Les ânes de Nasreddin
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Les ânes de Nasreddin
Les ânes de Nasreddin La 4e de couverture Michel Piquemal 1 Michel Piquemal Michel Piquemal vit à Béziers, où il est né en 1954. De ses rêves d’enfance (être écrivain et instituteur), il a réalisé l’un et l’autre. Mais aujourd’hui, il consacre toute son énergie et tout son talent à l’écriture, pour notre plus grand bonheur. (Lire l’entretien avec Michel Piquemal, pages 14 et 15.) 10 20 30 12 Nasreddin, seul en scène, s’adressant au public. – C’est aujourd’hui samedi. Je m’en vais de ce pas au marché vendre mes six ânes. Il appelle. Nasreddin. – Holà, holà… Hue cocottes ! Les six ânes sortent des coulisses. Nasreddin, les comptant. – Un… deux… trois… quatre… cinq… six… Le compte est bon. Il monte sur un âne et se met en chemin. Il fait un tour de piste, suivi par les autres ânes. Puis il s’arrête et se gratte la tête, perplexe. Nasreddin. – Faudrait pas qu’un de ces maudits bourricots se soit échappé ! Il les compte en omettant de compter celui sur lequel il est assis. Un… deux… trois… quatre… cinq… J’en étais sûr ! Il y en a un qui a filé ! Il descend de son âne et se met à chercher dans le public. Nasreddin. – Cocotte ? Où es-tu ? Cocotte, viens ici ! Petit petit petit ! Puis il se tourne vers les ânes sur la scène. Nasreddin. – Pendant que je cherchais, ce coquin est peutêtre revenu. Un… deux… trois… quatre… cinq… six… Ouf, le compte y est ! Il remonte sur son âne et se remet en chemin. Puis, il s’arrête à nouveau et se gratte la tête, perplexe. Nasreddin. – J’ai bien l’impression qu’un de ces coquins s’est encore échappé ! Un… deux… trois… quatre… cinq. Par la barbe du prophète ! Ces ânes me rendront fou ! Il descend de son âne et se met à chercher dans le public. Nasreddin. – Cocotte ? Où es-tu ? Cocotte, viens ici ! Petit petit petit ! Puis il se tourne vers les ânes sur la scène. Nasreddin. – Pendant que je cherchais, ce coquin est peutêtre revenu. Un… deux… trois… quatre… cinq… six… À la rencontre du texte… Ah, ah, ah ! J’en étais sûr ! Ils veulent me faire tourner en bourrique ! Il remonte sur son âne et se remet en chemin. Tandis qu’il fait son tour de scène avec ses ânes, un personnage entre côté cour. Il est habillé en marchand… puis d’autres personnages sortent pour former tout un petit groupe autour du marchand. Nasreddin se dirige vers eux. Nasreddin. – Salamaleikoum, seigneur marchand ! Le marchand. – Aleikoum as salam, noble Nasreddin ! Nasreddin, toujours perché sur son bourricot. – Je suis venu te vendre mes six ânes. (Il se retourne et compte.) Un… deux… trois… quatre… cinq… Par ma barbe ! (Il descend de son bourricot et se remet à compter.) Un… deux… trois… quatre… cinq… six… Je n’y comprends rien, seigneur marchand. Mais j’ai l’impression que je compte mieux debout qu’assis. Quand je suis assis j’en compte cinq, et quand je suis debout j’en compte six. Peux-tu m’expliquer ce prodige ? Le marchand, très sérieux. – Six ânes, dis-tu ? C’est étrange car moi j’en compte sept. (Il compte.) Un… deux… trois… quatre… cinq… six… (désignant alors Nasreddin du doigt) et sept… Rires des amis du marchand et des ânes (hi han ! hi han ! hi han !), tandis que Nasreddin se gratte la tête, plus perplexe que jamais. Nasreddin. – Décidément, je ne saurai jamais compter et c’est sans aucun doute toi qui as raison. Tu m’as bien dit qu’il y en avait sept ? Le marchand, en joie. – Sûr et certain, Nasreddin. Il y a bien sept ânes… Nasreddin. – Alors, paie-m’en sept, puisqu’il y en a sept ! Rires des amis du marchand… Les amis du marchand. – Il a raison, il a raison. Il te faut lui en payer sept. Le marchand sort sa bourse et donne à Nasreddin sept pièces d’or. Puis il s’en va en râlant avec les ânes. Nasreddin. – À moqueur, moqueur et demi ! ■ 40 18 pièces à lire et à jouer, drôles, cocasses et tendres. Des jeux théâtraux pour les plus petits. Des pistes d’écriture pour ceux qui veulent prendre la plume. 