Agence Nationale de Développement de l`Investissement Entretien

Agence Nationale de Développement de l’Investissement
Entretien avec Monsieur Azzedine MECHERI, Wali de Bordj Bou Arreridj
1. Pouvez-vous présenter brièvement la Wilaya ?
La wilaya de Bordj Bou Arreridj s’étend sur une
superficie de 3 920,42 Km², elle est située sur l'axe Alger
– Constantine, dans les hautes plaines centrales de l’Est
Algérien, constitue une zone tampon entre les régions
Nord Centre (limites avec Bouira et Bejaia), Hauts
plateaux Centre (limite avec M'Sila), et Hauts plateaux
Est(limite avec Sétif ), et de ce fait, elle peut être
considérée comme un passage privilégié des échanges
entre l’Est et l’Ouest et le Nord et le Sud du pays.
Les monts des Bibans et du Hodna, ainsi que les Hautes plaines font de la wilaya de Bordj Bou
Arreridj un espace aux ressources diversifiées qui lui décernent des prédispositions avérées
comme un partenaire de premier ordre à l'échelle de la nation et de la région des Hauts Plateaux
Est.
Son relief peut être décomposé schématiquement en 3
grandes zones, la zone des hautes plaines, la zone
montagneuse et la zone steppique.
Entretien réalisé par l’ANDI avec Mr le Wali de Bordj Bou Arreridj
Mars 2014
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la Wilaya de Bordj Bou Arreridj est issue du dernier découpage administratif de 1984, et se
compose de 34 Communes regroupées en 10 Dairates.
La Wilaya de Bordj Bou Arreridj compte une population de 676 213
densité 172 hab/km2et d’un taux d’accroissement de 1.3 %.
habitants pour une
2. Quelle est la vocation économique de la Wilaya au regard de ses potentialités, ses
caractéristiques et ses atouts ?
La Wilaya de Bordj Bou Arreridj s’est engagée sur un processus de développement s’appuyant à
la fois sur sa vocation agro pastorale et sur une industrie
électronique et agro-alimentaire en pleine expansion.
En premier lieu, la wilaya de Bordj Bou Arreridj est à
vocation agro pastorale, notamment céréalière.
Cependant, on
observe
une
coexistence de
deux types d’agriculture, une agriculture de montagne,
monts des Bibans et du Hodna et une agriculture
extensive avec association céréaliculture jachère sur les
hautes plaines.
Comme la céréaliculture, d’une manière générale, l’élevage se pratique dans les hautes plaines
centrales à l’image des communes de Ras El Oued ou Médjana. Dans certaines communes du Sud
de la Wilaya, comme El Euch, Rabta ou Ben Daoud à l’Ouest, l’élevage ovin est assez présent.
L’élevage ovin pourrait se pratiquer d’une manière intensive dans certaines régions du sud de la
wilaya pour peu que les éleveurs adoptent les méthodes de productions nouvelles.
L’agriculture et l’élevage, sont en passe de réaliser une autosuffisance dans certains produits de
la céréaliculture, de lait, des viandes blanche ou rouge.
A ce propos, notre agriculture est prête à accueillir
l'investissement
étranger en partenariat dont les
créneaux sont nombreux et variés; les possibilités
d'investissement pourraient s'orienter vers:
 La création de grandes fermes intégrées pour aller
vers le développement d'une industrie agroalimentaire
destinée aussi bien au marché intérieur qu'à l'exportation (Huilerie, laiterie, fromagerie …)
 L'investissement dans l'emballage spécifique aux produits agricoles et respectant les normes
internationales en la matière.
 Mise en place de silos de stockage.
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A ce titre, nous avons choisi la future zone industrielle
de Ras el Oued comme un agropole .Cette localité, de
par son caractère anciennement agricole se prête
particulièrement à la création d’une zone industrielle
spécifiquement dans le domaine agro alimentaire.
La Wilaya de Bordj Bou Arreridj est aussi à vocation industrielle;
elle a connu un sursaut singulier en matière de développement
industriel .Un développement tous azimuts qui fait d’elle une
wilaya émergente dans tous les secteurs et dont le moteur est
l’industrie de l’électronique.
Mais c’est surtout cette industrie électronique qui a projeté Bordj
Bou Arreridj sur les feux de l’actualité économique, régionale,
nationale et internationale, dans la mesure où certaines
entreprises ont franchi le cap des exportations et sont connu au
niveau international.
Ce développement industriel a eu un impact économique et social considérable; il a poussé des
hommes d’affaires à investir d’autres créneaux d’où une activité industrielle multiforme où domine
sans discussion, une floraison de chantiers divers.
