« Vacances vertes en pays Vidourle Camargue »

Rencontre professionnelle Tourisme Responsable
1er mars 2012 - Sommières
142 présents, 7 excusés et 20 absents ou non-émargés
Après un discours d’accueil de Guy Marotte Maire de Sommières, la journée est
introduite par Jean Denat Président du Syndicat Mixte du Pays Vidourle Camargue et
Christian Valette, conseiller général du canton de Sommières.
Objectifs : Le Pays Vidourle Camargue rassemble les professionnels du tourisme pour
répondre à deux questions essentielles, suite à l’opération test « Vacances Vertes en Pays
Vidourle Camargue » lancée en 2011 par la commission tourisme du Pays :
Comment concilier notre tradition d’accueil touristique avec la préservation d’un
cadre de vie authentique ?
Comment différencier notre offre touristique dans un contexte de plus en plus
concurrentiel ?
L’ambition est de faire du Pays Vidourle Camargue une « destination pilote » en matière
de tourisme responsable et ainsi de consolider son positionnement touristique par une offre
et une communication adaptées.
Dans cette stratégie de développement touristique, le Pays Vidourle Camargue a souhaité se
former et mieux se positionner sur le plan marketing. Cette volonté de positionnement
entraine une démarche « qualité » comme ligne de conduite du tourisme sur le territoire.
Première intervention : le Marketing du tourisme Responsable par Pierre MartinGrousset, Cabinet De Visu :
Constat : 86% des français sont prêts à choisir une destination « verte » pour leur
séjour (sources : étude 2010 Atout France / GMW conseil), et 4% affirme avoir déjà
consommé un produit ou un service relevant du tourisme durable.
Le tourisme responsable se rapporte à une activité de tourisme ou de loisir avec :
des pratiques respectueuses de l'environnement naturel et culturel,
une participation active au développement économique local,
une prise de conscience des acteurs de terrain et des touristes au regard de leur
impact sur le territoire.
En constante évolution, le tourisme durable montre une dynamique des mentalités de plus
en plus sensibilisée à l’éco-tourisme (connaissance du terme tourisme durable : 27 % en
2007, 60 % en 2009 (source : baromètre IPSOS/Voyagesncf.com /guide du routard)) et qui se
structure très vite autour de labels, de chartes, de réseaux et de stratégies.
L’opportunité marketing d’un tel essor, montre un critère de choix pour la clientèle (peu
prioritaire aujourd’hui), notamment pour les hébergements « durables », les transports
respectueux de l’environnement (doux et collectifs, le « sans voiture ») et les produits bios et
du terroir (le « consommer local »).
Les principaux freins de la clientèle à cette approche sont le manque de visibilité, la peur de
dépenser plus, le manque d’intérêt en période de vacances. Pour les limiter, les prestataires
se doivent d’entrer dans une réelle éthique de tourisme responsable, en proposant une offre
« vraie » et cohérente financièrement, tout en valorisant les éléments de motivation des
vacanciers cités précédemment.
Dans cette démarche, le Pays Vidourle Camargue devient donc une première destination
test du programme « Bienvenue au Pays », sous l’initiative de la FRPAT (Fédération
régionale des pays d’accueil touristique) soutenue par l’Europe (FEDER) et la Région. Dans ce
cadre, la commission de tourisme du Pays a proposé l’opération « Vacances Vertes en Pays
Vidourle Camargue », où l’objectif reste de mobiliser les professionnels pour devenir les
ambassadeurs du tourisme responsable afin de :
Mettre à niveau les professionnels (organisation d’ateliers thématiques sur le
printemps et l’automne 2012),
Créer un réseau d’ambassadeurs autour d’une charte d’engagement,
Monter des projets collectifs et individuels pour qualifier l’offre et offrir un
positionnement pertinent et attractif,
Mobiliser les touristes autour du concept de tourisme responsable.
