Course Units 2008-2009

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Course Units 2008‐2009 Reading and Writing Examination: LCFR6005: French for Business and Current Affairs This examination counts for 35% of your final mark. It comprises: –
Reading Skills 20% –
Writing Skills 15% Duration: Date: Time: 2.5 hours XX‐May‐2009 10:00/14:30 Under no circumstances are the attached papers to be removed from the examination room by the candidate. 2008/09‐LCFR6005A‐001‐EXAM‐3 ©2008 University College London FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS: LCFR6005 and LCFR6045 Page 2 In this examination you can obtain a maximum of 100 points which are awarded as follows: Reading Skills: Reading Competence: 57 points 57 points Writing Skills: 43 points Linguistic Competence: 35 points Content: 8 points Answer ALL questions in FRENCH in the separate Examination Answer Book(s) provided. In order for your answers to remain anonymous do NOT use your name when completing the tasks. Document A La consécration de l’héritage A B C D E La loi sur les successions n’a pas fini de creuser les inégalités. C’est même, estiment certains experts, à vingt, trente ou quarante ans que ses effets se feront le plus sentir. Les lecteurs du «New York Times» n’avaient jamais vu une chose pareille. Une pétition signée par cent vingt noms, tous millionnaires, dont les enfants Rockefeller, George Soros, et le père de Bill Gates. L’objet de la révolte ? La décision de George W. Bush, début 2001, de supprimer la death tax (=les droits de succession). «Ce serait une erreur terrible, équivalente à la décision de sélectionner l’équipe olympique de 2020 au sein des enfants des vainqueurs des Jeux de 2000», s’étaient indignés nos millionnaires en colère. Même situation six ans plus tard en France, avec Nicolas Sarkozy. Il l’avait promis durant la campagne : «Quand on a travaillé dur toute sa vie, qu’est‐ce qui donne du sens ? Que ses enfants commencent un peu plus haut que soi‐même. Je ne vois pas pourquoi on devrait payer des impôts sur l’héritage». Il l’a donc fait. La loi Tepa (Travail, Emploi, Pouvoir d’Achat) d’août 2007 a ainsi exonéré 95% des successions. Mais il n’y a pas eu un seul millionnaire français pour venir s’en plaindre. C’est qu’en France l’héritage est sacré. Le Code civil, mis en place par Napoléon, a instauré deux principes toujours en vigueur : les enfants d’abord et l’égalité pour tous les bambins. «La façon dont un pays prélève et redistribue les richesses en dit long sur sa conception de l’équité», analyse Philippe Bruneau, auteur du livre «Le travail ne paie pas». «En France, 1 euro hérité est deux à trois fois moins taxé que 1 euro travaillé. Cela va à l’encontre de tout principe méritocratique.» Avant les récentes mesures, 80% des héritages en ligne directe n’étaient déjà pas taxés. Du fait des multiples exonérations (bois et forêts, biens ruraux, assurance‐vie) et du montant des transmissions (100 000 euros en moyenne), un dixième seulement dépassent 550 000 euros. «A présent, on peut estimer que la taxation du patrimoine va être divisée par deux, indique Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE. Cela va induire une dynamique des inégalités dont les CONTINUED 1
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FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS: LCFR6005 and LCFR6045 F G H Page 3 effets se feront ressentir dans vingt, trente ou quarante ans.» Les récentes mesures Sarkozy (abattements et donations tous les six ans) ne feront que faire durer cette situation à long terme. Si chaque parent utilise cinq fois cet abattement pour chaque enfant, alors un couple avec deux enfants peut maintenant transmettre un patrimoine de trois millions d’euros sans payer aucun impôt ! Cette réforme est contraire au principe économique assez fondamental : la valorisation du travail. Pour l’économiste Thomas Piketty, l’héritage est un élément de plus en plus structurant de notre paysage social et de ses inégalités. Il tire la sonnette d’alarme en insistant que l’impôt sur les successions n’a jamais été aussi indispensable. L’accumulation des patrimoines, qu’ils soient financiers ou immobiliers, est un phénomène très lent qui se déroule sur plusieurs générations. Comme il y a cent ans, nous sommes entrés dans une phase de capitalisme patrimonial. Et ce de façon durable. 30
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Nathalie Funès Le Nouvel Observateur, le 3 juillet 2008
