Programme de salle - Archives
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Programme de salle - Archives
Dinah, une femme, une ouvrière, assise derrière une machine à coudre, travaille. Elle travaille pour manger, pour survivre à sa solitude, survivre à son attente interminable. Son fils Théos est tout ce qui lui reste ; élevé à la mamelle de l’inquiétude, il n’a pas eu la chance de grandir sous l’aile protectrice de ce père absent depuis vingt ans. Dinah, livrée à son malheur, confectionne des habits qu’elle ne portera jamais, un océan de vêtements destinés aux bienheureux de ce monde. Armée de sa patience, elle attend l’homme qu’elle a aimé. L’amour est tenace. Cloîtrée, presque folle, elle résiste au monde, le fuit. Mais il viendra à elle ! On frappe à sa porte. C’est Ante, le nouveau maître, le nouveau dieu, le nouveau riche. Il la veut parce qu’elle dit non. Il la veut pour se venger d’un crime ancien. Il prétend à son coeur et à son corps. Elle le repousse de toutes ses forces, de toutes ses ruses. L’orage menace. La mer, un matin, recrache un homme sur les rivages du théâtre. C’est une épave. Il est sale, affamé, détruit, rongé par une conscience qui ne le lâche pas. Il revient chez lui. C’est Elias. De son île natale il ne reconnaît rien, ni les murs, ni les rues, ni son chien, ni son fils, ni même sa mère, Nouritsa, dont le fantôme l’encourage à tuer le prétendant Ante, le pire des hommes. « Encore un carnage ! » s’inquiète Elias. Il n’en peut plus du meurtre. Il ne veut plus tuer. On n’échappe pas à son destin. Il lui faudra tenir son fils à l’écart du sang. Il lui faudra reconquérir sa femme, son antique héroïne, sa déesse tombée de l’arbre céleste. Les printemps se sont fanés, mais l’amour est tenace. L’histoire nous la connaissons, nous allons la redire, nous allons la chanter de nouveau à l’oreille des hommes. Bientôt le fils va embrasser le père. Bientôt la femme reconnaîtra son homme. Ils se reconnaîtront. Ils renaîtront l’un à l’autre, l’un pour l’autre. Ils s’embrasseront, s’embraseront une dernière fois. Tout se fond et se confond. L’orage emporte le sang. L’autel s’offre à la danse. Un incendie absorbe le monde. Les hommes et les dieux se retrouvent enfin.... peut-être. Simon Abkarian de Simon Abkarian Du mardi 3 au jeudi 5 février 2009 Les prochains Jeune public rendez-vous Théâtre musical LES AMÉRICAINS par l’Ensemble Skênê Pénélope, ô Pénélope mise en scène Lidwine Bretécher mercredi 4 février à 15h et à 17h – La Chapelle du Grand T Théâtre Grand T LE TEMPS D’UNE COCCINELLE par la Compagnie Atelier de papier du écriture et réalisation Hervé Tougeron et Catherine Verhelst / Ensemble Skênê du mardi 24 au vendredi 27 février – Théâtre municipal de Rezé CŒUR ARDENT d’Alexandre Ostrovski Mise en scène Christophe Rauck du mercredi 25 février au vendredi 6 mars 2009 - Le Grand T Le Grand T le site, informez-vous : www.legrandT.fr Le Grand T le blog, laissez vos impressions : blog.legrandT.fr Au Grand T LIBRAIRIE LE BAR Ouverte avant et après chaque représentation ainsi que pendant les entractes, vous y trouverez : textes de théâtre, romans, b iographies, revues culturelles… Il vous accueille avant et après chaque représentation. Possibilité de restauration légère. RESTAURANT Sur présentation de votre billet, vous bénéficierez gratuitement, le soir de votre spectacle, des transports de la TAN (validité 2 heures avant et après la représentation), y compris pour les spectacles présentés au T.U. À la fin de chaque soirée au Grand T, un bus spécial assure une liaison avec le centre de Nantes. Le Cou de la Girafe vous propose une cuisine familiale traditionnelle, avant chaque représentation (sauf les samedis et dimanches) et à l’heure du déjeuner du lundi au vendredi. Réservation possible au 02 51 81 98 26. TRANSPORT Le personnel d’accueil du Grand T est habillé par Marie Rebérat. Photos Antoine Agoudjian Une femme qui attend Pénélope, ô Pénélope L’éternel retour « Il faut imaginer un départ et un impossible retour. Ce