mc162 vaubadon.qxp

Dialoguer et jouer
la transparence
portes ouvertes
pour faire taire la rumeur
La carrière de Vaubadon a ouvert ses portes au
public le 25 et le 26 septembre dans le cadre de
l’opération “Carrières à cœur ouvert” de l’Unicem.
Le but est de jouer la transparence pour soutenir le
bon voisinage avec les riverains en nouant le dialogue, et en répondant à toutes les questions pour éviter la suspicion.
L
e site de Vaubadon avait
déjà ouvert ses portes en
2007 hors du cadre des
journées portes ouvertes, à titre
individuel. Gaëlle Pignet, directrice
commerciale de la SAS Girard et
Fossez et Cie (GFCIE), qui exploite
la carrière de Vaubadon, explique :
“Ce premier essai fut un succès avec plus
de 300 visiteurs. Cependant, cette année
nous avons souhaité structurer notre
démarche en nous inscrivant dans le cadre
fourni par l’Unicem. En effet, celle-ci
apporte une méthode et des supports de
travail, des conseils et un retour d’expérience intéressant.”
Pour jouer
la transparence
Selon Gaëlle Pignet, l’intérêt de
cette opération est d’abord de moti-
42
ver les équipes : “Les employés qui
assurent des animations se sentent valorisés dans leur travail. Ils ont aussi plaisir
à lire le livre d’or ainsi que les réponses
au questionnaire de satisfaction que les
visiteurs peuvent remplir.”
Les portes ouvertes sont aussi, et
surtout, le moyen de jouer la transparence vis-à-vis des riverains.
“L’idée est que si on ne montre pas le site,
la rumeur l’emporte ”, résume Gaëlle
Pignet. La rumeur est en l’occurrence alimentée par une association
de riverains à propos d’émanations
“prétendument toxiques ” dues à l’implantation de centrales d’enrobage.
L’opération “Carrières à cœur
ouvert” a été l’occasion de montrer
au public que ces émanations n’existent pas. Les deux centrales d’enrobés, l’une du groupe Colas, l’autre
de Toffolutti, qui sont hébergées sur
le site de Vaubadon, ont conjointement ouvert leurs portes afin de
couper cour à la “rumeur ”.
Gaëlle Pignet ajoute que ces journées sont un volet supplémentaire à
l’action de transparence mise en
œuvre tout au long de l’année.
“Nous mettons à la disposition du public
sur Internet le suivi des résultats de nos
mesures environnementales, tels que l’empoussiérage, les eaux rejetées…” On
trouve également sur ce site Internet (www.gfcie.fr) les mesures de
vibration de chaque tir, leur positionnement géographique et la
quantité d’explosifs utilisés (suivi
effectué sous le logiciel Menthol
développé par Arcade). Enfin, tout
au long de l’année, des collégiens
sont invités à visiter le site de Vaubadon.
Le partenariat
pour s’appuyer
La carrière de Vaubadon appartient à SAS Girard et Fossez et Cie
L’intégralité du site de Vaubadon
ainsi que les 2 centrales d’enrobés
qu’il héberge ont ouvert leur portes
au public dans le cadre de l’opération
Carrières à cœur ouvert de l’Unicem
m&c n° 162, septembre 2009
DR
ment 250 tonnes d’explosifs. Chaque
tir abat entre 10 000 et 20 000 m3 de
0/700 mm. Le brut d’abattage a de
bonnes caractéristiques avec un
Los et un MDE qui varient tous
deux de 10 à 15. Yann Pignet, directeur d’exploitation de GFCIE
explique : “Ceci nous permet de faire un
maximum de production en 0/10, 0/14
pour les centrales d’enrobage.” Cette
politique a toujours été couplée à
une démarche de partenariat pour
investir suffisamment. En effet,
Jean-Max Pignet commente : “J’ai
suivi la règle voulant que pour faire
100 de chiffre d’affaires, il faut investir
300 en roche massive. Ce partenariat, par
exemple, consiste en l’hébergement locatif
de deux centrales d’enrobé à chaud qui
apporte une première source de revenus.
De plus, ces centrales sont obligées de se
fournir chez moi pour leurs enrobés, ce qui
représente 190 000 tonnes captives de
granulats par an.”
