L`origine de nos haies de cèdres (thuyas)

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L`origine de nos haies de cèdres (thuyas)
L’origine de nos haies de cèdres
A Saint-Bruno-de-Montarville et dans les villes
environnantes, l’emploi des cèdres pour former
des haies et clôturer les jardins est généralisé.
A Saint-Bruno plus particulièrement, certaines
de ces haies sont de véritables murailles. Pour
nous rappeler sans doute que le cèdre n’est pas
un arbuste mais un arbre, et que son habitat
naturel est la forêt et les rives des cours d’eau.
Sachant cela, je me suis demandée quand les
cèdres avaient quitté nos bois pour devenir des
haies et d’où venait cet usage.
Je me suis adressée en premier lieu à un
maître de l’aménagement paysager et de
l’horticulture bien connu dans la région
montréalaise, Larry Hodgson. Je citerai les derniers paragraphes du courriel que j’ai reçu de lui. Ils
contiennent quelques pistes sur lesquelles j’entends m’aventurer.
« Je sais, écrit-il, qu'il y avait une haie de thuyas à Monticello (Virginie), résidence de Thomas
Jefferson, donc à la fin du 18e/début du 19e siècle. Jefferson était toujours à l'avant-garde en horticulture et
porté à plagier les Européens. Avait-il appris cette utilisation en Europe? Ou y avait-il déjà une tradition
d'utilisation de cette plante en Amérique? Ou avait-il innové, car c'était un grand expérimentateur? Je ne
sais pas. Certainement au début du 20e siècle, le thuya est utilisé comme plante à haie en Amérique, surtout
dans les régions froides où le buis (toujours l'arbuste à haie classique) ne pousse pas bien. Il est peut-être
déjà la plante à haie la plus populaire dans le Nord des États-Unis et au Canada. Les haies sont toutefois
encore assez rares et limitées surtout aux grandes propriétés.
Au Québec, du moins, j'ai vu peu de haies dans les vieilles photos et aucune avec des thuyas. Pour
séparer les terrains, on semblait préférer jusqu'à récemment les clôtures de bois. Comme on voit rarement
de très vieilles haies de thuyas, cela semblerait confirmer la venue récente de la mode. La plus vieille haie
de thuyas que je connaisse - et, faute d'entretien, elle n'est plus une haie, mais maintenant un mur de
verdure - est au Bois de Coulonge à Québec. Elle daterait d'après la 2e guerre mondiale. Je crois que la
popularité prépondérante de la haie de thuyas au Québec daterait des années 1950 ou 1960 au plus tôt, avec
le développement des banlieues et l'accès à la propriété de la classe moyenne. Une haie faisait chic et
européenne et le thuya poussait bien chez nous, contrairement au buis. Le défaut du thuya est qu'il pousse
trop vite, cependant, et demande alors beaucoup de taille. De plus, il vieillit mal, perdant ses branches
inférieures. C'est peut-être une autre raison pour laquelle on voit peu de vieilles haies de thuyas: les
propriétaires les arrachent quand ils ne les trouvent plus très attrayantes. »
L’explorateur et le fondateur témoignent
Pour confirmer l’existence du cèdre en tant qu’arbre au Québec, j’ai cru bon de remonter à Jacques Cartier
et à Samuel de Champlain en m’appuyant sur le texte des relations qu’ils nous ont laissées de leurs
voyages.
Lors de sa première expédition, en 1534, à la recherche d’un passage vers la Chine, le pilote maloin
explore le golfe Saint-Laurent. Le premier juillet, aux abords de la Gaspésie, en quête d’un havre où
mouiller l’ancre, il dépeint le paysage qui s’offre à lui : « Celuy jour rangeames ladite terre neuff ou dix
lieues pour cuydez trouvez hable ce que ne peumes car comme j’ay cy davant dit c’est terre basse et sonme.
Nous y dessandimes celuy jour en quatre lielx pour voir les arbres queulx sont merveilleusement beaulx et
de grande odeur. Et trouvames que c’estoint cedres iffz pins ormes blans frainnes sauldres et aultres
pluseurs à nous incongneuz touz arbres sans fruictz. » Jacques Cartier a bien vu entre autres des cèdres et il
en fera rapport au Roy.
