Pas d`urgence pour l`ambulancier verbalisé

Transcription

Pas d`urgence pour l`ambulancier verbalisé
Metz Métropole
Mercredi 24 Novembre 2010
JUSTICE
tribunal de police
Pas d’urgence pour
l’ambulancier verbalisé
I
circulation sur la voie de gauche. Selon l’agent verbalisateur, l’urgence était « relative ». A l’arrivée à
Bon-Secours, la mère sort du
véhicule, son enfant dans les
bras ; et les policiers constatent qu’aucune équipe médicale n’accueille les patients.
Verbalisé pour les trois
infractions au Code de la
route, l’automobiliste ambulancier et son employeur ont
contesté les contraventions.
Hier, le conducteur est venu
s’expliquer devant le tribunal
de police.
A l’audience, il a beaucoup
été question du Code de la
route.
La législation distingue
effectivement deux types
d’urgence : les véhicules
d’intérêt général prioritaire et
les véhicules bénéficiant de
correctionnelle
Un an supplémentaire
pour des stupéfiants
auteur du coup de feu morL’
tel qui avait enlevé la vie à
Christopher Benmeliani, le
21 octobre 2008 à Woippy, a
comparu hier devant le tribunal
correctionnel pour trafic de
résine de cannabis.
Ce soir-là, Pascal Gaillet avait
tiré une balle dans la porte de
son appartement, tuant le jeune
homme de Woippy qui se trouvait derrière, dans les communs
de l’immeuble.
Du shit
et du liquide
Lors des investigations criminelles, cet ancien employé des
espaces verts de Woippy avait
reconnu consommer du cannabis et s’adonner à la revente de
stupéfiants. Une perquisition à
son domicile du quartier de
Saint-Eloi avait permis de faire
main basse sur 131 g de shit,
ainsi que 11 300 € de liquidités
correspondant aux bénéfices de
trois années de revente. D’octo-
bre 2005 à octobre 2008, il
reconnaissait avoir écoulé environ 35 kg de résine.
Deux frères, qui se trouvaient
à son domicile le soir du crime,
étaient également poursuivis,
mais uniquement pour la consommation de résine de cannabis. Ils n’étaient pas présents à
l’audience mais ils ont chacun
écopé de deux mois de prison
ferme et de trois mois d’emprisonnement assortis du sursis.
Si Pierre Esper, procureur de la
République, a requis une peine
« purement symbolique pour cet
homme libérable en 2015 » de
trois mois de prison ferme, Pascal Gaillet a écopé d’un an de
prison ferme.
En mai dernier, la cour d’assises de la Moselle l’a condamné
à huit ans d’emprisonnement
pour violences volontaires
ayant entraîné la mort sans
intention de la donner.
C. P.
A la barre pour
un clignotant oublié
« J’ai voulu aller dépanner un copain qui avait une fuite et c’est
comme ça que je me suis fait prendre », explique ce plombier
chauffagiste. Lundi, il était présenté dans le cadre d’une comparution immédiate pour avoir conduit, dimanche, à Woippy alors qu’il
n’est plus titulaire du permis de conduire.
Une annulation judiciaire qui devait bientôt prendre fin puisque
mi-décembre le prévenu devait, en principe, récupérer le précieux
sésame rose après avoir passé les tests nécessaires.
Le parquet relève la récidive puisque le prévenu a déjà été
condamné à plusieurs reprises pour des faits similaires.
L’homme sollicite un délai pour préparer sa défense. reste,
donc, à statuer sur un éventuel mandat de dépôt. Le représentant
du parquet requiert un placement en détention provisoire pour
éviter la réitération des faits.
Des propos qui font bondir Thomas Hellenbrand en défense. « De
la détention provisoire pour un clignotant oublié ! », fulmine
l’avocat en rappelant que ce qui a valu à son client d’être contrôlé
par la police municipale de Woippy c’est le simple fait d’avoir omis
de mettre son clignotant. A son grand soulagement, l’artisan a été
placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de l’audience du
13 décembre prochain.
D.-A. D.
