Qualiform II
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Qualiform II
• FORMATION CONTINUE • RECHERCHE APPLIQUÉE • OUTILS PÉDAGOGIQUES Qualiform : « Le rôle de l’environnement professionnel et les caractéristiques de l’apprenant ». Synthèse de l’étude : État de l’art de la littérature francophone, anglophone et germanophone. 1 2 Auteur : Gabriel VAN BUNNEN, PhD. Chargé de mission à l’IUIL. 3 LA FORMATION PEUT-ELLE RENDRE L’ORGANISATION APPRENANTE ? 4 INTRODUCTION Pour rappel, le projet « Qualiform » a comme objectif de s’interroger sur les moyens à mettre en œuvre pour garantir une meilleure qualité des formations continues au Luxembourg. Dans ce cadre, l’IUIL a mené deux études scientifiques sur le sujet afin d’identifier des solutions directement applicables sur le terrain. Alors que la première a pu déterminer les compétences dont devrait disposer le formateur pour délivrer une prestation de qualité1, la deuxième a cherché à comprendre, via une revue exhaustive de la littérature, comment l’environnement de travail et le rôle de l’apprenant pouvaient influencer positivement la formation dans l’entreprise. A cette fin, un état de l’art anglophone, francophone et germanophone sur le sujet a été entrepris et trois rapports écrits ont été produits2. Le présent document fait la synthèse des résultats de ces recherches. Plus spécifiquement, il propose un ensemble d’implications managériales à destination des organisations souhaitant tendre vers « l’organisation apprenante » via l’optimisation de leurs activités de formation. 1 Une synthèse de cette étude réalisée par Lisa David est disponible sur notre site Internet à l’adresse suivante : http://www.iuil.lu/fr/recherche-appliquee/qualiform 2 L’état de l’art en langues anglaise et allemande a été réalisé par Lisa DAVID et celui en langue française par Gabriel VAN BUNNEN. Ces trois rapports sont aussi disponibles sur notre site web et téléchargeables à la même adresse. 5 1. LA FORMATION PEUT-ELLE RENDRE L’ORGANISATION APPRENANTE ? Depuis plus de vingt ans, bon nombre d’organisations cherchent à tendre vers l’idéal de « l’organisation apprenante ». Si ce concept parle autant au monde de l’entreprise, c’est parce qu’il fait sens aussi bien pour ses dirigeants que pour ses membres. En effet, pour les premiers, « l’organisation apprenante » est avant tout une promesse de performance pour l’entreprise, surtout dans une société où le savoir est désormais attendu partout et tout le temps parce qu’il est source d’avantage concurrentiel et de gains de productivité. L’organisation apprenante est à voir comme un contexte possédant un ensemble de caractéristiques organisationnelles facilitant l’apprentissage de ses membres et qui a la capacité (comme entité) de se transformer par elle-même. Rivard et Lauzier (2013) Dans ce contexte, il est d’ailleurs largement admis que si l’entreprise parvient à intégrer de nouveaux savoirs en développant les apprentissages individuels et collectifs, elle pourra davantage prospérer et s’adapter à un environnement en perpétuel changement3. Pour les seconds, « l’organisation apprenante » fait plutôt office de garantie pour l’avenir. Dans un marché du travail de plus en plus complexe et instable, elle encourage effectivement les travailleurs à plus d’autonomie et de prise d’initiative dans leur travail4. Grâce aux apprentissages réalisés, ces derniers peuvent dès lors maintenir leur employabilité. Cependant, pour parvenir à un contexte « d’organisation apprenante », l’organisation a pour obligation de s’interroger sur la façon dont elle apprend. Cette activité implique de s’intéresser à la notion « d’apprentissage organisationnel » définie ici comme un processus déterminé par des pratiques volontaires permettant à l’organisation d’acquérir et/ou de générer des connaissances qui elles-mêmes produiront un changement dans les comportements potentiels de l’organisation5. 3 Lauzier et al. (2013) Quenson (2012) 5 Adapté de Pain et Barette (2008 cités dans Rivard et Lauzier, 2013 :298) 4 6 Pour comprendre schématiquement comment une organisation apprend, nous proposons de partir du modèle 70:20:10 (voir figure 1). Développé à l’Université de Princeton par McCall, Einchinger et Lombardo entre les années soixante et nonante6, ce modèle postule que dans les entreprises, les travailleurs apprennent de trois manières différentes. Au-delà de rappeler que cette activité comporte une dimension formelle et informelle, nous constatons que ce modèle a aussi l’avantage de mettre l’emphase sur l’aspect continu de l’apprentissage. Bien que l’universalité de ces trois foyers d’apprentissage ne soit pas à discuter, les ratios ne sont évidemment pas fixes et fluctuent d’une entreprise à l’autre. Cela s’explique par le fait que leurs pratiques en termes de développement des compétences tendent à être uniques et difficilement reproductibles car elles sont spécifiques au contexte de l’entreprise7. 