50 60 70 L’AVIS DE NAL : Des saynètes aussi drôles à lire qu’à jouer ! 13 Éd. Magnard – Gérard Moncomble et Michel Piquemal – Théâtre pour de rire À la rencontre des mots… Autour du texte Au fil de la pièce Expressions Quels sont les renseignements que tu repères sur la couverture du livre ? Donne à chacun d’eux le nom qui lui convient. Quels sont les autres renseignements que tu trouves dans la présentation ? Dis pourquoi l’auteur a précisé ces éléments. Quels sont les différents personnages qui prennent la parole ? Que sais-tu de chacun d’eux ? Pourquoi Nasreddin ne compte-t-il parfois que jusqu’à cinq ? Recopie le renseignement qui te donne la réponse. Pourquoi le marchand compte-t-il sept ânes ? Pourquoi peut-on dire que Nasreddin est plus malin que le marchand ? Recopie l’ensemble ci-dessous. Relie ensuite chaque expression au sens que tu lui donnes. • Marque l’ennui. Rire dans sa barbe. • La barbe à papa. • • Qu’on n’entend pas. Parler dans sa barbe. • • Se moquer de quelqu’un. La barbe ! • • Sans que la personne s’en aperçoive. Faire quelque chose • • Confiserie faite de sucre chaud étiré en filaments. à la barbe de quelqu’un. Trouve deux homonymes de compte. Utilise chacun d’eux dans une phrase. Du lire au dire… Avec tes camarades, jouez la pièce de Michel Piquemal. Justifiez avec le texte votre façon de vous comporter, les gestes que vous accomplissez, le ton des paroles que vous utilisez. À la rencontre de l’écrit… Ce texte est utilisé page 34. Michel Piquemal ou la passion d’écrire Auteur d’une centaine de livres pour enfants, Michel Piquemal nous livre ici ses « secrets » sur le métier d’écrivain et nous parle de son premier roman, Samani, l’Indien solitaire. 1] Naît-on écrivain et est-on écrivain pour la vie ? Michel Piquemal : On ne naît pas écrivain. Ce sont les circonstances de notre enfance qui nous orientent le plus souvent vers la passion de la lecture, puis de cette passion de lecture vers l’écriture. Mais quand on est mordu, c’est pour la vie ! 2] Comment vous est venue l’envie d’écrire ? Et votre passion pour les Indiens ? M. P. : Étant maître d’école, j’avais l’habitude d’inventer des histoires avec mes élèves. Je me suis pris au jeu et ai décidé d’écrire moi-même un petit roman. Comme j’avais passé mes vacances au Canada, j’ai donc écrit une histoire d’Indiens, « Samani »… et ce fut le début d’une longue passion. 3] Est-ce qu’écrire est un métier ? M. P. : Au départ, non. Il faut faire un vrai métier à côté. Mais quand on commence à être reconnu, lorsque les livres se vendent bien, alors on peut vivre totalement de sa plume (ce que je fais depuis dix ans). 4] Si oui, est-ce que c’est un métier qui s’apprend ? M. P. : Il n’y a qu’une façon d’apprendre à écrire, c’est de lire, lire et lire encore… 5] Combien de livres avez-vous écrits ? Et de livres pour les enfants ? M. P. : Une centaine de livres, dont un seul pour adultes. Mes livres pour enfants sont pour tous les âges, de la maternelle au lycée ! 6] Quel est votre livre « préféré » ? M. P. : C’est un livre pour les CM-sixième qui s’appelle Le Jobard, car c’est souvent le livre préféré des enfants. 