Episode 10
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Episode 10
COLOCATAIRES (Titre provisoire) -------- 10 EME EPISODE -------VISUEL : PAULINE met un slow. MARIE s'assied à côté de STEPHANIE tandis que PAULINE s'assied à côté de JULIEN. PAULINE JULIEN. MARIE me demandait qu'elle était la parité du yen par rapport au rouble et j'avoue que je l'ignore. Toi qui connais bien ce sujet. Tu pourrais la renseigner ? MARIE Oui, parce que je dois faire un rapport sur l'influence du Boudhisme dans la culture de la canne-à-sucre et cette information m'est capitale. JULIEN Allez chier. STEPHANIE Mon petit JULIEN, s'il vous plait. Soyez poli et répondez à PAULINE. JULIEN 1,2345. Et maintenant, virez. PAULINE C'est drôle, il me semblait que c'était plutôt 5,4321. Qu'en penses-tu, MARIE. MARIE Je pense que tu as raison. 1,2345 me parait trop faible. JULIEN Alors, puisque vous le savez, ne m'cassez pas les burnes. PAULINE Quel langage. Cela ne vous choque pas, Madame la Comtesse ? STEPHANIE 1 Si fait. Vous êtes vraiment grossier, mon petit JULIEN, et j'ai horreur de ça. VISUEL : STEPHANIE se lève tandis que PAULINE et MARIE éclatent de rire. STEPHANIE (à MARIE) Ça m'a l'air passionnant cette histoire de Boudhisme et de canne-à-sucre. De quoi s'agit-il exactement ? PAULINE (interloquée) On croit rêver. On les recrute sur concours, les noblaillons, cette année. C'est pas possible. STEPHANIE Je vous en prie, ma fille. On peut s'instruire à tout âge. PAULINE MARIE, tu devrais emmener Madame la Comtesse à tes cours de sociologie. Elle a le niveau. 24. INT. SALON. SOIR FONDU A L'IMAGE VISUEL : STEPHANIE entre dans le salon. PAULINE, MARIE, JULIEN et ARNAUD sont assis, en train de boire et de fumer du haschich. Ils sont déjà bien chauds. ARNAUD Vous avez passé une bonne journée ? Madame la Comtesse. PAULINE gnagnagna. PAULINE (en chuchotant pour ARNAUD) Te fatigue pas. Tu la baiseras pas. STEPHANIE Excellente, mon petit ARNAUD. Soyez gentil, versez-moi un gin. 2 VISUEL : ARNAUD soupire STEPHANIE Je vous ai déjà dit mille fois de ne pas soupirer. C'est exaspérant. VISUEL : ARNAUD prend le sac et sort. STEPHANIE se laisse tomber dans son fauteuil. STEPHANIE Je suis exténuée. VISUEL : ARNAUD revient dans le salon et sert le gin. PAULINE Je me demande comment vous allez faire sans votre larbin lorsque vous partirez. STEPHANIE A propos de partir, il-y-a du changement, ma fille. PAULINE (pleine d'espoir) Vous vous cassez demain ? STEPHANIE Plait-il ? MARIE PAULINE a voulu demander si vous nous quittiez demain? STEPHANIE Que nenni. madame la baronne de Barentay ne pourra libérer son hôtel particulier que dans trois mois. En attendant je resterai ici. PAULINE, MARIE ET ARNAUD (d'un ton affligé) Oh merde. VISUEL : JULIEN rit. STEPHANIE Comme il-y-a une chambre de libre j'ai demandé à mon amie SOPHIE, baronne de Longueuille, de me tenir 3 compagnie. Elle est un peu capricieuse mais très sympathique. STEPHANIE (en regardant JULIEN) Je lui ai promis que vous serez aussi serviable avec elle qu'ARNAUD l'est avec moi. JULIEN (d’un ton affligé) Oh merde. VISUEL : PAULINE, MARIE et ARNAUD rient. JULIEN A propos, ARNAUD. Tu vas à la fête de l'huma, le weekend prochain ? ARNAUD Je me posais la question ce matin, justement. Je pense que oui. Il-y-a quelqu'un qui veut m'accompagner ? PAULINE Madame la Comtesse s'en fera un plaisir. N'est-ce pas Madame la Comtesse ? STEPHANIE La fête de l'huma, c'est bien la fête des communistes, n'estce-pas ? PAULINE Si fait, Madame la Comtesse. Si fait. STEPHANIE J'y suis allé une fois avec mon amie SOPHIE. Qu'est-ce qu'on avait ri. C'était très sympathique. MARIE Vous avez dû avoir un franc succès avec vos tailleurs Chanel et vos manteaux de vison. STEPHANIE Que nenni. Nous avions emprunté des vêtements à nos domestiques. On se serait cru à carnaval. 