70% par l’activité et l’expérience dans l’organisation 20% au contact et par les interactions avec autrui 10% de manière formelle (cours, lectures) Figure 1: Le modèle 70:20:10. Néanmoins, la présente étude du projet « Qualiform » tâche de voir comment les responsables du développement des ressources humaines peuvent agir sur ces différentes sources d’apprentissage en fonction de la façon dont ils considèrent la formation dans l’organisation. En effet, à partir du moment où la formation n’est pas seulement envisagée dans un cadre formel, elle devrait normalement pouvoir contribuer au développement des deux autres sources d’apprentissage décrites dans le modèle. Suivant cette logique, la formation peut donc se définir de façon large et englober plusieurs types de pratiques : la formation traditionnelle en présentiel, la formation en alternance, la formation en situation de travail telle que le tutorat, le parrainage ou le mentorat, la formation à distance et l’auto-formation. La formation correspond ici à un ensemble d’activités visant à influencer le processus d’acquisition des connaissances, des habiletés et des attitudes liés à des objectifs d’apprentissage déterminés au préalable, et ce, afin d’accroître l’efficacité et l’efficience des individus, des équipes de travail et des organisations. Adapté de Rivard et Lauzier (2013 :15) 6 7 Le Bihan et al. (2012) Davel et Tremblay (2011) 7 En étant mixte, la formation touche donc simultanément aux dimensions sociales et expérientielles du travail et peut normalement agir comme un véritable vecteur d’apprentissage organisationnel. Cependant, pour que la formation puisse réellement contribuer à « l’organisation apprenante », favoriser l’apprentissage sur le lieu de travail ne suffit pas. En complément, l’organisation doit aussi veiller à ce que la formation aille au-delà de l’acquisition de savoir-faire individuels de manière à pouvoir permettre la modification des dimensions techniques et systémiques du fonctionnement interne de l’entreprise. A cette fin, trois conditions sont d’application : (i) répondre aux besoins de formation immédiats (ou à plus long terme) des employés ; (ii) évaluer le processus de formation dans son entièreté et ; (iii) investir dans des ressources matérielles, financières, humaines afin de soutenir cette démarche d’apprentissage continu8. Si ces recommandations sont autant de moyens pour maximiser l’impact des apprentissages par la formation, beaucoup d’entreprises ne parviennent pas encore à inscrire ces principes dans leurs pratiques. A en croire certains écrits9, l’entreprise serait même démunie par rapport à ce défi. Parmi les raisons avancées, citons notamment le manque de temps et de financement, ainsi que la difficulté à établir une stratégie claire en termes de développement. 2. OPTIMISER LA FORMATION DANS L’ORGANISATION En tâchant de comprendre comment l’environnement professionnel et le rôle de l’apprenant pouvaient influencer positivement la formation dans l’organisation, nous avons toutefois réussi à identifier des solutions concrètes pour résoudre une part de ce problème. Plus précisément, la littérature académique et professionnelle amènent à penser qu’en optimisant la formation aussi bien dans ses pratiques, que dans la gestion du processus formatif, l’organisation peut maximiser l’impact de ses apprentissages. Dans cette perspective, nos résultats de recherche ont permis de définir un objectif précis à poursuivre à chaque étape du parcours de formation, tout comme des actions à mettre en place pour les soutenir (voir figure 2). AVANT PENDANT APRÈS MOTIVER APPRENDRE TRANSFÉRER 1. Analyser collectivement le besoin 2. Définir conjointement les objectifs 3. Adapter le dispositif pédagogique 4. Accompagner l’apprenant 5. Favoriser les opportunités d’application 6. Évaluer le processus dans son entièreté Figure 2 : Optimiser la formation dans l’organisation. Les sections suivantes s’intéresseront à chaque étape du processus de formation. Pour chacune d’elles (cf. avant – pendant – après), nous rappellerons d’abord leurs spécificités et l’importance de l’objectif à relever. Nous montrerons ensuite comment les actions managériales identifiées peuvent concourir à l’atteinte du but visé. Dans ce cadre, une série de bonnes pratiques sera aussi proposée afin que l’organisation puisse agir efficacement sur les motivations et les apprentissages des apprenants en formation. 8 9 Rivard et Lauzier (2013) Voir p.ex. Fouquet (2014) 8 AVANT LA FORMATION 9 2.1. AVANT LA FORMATION L’avant-formation est l’étape initiale du processus de formation et son importance est cruciale pour la réussite du programme. C’est en effet lors de ce moment que l’apprenant trouve normalement réponse au « pourquoi » de l’action de formation pour ensuite définir sa posture à l’égard de celle-ci. Dans ce registre, plusieurs travaux rapportent que la motivation est un ingrédient essentiel dans la réussite de la formation car ses effets affectent directement les performances de l’apprenant10. La motivation est ici envisagée comme la direction, l’intensité et la persistance des comportements orientés vers l’apprentissage dans un contexte de formation. Colquitt et al. (2000 cités dans Delobbe, 2007 : 73) D’une part, la motivation détermine le niveau d’attention avec lequel l’apprenant va s’impliquer dans les activités d’apprentissage, tout comme son degré d’attention et de mémoire. D’autre part, elle conditionne l’effort avec lequel il tentera d’appliquer dans son travail ce qu’il a appris en formation11. Pour l’organisation, l’objectif premier sera donc de motiver l’apprenant pour la formation. A cette fin, deux actions peuvent être déployées : (1) analyser collectivement le besoin et ; (2) définir conjointement les objectifs. 