7] Enfant, quel était votre rêve ? S’est-il réalisé ? M. P. : Je rêvais d’être maître d’école, poète et archéologue. C’était un peu beaucoup ! Je n’ai donc pas pu tout réaliser. Mais si je ne suis pas devenu archéologue, je garde la passion pour les vieilles pierres. Je visite les musées et je fais des fouilles. 8] Que diriez-vous à un enfant qui dit : « J’aime pas lire ! C’est pas intéressant ! » ? M. P. : Je lui dirais qu’il y a quelque part, dans la bibliothèque, un livre qui l’attend, un livre qui le passionnera et lui fera aimer la lecture. Mais il faut réussir à le trouver. Pour cela, il faut demander conseil aux copains et aux bibliothécaires. 9] Et à un enfant qui dit : « Grand, je serai écrivain ! » ? M. P. : je lui dirais de se mettre dès maintenant au boulot, de lire et de lire toujours… et puis de commencer à écrire de petites histoires. À propos de Samani, l’Indien solitaire (pages 116 à 119) 1] Comment vous est venue l’idée d’écrire Samani ? M. P. : En 1988, j’ai fait un séjour au Canada. À mon retour, j’ai eu envie d’écrire un livre qui aurait pour décor les paysages qui m’avaient fasciné. 2] Avez-vous fait beaucoup de recherches avant de commencer l’écriture de Samani ? M. P. : Avant son écriture, je lisais beaucoup de livres sur les Indiens. Mais lorsque j’ai commencé à vouloir raconter cette histoire, je me suis transformé en véritable rat de bibliothèque. 3] Est-ce que cela a été facile de se mettre dans la peau de Samani ? M. P. : Non ! Mon projet était très ambitieux. Je voulais que mon héros pense comme un Indien… Or, je ne suis pas indien… même si un grand chef a dit que les artistes étaient les Indiens du monde blanc. 4] À quelle époque se situe l’histoire de Samani ? M. P. : Avant l’arrivée des Blancs… soit donc au dix-septième siècle. D’autre part, Samani est un Indien des forêts qui ne connaît ni le bison, ni le cheval que connaissent les Indiens de plaine comme les Crows par exemple. 5] Samani avait-il la peau rouge ? M. P. : Samani, comme tous les Indiens, n’avait pas la peau rouge, mais cuivrée. Ses pommettes étaient saillantes et ses yeux un peu bridés. 6] Samani n’avait-il jamais peur ? M. P. : Samani avait peur… mais pas des mêmes choses que nous. Il craignait le Monde des Esprits. Il craignait les forces du tonnerre et de l’orage… Il craignait et respectait la puissance des bêtes sauvages. 7] Samani savait-il écrire ? M. P. : Non, les Indiens ne savaient pas écrire. Mais ils savaient tracer des signes de reconnaissance sur les arbres. Ils avaient aussi un langage gestuel qui leur permettait de se comprendre entre tribus. 8] Les Indiens étaient-ils plus « sages » que nous ? M. P. : Les Indiens ne s’intéressaient pas aux choses matérielles, seulement au monde spirituel. Ils respectaient les plantes, les animaux et la Terre Mère. En ce sens, ils étaient plus sages… 9] Les Indiens avaient-ils peur de la mort ? M. P. : Ils pensaient que la mort était un passage vers un autre monde. Cela ne les effrayait pas. Mais comme nous, ils étaient tristes quand l’un d’eux mourait… Propos recueillis par les enfants du CE2 de l’école Oscar Auriac de Beutre à Mérignac. Paru dans le journal de l’école Oscar. BIBLIOGRAPHIE (extraits) : Histoires d’Indiens (Sedrap) Huit histoires de Léon (Sedrap) Le Jobard (Milan) Le grand livre de tous les méchants (Milan) Petit nuage (Casterman) Moi, Sitting Bull (Albin Michel) 14 15 À la rencontre du texte… À la rencontre des mots… Autour du texte Au fil des textes À quoi servent les