Sos del Rey Católico et son Parador

Transcription

Sos del Rey Católico et son Parador
TONNERRES ET ECLAIRS
SILENCIEUX DU STYLE ROMAN
S
« Les hommes rendront rigoureusement compte
de toute parole vaine »
os DEL REY
CATÓLICO
Et Son Parador
(Inscription éternelle gravée sur l’église de San Esteban)
C
'est ainsi que se voulut et que se veut ce village de Sos, éternel
et médiéval : un bourg tranquille, accueillant, silencieux… mais
aussi orgueilleux de son glorieux passé que de son futur, de plus en plus
prometteur.
Car si ces terres sagement indistinctes sont jumelées avec d’autres terres
assez proches, sans frontières de culture ni de coutumes signalées par
leurs propres habitants, c’est que quelques dieux et quelques hommes en
ont décidé ainsi.
Dès que vous foulerez le sol de cette terre, vous serez plongé dans une
étrange et agréable sensation d’époque médiévale, car ce village petit et
paisible est ainsi : il n’y a pas grand chose à voir mais beaucoup à
regarder et à méditer. On pourrait dire que presque toute l’enceinte du
village est une sorte de musée médiéval.
Même si ce n’est qu’un hameau ramassé et perché sur les terres
navarraises de Sangüesa, il est vrai que depuis les premiers siècles du
Moyen-Age, Sos fut un bastion de la frontière, gardien zélé contre les
ambitions des nobles voisins féodaux, et des approches ecclésiastiques
belliqueuses :
“...No faltó algún obispo guerrero que con sus vasallos
acompañaba a los reyes en la Reconquista o, por su
cuenta, hacían incursiones en las tierras ocupadas por
los moros. Sin que tuviesen que envidiar al famoso
Obispo de Valencia, Don Jerome, el del Cantar del Mío Cid,
aquel que celebraba la Misa antes de la pelea y absolvía
a los combatientes, asegurando el cielo al que “Muriese
lidiando de cara”
« Il n’y avait pas un seul évêque guerrier avec ses vassaux,
qui n’accompagnât pas les rois dans la Reconquête ou qui, pour son
propre compte, n'ait fait des incursions sur les terres occupées
par les Maures. Sans avoir à envier le célèbre évêque de Valence,
Don Jérôme, celui du Cantar de Mio Cid, qui célébrait la messe
avant le combat et absolvait les combattants, promettant le ciel
à celui qui "mourrait au combat" »
Citation de Tomas Buesa, irréfutable professeur de l’université de
Saragosse.
Toute cette histoire est inscrite et installée dans un Parador édifié au bord
des pierres et des légendes médiévales…
On suppose, avec certitude, que cette intense vie médiévale se consolida à
l’aube du XIe siècle et qu’elle fut bien vite consacrée par le roi Fernando
II d’Aragon, plus connu sous le nom du Roi Catholique, lequel naquit
dans cette région.
Ces vilains allaient rapidement devenir chrétiens ou plutôt être
christianisés, car selon de prudentes opinions, embrasser la foi pouvait
être davantage un acte de devoir que de sincère dévotion. Qui sait !
SOS ET SON PARADOR
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En tout cas, Sos allait s'affirmer comme village chrétien en 975 sous le
gouvernement de Ramiro Garcés et fut très vite annexé à la Navarre. Ce
fut aussi un territoire aragonais, dans les magiques années 1000, années
qui selon tous les présages allaient voir l’inexorable fin d’un monde
condamné à s’éteindre à cause de ses péchés.
rien de moins…Ces environs jouissent donc d’ancestrales lignées
préhistoriques. On peut aussi voir des restes de l’une des plus importantes
chaussées que l’empire romain décida stratégiquement de tracer et
construire pour mieux envahir, exploiter et gouverner de si lointaines
contrées.
A cette époque-là, au Xe et au XIe siècles, Sos était l’un des endroits les
plus beaux et les mieux fortifiés de la région. Le visiteur pourra le
constater, par un simple coup d'oeil à ses nombreuses demeures nobles.