2.1.1. ANALYSER COLLECTIVEMENT LE BESOIN Une formation n’a de sens que si elle répond à un besoin. Par conséquent, recourir à l’analyse de ce dernier est nécessaire car elle permettra de mettre en évidence l’écart existant entre une situation présente et une situation future (ex. un niveau de compétence à atteindre pour combler une lacune ou satisfaire à de nouvelles exigences)12. Dans ce cadre, la littérature nous apprend que la meilleure façon pour motiver un collaborateur est de l’impliquer dans les décisions relatives à sa formation. A cette fin, une pratique que l’organisation peut mettre en place consiste à réunir le supérieur et son collaborateur pour qu’ils s’entretiennent sur le sujet. En effet, lorsque cette rencontre est formellement organisée avant la formation, la motivation de l’apprenant augmente significativement et plus particulièrement quand la discussion met l’accent sur les futurs bénéfices que le salarié pourra en retirer, et sur l’utilité de la formation pour l’exercice du métier13. L’origine d’un tel constat s’explique par le fait que les facteurs qui motivent l’adulte à apprendre sont rarement superficiels. Ils sont au contraire toujours liés à un projet personnel comme celui d’enrichir ses connaissances et son expérience ou de trouver des solutions concrètes à un problème14. 10 Fenouillet (2011) Carré et Fenouillet (2011) ; Laroche et Haccoun (1999) 12 Gérard (2008) 13 Tannenbaum et Yukl (1992 cités dans Laroche et Haccoun, 1999) 14 Rivard et Lauzier (2013) 11 10 Lors de l’entretien, le but principal du supérieur à l’égard de son collaborateur sera donc de lui faire percevoir l’utilité réelle de cette activité d’apprentissage tout en lui montrant que sa présence en formation résulte d’une décision commune et réfléchie et non suite à une injonction ou à un contrôle extérieur15. Pour ce faire, deux « bonnes pratiques » peuvent être proposées au supérieur : questionner l’utilité de la formation pour l’activité professionnelle et identifier les motifs d’engagement de l’apprenant. QUESTIONNER L’UTILITÉ DE LA FORMATION MOTIFS D’ENGAGEMENT CHEZ L’APPRENANT Avons-nous l’impression que la formation est la meilleure solution ? Si non, quelles autres options ? Quels motifs sous-tendent mon engagement en formation ? • Motifs intrinsèques : ex. désir d’apprendre ? plaisir d’échanger et de rencontrer ? intérêt pour les outils ? • Motifs extrinsèques : ex. économique ? prescrit ? dérivatif (cf. éviter des situations désagréables au travail) ? Sommes-nous convaincus du bien-fondé de ce qui sera enseigné ? Pourrons-nous en retirer quelque chose de significatif pour le métier ? Quels sont les motifs qui ont le plus de poids ? Dans ce dernier registre, une importante étude francophone a pu montrer que chez l’adulte apprenant, plusieurs motifs étaient susceptibles de sous tendre un engagement en formation16. Généralement ces motifs reposent à la fois sur des ressorts intrinsèques et extrinsèques et peuvent soit être orientés vers la participation, soit vers l’apprentissage en formation. Lorsque les motifs extrinsèques fondés sur la présence en formation prennent le dessus par rapport à des motifs intrinsèques tournés vers l’apprentissage, l’organisation entre non seulement en contradiction avec l’espace d’autonomie que présuppose tout projet individuel de formation mais risque aussi de ne pas favoriser un engagement durable de l’apprenant à l’égard de l’activité d’apprentissage17. Ces résultats amènent donc à plaider une nouvelle fois pour une implication conjointe du supérieur et de l’apprenant en amont du processus de formation. 15 Bourgeois (2006) Cette étude est résumée dans Carré et Fenouillet (2011). Pour plus de détails, le lecteur pourra aussi consulter le rapport de recherche francophone disponible sur le site web de l’IUIL. 17 Fenouillet (2011) 16 11 QUAND LA FORMATION EST OBLIGATOIRE Le contexte de l’entreprise exige parfois que la formation soit obligatoire. Cependant, il arrive trop souvent que le salarié soit convoqué sans savoir pourquoi. Pour éviter que la formation soit interprétée négativement, l’organisation peut travailler sur la réputation de la formation et la publicité qui circule à son propos car celles-ci influencent la motivation à apprendre des participants. Laroche et Haccoun (1999) Pour agir en ce sens, voici quelques recommandations : Informer et communiquer sur la formation. Présenter les faits qui sont à l’origine du besoin de formation. Mettre en avant les bénéfices de cette formation (ex. témoignages). Lorsqu’elle prend la forme d’un entretien, cette pratique comporte en effet de nombreux bénéfices tant pour le supérieur, que pour son collaborateur. D’une part, elle évite que le besoin se confonde avec l’envie 18. D’autre part, elle permet de voir si l’action de formation peut répondre au besoin identifié oui ou non19 et si oui, de quelle(s) façon(s). Toutefois, il ne suffit pas d’avoir des motifs de formation. Il faut que l’apprenant puisse aussi considérer sa réalisation20. 