Avec Champlain, il faut s’armer de patience avant qu’il consente à en voir. En 1603, il est en rade à
Tadoussac et il ne voit pas là de cèdres. « Ledict port, estime t-il, est petit, où il ne pourroit que dix ou
douze vaisseaux ; mais il y a de l’eau assez à l’Est, à l’abry de la ditte rivière de Saguenay, le long d’une
petite montaigne qui est presque coupée de la mer. Le reste, ce sont montagnes haultes élevées, où il y a
peu de terre, sinon rochers & sable remplis de bois de pins, cyprez, sapins, & quelques manieres d’arbres
de peu. » Comme il n’y a pas de vrai cyprès en Canada, et comme ses feuilles ont beaucoup de
ressemblance avec celles du thuya, on en viendra à la conclusion qu’il a voulu par ce terme désigner notre
cèdre qui est un arbre très commun dans toutes les parties du pays.
Dans la description qu’il fait de la forêt dans le même port en 1608, s’il ne mentionne plus le cyprès,
Champlain s’entête à ne voir que des sapins et des bouleaux, et… point de cèdres ! Ce n’est qu’en 1613,
au Long-Sault, qu’il le reconnaît enfin pour ce qu’il est : « Ce Saut est parsemé de rochers & quelques
isles qui sont ça & là couvertes de pins & de cedres blancs. »
Le regard d’un botaniste éminent
En 1749, nous recevons la visite d’un naturaliste suédois important, Pehr Kalm. Il accomplit ce voyage par
ordre de l’Académie royale des Sciences de son pays « afin, dit-il, dans la préface de son journal de route,
de faire diverses observations et récolter diverses plantes, et particulièrement, les graines de celles qui
pourraient présenter une utilité notable pour l’alimentation des gens, le fourrage du bétail, l’amélioration
de nos prairies maigres, de nos marécages et de nos coteaux arides; ou encore pour la teinture ou quelque
autre chose ayant trait à l’industrie, à l’économie domestique et à la médecine. Nous pourrions, par la suite,
cultiver ces plantes chez nous avec grand profit ». Le périple au Canada n’est d’ailleurs qu’une partie d’un
plus long séjour en Amérique.
Kalm part le 10 juin d’Albany où il revient le 29 octobre de la même année. Après avoir cheminé à pied
en suivant les rives de l’Hudson, contraint parfois à des portages, navigué en canot d’écorce et sur un
voilier, il gagnera finalement Montréal à cheval à partir du fort Saint-Jean récemment construit sur le
Richelieu. A Montréal, il amorce sa route dans un bateau propulsé à la rame par dix soldats et se rendra
jusque au Cap aux Oies. Son itinéraire sera marqué par l’étude de la flore en divers endroits le long du
Saint-Laurent, étude qu’il émaille de réflexions sur la société canadienne-française et ses coutumes. A son
retour, il visitera le Sault aux Récollets et Lachine.
Le récit captivant de cette
mission scientifique chez les
« papistes », car c’est ainsi que
le protestant qu’il est nous
appelle, abonde en observations
sur le thuya dont il note la
croissance sur les bords de
l’Hudson, du lac Champlain et
du Saint-Laurent, et toujours,
souligne-t-il, à proximité de
l’eau. Au fort Saint-Frédéric, en
territoire français, il apprend
qu’on le nomme le cèdre blanc. Les clôtures le fascinent au point où il en traite une douzaine de fois et en
relation avec le cèdre. Elles sont généralement faites de la même façon que les clôtures suédoises : des
perches de bois sont posées entre des pieux, séparés l’un de l’autre par un intervalle de deux et demie à
trois toises. Les perches sont constituées de jeunes arbres et sont posées horizontalement. A Baie SaintPaul, les pieux sont toujours faits en thuya et le bois de clôture est surtout en sapin. De l’avis des habitants,
le cèdre est le bois qui résiste le mieux au pourrissement en terre.