Le hameau primitif voulut se resserrer – pour mieux se défendre – et se
cacher derrière une colline, sous la protection des églises El Salvador et
San Esteban, toutes deux de style roman. L’ensemble urbain est encore
installé sur un superbe éperon des contreforts de la montagne de la Peña,
de telle sorte que ce beau village
sera, de plus, une forteresse taillée
dans une nature rocheuse
surprenante.
Dès que le visiteur arrivera dans ce
village, il se rendra compte qu'il
peut se vanter à juste titre
d’occuper la place de fils aîné de la
très belle région des « Las Altas
Cinco Villas » (les cinq hauts
villages). Peut-être grâce à son
observatoire privilégié qui – tel un
merveilleux kaléidoscope – offre
une vue sur maints territoires de
Navarre et d’Aragon.
Il est très important qu'une fois
arrivé sur ces hauteurs sereines, le
voyageur fasse un exercice de
relaxation pour se libérer des
multiples contraintes qui l’ont
poursuivi jusqu’ici.
Il doit en être ainsi. Le village est
magique et accueillant, mais rusé
envers l’étranger ; on dirait qu’il
s’approprie le visiteur, l’ensorcelle,
le promène dans ces rues et ruelles – où l’on retourne toujours –, dans ces
places, ces églises et ermitages et sur les chemins miraculeusement bordés
de murailles…
Ce n’est pas un hasard si la ville a grandi sur un curieux éperon de la
montagne de la Peña. C'est au milieu de ces rochers que naquit celui qui
sera le Roi Catholique, dans le palais de Sada. Tout près, se dresse la Peña
Feliciana, rocher sur lequel le roi don Ramiro II édifia, pour ses stratégies
belliqueuses, son propre château, et qui était auparavant occupé par une
inutile fortification que fit construire le monarque Sancho Garcés II dans
les dernières années du Xe siècle.
Mais que le voyageur curieux n’oublie pas que, bien longtemps avant que
ces crêtes sauvages ne soient les redoutables bastions de la « sociun » des
empires romains, ces environs étaient colonisés par des tribus et des
peuplades de l’époque paléolithique et néolithique. Des peuples qui
posèrent les bases rudimentaires de civilisations et de cultures qui finiront
par introduire nos civilisations : d’abord tribus de chasseurs sauvages, ils
se transformèrent avec le temps en bergers et plus tard en agriculteurs
zélés, défenseurs de leur milieu et de leur géographie. Une certaine notion
de la propriété et des liens familiaux, appelée tribus et clans, naîtra alors.
Des réalisations si anciennes et si mémorables mirent à l'épreuve de
nombreux efforts humains : légionnaires et esclaves, mais aussi techniciens
et ingénieurs inconnus à cette époque ou dominés par ces peuples
espagnols. Ici, le voyageur trouvera des restes de la chaussée romaine qui
fut une artère vitale pour la communication entre Saragosse
(Cesaraugusta) et Pampelune (Pompealo).
Ils partageaient croyances, dieux et religions ainsi qu’une sorte de dialecte
et certaines avancées technologiques comme le feu ainsi que de
rudimentaires procédés de constructions et de défense. Rien de plus, mais
2
SOS ET SON PARADOR
Finalement ces régions seront
prématurément romanisées, après de
nombreuses et violentes résistances
des quelques voisins celtes qui, six
cents ans avant notre ère chrétienne,
menaient déjà paître leurs troupeaux
sur ces terres.
En revanche, on sait bien peu de
choses des envahisseurs musulmans
quoiqu’ils aient aussi réussi à enrichir
ces crêtes et ces vallées de leur
culture, leurs coutumes et leur
artisanat.
La région sera si fugacement
mauresque, que dès le début du Xe
siècle, elle deviendra un bastion
chrétien.
PAS PERDUS A LA
RECHERCHE DE PRÉSENTS
« La malédiction de la mère
embrasse et détruit à la racine
enfants et maison »
« Dieu Notre Seigneur dit :
Dans la maison de celui qui jure
Les mésaventures ne manqueront pas » (1681)
(Inscription sur la façade de la mairie)
e ne sont certes que des
symboles mais ce sont,
en même temps, de
suggestives prémonitions
d’attitudes, d’idiosyncrasie et de
vocations de ces habitants
raisonnables mais farouchement
décidés à prendre en main leur
avenir…
C'est à cette époque-là que naît ce
village qui est à l’origine de ce
fier Parador, modèle de
techniques, d'esthétiques
architecturales, de gastronomies
remarquables et de toute sorte
d’attentions dont un visiteur a
besoin. Vous pourrez très vite
vous en rendre compte.