TURN OVER FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS: LCFR6005 and LCFR6045 Page 4 Document B Enquête sur la caste des héritiers A B C D E F Un cercle de plus en plus fermé. Ils ont 20 ans à peine, s’offrent des diamants de chez Tiffany et des montres Cartier comme cadeaux de fiançailles, tels Jean Sarkozy, le fils cadet du président de la République, et Jessica Sebaoun‐Darty, héritière de l’empire de la distribution. Le «prince Jean», jeune homme pressé, se retrouve du jour au lendemain à la tête du groupe UMP du conseil général des Hauts‐de‐Seine. Cette ascension fulgurante pourrait jouer un mauvais tour politique à papa Nicolas. Il jurait n’être monté jusqu’à la cime qu’à la seule sueur de son front ; il promettait d’inventer le «self‐made‐man» à la française mais il s´affiche bel et bien en padre népotique. Le phénomène est déjà décrypté : les «FFD» (les fils et filles de) sont partout. Politique, business, cinéma, variétés, littérature et médias. La presse people tient chronique et les réseaux dorés s’exhibent sur Facebook : on n’ignore plus rien des relations endogamiques qui consolident l’élite. Tant et si bien que les «FFDPPI» (fils et filles de personnes pas importantes) ont le sentiment d’une société bloquée où les privilèges sociaux se transmettent de père en fils. La France avait réduit ses inégalités ces trente dernières années. Mais, depuis une décennie, les différences sociales réapparaissent en force, avec l’envolée des ultra‐riches, les grands bénéficiaires de la financiarisation de l’économie. Bling‐bling contre misère. D’un côté, la pauvreté prend de nouveaux visages : la mère seule à mi‐temps ou le smicard qui fait les poubelles en fin de mois. De l’autre, la richesse sans complexe affiche parachutes dorés, bonus et stockoptions. Entre ce haut du panier et le reste du monde, le fossé se creuse. Pour Camille Landais, de l’École d’Économie de Paris, «cette évolution met fin à vingt‐cinq ans de stabilité dans la hiérarchie des salaires» et signe la concentration extrême du patrimoine. Bien sûr, les fils à papa, ont toujours existé. Mais chaque génération, depuis la guerre, pouvait espérer vivre mieux que la précédente. Ces temps sont révolus. Les 35‐45 ans expérimentent collectivement le déclassement. «Pour les classes populaires, l’ascenseur social est en panne, précise le sociologue Camille Peugnier. Pour les milieux favorisés, il descend de plus en plus fréquemment.» Aujourd’hui, un enfant de cadre sur quatre est, à 40 ans, ouvrier ou employé. Alors qu’un sur sept seulement subissait ce «déclassement» en 1980. C’est donc le retour de la famille, de la lignée. Et la défaite de ce qu’on appelait, il y a bien longtemps, le «modèle méritocratique français». L’ascenseur social fonctionnait grâce à trois ressorts : l’école, l’impôt et la fonction publique. Trois piliers qui assuraient, en théorie, mobilité sociale et redistribution des richesses. L’école, dès la maternelle, promettait de compenser les inégalités culturelles. Illusion. Les grandes écoles sont désespérément homogènes socialement. Bien plus encore qu’il y a vingt ans. «Ce système est à bout de souffle, analysent Emmanuelle Walter et Thomas Lebègue, et pas seulement pour des raisons morales ou politiques : le recrutement malthusien des élites est inefficace économiquement. On aboutit à des nanoconfréries coupées des réalités.» En allégeant la fiscalité sur les transmissions, Nicolas Sarkozy valorise aussi l’hérédité. CONTINUED 1
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FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS: LCFR6005 and LCFR6045 G Page 5 Travaillez plus pour gagner plus, certes, mais héritez, ce sera plus sûr. La fonction publique, enfin, par l’anonymat du concours, permettait à chacun de tenter sa chance. «L’État employeur avait un vrai rôle de cohésion sociale et d’atténuation des inégalités», rappelle Marie Cartier. Mais les caisses de l’État sont vides. La moitié des départs à la retraite ne seront pas remplacés. Autant de débouchés en moins pour les sans‐réseaux. Et le sentiment accru de deux France qui se concurrencent. D’un côté, les héritiers qui profitent de leur bonne fortune dès la naissance. Sans être forcément richissimes, ils cumulent les patrimoines : les mieux dotés socialement ont souvent aussi reçu héritage culturel et relationnel dans le berceau. De l’autre, ceux qui, entre galère et culpabilité, en sont réduits à attendre la succession du dernier parent décédé. Avec l’augmentation de l’espérance de vie, leur avenir est une longue et triste course contre la montre (pas de chez Cartier). 40