4 ARNAUD Qui a fait le discours de clôture ? VISUEL : STEPHANIE fait la moue. STEPHANIE Je ne sais pas. Je ne fréquente pas ces gens-là en temps ordinaire. Je me rappelle qu'il disait souvent : c'est un squindââââle. JULIEN C'était Marchais. STEPHANIE Oui. Ça me dit quelque chose. Je me souviens qu'à la fin les gens chantaient une chanson dans laquelle il était question de finir de lutter, ou quelque chose comme ça. MARIE L'Internationale. VISUEL : ARNAUD chante l'Internationale et tout le monde l'accompagne sauf STEPHANIE. L'hymne terminé, STEPHANIE applaudit. STEPHANIE Je me demande si je ne vais pas vous accompagner avec mon amie SOPHIE, mon petit ARNAUD. Vous n'y voyez pas d'inconvénients, n'est-ce-pas ? ARNAUD (en riant) Aucun inconvénient, Madame la Comtesse. A condition que vous vous habilliez comme à carnaval. VISUEL : STEPHANIE rit. STEPHANIE (en regardant PAULINE) Et vous ma fille, nous accompagnerez-vous ? PAULINE Ça m'étonnerait. 5 STEPHANIE Vous préférez sans doute la fête à Neuneu ? VISUEL : PAULINE fusille STEPHANIE du regard. STEPHANIE A propos mon petit ARNAUD, ses affaires arriveront demain matin. Vous, serez gentil de les recevoir. ARNAUD Mais … STEPHANIE Je sais, mais vous différerez, mon ami. Vous différerez. VISUEL : STEPHANIE renifle. STEPHANIE Il-y-a une drôle d’odeur ici. VISUEL : JULIEN lui tend une cigarette. JULIEN C’est du shit. Vous en voulez ? STEPHANIE (avec dégoût) Je ne fume que des orientales. PAULINE (d’une voix agressive) Essaye connasse. Ça va te décoincer. STEPHANIE Je vous en prie ma fille, ne soyez pas vulgaire. MARIE ARNAUD, mets du hard-rock, j'ai envie de faire la fête. VISUEL : ARNAUD obéit. Une musique forte emplit la pièce. Tout le monde se met à danser au rythme de la musique sauf STEPHANIE qui reste assise. JULIEN s'approche de STEPHANIE. 6 JULIEN Madame la Comtesse est très belle. STEPHANIE Merci mon petit JULIEN. VISUEL : JULIEN lui tend un joint. JULIEN Vous devriez prendre un joint. Vous vous sentirez bien. VISUEL : STEPHANIE prend la cigarette et la porte à sa bouche avec hésitation. Elle aspire quelques bouffées. STEPHANIE Diantre, ce n’est pas mauvais. VISUEL : JULIEN lui tend un verre de whisky. JULIEN Buvez un coup, vous verrez, ça sera le pied. VISUEL : STEPHANIE prend le verre et le boit cul-sec. Elle se lève d’un bond. STEPHANIE (d’un ton de reproche) Eh bien mon ami. Qu’attendez-vous pour m’inviter à danser ? VISUEL : STEPHANIE prend la main de JULIEN et le traîne au milieu des autres. Elle gesticule comme une folle en fumant son pétard. FONDU AU NOIR FONDU A L’IMAGE STEPHANIE (tout en gesticulant) Mon petit ARNAUD. Prenez mon portable et appelez mon traiteur pour qu’il nous fasse parvenir de quoi nous sustenter. Vous trouverez sa carte dans mon sac. ARNAUD Bien, madame la Comtesse. 7 VISUEL : ARNAUD sort du salon. On sonne à la porte. 25. INT. COULOIR. SOIR VISUEL : MARIE à moitié saoûle, ouvre la porte. LE VOISIN (OFF) Mademoiselle ... Mais, vous êtes ivre ? MARIE Ben ouais. On baisait. Tu veux venir ? Mais laisse bobonne sur le palier, elle est trop moche. On t'en prêtera une autre. LA VOISINE (OFF) Mademoiselle, je ne vous permets pas. Et toi, Albert, baisse les yeux. LA VOISINE (OFF après deux secondes) Baisse les yeux je t'ai dit. VISUEL : On entend le bruit d'une gifle. LA VOISINE (OFF) Albert, tu descends. Quant à vous, on va prévenir la police. Bande de dégénérés. MARIE C'est ça. Ta gueule. VISUEL : MARIE claque la porte d'entrée. 26. INT. SALON. SOIR VISUEL : MARIE rentre dans le salon. MARIE C'était les branques du dessous. ARNAUD Tu les as envoyé chier ? MARIE Un peu mon neveu. Bon. On danse ou quoi ? 