Coups de cœur mars 2012
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Coups de cœur mars 2012
Nathalie a aimé : Nathalie a aimé : Giorgino (1994) X singles De Laurent Boutonnat De X Japan Octobre 1918. Sitôt rendu à la vie civile, le jeune docteur Giorgio Volli part à la recherche du groupe d'enfants dont il s'occupait avant la guerre. Mais bien vite, sa quête prend l'allure d'une partie de cache-cache avec la mort : Giorgio se retrouve dans un vieil orphelinat bordé de marais inquiétants et de hordes de loups, où il fait la rencontre de la mystérieuse Catherine. Pas vraiment un film fantastique, Giorgino s’en rapproche avec son atmosphère froide et morbide : ruelles désertes, orphelinat obscur, asile de fous, cimetière, marais de glaces… Entre Burton, Goya, Fulci et les films de la Hammer, Boutonnat offre un monde décoloré et désenchanté, qui coïncide parfaitement avec la personnalité de ses personnages. Echec commercial monumental lors de sa sortie en salles en 1994, c'est un voyage au bout de la folie, dans les profondeurs obscures de l'âme humaine. Un film monstrueusement beau, un choc visuel, hors-normes, fruit d'une imagination torturée et géniale. Si certaines scènes marquent, le film souffre par moment de petites longueurs. C’est sans doute ces petits moments en trop ou ces baisses de régimes qui empêchent Giorgino d’être un excellent film mais fait de lui une petite perle inclassable, et noire de préférence. X Japan est un groupe de metal japonais fondé en 1982 par Yoshiki Hayashi et Toshimitsu "Toshi" Deyama. À l'origine intitulé X, le groupe percera en 1989 avec son deuxième album, Blue Blood. Précurseur du mouvement Visual Kei, la musique du groupe évoluera progressivement du power/speed métal vers un son plus progressif avec un accent sur les ballades orchestrales. Après cinq albums et dixhuit singles, le groupe se séparera en 1997. En 1993 sortent les X Singles, après quatre opus qui ont réussi à convaincre le public. Les morceaux qui avaient assuré au groupe un franc succès, les plus rock, les plus drôles sont mêlés aux ballades du groupe. Les chansons sont très bonnes et on peut d'ailleurs sentir sur Silent Jealousy le professionnalisme du groupe, avec de bons passages rock, la batterie de Yoshiki très présente ainsi que des passages plus mélodiques. L’album manque parfois de cohésion, compensé par le choix des chansons, une voix adoucie, un son soigné. Ce CD a donc beaucoup de qualités et est un condensé de bonnes chansons du groupe pour cette époque. Photo Damien a aimé : Photo Damien a aimé : Reality and fantasy (2011) L’Eté de Kikujiro (1999) De Raphael Gualazzi De Takeshi Kitano Pianiste italien à la voix soul de crooner et au répertoire jazz et blues, Raphael Gualazzi doit son succès à son talent indéniable et au prix Mia Martini qu’il a gagné en 2011 au festival de San Remo. Par la suite, il représentera l’Italie au concours de l’Eurovision 2011 et sera classé second. Reality and fantasy est son second album. Selon ses propres dires, Raphael Gualazzi cherche à populariser le jazz et à le rendre accessible au plus grand nombre. Pari tenu ! Les titres s’enchaînent, passant de la pop (Scandalize me), du remix par Gilles Peterson (Reality and fantasy), au ragtime italien (Calda Estate) et à la chanson intimiste (Saro sarai). Même le ska burlesque y passe (Love goes down slow). Et en petit cadeau, une reprise de Duke Ellington, cerise sur le gâteau ! Vous trouverez ce CD à la côte 100 GUA C’est l’été et Masao s’ennuie. Il vit chez sa grand-mère sans connaître sa propre mère, quand il décide de partir la rejoindre. Sur son trajet, il fait la connaissance d’un yakusa vieillissant qui se joint à lui. Ensemble, ils croiseront la route de nombreux personnages insolites. Présenté à Cannes en 1999, l’Eté de Kikujiro marque une rupture dans le cinéma de