Ces rues mais aussi ces palais et
ces murailles étaient une
forteresse initialement dépendante
du royaume de Navarre, bien
qu’elle ait été aragonaise sous le
roi Ramiro I dès le milieu du XIe
siècle.
Sos s’éveille à l’histoire au
printemps 1452, quand, dans le palais de Sada, naquit don Fernando le
Catholique, fils de don Juan II d’Aragon.
C
« La reine doña Juana arriva au village de Sos, situé dans le royaume
d’Aragon, aux confins de la Navarre, et le 10 mars, elle donna le jour à
un fils qu’ils appelèrent Hernando, comme son grand-père »
(Ainsi l’écrivit l’insigne chroniqueur Zurita)
Il reste encore de nombreux témoignages et documents qui démontrent la
fidèle symbiose entre ces habitants et leurs protecteurs royaux. L’un d’eux
en dit davantage :
« Voulant récompenser les grands sacrifices des habitants de ce village
envers la couronne d’Aragon, et les grands préjudices et dépenses qu’ils
ont eu à subir pour leur haute et éternelle fidélité, et désirant leur donner
une digne rétribution… l’illustre infant don Fernando, né ici même,
ordonne que les habitants du
village de Sos soient libres et
exemptés de tout droit de péage et
d’impôts ainsi que des droits
anciens et nouveaux…
Qu’éternellement tous les
habitants du village soient
infançons ».
Pour ne pas ennuyer le lecteur, je
rappellerai simplement que ce
sera un autre monarque, don
Felipe V, qui accordera à ce
village le titre privilégié de «
village loyal et victorieux » en
signe de gratitude pour les
combats menés contre don Carlos
de Habsbourg.
Que de preuves réciproques de
fidélité entre monarques et
vassaux!
Tous ces privilèges royaux ne
purent cependant pas empêcher la
diminution progressive de la
population qui est, aujourd’hui,
inférieure d'un tiers à celle d’il y a
un siècle.
REMEDES LEGENDAIRES
ET MIRACULEUX
u XIXe siècle, il y avait de nombreuses maisons qui abritaient
des personnes « possédées par le démon ». Le diable, par
vengeance ou par dépit, envahissait le corps d’un chrétien ou
d’un pécheur. Et on chercha puis on trouva manières et formules qui
s’avérèrent efficaces, pour chasser le mal et récupérer ainsi l’âme du
pauvre « possédé ».
A
Jadis, le proche village de Calatora, avait une vénération particulière pour
un Christ, qui répandait généreusement les miracles. Un jour, apparut dans
le village un pèlerin pauvre et très malade. Les habitants charitables lui
donnèrent de quoi manger et soignèrent ses graves maladies. Le pèlerin,
reconnaissant, alla à l'église remercier le Seigneur. Et en voyant qu’il n’y
avait aucune image du Christ crucifié, il offrit de sculpter un crucifix dans
un délai de trois jours. Le délai expiré, des habitants entrèrent dans sa
chambre mais le pèlerin reconnaissant avait disparu. A sa place se trouvait
l’image du Christ parfaitement sculptée. Le prodige fut attribué, par un
certain Père Faci, au Christ de Calatorao.
Faci raconte qu'un jour où Maître Antonio Pascual nettoyait l’image sainte,
l’une des épines de la couronne se cassa en présence du docteur Falcon, et
les témoins décidèrent alors de se répartir les deux moitiés de la relique.
Quelques temps plus tard, Maître Antonio qui passait par Sos fut appelé
pour rendre visite à une malade agonisante. Il toucha la moribonde avec
une petite bourse contenant le morceau de l’épine du Christ. La femme, à
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demi-morte, se leva subitement. Le curé de Sos implora alors le démon de
lui expliquer ce que contenait la bourse miraculeuse : « ce qu'il y a, c'est
une épine du brun Calatorao. » Grand blasphème que d’appeler « brun »le
Saint Christ simplement parce qu’il était sculpté dans un bois foncé.