2.1.2. DÉFINIR CONJOINTEMENT LES OBJECTIFS Effectivement, tout individu ne sera motivé à s’engager dans une tâche d’apprentissage que si celle-ci a du sens pour lui et qu’il croit en ses chances de la réussir. Dans le cas contraire, la formation risquerait de perdre en efficacité car l’apprenant s’investit rarement dans une activité qu’il estime ne pas être en mesure de pouvoir réaliser. Ce phénomène s’explique en réalité par le fait que pour être pleinement engagé, l’adulte a besoin de se sentir compétent et autonome à l’égard de ce qu’il entreprend21. Suivant ces principes, définir les objectifs de formation conjointement avec l’apprenant lors d’un entretien peut s’avérer particulièrement payant. Pour réaliser au mieux cette action, plusieurs travaux ont réussi à démontrer le bien-fondé de certaines pratiques à mettre en œuvre par le supérieur hiérarchique. La première consiste à évaluer le sentiment d’efficacité personnelle de l’apprenant car ses croyances d’efficacité auront des effets non négligeables sur son engagement, ses performances et sa trajectoire de formation22. Pour ce faire, le supérieur peut d’abord demander à son collaborateur dans quelle mesure il se sent capable de participer à la formation préalablement identifiée23. Il peut en outre le questionner par rapport à ses capacités à acquérir les compétences visées (savoir, savoir-faire ou savoir-être). 18 Meignant (2003) Dans beaucoup d’entreprises, la formation est régulièrement considérée comme une fin en soi, alors qu’elle n’est pas forcément la solution la plus adaptée pour répondre au besoin. Parfois, d’autres types d’actions sont plus adaptés pour répondre au besoin (ex. recrutement, mobilité). 20 Peterson et al. (1993 cités dans Fenouillet, 2011) 21 Bourgeois (2006) 22 Galand et Vanlede (2004) 23 Foucher et Morin (2007) 19 12 A partir des réponses obtenues, le supérieur peut ensuite aider l’apprenant à se fixer lui-même des objectifs. A partir du moment où c’est lui qui définit les objectifs qu’il souhaite atteindre à l’issue de la formation, l’apprenant sera beaucoup plus réceptif durant celle-ci, et plus particulièrement à l’égard des éléments qui pourront lui être utiles pour atteindre les objectifs24. Néanmoins, pour être motivants, ces objectifs doivent répondre à certaines caractéristiques : ils doivent être 1) suffisamment rapprochés dans le temps ; 2) être suffisamment spécifiques et précis ; et 3) présenter un niveau de difficulté optimal25. Dans cette perspective, l’organisation pourra sensibiliser les supérieurs à l’existence de deux bonnes pratiques : le carnet de bord et la méthode SMART. LE CARNET DE BORD LA MÉTHODE SMART Le carnet de bord est un outil extrêmement utile pour aider l’apprenant à formuler des objectifs. Ce support pourra non seulement lui permettre de les consigner mail il pourra aussi accompagner l’apprenant tout au long de la formation afin qu’il puisse y noter des éléments qui font sens pour lui et à partir desquels il pourra tirer des enseignements pour sa pratique. Pour permettre la réalisation d’un objectif et la mesure de son avancement, ce dernier doit être fixé de façon SMART : S : M: A: R: T : spécifique mesurable atteignable réaliste temporellement défini Petit et al. (2012) En définissant conjointement les objectifs, le supérieur et son collaborateur peuvent ainsi mieux dimensionner le contenu de ce qui sera attendu à l’issue de la formation. En envisageant la finalité de cette action, ils auront aussi l’occasion de voir si il n’est pas nécessaire de mener d’autres démarches en parallèle26. Enfin, en adhérant aux objectifs qu’il s’est fixé, l’apprenant prend formellement la décision de s’engager dans l’action de formation, ce qui fait qu’il ne remettra plus en cause la motivation qui l’a conduit dans l’action27. Néanmoins, si la motivation est un ingrédient essentiel pour la réussite de la formation, elle n’abolit ni l’effort d’apprentissage, ni la mise en place et le maintien de stratégies efficaces pendant la formation. 