convergence_85 - françois nadeau
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Le magazine de l’entreprise et de la culture numérique no 85 - janvier 2014 présenté par Le Lien MULTIMÉDIA www.lienmultimedia.com Canal + s’installe sur le Web québécois Formation: multimédia, TI, Web, animation, jeux vidéo... Stratégie numérique: Metro BookCamp Montréal Claude Cossette «Child of Life» François Nadeau 4,95 $ No de convention: 40112422 de la Poste-publications - <CoNvergeNCe> / Le Lien muLtimédia - 4841, rue Jeanne-mance - montréal (Québec) H2v 4J6 CuLture NumériQue > phOtOGRaphiE François Nadeau en mode «priorité ouverture» entrevue: Myriam Baril-Tessier texte: Sophie Bernard Compositeur et photographe à ses heures: c’est ainsi que François Nadeau se décrit. La photo, il est tombé dedans quand il était tout petit, quand son père lui a acheté un Instamatic, qu’il possède d’ailleurs encore. «Toute mon enfance, toute mon adolescence, j’ai fait de la photo, confie-t-il au Lien MULTIMÉDIA. Adolescent, nous avions une chambre noire à la maison.» P François Nadeau Photo/vidéo: Myriam Baril-Tessier ourtant, ce n’est pas en art visuel qu’il se dirige, mais plutôt vers la musique. François Nadeau, alias diGitum, fait ses études à Vincent-D’Indy, puis à Concordia. Musicien de studio et compositeur p o u r d e n o m b re u x artistes, il aura même son propre groupe new wave, The Walk, dans les années 1980. À la fin des années 1990, il devient intégrateur multimédia. «J’ai même eu ma propre compagnie, raconte-t-il. Mais ce n’était pas mon milieu. Je suis donc retourné en musique pour la télé.» Il composera ainsi pour National Geographic, Canal D, Vrak tv et même RDS. Depuis deux ans, il est revenu à la photo. «J’ai trouvé un appareil 35 mm dans une vente de garage et je me suis remis à la photo 35 mm, précise François Nadeau. Je me suis équipé d’une chambre noire. Je passe la moitié du temps en numérique et l’autre en argentique. Comme lorsque je compose, j’essaie différents styles. La semaine, je me consacre à la streetphotography, je prends des photos de gens, je montre la solitude des gens. En ce moment, j’utilise l’argentique car cela donne de meilleures textures et rend plus hommage à la ville. Le reste du temps, à la campagne, je préfère le numérique ou le 120 mm et le grand format 4X5. À la campagne, j’essaie des trucs.» En 2013, François Nadeau est sélectionné parmi les 50 photographes pour le World Photographers magazine <CONVERGENCE> no 85 — janvier 2014 — page 22 CuLture NumériQue > phOtOGRaphiE (c) François Nadeau, photographe magazine <CONVERGENCE> no 85 — janvier 2014 — page 23 CuLture NumériQue > phOtOGRaphiE magazine <CONVERGENCE> no 85 — janvier 2014 — page 24 CuLture NumériQue > phOtOGRaphiE Focusing on Beijing. Pendant une semaine, il a pu photographier Pékin en compagnie des meilleurs photographes du monde, dont Joe McNally. «Il y avait des photographes écossais, russes, de partout, lance-t-il. C’était vraiment trippant! Nous avons eu accès à des endroits comme le Temple du Soleil et la Cité interdite. Et même une partie de la Grande Muraille de Chine où ils ne vont pas. En voyage, j’ai l’impression d’avoir une plus grande liberté, je suis plus observateur que participant. De plus en plus, j’aimerai allier photo et musique. Je vois un parallèle entre les deux.» Le photographe ne dédaigne pas les nouvelles technologies. Il s’est mis à croquer des images avec son iPhone dans la rue, les éditait dans le métro et les téléchargeait en sortant sur son site Web aminumerique.com. «C’est un nouveau jouet et ça prend de bonnes photos, note-t-il. Avec un téléphone, on passe inaperçu, on peut prendre plein de photos. Je suis un peu maniaque de collection d’appareils aussi. Depuis que j’ai acheté un appareil à 10 $ dans un marché aux puces, je cherche des appareils à prix ridicules. Je vais sur Kijiji ou ailleurs et j’achète des appareils à 5 $, 10 $ ou 15 $. Dernièrement, j’ai trouvé une caméra Calumet 4X5.» François Nadeau aime expérimenter avec le film, un art qui s’est perdu selon lui. Sa fille de 13 ans s’est mise à la photo et en fait avec lui, ce dont il est particulièrement ravi. «Je développe dans la salle de bain, puis je scanne, par contre, je n’ai pas de place pour faire des agrandissements, poursuit-il. En film, j’essaie de ne pas trop retoucher. Je fais aussi du HDR. Pour l’édition, j’utilise Lightroom 90 % du temps et Photoshop si je veux aller plus loin.» Le photographe s’est également mis au portrait, choisissant de photographier ses amis, des gens pour qui il ressent du respect. Se promenant toujours avec son sac et ses deux caméras, l’une numérique et l’autre argentique, François Nadeau applique la même méthode à la photo qu’à la musique. Si, parfois, ses sujets se montrent gênés devant l’appareil, il s’est découvert une facilité à les diriger, comme il dirige des musiciens. «Le but est d’avoir du fun, affirme-t-il. Je fais des portraits d’amis, je les connais, donc je sais ce que je veux faire, je fais des mises en scène.» François Nadeau, dont la boîte diGitum Production s’est jointe à La Hacienda Créative, a des projets de voyage en tête. L’Asie l’attire et il espère rejoindre un photographe indonésien qui s’est montré intéressé par le travail du Québécois. Il caresse également le projet de se rendre en Écosse, histoire de documenter le référendum qui aura lieu en septembre 2014. «Je fais d’abord des photos pour moi. Dans ma tête, je ne suis pas rendu à faire des expositions», conclut-il. magazine <CONVERGENCE> no 85 — janvier 2014 — page 25