Dès lors, et jusqu’au XIXe, perdura la ferme conviction que le Christ ôtait
le démon du corps des femmes, et pour ce faire, il leur arrachait
chaussures, corsets, et bas…
Ponctuellement, chaque année, à l'occasion de la fête du Saint Christ une
foule immense venait pour voir et constater le prodige de l’exorcisme des
possédés en présence de l’image miraculeuse…
Les gens pieux venaient si nombreux que les compagnies de chemins de fer
mirent plus de trains à la disposition des voyageurs, depuis Saragosse, et
baissèrent le prix du billet.
Le chroniqueur du journal l' Heraldo d’Aragon raconta l’une de ces
guérisons magiques dont il fut témoin en 1919 :
«… en sortant de l’église, une femme fut en proie à de violentes convulsions
causées sans doute par une crise d’épilepsie. En la transportant, elle laissa
tomber son mouchoir. Un cercle se forma autour de l’étrange pièce de tissu
que personne n’osait toucher. Dans ce mouchoir, étaient emprisonnés les
démons… »
VUES PANORAMIQUES
’où qu’il vienne, le visiteur aura constaté la situation insolite et
inattendue de cet établissement singulier perché sur un roc : il
est enfoui entre de vertes vallées et des coins d’ombre, entouré
par les terrains secs des Cinq Villages et il ressemble à une oasis
magique dont la vue est l’une des plus belles que l’on puisse admirer
dans les environs. Vues et visions agréables à contempler de n’importe
quelle partie du village, bien que la plus belle des vues soit sans doute
celle que l'on a de n’importe laquelle des chambres de cet ancien
établissement restauré dont l'excellence n'est plus à prouver.
Le visiteur verra que le village a été restauré avec un tel soin qu’il
ressemble tout entier à un décor de théâtre. Mais ce n’est pas un décor
car chacune de ses rues transporte le passant à une époque médiévale
qui n’a rien d'une fiction. La vieille ville médiévale entourée de
remparts exhibe aujourd’hui encore sept portes qui, à l’époque,
s’ouvraient le jour et se fermaient la nuit pour éviter l'entrée d'étrangers
mal intentionnés.
D
la « Peña » Feliciano, que le roi a voulu édifier un château splendide :
« ...que a las miradas de los ojos que, menos quisieron ver,
verán aunque así no lo quisieren, las montañas de las
crestas pirenaicas y las tierras de Sanguesa... »
« afin que les yeux qui ne veulent pas voir,
voient, même sans le vouloir, les montagnes
et les crêtes des Pyrénées et les terres de Sangüesa »
Le château, petit mais très beau, ouvrit ses portes au XIIe siècle. Près de
la magnifique Tour de l’Hommage, se trouve la charmante église de San
Esteban, de style roman, qui fait le régal du visiteur. Dans ces rues et
ruelles pentues, on a de nombreuses et agréables surprises. D’où qu’on
vienne, on tombera inévitablement sur l’église de San Martin dont la
belle chapelle de style romano-gothique était au service particulier des
nobles et des courtisans de la famille Sada.
L’ermitage de Santa Lucia mérite aussi toute notre attention : il fut
édifié au XVIIIe, avec des pierres de taille de style roman.
Si vous êtes un visiteur néophyte, allez à la découverte de ces ruelles
médiévales et pentues en prenant l’itinéraire suivant : commencez votre
visite par la rue Sainz de Vicuña qui vous conduit jusqu’au portail de
Nador. Prenez à gauche la rue Desengaño jusqu’à la Plaza del Mercado
(Place du marché) Juste en face se trouvent le portail de Jaca et la
maison de Bonafonte, demeure noble avec son arcade en pierre de taille,
rehaussée d’un blason héraldique et dont la cour est si belle qu’elle est
un des endroits les plus visités.
Le monastère de Notre-dame de Valentuñana est un couvent carmélite
qui conserve respectueusement une église remarquable du XVIIIe. Il
réunit une curieuse collection d’objets et de reliques sud-américains, de
l’époque des aventuriers espagnols qui 'sen allaient, pleins de fébriles
ambitions pour rentrer ensuite en Europe convertis en Indiens
orgueilleux, tout-puissants et généreux. Le monastère accepte des
locataires croyants et non croyants.
