M6 Zone Interdite

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M6 Zone Interdite
© Vincent Flouret /M6
Présenté par Wendy Bouchard
Le dimanche 20 mars 2016 à 20h55
GREFFE : CET INCONNU QUI M’A SAUVE LA VIE
Un documentaire de Pauline Giraudy
(La Feelgood Company)
© Captures / M6
À chaque greffe, c'est une course contre la mort qui s'engage. Équipe médicale sur le pied de
guerre, pilotes de jets privés et motards de la gendarmerie mobilisés : les moyens mis en œuvre
sont considérables et l'organisation sans faille car sauver une vie n'a pas de prix. Pendant un an
et demi, Zone Interdite a pu suivre les premiers pas de patients sur le chemin de leur renaissance,
pour un document exceptionnel. L'occasion pour chacun de se poser, en famille, une question
essentielle : et vous, qu'êtes-vous prêts à donner ?
Alexia, 25 ans, a soif de vivre, mais cette ravissante jeune femme est en sursis. Sans une double greffe
simultanée du cœur et des poumons elle n'a plus que quelques semaines devant elle. Sa survie dépend
d'une prouesse médicale, il y a moins de dix opérations de ce type par an en France. Pour tenter de la
sauver, les médecins l'ont inscrite sur une liste prioritaire : celle des super-urgences.
Comment vaincre l'angoisse lorsque la greffe se fait attendre ? Quelles sont les peurs parfois
irrationnelles à l'idée de vivre avec les organes d'un autre ? Notre équipe a suivi ce qu'Alexia appelle sa
« re-naissance », dans les périodes de doutes jusqu'à l'incroyable : une dizaine de jours après la greffe,
son premier footing dans les couloirs de l'hôpital. Un moment vertigineux : la maladie l'empêchait de
courir depuis l'âge de 5 ans. Alexia fait partie des 5 000 personnes qui ont bénéficié d'un don d'organe
l'an dernier.
Mélanie Tresch : 01 41 92 66 68 - [email protected]
Mais aujourd'hui en France, 21 000 personnes sont en attente d'une greffe. La survie des uns passe
souvent par la mort des autres. Même si nous sommes tous présumés donneurs, ce sont toujours les
parents ou les proches qui prennent la décision ultime d'accepter, ou de refuser, que des organes soient
prélevés. Dans l'urgence se pose alors pour les familles la douloureuse question du don. Dorothée a dû
surmonter la pire épreuve qu'un parent puisse traverser : la perte d'un enfant. Lorsque les médecins lui
annoncent que son fils Michel est en état de mort cérébrale, elle n'a que quelques heures pour se
prononcer. Une décision difficile qu'elle prendra en pensant aux vies sauvées grâce aux organes de son
fils. Aujourd'hui cinq personnes vivent grâce aux poumons au cœur et au foie de son fils.
En France, la pénurie de greffons est telle que les malades attendent souvent un organe pendant des
années. C'est le cas de David, 40 ans, papa d'un petit garçon et commercial dans une grande concession
automobile. Il attend un cœur depuis 2 ans et son état se dégrade de jour en jour. Son portable est
branché 24h sur 24, et toute la famille vit dans l'angoisse de la panne de batterie. Si l'hôpital appelle,
David devra répondre sur le champ et être à moins de 2 heures de Paris. En attendant la greffe, lui et les
siens sont condamnés à une vie entre parenthèses.
Pour sauver toujours plus de patients et réduire les délais d'attente, la loi a évolué. Il est désormais
possible de donner un foie ou un rein de son vivant à des membres de sa famille ou même à un ami.
Virginie et Stéphane sont mariés depuis 23 ans et ont deux enfants. À 42 ans, Virginie est atteinte d'une
polykystose, une maladie génétique qui détruit ses reins mois après mois. Son père et son grand-père en
sont morts, faute de greffe. Pour sauver Virginie, son époux va lui offrir l'un de ses reins. Un acte d'amour
mais aussi une décision mûrement réfléchie, et pour laquelle le couple va devoir passer devant un juge.
La loi délimite strictement le don d'organe, qui doit être gratuit et librement consenti afin d´éviter tout
trafic.
Les greffes sauvent, mais parfois, elles permettent aussi de réparer les accidents de la vie. Jean-Michel
est un cas unique : il est le seul patient en France à attendre de nouvelles mains. Une greffe
exceptionnelle pour un patient hors du commun. Jean-Michel, atteint d'une affection rarissime, a perdu
ses mains et ses jambes il y a cinq ans. Depuis, il bluffe le corps médical par sa détermination, et pose
sans tabou les questions qui dérangent. Aurait-il pu être greffé si des familles avaient accepté que les
mains soient prélevées sur leurs défunts ? La réponse est oui. Mais il est difficile pour les proches
d'accepter le don des yeux, des mains ou du visage ; des parties du corps qui touchent à l'intime… Des
réticences que Jean-Michel comprend. Alors il attend. Sa greffe est une prouesse médicale mondiale
pour laquelle une équipe de 50 médecins est dans les starting-blocks.
Mélanie Tresch : 01 41 92 66 68 - [email protected]

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