La Grande Bretagne menace à nouveau de quitter l`Union
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La Grande Bretagne menace à nouveau de quitter l`Union
Europe La Grande Bretagne menace à nouveau de quitter l’Union européenne Le Premier ministre David Cameron a indiqué qu’un référendum aurait lieu avant 2017 sur le maintien ou le retrait dans son pays de l’UE. Une telle initiative n’est pas une première. « Si nous quittons l’Union européenne (UE), ce sera un aller simple ». Ce que les eurosceptiques britanniques réclament depuis des années est finalement arrivé. Lors d’un discours tenu à Londres ce mercredi 23 Janvier, David Cameron a enfin mis sur la table l’avenir de la Grande Bretagne dans l’UE. Cet avenir se jouera entre 2015 et 2017 avec la tenue d’un référendum. Cependant, pour que celui-ci voit le jour, une condition doit nécessairement être remplie : la réélection de David Cameron et des Tories aux élections législatives de 2015. La consultation des britanniques aura lieu ensuite. Les citoyens anglais devront répondre à une question : Etes-vous satisfaits de la renégociation des termes de l’adhésion de la Grande Bretagne avec l’UE ou souhaitez-vous le retrait du pays de l’UE ? Une majorité de britanniques pourtant pro-européenne « Si l’on ne consulte pas les britanniques directement, il n’est que plus vraisemblable qu’il rejettent à terme l’UE, voilà pourquoi je suis en faveur d’un référendum » indique le Premier ministre. Pourtant toute la classe politique anglaise ne désire pas le détachement du pays de l’UE. C’est le cas du vice Premier ministre Nick Clegg, chef de file des libéraux démocrates, membres de l’actuelle coalition gouvernementale. Encore plus étonnant, cette annonce survient dans une période où les britanniques traditionnellement opposés à l’UE apparaissent majoritairement favorables au maintien de leur pays au sein de l’UE. En effet, 40% voteraient pour le maintien contre 34% pour la sortie selon un sondage réalisé par YouGov. Une première consultation en 1975 La place de la Grande Bretagne dans la construction européenne a déjà été sujette à question. Seulement deux ans et demi après l’adhésion de ce pays à la Communauté économique européenne (CEE) en 1972, les britanniques avaient été appelés à se prononcer sur la place de leur pays dans la CEE. La question qui était posée à l’époque est la suivante : «Le gouvernement a annoncé les résultats de la renégociation des conditions de l’adhésion du Royaume-Uni à la Communauté européenne. Pensez-vous que le Royaume-Uni doit rester dans la Communauté européenne (le Marché commun)?» Le 5 juin 1975, les britanniques votent à 67,2% pour le maintien de leur pays dans la Communauté. A cette époque aussi, le référendum avait été prévu après des renégociations de la place de la Grande Bretagne au sein de la Communauté. Le Premier ministre d’alors, Harold Wilson, ayant obtenu des avantages et concessions de ses partenaires, fait campagne pour le « oui ». On ne sait pas encore pour quoi David Cameron et son gouvernement feront campagne. Ce qui est certain c’est que les thèmes classiques de crispation sont présents, à savoir la contribution du pays au budget de l’Union Européenne déjà présente en 1975, la perte de souveraineté suite à la délégation de compétence dans des domaines tels que la pêche, la justice. Autre point commun intéressant, celui du choix du référendum. Le recours à ce type de procédé en 1975 a été voulu par les eurosceptiques. En 2013, c’est aussi un « eurosceptique modéré » qui opte pour le référendum. Enfin, on retrouve dans cette annonce l’éternelle volonté britannique d’obtenir une « Europe à la carte » et une Union européenne avant tout appréhendée comme un grand marché. Si une majorité de britanniques votent pour le retrait du pays, nul ne peut prévoir les conséquences sur le fonctionnement futur de l’UE. Quelque soit le résultat de ce référendum sous condition, « l’Europe ne doit pas être une prison » (Valéry Giscard d’Estaing). Damien BRISEMONTIER La consécration du droit de retrait d’un état membre de l’UE. Ce n’est qu’avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne le 1er Décembre 2009 que le droit de retrait d’un état membre de l’Union européenne est inscrit dans un texte. Ce droit est repris du texte du traité établissant une Constitution pour l’Europe qui fut rejeté en France par une majorité de 54,8% ainsi qu’en Hollande à 61%. Ce droit inscrit à l’article 50 du traité sur l’Union européenne prévoit une procédure assez simple. Si l’accord sur les modalités du retrait d’un état n’est pas approuvé à une majorité qualifiée des Etats membres (des 27), le retrait sera obligatoirement effectif au bout de deux après le début de la procédure de retrait (de la notification au Conseil européen).