FAITS DIVERS
Le collet marseillais
refait surface
Les fraudeurs recherchent
toujours les mêmes buts : récupérer des coordonnées bancaires. Depuis deux mois, une
bande organisée ressort le vieux
coup du « collet marseillais »
dans sa version améliorée. Dans
des agences de la Caisse d’Epargne, basée rue Saint-Livier à
Metz, ou place Schaff à Montigny, plusieurs clients se sont
fait surprendre.
La méthode consiste d’abord
à piéger le distributeur automatique de billets pour que la carte
reste coincée dans la fente. A
Metz, les auteurs ont placé
opportunément une affiche
indiquant qu’il ne faut pas hésiter à taper plusieurs fois son
code si l’appareil résiste.
Placés jamais très loin du dis-
tributeur, les escrocs volent
toujours au secours de leurs
victimes. Elles tapent plusieurs
fois le code, sans s’apercevoir
que derrière eux, des yeux ne
ratent rien de l’affaire. Pensant
que la carte de crédit est définitivement avalée, les clients
dupés quittent les lieux. Les
voleurs n’ont plus qu’à récupérer le bien et à se servir. D’après
plusieurs plaintes, les auteurs,
agissant seul ou en couple, ont
sévi essentiellement le dimanche et le lundi.
La police recherche des
témoins de ce genre de comportements étranges, et les appelle
à composer immédiatement
le 17.
K. G.
facilité de passage.
Le premier cas s’applique
aux véhicules d’intervention
tels les pompiers, la police…
Le second aux transports
sanitaires, aux ambulances…
« Pas de petites ou
de grandes urgences »
Selon le prévenu, « quand
on a une garde préfectorale et
qu’on est à la disposition du
centre 15 ou des Urgences 57,
on intervient à la demande
d’un médecin, a-t-il expliqué
au juge de proximité.
Il n’y a donc pas de petites
ou de grandes urgences. Toutes les interventions sont
urgentes. » De fait, l’ambulancier de 48 ans a considéré que
SOCIAL
son véhicule était prioritaire.
Mais le ministère public ne
partage pas cet avis.
Selon lui, si urgence il y
avait vraiment eu, « c’est le
Smur qui aurait été appelé. Le
médecin n’aurait jamais pris
le risque d’envoyer une équipe
d’ambulanciers pour un nourrisson en urgence vitale. C’est
donc la preuve qu’il ne s’agissait pas d’une urgence médicale avérée ».
Pour la défense, Me Frédéric
Chouet rappelle que ce n’est
pas son client qui détermine
le caractère urgent mais bien
un médecin. « S’il n’avait pas
conduit dans l’urgence, soulève le conseil, on aurait pu
lui reprocher cette faute en cas
Cécile PERROT.
réforme des retraites
La 9e mobilisation contre la réforme des retraites avait des allures de Der
des Ders, hier à Metz. Mais les braises de la contestation sont encore là.
Les manifestants ont brûlé symboliquement la loi votée sur la réforme des retraites, devant
la permanence du député Denis Jacquat, rapporteur de cette loi. Photo KarimSIARI.
U
près de 600 personnes battant le
pavé, selon la police (entre 500
et 1 000 selon les syndicats).
Pourtant, dans les rangs désertés par certaines organisations
syndicales, FO et CFTC en tête,
personne ne voulait s’avouer
vaincu, et encore moins résigné.
Pour la plupart des manifestants, qui ont brûlé symboliquement la réforme votée devant la
permanence du député Denis
Jacquat, rapporteur de ladite loi,
le mouvement est en train
d’évoluer. « Les braises ne sont
centre saint-jacques
Rien n’est signé, mais d’ici à quelques semaines, le centre SaintJacques de Metz pourrait devenir propriété d’une société hollandaise.
de complications médicales.
Et aujourd’hui, c’est un policier qui décrète s’il y a urgence
ou non parce qu’il voit la mère
porter son enfant à l’arrivée à
Bon-Secours ! Peut-être le
médecin s’est-il trompé dans le
diagnostic mais mon client
n’est pas à habilité à le remettre en cause. »
L’ambulancier est condamné à payer deux amendes
de 68 € pour le feu rouge et la
circulation sur la voie de gauche ainsi que 22 € pour
l’absence de clignotant.
En revanche, l’histoire ne
dit pas si la course pour cet
enfant lui a été vitale.