Quoi qu’il en soit, tout itinéraire est intéressant : l’une des possibilités
serait de visiter le palais de Sada, berceau où fut baptisé le très chrétien
don Fernando « Le Catholique » en 1452. C’est à cet endroit précis, sur
Mais au-delà de tout, ce que Sos offre et demande au visiteur n'est rien
d'autre qu'une contemplation émerveillée : Sos n’est pas uniquement un
village de carte postale.
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SOS ET SON PARADOR
TABLES ET AUBERGES AUX
MIXTURES MEDIEVALES
es plats ne sont élémentaires qu’en apparence. Les produits
proviennent encore une fois de métissages hybrides avec les
fours des voisins navarrais. Ils partagent le goût pour les excellentes
cultures de légumes, comme par exemple le cardon et la bourrache. Les
plats de morue – et particulièrement le « ajoarriero » (morue à l’ail et aux
poivrons rouges) – ainsi que
les « chilindrones » (sorte de
poulet basquaise) sont
excellents…
C
goûter aux « pimientos del piquillo rellenos » (les poivrons farcis) ou «
las anguilas fritas » (les anguilles frites).
Quant aux desserts, les plus convoités sont les « buñuelos de viento »
(beignets avec du chocolat cuit et de la noix), la « costrada » (croustade),
les « natillas con suspiros » (sorte de crème à la vanille accompagnée de
pets-de-nonne) et les délicieuses cerises...
Quant aux vins, leur
répertoire a su gagner
l’estime de tous : de grands
vins d’appellation contrôlée
et d’autres d’excellente
qualité qui ne jurent pas
avec les premiers. Mais aussi
des blancs, des rosés et
même des muscats.
Les viandes de veau rôties
ainsi que les nombreux
ragoûts, dont les recettes
varient selon les coutumes de
chaque région, sont
savoureux.
Voici ce que disent et
répètent les habitants au
visiteur : « Ici, on mange
bien partout ; le problème,
c’est de savoir choisir ce qui
nous plaît. »
Le diagnostic est juste :
toutefois, si le voyageur
désire une gastronomie de
garantie, qu’il aille au
Parador. Là, il ne pourra pas
se tromper et en plus, il
souhaitera y retourner.
Ce n’est pas un hasard si
cette offre culinaire est si
variée :
« Aussi loin que l’on
remonte dans l’histoire de
l’Aragon, la salle principale
était précisément la cuisine.
Lieu polyvalent de vie et de
travaux de toutes sortes.
Dans la cuisine, la femme
filait la laine, tissait ou
reprisait. On mettait la pâte à pain dans le four toujours allumé et on y
préparait les charcuteries. On mangeait puis le soir venu, on récitait le
rosaire. »
Manger dans cette atmosphère est un plaisir dépourvu de mystère. La
cuisine est de bonne qualité partout, les seules différences sont le prix et le
confort.
Il y a d’excellentes salades de scarole, de chicorée, de cardon, de céleri
et de laitue. La base de cette cuisine est constituée par les légumes : «
esparragos, pochas con anguilas » (asperges et blettes aux anguilles), des
artichauts préparés de multiples façons, cuits, grillés ou accompagnés de
clovisses, et surtout des jardinières faites avec les meilleurs légumes du
monde – selon leurs propres mots et sans que les palais les plus raffinés
osent protester.
Le menu exige le produit d’excellence qui est le « cordero bardenero »
(l’agneau de la région des Bardenas) préparé de plusieurs façons, bien que
la préparation de prédilection soit l’agneau cuit dans un four de Tudela :
les plats sont le « jarrete con salsa de verduras » (jarret à la sauce de
légumes), le « cordero al chilindron » (agneau basquaise), le « ternasco al
horno con sopas de pan (veau au four avec une soupe au pain) ou les «
costillas fritas o a la brasa » (côtelettes frites ou braisées)...
Quant aux produits de la chasse, on recommande surtout « la liebre en
caldereta » (ragoût de lièvre) et l’«estofado de perdiz » (la perdrix à
l’étouffée). Le « rabo de toro » (queue de taureau) est un ragoût très
apprécié par les habitants de la région. Que le convive n’oublie pas de
Sans avoir de mauvaises surprises, il pourra choisir à tout moment des
plats et des préparations aussi singulières que :
-« Cardos de Muel estofados » (cardons de Muel à l’étouffée) avec des
amandes et du jambon de la région.
