Angmar - Aux Funérailles du Monde
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Angmar - Aux Funérailles du Monde
Angmar - Aux Funérailles du Monde Écrit par das Irrlicht Lundi, 16 Mai 2005 16:48 Aux funérailles du monde…incontestablement l’énergie qui se dégage de cette première démo est celle d’une contemplation désoeuvrée et onirique, commise au cours d’attouchements ataviques sur une terre et une nature depuis longtemps passées d’une réalité éreintée aux songes qui l’accueillent désormais. Formation normande, Angmar propose un black metal mélodique et inspiré, qui, je dois le dire, m’a mis une énorme claque et augure les meilleures choses pour l’avenir. Dès les premières secondes de l’album, avec cet arpège au son clair subtilement arraisonné par d’étranges chœurs dépressifs, la musique d’Angmar semble se détacher de toute ascendance pour proposer une ambiance univoque, ou chaque riff semble avoir été tiré du néant sans connaître les matrices d’influences passagères. Chaque com position est à la fois furieusement narrative, avec foultitude de breaks, de changements de tempo, d’ambiances ; et complètement dévouée à l’image d’un black metal composite mais pur, sanglé par ses propres déchirures, qui cherche avant tout à susciter des émotions inédites, à commettre la noirceur au lieu de simplement la jouer : passages rapides hallucinants qui dilatent une tristesse éternelle tout au long de lignes de guitares à fleur de peau ; chant le plus souvent en français qui n’hésite pas à se faire tour à tour plaintif, voire implorant , quand il n’évoque pas le deuil pure et simple de la race humaine avec un timbre qui rappelle parfois le travail de V.V.Arkames sur « les Blessures de l’Ame » et, chose rarissime en black metal, une basse qui prend ici une importance magistrale et impose des mélodies en contrepoint apportant à chaque composition une carnation lumineuse et subtile…Elle achève de donner à Angmar son caractère ultra-mélodique, voire symphonique. Bien qu’il n’y ait pas ici l’ombre d’un clavier, chaque ligne d’instrument semble avoir été composée en parfaite adéquation avec les autres, tout en restant profondément attachée à des tonalités qui lui sont propres, et creusent plus encore le panel des émotions. Les musiciens d’Angmar passent sans complexe d’ambiances profondément nordiques, voire norvégiennes, en posant ici et là des fulgurances glacées au tournant de riffs rapides comme des tempêtes de blizzard, appuyés par des chœurs subtils ; à des ambiances beaucoup plus implantées dans un feeling « dark romanticism », qu’il soit « sturm und drang » germanique ( la rapidité de l’éxécution, mais aussi la densité émotionnelle des riffs, qui oscillent constamment entre mélancolie et détestation effrénée me font parfois penser à Lunar Aurora ), ou homélie noire plongeant ses racines dans le ventre noire de nos contrées, invoquant sur telle outro ( L’Echo de ta Haine ), ou grâce à ce solo pénétrant sur Les Songes de l’Hiver, de pâles oraisons que n’auraient pas renié la plume dépressive d’un Lautréamont ou le toucher d’un compositeur romantique ( voire le sublime dernier morceau, entièrement joué au piano avec fragilité et une pudeur qui confine à l’autisme séditieux) . Angmar n’oublie pas non plus de ménager des poches de froide brutalité ( voir le morceau Argaël, pas si éloigné que ça des premiers méfaits d’Aeternus avec son black ultra-rapide et ténébreux, à la fois guerrier et occulte ), ou à vous glacer le sang avec l’incipit magnifique du quatrième morceau, La pestilence Amère de la Mélancolie ; pierre angulaire de ce mini-cd qui sédimente sur près de 7 minutes la lie de toutes les tristesses, passées et à venir : alors que la mode est aux groupes de black/doom soi-disant dépressifs, Angmar suscite avec ce morceau une douleur transparente, éthérée et magnifiée, qui culmine lors d’un break somptueux, et retombe dans d’insupportables langueurs relayées par un riff plaintif et magistral. De quoi ranimer vos soirées cutter, petits suicidaires qui ne jurez que par Forgotten Tomb… Ici la violence est toujours présente, comme un contrepoint de médisances qui permet à la mélancolie d’être autre chose qu’un visage grimaçant. La vraie misanthropie serait-elle 1/2 Angmar - Aux Funérailles du Monde Écrit par das Irrlicht Lundi, 16 Mai 2005 16:48 humaniste ? Tracklist : 1. Les Songes de l'Hiver 08:10 2. L'écho de ta Haine 06:52 3. Argaël... a Wisdom called Hate 07:08 4. La Pestilence Amère de la Mélancolie 06:49 5. Krankheit (Instrumental) 05:04 2/2