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Isabelle Monnin, Sophie Fay Adapté et abrégé du Dossier NObs, le 3 juillet 2008
TURN OVER FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS: LCFR6005 and LCFR6045 Page 6 Task 1 Dans le Document A «La consécration de l’héritage», expliquez les différences entre les États‐Unis et la France dans leur attitude à l’égard de l’héritage. Vous pouvez copier les expressions du texte. Dans vos réponses faites directement référence aux lettres B, C, E, F, G. (14 points) [Reading Competence: 14 points] [Linguistic Competence: 0 points] USA FRANCE Situation avant 2001 Situation avant 2007 A Exemple Death tax en vigueur B Situation en 2001 Situation en 2007 D Exemple La loi TEPA de Sarkozy qui a tenu sa promesse électorale a exonéré 95% des successions C Attitude et arguments des millionnaires F G E CONTINUED Attitude et arguments des millionnaires FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS: LCFR6005 and LCFR6045 Page 7 Task 2 Un/e ami/e n’a pas tout compris dans le texte. Expliquez‐lui brièvement, sans utiliser les phrases du texte, les idées soulignées ici, dans leur contexte. (19 points) [Reading Competence: 15 points] [Linguistic Competence: 4 points] Document A C’est qu’en France l’héritage est sacré. Le Code civil, mis en place par Napoléon, a instauré deux principes toujours en vigueur : (1) les enfants d’abord et l’égalité pour tous les bambins. «La façon dont un pays prélève et redistribue les richesses en dit long sur sa conception de l’équité, analyse Philippe Bruneau, auteur du livre «Le travail ne paie pas». (2) «En France, 1 euro hérité est deux à trois fois moins taxé que 1 euro travaillé. Cela va à l’encontre de tout principe méritocratique.» Document B Cette ascension fulgurante pourrait jouer un mauvais tour politique à papa Nicolas. (3) Il jurait n’être monté jusqu’à la cime qu’à la seule sueur de son front ; il promettait d’inventer le «self‐made‐man» à la française mais il s´affiche bel et bien en padre népotique. (4) D’un côté, les héritiers qui profitent de leur bonne fortune dès la naissance. Sans être forcément richissimes, ils cumulent les patrimoines : les mieux dotés socialement ont souvent aussi reçu héritage culturel et relationnel dans le berceau. De l’autre, ceux qui, entre galère et culpabilité, en sont réduits à attendre la succession du dernier parent décédé. Task 3 En vous référant au Document B : «Enquête sur la caste des héritiers» résumez en 150 mots maximum en précisant en quoi consiste le dysfonctionnement de l’ascenseur républicain (de La France avait réduit… jusqu’à …les sans‐réseau ; paragraphes C à F). (18 points) [Reading Competence: 14 points] [Linguistic Competence: 4 points] TURN OVER FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS: LCFR6005 and LCFR6045 Page 8 Task 4 En vous référant aux documents A et B, écrivez un rapport‐synthèse sur les droits de succession en France précisant : –
un bref historique ; –
la situation en ce moment ; –
les conséquences objectives de cette législation à court et à long terme. Écrivez environ 150 mots. (23 points) [Reading Competence: 14 points] [Linguistic Competence: 9 points] Task 5 Écrivez environ 350 mots sur l’un des deux sujets suivants. (26 points) [Content: 8 points] [Linguistic Competence: 18 points] a. Les lois récemment passées sur les droits de succession soulèvent toutes sortes de réactions. En vous aidant des documents A et B et en vous appuyant sur des exemples précis, discutez et suggérez : –
Devrait‐on encourager l’héritage ? L’interdire ? Le soumettre à l’impôt ? –
Quels sont les avantages et les limites de la situation présente pour les individus et pour l’État ? –
De quelle manière les mesures concernant l’héritage pourraient‐elles être améliorées ? –
Connaissez‐vous des sociétés où l’héritage au sens matériel n’existe pas ? –
Connaissez‐vous, de près ou de loin, quelqu’un dont la vie a changé grâce à un héritage ? ou b. On parle de plus en plus de ‘peopolisation’ des hommes et des femmes politiques en France. –
A quoi peut‐on attribuer l’émergence de ce phénomène assez récent en France ? –
Témoigne‐t‐il d’un désengagement politique des citoyens ? –
Qu’attendez‐vous d’un/e représentant/e politique ? –
Discutez en vous appuyant sur des exemples précis. END OF PAPER