spécialiste sera nécessaire dans certaines situations THERAPIE VAC ET INFECTION DES PLAIES L’utilisation de la thérapie VAC en traitement unique n’est pas recommandée en cas d’infection de la plaie. Cependant, elle peut être utilisée avec des précautions supplémentaires sur les plaies infectées, dans la mesure où elle s’ajoute à un traitement approprié de l’infection (voir encadré à gauche). En cas d’infection persistante ou d’aggravation, ou si les plaies ne montrent aucun signe clinique de cicatrisation (c’est-à-dire odeur nauséabonde persistante ou apparaissant), effectuer une réévaluation approfondie du patient et de la plaie (y compris des analyses microbiologiques), arrêter la thérapie VAC et changer de traitement. Il convient de toujours déterminer si une antibiothérapie systémique et/ou une détersion appropriée sont requises et de traiter l’infection de la plaie selon les protocoles en vigueur. En cas d’apparition d’une infection au cours du traitement, envisager une antibiothérapie systémique et arrêter la thérapie VAC pour permettre la surveillance de la plaie. Dans certains cas spécifiques, l’utilisation d’un système VAC avancé (V.A.C. Instill®) peut être envisagée en cas de plaies très gravement infectées (ex. prothèses de la hanche et du genou et matériel orthopédique infectés). Ceci implique l’instillation d’un liquide approprié dans le lit de la plaie, tel qu’une solution antibactérienne topique7. LA THERAPIE VAC EN PRATIQUE Jusqu’à présent, presque tous les essais cliniques publiés sur la thérapie par pression négative2 ont utilisé le système V.A.C.® Therapy. Ce système intégré comprend un pansement en mousse de polyuréthane (V.A.C.® GranuFoam® et V.A.C. GranuFoam Silver®) ou polyvinylalcool (V.A.C.® WhiteFoam) ainsi qu’une unité contrôlée par microprocesseur qui répartit régulièrement la pression appliquée sur tout le lit de la plaie. C’est à ce système spécifique qu’il est fait référence tout au long de ce document. Pour de plus amples informations sur l’utilisation sûre de ce système (y compris les réglages de pression et les paramètres de traitement appropriés) ainsi que des informations pertinentes sur la sécurité d’emploi pour le patient, veuillez consulter le site suivant www.kci-medical.com ou prendre contact avec votre représentant KCI local. 2 | PRINCIPES DE BONNE PRATIQUE ULCÈRES DU PIED DIABÉTIQUE 8. Armstrong D, Lavery L. Negative pressure wound therapy after partial diabetic foot amputation: a multicentre, randomised controlled trial. Lancet 2005; 366: 1704-10. 9. Blume PA, Walters J, Payne W, et al. Comparison of negative pressure wound therapy utilizing vacuum-assisted closure to advanced moist wound therapy in the treatment of diabetic foot ulcers. A multicenter, randomized controlled trial. Diabetes Care 2008; 31(4): 631-36. 10.Edmonds ME, Doxford M. Practical management of diabetic foot ulcers. In: Banwell P, Harding K (Eds). Vacuum Assisted ClosureTM Therapy: Science and practice. London: MEP Ltd, 2007. NB : Il n’existe actuellement aucune étude sur l’utilisation de la thérapie VAC en cas de plaies faiblement perfusées ! Les praticiens peuvent parfois considérer à tort que tous les ulcères du pied diabétique sont identiques en termes d’objectifs thérapeutiques. En réalité, les cas varient de façon importante, et la décision d’utiliser ou non la thérapie VAC dépendra de la sous-catégorie de plaie. La thérapie VAC peut être envisagée pour les plaies complexes et profondes, pour les plaies post-chirurgicales et, parfois, pour des plaies superficielles, en complément des traitements standards (voir l’encadré intitulé Application à la pratique, ci-dessous). En cas de plaies ischémiques, il convient d’adresser le patient à un chirurgien vasculaire avant d’envisager l’utilisation de la thérapie VAC. ULCÈRES DU PIED DIABÉTIQUE COMPLEXES ET PROFONDS La thérapie VAC peut être utilisée de plusieurs façons pour la prise en charge d’un ulcère du pied diabétique complexe : ■ Réduire la complexité et la taille – c’est à dire simplifier la plaie. En cas d’ulcères du pied diabétique complexes et profonds, mais non infectés ni ischémiques, la thérapie VAC peut être utilisée pour réduire la surface de la plaie en favorisant la formation de tissu de granulation sur l’os, les tendons ou les tissus exposés. Ceci peut permettre d’éviter d’avoir recours à une greffe de peau et/ou un lambeau ou de réduire la complexité de la fermeture chirurgicale qui sera effectuée par la suite8,9. Une technique de pansement particulière doit être utilisée pour prévenir la survenue de lésions liées à une pression supplémentaire en cas de plaies plantaires, lors du traitement par la thérapie VAC10. ■ Promouvoir la cicatrisation profonde – L’expérience a montré que la thérapie VAC peut parfois être utilisée pendant de plus longues périodes en association avec d’autres modalités thérapeutiques (ex. antibiothérapie systémique) pour permettre la résolution complète d’une ostéomyélite sous-jacente avant fermeture cutanée. Ceci évite le problème de récurrence de l’ulcère avec ostéomyélite résiduelle (c’est-à-dire lorsque la peau cicatrise avant l’os sous-jacent). En cas de plaies faiblement perfusées et lorsque la revascularisation n’est pas possible, l’utilisation de la thérapie VAC pendant une phase d’essai permet au praticien d’observer la réponse au traitement et d’évaluer la viabilité du tissu. Même lorsqu’un résultat positif est improbable, l’utilisation de la thérapie VAC de cette manière a montré des résultats inattendus et encourageants. Le praticien doit chercher à réaliser le niveau d’amputation le plus distal permettant la cicatrisation et l’obtention d’un résultat fonctionnel8. La thérapie VAC n’est pas recommandée en cas d’infection tissulaire importante, d’ischémie ou en présence d’une ostéomyélite non traitée Déroulement du traitement La durée de traitement prévue en cas d’ulcère du pied diabétique dépendra de l’objectif thérapeutique