A titre d’exemple, Condor Electronics a diversifié ses
activités dans les énergies renouvelables afin de
répondre à la forte demande en énergie dans la
région sud du pays. L’entreprise produira et
commercialisera
des
panneaux
solaires
photovoltaïques d'une plage de puissance située entre
70 et 380 W par panneau. Egalement, la Sarl
algérienne Géo-membrane Mechri a innové dans un
projet inexistant sur le territoire national dans une unité de fabrication de géo-membranes
destinées à l’étanchéité des barrages et des centres d’enfouissement technique (CET), deuxième
unité sur le continent africain.
Il n’est pas sans dire que les autres atouts sont les infrastructures de base qui constituent pour
tout investisseur potentiel, des paramètres
importants dans sa prise de décision pour la
réalisation de ses projets. Et dans ce domaine,
Bordj Bou Arreridj n’en est pas dépourvu, une
position géostratégique avec des portes ouvertes
sur ses quatre points cardinaux.
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A l’ouest, la capitale n’est plus désormais qu’à une heure et demie de temps avec l’autoroute
Est-ouest qui traverse cette wilaya sur un linéaire de 92 km. Alors que dire de l’Est et du Nord, où
Sétif et Bejaia, qui constituent sa base logistique maritime et aéroportuaire, capable d’assurer
une plate forme logistique nécessaire pour son activité économique régionale, ne sont qu’à
quelques minutes seulement au point du port sec de Tixter dont la gestion sera confiée à
l’entreprise portuaire de Bejaia.
Quant au Sud, M’sila a constitué de tout temps cette fenêtre distante de 60km, par laquelle
Bordj regarde vers le Sud-Ouest du pays ou par Bordj Ghedir en passant par la CW 42 sur le
magnifique col de Taglait et rejoint la capitale du Hodna ou des Zibans, ou des Aurès.
Et n’oublions pas la quatrième rocade autoroutière dont le couloir traversera Ain Defla-Médéa,
Bouira et M’sila; elle reliera directement Khémis Miliana à Bordj Bou Arreridj.
3. Quels sont les projets d’investissement importants réalisés ,en cours ou en perspective de
réalisation dans la Willaya ,dont ceux inscrits dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014
initiés par son excellence, Monsieur le Président de la République et quels sont ses
impacts sur l’attractivité de la Wilaya ?
Le secteur des travaux publics a axé sa politique essentiellement sur le désenclavement du
territoire par la réhabilitation, le renforcement de l’existant ou la construction de nouvelles
routes, sans compter la réalisation d’ouvrages d’art et de maisons cantonnières, si bien que le
total route réalisé durant 2010-2014 est de l’ordre de 150 km, ce qui explique le bon état du
réseau de la wilaya.
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Le rail apporte sa part de contribution au
développement dans son axe relatif au transport des
personnes et des marchandises dans le sens des grandes
métropoles Alger-Sétif -Constantine-Annaba avec un
dédoublement de la voie dans sa partie Bordj Bou
Arreridj-Sétif et l’électrification de celle de Bordj jusqu’à
Thénia, ainsi que la mise en service de la nouvelle voie
Bordj - M’sila.
En matière d’énergie, autre volet important recherché par les porteurs de projets, la wilaya,
malgré sa configuration géographique et sa topographie difficile, est arrivée à dépasser la barre
des 98% de raccordement au réseau électrique qui touche les mechtas les plus reculées adossées
au flanc des montagnes. Un taux qui dépasse celui de la moyenne nationale. Quant au gaz, le
raccordement est estimé en 2014 à 74 %.
L’eau, autrefois denrée rare, a bénéficié d’un intérêt
particulier dans le cadre du programme sectoriel à tel
point que le taux de raccordement pour les besoins
en eau potable flirte avec la barre des 90%. Le boom
économique du fait des investissements consentis
dans l’industrie, grosse consommatrice d’eau et les
besoins de l’irrigation dans le secteur de l’agriculture
ne peuvent être satisfaits par le seul barrage de Ain
Zada d’une capacité de 125 millions de m3.
C’est pourquoi, la Wilaya de Bordj Bou Arreridj va pouvoir bénéficier de la politique de transfert
d’eau à travers le barrage de Tichy Haf dans la wilaya de Bejaia et de celui de Tizdil à Bouira, ce
qui permettra à la wilaya de disposer de ressources supplémentaires pour mener sa politique de
développement sur divers fronts.
4. Quel bilan faites vous des activités du Calpiref, pouvez vous nous donner un aperçu global
sur les possibilités foncières destinées à l’Investissement. ?
Le bilan des activités du CALPIREF est positif puisque
nous enregistrons un nombre impressionnant de
dossiers déposés, au titre de l’année 2013, soit 1 359
dossiers déposés pour 450 dossiers retenus.