deux textes présentés pages 14 et 15 ? À qui s’adressent-ils ? Justifie les réponses que tu proposes. Comment sont présentés les deux textes ? Dans certaines phrases, le pronom « je » est utilisé. Qui est ce je ? Deux livres écrits par Michel Piquemal sont cités. Relève les titres. Après la lecture des textes, note sur ton cahier de brouillon ce que tu as appris sur les Indiens. Un archéologue s’intéresse aux vieilles pierres. À l’aide du dictionnaire, cherche à quoi s’intéresse : un volcanologue, un philatéliste, un météorologue, un numismate, un œnologue, un cartophile. « Mais quand on est mordu, c’est pour la vie. » Que signifie le mot mordu ? Piqué par un insecte ou passionné, amoureux ? « Un rat de bibliothèque. » Que signifie le mot rat ? Petit rongeur qui peut vivre dans un égout ou personne qui fréquente beaucoup la bibliothèque ? Du lire au dire… Reprends avec tes camarades le texte de la page 14 sous forme d’interview comme cela pourrait se dérouler à la télévision. Un élève joue le rôle du journaliste, l’autre joue le rôle de Michel Piquemal. Attention : on ne lit ni les questions, ni les réponses. Donc, préparez votre jeu sérieusement. Un garçon désagréable La 4e de couverture Adapté d’un conte australien 1 Peuplée depuis des millénaires, cette île, la plus grande du monde (14 fois la France !), n’a été découverte qu’au XVIIe siècle par les Européens. Son nom lui a été donné à partir du mot austral (qui est au sud). 10 20 * aborigènes Ce sont les premiers habitants d’une région ou d’un pays, ceux qui sont à l’origine de son peuplement. 30 66 E n ce temps-là, l’Australie ne s’appelait pas encore l’Australie. En ce temps-là, cette immense île était peuplée uniquement de tribus aborigènes*. En ce temps-là, les koalas n’existaient pas. Pour vivre, hommes, femmes et enfants pêchaient, chassaient, cueillaient. Tous. Tous, sauf un jeune garçon aussi paresseux que désagréable. Orphelin, il n’aidait jamais les autres membres de la tribu. Même pendant les périodes de grande sécheresse, il refusait d’aller chercher l’eau au puits lointain. Il préférait jouer, rêvasser, puis mendier quelques gouttes du précieux breuvage quand il avait soif. Mais un jour, tous en eurent assez. Ils cachèrent leurs réserves d’eau avant de partir qui à la chasse, qui à la cueillette. Le jeune garçon joua, paressa jusqu’à ce que la soif le saisisse. Il chercha longtemps mais finit par trouver les outres en peau de bouc, sous un buisson. L’eau qu’elles contenaient était encore fraîche. Il but longuement tout en réfléchissant. « Ils voulaient que je meure de soif ! Je vais me venger ! » Il prit les outres et les dissimula dans un petit eucalyptus. « Ils ne sont pas près de les trouver, et moi je pourrai boire à ma soif pendant plusieurs lunes » pensait-il en se laissant glisser le long du tronc. Mais avant qu’il ait mis pied à terre, l’arbuste se mit à pousser, pousser, jusqu’à toucher le ciel. Cramponné à une branche, le jeune garçon terrifié ne savait plus quoi faire. Épuisé, il finit par s’endormir au creux d’une fourche de l’arbre gigantesque. Ce sont les cris des villageois qui le réveillèrent. Ces derniers venaient de s’apercevoir de la disparition de leurs outres. Puis ils découvrirent l’énorme eucalyptus, avec tout là-haut le garnement et les précieuses réserves d’eau. – Descends de là avec notre eau ! crièrent les hommes. – Venez la chercher, si vous la voulez ! les nargua le jeune garçon. Deux chasseurs grimpèrent alors à l’arbre. Les voyant s’approcher, le voleur se mit à geindre