visé. Dans de nombreux cas, une période initiale d’une à deux semaines de traitement est recommandée. Après ce délai, l’amélioration ou la détérioration de la plaie doit être évaluée et : ■ si l’évolution est favorable – c’est-à-dire en cas d’augmentation quotidienne de la formation de tissu de granulation sain, de diminution de la profondeur de la plaie, d’une vascularisation adéquate et de l’absence d’infection – poursuivre le traitement par la thérapie VAC jusqu’à atteinte de l’objectif thérapeutique ■ si l’évolution est défavorable ou en cas de détérioration, envisager des alternatives thérapeutiques ou un arrêt du traitement par la thérapie VAC. Au cours de cette période, le praticien doit réévaluer la perfusion, se concentrer sur l’optimisation du traitement médical, et utiliser d’autres modalités de traitement des plaies jusqu’à amélioration de la qualité des tissus. La thérapie VAC peut souvent, à ce stade, être réinstaurée avec succès. APPLICATION À LA PRATIQUE N’utiliser la thérapie VAC qu’après diagnostic et prise en charge de toute pathologie sousjacente, ainsi qu’après détersion appropriée des tissus non viables La thérapie VAC peut représenter un traitement d’appoint efficace à la revascularisation en cas d’ulcère du pied diabétique La thérapie VAC ne doit être utilisée qu’après drainage chirurgical de toute infection, en association à une antibiothérapie systémique, selon les protocoles en vigueur La thérapie VAC doit être associée à une mise en décharge efficace et un traitement des plaies adéquat VACUUM ASSISTED CLOSURE : RECOMMANDATIONS D’UTILISATION | 3 11.Moisidis E, Heath T, Boorer C, et al. A prospective, blinded, randomized, controlled clinical trial of topical negative pressure use in skin grafting. Plast Reconstr Surg 2004; 114: 917-22. 12.Jeschke MG, Rose C, Angele P, et al. Development of new reconstructive techniques: use of Integra in combination with fibrin glue and negative-pressure therapy for reconstruction of acute and chronic wounds. Plast Reconstr Surg 2004; 113(2): 525-30. 13.Wu S, Armstrong DG. Surgical management of diabetic foot ulcers. In: Banwell P, Harding K (Eds). Vacuum Assisted ClosureTM Therapy: Science and practice. London: MEP Ltd, 2007. ULCÈRES DU PIED DIABÉTIQUE POST-CHIRURGICAUX Des études contrôlées et randomisées soutiennent l’utilisation de la thérapie VAC dans les cas suivants : ■ après amputation partielle du pied (souvent amputation au niveau d’un orteil, d’un rayon, des métatarses)8 ■ pour favoriser la fixation ou la prise des greffes de peau11. La greffe de peau mince et les substituts cutanés issus de la bioingénierie, et tout particulièrement les matrices acellulaires, ont été utilisés en association à la thérapie VAC en tant qu’alternative pratique à la fermeture par lambeau en cas de plaies complexes et profondes11. La thérapie VAC favorise la perfusion vasculaire, ce qui améliore la prise de la greffe12. Deroulement du traitement Il n’est pas toujours approprié d’instaurer la thérapie VAC immédiatement après la chirurgie. Il peut s’avérer bénéfique d’observer la plaie pendant 1 à 2 jours avant application13. La décision de choisir la thérapie VAC dépendra : ■ de la viabilité des berges de la plaie et du tissu immédiatement sous-jacent ■ de la présence de saignement capillaire ■ de la prise en charge de l’infection et de l’élimination des tissus nécrosés ■ des objectifs thérapeutiques et des facteurs liés au patient. La thérapie VAC doit être arrêtée après obtention du résultat clinique recherché (ex. réduction appropriée du volume ou préparation adéquate du lit de la plaie en prévision d’une greffe cutanée). ULCÈRES DU PIED DIABÉTIQUE SUPERFICIELS La thérapie VAC n’est pas recommandée en traitement de première intention des plaies superficielles. Cependant, ce système peut être envisagé en association avec d’autres thérapies avancées en cas de mauvaise réponse aux autres traitements (c’est-à-dire mise en décharge efficace, prise en charge de l'infection et pansements locaux). ! Utiliser la thérapie VAC avec prudence si la TcpO2 est comprise entre 20 et 30 mmHg et en présence d’altération de la sensation (dans ce cas, utiliser des réglages de pression inférieurs) Résumé des études clés (SIGN niveau 1) de la thérapie VAC dans les ulcères du pied diabétique Étude Interventions Type d’étude Critères de sélection Résultats cliniques Armstrong DG, Lavery LA. Lancet 2005; 366; 1704-10. Comparaison pendant 16 semaines entre la thérapie VAC et la cicatrisation par pansements modernes Essai multicentrique contrôlé et randomisé n = 162 Amputation du pied diabétique au niveau transmétatarsien, avec perfusion adéquate La thérapie VAC a permis d’obtenir une cicatrisation de la plaie chez 56 % versus 39 % (p = 0,04) des patients avec un temps de préparation médian du lit de la plaie de 42 jours versus 84 jours (p = 0,02) pour le groupe contrôle Eginton MT, et al. Ann Vasc Surg 2003; 17: 645-49. Comparaison pendant 2 semaines entre la thérapie VAC et les compresses humides traditionnelles Essai croisé contrôlé Ulcères du pied diabétique et randomisé étendus, ayant été détergés n = 10 mécaniquement au bistouri avant inclusion dans l’étude La thérapie VAC a réduit le volume et la profondeur de la plaie de 59 % versus 0 % (p < 0,005) et de 49 % versus 8 % (p < 0,05), respectivement, par rapport au groupe contrôle sur la période d’observation Étude pilote contrôlée et randomisée n = 10 La thérapie VAC a conduit à une diminution moyenne de la surface de la plaie de 28,4 % versus une augmentation de 9,5 % dans le groupe contrôle, ainsi qu’un délai moyen avant cicatrisation satisfaisante de la plaie de 22,8 jours versus 42,8 jours dans le groupe contrôle Une fermeture primaire retardée a été obtenue chez quatre patients sur cinq du groupe traité par la thérapie VAC versus deux patients sur cinq dans le groupe contrôle (valeurs p non fournies) McCallon SK, Comparaison entre la et al. Ostomy thérapie VAC