Quoique cette forme de clôture soit habituelle elle n’est pas unique, et Pehr Kalm remarque, entre
Québec et Lorette, des clôtures d’un autre genre susceptibles de nous intéresser davantage. Il les
décrit ainsi: « Les clôtures actuelles sont presque toutes faites sur le même modèle ; elles sont en thuya que
l’on abat et divise en morceaux de l’épaisseur ordinaire d’un pieu de clôture en leur donnant seulement une
longueur de six à huit quarts d’aune; on les dresse ensuite, on enfonce une des extrémités en terre, on les
serre les uns contre les autres, à la verticale. On assure leur stabilité, en haut, par des perches horizontales
posées d’un côté des pieux, ou sur les deux côtés, et le plus souvent attachées par des liens en baguettes de
frêne ou en quelque autre chose. Aucun support sur les côtés , ni aucun poteau. Voilà comment sont faites
presque toutes les clôtures que j’ai vues aujourd’hui en une si grande abondance.»
Cette description est précédée d’un commentaire qui présage la rareté actuelle des cèdres et la nécessité
dans laquelle nous sommes de les cultiver en pépinière mais pour des raisons bien différentes et qu’il est
incapable alors de concevoir : «…comme chaque ferme est d’un seul tenant et possède en propre ses
champs et ses prés sans disposer d’une très grande surface d’ensemencement, cela oblige à construire
d’assez nombreuses clôtures, au risque d’épuiser la forêt; cela va encore tant que le pays est neuf et qu’il
donne le bois en abondance, mais la forêt a tellement reculé que, lorsque les clôtures actuellement en place
seront pourries, les gens seront contraints de commencer à planter des haies, ce qu’ils n’ont pas pu encore
imaginer; ils ont la chance que pousse ici le Cockspur hawthorn (une aubépine) qui se trouve et s’offre en
tous endroits sur les pentes les plus sèches et les plus pauvres des alentours. Heureux seront-ils s’ils y
pensent à temps. »
Au Sault aux Récollets, le mercredi 13 septembre, notre naturaliste voit des clôtures de toute sorte; elles
sont faites en pierres des champs, avec des pièces de bois de charpente comme celles qu’il a vues entre
Albany et Saratoga, avec des pieux de cèdre exactement semblables aux clôtures des environs de Québec,
la seule différence consistant en ce que les pieux sont pointus à l’extrémité. Il y en a même qui ressemblent
aux clôtures amovibles pour moutons des alentours de Philadelphie mais elles sont fabriquées avec une
autre sorte de bois. Au fort Saint-Jean, c’est la palissade elle-même qui est faite de cèdres puisque entre les
bâtiments, sur tous les côtés, se trouvent des pieux ou troncs en thuya, enfoncés en terre, « hauts de deux
toises et demie », précise-t-il, pointus à leur extrémité supérieure et serrés les uns contre les autres.
Que faut-il retenir du journal de voyage de Pehr Kalm au Canada à propos des clôtures de cèdres?
Celles dont il traite sont propres aux fermes et à la campagne. Quand le temps sera venu d’urbaniser le
cèdre et de l’utiliser dans nos villes pour délimiter nos petites propriétés, on se souviendra de ses avantages.
On le dressera aussi comme dans le voisinage de Québec, mais on l’enracinera, on lui gardera ses rameaux
qui servaient de balais aux Français de cette
époque-là, pour constituer enfin nos haies tant
prisées.
Avançons entre-temps de quatre décennies et
examinons un instant le tableau que Thomas
Davies a peint de Château Richer en 1787. Ses
fermes en enfilade nous semblent séparées les
unes des autres par des clôtures de planches mais
ce sont très sûrement des clôtures de pieux de
cèdre telles que Pehr Kalm les a vues autour de
Québec en 1749 et qu’il a décrites en détail.
La Nouvelle-France n’est plus et les Anglais sont
devenus nos maîtres. Ce changement de régime
n’a pu faire disparaître toutefois, selon nous, en quelque quarante ans un usage bien implanté chez
nos paysans et qui prendra fin le jour où nos forêts cesseront de répondre à la demande.