-« Migas » (miettes de pain frites) avec des œufs et du « chistorra »
(saucisson) ; c’est le plat typique des bergers.
-« Borrajas con patatas nuevas y auténticas almejas de Carril » :
bourraches aux patates nouvelles et aux clovisses de Carril.
-« Pimientos de estos montes salteados con ajos tiernos y gambas » :
poivrons de la région sautés à l’ail et aux crevettes.
Mais aussi de la morue « a las mil maravillas » ou de la « paletilla de
cordero » (épaule de mouton), plats toujours accompagnés de légumes
exquis.
LES RECETTES SECRETES
This hotel also has the temerity to reveal its most secret dishes to any
curious guest. Some are from the region and others are exclusive to this
Parador. Please do not hesitate to ask for more precise cooking
information if necessary.
Cet établissement a de plus l’audace de révéler à l'hôte curieux les
secrets de ses plats, les uns régionaux, les autres en exclusivité dans ce
Parador. Et que le visiteur n’hésite pas à demander des précisions au
SOS ET SON PARADOR
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cuisinier s’il en éprouve le besoin :
- La Bodela de tena
C’est une sorte de soupe ou de bouillon avec des morceaux d’agneau.
- Pochas con chorizo de Uncastillo
Blettes de la région récoltées alors qu’elles sont encore vertes, avant
d’être mises à sécher.
FRIGOLLA BATURRA
Une sorte de julienne avec des oignons, des poivrons, des courgettes et
des œufs cassés dessus puis cuite au four à température moyenne.
ENGRUDOS DE JACA
Des œufs brouillés avec des pommes de terre et de la morue.
- Conejo escabechado al modo de SOS
Faites frire le lapin que vous avez d’abord coupé en morceaux. Le faire
revenir avec des oignons et des carottes coupés en dés.
Cuire avec une même quantité d’eau, de vinaigre blanc et de vin blanc.
Puis laisser macérer deux jours et deux nuits.
poissons) et la mairie, contribuent à cette ambiance. La Colegiata
(collégiale) de Santa Maria, de style roman du XIIe et les églises de San
Martin, San Juan, San Andrés et San Felices réunissent des retables et des
pièces d’une grande valeur artistique.
L’église de Santa Maria du XIIIe siècle passe pour être la plus belle église
de style roman d’Aragon.
L’église de San Martin, du XIIe, réunit des éléments de style roman
primitif. L’église de San Juan contient des peintures murales gothiques.
LUESIA : C’est l’un des châteaux les plus anciens d’Aragon dont le
contenu historique est très important. Aujourd’hui il ne reste qu’un donjon
et une porte dotée d’un arc en plein cintre.
L’église du Salvador réunit elle aussi des pièces importantes.
PROMENADES PARTAGEES
AVEC D’AUTRES
BIEL : Situé dans les contreforts de la sierra (montagne) de Santo
Domingo et tout près de la rivière Arba. Le quartier moderne de Biel est
dominé par un donjon du Xe siècle et par l’église de San Martin. Dans les
environs, énorme richesse de faune et de flore qui vaut bien une
promenade.
SOS-CASTILISCAR-SABADA-EJEA DE LOS CABALLEROS-SOS
C
es gens sont ainsi, parce que leur situation géographique
capricieuse en a décidé ainsi. Et leur histoire, elle, est faite
d’ambitions cannibales, de frontières imposées par les armes. Ces
habitants furent les témoins muets de toutes ces invasions de puissants et
autres gouvernements, autorités plus ou moins visibles.
Peut-être davantage avec habilité qu’avec force, cette région réussit à
avoir une certaine indépendance, impensable pour cette époque-là...
Cette contrée singulière et agréable est connue sous le nom de « Las cinco
villas » (les cinq villages). Parrainée par Sos, elle domine le nord-ouest de
Saragosse : ce sont des terres d’art, d’artisanat et de gastronomie, aux us
et coutumes particuliers. Nous proposons deux routes pour connaître
rapidement cet endroit.
