Le tiers des enfants dans les pays à revenu faible ou intermédiaire

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Le tiers des enfants dans les pays à revenu faible ou intermédiaire
Communiqué de presse
Le 7 juin 2016
Le tiers des enfants dans les pays à revenu faible ou
intermédiaire ne parviennent pas à atteindre des
stades clés dans leur développement
Avec des données sur près de 100 000 enfants, de nouvelles recherches révèlent
l’ampleur des retards de développement parmi les enfants de 3 et 4 ans dans les
pays à revenu faible ou intermédiaire.
Dans certains pays, jusqu’à 2 enfants sur 3 ne parviennent pas à atteindre le
stade de développement cognitif ou socioaffectif attendu.
L’étude « Sauver des cerveaux », financée par le gouvernement du Canada, est
la première à mesurer directement l’étendue de ce problème.
Toronto (ON), Boston (MA) – Dans les pays en développement, un tiers des enfants âgés de 3
et 4 ans ne parviennent pas à atteindre des stades clés dans leur développement cognitif ou
socioaffectif, selon une nouvelle étude de l’École de santé publique T.H. Chan de l’Université
Harvard, financée par le gouvernement du Canada par le truchement de Grands Défis Canada.
Les auteurs de l’étude estiment que 80,8 millions des quelque 240 millions d’enfants d’âge
préscolaire dans 132 pays à revenu faible ou intermédiaire ne parviennent pas à acquérir un
ensemble de compétences correspondant à leur âge qui leur permettent de maintenir l’attention,
de comprendre et suivre des instructions simples, de communiquer et s’entendre avec les
autres, de contrôler leur agressivité, et de résoudre des problèmes progressivement complexes.
Ces premières aptitudes sont associées au développement ultérieur, à la santé mentale et
physique, et, éventuellement, à un meilleur apprentissage à l’école et à une vie adulte plus
productive.
Publiée aujourd’hui par PLoS Medicine (http://bit.ly/1RxF3nb), l’étude s’appuie sur des données
provenant des fournisseurs de soins à près de 100 000 enfants vivant dans 35 pays à revenu
faible ou intermédiaire entre 2005 et 2015. Ces données ont été recueillies dans le cadre du
programme d’enquête en grappes multi-indicateurs de l’UNICEF, d’enquêtes sur la démographie
et la santé, et de données globales de l’étude du modèle d’impact nutritionnel.
Cette étude est la première à faire une estimation directe de l’étendue globale des déficits de
développement cognitif ou socioaffectif; les estimations antérieures de ce potentiel non réalisé à
l’échelle mondiale reposaient sur des mesures indirectes du développement, y compris une
croissance physique déficiente et l’exposition à la pauvreté.
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Les chercheurs ont constaté que parmi les enfants âgés de 3 et 4 ans vivant dans les pays à
revenu faible ou intermédiaire, le problème se pose de façon particulièrement aigüe en Afrique
sub-saharienne (29,4 millions d’enfants n’atteignant pas les stades de développement attendus;
soit 44 % de tous les enfants de 3 et 4 ans), en Asie du Sud (27,7 millions d’enfants, soit 38 %),
et en Asie de l’Est et dans la région du Pacifique (15,1 millions d’enfants, soit 26 %). Le fardeau
est également charge important en Amérique latine et dans les Caraïbes (4,1 millions d’enfants,
soit 19 %), ainsi qu’en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Asie centrale (4,5 millions
d’enfants, soit 18 %).
Les faibles scores de développement ont été associés à un retard de croissance, à la pauvreté,
au sexe masculin, au fait de vivre en milieu rural et au manque de stimulation cognitive.
Selon l’auteure principale, Dana McCoy, professeure adjointe d’éducation à l’École des études
supérieures en éducation de l’Université Harvard : « Outre les 33 % d’enfants à l’échelle
mondiale qui n’atteignaient pas les stades cognitifs et socioaffectifs observés, nous estimons
que 17 % des enfants accusaient un retard de croissance physique, ce qui signifie qu’environ la
moitié des enfants ont un développement insuffisant dans ces pays ».
L’importance de veiller à ce que les enfants puissent s’épanouir, et non de simplement survivre,
est soulignée dans les Objectifs de développement durable des Nations Unies et est au cœur de
la Stratégie mondiale Chaque femme, chaque enfant, axée sur la santé des femmes, des
enfants et des adolescents.
« Atteindre une norme optimale en matière de santé et de développement dès la petite enfance
est essentiel pour réussir à l’école, et cela a des répercussions importantes pour la santé et le
bien-être économique des gens, des familles et des communautés durant toute la vie », affirme
le chercheur principal du projet, Wafaie Fawzi, professeur et directeur du Département de santé
mondiale et des populations à l’École de santé publique T.H. Chan de l’Université Harvard.
Il ajoute qu’il est important de mesurer, aux niveaux national et mondial, le fardeau engendré par
l’incapacité d’atteindre les stades de développement pour suivre les progrès accomplis vers
l’atteinte des Objectifs de développement durable.
