la route nationale 7 - ARC 7 - Innovations, mobilités, Territoires et

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la route nationale 7 - ARC 7 - Innovations, mobilités, Territoires et
‘LA ROUTE NATIONALE 7’
Entrée fédératrice incitative pour l’appel à projets 2013
Dans son principe même l’ARC7 entend lier les différents attendus de son intitulé « Innovations,
mobilités, territoires et dynamiques urbaines » en stipulant que les projets soumis (ADR, APDR,
actions d’animation) doivent concerner ou articuler au moins deux des trois axes ou niveaux
problématiques identifiés :
•
Territoires en mouvement<>territoires et mouvements
•
Mobilités et flux, connaître et agir ensemble
•
Transports et développement durable
Il a en outre été prévu de proposer à l’occasion de chaque appel à projets non pas une approche
inter-axe (déjà intégrée) mais une entrée ou une perspective fédératrice dans laquelle les différentes
disciplines soient susceptibles de se rencontrer mais également de coopérer. Le fait de proposer un
sujet de thèse ou une action d’animation scientifique procédant d’une manière ou d’une autre de
cette « méta-thématique » sera considéré comme un plus dans le processus de sélection, mais sans
pour autant présenter un caractère obligatoire ou discriminant.
L’entrée transversale proposée pour l’appel à projets 2013 porte sur un objet très particulier mais
cependant tout à la fois emblématique de la Région Rhône-Alpes et à l’intersection de multiples
problématiques disciplinaires : la Nationale 7. On trouvera ci-dessous un argumentaire justifiant de
l’intérêt et des potentialités de cet objet fédérateur.
Poser la route comme objet global permet d’en aborder tous les aspects : support (construction et
gestion avec l’évolution des matériaux et des normes comme du personnel employé ou des
administrations décisionnaires…), usagers dans toutes leurs diversités envisagées dans les différentes
temporalités, aménagement des territoires (emprise, développement des activités et structuration
des zones de dynamisme, déplacement et élargissement des emprises, rôle économique), mythe et
représentations (images, sons et chansons) mais aussi risques et accidents, etc…. Au travers des
modalités de circulation dont elle est le vecteur, la nationale 7 en permet l’histoire comme celle des
moyens de transport qui se sont succédés sur son parcours. La nationale 7 est aussi un paysage :
route bordée de platanes, de stations services, des relais, traversant des bourgades, structurant ou
restructurant des territoires, rendant obsolètes certains emplacements.
Construite à l’emplacement d’une ancienne route royale, la Nationale 7 participe de la
transformation des territoires qu’elle traverse. Elle est aussi un révélateur des modalités sociales,
techniques, économiques, culturelles et mentales qui fondent et constituent les sociétés concernées
au cours du temps, sans parler des aspects politiques : route royale, inscrite dans le périmètre du
pouvoir central, elle y demeure au cours des 19e et 20e siècles pour perdre progressivement cette
configuration avec la mise en place des autoroutes et surtout avec la décentralisation qui déplace les
niveaux de responsabilités et de gestion.
Lieu de rencontre d’usagers aux profils différents et parfois concurrents (circulation pour le tourisme
et les vacances, circulation régulière pour relier les villes et les bourgades, circulation pour alimenter
les entreprises et les particuliers…), elle permet de rendre compte des dynamiques territoriales dans
l’espace et dans le temps.
Elle est un prisme intéressant pour mesurer les adaptations et les innovations qui se sont succédées
tant pour les automobiles, pour les matériaux, pour les équipements (ponts, etc) que dans la manière
de circuler (hommes comme marchandises).
Elle est un bon vecteur pour conduire une analyse de la vitesse comme critère de la modernité.
Devenant obsolète en raison de son étroitesse en même temps que la quantité de mobiles circulants
en fait une route saturée, inadaptée et au final dangereuse, la nationale 7 perd de son importance
avec la construction de l’A 7. Les territoires traversés deviennent périphériques alors qu’ils étaient
centraux quelques décennies auparavant.
Avec la remise en cause de la vitesse, la nécessité de remplacer le tout voiture par d’autres modes de
circulation, la nationale 7 reprend un intérêt touristique et patrimonial. Elle devient donc un nouveau
support pour mesurer les nouvelles expérimentations en matière de circulation et de mobilités.
Au final, la nationale 7 permet de vraies entrées pluridisciplinaires, au sein des SHS mais également
en permettant de relier les sciences de l’ingénieur aux SHS autour des questions de transport. Parmi
les thématiques proposées on peut par exemple suggérer :
Au titre de l’innovation et de la mémoire
-
la RN7 objet et sujet des mutations techniques et sociétales , la révolution routière,
l'ère des grands départs en vacances et des encombrements du second vingtième
siècle, accidents et nuisances;
-
La science et ingénieries des routes : développer la sécurité des usagers tout en
maintenant la fonctionnalité du réseau routier, assurer la pérennité des
infrastructures dans une perspective de développement durable.
-
mythe et mythologies de la RN7, la RN7 écrite, épistolaire, chantée, filmée, jouée, le
folklore de la RN7
-
…
Au titre des mobilités
-
l'économie de la route de l'Antiquité à nos jours : histoires d'entreprises de
transport, l'économie induite (du fourrage à la pompe à essence, l'hébergement…),
les concurrences (fleuve, rail,…)
-
la RN7 délaissée du XXIe sur un axe saturé : du temps des mémoires à la génération
de l'oubli ;
-
Concilier ou lier les mobilités : la grande vitesse et les espaces du quotidien,
hommes et marchandises, le fleuve et la route…
-
…
Au titre des dynamiques territoriales et urbaines
-
les échelles de la RN7, naissance et développement d'un axe structurant : la RN7
dans l'histoire de l'aménagement du territoire français, les paysages de la RN7, la
traversée de villes et villages ;
-
la RN7 comme atouts et contraintes pour le développement territorial et de
l’aménagement urbain : polarités et continuums, flux et ressources locales,
multifonctionnalité et conflits d’usage… ;
-
vers la « patrimonalisation » : de la valorisation des produits (nougat, fruits,
chocolats, vins) à la gastronomie (les étapes relais…) ; les patrimoines ordinaires
(murs, arbres, publicités, stations service, hôtels…) ; les lieux de mémoire
remarquables.
-
…