et les Wound compresses humides Manage 2000; 46: 28-34. Ulcères du pied diabétique postopératoires ne cicatrisant pas (> 1 mois), détergés chirurgicalement avant traitement Les patients atteints de maladie veineuse, d’infection active ou de troubles de la coagulation, ont été exclus Remarque : Bien que les compresses aient été utilisées comme contrôle dans de nombreux essais, l’étude la plus importante (Armstrong and Lavery, 2005) a utilisé un large éventail de pansements humides dans le groupe contrôle. Des études supplémentaires comparant des pansements modernes pour le traitement des plaies à la thérapie VAC ont été publiées8 ou sont en cours. Pour plus amples informations sur les niveaux de preuve SIGN, veuillez consulter le site Internet suivant : www.sign.ac.uk 4 | PRINCIPES DE BONNE PRATIQUE ULCÈRES DE JAMBE COMPLEXES 14.European Wound Management Association (EWMA). Document de Référence : Comprendre le traitement compressif. Londres: MEP Ltd, 2003. Il est reconnu que la thérapie par compression est considérée comme le traitement de choix des ulcères de jambe veineux14. Cependant, la thérapie VAC peut jouer un rôle dans les ulcères de jambes inflammatoires ou complexes et résistants aux traitements pour lesquels la thérapie par compression n’est pas adaptée. L’utilisation de systèmes VAC portatifs peut également permettre à des patients ambulatoires d’être traités à domicile et réduire ainsi le recours à une hospitalisation. En cas d’ulcères de jambe complexes, il est important d’effectuer une évaluation approfondie de la plaie à l’aide d’une culture bactérienne et d’une biopsie pour confirmer le diagnostic. Il convient d’effectuer une détersion chirurgicale avant l’instauration de la thérapie VAC afin d’augmenter les chances de réussite. ! Si la plaie se détériore après le premier changement de pansement, arrêter la thérapie VAC ULCÈRES INFLAMMATOIRES Chez les patients présentant des ulcères inflammatoires, la thérapie VAC peut être utilisée pour améliorer la préparation du lit de la plaie avant fermeture chirurgicale définitive ou cicatrisation secondaire retardée. Ces patients ont toujours présenté des plaies difficiles à cicatriser ainsi que des taux d’échec de greffe cutanée élevés. Les ulcères peuvent se produire dans les situations suivantes : ■ sclérodermie ■ lupus érythémateux aigu disséminé ■ troubles d’hypercoagulation ■ polyarthrite rhumatoïde ■ lésions vasculitiques. Si la pathologie clinique sous-jacente est résistante ou traitée de manière inadéquate, les ulcères inflammatoires ne cicatriseront généralement pas, en dépit d’une prise en charge optimale de la plaie. De plus, étant donné que le traitement comporte généralement l’administration d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, la cicatrisation peut être plus encore entravée. En cas d’ulcères non infectés, une courte période de thérapie VAC peut être envisagée pour déterminer son bénéfice potentiel. La thérapie VAC doit être appliquée pendant 1 à 3 jours, puis arrêtée pendant l’évaluation de la réponse. ULCÈRES COMPLEXES RÉSISTANTS AU TRAITEMENT La thérapie VAC peut être envisagée en cas d’ulcères complexes résistants au traitement, y compris : ■ ulcères fortement exsudatifs ■ ulcères présentant des difficultés d’ordre anatomique (lorsque l’application et la stabilisation des pansements sont difficiles) ■ plaies nécessitant une greffe cutanée (la thérapie VAC est utilisée dans ce cas pour la préparation préopératoire du lit de la plaie et la stabilisation postopératoire du greffon). Remarque : En cas d’ulcère chronique ne cicatrisant pas et pour lequel d’autres traitements ont échoué, il est possible de n’observer du tissu de granulation que deux semaines après le début du traitement par thérapie VAC. Résumé des étude clés (SIGN niveau 1) de la thérapie VAC dans les ulcères de jambe complexes Étude Interventions Vuerstaek JD, et al. J Vasc Surg 2006; 44: 1029-37. Comparaison entre la Essai contrôlé et thérapie VAC et les soins randomisé de plaie standards plus n = 60 thérapie par compression (y compris détersion chirurgicale et greffes cutanées en pastille dans les deux groupes) Type d’étude Critères de sélection Résultats cliniques Patients hospitalisés pour ulcères de jambe complexes (> 6 mois) après échec des traitements ambulatoires et des traitements chirurgicaux. Les patients ont été suivis sur une période de 12 mois La thérapie VAC a permis d’obtenir un délai de préparation du lit de la plaie de 7 jours versus 17 jours (p = 0,005), un temps de préparation moyen du lit de la plaie de 29 jours versus 45 jours (p = 0,0001), ainsi qu’un taux de prise de la greffe cutanée de 83 % versus 70 % (p = 0,011) pour le groupe contrôle. La thérapie VAC a permis de réduire la durée totale des soins infirmiers (232 min versus 386 min, p = 0,001) et les coûts de traitement (3 881$ versus 5 452$), par rapport au groupe contrôle Remarque : Des études complémentaires de suivi à moyen et long termes sont nécessaires pour démontrer les taux de récurrence des ulcères, ainsi que la durabilité et le maintien d’une couverture tissulaire stable après un traitement par thérapie VAC réussi. Le rôle de la thérapie VAC dans la prise en charge de l’œdème nécessite également des éclaircissements. VACUUM ASSISTED CLOSURE : RECOMMANDATIONS D’UTILISATION | 5 ESCARRES 15.Gupta S, Baharestani MM, Baranoski S, et al. Guidelines for managing pressure ulcers with negative pressure wound therapy. Adv Skin Wound Care 2005; 17(Suppl 2): 1-16. NB : Pour de plus amples informations sur la détermination du stade des escarres, veuillez consulter les sites Internet suivants : www.npuap.org et www.epuap.org ! Conseils pratiques : ■ La thérapie VAC ne remplace pas des soins de base de qualité et doit être associée à une redistribution appropriée de la pression ainsi qu’à des soins cutanés adéquats ■ La mise en place et le retrait du pansement en mousse sont plus faciles dans des plaies > 2 cm ■ En cas d’escarre sacrée très proche de l’anus, l’application de la thérapie VAC requiert une expertise supplémentaire Le rôle principal de la thérapie VAC dans les escarres est la réduction du volume d’une importante plaie cavitaire. La thérapie VAC peut également jouer un rôle important en favorisant le confort (ex. diminution des changements de pansement, des exsudats et de l’odeur) et en améliorant la qualité de vie du patient ainsi qu’en facilitant les soins infirmiers de ces plaies complexes. Cette technique n’est généralement pas recommandée en cas d’escarres de stade 2 et ne doit pas être utilisée en cas de suspicion de lésion des tissus profonds sous la peau intacte. ESCARRES DE STADE 3 ET 4 La thérapie VAC est recommandée comme traitement de choix des escarres de stade 3 et 4 dans certaines situations15 et doit être utilisée comme composante d’un plan de traitement complet. La totalité de la base de la plaie doit être visible et doit être examinée avant la mise en place de la mousse. Il s’agit souvent de plaies complexes présentant de multiples sinus. Le cas échéant, la plaie doit être détergée avant l’instauration de la thérapie VAC, avec excision de l’ostéomyélite osseuse, et être complètement explorée pour permettre l’accès à l’ensemble des extensions plus profondes. L’impossibilité d’ouvrir les espaces sous-cutanés de la plaie est une cause fréquente d’échec thérapeutique Optimisation de la plaie La thérapie VAC peut être utilisée en préopératoire pour préparer les plaies à une reconstruction ou pour permettre l’utilisation d’un lambeau plus petit et/ou moins complexe. Ceci peut contribuer à réduire le temps opératoire, les risques postopératoires et la morbidité du site donneur. L’effet de la thérapie VAC doit être évalué en continu pendant une période allant jusqu’à deux semaines. La durée de traitement par la thérapie VAC sera définie par la dimension initiale de la plaie, ainsi que par le volume de tissu disponible pour la reconstruction. En période postopératoire, la thérapie VAC peut être utilisée pour traiter de petites déhiscences, ainsi que pour améliorer la perfusion d’un lambeau peu viable. Amélioration de la mobilité et du contrôle des symptômes Chez les patients qui développent des escarres suite à un accident de vie majeur (ex. lésion traumatique de la moelle épinière chez un patient actif), le changement fréquent des pansements et l’alitement à long terme peuvent avoir un impact critique sur leur bien-être. La thérapie VAC peut permettre à ces patients de se déplacer en fauteuil roulant plus tôt et de commencer les programmes de rééducation plus rapidement. Des études complémentaires sont nécessaires. Certains patients présentant des escarres (notamment ceux ayant subi de nombreuses reconstructions par lambeau) bénéficient de périodes plus longues (ex. trois semaines) de thérapie VAC, pour contrôler les symptômes. Ceci peut, par exemple, réduire les exsudats et permet une période de confort avant la prise en charge de la plaie par des mesures conservatrices. La thérapie VAC peut également jouer un rôle palliatif en apportant une amélioration de la qualité de vie aux patients présentant des escarres de fin de vie. Résumés des études clés de la thérapie VAC dans les escarres Étude Interventions Type d’étude Critères de sélection Résultats cliniques Schwien T, et al. Ostomy Wound Manage 2005; 51: 47-60. Comparaison entre la thérapie VAC et les différents traitements des plaies Analyse rétrospective sur groupes appariés (SIGN niveau 2) n = 60 versus n = 2 288 Patients présentant une escarre de stade 3 ou 4 dans un environnement de soins à domicile 35% des patients traités par thérapie VAC ont été hospitalisés, versus 48 % des patients du groupe contrôle (p < 0,05). Les soins d’urgence pour des problèmes liés à la plaie ont été moins fréquents dans le groupe traité par thérapie VAC (0 % versus 8 % ; p < 0,01) Joseph E, et al. Wounds 2000; 12: 60-67. Comparaison pendant 6 semaines entre la thérapie VAC et les compresses humides Essai contrôlé et randomisé (SIGN niveau 1) n = 24 Plaies ouvertes (79 % escarres), quelle que soit la localisation, sans fermeture ni signe de cicatrisation après 4 semaines malgré le traitement La thérapie VAC a permis d’obtenir une réduction du volume moyen de la plaie de 78 % versus 30 % (p = 0,38) pour le groupe contrôle. La thérapie VAC a été associée à moins de complications (17 % versus 44 %; p = 0,0028) Lectures complémentaires : Baharestani, et al. Consensus Statement: A practical guide for managing pressure ulcers with negative pressure wound therapy. Adv Skin Wound Care 2008; 21(Suppl 1): 1-20. Ford CN, et al. Interim analysis of a prospective, randomized trial of vacuum-assisted closure versus the Healthpoint System in the management of pressure ulcers. Ann Plast Surg 2002; 49(1); 55-61: 11-17. Wanner MB, et al. Vacuum-assisted closure for cheaper and more comfortable healing of pressure sores: a prospective study. Scand J Plast Reconstr Surg Hand 2003; 37: 28-33. Remarque : Des études prospectives complémentaires de haute qualité sont nécessaires pour comparer la thérapie VAC à d’autres thérapies avancées dans cette population de patients. 6 | PRINCIPES DE BONNE PRATIQUE DÉHISCENCES STERNALES 16.Fuchs U, Zittermann A, Stuettgen B, et al. Clinical outcome of patients with deep sternal wound infection managed by vacuum-assisted closure compared to conventional therapy with open packing: a retrospective analysis. Ann Thorac Surg 2005; 79(2): 526-31. 17.Fleck T, Gustafsson R, Harding K, et al. The management of deep sternal wound infections using vacuum assisted closure™ (V.A.C.