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Ce climat d’affaires favorable et attractif s’est traduit par un engouement sans précédent des
opérateurs à vouloir investir, ce qui nous a poussé à chercher d’autres poches et assiettes
foncières autres que celles de la zone industrielle du chef-lieu, saturée pour répondre à cette
demande.
Le territoire de la wilaya est passé au crible pour trouver des espaces qui répondent aux critères
d’éligibilité à l’investissement tout en évitant un temps soit peu les terres agricoles.
Dans cet esprit, les décideurs ont élaboré un ambitieux programme selon le court, le moyen et le
long terme pour mobiliser un portefeuille foncier qui dépasserait les 1900 ha dans le cadre d’une
stratégie industrielle qui s’arc-boute sur les secteurs qui lui ont donné ses lettres de noblesse, à
savoir l’électronique, l’électroménager, l’agro-alimentaire, les matériaux de construction,
l’hôtellerie et le tourisme.
Une nouvelle zone de près de 500 ha dans le sud de Mechta
Fatima située dans la commune d’El Hammadia à une dizaine
de kilomètres de Bordj Bou Arreridj, dont l’aménagement est
en voie d’achèvement et constituera le cœur de l’action future
en matière de développement économique de la Wilaya ainsi
que la zone industrielle de Ras El Oued d’une superficie de 132
hectares extensible à 400 ha .
De plus ,les autorités locales ont donné leur aval pour la création de sept (7) nouvelles zones
d’activités aménagées dans les communes d’AinTaghrout, de Sidi M’barek, de Bordj Ghedir, de
Bir Kasdali, d’El Mansoura, d’El Euch et d’El Achir , en privilégiant leur implantation dans des
communes déshéritées au plan économique, à l’image d’El Mansourah où une zone de 160
hectares est prévue et d’El Euch (zone de 90 ha). Ce sera donc plus de 700 ha viabilisés qui
seront mis incessamment à la disposition des futurs investisseurs.
Un projet de port sec ou de plateforme logistique, qui sera géré par l’entreprise portuaire de Bejaia est
en cours de réalisation sur une superficie de 20 ha extensible à Tixter, permettra de décongestionner les
enceintes portuaires de Bejaia et Djendjen, de mieux desservir les différentes régions du pays et d’y
impulser le développement économique et social.
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5. Quelle est votre perception des activités, missions et rôle du Guichet Unique de l’ANDI
implanté au niveau de la Wilaya ?
Je salue cette très bonne initiative d’avoir créé un
Guichet Unique de l’ANDI au niveau de la Wilaya .Ces
dernières années les promoteurs étaient dans
l’obligation d’effectuer des déplacements de 200 km
pour accomplir leurs démarches liés à
l’investissement, donc nous ne pouvons que nous
réjouir de l’ouverture de ce guichet à Bordj Bou
Arreridj qui connaît un engouement certain.
Le Guichet Unique en tant qu’espace destiné aux
investisseurs doit contribuer davantage avec les collectivités
locales à l’identification, non seulement des opportunités
d’investissement via le marketing territorial, mais aussi des
contraintes qui empêchent la réalisation rapide des
investissements.
Cependant je pense que le Guichet Unique de l’ANDI gagnerait en efficacité en apportant sa
contribution à l’appui technique, à l’élaboration des plans d’affaires qui se traduit par l’assistance
en amont des promoteurs mais aussi dans des domaines concrets comme la production
d’études de tendances des marchés, de technologies et le soutien méthodologique des
partenariats nationaux et étrangers.
6. Un dernier mot sur l’Investissement Monsieur le Wali à l’adresse des opérateurs
économiques ?
Je m’adresse aux opérateurs de Bordj Bou Arreridj et nationaux
pour les inciter à poursuivre cette voie de l’entrepreneuriat ,
l’innovation, et l’initiative .Nous continuerons à les accompagner
et à les soutenir ; à ce sujet nous avons sollicité les plus hautes
autorités de l’Etat à élargir le régime dérogatoire à l’ensemble
des communes de la Wilaya. Aussi je leur demanderai d’être
dignes du titre historique qu’ils portent et qui les caractérisent
« une terre et des hommes. » Enfin j’invite l’ensemble des opérateurs du territoire national et de
l’étranger à venir investir à Bordj Bou Arreridj et à répondre favorablement à cette sollicitude
comme l’ont fait des promoteurs du domaine pharmaceutique; il leur sera réservé le meilleur
accueil.
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La Wilaya de Bordj Bou Arreridj est appelée à devenir un pôle économique régional stratégique
eu égard aux facteurs socio-économiques favorables , une infrastructure routière déjà existante ,
Autoroute , RN5 , future rocade vers M'sila et Ain Defla , chemin de fer , double voie électrifiée ,
Port Sec , aéroport de Sétif à vingt minutes à vol d’oiseau , barrage de Ain Zada de 125 millions
de m3, terres agricoles ,élevages …etc.
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