La première centrale, Les Enrobés
de Vaubadon (LEV), du groupe
Colas est présente sur le site depuis
1967. Cette centrale fixe a été tout
récemment renouvelée. La seconde
centrale est mobile, elle appartient à
portes ouvertes
(GFCIE) qui exploite plusieurs
carrières. GFCIE est un indépendant présidé par Jean-Max Pignet.
La société est elle-même chapeautée par la holding SA Gayam, présidée, elle aussi, par Jean-Max
Pignet.
La carrière se situe à l’extrémité Est
du massif armoricain. Elle exploite
un gisement de grès quartzeux précambrien. L’exploitation est autorisée pour 30 ans selon l’arrêté préfectoral du 28 juin 1989, sur une
superficie totale de 70 ha, et pour
une production maximale annuelle
de 1 M de tonnes. Le gisement est
exploité en dent creuse par gradins
de 15 mètres, de la cote 122 à la cote
25 (profondeur autorisée). Pour
répondre au marquage CE 2 +, le
matériau est repris de 6 ou 7 fronts
par la chargeuse de production (WA
600 Komatsu) qui réalise ainsi le
mélange. Cet engin charge 2 tombereaux rigides Caterpillar (de 60 tonnes de charge utile) qui exécutent les
rotations entre les fronts de taille et
l’usine de traitement.
Le matériau est abattu par une trentaine de tirs annuels, qui consom-
L’Unicem apporte une méthode,
des supports de travail, des conseils
et un retour d’expérience
l’entreprise de travaux publics
régionale Toffolutti.
SAS Girard et Fossez et Cie possède également 2 centrales SAE sur
option 2
option 1
Bulletin d’abonnement
OUI, je désire m’abonner à
pour 11 numéros par an
et ses 2 numéros hors série par an :
175 € tarif normal (225 € hors UE et Suisse)
140 € tarif adhérent
(180 € hors UE et Suisse)
profitez-en
OUI, je désire m’abonner à
pour 11 numéros par an :
tarif adhérent
125 € tarif normal (161 € hors UE et Suisse)
100 € tarif adhérent
(136 € hors UE et Suisse)
Nom : .......................................................
pour adhérer à la Sim !
déjà adhérent Sim
(n° ...................... )
nouveau adhérent Sim
Prénom : ............................................
Tél. : ....................................... Fax : ........................................ E-mail : ...................................................
Numéro de TVA intracommunautaire : .........................................................................................................
Secteur d’activité :
mines
transformation
carrières
enseignement
recyclage
constructeur
administration
services
autre
Veuillez trouver ci-joint mon règlement pour :
par
CB
Eurocard Mastercard
Visa
American Express
N° :
Date d’expiration :
/
3 derniers chiffres au dos de la carte :
m&c 716
Titulaire : ....................................................................
date, cachet et signature
un abonnement
une adhésion à la Sim
par chèque joint, à l’ordre de la Sim,
tiré sur une banque française
par virement, en euros,
sur le compte bancaire de la Sim
HSBC Paris Maubert
IBAN : FR 76 3005 6000 6500 6554 0002 202
RIB : 30056-00065-00655400022-02
BIC : CCFRFRPP
50 €
individuelle
bénéficiez
de 20 %
Fonction : ................................................. Société : .............................................
sur votre
abonnement !
Adresse : ......................................................................................................................................................
Code postal : ...................... Ville : ......................................... Pays : ......................................................
285 €
société
retraité, sans-emploi,
étudiant, enseignant
30 €
(à régler séparément
à l’ordre de la Sim)
Adhérer à la Sim, c’est ...
être informé des évolutions
techniques de vos métiers ;
bénéficier de l’organisation
de la Sim, lieu d'échanges
et de rencontres ;
profiter des synergies existant
entre toutes les professions
réunies au sein de l’Association.
Adhérer à la Sim c’est aussi
bénéficier de 20 % de réduction
sur toutes les manifestations
et publications de l’association.
www.lasim.org
société de l'industrie minérale
17 rue Saint-Séverin, 75005 Paris France
www.lasim.org - tél. +33 (0)1 53 10 14 70 - fax +33 (0)1 53 10 14 71
portes ouvertes
le site. Gaëlle Pignet directrice
commerciale de GFCIE commente : “La première, d’une capacité de
400 t/h, produit nos recompositions de
produits blancs.” La seconde est une
centrale d’enrobés à froid qui fabrique le Compomac (brevet Screg).
