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Chroniques bleues
1963, une année dans le siècle
jeudi 16 mai 2013, par Bruno Colombari
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Pelé et son hat-trick à Colombes face à Carnus, un 5-2 historique contre l’Angleterre, les débuts d’un gamin nommé
Georges Lech, la première année sans Kopa, c’était en 1963, première année de la Beatlemania.
Le contexte historique
L’année 1963 est marquée par un séisme : l’assassinat le 22 novembre à Dallas du président
des Etats-Unis, John Fitzgerald Kennedy, dans des circonstances particulièrement troubles et jamais élucidées depuis. En France,
deux des plus grands artistes du siècle disparaissent le même jour, le 11 octobre : Edith Piaf (47 ans) et Jean Cocteau (74 ans). En
février, des officiers sont arrêtés après avoir préparé un nouvel attentat contre Charles de Gaulle. Alors que se déroule à Rome le
concile Vatican II, Jean XXIII meurt à 81 ans en juin. Il est remplacé par Paul VI.
Sur les écrans de cinéma, on voit cette année-là Le Guépard de Luchino Visconti, Huit et demi de Federico Fellini ou encore Les
oiseaux d’Alfred Hitchcock. Le Maître du Haut Château, de Philip K. Dick, est récompensé par le prix Hugo du meilleur roman.
Alexandre Soljenitsyne publie Une journée d’Ivan Denissovitch et Marcel Pagnol ses deux tomes de l’Eau des collines (Jean de
Florette et Manon des sources). En Angleterre, les Beatles mettent le feu au Cavern Club de Liverpool avec leur premier album,
Please, please me.
Le contexte sportif
Après une année 1962 très décevante (pas de coupe du monde, aucune victoire), les Bleus ont un seul objectif : se qualifier pour les
quarts de finale de la coupe d’Europe des Nations qui se joueront au printemps 1964. Pour cela, ils devront écarter l’Angleterre en
seizièmes de finale retour, après avoir obtenu un bon nul à l’aller à Sheffield (1-1) et franchir l’obstacle des huitièmes. En clubs, le
Stade de Reims passe facilement le premier tour de la coupe des champions contre l’Austria Vienne mais s’incline de justesse en
quarts face à Feyenoord. En championnat, ce sont les Monégasques qui l’emportent et qui réalisent le doublé en raflant la coupe de
France. Reims est deuxième.
Le sélectionneur en poste
En poste depuis octobre 1960, Georges Verriest a réussi à se mettre la France du football à dos dans des
proportions que ne connaîtra que Raymond Domenech cinquante ans plus tard. Il faut dire qu’il y a mis du sien : après avoir écarté
Raymond Kopa fin 1962 [1], Verriest rappelle le Rémois en octobre, un mois après avoir déclaré que la mentalité du joueur n’était
pas à la hauteur des enjeux. Kopa se rend au rassemblement, et exige des excuses publiques de la part du sélectionneur. Ce dernier
refuse, Kopa s’en va et ne jouera plus jamais en équipe de France. Quant à Verriest, il survivra à l’année 1963 grâce à la
qualification des Bleus pour les quarts de finale de la coupe d’Europe des Nations. Un petit sursis de six mois.
Le récit de l’année
L’année 1963 commence très tôt (9 janvier) par un match amical à Barcelone, au Nou Camp, face à l’Espagne. Il ne s’y passe pas
grand chose, mais les Bleus auraient pu l’emporter avec un peu plus d’efficacité devant et aussi avec un arbitrage plus favorable, un
pénalty apparemment valable étant refusé par M. Casteleyn pour une faute sur Yvon Douis. Ce 0-0, le premier du genre entre les
deux laisse tout de même augurer une meilleure année que la catastrophique 1962.
Carnet bleu
Naissance de Bernard Lama (le 7 avril), de Gilles Rousset (22 août), Eric Di Meco (7 septembre), Christian Perez (15 mai), Carmelo
Micciche (16 août), Sylvain Kastendeuch (31 août), Jean-Pierre Papin (5 novembre), Daniel Bravo (9 février)
Décès de Yvan Beck (2 juin).
Notes
[1] alors que le Ballon d’or était miné psychologiquement par la grave maladie de son fils, qui mourra en février 1963.