La perspective du prochain bazooka de Mario Draghi fait remonter

Transcription

La perspective du prochain bazooka de Mario Draghi fait remonter
La perspective du prochain bazooka de Mario
Draghi fait remonter les marchés
Forte remontée des marchés cette semaine. L’incertitude demeure toutefois sur le fait de
savoir si avec un niveau d’inflation et des taux d’intérêts aussi bas nous ne sommes pas tout
simplement entré dans une phase de stagnation qui risque de durer.
La croissance mondiale par rapport aux moyennes historiques, sera en effet faible aux Etats Unis
(autour de 2%), ralentira en Chine (entre 5 et 6%) et restera anémique en Europe (1 à 2%)
En Europe, on assiste à un nouveau recul inquiétant des prix en zone euro. Les forces de
la déflation sont puissantes alors que le QE européen mesuré par les achats d’obligations
souveraines par rapport à l’offre des Etats est plus important qu’aux Etats Unis et au Japon
Pratiquement tout le monde attend le prochain « bazooka de Mario Draghi », c’est à dire
la nouvelle injection de liquidités qui comme on le sait n’est plus efficace. La demande pour le
LTRO diminue. Ce sont des prêts ciblés à long terme que la BCE accorde à uniquement aux
banques prêtant à leur tour aux entreprises. Pour Lord Mervyn King ancien gouverneur de la
Banque d’Angleterre, le fait de jeter des liquidités (12 300 Md$ depuis la faillite de Lehman)
chaque fois qu’il y a un début de panique financière ne peut que mener vers la nouvelle crise.
Dans son dernier livre qui a du succès « The end of Alchemy » Il explique clairement qu’il ne faut
pas s’occuper uniquement de la liquidité des marchés mais surtout de la solvabilité des débiteurs.
La dette publique des pays développés a augmenté de 40 points de PIB pour dépasser très
largement 100% de la richesse produite chaque année. Une partie importante de ces dettes ne
pourra pas être remboursée. Cela donnera des défauts en cascade.
En France, l’Etat actionnaire est aussi mauvais que l’Etat stratège
Dans la série des contre-performances de l’Etats actionnaire, après Areva, EDF, Engie
(ex GDF Suez), EDF vient d’annoncer de très mauvais résultats. Depuis sa sortie du CAC 40 la
société est le symbole du déclassement du secteur public français. Elle ne capitalise plus que
21Md€ avec 37,5 Md€ de dettes. Le total de ses engagements identifiés à ce jour s’élève à
environ 120Md€, dont 56Md€ pour le démantèlement progressif des centrales nucléaires
existantes, 25Md€ pour le projet d’enfouissement des déchets nucléaires, 24,5Md€ pour l’EPR de
« Hinkley Point » vendu aux britanniques, 2,5Md€ pour le rachat de la branche réacteurs
nucléaires d’Areva. Il faut y ajouter au moins 8Md€ pour la fermeture de Fessenheim réclamée à
tout prix par l’Allemagne. Saluons la démission du directeur financier d’EDF, Thomas Piquemal. Il
a voulu marquer notamment son opposition au projet de construction de deux EPR sur un site
britannique, qu’il juge trop risqué industriellement et financièrement.
La SNCF vient d’annoncer ensuite 12 Md€ de pertes. Obligée d’appliquer les normes IFRS comme
toute les entreprises privées, il a été nécessaire de déprécier 9,6Md€ pour le réseau, 2,2Md€ pour
les rames de TGV et 450M€ pour les gares. Pour son président Guillaume Pepy ces chiffres ne
sont que des écritures comptables. Certes mais il faudrait prendre en compte le fait que notre
économie ne pourra pas se redresser sans la mise à plat de tout le secteur public inefficace et
beaucoup trop coûteux. Malheureusement c’est le socle électoral de François Hollande et d’une
grande partie de la classe politique. Dans la série des contre-performances de l’Etat stratège
industriel Alstom est en train de devenir un véritable fiasco. L’alliance entre le fabricant de
turbines intervenue en 2014 devait être équilibrée puisqu’elle avait été conduite par Arnaud
Montebourg ex ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique. Deux ans
après l’ex branche énergie de la société française a annoncé la suppression de 6500 emplois
Dans cet environnement on voit bien que l’emploi est la pièce manquante de la reprise. Les
réductions nettes d’emploi concernent surtout les grands groupes.
Plus que jamais nous sommes dans une France coupée en trois : 1/ une France du secteur
privé qui vit dans la mondialisation, qui accepte l’économie de marché et qui a confiance dans
l’avenir. Toutes les enquêtes d’opinion se recoupent pour estimer que cela représente environ un
tiers des français. 2/ une France qui vit protégée par l’État à l’ombre de statuts particuliers, de
subventions et d’allocations diverses. Ce qui ne représente pas moins de 20M de français. 3/ enfin
il y a la France des exclus de tout et de tous les exclus. Cette France qui compte désormais 25M
de personnes est la honte de « ce modèle social que le monde nous envie » comme François
Mitterrand et Jacques Chirac l’ont seriné pendant des années dans un même aveuglement
coupable…
L’Allemagne qui réalise sous la direction d’Angela Merkel un parcours économique
impeccable avec une croissance qui résiste bien, un endettement de l’État qui diminue, un
excédent budgétaire et un très important excédent commercial et un chômage au plus bas. Sur
le plan politique la chancelière pourrait être déstabilisée par les problèmes d’immigration et la
négociation avec la Turquie.
La Suède a un taux de croissance de 4% mais l’endettement ne cesse de progresser…Lors de la
dernière bulle immobilière des années 90 les pread sont passés de 100bp à 500 bp en quelques
mois.
Aux Etats Unis, la situation politique devient compliquée
Les dernières statistiques sur l’emploi sont bonnes même si certains font remarquer que
sur les douze derniers mois, il a été créé 360 000 emplois de serveurs contre 12 000 postes dans
l’industrie…Le sujet aujourd’hui est d’anticiper ce qui pourrait se passer si Donald Trump était le
prochain président des États Unis. La hausse des droits de douane sur les produits importés de
Chine, la suppression de l’accord de libre échange pour l’Amérique du Nord et le refus de signer le
« Trans-Pacific Partnership free-trade accord » serait profondément déstabilisants pour le
commerce international. Il n’est pas du tout sûr que l’élite républicaine soit prête à perdre la
présidence pour saboter le candidat Trump.
En Chine la croissance a besoin de réformes structurelles pour rester au-dessus de 5% .
L’économie ralentit mais on ne connaît pas le plancher. Un avenir à la japonaise n’est pas
impossible si les réformes structurelles indispensables ne sont pas mises en place.
Les banques américaines sont en position de force
Les douze premières banques européennes ont une rentabilité de leurs actifs inférieure à
celle des six premières banques américaines (0,18% contre 0,92%)
Les bénéfices des banques ont été laminés par les taux zéro qui créent des marges négatives sur
l’activité de crédit, les nouvelles régulations et les amendes.
Les banques européennes n’ont été ni restructurées ni capitalisées.
Le champ libre est laissé maintenant aux banques américaines pour capter la partie la plus
rentable des opérations.
Toutes les compagnies de forage pétrolier ne vont pas faire faillite. Parmi les sociétés
américaines qui sont bien positionnées pour profiter d’une reprise des forages dans le courant de
2017 figurent : Seadrill, Diamond Offshore Drilling, Ensco, Noble, Transocean, Rowan.