et à pleurnicher. Il saisit les outres et grimpa un peu plus haut. Mais il trébucha et, pour ne pas tomber, lâcha les outres qui éclatèrent aux pieds des villageois, ivres de colère. Là-haut, le premier des chasseurs allait saisir le jeune voleur par les pieds quand il se produisit une chose extraordinaire ! Le corps du garnement se couvrit d’une épaisse fourrure. Son nez se transforma en une grosse truffe noire luisante et humide ; ses oreilles s’arrondirent ; ses membres s’armèrent de griffes. Il était devenu une sorte de petit ourson. Apeurés, les chasseurs sautèrent de l’arbre. On nomma l’animal koala, du nom de l’horrible garnement. Et c’est depuis ce jour que les koalas existent et vivent dans les branches des eucalyptus. La preuve : quand ils ont soif, les koalas ne descendent pas à la mare mais se désaltèrent en mâchouillant des feuilles d’eucalyptus. Et si tu montes à leur arbre, tu les entendras geindre et pleurnicher comme le ■ jeune garnement de la légende. Les bons contes font les bons amis ! Alors, voici des contes pour se faire d’excellents amis dans le monde entier. Des contes à lire, à dire, à rire, à pleurer, à raconter, à écouter… Des contes à voyager ! 40 50 L’AVIS DE NAL : Ces contes du bout du monde te surprendront par leur diversité et leur originalité. À lire sans compter. 60 Éd. Sedrap – Coll. « Lecture en tête » – Contes du bout du monde À la rencontre du texte… À la rencontre des mots… Autour du texte Au fil de la légende Synonymes À partir des éléments (titre, illustrations) que tu peux observer, imagine un contenu possible de l’histoire. Écris-le. Quand tu auras lu le texte, repère ce qui est identique et ce qui est différent entre le conte et ce que tu as imaginé. Comment sais-tu que cette légende remonte aux temps lointains ? Relève les éléments du texte qui justifient ta réponse. Quel est l’événement qui fait que toute l’histoire du jeune garçon peut se dérouler ? Relève dans le texte deux événements extraordinaires qui te paraissent ne pas pouvoir exister. Cherche trois synonymes du mot épuisé (l. 29). Utilise chacun d’eux dans une phrase. Contraires Donne le contraire de : • paresseux (l. 7), • lointain (l. 10), • épaisse (l. 48). Utilise chacun de ces contraires dans une phrase. Du lire au dire… Tu es un homme de la tribu. Tu racontes l’histoire jusqu’à : – Venez la chercher, si vous la voulez ! Tu choisis un paragraphe du texte qui te plaît. Tu le présentes à tes camarades soit en le lisant à haute voix, soit en le racontant. Tu dis pourquoi tu l’as choisi. À la rencontre de l’écrit… Ce texte est utilisé pages 82 et 83. 67 Pour raconter une histoire Pour écrire une histoire Je manipule 1 J’écris Reproduis et complète le tableau suivant : 1 Le héros Le héros Comment il est Comment il est Ce qu’il fait Ce qu’il fait au début du récit. à la fin du récit. au début du récit. à la fin du récit. 2 Raconte un événement de la vie quotidienne. Reproduis sur ton cahier de brouillon le schéma ci-dessous et complète les cases avec les phrases qui conviennent. Élément modificateur Élément modificateur … … Élément déclencheur Actions Toi ou un membre Les différents de ta famille. Soudain… moments Ce jour-là, de l’histoire. ma famille et moi nous… Actions Situation finale … … … • Un jour tous en eurent assez : ils cachèrent les réserves d’eau. • Les koalas vivent dans les branches des eucalyptus. 