Communiqué commun CAÉLIF et KISSIN

Communiqué de presse,
Paris, le 19 février 2010
Communiqué commun CAÉLIF et KISS-IN CONTRE L’HOMOPHOBIE
Arrachage d’affiches, insultes, intimidations et violences :
les étudiants disent stop à l’homophobie !
Comme chaque année, le 14 février est la journée des amoureux, l'occasion de célébrer l'amour, qu’il
soit homo ou hétéro. C'était sans compter sur la haine qui s’est exprimée toute la semaine dernière et
notamment dimanche dernier, lors du Kiss-in contre l'homophobie organisé à Paris.
Deux initiatives étudiantes ont fait de la Saint-Valentin l’occasion de lutter contre l’homophobie et les
discriminations qu’elle entraîne : une campagne d’affichage dans laquelle les étudiant-e-s réuni-e-s au
sein du Caélif revendiquent le droit d'"Aimer, simplement" ; et un Kiss-In, le cinquième du genre,
organisé par un groupe d’étudiants place St-Michel.
"Qu'on soit lesbienne, gay, bi, trans, hétéro..., on est toujours différent-e quand on aime", c’est le
message que veulent faire passer ces étudiant-e-s qui militent pour plus d’ouverture d’esprit et pour le
droit à l’indifférence.
La campagne d'information, en partenariat avec la LMDE, Animafac, Le
Mag, Moules-Frites et ECLS, touche l'ensemble des campus
universitaires et de grandes écoles françaises, spécialement en région
parisienne où le Caélif procède actuellement à la diffusion de milliers
d'affiches et de flyers.
Dès les débuts de l’opération, sur la majorité des campus, les affiches ont
été systématiquement arrachées : celles apposées sur des espaces non
prévus à cet effet mais aussi celles placardées sur les espaces de libre
affichage. Ici les affiches n’ont pas résisté deux heures. Là, c’est un
arracheur qui se justifie et clame qu’il est intolérable de « mettre un
signe égal entre un couple hétéro et un couple homo ». Des pratiques qui
ne sont pas sans rappeler le sort qui avait été réservé à la campagne de
lutte contre l’homophobie du Ministère de l’Enseignement Supérieur à la
rentrée dernière. L’accès à des espaces d’affichage sous verre est de
l’ordre de l’exceptionnel et le Caélif appelle les établissements du
supérieur à multiplier ces espaces afin de garantir la liberté d’expression
de tous.
Ces manifestations d’homophobie ont été rejointes, en fin de semaine dernière par une vague de menaces et
d’intimidations exprimées sur Internet par des groupuscules ultra-catholiques qui n’hésitent pas à qualifier –
en toute impunité – les homosexuels de « dégénérés », « sacs à SIDA », « racaille sodomite » ou de
« marionnettes lubriques ». Cette montée d’homophobie a été provoquée par l’annonce du Kiss-In qui devait
avoir lieu le 14 février sur le parvis de Notre-Dame. Face aux menaces de ces groupes et aux réticences de la
préfecture de police de Paris à assurer la sécurité des participants, les organisateurs ont été obligés de replier
la manifestation sur St-Michel, par refus de voir leur mobilisation pacifique et amicale dévoyée et
transformée en confrontation.
Plusieurs personnes ont souhaité malgré tout s’embrasser sur l’esplanade publique de l’île de la Cité, pensant
que les valeurs de la République primaient sur celles d’intégristes fanatisés. Ils ont été instantanément
agressés et violentés, aux cris de « les pédés au bûcher » et «habemus papam », accompagnés de saluts nazis.
Parmi les victimes : une étudiante membre du collectif à laquelle le Caélif adresse son soutien.
Nous, étudiant-e-s, voulons faire connaître notre déception de voir nos entreprises de lutte contre le rejet et
les discriminations entravées par des groupuscules extrémistes devant une autorité publique impuissante,
qu’il s’agisse des administrations de nos établissements, de la préfecture de police ou qu'il s'agisse même du
Ministère de l’Education Nationale, qui a semblé récemment céder à des pressions réactionnaires en ce qui
concerne la sensibilisation à l’existence de l’orientation homosexuelle et au respect et à la compréhension de
cette orientation. Cette sensibilisation est cependant un élément incontournable et primordial de la
normalisation de l’homosexualité et l’intégration des homosexuels au sein de la société. Nous affirmons
notre soutien personnel au combat de l’Inter-LGBT, du Collectif éducation contre les LGBTphobies en
milieu scolaire, de SOS homophobie, de l’association Contact Paris IdF en faveur de son développement, et
notre désir de voir les pouvoirs publics mener une action claire et cohérente en réponse aux extrémismes.
Plus d'information :
www.aimer-simplement.org
www.caelif.fr
http://kiss-in.blogspot.com
Contacts presse :
David Choël (CAELIF) 06 67 94 03 72 – [email protected]
Felix Pellefigues (KISS-IN) 06 29 46 47 31 – [email protected]
Le Caélif (Collectif des Associations Etudiantes LGBT d’Ile-de-France), fondé en 2001, est la
fédération des associations lesbiennes, gay, bis et trans de HEC, l’ENS, l’ESSEC, Polytechnique,
Supélec, l’ENSTA, l’Université Paris-Sud, l’ESCP Europe, Centrale, Siences Po, Telecom
Management et SudParis.
Le Kiss-In contre l’homophobie est un mouvement étudiant lancé sur l’initiative d’Arthur Vauthier,
et Felix Pellefigues en juin 2009, en guise de réponse à l’injustice ressentie par les couples
homosexuels de ne pas pouvoir s’embrasser ou se tenir la main en tout lieu et toute place.