L’influence italienne en Virginie
Comme il existait une haie de cèdres chez Thomas Jefferson, à Monticello, on peut penser que les
Américains qui le fréquentaient l’ont imité sur ce point. Bien que Jefferson fut avant tout un écrivain
politique, il fut aussi un disciple de Palladio et son œuvre architecturale reste méconnue. Que son utilisation
des cèdres en haies se soit répandue dans son pays au-delà de ce cercle restreint, la chose est possible.
Quant à imaginer qu’elle se soit propagée par delà la frontière, et qu’elle ait servi d’exemple à nos
jardiniers paysagistes canadiens, peut-être.
J’ai voulu dissiper les doutes que j’avais à ce sujet et j’ai écrit à la Direction du Bois de Coulonge pour
savoir qui avait pu inspirer l’auteur de la très vieille haie de cèdres dont parle Larry Hodgson. En réponse à
ma lettre, j’ai reçu de Christian Sommeillier, le responsable des parcs et espaces verts à la Commission de
la Capitale nationale, une photographie de la haie en 1935, lors d’une réception du lieutenant-gouverneur,
et qui montre tout au fond de très jeunes plantations de conifères; et une autre qu’il a fait prendre le 27
juillet dernier. Il avait joint à ces photos celle de la page de titre d’un livre intitulé Treatise on the Theory
and Practice of Landscape Gardening d’Andrew Jackson Downing. M. Sommeillier s’était donné en outre
la peine d’indiquer qu’à la page 530, l’auteur faisait allusion aux cèdres pour faire des haies. Ce dernier
renseignement sera déterminant pour la suite et la conclusion de ma recherche.
Je m’attarderai plus loin à cette photographie prise en 1935 et à la façon dont la haie de cèdres a pu
prendre racine chez nos banlieusards, ainsi qu’à celle de 2010. Je veux parler en premier lieu du livre
d’Andrew Jackson Downing. Le « Traité sur la théorie et la pratique de l’aménagement paysager » paraît
pour la première fois en 1841. Downing a alors 25 ans et habite Newburg dans l’Etat de New York. Il a
hérité de son père une pépinière et signe des articles dans des revues d’horticulture pendant quelques
années. Le délabrement qu’il observe à la campagne, autour des fermes, le désole. S’il publie l’ouvrage en
question, c’est parce que en créant un jardin paysager, il fait appel au goût de la beauté et de la perfection,
l’une des grandes qualités de l’homme. Pour convaincre ses lecteurs, il accompagne son texte de croquis
qui montrent les résultats qu’on obtient si on met en pratique ses conseils. Downing meurt à 31 ans d’un
accident de bateau à vapeur sur l’Hudson. Il y aura de multiples rééditions de son traité dont de très
nombreuses éditions posthumes.
La haie de cèdres du parc du Bois de Coulonge photographiée le 27 juillet 2010. (Archives de la
Commission de la Capitale nationale du Québec).
La Grande bibliothèque du Québec possède dans la collection Saint-Sulpice un exemplaire de la
deuxième édition parue en 1844. Je suis allée le consulter et j’ai extrait du chapitre intitulé Arbor vitae
(l’arbre de vie est-le nom fréquemment utilisé pour désigner le thuya) un passage concernant les haies de
cèdres que je me permets de traduire: « Il n’existe pas d’arbre à feuilles persistantes, qu’il soit indigène ou
importé, qui procure de façon plus certaine un écran plus compact, plus impénétrable que celui-là, et
comme il croît bien dans toute sorte de sols, humide, sec, riche, pauvre, nous le recommandons fortement.
Nous en avons fait l’essai et nous avons créé une haie de 200 pieds de longueur en transplantant des cèdres
de cinq à six pieds de hauteur pris dans leur habitat naturel; nous avons obtenu exactement les résultats
escomptés: un écran parfaitement épais et un excellent abri en toutes saisons au nord d’une suite de
bâtiments, qui pousse sans élagage en conservant son épaisseur du bas jusqu’à la cime. » Ce passage est
bordé dans la marge d’une ligne tracée à la main par un lecteur précédent désireux probablement de
reproduire chez lui ce que recommande Downing.