Une estimation du coût économique à l’échelle mondiale de ce potentiel humain non réalisé fait
l’objet d’une étude complémentaire à l’Université Harvard, également financée par Grands Défis
Canada, et dont la publication est prévue plus tard cette année.
Ces études font partie d’un projet plus vaste visant à estimer les répercussions économiques et
épidémiologiques des facteurs de risque pour le développement de l’enfant, qui comprend une
équipe multidisciplinaire de cliniciens, d’économistes, de psychologues, d’épidémiologistes, de
scientifiques spécialisés en nutrition, de modélisateurs des maladies et des facteurs de risque et
de statisticiens de l’École de santé publique T.H. Chan de Harvard, du Imperial College de
Londres, de l’Université Aga Khan, au Pakistan et de l’Ifakara Health Institute, en Tanzanie.
« Lorsqu’un enfant sur trois ne parvient pas à atteindre son plein potentiel, nous faisons face à
l’un des défis les plus redoutables dans le monde. Cette recherche permet de jeter un meilleur
éclairage sur la valeur de l’investissement dans les premières années d’un enfant – pour le
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bénéfice de nos enfants, de notre monde et de notre avenir », a déclaré le Dr Peter A. Singer,
chef de la direction de Grands Défis Canada.
Pour plus de renseignements, visitez le site grandchallenges.ca et suivez-nous sur Facebook,
Twitter, YouTube et LinkedIn.
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À propos de Sauver des cerveaux
Sauver des cerveaux est un partenariat réunissant Grands Défis Canada, la Fondation Aga
Khan Canada, la Fondation Bernard van Leer, la Fondation Bill & Melinda Gates, la Fondation
ELMA, Grands Défis Ethiopie, la Fondation Maria Cecilia Souto Vidigal, la Fondation Palix,
la Fondation UBS Optimus et Vision Mondiale Canada. Le partenariat recherche et appuie des
idées audacieuses portant sur des produits, des services et des modèles de mise en œuvre qui
protègent et favorisent le développement précoce du cerveau au sein des populations pauvres
et marginalisées des pays à revenu faible ou intermédiaire.
www.sauvercerveauxinnovation.net
À propos de Grands Défis Canada
Grands Défis Canada est voué à appuyer des idées audacieuses ayant un grand impact en
santé mondiale. Nous sommes financés par le gouvernement du Canada et nous offrons du
soutien à des innovateurs de pays à revenu faible ou intermédiaire et du Canada. Les idées
audacieuses que nous appuyons intègrent l’innovation scientifique, technologique, sociale et
commercial – ce que nous appelons l’Innovation intégrée. Grands Défis Canada met l’accent sur
des défis définis par des innovateurs dans le cadre de son programme Les Étoiles en santé
mondiale, et sur des défis ciblés dans le cadre des programmes Sauver des vies à la naissance,
Sauver des cerveaux et La Santé mentale dans le monde. Grands Défis Canada travaille en
étroite collaboration avec le Centre de recherches pour le développement International (CRDI),
les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et Affaires mondiales Canada pour
catalyser le déploiement à l’échelle, la durabilité et l’impact. Nous sommes centrés sur les
résultats et sur les moyens de sauver et d’améliorer des vies.
www.grandsdefis.ca
L’École de santé publique T.H. Chan de l’Université Harvard
L’École de santé publique T.H. Chan de l’Université Harvard réunit des experts dévoués de
nombreuses disciplines pour assurer la formation des nouvelles générations de leaders en santé
mondiale et faire jaillir de puissantes idées qui contribueront à améliorer la vie et la santé des
gens partout dans le monde. En tant que communauté d’éminents scientifiques, d’éducateurs et
d’étudiants, nous collaborons afin de faire passer des idées novatrices du laboratoire jusque
dans la vie des gens – non seulement en réalisant des percées scientifiques, mais aussi en
travaillant à faire évoluer les comportements individuels, les politiques publiques et les pratiques
en matière de soins de santé. Chaque année, plus de 400 membres du corps professoral de
l’École de santé publique T.U. Chan de l’Université Harvard enseignent à plus de 1000 étudiants
à temps plein venant de partout dans le monde et dispensent de la formation à des milliers
d’autres au moyen de cours diffusés en ligne et de programme de formation pour les dirigeants.
Fondée en 1913 sous le nom de Harvard-MIT School of Health Officers, l’École est reconnue
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comme étant le plus ancien programme de formation professionnelle en santé publique aux
États-Unis. http://www.hsph.harvard.edu
DEMANDES DE RENSEIGNEMENTS DES MÉDIAS
LIAM BROWN
Attaché de presse
Grands Défis Canada
T. 416-673-6542 / 647-328-2021
[email protected]
TERRY COLLINS
T. 416-538-8712 / 416-878-8712
[email protected]
MARGE DWYER
L’École de santé publique T.H. Chan de l’Université Harvard
+1 (617) 432-8416
[email protected]
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