Kitano, où le thème de la violence et de l’univers des gangsters est très présent. Pour autant, il conserve un format lent et contemplatif, des personnages silencieux et n’a pu se résoudre à supprimer complètement les yakusas ! Le thriller est délaissé au profit d’une douce comédie, un road movie tendre où les bandits font rire les enfants, où les jeunes couples leur cousent des ailes dans le dos, où les voyageurs se déguisent en pastèque… N’oublions pas la musique envoutante et reposante de Joe Hisaishi, compositeur présent sur la majorité des films de Kitano. Surement une des plus belles. Vous trouverez ce DVD à la côte KIT Photo Christophe a aimé : Christophe a aimé : Voice of the Xtabay (1950) The Runaways (2010) D’Yma Sumac De Floria Sigismondi Yma Sumac de son vrai nom Zoila Augusta Emperatriz Chavarri del Castillo, est une chanteuse péruvienne née en 1922 à Callao. Son registre extraordinaire de quatre octaves et demie en fait une des plus belles voix des temps modernes. Elle est une descendante reconnue du vingttroisième et dernier empereur inca Atahualpa, assassiné en 1533 par les Espagnols. La carrière d’Yma Sumac commence difficilement : d’abord à la radio argentine en 1942, puis sur scène pendant trois ans sans grand succès. À la fin des années 40, elle s’installe à New York. C’est en 1949 que la carrière d’Yma Sumac décolle. Elle signe un premier contrat avec Capitol Records en 1950 ; sous lequel elle enregistre un premier album « Voices of the Xtabay », une véritable réussite saluée par la critique. A partir de ce moment là, Yma Sumac collectionne les succès. L'album, mélange improbable et inclassable de variétés exotiques et d'airs d'opéra, alternant entre sons rauques et chants aériens. C’est un véritable OVNI dans le paysage musical américain d'alors, et remporte un vif succès. Elle fera une carrière de diva jusqu’à sa mort en 2008 Vous trouverez ce CD à la côte 045 SUM Los Angeles,1975, Joan Jett est une adolescente rebelle et bien décidée à percer dans le monde très masculin du rock & roll. Par l'intermédiaire de son agent, l'hétéroclite Kim Foley, elle fait la rencontre de la jeune chanteuse Cherie Currie, de la batteuse Sandy West, de la guitariste Lita Ford et de la bassiste Robin Robins, avec qui elle forme le groupe The Runaways. Grâce au succès fulgurant du tube Cherry bomb, les jeunes filles vont devenir le premier groupe de rock féminin à atteindre les sommets des charts. Elles vont cependant vivre difficilement les contrecoups de la célébrité. Une tournée au Japon accentuera davantage les tensions au sein du groupe. Le film raconte l’histoire vraie de ce groupe et l'apprentissage sulfureux de ces quatre gamines gonflées dans l'univers machiste du rock américain. Il restitue parfaitement le côté poisseux et sauvage des premières tournées. Kristen Stewart et Dakota Fanning, guitares et micro en main, forment un tandem rebelle plus authentique que nature. Un pur moment de rock'n'roll. Vous trouverez ce DVD à la côte SIG Arnaud a aimé : Photo Arnaud a aimé : Photo L’école du micro d’argent (1997) D’Iam C'est en 1997 que sort ce troisième album du groupe marseillais IAM, alors composé de Akhenaton, Shurick'n, Freeman, Dj Kheops, Imhotep et de Kephren. Cet album, désormais grand classique du rap français, fut écoulé à plus d'un million et demi d'exemplaires. Le groupe remporte deux récompenses aux Victoires de la Musique dont celle du meilleur album de l’année (98). Plusieurs morceaux (Nés sous la même étoile, L'empire du Côté Obscur, Petit frère, et surtout Demain c'est loin) eurent un succès considérable. Les textes de l'album sont d'une rare finesse par rapport à l'essentiel de la scène de rap française. Peu de rappeurs sont parvenus à aborder les thèmes sociaux avec autant de justesse, sans exagération. Les flows, très bien maitrisés, s'amusant