®) therapy. Int Wound J 2006; 3: 273280. NB : Cet article est basé sur des directives consensuelles pour les infections des plaies sternales profondes – disponible auprès de KCI. 18.Gustafsson R, Johnsson P, Algotsson L, et al. Vacuum assisted closure therapy guided by C-reactive protein level in patients with deep sternal wound infection. J Thorac Cardiovasc Surg 2002; 123: 895-900. ! La thérapie VAC doit être considéré comme un traitement choix des déhiscences sternales après chirurgie cardiaque16,17. Ce système peut être utilisé comme solution de transition avant fermeture chirurgicale définitive ou pour obtenir une fermeture primaire retardée ou une reconstruction par lambeau puis une fermeture. De plus, la thérapie VAC peut apporter les bénéfices suivants : ■ stabilise le sternum ■ facilite les procédés de sauvetage du sternum ■ facilite le drainage du médiastin antérieur ■ permet une extubation et une mobilisation précoces des patients ■ diminue la mortalité à long terme. DEROULEMENT DU TRAITEMENT En cas de plaies sternales infectées et profondes, il est indispensable d’effectuer une détersion osseuse avant l’instauration de la thérapie VAC. En cas de suspicion d’infection sternale, les mesures à prendre sans délai doivent comporter une irrigation, une détersion, une biopsie osseuse, des cultures tissulaires ainsi qu’une antibiothérapie. Il est important de protéger les structures sousjacentes en interposant une interface non adhérente et en positionnant le pansement en mousse correctement afin de réduire les complications16,17. La thérapie VAC peut être initialement mise en œuvre pendant 48 heures. La viabilité des tissus de la plaie et les résultats des cultures guideront la décision de poursuivre ou non le traitement. Des mises en culture complémentaires doivent être effectuées à chaque changement de pansement. Des dosages quotidiens des taux sériques de protéine C-réactive peuvent également être utilisés pour guider le traitement18. Chez la plupart des patients, 5 à 12 jours de thérapie VAC conviendront. Les déhiscences sternales sont complexes, impliquent des organes vitaux et leurs complications peuvent mettre en jeu le pronostic vital des patients. L’implication d’un chirurgien cardio-thoracique expérimenté est essentielle. La thérapie VAC doit être associée à l’utilisation appropriée d’antibiotiques et d’autres traitements Résumé des études clés (SIGN niveau 2) de la thérapie VAC dans les déhiscences sternales Étude Interventions Critères de sélection Résultats cliniques Sjögren J, et al. Ann Thorac Surg 2005; 79: 2049-55. Comparaison entre la Étude contrôlée thérapie VAC et le rétrospective traitement conventionnel n = 101 (fermeture sternale renforcée, pansements humides en ouvert, irrigation fermée, lambeau pectoral ou lambeau d’épiploon) Type d’étude Patients présentant une médiastinite post-sternotomie (définie selon les directives des CDC, Centers for Disease Control and Prevention) La thérapie VAC a permis d’obtenir une survie de 100 % versus 85 % dans le groupe contrôle à 90 jours (p < 0,01) et une diminution du besoin d’interventions chirurgicales (0 % versus 57,5 %). Les patients ayant reçu la thérapie VAC présentaient une réduction du taux d’échec en réponse au traitement de première intention (0 % versus 37,5 % échec ; p < 0,001) Sjögren J, et al. Ann Thorac Surg 2005; 80: 1270-75. Comparaison entre la Étude rétrospective thérapie VAC pour le contrôlée n = 46 traitement de la médiastinite contre n = 4 781 après pontage aortocoronaire (PAC) et des cas ne présentant pas de médiastinite post-PAC Patients ayant subi un PAC répartis entre ceux ayant développé une médiastinite post-sternotomie (définie selon les directives CDC É. U.) et ceux n’en ayant pas développé Les patients atteints de médiastinite post-PAC ayant été traités par la thérapie VAC ont démontré des taux de survie précoce et tardif similaires à ceux des patients non atteints de médiastinite post-PAC. La différence entre les groupes n’était pas statistiquement significative Kutschka I, et al. Zentralbl Chir 2004; 129(Suppl 1): S33-34. Comparaison de la thérapie VAC dans l’infection post-sternotomie Patients atteints de médiastinite poststernotomie sévère et de nécrose osseuse sternale Les patients atteints de médiastinite ayant été traités par la thérapie VAC ont démontré une fonction pulmonaire accrue (VEMS de 51,3 % versus 46,1 % ; p = 0,02 et une capacité vitale de 48,4 % versus 42,7 % ; p = 0,02) par rapport au groupe contrôle Fleck TM, et al. Ann Thorac Surg 2002; 74: 1596-600. Thérapie VAC dans la Étude contrôlée médiastinite post-chirurgie rétrospective cardiaque n = 11 Patients atteints de médiastinite post chirurgie cardiaque (PAC, remplacement valvulaire aortique ou remplacement de l’aorte ascendante) Une cicatrisation complète a été obtenue chez l’ensemble des 11 patients. Les patients traités par fermeture par lambeau pectoral et thérapie VAC avaient eu un séjour en soins intensifs plus court que ceux n’ayant pas reçu la thérapie VAC (valeur médiane 1 jour versus 9,5 jours) (valeurs p non fournies) Étude contrôlée rétrospective n = 10 Remarque : Des études prospectives complémentaires de haute qualité sont nécessaires pour confirmer l’amélioration des taux de survie pour ce groupe de patients. VACUUM ASSISTED CLOSURE : RECOMMANDATIONS D’UTILISATION | 7 PLAIES ABDOMINALES OUVERTES 19.Swan M, Banwell PE. Topical Negative Pressure: Advanced management of the open abdomen. Oxford Wound Healing Society, 2003. 20.Rao M, Burke D, Finan PJ, Sagar PM. The use of vacuum-assisted closure of abdominal wounds: a word of caution. Colerectal Dis 2007; 9(3): 266-68. 