24 Petit et al. (2012) Locke et Latham (1990 cités dans Bourgeois 2006) 26 Gérard (2008) 27 Fenouillet (2011) 25 13 PENDANT LA FORMATION 14 2.2. PENDANT LA FORMATION D’une part, parce que « motivation » et « apprentissage » s’influencent réciproquement28. D’autre part, parce que les stratégies adoptées par l’individu conditionnent sa performance29. Par conséquent, dans le cas où l’apprenant ne parviendrait pas à mettre en œuvre la meilleure stratégie pour réaliser son activité, sa motivation risquera de diminuer fortement. Face à cette réalité, le deuxième objectif pour l’entreprise sera donc de veiller à l’efficience de l’apprentissage durant la formation. L’apprentissage est le processus par lequel se fait l’acquisition de nouvelles connaissances (savoir), de nouvelles habiletés (savoir-faire) et de nouvelles attitudes (savoir-être) qui, ultimement, entraînent un changement de comportement. Rivard et Lauzier (2013 : 42) Cependant, l’apprentissage chez l’adulte repose sur des principes relativement différents que ceux de l’enfant. Effectivement, certains facteurs comme l’expérience, l’âge, les contraintes et les responsabilités propres aux adultes font qu’ils ne démontrent pas la même souplesse intellectuelle, ni le même idéalisme, ni la même capacité d’adaptation que les enfants30. Compte-tenu de ces éléments, nos résultats de recherche proposent de mettre en place deux actions managériales pour maximiser les apprentissages : (1) adapter le dispositif pédagogique et ; (2) accompagner l’apprenant. 28 Léonard et al. (2011) Carré et Fenouillet (2011) 30 Bourgeois (2009) ; Rivard et Lauzier (2013) 29 15 2.2.1. ADAPTER LE DISPOSITIF PÉDAGOGIQUE Selon le contexte, la conception du programme de formation résulte généralement d’un travail de réflexion venant du formateur et/ou de l’organisation. En fonction de la situation, l’organisation peut néanmoins veiller à ce que le dispositif pédagogique de la formation respecte certains principes. Parmi ceux-ci, la valorisation de cette dernière va s’avérer très importante pour l’apprenant parce que dans un contexte de formation continue, les adultes en attendent une utilité tangible, « un retour sur investissement », pour leur vie personnelle et/ou socio-professionnelle31. Dans ce cadre, le formateur doit donc chercher à montrer au participant que la formation va pouvoir générer des résultats concrets et applicables pour les activités professionnelles de l’adulte. Pour ce faire, il peut d’abord se baser sur les données issues de l’entretien préliminaire entre le supérieur et l’apprenant. A partir d’une relecture de l’analyse des besoins et des motifs d’engagement de chaque apprenant, il pourra ensuite concevoir l’activité de formation autour de situations réellement rencontrées par les participants. Dans cette même idée, le formateur pourra aussi proposer aux apprenants de participer à l’élaboration du programme de formation en tirant parti de leurs propres expériences grâce à différents exemples et anecdotes32. En procédant de la sorte, le formateur opte ainsi pour une pédagogie des choix, ce qui permettra à l’adulte d’intégrer de nouvelles connaissances plus facilement. Par la suite, la prise en compte des dimensions cognitive et sociale de l’apprentissage pourra aussi permettre de maximiser l’acquisition des connaissances en formation33. Au niveau cognitif d’abord, il est important que le formateur sache que certaines stratégies de mémorisation sont plus efficaces que d’autres. Dans ce cadre, la meilleure pratique est de permettre aux apprenants de faire le lien entre ce qu’ils apprennent et ce qu’ils savent déjà34. A cette fin, le formateur peut par exemple illustrer ses propos à partir de situations et d’anecdotes tirées de la réalité professionnelle des participants. Cette contextualisation des savoirs leur permettra non seulement de comprendre plus facilement et donc d’apprendre plus rapidement, mais sera aussi favorable à leur mémorisation à long terme. Enfin, il est aussi recommandé que le formateur limite les effets du stress durant la formation car ceux-ci ont un effet négatif sur la mémorisation35. Pour prévenir ce type de situation, le choix d’une pédagogie axée sur la réussite sera la plus indiquée36. Dans cette logique, les pratiques d’évaluation et de feed-back dispensées par le formateur tâcheront de mettre l’accent sur les aspects positifs du travail de l’apprenant et sur ses améliorations possibles, plutôt que sur des facteurs indépendants de sa marge d’action. Le caractère (in)formatif de ces feed-back permettra ainsi d’instaurer un climat de confiance et de respect, bien plus propice aux apprentissages que les évaluations normatives, la compétition, les contraintes externes de délais et la surveillance37. 