d'eux-mêmes, jouant l'egotrip façon samouraï ou tentant des pirouettes textuelles tranchantes, ne quittent jamais cet état d'esprit qu'on dit "conscient". En résumé, cet album explore l'univers hip-hop, du morceau égo-trip jusqu'au story-telling, en passant par la dénonciation des injustices. Un album qui a frappé toute une génération, inspiré de nombreux MCs, et qui est encore aujourd'hui écouté et étudié, réécouté et respecté. Vous trouverez ce CD à la côte 292 IAM 9/3, Mémoire d’un territoire (2008) un documentaire de Yamina Benguigui On apprend beaucoup de ce documentaire sur la Seine-SaintDenis. Ce département créé en 1964, reçoit le numéro 93 qui était celui attribué au département de Constantine du temps de l’occupation française. Yamina Benguigui s’intéresse donc à ce « territoire maudit » et veut « raconter la genèse de ce département ballotté au gré des fluctuations économiques, en lui restituant son histoire, sa mémoire, sa dignité et le respect qui lui est dû. Le rattacher à tous les autres morceaux de France » Le documentaire couvre la période de 1850 jusqu’aux émeutes de 2005. Chaque partie se nourrit de documents d’archives où alternent les témoignages d’habitants, de spécialistes (historiens, urbanistes, architectes), de responsables politiques (préfet, députés, maire). Le Nord-Est est choisi en raison de l’espace disponible, mais surtout de son orientation géographique : il fallait un lieu dont les vents ne favoriseraient pas l’envol des fumées d’usine et des odeurs pestilentielles vers la capitale. Le déplacement des populations est organisé pour assurer la main-d’œuvre ; les ouvriers parisiens puis les provinciaux (Bretons, Auvergnats...), les immigrés européens (Italiens, Espagnols, Portugais…), enfin l’immigration coloniale (Antillais, Algériens, Maliens…), dont de nombreux enfants. Un documentaire bouleversant. Vous trouverez ce DVD à la côte 307.74 BEN Photo Julie a aimé : Istanbul sessions with Erik Truffaz de Ilhan Ersahin (2009) Né en Suède de père turc, Ilhan Ersahin habite depuis de nombreuses années à New-York où il y a fondé le club et label Nublu. Son jazz, fortement inspiré par la musique et les instruments traditionnels turcs mixe en même temps les beats et les sonorités occidentales. Entouré par quatre autres musiciens talentueux dont Erik Truffaz, ce jeune prodige, invité dans de nombreux festivals, convoque dans sa musique une écriture cinématographique laissant la part belle à l’art total de la fusion. On se laisse emporter dans des divagations et diverses rêveries où le son, les vibrations et le tempo produisent une forme de transe. Laissez-vous charmer par le jazz organique d’Istanbul sessions dans l’esprit des clubs de jazz de DJ newyorkais et d’une nouvelle vague culturelle turque ! Vous trouverez ce CD à la côte 100 ERS Photo Julie a aimé : Et puis les touristes de Robert Thalheim (2007) Voilà un film allemand passé quasi inaperçu lors de sa sortie en France en 2008 qui mérite d’être vu par le plus grand nombre ! Véritable leçon sur les blessures de la Seconde Guerre mondiale, Et puis les touristes parle du pardon et du devoir de mémoire. La confrontation entre le passé et le présent est le sujet principal de ce très beau film. En effet, Sven, un jeune allemand décide de faire son service civil au camp d’Auschwitz où il doit entre autres, prendre en charge un vieux rescapé du camp, qui a choisi de rester sur les lieux de la tragédie nazie. Alors que Sven tente d’expliquer les raisons de son choix, il rencontre l’hostilité des polonais locaux qui n’accepte pas qu’un jeune allemand s’occupe des visites touristiques d’un camp de la mort, qu’il s’intègre à la vie locale, ect… Et puis les touristes parle avec justesse de l’apprentissage de l’histoire qui passe nécessairement par l’apprentissage de la vie. Vous trouverez ce DVD à la côte THA