SOS-UNCASTILLO-LUESIA-BIEL-SOS
UNCASTILLO : Il y a là de très nombreux restes archéologiques,
notamment des traces du passage de l’empire romain sur ces terres. Elle
arbore orgueilleusement son château et sa « Torre (Tour) del Homenaje »
construits aux XIII et XIVe siècles. Elle se dresse sur la « Peña Ayllon »,
d’où le nom de la ville.
C’est un lieu agréable qui transporte le visiteur à l’époque médiévale : les
arcades, les maisons seigneuriales, la « Lonja del Mercado » (halle aux
6
SOS ET SON PARADOR
CASTILISCAR : Ce château vit le jour dans une plaine rocheuse en 1088.
Les maisons se regroupèrent autour de lui. Aujourd’hui il n’en reste qu’une
tour : ermitage où se trouve un Christ roman, considéré comme l’une des
plus belles sculptures aragonaises.
La magnifique église paroissiale est du XIIe.
SADABA : Située à côté de la chaussée romaine qui unissait Saragosse et
Pampelune. On y trouve le mausolée des Atilios, œuvre funéraire romane
du IIe siècle. Et le gisement impérial des Bañales, avec des thermes, des
constructions hydrauliques et un aqueduc. L’enceinte urbaine, présidée par
un château-palais du XIIIe, est très intéressante. Tout le monde sait que
l’église de Santa Maria est l’un des exemplaires aragonais les plus
importants de style gothique.
EJEA DE LOS CABALLEROS : Comme tous ces lieux de la région des
Cinco Villas, elle fut romanisée pour ses excellentes récoltes céréalières.
Puis, elle fut peuplée par les Arabes jusqu’à sa reconquête au XIIe, par
Alfonso I le Batailleur.
A voir : les églises de Santa Maria de la Corona, du XIIe siècle ; du
Salvador du XIIIe siècle ; et de Santa Maria du XIIe siècle.
TAUSTE : C’est la plus méridionale des Cinco Villas aragonaises. L’église
de Santa Maria, du XIIe siècle, ainsi que sa tour, sont de magnifiques
œuvres mudéjares.
La Foz
de Lumbier
LA CURIEUSE FOZ (GORGE) DE LUMBIER
N-240
A l’entrée de Lumbier, une petite route nous conduit à cette
gorge sculptée. A l’endroit où les eaux de la rivière Irati
rencontrent la rivière Salazar, apparaît une cascade, aussi
artificielle que surprenante, qu’on peut traverser grâce aux
vieux tunnels ferroviaires creusés pour le transport du bois.
Après le premier tunnel, le visiteur ressentira une
extraordinaire sensation quand il verra le Corte de la Foz :
c’est un paysage splendide et vertigineux avec des aigles
majestueux et des bisets aux battements d’ailes nerveux.
Embalse
de Yesa
SOS DEL REY
CATÓLICO
Luesia
Castiliscar
Biel
Uncastillo
Si le visiteur prête attention aux bruits, il se rendra compte
que ses pas se mêlent au murmure de la rivière et au vol des
oiseaux. L’expérience peut s’avérer sublime ou tout au moins
curieuse.
Quoi qu’il en soit, le visiteur ne doit pas oublier que le
Parador lui fournira toutes les informations nécessaires pour
pratiquer le sport qu’il souhaite depuis Sos, ainsi que celles
nécessaires aux excursions ou concernant les fêtes locales.
N’hésitez pas à vous renseigner à la réception.
Sádaba
A-127
Ejea de
los Caballeros
A-125
A-129
o
Rí
ro
Eb
Tauste
Parador de Sos
del Rey Católico
Fernando de Aragón
C/ Arq. Sainz de Vicuña,1. 50680 Sos del Rey Católico (Zaragoza)
Tel.: +34 948 88 80 11 - Fax: +34 948 88 81 00
e-mail: [email protected]
Centrale de Reservations
Requena, 3. 28013 Madrid (España)
Tel.: 902 54 79 79 - Fax: 902 52 54 32
www.parador.es / e-mail: [email protected]
wap.parador.es/wap/
Text: Miguel García Sánchez Design: Fernando Aznar
SOS ET SON PARADOR
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