Sommaire - UTL Landerneau

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Sommaire - UTL Landerneau
15 septembre 2015
La représentation des costumes de Bretagne.
À travers les collections et les expositions du Musée breton.
Par : Philippe Le Stum.
Directeur du Musée départemental breton.
Sommaire
La représentation des costumes de Bretagne. ...................................................................................................................... 1
I.
Une démarche ancienne : .................................................................................................................................................. 1
II.
Le costume breton vu par les artistes : .............................................................................................................................. 2
III.
Le monde du spectacle :............................................................................................................................................... 4
IV.
Affiches publicitaires : ................................................................................................................................................. 5
V. Affiches alimentaires : ...................................................................................................................................................... 5
VI.
Productions artistiques du début du siècle : ................................................................................................................. 6
VII.
Autres artistes étrangers au tout début du XXème siècle : ............................................................................................. 6
VIII.
L’après Grande Guerre : .............................................................................................................................................. 7
IX.
De nos jours : ............................................................................................................................................................... 8
I.
Une démarche ancienne :
L’attachement du Musée de Quimper aux costumes est très
ancien. Ce fut l’un des premiers musées à entreprendre cette démarche,
vers 1845. Les costumes suscitaient déjà à l’époque l’intérêt de la
population. En 1884 on a habillé 44 mannequins
avec les habits portés par les participants d’une
sortie de noce.
Une copie en est réalisée en 1890 et
envoyée à Paris pour être exposée au Trocadéro.
À la fin de la Grande Guerre, l’ensemble a été démonté.
René-Yves Creston (1898 – 1964) a beaucoup travaillé à inventorier et à classer
les différents costumes.
Depuis les années 1990, la scénographie de « La Sortie de noce » a été
reconstituée.
Dans les années 1970, Pierre Quiniou, ancien conservateur du
Quimper, transforma les installations précaires qu’il trouva à ses débuts,
restauration dont le musée avait besoin afin de proposer « une
pédagogique, sans décorativisme ni esthétisme abusif ».
De nos jours, on ne porte plus ces costumes, mais l’attachement
reste fort, en particulier dans les cercles celtiques bretons.
musée
de
et réalisa la
présentation
à ces habits
Depuis longtemps le Finistère a attiré des artistes du monde entier ; certains ont tenu à
proposer des représentations des costumes bretons.
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II. Le costume breton vu par les artistes :
L’histoire des costumes, leur intérêt, débute environ dans la deuxième moitié du XVIIIème
siècle.
Dans les plans de ville, on dessinait déjà, comme ici en
1755, des Bretons en costumes.
Olivier Perrin (1761 – 1832) a décidé de montrer la vie d’un paysan de Bretagne, depuis sa
naissance jusqu’à la fin de sa vie, dans une série de gravures sur cuivre
(1808).
On peut y admirer les costumes des
jeunes enfants, de leurs parents. Le port du
premier costume pour un garçon, de la première
culotte, marquait l’entrée de l’enfant dans l’âge
adulte.
Une nouvelle technique permet une représentation plus fidèle des costumes et apporte la
couleur : la lithographie.
Charpentier en 1828 – 1829 a réalisé ainsi toute une collection des costumes de la Bretagne.
Le Musée de Quimper a la chance de posséder une collection complète de ses dessins
et des ébauches préparatoires datant de 1820.
Les dessins étaient faits sur place, à côté des personnes en costumes. Puis ils
étaient envoyés à Nantes au lithograveur ; celui-ci ne connaissait pas forcément les
usages de la région où étaient portés les costumes, et il pouvait commettre de petites
erreurs lors de la reproduction.
Vers 1843 – 1844, François Hippolyte Lalaisse a fait lui-même les dessins et
les lithographies. Ce qui a permis une plus grande précision.
En plus luxueux, Célestin Deshays propose en 1848 une lithographie, la « Galerie royale des
costumes ».
Alfred Darjou (1832 – 1974), ancien caricaturiste, s’est un peu
moqué de cet engouement pour la mode bretonne en ridiculisant un peu ses
personnages, dans son « Voyage comique et pittoresque en Bretagne »
(lithographie).
On va arriver à une image emblématique du Breton.
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Aux antipodes, dans l’œuvre de Prosper Saint Germain (1804 – 1875) « Les Français peints
par eux-mêmes » (1841 1842), un chapitre entier est consacré à la Bretagne, à la coiffe
bretonne.
On y trouve l’image de la Bretagne religieuse.
Octave Penguilly L’Haridon (1811 – 1872) représente les légendes
bretonnes.
Gustave Doré (1832 – 1883) a bien connu la Bretagne et ses costumes. Quand il illustre des
fables de La Fontaine, il s’inspire des personnages bretons. Par exemple ici, l’illustration
pour « La Poule aux œufs d’or ».
D’autres artistes comme Georges Scott (1873 – 1943), illustrent des
personnages de livres pour enfants, ou des histoires de la chouannerie.
Des Anglais ont aussi représenté des scènes bretonnes dans leurs dessins.
Vers 1850 arrivent les premières photographies. Henry Taylor produit en
Angleterre. À gauche, un paysan et son fils, à droite des petites filles appartenant à
une famille riche ; Taylor a joué sur les contrastes.
À partir de 1858, les peintres s’intéressent à la Bretagne, comme Alfred Darjou (1832 – 1864),
Victor Roussin (1812 – 1900), Eugène Boudin (ci-contre).
Louis Caradec (1802 – 1888), originaire de Brest, a laissé un assez
grand nombre de petits tableaux témoignant de la diversité des costumes en
Bretagne.
Henry Mosler (1841 – 1920) nous vient d’Amérique avec d’autres artistes
américains. Ensemble ils créent Pont-Aven.
C’est le premier tableau que le gouvernement a acheté à l’artiste.