82 • Le jeune homme chercha et trouva les outres pleines d’eau. Il décida de cacher les outres dans un eucalyptus. Mais au moment de mettre pied à terre, il sentit que l’arbre se mettait à grandir. Le garnement resta prisonnier tout là-haut avec les outres. Des chasseurs grimpèrent à l’arbre pour attraper le garçon. Les outres tombèrent au sol. • Dans une tribu, hommes, femmes, enfants pêchaient, chassaient, cueillaient et vivaient heureux. Tous, sauf un jeune homme paresseux et désagréable. • Alors que le chasseur allait le saisir, le jeune homme se transforma en un animal poilu, une sorte de petit ourson. Situation finale Alors… Comment se termine l’histoire. Avant de débuter l’écriture du récit, reproduis le tableau ci-dessous et complète la colonne de droite lorsque c’est possible. Écrire une histoire, c’est… Situation initiale Élément déclencheur Dans le texte des pages 66 et 67, c’est… • donner un titre qui correspond à l’histoire ; • préciser au début du récit le lieu, l’époque, comment sont les personnages ; • imaginer ou raconter un événement qui déclenche l’histoire ; • construire une suite d’actions présentées dans un certain ordre ; • terminer le texte en précisant ce que sont devenus les personnages ; • reconnaître facilement les personnages : – dont on parle ; – qui parlent ; • désigner les personnages de plusieurs façons ; • utiliser les temps du passé. Un garçon désagréable Un garçon désagréable (p. 66 et 67) (p. 66 et 67) 83 Caraïbes sur Seine La 4e de couverture Gisèle Pineau 1 Gisèle Pineau Gisèle Pineau est une Guadeloupéenne née à Paris. Elle a grandi entre la France, l’Afrique et les Antilles. Confrontée très jeune au racisme et à l’intolérance, elle trouve le bonheur et l’évasion dans l’écriture de romans. 10 20 * méditer Réfléchir longuement. * fervent Enthousiaste, passionné. 130 30 I l avait neigé tout l’après-midi. J’étais restée longtemps, le nez collé à la fenêtre de ma chambre à méditer* sur la lettre de Papa. Et puis, j’avais ouvert mon album de photos, feuilleté des magazines sans vraiment m’attarder sur autre chose que les pages de mode et le dossier consacré à l’acné. Plusieurs fois la voix de Maman avait traversé l’appartement. Elle avait parfois une façon très particulière de crier mon nom, comme ce jour-là. Mon propre prénom me glaçait alors de terreur. Il était pareil à une fusée lancée de la cuisine, un coup de tonnerre, la flèche d’une tribu indienne filant de la salle à manger au couloir pour siffler tout près de mes oreilles, me transpercer le cœur et puis me terrasser. – Liiinnnnndy ! Qu’est-ce que tu fais ? J’avais sursauté, caché la lettre de Papa dans mon livre d’anglais, jeté mon Girl à l’autre coin de la chambre et ouvert mon cahier de sciences physiques. J’avais pris ma voix d’enfant docile qu’aimait tant Maman. J’avais adopté la pose de l’élève concentrée sur son travail, la tête enfoncée entre les épaules, le dos voûté, le stylo à la main prêt à courir sur les lignes bleues qui ne demandaient que ça : du bon travail prometteur de ces notes au-dessus de la moyenne qui accrochaient des étoiles dans les yeux de Maman. Ma voix s’était voulue forte, convaincante, assurée. – Eh ben !