21. Wild T, Goetzinger P, Telekey B. VAC and fistula formation. Colerectal Dis 2007; 9(6): 572-73. ! Remarque : Certains auteurs suggèrent que la thérapie VAC devrait être utilisée avec une prudence accrue chez les patients présentant des anastomoses intestinales ou des réparations par entérotomie20. Cependant, la technique utilisée peut être importante pour la prévention des événements indésirables21. La thérapie VAC a révolutionné le traitement des plaies abdominales ouvertes. Cependant, les obstacles à son utilisation dans cette population de patients difficile (ex. étiologies variées) ont toujours existé. Le système peut être utilisé pour obtenir une fermeture primaire retardée du fascia ou pour accélérer la formation de tissu de granulation avant greffe de peau19. La thérapie VAC peut apporter les bénéfices suivants : ■ améliore le taux de survie ■ diminue la fréquence des changements de pansement ■ permet un taux plus élevé de fermeture totale de la paroi abdominale ■ réduit la nécessité d’une reconstruction chirurgicale secondaire ■ réduit les complications (ex. hernie incisionnelle, infection). Considérant la complexité de l’abdomen ouvert, la thérapie VAC ne doit être utilisée que par des spécialistes ayant une formation et une expertise appropriées (voir Kaplan et al, 2005). Si l’intestin est exposé, il doit être protégé de manière adéquate en interposant une interface non adhérente pour prévenir la formation de fistules et le développement d’autres complications DEROULEMENT DU TRAITEMENT La formation, l’apprentissage et l’expérience dans l’utilisation de la thérapie VAC sur les abdomens ouverts sont autant de facteurs influençant positivement les résultats. La fréquence des changements de pansement est également importante. Les pansements doivent être changés toutes les 48 à 72 heures en l’absence d’infection de la plaie. Cependant, la fréquence exacte du renouvellement dépend des situations individuelles des patients mais idéalement, elle ne devrait pas être inférieure à trois fois par semaine. Les patients présentant des fistules préexistantes doivent être dirigés vers un centre spécialisé compte tenu que des techniques particulières sont requises lors de l’utilisation de la thérapie VAC dans cette situation. Celles-ci comprennent l’exclusion de la fistule avant l’application de pression négative au reste de la plaie, et la couverture d’une petite fistule à l’aide d’un pansement en mousse. Le choix de la technique sera influencé par le type et le volume de liquide présent ainsi que par l’objectif thérapeutique. Ces méthodes n’ont été rapportées que comme études de cas et n’ont pas été formellement testées dans des essais cliniques. Résumé des études clés (SIGN niveau 2) de la thérapie VAC dans les plaies abdominales ouvertes Étude Interventions Type d’étude Critères de sélection Résultats cliniques Wild T, et al. Zentralbl Chir 2006; 131 (Suppl 1): S111-14. Comparaison entre le pansement abdominal VAC et le traitement VAC standard et les traitements conventionnels ouverts (laparotomie) Étude contrôlée rétrospective n = 62 Patients présentant un abdomen ouvert après une intervention chirurgicale pour péritonite secondaire La thérapie VAC a été associée à un taux de mortalité réduit par rapport au traitement ouvert conventionnel (14 % de mortalité dans le groupe traité par pansement abdominal VAC, versus 21 % dans le groupe de traitement VAC standard, versus 59 % dans le groupe de traitement conventionnel ; p < 0,0009) Kaplan M, et al. Wounds 2005; 17 (Suppl): 1-24. Comparaison entre la thérapie VAC et d’autres techniques (ex. polypropylène, composition polyglactine et acide polyglycolique, sac de Bogota, et Vacuum Pack) Compilation de données issues de la littérature publiée n = 2 080 Patients présentant des plaies abdominales ouvertes ou un syndrome du compartiment abdominal La thérapie VAC a permis d’obtenir un taux de fermeture du fascia de 79 % par rapport à 58 % avec la méthode du Vacuum Pack (p < 0,001), 34 % pour le polypropylène et 18 % pour le sac de Bogota. La thérapie VAC a également permis d’obtenir une incidence inférieure de fistules (ex. 2,6 % versus 7 % pour le Vacuum Pack (p = 0,034), 13 % pour le sac de Bogota et 21 % pour le polypropylène) Kaplan M, et al. Ostomy Wound Manage 2004; 50 (11A Suppl): 20S25S. Comparaison entre la thérapie VAC et la méthode du Vacuum Pack Étude contrôlée rétrospective n = 22 Patients présentant un syndrome du compartiment abdominal ou à risque élevé de syndrome du compartiment abdominal. Les patients ont eu l’abdomen ouvert pendant plus de 48 heures La thérapie VAC a permis d’obtenir la fermeture primaire de la paroi abdominale chez 78 % versus 12,5 % des patients, avec un délai médian de fermeture de la plaie de 12 contre 23 jours par rapport au groupe contrôle. La thérapie VAC a également réduit le séjour hospitalier (30 versus 40,75 jours) et l’incidence du syndrome de détresse respiratoire aiguë (9 % versus 50 %) (valeurs p non fournies) Remarque : Des études rétrospectives ont montré certains avantages à l’utilisation de la thérapie VAC dans la prise en charge de l’abdomen ouvert. Des études prospectives complémentaires de haute qualité sont nécessaires pour confirmer son rôle en tant que traitement de référence pour ce type de plaie. 8 | PRINCIPES DE BONNE PRATIQUE PLAIES TRAUMATIQUES La thérapie VAC peut être utilisée dans la prise en charge par étape des plaies traumatiques en vue de : L’un des rôles les plus importants de la thérapie VAC réside dans le traitement des plaies traumatiques complexes. La thérapie doit être utilisée en association avec une évaluation chirurgicale, une exploration et une détersion approfondies, qui seront différentes en fonction de chaque type de plaie. En cas de plaie très contaminée, une fermeture retardée peut être réalisée après détersion répétée et ré-application de la thérapie VAC. ■ stabiliser les tissus mous ■ minimiser le degré de dommage secondaire ■ sauver les tissus compromis ■ stimuler la formation de tissu de granulation ■ réduire l’œdème ■ réduire les taux d’infection ■ diminuer la taille et la complexité de la plaie ■ diminuer la complexité de la reconstruction chirurgicale et de la formation de la cicatrice ■ réduire le nombre et la fréquence des changements de pansement (en vue d’optimiser les soins et le confort procurés au patient) Les plaies traumatiques diffèrent selon leur type, leur localisation, leur taille et leur complexité. Une approche multidisciplinaire, impliquant les chirurgiens orthopédique, plastique et