Remarques et éléments de débats :
Rappel de l’appui qu’apporte le label « Sud de France » aux produits et aux
prestations. Nécessité d’encourager les professionnels du tourisme du Pays à
s’engager dans cette démarche qualité sachant que les derniers référentiels seront
déployés d’ici à fin 2012.
Il est conseillé aux agriculteurs pratiquant l’agritourisme de s’orienter vers la
démarche « Bienvenue à la ferme » de la Chambre d’agriculture.
Deuxième intervention : Témoignage d’une expérience réussie de mise en tourisme
responsable d’un territoire, par Laurène Grangette, chargée de communication de
l’association Cévennes Eco-Tourisme :
L’association Cévennes Eco-Tourisme accompagne les professionnels autour de la
Charte Européenne du Tourisme Durable (CETD). L’écotourisme est un choix de
positionnement appliqué au milieu rural pour la préservation de l’environnement et
l’amélioration de l’offre touristique. Le Parc National des Cévennes (PNC) a confié à
l’association l’animation de la Charte.
L’adhésion de 93 structures et l’engagement d’une vingtaine de signataires
expriment la volonté des acteurs du territoire à entrer dans une démarche de tourisme
responsable. Les professionnels sont issus de différents secteurs touristiques dont la
majorité représente des pluri-acteurs, touchant aux secteurs agricole et touristique.
La démarche se déroule selon les étapes et les principes suivants :
1- Rencontre de sensibilisation.
2- Adhésion et lettre d'engagement.
3- Diagnostic de la structure sur les piliers du Tourisme Durable (l’objectif étant de
réaliser une évaluation pour de futures améliorations).
4- Comité technique pluridisciplinaire.
5- Plan d’action sur 3 ans.
6- Avis de la Commission d'agrément (par le PNC).
7- Suivi, bilan et évaluation.
Des journées thématiques de sensibilisation (Jardin bio, e-communication, etc.) sont
organisées en direction des professionnels. Elles sont complétées par la mise en place de
moyens d’actions et d’informations sur la gestion de l’eau, de l’énergie, des déchets et le
choix des matériaux de construction. (Exemple : la mallette d’évaluation de consommation
d’eau pour la mise en place de régulateurs de débit).
La démarche est approfondie par des outils à destination de la clientèle, financés par les
adhérents, tels que le carnet de Nature, le sac à dos pédagogique « Curieux de Nature », des
fiches d’Eco gestes, d’un carnet de voyage, etc.
L’action de l’association s’affirme en tant que réseau d’échanges et d’engagements
environnementaux et résulte de projets collectifs ou d’accompagnement individuel.
L’animation est renforcée par la mise en place d’une newsletter, des sondages et un espace
pro sur site internet.
Le bilan est positif et repose sur trois impacts majeurs : économique, social et
environnemental.
Remarques et éléments de débats :
Le financement de l’association est assuré par le PNC, la participation des
professionnels adhérentes (par tranche de chiffre d’affaire). Selon les actions des
crédits sont demandés au Département à la Région et à l’Europe (LEADER) pour le
financement d’actions innovantes.
Communication : l’action est mise en valeur par le biais du comité départemental du
tourisme (CDT) et par le biais d’une exposition itinérante.
Cévennes Eco-Tourisme n’est pas un label de qualité. Son intervention est garante
d’une transmission de savoir-faire et d’expérience. L’association répond à une
recherche de clientèle spécifique, ouverte à la sensibilisation écologique et ne
promet pas une augmentation de fréquentation.
Clôture de la matinée par Le Président du Comité Départemental du Tourisme du Gard,
Laurent Pons, et présentation des ateliers de l’après-midi.
Table ronde n°1 : Tourisme Responsable : avantages et mode d’emploi ?