… J’apprends mes leçons, Maman… C’était la réponse imparable pour être tranquille, avoir un petit répit. Je n’aimais pas les samedis après-midi d’hiver. Nous étions tous à la maison, les uns sur les autres. Et en plus, c’était le jour sacré de grand ménage pour Maman. Son jour de fervente* cuisinière. À la rencontre du texte… Son jour d’institutrice inquiète et lointaine à la fois qui avait des accès de remords en songeant à l’un ou l’autre de ses élèves oubliés dans un coin d’ombre. En fait, le samedi était le jour où elle entrait à pieds joints dans son rôle de mère idéale tout à fait insupportable, comme disait mon amie Carola. À partir du moment où Maman avait commencé à travailler, elle avait regretté de ne plus être une mère au foyer. Son visage, les matins où elle allait au magasin, était fermé à double tour comme un vieux coffre-fort. Elle ne riait pas, passait son temps à crier et répéter qu’il fallait se presser… – Vous allez être en retard ! Dépêchez-vous ! Assez traîné ! J’en ai marre ! Marre ! Marre ! Que des bons à rien ! Une bande de bons à rien que j’ai mis sur la terre du bon Dieu ! Non ! Seigneur ! J’ai pas mérité ça ! Elle nous tirait du lit, nous poussait les uns après les autres dans la salle de bains, nous bourrait dans le dos jusqu’à la cuisine où, à demi endormis, nous restions un moment avachis, le derrière posé de travers sur nos tabourets, sans réaction aucune devant nos bols de chocolat fumant où elle faisait pleuvoir à la va-vite les pétales de corn flakes. Elle disparaissait une ou deux minutes. Et puis s’en revenait avec son manteau, son chapeau et son sac. Et, sans un mot, elle arrachait d’entre nos mains flapies les bols où, ramollies, les céréales avaient triplé de volume et commençaient cruellement à nous rappeler celles de notre chien Bingo. Maman balançait les cuillères dans l’évier et, sans jamais oublier de pester contre notre père reparti en Guadeloupe, elle nous bousculait jusqu’à la porte qui se refermait dans un bruit de fin du monde. (…) 40 Quitter Capesterre-Belle-Eau, en Guadeloupe, pour la banlieue parisienne… c’est bien une idée des parents et ce n’est pas facile pour Lindy, douze ans, et ses frères et sœur. Au collège, Lindy se lie d’amitié avec Carola, originaire de Corse, et Hamidou, un Sénégalais qui anime un groupe de rap. Mais pourquoi Oscar, le père de Lindy, est-il retourné si vite en Guadeloupe ? Comment Jeanine, mèretendresse en Guadeloupe, s’est-elle transformée en Calamity Jane ? Pourquoi Carola ment-elle sans arrêt ? Pourquoi… 50 60 L’AVIS DE NAL : Une histoire aux couleurs des enfants d’aujourd’hui. Éd. Dapper Jeunesse – Coll. « Au bout du monde » – Giselle Pineau – Caraïbes sur Seine À la rencontre des mots… Autour du texte Au fil du récit Expressions Relève sur la couverture du livre tous les éléments que tu repères. Donne le nom de chacun d’eux. Recherche page 144 le nom de l’illustrateur ou de l’illustratrice du texte. Donne le titre des textes illustrés aussi par ce même illustrateur ou cette même illustratrice. Combien de fois les personnages prennent-ils la parole ? Comment le repères-tu rapidement ? Qui raconte cette histoire ? De qui parle-t-il ou parle-t-elle ? Quel mensonge doit inventer la petite fille pour ne plus entendre sa mère ? Pourquoi est-ce la « réponse imparable » ? Relève dans le texte tous les termes qui montrent que la maman de Lindy n’aime pas quitter la maison pour aller travailler. Cherche dans le dictionnaire le sens du mot imparable. Dis comment il est formé. Forme à ton tour les mots qui signifient : – qui n’est pas possible ; – qui ne meurt jamais ; – qui n’est pas prudent ; - qu’on ne peut pas palper ; – qui ne se laisse pas traverser par l’eau ; – qu’on ne peut pas pardonner. Du lire au dire… Tu es la maman de Lindy. Imagine puis dis les paroles qu’elle pourrait prononcer le matin avant de partir travailler. Choisis un paragraphe du texte et présente-le à tes camarades. Donne les raisons de ton choix. Raconte un de tes matins, avant de partir pour l’école. 131