traumatique, est de rigueur. La thérapie VAC est classiquement utilisée pour traiter d’importantes pertes de substance. De plus, elle a un rôle grandissant dans la prise en charge des fractures ouvertes des membres inférieurs, des plaies traumatiques à haute et faible énergie, des plaies de fasciotomie, des alvusions cutanées, et des brûlures. Elle peut faciliter : ■ la stabilisation de greffes cutanées et améliorer la cicatrisation du site donneur11. La thérapie VAC est maintenant recommandée pour la fixation des substituts dermiques (Molnar et al, 2004*) ■ la stabilisation des lésions à haute énergie (ex. plaies par explosion ou par balle) ou des lésions à faible énergie liées à des accidents de la route, soit sur le champ de bataille (en cas de blessures de guerre) ou aux urgences, permettant le transfert en toute sécurité du patient vers un établissement approprié ■ la prise en charge des fractures ouvertes. Même si la couverture par tissu mou vascularisé reste le traitement de référence des fractures des membres inférieurs, la thérapie VAC a été utilisée pour réduire le recours à une chirurgie complexe. Dans une étude française en cours, 700 patients ont développé un tissu de granulation adéquat, 3 à 7 jours après avoir reçu la thérapie VAC (voir www.stic-tpn.fr). La durée du traitement par la thérapie VAC est définie par l’issue thérapeutique visée (ex. fermeture définitive, réduction du volume, ou temporisation lors de la stabilisation du patient ou de la fracture sous-jacente). La thérapie VAC permet également le suivi des fractures ouvertes pour l’évaluation de la viabilité des tissus avant fermeture définitive par chirurgie de lambeau ■ la prévention de l’aggravation des brûlures partielles (Kamolz et al, 2004*). Elle peut également être utilisée en cas de brûlures excisées du troisième degré avant greffe de peau (Téot et al, 2004*). * Voir bibliographie complémentaire ci-dessous ! Ces plaies complexes et étendues nécessitent une expertise en soins infirmiers et en rééducation ainsi qu’une expérience des pansements (ex. en cas d’appareillage orthopédique externe) Résumé des études clés de la thérapie VAC dans les plaies traumatiques Étude Interventions Type d’étude Critères de sélection Résultats cliniques Stannard JP, et al. J Trauma 2006; 60: 1301-06. Comparaison entre la thérapie VAC et un pansement compressif ou un pansement postopératoire standard Essai contrôlé et randomisé (SIGN niveau 1) (i) n = 44 (ii) n = 44 Patients atteints (i) d’une lésion traumatique suivie d’une incision chirurgicale ou présentant (ii) une incision chirurgicale suite à une fracture à risque élevé consécutive à un traumatisme à haute énergie La thérapie VAC a permis de réduire la durée de drainage chez les patients présentant des hématomes ou des fractures à risque élevé, par rapport au groupe contrôle (moyenne de 1,6 jours versus 3,1 jours pour les hématomes p = 0,03; et 1,8 jours versus 4,8 jours pour les fractures à risque élevé, p = 0,02) Yang CC, et al. Comparaison entre la J Surg Orthop thérapie VAC et les Adv 2006; 15: pansements humides 19-23. Étude rétrospective contrôlée (SIGN niveau 2) n = 68 Patients subissant une fasciotomie pour syndrome des loges post-traumatique documenté Le délai global avant fermeture définitive de la plaie par fermeture primaire retardée avec sutures ou couverture avec greffe de peau mince était de 6,7 jours pour le système VAC et de 16,1 jours pour les pansements traditionnels (p = 0,0001) Labler L, et al. Eur J Trauma 2004; 30: 305-12. Étude rétrospective contrôlée (SIGN niveau 2) n = 23 Patients présentant des fractures ouvertes sévères des membres inférieurs (type IIIA ou IIIB) hospitalisés en urgence La thérapie VAC a permis d’obtenir un taux d’infection inférieur à celui d’Epigard (15 % contre 55 %). Cette différence n’était cependant pas significative Comparaison entre la thérapie VAC et le traitement standard (Epigard) Lectures complémentaires : Banwell PE, et al. Vacuum therapy in degloving injuries of the foot: technical refinements. Br J Plast Surg 2002; 55(3): 264-66. Dedmond BT, et al. The use of negative-pressure wound therapy (NWPT) in the temporary treatment of soft-tissue injuries associated with high-energy open tibial shaft fractures. J Orthop Trauma 2007; 21(1): 11-17. Genecov DG, et al. A controlled subatmospheric pressure dressing increases the rate of skin graft donor site reepithelialization. Ann Plast Surg 1998; 40(3): 219-25. Kamolz LP, et al. Use of subatmospheric pressure therapy to prevent burn wound progression in human: first experiences. Burns 2004; 30(3): 253-58. Labler L, Trentz O. The use of vacuum-assisted closure in soft tissue injuries after high energy pelvic trauma. Langenbecks Arch Surg 2007; 392(5): 601-9. Leininger B, et al. Experience with wound VAC and delayed primary closure of contaminated soft tissue injuries in Iraq. J Trauma 2006; 61(5): 1207-11. Molnar JA, et al. Acceleration of Integra incorporation in complex tissue defects with subatmospheric pressure. Plast Reconstr Surg 2004; 113(5): 1339-46. Parren BM, et al. Lower extremity trauma: trends in the management of soft-tissue reconstruction of open tibia-fibula fractures. Plast Reconstr Surg 2006; 117(4): 1323-24. Stone P, et al. Bolster versus negative pressure wound therapy for securing split-thickness skin grafts in trauma patients. Wounds 2004; 16(7): 219-23. Téot L, et al. Surgery in Wounds. Berlin Heidelberg: Springer-Verlag 2004. Remarque : Des études prospectives complémentaires de haute qualité sont nécessaires pour confirmer les résultats obtenus dans ces plaies complexes. VACUUM ASSISTED CLOSURE : RECOMMANDATIONS D’UTILISATION | 9 PRINCIPES DE BONNE PRATIQUE 22.Augustin M, Zschoke I. [Evaluation of patient benefits of ambulatory and stationary use of V.A.C.® Therapy]. MMWFortschritte der Medizin Originalien Nr.1 2006; 148: S25-32. 