31 Bourgeois (2006) Rivard et Lauzier (2013) 33 Bourgeois et Nizet (2011) 34 Rivard et Lauzier (2013) 35 Borry (2014) 36 Carré et Fenouillet (2011) 37 Bourgeois (2006) 32 16 L’ESSENTIEL POUR MAXIMISER L’APPRENTISSAGE • Faire un entretien préliminaire avec l’apprenant. • Repartir de l’analyse de ses motifs d’engagement. • Préparer l’animation pédagogique en fonction. • L’inviter à participer à l’élaboration du contenu. • Établir des liens entre les nouvelles connaissances et les apprentissages antérieurs. • Privilégier un feed-back formatif et positif • Privilégier des moments d’interactions entre le formateur et les participants : dynamique de groupe, mises en pratique, jeux de rôle, résolutions d’études de cas ou de projets. En réalité, ces différents principes renvoient au rôle des interactions sociales comme seconde dimension de l’apprentissage. En effet, plusieurs travaux montrent que les dispositifs de formation basés sur les travaux de groupes, les interactions et la coopération entre apprenants favorisent l’apprentissage38. Ces résultats sont dus au fait que pour bien apprendre, l’adulte a besoin de sentir qu’il est relié à autrui et qu’il appartient à un groupe39. Pour répondre au mieux à ce besoin, le formateur peut recourir à plusieurs méthodes pédagogiques : En début de formation, il peut prévoir des activités spécifiques centrées sur la dynamique de groupe. Cela permettra d’abord de favoriser l’interaction et les relations d’entente entre les participants pour qu’ils acquièrent ensuite des comportements propices à une dynamique coopérative dans l’apprentissage40. Par après, des exercices basés sur la résolution de problèmes, l’étude de cas ou la gestion de projets pourront être proposés. A ce titre et à partir d’une observation minutieuse des différents apprenants, le formateur tâchera de mettre en évidence la diversité des compétences requises pour la réalisation de la tâche d’apprentissage. En procédant de la sorte, chaque participant pourra donc être perçu par les autres comme disposant au moins d’une partie des compétences requises, ce qui rendra l’apprentissage nettement plus propice car chacun d’eux se sentira utile, c’est-à-dire capable d’apporter sa contribution aux échanges et de faire progresser l’apprentissage41 A côté de ces pratiques centrées sur l’apprentissage collaboratif, le formateur peut finalement veiller à ce que les apprenants réfléchissent à la solution d’abord individuellement, puis collectivement et ce, pour considérer les différents points de vues et ainsi encourager l’ouverture face aux nouvelles idées. 38 Léonard et al. (2011) Rivard et Lauzier (2013) 40 Bourgeois et Nizet (2011) 41 Rivard et Lauzier (2013) 39 17 2.2.2. ACCOMPAGNER L’APPRENANT Bien évidemment, les apprentissages réalisés par l’apprenant ne doivent pas uniquement avoir lieu lors des sessions de formation. Au contraire, pour maximiser les acquis, l’organisation doit pouvoir dégager du temps pour accompagner l’apprenant, non seulement avant et après la formation, mais également pendant son déroulement. L’objectif de cette action d’arrière-fond étant de pouvoir rassurer l’apprenant et de lui donner confiance quant à l’intérêt d’apprendre et d’utiliser de nouvelles compétences. A ce titre, les messages adressés à l’apprenant lors de sa formation (soutien, critiques, encouragements, conseils, etc.) seront particulièrement importants car ils exerceront une influence non négligeable sur l’intérêt et la performance qu’il aura à l’égard de la tâche d’apprentissage42. Ce faisant, le rôle du supérieur et les actions qu’il mettra en place pour ses collaborateurs constitueront un bon point de départ au soutien des apprentissages. Dans ce cadre, plusieurs initiatives peuvent être prises : la première est de faire en sorte que le supérieur puisse régulièrement faire le point avec son apprenant. A partir des éléments consignés dans le carnet de bord (cf. supra), ces derniers peuvent par exemple se réunir à l’occasion d’un entretien afin de s’interroger sur le contenu de certains apprentissages pour la bonne réalisation du travail. Cette méthode permettra non seulement de favoriser une mémorisation à long terme des nouvelles connaissances et renforcera leur pertinence par rapport à la réalité professionnelle de l’apprenant. Finalement, une seconde façon pour aider l’apprenant à envisager et concrétiser les enseignements de la formation dans l’intérêt de son travail quotidien est de lui proposer de l’accompagner dans la réalisation d’un travail de fin de formation43. Pour ce faire, le supérieur et son collaborateur définissent ensemble (et avec les collègues) un sujet pertinent pour l’ensemble de l’équipe et fixent conjointement les objectifs et les modalités du travail. LES AVANTAGES DU TRAVAIL DE FIN DE FORMATION • Favorise les échanges au sujet des connaissances acquises en formation et à leur application dans l’organisation. • Valorise l’apprenant et l’utilité de la formation. • Permet d’impliquer les collègues et le soutien apporté à l’apprenant. • Donne la possibilité à l’organisation et à ses membres de bénéficier de nouvelles connaissances. 42 En fait, les individus sont généralement sensibles à la perception de leur compétence qu’ont leurs pairs, leurs supérieur et formateur et celles-ci auront une incidence importante sur les compétences perçues de l’apprenant. 