qu’il y a de triste dans les départs, c’est qu’on ne sait jamais, s’il y a un retour, s’il y aura reconnaissance mutuelle. Depuis mon enfance j’entends des histoire de gens de ma famille qui se sont revus des années plus tard et qui ne se sont pas reconnus ou bien qui ont mis si longtemps à se reconnaître. C’est pour ce temps de la reconnaissance que j’ai écrit cette pièce. Pour ce temps terriblement dramatique et sans fin où deux êtres qui se sont aimés, qui sont censés s’aimer, se retrouvent. On voit beaucoup cela dans les tragédies classiques, entre Electre et Oreste, entre Ménélas et Hélène. C’est le point culminant de mon histoire. Cet instant où le temps s’arrête, où le cœur s’arrête… Ce temps suspendu où les acteurs doivent faire preuve de souffle pour redécouvrir cette respiration, cette parole, cette poésie. » Simon Abkarian texte et mise en scène Simon Abkarian assistant Pierre Ziadé scénographie Simon Abkarian et Jean-Michel Bauer lumière Jean-Michel Bauer musique Jean-Christophe Parmentier peintures Ulysse Ketselidis ensemblière Catherine Schaub-Abkarian vidéo Gaëtan Besnard photos Antoine Agoudjian avec Simon Abkarian Julien Maurel Georges Bigot Sarajeanne Drillaud Jocelyn Lagarrigue Catherine Schaub-Abkarian Durée du spectacle 2h15 Elias Ante Nouritsa, fantôme de la mère d’Elias Odessa, conscience d’Elias Théos Dinah le texte est édité chez Actes Sud-Papiers Coproduction Compagnie Tera, Le Grand T, Théâtre National de Toulouse, CDNA – Centre Dramatique National des Alpes, Espace Malraux scène nationale de Chambéry et de Savoie, Théâtre National de Chaillot Avec le soutien de la Drac Ile-deFrance Le Syndicat de la critique a attribué au spectacle de Simon Abkarian le Grand Prix de la meilleure création française. Simon Abkarian Comédien et metteur en scène, Simon Abkarian a constitué un noyau d’acteurs avec lequel il travaille dans un esprit de recherche et de création. Avec eux, il présente en 1998 Peines d’amour perdues de Shakespeare, en 2000 L’Ultime Chant de Troie d’après Euripide, Eschyle, Sénèque et Parouïr Sevak et Titus Andronicus de Shakespeare en 2003. Ancien membre du Théâtre du Soleil dirigé par Ariane Mnouchkine, il travaille par la suite avec Irina Brook dans Une bête sur la lune (Molière du meilleur comédien 2001) de Richard Kalinoski et avec Silviu Purcarete, Paul Golub, Simon McBurney… Au cinéma il travaille avec Cédric Klapisch, Marie Vermillard, Michel Deville, Atom Egoyan, Jonathan Demme ou Sally Potter et plus récemment avec Robert Guédigian, Le Voyage en Arménie, Martin Campbell, Casino Royal, Eric Barbier, Le Serpent, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, Persépolis. En 2004 et 2005 il dirige une classe d’improvisation au Conservatoire National d’Art Dramatique. Pour Pénélope ô Pénélope, il s’est entouré d’une équipe artistique qu’il connaît bien. Leur rencontre remonte au début des années 80 dans divers lieux mais surtout au Théâtre du Soleil. C’est ensemble qu’ils ont revisité les grands classiques Les Atrides, Iphigénie à Aulis d’Euripide, Agamemnon, Les Euménides d’Eschyle, Shakespeare et tant d’autres encore. Plus qu’une troupe ce sont des aventures, des rencontres, des voyages qui unissent ces artistes à la fois singuliers et complémentaires de par leurs parcours. L’art dramatique, la danse, la musique, toutes les composantes artistiques sont réunies pour nous donner à voir une forme théâtrale à la fois classique et nourrie d’influences multiples. « Je te connais mieux que toi-même ; je suis le reflet consacré. Je suis le féminin, je suis l’origine. En moi sont tous les livres. Je suis la connaissance, le siège du savoir. Je suis le sacrifice primordial, la victime première, le dernier rempart. Je suis la preuve de ta candeur ; je suis celle qui vient adoucir la terrible arrogance de ta chair inflexible. Par la pratique d’un supplice infini, je souffre pleinement dans mon corps immaculé. Je suis la muse oubliée des hommes. Je suis Odessa. Je suis la conscience. » Odessa