23.Apelqvist J, Armstrong DG, Lavery LA, et al. Resource utilization and economic costs of care based on a randomized trial of V.A.C. therapy in the treatment of diabetic foot wounds. Am J Surg 2008 [Epub ahead of print]. 24.Braakenburg A, Obdeijin M, Feitz R, et al.The clinical efficacy and costeffectiveness of the vacuum-assisted closure technique in the management of acute and chronic wounds: a randomized controlled trial. Plast Reconstr Surg 2006; 118(2): 390-97. 25.Schwien T, Gilbert J, Lang C. Pressure ulcer prevalence and the role of negative pressure wound therapy in home health quality outcomes. Ostomy Wound Manage 2005; 51: 1-11. 26.Vuerstaek JDD, Vainas T, Wuite J. State-of-the-art treatment of chronic leg ulcers: A randomised controlled trial comparing vacuum-assisted closure (V.A.C.) with modern wound dressings. J Vasc Surg 2006; 44: 1029-37. 27.Mouës CM, van den Bemd GJCM, Meerding WJ, et al. An economical evaluation of the use of TNP on fullthickness wounds. J Wound Care 2005; 14: 224-27. ÉVALUATION DE L’IMPACT DE LA THERAPIE VAC Il ne fait aucun doute que la thérapie VAC peut avoir un impact positif sur la qualité de vie d’un patient22. Le Tableau 2 identifie comment la thérapie VAC peut améliorer l’expérience d’un patient présentant une plaie. Cependant, afin de justifier de l’utilisation de cette technique dans la pratique quotidienne, alors que les ressources sont limitées, le praticien doit être en mesure de présenter de solides arguments économiques en faveur de cette utilisation. Ceci est rendu plus difficile par les coûts apparemment élevés d’acquisition du système. Il est suggéré que les praticiens se concentrent sur l’utilisation de facteurs autres que ceux relatifs aux coûts unitaires (ex. réduction du séjour hospitalier, du travail du personnel et réduction des événements indésirables) pour mesurer les bénéfices économiques. Ce modèle a été utilisé pour les ulcères du pied diabétique, pour lesquels il existe des données probantes associant la thérapie VAC à des dépenses de soin globales plus faibles23. La pratique future devra permettre de trouver des moyens de développer des outils spécifiques à une pathologie plus conviviaux, pour mesurer la qualité de vie et le rapport coût-efficacité dans le traitement des plaies. Tableau 2 | Mesure de l’impact de la thérapie VAC Facteur Mesure Qualité de vie Avantages ■ Contrôle de l’odeur et des exsudats dans plusieurs types de plaie (c’est-à-dire bénéfices sociaux) avec des changements de pansement moins fréquents ■ Capacité à participer à des activités de la vie quotidienne, physiothérapie et rééducation ■ Retour plus rapide à une moindre dépendance et à une vie normale ■ Amélioration de l’observance (ex. par mise en décharge) ■ Diminution de l’anxiété et de la dépression Inconvénients ■ Bruit provenant de l’unité de thérapie VAC (peut être gênant et difficile à tolérer)* ■ Poids de l’unité de thérapie VAC (les déplacements peuvent poser un problème, notamment chez les personnes âgées)* Autres considérations ■ Durée du traitement ■ Niveau d’expertise et confiance du praticien lors de l’utilisation de cette technologie ■ Conditions dans lesquelles le traitement est administré (à domicile ou à l’hôpital) ■ Communication (les bénéfices doivent être expliqués et les attentes des patients évaluées) Rapport coût-efficacité24-27 ■ Réduction de l’utilisation des ressources et du personnel ■ Réduction de la complexité et du nombre d’interventions chirurgicales ansi que des événements indésirables ■ Réduction de la durée du traitement et du séjour hospitalier/nombre d’hospitalisations ■ Amélioration des résultats cliniques *NB : Des unités nouvelle génération peuvent contribuer à diminuer les problèmes liés au bruit et à la mobilité ? 28.Topical negative pressure for chronic wounds. Drug Ther Bull 2007; 45: 57-61. 29.Hunter JE, Téot L, Horch R, Banwell PE. Evidencebased medicine: vacuumassisted closure in wound care management. Int Wound J 2007; 4(3): 256-69. 30. Timmers MS, Le Cessie S, Banwell P, Jukema GN. The effects of varying degrees of pressure delivered by negative pressure wound therapy on skin perfusion. Ann Plast Surg 2005; 55(6): 665-71. DÉVELOPPEMENTS FUTURS Des études complémentaires sont nécessaires pour améliorer la compréhension des effets thérapeutiques de la thérapie VAC afin de fournir aux praticiens des arguments plus solides en faveur de son utilisation28,29. Plus précisément, les études futures doivent cibler l’obtention de données probantes de niveau d’évidence 1 et davantage de données comparatives pour des indications spécifiques. Ceci contribuera à préciser le potentiel de la thérapie VAC dans les différents types de plaie et à améliorer la prise de décision clinique pour divers groupes de patients. Par exemple : ■ Il existe une utilisation restreinte, mais émergente, de la thérapie VAC dans la population pédiatrique. Des éclaircissements sont nécessaires sur le type de pansement en mousse et les paramètres de pression à utiliser chez ces patients. ■ Des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer la relation entre la pression négative et la circulation sanguine ainsi que la pression optimale en vue de la cicatrisation de la plaie30. ■ L’impact économique de la thérapie VAC nécessite des évaluations complémentaires pour justifier l’augmentation du coût du traitement par rapport au bénéfice global lié à un délai de cicatrisation plus court. ■ À mesure que de nouveaux dispositifs de pression négative sont élaborés, il sera nécessaire de comparer l’efficacité du système V.A.C.® Therapy à celle de ces systèmes émergents. ■ Étant donné que des améliorations très importantes des résultats ont été observées lors de l’utilisation de la thérapie VAC (ex. en cas d’abdomen ouvert), il existe clairement des défis éthiques à la conduite d’études comparatives utilisant des traitements moins bénéfiques. Des études prospectives multicentriques ayant un protocole commun doivent être menées et sont nécessaires. 10 | PRINCIPES DE BONNE PRATIQUE