8 VISUEL : Tout le monde se remet à danser, à boire ou à fumer. FONDU AU NOIR FONDU A L’IMAGE VISUEL : On sonne à la porte. MARIE sort pour ouvrir. Elle revient avec un garçon un peu efféminé, chargé de paquets. MARIE (d’une voix claironnante) C’est le larbin du traiteur. VISUEL : STEPHANIE se dirige vers le garçon. STEPHANIE (en désignant une table) Ah, mon petit PIERRE. Je meurs de faim. Posez les victuailles sur la table et joignez-vous à notre petite réception. PIERRE Bien, Madame la Comtesse. VISUEL : PIERRE obéit. Tout le monde se précipite sur les toasts, petits-fours et champagnes. FONDU AU NOIR FONDU A L’IMAGE VISUEL : MARIE s'approche d'ARNAUD. MARIE (d'une voix câline) Dis. J'ai envie de niquer. Ça te dit ? ARNAUD T'as le feu au cul ? MARIE Qu'est-ce que t'es con. ARNAUD Permets-moi de décliner cette invitation. Ce soir je baise dans la haute. 9 VISUEL : La sonnette retentit puis on entend des coups à la porte. UNE VOIX (OFF) Ouvrez. Police. ARNAUD Merde. Les flics. STEPHANIE Mon petit ARNAUD, arrêtez cette musique. Quant à vous, cachez-vous et ne faites pas de bruit. Je m'en occupe. VISUEL : Les jeunes obéissent. STEPHANIE sort du salon. 27. INT. COULOIR. SOIR VISUEL : STEPHANIE ouvre la porte. LE POLICIER (OFF) Bonjour. On nous a signalé du bruit en provenance de cet appartement. Est-ce exact ? STEPHANIE Diantre, vous tombez bien. Depuis trois heures, monsieur le policier, depuis trois heures, le voisin du dessous fait un bruit de tous les diables avec une musique de sauvage. LE POLICIER (voix off) C'est pourtant lui qui nous a prévenus. STEPHANIE Diantre, le fourbe. Ce monsieur est un anarchiste, monsieur le policier. Il n'arrête pas de crier "mort aux vaches" dans les escaliers. De plus, comme j’appartiens à la haute noblesse, je suis en bute à toutes sortes de brimades. Parfaitement, monsieur le policier. Mais j'ai oublié de me présenter. Je m'appelle STEPHANIE, Comtesse de Montrichet. Ma famille est cousine avec la reine d'Angleterre. Pourriez-vous dire à ce monsieur de cesser ses agissements. LE POLICIER (OFF) Mais bien sûr, Madame la Comtesse. Ah ? Le lascar crie "mort aux vaches" ? Hé bien on va le soigner, j'aime autant vous le dire. Mes respects, Madame la Comtesse. 10 STEPHANIE Au revoir, messieurs les policiers. VISUEL : STEPHANIE ferme la porte. 28. INT. SALON. SOIR VISUEL : STEPHANIE rentre dans le salon. STEPHANIE Voilà. Les choses sont arrangées. Sauf pour le voisin du dessous. VISUEL : Tout le monde rit et se remet à danser. MARIE Et si on allait baiser. STEPHANIE Si fait. L'expression est grossière mais l'idée est excellente. Mon petit ARNAUD, vous me ferez bien l'hospitalité cette nuit. N'est-ce pas ? ARNAUD Mais vos désirs sont des ordres, Madame la Comtesse. VISUEL : STEPHANIE prend ARNAUD par la main et ils quittent le salon. MARIE Ah la salope. Elle m'a piqué mon mec. PAULINE T'as encore le feu au cul ? MARIE Ta gueule. VISUEL : MARIE prend JULIEN par la main. MARIE (en s'adressant à JULIEN) Viens dans ma piaule. J'ai deux mots à te dire. JULIEN Et si je veux pas ? MARIE J'te fous un coup de pied dans les couilles. 11 VISUEL : JULIEN hausse les épaules et MARIE et lui quittent le salon. PAULINE Et moi ? JULIEN (sans se retourner) On te laisse Pierrot. Veinarde. VISUEL : PAULINE regarde PIERRE avec concupiscence. PIERRE Qu'est-ce que vous avez ? PAULINE Tu sais que tu es pas mal, toi ? Tu m'plais bien. Viens dans ma chambre, j’vais t’expliquer les dérivées différentielles à trois inconnues. PIERRE (apeuré) Ça va pas ? Et puis je suis fidèle à mon ami Gégé, moi. VISUEL : PAULINE s'approche de PIERRE. Celui-ci s'enfuit. PAULINE poursuit PIERRE autour de la table du salon. PIERRE Au secours, Gégé. PAULINE Viens ici connard. J'vais t'faire ta fête. FONDU AU NOIR A SUIVRE … 12