Témoins : Marylène Badoux, directrice du centre international de Séjour « Le CART » à Sommières ;
Michel Cavaillès, directeur de la régie du Port de Port Camargue, ainsi que Bernard Suzzarini, chargé
de communication et d’animation de la Capitainerie de Port Camargue
Animation : Pierre Martin Gousset, cabinet De Visu
1er Témoignage : association loi 1901 à but non-lucratif « Le CART » à Sommières est un
établissement d’accueil de séjours collectifs métropolitains et internationaux. Membre du
réseau Ethic Etape, le CART a mis au cœur de ses priorités les enjeux environnementaux. Son
objectif est d’obtenir l’Eco Label Européen. A noter que le partenariat et les échanges avec
d’autres structures labellisés du réseau participent à favoriser l’acquisition du label.
Ce choix marketing répond à la demande, sachant que les efforts écologiques d’une
structure se positionnent en 3ème dans le choix des clients de centres d’hébergement
collectif (source : Ethic’Etape).
La structure se veut être un lieu exemplaire et pédagogique pour les jeunes « citoyens de
demain » notamment sur les éco gestes (création d’une mascotte répartie sur les lieux
« clés » d’éco-gestes au sein de l’établissement).
2ème Témoignage : En 1999, Port Camargue est le premier port à s'être engagé dans
l'opération Port Propre en Languedoc-Roussillon. Dans la continuité des efforts entrepris par
le Conseil Régional et Port Camargue pour le label Pavillon Bleu et la certification ISO 14001,
l’objectif est d’atteindre le « rejet 0 ».
Il a été crucial d’élaborer cette approche dans le temps car aujourd’hui il serait quasiment
impossible d’atteindre ce niveau de qualité écologique.
Le marketing touristique de la station peut donc s’appuyer sur cette démarche, qui
représente un véritable avantage concurrentiel.
Remarques et éléments de débats :
Le label « Clé verte » peut être une alternative à l’Eco Label Européen.
Pour les professionnels, l’engagement dans un Eco-label conduit souvent à mettre
en place des opérations de sensibilisation des clientèles aux éco-gestes et à proposer
des actions pédagogiques.
La démarche d’Eco-Label pose la question de la communication auprès de la
clientèle sur l’éco-tourisme et les éco-gestes sans faire culpabiliser les clientèles. Un
besoin en formation se fait sentir en la matière.
Pour les prestataires d’hébergement, les partenaires institutionnels mettent en
place des opérations d’accompagnement pour entrer dans les démarches écoresponsable. Ainsi L’ADEME a accompagné les dossiers d’une soixantaine
d’entreprise sur une opération qui se clôture en 2013. « Un guide environnemental
des entreprises » est en cours d’actualisation à la CCI.
En matière de tourisme fluvial un effort est à faire sur les infrastructures : entretien
et gestion des canaux devraient être améliorés, afin de permettre un
développement de qualité de ce tourisme.
Table ronde n°2 : Tourisme Responsable : une économie touristique plus performante
grâce à la mise en réseau
Témoins : Pauline Constantin, Syndicat mixte de la Camargue Gardoise pour le Réseau des
Ambassadeurs du Patrimoine Biodiversité et Paysages, Agnès Richard, responsable pôle pilotage des
transports EdGard, Pascaline Tessier présidente de l’Association Destination Camargue - Pays de
Taureaux
Animation : Murielle Bousquet, cabinet Territour
1er Témoignage : Le Syndicat Mixte Camargue Gardoise a mis en œuvre un nouveau réseau
d’acteurs : les Ambassadeurs du Patrimoine Biodiversité Paysage, par le biais d'un
financement européen et régional dans le cadre du programme LIFE+ LAG'Nature. Il n’est ni
un label, ni une promotion économique mais un réseau de valeurs partagées structuré
autour d’une charte.
Cette démarche a pour ambition de permettre à ses adhérents d’avoir une culture commune
du territoire pour qu’ils puissent la transmettre aux touristes et les sensibiliser au respect de
la faune et de la flore. Pour aider ses adhérents à remplir leurs objectifs le Syndicat Mixte de
la Camargue Gardoise organise des journées de formation thématiques et met à disposition
des prestataires une mallette d’ouvrages de référence et de documents d’informations
touristiques.