43 Petit et al. (2012) 18 APRÈS LA FORMATION 19 2.3. APRÈS LA FORMATION Lorsque la formation est terminée, l’organisation doit finalement s’assurer que l’apprenant puisse utiliser de manière concrète les nouveaux apprentissages. Cette mise en pratique permettra ainsi d’attester de la réussite du parcours formatif car c’est lors de l’exécution des tâches apprises que l’on pourra conclure oui ou non à l’atteinte des objectifs définis avant la formation (cf. supra). A cette fin, le but ultime de l’organisation sera de veiller à ce que les apprenants puissent réaliser au mieux le transfert de leurs acquis une fois de retour au travail. Le transfert des apprentissages renvoie aux efforts accomplis par les employés pour mettre en application leurs nouveaux acquis une fois la formation terminée. Haccoun et Lauzier (2014 : 48) Pour favoriser la réactivation et l’utilisation des apprentissages de façon récurrente à la fin du processus de formation, l’entreprise peut mettre en œuvre deux types d’action : (1) elle peut favoriser les opportunités d’application et ; (2) procéder à l’évaluation de l’efficacité de la formation. 2.3.1. FAVORISER LES OPPORTUNITÉS D’APPLICATION Dès la fin de la formation, l’organisation doit veiller à ce que l’apprenant puisse rapidement bénéficier d’un maximum d’opportunités d’application. En effet, si l’intervalle de temps entre la fin de formation et la première occasion pour transférer les apprentissages sur le lieu de travail est trop long, l’impact de la formation en sera largement affecté44. La présence de ce « facteur temps » comme condition essentielle au succès du transfert s’explique en réalité par le fonctionnement de la mémoire de l’apprenant. Effectivement, à partir du moment où les connaissances apprises ne sont pas utilisées, elles sont très rapidement oubliées. Pour preuve et à l’instar des nombreux examens étudiés, la mémoire ne retient que 10% d’une connaissance apprise après un an si celle-ci n’a pas été réactivée ou n’est pas utilisée45. Pour éviter ce genre de situation, le supérieur va à nouveau pouvoir jouer un rôle clé. Grâce à son soutien et à ses encouragements envers les nouvelles applications, il pourra en effet influencer la nature et le volume des apprentissages de ses subordonnés46. Dans ce cadre, l’implication des collègues à l’issue de la formation va aussi s’avérer essentielle car c’est avec eux que le participant aura à communiquer, voire à négocier pour pouvoir effectivement réinvestir ce qu’il a appris en formation47. Pour ce faire, trois bonnes pratiques méritent d’être décrites : 44 Bourgois et Nizet (2011) Liégeois (2013) 46 Rivard et Lauzier (2013) 47 Petit et al., (2012) 45 20 La première est l’entretien post-formation entre le supérieur et son collaborateur. Ensemble, ils peuvent en effet discuter des manières possibles d’utiliser les nouvelles compétences et les obstacles éventuellement rencontrés dans cette activité. Parallèlement à cette démarche, le supérieur peut inviter l’apprenant à se fixer lui-même des objectifs de transfert tout en identifiant des situations dans lesquelles mettre en œuvre les nouveaux apprentissages. Une seconde pratique consiste à inciter l’apprenant à partager ses connaissances avec les collègues. A cette fin, le supérieur pourra prévoir des réunions de débriefing autour de la formation du participant tout en prévoyant des temps propices à ces retours d’expériences et à leurs applications concrètes pendant les réunions d’équipe. Finalement, le supérieur pourra envisager de prévoir des situations où l’apprenant réinvestit directement ce qu’il a appris en formation en organisant par exemple des systèmes de jumelage et/ou de parrainage48. 2.3.2. ÉVALUER L’EFFICACITÉ Le plus souvent, l’évaluation de la formation se limite à des éléments de contexte pris « à chauds » sans trop se préoccuper de savoir si la formation produit réellement des résultats en termes d’acquis et de transfert d’apprentissage sur le lieu de travail49. Pourtant, l’évaluation de la formation est une étape essentielle car elle permet de vérifier si les efforts engagés se traduisent par des résultats à la hauteur des objectifs visés. En même temps, cette opération reste toujours délicate car il est difficile de mesurer les effets réels d’une formation tant pour les collaborateurs que pour l’organisation50. Dans le champ de la formation professionnelle, la littérature met l’accent sur l’existence de quatre niveaux d’évaluation : la satisfaction, les apprentissages, le transfert et les résultats51. Comme les pratiques sont nombreuses pour évaluer ces différents niveaux, cette synthèse se limitera à exposer quelques bonnes pratiques pour l’évaluation des apprentissages et du transfert car c’est à partir de ces deux critères que l’efficacité est généralement appréciée. L’évaluation des apprentissages vise à mesurer le niveau des connaissances acquises par les apprenants. Afin d’y parvenir, les responsables de formation procèdent généralement à des évaluations sous la forme d’examens pratique ou théorique. En plus d’être difficile à mettre en œuvre selon le type de savoir à examiner, ces évaluations peuvent s’avérer coûteuses. Par conséquent, une pratique alternative peut être proposée. Elle consiste à demander aux participants en fin de formation par questionnaire de se positionner sur la maîtrise de connaissances ciblées avant et après la formation. Par la suite, l’idée est de calculer le différentiel de valeur au niveau individuel et au niveau du groupe de formation de façon à obtenir une indication sur l’ampleur de l’apprentissage. Bien que la mesure de l’apprentissage s’effectue de manière auto-rapportée (c.