Le livre de Downing que j’ai consulté provenait de la succession d’Augustine Bourassa, la fille du
peintre et architecte Napoléon Bourassa, et par sa mère, la petite-fille de Louis-Joseph Papineau. Elle était
née en 1858 à Montebello, dans la seigneurie de la Petite-Nation, et elle séjournait régulièrement en
Europe. Augustine Bourassa meurt à Montréal en 1941. L’existence de cet ouvrage dans sa bibliothèque
personnelle démontre de toute évidence que le traité de Downing était connu au Québec et que les gens
bien nantis de notre société et qui avaient voyagé outre mer à la fin du 19e et au début du 20e siècle
souhaitaient clôturer leurs domaines de haies comme le faisaient certains Européens.
Si Andrew Jackson Downing ne fut pas l’inventeur sur le sol américain de la haie de cèdres, Jefferson
l’ayant devancé sur ce point, il en a été par ce livre le propagateur et certains de ses disciples seraient venus
dessiner de grands jardins dans le Haut-Canada en appliquant ses principes d’aménagement paysager. Il
reste que son usage limité à un cercle privilégié de gens, que ce soit au Haut ou au Bas-Canada, ne pouvait
pas suffire à la populariser dans la classe moyenne. Pour essaimer, il fallait aussi que la haie de cèdres soit
vue souvent et de beaucoup de gens.
Pourquoi pas chez moi?
Spencer Wood, rebaptisé le Bois de Coulonge en 1950, fut le lieu de résidence des lieutenants-gouverneurs
de la province de Québec de 1870 à 1966. La photographie prise en 1935 montre, il est vrai, une haie à ses
débuts mais surtout, en ce qui concerne l’objet de notre étude, toutes ces personnes que le représentant de la
Reine recevait ce jour-là. Plus tard, lorsque les cèdres se seront entrelacés et formeront une haie, d’autres
invités à d’autres réceptions, tout aussi nombreux, seront conviés, comme c’était la coutume, à admirer les
jardins. Quelques propriétaires parmi eux, séduits par la haie, auront tôt fait d’avoir la même chez eux.
Moins chère et d’une durée de vie plus longue que la clôture en bois encore en usage, par un effet
d’entraînement entre voisins bien connu, la mode s’en répandra dans nos municipalités. Dans les villes de
banlieue, parce qu’on y jouit de l’espace et de l’ensoleillement nécessaires à leur croissance, on verra les
haies de cèdres se multiplier. C’est l’explication qu’en donne l’horticulteur Daniel Fortin, auteur d’une
histoire des jardins au Québec, à la botaniste Céline Arseneault du Jardin botanique de Montréal. Celui-ci,
s’il comprenait une haie de cèdres parmi les plantes indigènes qu’on y exposait, a pu jouer le même rôle
que le Bois de Coulonge auprès de ses visiteurs après son ouverture au public en 1936.
Le jardinier chargé de fleurir et d’arborer le Bois de Coulonge qui a songé à planter vers 1935 la haie
que nous connaissons ne pouvait pas ignorer le fameux traité de Downing et la qualité d’opacité du thuya.
Il savait également que ce conifère pousse vite. A cet endroit, le pourtour du parc était dépourvu d’arbres.
Avec une haie, il meublait rapidement l’espace à garnir et préparait le fond de scène verdoyant
d’aujourd’hui. En 2010, après 75 ans d’existence, la haie est devenue un écran de près de 15 mètres de
hauteur. La dimension que peut atteindre le Thuja occidentalis devrait inciter les autorités municipales, et
notamment celles de Saint-Bruno, à mieux réglementer son emploi en clôture. Le cèdre est un arbre et il
reprend sans délai ses droits.
Murs de cèdres à Saint-Bruno de-Montarville – Photographies Jérémie Guy-Béland
Thérèse Aquin pour la Société d’histoire de Montarville
Octobre 2010