2ème Témoignage : Le Conseil général du Gard présente son service public EDGARD en
appuyant sur l’accessibilité et la tarification unique (1€50 le trajet quelque soit la distance).
Pas de tourisme vert sans un bon maillage des réseaux de transport, c’est ce que l’opération
Edgard permet d’offrir. Encore plus concret, les « Idées Ballades » proposées aux usagers,
elles associent économie locale, patrimoine et loisirs.
Lors de la création de sa carte touristique vacances vertes, le Pays Vidourle Camargue a mis
en avant le réseau transport dans la thématique « déplacements doux », rappelle Yannick
Reboul, Directeur du Pays. Ce dispositif représente un réel appui à la démarche et si le
partenariat s’est d’abord construit de manière indirecte, aujourd’hui les deux opérateurs
travaillent de concert pour renforcer et développer les initiatives.
3ème Témoignage : Le Plan Qualité Manade de la Communauté de communes de Petite
Camargue, lancé en 2009, a permis en 2011 de créer un réseau d’éleveurs de taureaux
pratiquant l’accueil en manade. Sensibles à la qualité d’accueil, l’ « Association Destination
Camargue - Pays de Taureaux » porte à préserver la tradition taurine camarguaise.
Pour atteindre ces objectifs, elle favorise l’échange d’informations entre les adhérents et
promeut les prestations et les produits des adhérents dans le cadre d’actions de
communication communes.
Témoignage venu de la salle
Véronique Couderc et un membre du réseau Passion Terroir, mis en place par le Pays
d’Accueil Touristique Vallée du Vidourle, expliquent la création d’un réseau de
prestataires touristiques autour d’une charte visant à offrir des prestations de grande
qualité de découverte du vignoble et des produits du terroir. Cette approche permet aux
adhérents de partager leurs prestations sur une même clientèle selon leur secteur
d’activité.
Remarques et éléments de débats :
La question du développement des transports doux est soulevée (Tourisme sans
voiture ? Démarche longue)
Le sujet des transports doux soulève de nombreuses réactions et souligne les
attentes du territoire :
o Difficultés de miser sur l’inter modalité (vélo/train ou vélo/bus), offres
actuellement incompatibles avec les véhicules qui circulent (pas de support
vélo sur les bus et interdiction des vélos dans les TER à 1€)
o Demande d’extension du réseau en zone rurale (projet ligne Sommières/ le
Grau du Roi étendue jusqu’à Quissac + création d’une remontée vers
Sommières)
La plus-value d’un réseau de prestataires c’est de trouver le bon équilibre dans la
complémentarité de services à la clientèle. Le réseau doit permettre la mise en place
d’une relation gagnant/gagnant entre chaque partenaire. Elle permet aussi de
faciliter la fréquentation du territoire en proposant une réorientation de la clientèle
lorsqu’une structure ou un établissement est complet ou fermé.
Conclusion de la journée par Claude Rezza, directeur du CDT du Gard et Jacques RosierDufond, Président de la Fédération Régionale des Offices de Tourisme et Syndicats
d’Initiative.
Préconisations
Investir et valoriser les démarches Eco responsable et qualité existantes.
Mettre en place un plan d’action et d’accompagnement des prestataires
touristiques pour l’obtention de labels qualifiants (écolabels et qualité).
Mettre en réseau les professionnels du tourisme afin de :
- sensibiliser la clientèle touristique par une image positive du territoire,
- créer des liens et des échanges entre les différents partenaires et acteurs
locaux,
- établir une charte de valeurs communes et s’y engager,
- acquérir une base de connaissances communes, la valoriser et la transmettre.
Mettre en adéquation le réseau des transports doux avec la stratégie de
développement et l’offre touristique.
Développer des outils de communication adaptés et attractifs.