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Alfred Delobbe (1835 – 1915) s’est installé, lui, à Concarneau.
Les artistes se sont intéressés au travail : travail des couturières, comme ici Walter Sauer
(1889 – 1927) qui peint une Bigoudène ramassant du goémon.
Henri Guinier (1867 – 1927) fait aussi partie du
groupe d’artistes de Concarneau.
Ici à droite, lors d’un pardon des aveugles, près de la
Chapelle de la Clarté à Combrit, une mère emporte de l’eau de
la fontaine pour soigner sa fille.
Mela Muter (Mela Mutermilch, dite) (1867 – 1967), artiste polonaise,
est aussi venue souvent à Concarneau.
Elle peint ici « Le Pays triste ».
Cette tristesse, on la retrouve chez Achille Granchi-Taylor (18571921) à Concarneau. Il va présenter cette œuvre à la municipalité de
Concarneau en vue de l’instauration de la fête des filets bleus, destinée à venir
en aide aux pêcheurs victimes de la crise de la sardine.
III. Le monde du spectacle :
À l’opéra Garnier, on joue un opéra-comique « Le Pardon de Ploërmel » ; le
sujet de l’œuvre et les costumes sont bretons.
« La Korrigane », ballet fantastique de CH. M. Vidor, est inspiré de la
Bretagne.
Le costumier est venu se documenter en visitant les
scènes au Musée de Quimper (ici on retrouve par exemple
un costume directement inspiré de personnages de « Noces en Bretagne »).
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Aux Folies Bergères, pour le spectacle « Le Miroir » une affiche montre
Pierrot et une Bretonne.
Vers 1900 Laure Damoye, qui a connu Félix Mayol, chanteur français (1872 1941), présente sur une affiche d’un de ses spectacles un costume d’inspiration
bretonne.
Même chose dans une affiche de Théodore Botrel.
IV. Affiches publicitaires :
Dans leur publicité, les Chemins de Fer de l’Ouest, présentent une Bretonne
habillée en bonne, au service d’une bourgeoise parisienne en vacances en Bretagne.
Le personnage de Bretonne fait la publicité pour les fêtes, les pardons, pour les visiteurs qui
voudraient admirer les costumes bretons, lesquels sont de moins en moins portés dans la vie courante.
Sur cette affiche, Paul-Adolphe KAUFFMANN(1849-1940) n’hésite pas à
placer au premier plan un mendiant.
Les Chemins de Fer d’Orléans, pour représenter Nantes, placent deux
personnages en costumes de Bretagne. Ils deviennent emblématiques de la
Bretagne.
V.
Affiches alimentaires :
Biscuit Lefèvre Utile
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galettes St Michel
Image de la servante bretonne
Le vin…
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VI. Productions artistiques du début du siècle :
Henri Gustave JOSSOT (1866-1951), est un caricaturiste féroce, comme ici dans « Les
Bretons et les cochons ».
Légende :
« Les Bretons et les cochons couchent ensemble ; faut-il que les
cochons soient sales ! »
René QUILLIVIC (1879-1969) a réalisé cette estampe dédiée à sa mère.
Louis LEGRAND (1863-1951)
Joie maternelle
Gravure à l’aquatinte, 1900
Victor ROUX-CAHMION (1871-1953) a peint cette « Femme de SaintGuénolé Penmarc’h ».
VII. Autres artistes étrangers au tout début du XXème
siècle :
Mela MUTER (Mela Mutermilch, dite) (1876-1967) : « Bigoudène sur la
grève » (Gravure à l’eau-forte et à l’aquatinte, 1905).
Maud HUNT-SQUIRE (1873-1954), américaine : « Femmes sur le quai à
Concarneau »
Alfons MUCHA, adopte l’art nouveau. Il reprend le motif de la Bigoudène pour
l’intégrer dans ses œuvres, « Bretonne » (1906)
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VIII.
L’après Grande Guerre :
Pendant la guerre, les hommes ont porté l’uniforme. À leur retour, ils préfèreront le pantalon
au « bragou bras ».
Théophile DEYROLLE (1844-1923) a dessiné cette affiche : « Journée du
Finistère », en 1915.
Quillivic, quand il parle de la guerre, il représente la tristesse.
Sinon, il sait être délicat comme dans cette sculpture d’un bonnet de
grand-mère, porté par une jeune fille de Guiclan.
François BAZIN (1897-1956), en 1935, s’intéresse aux iliennes avec
cette « Ouessantine ».
Jeanne MALIVEL (1895-1926) « La Bretagne de demain » : illustration du nationalisme
breton.
René-Yves CRESTON (1898-1964) dans cette affiche fait de la propagande
pour l’apprentissage du breton.
Xavier de LANGLAIS (1906-1975) : Illustration pour Feiz ha Breiz
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Des peintres se sont aussi emparés du personnage du Breton.
Emile SIMON (1890-1976) « Le nouveau-né ».
Madeleine FIE-FIEUX (1897-1995) : « Fouesnantaise ». Ici la coiffe ne cache
plus la chevelure.
Pierre CAVELLAT : Echange de plaisanteries en breton : « Lâchés sont les
chiens ! ». Cavellat était un magistrat, donc à cause de cela, comme peintre il était peu
connu.
Susanne Creston propose une mode nationale.
Le costume traditionnel est resté présent assez longtemps. Certains ont
essayé, souvent chez les nationalistes, de l’adapter à la vie actuelle.
Marivonig est un journal collaboratif que l’on peut voir comme un essai de
synthèse.
Plus tard, après-guerre, ce sera la page de la femme.
IX. De nos jours :
Actuellement des artistes comme Pascal Jaouen, Val Piriou, continuent à faire des créations
d’inspiration bretonne.
Le costume est un art vivant.
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