-à-d., par l’apprenant lui-même), cette pratique a l’avantage d’être rapide et facile à implémenter. Enfin, comme l’impression d’avoir appris quelque chose impacte le transfert de ses connaissances sur le terrain, cela donne déjà une bonne indication qui va au-delà de la satisfaction52. 48 Laroche et Haccoun (1999) ; Petit et al. (2012) ; Rossion et Berckmans (2012) Gérard (2008) 50 Liégeois (2013) 49 51 52 Kirkpatrick et Kirpatrick (2009) Liégeois (2013) 21 Au niveau de la mesure du transfert, le but est d’observer la mise en application des savoirs dans les comportements en milieu professionnel, sur le terrain. En d’autres termes, il s’agit de vérifier si les apprenants se servent de leurs nouveaux acquis. Dans ce cadre, la littérature recense un grand nombre de questionnaires53. Le plus souvent, le transfert est évalué par questionnaire auto-rapporté dans un délai d’un mois suivant la formation. Une autre pratique nettement plus intéressante consiste à faire un questionnaire de type 360. Il s’agit d’interroger selon la pertinence les acteurs directement concernés par le transfert de l’apprenant : le supérieur immédiat, les collègues, les subordonnés, les clients ou les fournisseurs. Cette évaluation multi-source a l’avantage de renforcer l’objectivité de l’appréciation relative au transfert car elle permet de croiser les avis des répondants. Cependant, ces mesures sont généralement coûteuses et relativement lourdes. 53 Pour un aperçu, voir Devos et Dumay (2006) ; Peters (2012) ; Rivard et Lauzier (2013) 22 CONCLUSION ET PERSPECTIVES Face à cette réalité, retenons que quel que soit le type d’évaluation utilisé, aucune des approches exposées ne peut expliquer, du moins à elle seule, en quoi une formation est efficace ou inefficace54. A cela s’ajoute que même si ce genre d’approche peut offrir un bilan intéressant par rapport à l’efficacité de la formation, elle n’indique pas comment améliorer la situation. Cette limite est d’autant plus importante quand on sait que la réussite de la formation dépend de nombreux facteurs et pas seulement du bon déroulement du transfert. Compte-tenu de ces constats, les résultats de nos recherches nous amènent à proposer une approche diagnostique du processus de formation55. Plus concrètement, le but serait de travailler au développement d’un outil qui questionnerait l’organisation sur l’état des différents facteurs qui entrent en ligne de compte dans la réussite de la formation pour proposer à terme, un ensemble d’actions correctives. Dans cette perspective, le but serait de s’intéresser à l’ensemble du processus de formation en allant audelà du (contexte du) transfert. A ce titre, nous pensons notamment à l’importance de la définition des objectifs en amont, tout comme à l’existence de pratiques de gestion de la formation mises en place par l’organisation. Une autre piste à explorer consisterait à voir si les techniques pédagogiques utilisées par le formateur favorisent réellement les apprentissages. Enfin, un dernier volet du questionnaire porterait sur les actions mises en place par le supérieur en vue de motiver son collaborateur tant pour la formation que pour le transfert. En combinant les différents points de vue, la fiabilité des données récoltées pourrait ainsi être améliorée et les résultats obtenus donneraient un aperçu complet des facteurs qui impactent positivement et négativement les résultats de la formation. A cela s’ajoute qu’avec cette approche diagnostique, la démarche s’inscrirait dans une logique préventive plutôt qu’évaluative. En effet, plutôt que de se retrouver dans une situation où l’on démontre qu’une formation déjà donnée n’atteint pas les résultats escomptés, l’outil serait administré en amont du processus de formation pour permettre de corriger rapidement la situation. Finalement, la méthode permettrait d’éviter de rentrer dans des mesures systématiques et permanentes à l’instar de la plupart des questionnaires d’évaluation existants56 car l’analyse diagnostique ne serait d’abord réalisée qu’une seule fois. En fonction des dispositions prises lors du plan d’action, le diagnostic pourrait ensuite être à nouveau effectué, mais dans des intervalles de temps beaucoup plus longs et ce, pour apprécier l’évolution de la situation. 54 Rivard et Lauzier (2013) Peters (2012) 56 Liégeois (2013) 55 23 RÉFÉRENCES Borry, M. (2014). Le neuromanagement des connaissances. Paris : L’Harmattan. Bourgeois, E. (2006). « La motivation à apprendre », in E. Bourgeois et G. Chappelle (dir.), Apprendre et faire apprendre, 229-246. Paris : Presses Universitaires de France. Bourgeois, E. (2009). « Les dispositifs d’apprentissage en formation d’adultes » in J-M. Barbier, E. Bourgeois, G. Chapelle & J-C Ruano-Borbalan (dir.), Encyclopédie de la formation, 507-536. 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