Je me souviens d`un séjour d`été en Haute Loire

Transcription

Je me souviens d`un séjour d`été en Haute Loire
Je me souviens d’un séjour d’été en Haute Loire
Ils partirent en Haute Loire vers la fin de l’été 2015. Il y avait bien sûr le car pour les passagers, la
remorque pour les vélos mais aussi le camion de l’AVCA pour transporter tout ce beau monde et ce
beau matériel. Dans la tête d’un homme d’âge mur tout se mélange ; aussi je ne vous ferai pas un
récit linéaire où la chronologie est respectée. Je préfère vous livrer en vrac mes réflexions sur le
séjour. Je me souviens d’une première journée très chaude et d’une montée interminable en quittant
la vallée du Rhône en
pleine digestion. Chez
certains,
l’élément
« Saupiquet » épris de
liberté eut tellement
envie de connaître le
plateau ardéchois qu’il
se retrouva en bordure
de route (pas de
photo). Pour d’autres,
une certaine lassitude
s’installa.
La fatigue se fit tellement sentir
les jours suivants qu’elle imposa
même aux individus fragiles une
petite sieste réparatrice. Un
autre, encore plus las, porta tout
le poids de son corps sur l’engin
sur lequel il se trouvait, ce qui
me permit de comprendre d’un
coup l’expression populaire : « il
est si fatigué qu’il en écrase !».
Nous étions pourtant prévenus
que ce serait dur pour les faibles.
Je me souviens que la nature
était belle et qu’il y avait plus
d’animaux que de voitures : des moutons, des vaches, des
chèvres et un chat qui se demanda pourquoi le nouveau
venu qui le caressait ressemblait plus à un bovin aux
cornes tricolores qu’à un cycliste (photo sans truquage !)
Je me souviens d’un bouc
nommé Léon qui avait plusieurs
copines. Un jour, un autre bestiau
sensible aux effluves discrètes du
subtil parfum sécrété par le dit
Léon fut irrésistiblement attiré et
un instant magique d’intimité
platonique s’ensuivit.
Malheureusement, je me souviens aussi d’un spectacle affligeant
pour de pauvres vaches de la région qui auraient certainement
préféré voir passer un train de la SNCF plutôt que le train bleu
du CSPA.
Je me souviens que le président était heureux, entouré de fayots
capables de lui apporter de l’eau pour étancher sa soif ou de le
transporter pour lui éviter toute fatigue. Ces personnes pensaient
certainement s’attirer ses bonnes grâces avec l’arrière-pensée
inavouable d’obtenir une réduction importante de la cotisation 2016
pour la future licence. Sachant que notre président est incorruptible,
tous deux « se sont fourrés le doigt dans l’œil » comme dit
l’expression populaire.
Ah !... oui... à propos de « doigt dans l’œil » il me faut ici apporter
un démenti formel concernant certains ragots transportés par de
mauvaises langues qui affirmaient en voyant Colette que Didier était
un individu violent.
En réalité une autre version plus crédible fait état d’une bousculade
épouvantable au restaurant pour une assiette de pâtes et d’un coup de
fourchette malencontreux dans l’œil pour l’obliger à quitter la file
d’attente. Il faut dire que ce jour-là il n’y avait qu’un plat de pâtes
pour cinq tables et que c’était… chacun pour soi !
Je me souviens de la
rivalité opposant deux
cyclotes sur la route,
l’une n’hésitant pas à
déchausser
pour
envisager le coup de
pied en traitre vers
l’autre. Rivales sur le
vélo, elles le furent
également en sport
équestre plus tard.
Je me souviens que certains étaient détendus et joyeux
alors que le doute et l’angoisse s’installait par moment
chez d’autres qui se prenaient la tête dans les mains, l’une
se demandant si rien ne manquait comme amuse-gueule
pour l’apéritif, l’autre pour des raisons obscures.
Je me souviens qu’un cyclo voulut prouver à son copain, qui le
qualifiait de piètre grimpeur, qu’il était tout de même capable de
progresser sur le mur d’escalade du jardin d’enfants. Par contre, à la
barre verticale, sans l’aide du
complice, le dénivelé positif serait
resté proche de zéro.
Je me souviens aussi que cet individu,
moins rapide que son ami sur la route,
le fut aussi sur le manège où il
occupait une position centrale alors
que le camarade était loin de l’axe.
Le jardin d’enfants permit à un mari souhaitant un moment
de tranquillité d’échapper à la surveillance de l’épouse qui
le cherchait partout en
oubliant de lever les yeux
vers les positions élevées.
Le séjour fut une réussite totale et on
remercia comme il se doit les bénévoles
et l’organisatrice avec quelques présents.
Enfin, pour
finir, il me
reste en
souvenir
une image
un peu
insolite
d’un cyclo
admirant sa
main certainement pour la comparer à
l’autre en oubliant de comparer aussi
ses pieds chaussés différemment.
J’ai décidé de l’appeler « le grand
cyclo avec une chaussure noire ».
J.C.Lagache