Intervention à la table ronde Communauté éducative : des enjeux à l

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Intervention à la table ronde Communauté éducative : des enjeux à l
Intervention à la table ronde
Communauté éducative : des enjeux à l’action
Goucem Redjimi – Conseillère jeunesse à la DRJSCS d’Île-de-France
La question que nous nous posons est celle de « la contribution à la création des conditions de
construction d’une politique éducative territoriale ». Je vais donc tenter d’apporter quelques éléments
au débat qui nous réunit.
Notre institution agit sur 3 leviers permettant de faire avancer la mise en œuvre de la réforme ou d’y
contribuer tout au moins. Ces leviers sont :
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Le groupe d’appui départemental (GAD)
Le projet éducatif territorial (PEDT)
La formation à l’animation
1. Le groupe d’appui départemental (GAD) :
Il existe dans tous les départements. Les principaux acteurs impliqués au sein d’un GAD sont divers
parmi lesquels : Unités territoriales de la DIRECCTE1, collectivités, CAF2, missions locales, les
associations (d’éducation populaire, de parents, sportives, etc.), STIF3, etc….
Le GAD est conçu comme un lieu d’échange et de mutualisation des expériences locales. Il permet de
créer ou de consolider une dynamique partenariale. Son animation est assurée soit par la DASEN4 soit
par les DDCS5, le plus souvent par les 2 services. Mais la pratique montre que le GAD est conçu
surtout comme structure d’appui aux municipalités et son fonctionnement répond, bien entendu, à une
dynamique locale.
Quelques exemples de GAD :
-
Dans les Hauts de Seine, le GAD est animé par un binôme DDCS/DASEN.
-
En Seine-Saint-Denis, il existe plutôt un groupe technique.
-
Le Val-de-Marne a mis en place des groupes de travail chargés du suivi de la
réforme avec des thématiques : Critères d’analyse des projets PEDT ;
Questions/Réponses aux collectivités. Le format GAD, se réunissant dans sa
totalité une à deux fois par an.
2. Le Projet Educatif Territorial (PEdT)
La réforme prévoit l’organisation des activités périscolaires dans le cadre d’un PEdT. Voici un bref
rappel de ce qu’est un PEDT :
C’est un document élaboré à l’initiative d’une collectivité territoriale, et par lequel il est possible
d’offrir à chaque enfant un parcours éducatif cohérent et de qualité. Sa conception est l’occasion
d’associer l’ensemble acteurs qui agissent dans le domaine de l’éducation : Services de l’État (DDCS,
1
DIRECCTE : Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi
CAF : Caisse d’Allocation Familiale
3
STIF : Syndicat des transports d’Île-de-France
4 DASEN : Direction académique des services de l’éducation nationale
5 DDCS : Directions départementales de la Cohésion Sociale
2
Rencontre du 10 juin 2015 – CRAJEP Île-de-France / DRJSCS Île-de-France
« Réforme des rythmes : l’ambition éducative à l’épreuve des inégalités territoriales »
EN, Ville, Famille, Culture, etc.), mais aussi tous les autres acteurs présents sur un territoire
(associations, bénévoles, familles, etc.)
L’intention est de tirer parti de l’ensemble des ressources d’un territoire, de créer des synergies pour
garantir une continuité éducative entre projets de l’école et activités proposées aux élèves en dehors du
temps scolaire.
En un mot : c’est un cadre de concertation locale qui rassemble, toute la communauté éducative autour
du projet de construction d’une politique éducative
Où en sommes-nous des PEDT en Île-de-France ?
A ce jour, 310 PEDT ont été signés (sur 1281 communes franciliennes) : soit environ 1/4 des
communes environ. Nous pouvons observer diverses configurations dans le fonctionnement des
communes :
- Des collectivités engagées dans une démarche de large concertation avec l’ensemble des acteurs
impliqués et concernés par la réforme
- Des collectivités qui souhaitent s’assurer du cadre réglementaire et font appel aux DDCS
- Des collectivités avancent plutôt seules et s’organisent avec leur propre savoir-faire
3. La formation à l’animation
Sur ce point, et à partir de ce qui remonte des DDCS, nous faisons deux constats :
1) Il existe des besoins en matière de formation qualifiantes (BAFA/BAFD), de formations
diplômantes (BAPAAT, BPJEPS), mais aussi de formations continues en direction des
ATSEM, enseignants, bénévoles, etc.
2) Il existe des besoins en matière d’emploi. Il y a, en effet, un turn-over important dans les
structures d’animation et des difficultés de « fidéliser » les équipes d’animation.
Comment l’expliquer ?
Il est vrai que les contraintes budgétaires ou organisationnelles rendent plus visibles aujourd’hui
certaines problématiques :
- Recours à des intervenants vacataires et à du personnel non qualifié dans l’animation
- Fragmentation des temps de travail, l’étendue des temps partiels et la précarité des statuts
Comment y répondre ?
A notre niveau des stratégies d’actions départementales et régionales ont été envisagées ou sont
envisageables. La formation des professionnels de l’animation a toujours été au cœur des priorités du
ministère. Plus encore aujourd’hui face aux enjeux de la réforme, aux nouveaux besoins et à
l’identification de compétences spécifiques qu’elle a générées depuis sa mise en œuvre.
Nous avons conscience que l’accompagnement à la professionnalisation dans les métiers de
l’animation passe par l’amélioration de l’accessibilité aux formations à l’animation, par la sécurisation
des parcours et par une offre cohérente et de qualité qui donne du sens à la notion de parcours de
formation et aux trajectoires professionnelles et individuelles.
Au niveau départemental, en 2014, il y a eu soit la poursuite de certaines actions de formation, soit
la programmation de formations dans le champ de l’animation. Cela s’est fait par la signature de
conventions avec des organismes de formation et par la construction de partenariats avec, notamment,
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« Réforme des rythmes : l’ambition éducative à l’épreuve des inégalités territoriales »
des Unités territoriales de la DIRECCTE, CAF ou Missions locales… Les formations identifiées sont
les suivantes :
- BAFA, BAFD, CQP notamment
- Formation continue et « thématique » : ‘Spectacle vivant’ (78), ‘La découverte de la littérature
jeunesse’, ‘Cadre juridique’ (94), etc....
- Formations CNFPT, etc.
Au niveau régional, concernant la formation, la DRJSCS a organisé en 2014 un cycle de séminaires
en partenariat avec l’ARFA. Ce cycle se poursuit en 2015.
Concernant la problématique des emplois et des métiers, peut-être faut-il penser un dispositif
d’observation des emplois et des métiers de l’animation qui permettrait d’affiner l’analyse des besoins
mais aussi d’améliorer l’adéquation « formation / l’emploi » à l’échelle de la région. Ceci est une piste
de réflexion. Enfin, il parait nécessaire de ne pas laisser se transformer le principe de la
professionnalisation en logique de flexibilité qui envahit de plus en plus les organisations de travail
aujourd’hui
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