“Cet enrobé à froid double enrobage
(enrobage séparé du sable et des gravillons) connaît un succès grandissant ”
explique Gaëlle Pignet. Le double
enrobage permet l’utilisation de
sable fillérisé qui conduit à un
enrobé dense, plus stable, plus
durable et plus performant que les
enrobés à froid ouverts stockables,
communément proposés pour
l’entretien courant, voire les couches de roulement en 0/10.
Les matériaux produits sont les suivants :
• sable de broyage 0/2 a, sable lavé
0/4 pour assainissement;
• gravillons : 2/4 - catégorie BIII,
2/6,3 - catégorie BIII, 4/6,3 catégorie BIII, 6,3/10 - catégorie
BIII, 10/14 - 10/20 - catégorie
BIII, 6.3/14 - catégorie CIII, 6/20
- catégorie CIII ;
• graviers à béton : gravillons 6,3/10
- catégorie BIII, gravillons 10/14 10/20 - catégorie BIII ;
• tout-venant : 0/120, 0/60 et 0/80,
0/40 - DIV c, GNT 0/31,5 CIII b ;
• matériaux drainant : 10/30,
20/40, 40/100 - 50/150 ;
• blocs de 0,50 à 1 tonne, enrochements de 1 tonne à 3 tonnes.
presse. L’eau épurée s’évacue par
surverse et rejoint gravitairement le
hall de pompage où elle peut être de
nouveau utilisée.
L’art d’anticiper
DR
Gaëlle Pignet, directrice commerciale de GFCIE,
en compagnie de Jean-Max Pignet, président de la société
et de Michel Pignet, chef de carrière du site de Vaubadon (à gauche)
Une production
diversifiée
L’usine de traitement continu est
constituée d’un concasseur primaire
suivi d’un broyeur secondaire et de
broyeurs tertiaires et quaternaire.
Ces derniers peuvent être directement alimentés par le stock tampon
de 3 000 tonnes.
44
L’alimentation en eau de la carrière
se fait exclusivement en circuit
fermé par pompage des eaux de
pluie sur le site et par la récupération
des eaux de lavage des gravillons.
Ces eaux usagées sont traitées dans
une station comprenant un hydroséparateur, un essoreur et un décanteur racleur. Les boues concentrées
sont ensuite évacuées vers un filtre
Malgré la crise, l’activité de la carrière demeure à peu près identique,
Jean-Max Pignet commente : “On a
eu un début d’année difficile, mais heureusement nous avions anticipé en prenant une partie du chantier de l’autoroute
A 13. Nous sommes trois carrières à
livrer ce chantier, et cela jusqu’à mars
2010.” Gaëlle Pignet avance également les efforts de diversification
de l’entreprise pour expliquer sa
bonne santé. “On essaie d’innover sur
les granulométries en développant de nouveaux matériaux drainants par exemple
(100/350 ou 80/200 et 90/130). Ce
dernier matériau sert à remplir les
gabions (paniers métalliques) que l’on
commercialise depuis 2 ans, et pour lesquels il y a une forte demande.”
Au rang des projets, GFCIE s’intéresse au port du Havre annoncé
comme le port du Grand Paris. En
effet, la société vient de déposer, par
le biais de son GIE de granulats
marins Granulats de manche orientale un dossier de demande de
concession de 2 Mt/an de granulats
marins pour 50 ans. Jean-Max
Pignet détaille : “Nous avons un partenaire pour un bateau d’une capacité de
10 000 tonnes. Ce marché est porteur, les
gens n’aimant pas les carrières chez eux,
le granulat marin va s’intensifier comme
matériaux de substitution à ceux que l’on
trouve à terre. D’ailleurs beaucoup de
matériaux sont déjà importés de Norvège
par le Havre pour compenser le déficit de
l’Ile-de-France qui est de l’ordre de
17 Mt.”
Pour le dossier d’étude d’impact, le
GIE s’est entourée de plusieurs universitaires (étude de la faune, de la
flore …). Une commission d’information et de suivi a été montée avec
les marins pêcheurs.
GFCIE regarde aussi, comme alternative à l’embranchement ferroviaire trop coûteux, la création de
plateformes de dépôt au plus près
des centres de consommation pour
satisfaire ses fidèles clients. JeanMax Pignet résume : “Dans notre
métier, il faut penser en stratège et agir en
m&c
primitif.”
Patrick Pételot
m&c n° 162, septembre 2009