Rue Frontenac - La LHJMQ est un «punching bag»
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Rue Frontenac - La LHJMQ est un «punching bag» Mercredi, 20 janvier 2010 13:22 Si les dirigeants de la LHJMQ allaient se faire « psychanalyser » dans un cabinet de relations publiques, le diagnostic serait rapide, court et précis. On leur dirait : « Vous avez un sérieux problème d’image ». La Ligue junior majeure n’est pas parfaite, tout le monde en convient. Mais est-elle imparfaite au point de devenir une espèce de punching bag médiatique ? C’est devenu complètement ridicule. Comment se fait-il que tous les amateurs de hockey québécois connaissent (désormais) le nom de Patrice Cormier mais que la très grande majorité d’entre eux ignorent jusqu’à l’existence de Sean Couturier ? Pour ceux qui ne le connaissent pas, Couturier est un attaquant de 17 ans des Voltigeurs de Drummondville. Il mesure 6 pi 4 po et pèse 205 livres. Il provient d’une bonne famille et affiche une maturité impressionnante pour son âge. Or, Sean Couturier vient de réussir l’exploit de se hisser au premier rang des marqueurs de la LHJMQ. Et de plus en plus d’observateurs estiment qu’il pourrait être le tout premier joueur sélectionné au repêchage de la LNH en 2011. Le dernier hockeyeur québécois à avoir mérité un tel honneur a été Marc-André Fleury, en 2003. Et le dernier avant Fleury avait été Vincent Lecavalier en 1998. On parle ici d’un joueur d’exception. On parle d’un athlète qui était la saison dernière le plus jeune joueur de la LHJMQ et qui était déjà étiqueté comme l’un des dix meilleurs espoirs en vue du repêchage de 2011. Son talent est en train d’éclore, il progresse à un rythme qui étonne même les dirigeants de sa propre équipe. 1/4 Rue Frontenac - La LHJMQ est un «punching bag» Mercredi, 20 janvier 2010 13:22 « D’un point de vue tactique, technique et physique, Sean possède toutes les qualités pour devenir un premier centre dans la LNH, estime le directeur général des Voltigeurs, Dominic Ricard. C’est un joueur extrêmement complet, capable de se démarquer dans toutes les facettes du jeu. Il reste à voir, cependant, quelle sorte de statistiques offensives il sera capable de compiler. Est-ce qu’il pourrait être le tout premier choix au repêchage de la LNH ? « Certainement ! », répond Ricard sans hésiter, tout comme certains recruteurs avec lesquels j’ai eu la chance de discuter. Il fut un temps où les joueurs comme Couturier, qui ne surgissent qu’à tous les cinq ou sept ans, étaient une bénédiction pour la LHJMQ. Ils faisaient souvent l’objet de reportages dans les médias nationaux et attiraient les réflecteurs sur leur équipe (et sur la ligue) partout sur leur passage. Sean Couturier pourrait être le premier choix du repêchage de 2011. Photo d'archives Que s’est-il donc passé au cours des dernières années ? Pourquoi Sean Couturier est-il en train de se développer dans un anonymat presque complet ? Pourquoi la LHJMQ est-elle constamment mêlée à des histoires de plaintes policières et de procès pour voies de fait ? Comment a-t-on pu en arriver là ? Les dirigeants des salles de rédaction des grands médias généralistes n’ont aucune foutue idée de ce qui se passe dans la LHJMQ. Ils n’ont aucune idée de ce que ça peut représenter d’enseigner le hockey à des jeunes de 16 à 20 ans dans un contexte aussi compétitif, et de les préparer à affronter la jungle du sport professionnel. 2/4 Rue Frontenac - La LHJMQ est un «punching bag» Mercredi, 20 janvier 2010 13:22 Les joueurs comme Sean Couturier ? Ils n’en ont rien à foutre. Ils ne savent même pas qu’il existe. Mais montrez-leur un bout de film – une bagarre, un coup de coude sur la gueule – et ils sont tous preneurs, même si ces incidents surviennent dans 0,0016 % des matchs. Ça fait qu’aux yeux de la madame qui regarde LCN ou du citoyen ordinaire qui s’intéresse « de loin » au monde du sport, la LHJMQ est une espèce de ligue sanguinaire au sein de laquelle on laisse notre belle jeunesse s’entre-tuer. Et aux yeux des recruteurs de la LNH, qui passent le plus clair de leur temps dans les arénas, c’est tout le contraire. Pour eux, le circuit junior québécois est devenu une espèce de circuit récréatif, une ligue en tutu où plus personne ne frappe plus personne. Pour eux, la LHJMQ n’est même plus une pâle copie de ce qu’elle était lorsqu’elle a développé des Mike Bossy, Mario Lemieux, Pat LaFontaine, Pierre Turgeon ou Vincent Lecavalier. Et pour les tribunaux, la LHJMQ est devenue une ligue hors de contrôle qui s’apprête à faire parader un troisième joueur devant un juge en moins de trois ans. Problème d’image, vous dites ? Ça n’a plus de bon sens. Latendresse vs Pouliot (depuis le 23 novembre 2009) 3/4 Rue Frontenac - La LHJMQ est un «punching bag» Mercredi, 20 janvier 2010 13:22 Quelques lecteurs/débatteurs m’ont demandé de compiler les statistiques de Guillaume Latendresse et de Benoît Pouliot, et de faire un suivi sur leurs performances d’ici la fin de la campagne. « À la fin, on verra bien qui a eu gain de cause dans cette transaction », arguent-ils. 4/4