Jean-Marie Vianney.qxd - Notre

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Jean-Marie Vianney.qxd - Notre
“L’homme est un pauvre qui a besoin de tout demander à Dieu.”
septembre 2014
Prière du Curé d'Ars
Je vous aime, ô mon Dieu,
et mon seul désir est de vous aimer
jusqu'au dernier soupir de ma vie.
Je vous aime, ô mon Dieu infiniment aimable,
et j'aime mieux mourir en vous aimant
que de vivre un seul instant sans vous aimer.
Je vous aime, ô mon Dieu,
et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur
de vous aimer parfaitement.
Je vous aime, ô mon Dieu,
et je n'appréhende l'enfer que parce qu'on n'y aura jamais
la douce consolation de vous aimer.
Ô mon Dieu, si ma langue ne peut dire
à tout moment que je vous aime,
du moins je veux que mon coeur vous le répète
autant de fois que je respire
Paroles de Saints
Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)
Fête le 4 août
Ah ! Faites-moi la grâce de souffrir en vous aimant,
de vous aimer en souffrant
et d'expirer un jour en vous aimant
et en sentant que je vous aime.
Et plus j'approche de ma fin,
plus je vous conjure d'accroître mon amour
et de le perfectionner.
Ainsi soit-il !
Sur saint Jean-Marie Vianney :
F. BOUCHARD : Le saint curé d'Ars, viscéralement prêtre, Paris, Salvator, 2005
Sermons du curé d’Ars :
Tous les sermons du curé d'Ars sont sur le site : http://livresmystiques.com/partieTEXTES/Ars/table.html
Éditeurs responsables : © 2014 Abbé Édouard Marot & Anne Schillings, 96 av. du Hockey, 1150 Bruxelles
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"Être saint n’est pas le privilège d’un petit nombre, mais une vocation pour tous.”
Pape François : tweet du 21 novembre 2013
“Le Christ s’est arrêté à Ars comme le Bon Pasteur”1
Une jeunesse à l’époque de la Terreur
Jean-Marie Vianney naît à Dardilly (près de Lyon) le 8 mai 1786. Son enfance est celle d’un
petit berger qui prie le chapelet. Peu de temps après sa naissance, la Révolution amène son
lot de violences et de persécutions : c’est la Terreur. Les prêtres qui refusent de prêter serment de fidélité à la nation sont persécutés. À Dardilly, l'église est fermée. Jean-Marie
apprend à lire avec sa sœur puis fréquente l'école du village. C’est clandestinement qu’il fait
sa première communion à l’âge de 11 ans. Il aime Jésus passionnément. Tant de jeunes, de
prêtres, de laïcs donnent leur vie pour leur foi ! Le jeune garçon est impressionné… Il
ressent alors le désir de devenir prêtre.
Les débuts au séminaire
En 1801, le Concordat conclu entre Napoléon et le Pape Pie VII libère l'Église de France. JeanMarie peut se préparer à la prêtrise avec l'aide de l'abbé Balley, curé de son village, puis au
séminaire. Les études sont trop ardues : le latin, la philosophie, la théologie restent lettre
morte pour lui. Il éprouve aussi des difficultés intérieures : il ne se sent pas digne du sacerdoce, il est peut-être même un obstacle au bien…L'abbé Balley estime quant à lui que la foi
et la ferveur du jeune séminariste sont plus importantes que le reste. Il obtient donc que
Jean-Marie soit ordonné prêtre le 13 août 1815 dans la chapelle du Séminaire de Grenoble.
Vicaire à Écully, près de Lyon ; ensuite, curé à Ars
À ses débuts, Jean-Marie Vianney va être aidé par l'abbé Balley, dans un esprit de totale confiance et avec une grande affection. Il a la chance d'être son vicaire à Écully près de Lyon.
En 1817, l’abbé Balley meurt. L'évêque nomme alors Jean-Marie Vianney curé d’Ars, un village des Dombes. "Que c'est petit !" s’écrie Jean-Marie en apercevant quelques maisons au
toit de chaume groupées autour d'une chapelle. Progressivement, la chapelle se remplit. Le
curé d’Ars rend le Christ présent auprès de ses paroissiens par sa sainteté personnelle, par
sa prière, par sa présence attentive auprès de tous. Il suit le sage conseil de saint François
de Sales : "voir tout le monde sans regarder personne". La prédication est très difficile pour
lui ; mais il prépare soigneusement ses homélies et n’hésite jamais à dire de fortes vérités.