Un dernier baroud
à la lumière des torches
ne manifestation nocturne avec lampions et
torches, pour montrer
que la flamme de la contestation n’est pas éteinte.
Hier, à Metz, la retraite était
d’abord celle des flambeaux.
Comme on pouvait s’y attendre,
près de deux semaines après la
promulgation du projet de loi
sur la réforme des retraites, la 9e
mobilisation, depuis la rentrée,
ressemblait davantage à un
chant du cygne qu’aux prémices
d’une nouvelle révolte, avec
3
Des Hollandais sur
les rangs du rachat
Le 22 mai dernier, un ambulancier privé qui transportait un nourrisson aux urgences pédiatriques était
verbalisé par la police nationale. Il a contesté les infractions mais le tribunal de police l’a condamné à payer.
l est 21h30, le 22 mai
dernier, quand des ambulanciers d’une société privée de Saulny sont missionnés par le centre 15 pour se
rendre rue
Haute-Seille à
Metz. Un bébé de 16 mois, en
insuffisance respiratoire, doit
être hospitalisé. Deux ambulanciers de la société Ariane,
de garde cette nuit-là, sont
dépêchés sur les lieux.
Le bilan, établi par téléphone avec le médecin régulateur, impose une admission
aux urgences pédiatriques.
Sur le chemin de l’hôpital
Bon-Secours, l’ambulance est
suivie par un véhicule de
police. Et jusqu’à la barrière
des urgences, les gardiens de
la paix relèvent trois infractions : franchissement d’un
feu rouge, changement de
direction sans clignotant et
COMMERCE
20
pas éteintes », avertit l’un d’eux.
L’heure est donc venue de réfléchir à d’autres formes de protestation, et d’élargir le mouvement de grogne à d’autres
revendications, comme les conditions de travail ou la question
des salaires.
La prochaine réforme des
retraites complémentaires pourrait d’ailleurs servir d’étincelle,
et relancer les cortèges, alors
que les syndicats n’ont toujours
pas digéré la récente tournure
des événements..
Construit en 1976 par des commerçants-promoteurs, le centre Saint-Jacques serait en passe
d’être racheté par une société hollandaise. Photo Gilles WIRTZ ;
U
ne page serait-elle en
train de se tourner du
côté du centre commercial Saint-Jacques de
Metz ? La rumeur laisse en
effet entendre qu’à l’heure
propice où se dessine le projet
commercial sur la zone de
l’Amphithéâtre, la locomotive
commerciale du centre ville
construite en 1976 et comptant quelque 110 boutiques,
serait en passe de tomber
entre les mains d’investisseurs
hollandais.
En tant que président du
directoire de la SA Holding
Metz Saint-Jacques, Patrick
Hieber ne dément pas : « Nous
avons en effet été contactés
par plusieurs investisseurs
parmi lesquels une filiale fran-
çaise d’une société hollandaise ayant déjà des actifs en
Lorraine et à Metz. Pour
l’heure, les négociations ne
sont pas terminées. Au mieux,
la signature aura lieu d’ici à la
fin de l’année, voire au début
2011. Mais peut-être ne signerons-nous rien du tout ! ». Et si
rachat il y a, Patrick Hieber
insiste : « Il ne concernerait
que le centre commercial et le
parking, mais ni l’hôtel ni les
résidences, qui n’appartiennent pas à la soixantaine de
copropriétaires dont une petite
dizaine sont également exploitants de boutiques ».
Une chose semble néanmoins évidente.
Pour avoir pris le risque
d’être leurs propres promo-
teurs il y a 34 ans, les copropriétaires auraient tout à
gagner de saisir l’opportunité
de récolter les fruits de leurs
investissements. Quant aux
travaux de transformation du
centre commercial, ils ne sont
pas tombés aux oubliettes :
« Ils seront entrepris soit par
nous, soit par les acquéreurs.
Tout dépendra de l’aboutissement ou non des négociations.
Pour l’instant, je ne peux rien
dire d’autre, si ce n’est que
c’est parce qu’une opportunité
s’est présentée que nous nous
sommes posé la question de la
vente, mais tout le monde ne
vendra pas forcément ». A suivre donc.
M.-O. C.