Ayant reçu le don de lire dans les cœurs, il sait que le fardeau du péché est lourd à porter et
veut transmettre la paix du pardon. Aussi s'efforce-t-il d'encourager les fidèles à se confesser. Par sa prédication et ses conseils, Jean-Marie Vianney fait redécouvrir le sens et la
beauté du sacrement de Réconciliation, qui n’était guère pratiqué après la Révolution.
“Je me suis fait tout à tous”2
Cette phrase de saint Paul éclaire la façon dont le curé d’Ars vit son sacerdoce. Sa mission,
ce ne sont pas seulement des actes, c'est son être même de prêtre. Il devient chaque jour
davantage un autre Christ. Pendant 40 ans, il est présent jour et nuit dans sa paroisse. Trois
fois, il est tenté de s'enfuir, se croyant indigne de la mission de curé et craignant d'attirer
les foules à lui plutôt qu'à Dieu. Puisant sa force devant le Saint-Sacrement, tout donné à
Dieu, à ses paroissiens et aux pèlerins, il meurt le 4 août 1859.
1. Homélie du Pape Jean-Paul II à Ars, 6 octobre 1986
2. Première lettre de saint Paul aux Corinthiens, 9, 22
"Le sacerdoce, c'est l'amour du Cœur de Jésus".
"Là où les saints passent, Dieu passe avec eux"
Par sa vie humble, simple, par ses paroles ardentes, saint Jean-Marie Vianney est un
modèle de sainteté lumineuse. Avec lui, Dieu s’est frayé un chemin, non seulement
à Ars, mais dans toute la France. Ce n’est pas pour autant un parcours facile !
Sainteté et lucidité sont inséparables : le curé d’Ars livre un dur combat spirituel. À
partir de la vie du prêtre, Georges Bernanos a écrit un roman intitulé “Sous le soleil
de Satan” ! L’intuition perçante du romancier saisit l’essentiel : comme Jésus tenté
par Satan dans le désert, le curé d’Ars est aux prises avec l'esprit du mal. Il parle du
"grappin", de celui qui s'agrippe à lui, surtout durant le silence des nuits.
L'Adversaire, se déchaîne surtout dans la vie intérieure. Le curé est saisi par l’angoisse. Il est hanté par le salut des hommes, tout spécialement de ceux qui viennent
à lui ou dont il a la charge. À partir de 1830, des milliers de personnes arrivent à Ars
pour se confesser à lui, plus de 100 000 la dernière année de sa vie… À chacun, il
montre que "Dieu attend ses enfants, les cherche, les rejoint. "
Il trouve un soutien puissant dans l’Eucharistie quotidienne :
“Que fait notre Seigneur dans le sacrement de son amour ? Il a pris son bon cœur pour nous
aimer. Il sort de ce cœur une transpiration de tendresse et de miséricorde pour noyer les
péchés du monde.”
“Toutes les bonnes œuvres réunies n’équivalent pas au sacrifice de la messe parce qu’elles
sont les œuvres des hommes, et la sainte messe est l’œuvre de Dieu.”
Il est assidu à la prière auprès du tabernacle ; toute action devient prière dans sa vie:
Allons, mon âme, tu vas converser avec le bon Dieu, travailler avec lui, marcher avec lui, combattre et souffrir avec lui. Tu travailleras, mais il bénira ton travail ; tu marcheras, mais il bénira tes pas ; tu souffriras, mais il bénira tes larmes.”
Dans ses homélies, il insiste sur la présence de Dieu par sa Parole :
La Parole de Dieu est semblable à cette colonne de feu qui conduisait les Juifs lorsqu'ils étaient
dans le désert (...). Oui, mes frères, elle fait la même chose à notre égard : elle est un beau
flambeau qui brille devant nous, qui nous conduit dans toutes nos pensées, nos desseins et
nos actions ; c'est elle qui allume notre foi, qui fortifie notre espérance, qui enflamme notre
amour pour Dieu et pour le prochain ; c'est elle qui nous fait comprendre la grandeur de Dieu,
la fin heureuse pour laquelle nous sommes créés, les bontés de Dieu, son amour pour nous, le
prix de notre âme, la grandeur de la récompense qui nous est promise ; (...) Hélas ! celui qui
méprise la parole de Dieu est bien à plaindre, puisqu'il rejette et méprise tous les moyens de
salut que le bon Dieu nous présente pour nous sauver.
Sermons, tome I, dimanche de la Sexagésime
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