L`amour passionnel

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L`amour passionnel
L'amour passionnel
L'amour passionnel, quant à elle, est une maladie très répandue! C'est une maladie qui résulte de
l'amour exagéré d'une créature, et comme le cœur est disposé à aimer alors celui qui ne livre pas ce
dernier à Allah, risque très probablement, à partir de la période de l'adolescence, de tomber
passionnément amoureux d'une créature. La souffrance qui découle de cette maladie découle de
l'insensibilité de l'être aimé. En effet, Allah ne rend jamais l'amour réciproque, quand il dépasse les
limites du convenable puisque il est Jaloux envers les créatures qui occupent l'espace d'un cœur quand
celui-ci ne doit contenir que Son souvenir. Aussi, celui qui aime éperdument son semblable connaîtra
soit l'indifférence et l'exploitation, soit la frustration en raison de son idéalisation car l'homme qui
idéalise son amant s'écarte toujours de l'objet de son amour dès qu'il se rapproche de celui-ci puisque
l'atteinte de son objet l'éloignera de son objectif d'atteindre l'amant idéal, la somme de tous les amants
existants! Un tel homme ne se stabilisera jamais affectueusement à cause de son idéalisation bien qu'il le
désire intensément. Les démotivations, les surplaces, les amaigrissements, les soucis, les pertes de
cheveux, les vieillissements, les pensées mélancoliques sont toutes, les conséquences de cette maladie
désastreuse! C’est pourquoi Allah nous exhorte ainsi : « N’assigne point à Allah d’autre divinité ; sinon
tu te trouveras méprisé et abandonné. »1 N ous allons de ce qui va suivre nous concentrer sur la maladie
du 'ichq plutôt que sur celle de l'idéalisation. Ibn Taymiyya a écrit à propos de cette maladie : « Quant à
la maladie de l’appétit passion et du ’ichq, elle consiste en l’amour de l’âme pour quelque chose qui est
nuisible pour elle et à cette (maladie) est relié le fait, pour elle, de détester ce qui lui serait utile. L’amour
passionnel est une maladie psychique et quand il est fort, il influe sur le corps et devient une maladie dans le
corps : soit une des maladies du cerveau comme la mélancolie, voilà pourquoi il a été dit à son sujet qu’il est
une maladie affaire de suggestion pareille à la mélancolie, soit une des maladies du corps comme la faiblesse,
l’amaigrissement etc. Le ‘ichq qui est visé ici, c’est la maladie du cœur. C’est en effet le fondement de l’amour
de l’âme pour ce qui est nuisible pour elle comme il en va du corps qui a de l’appétit pour quelque chose qui
est nuisible pour lui : s’il ne se nourrit pas de cela il souffre ; et s’il s’en nourrit, la maladie se renforce par là et
croit. De même pour l’amoureux (‘achiq) : être en contact avec (son) bien-aimé (ma’chuq) est nuisible pour
lui qu’il s’agisse de le contempler, de le toucher, de l’entendre. Sont également nuisibles pour lui, même, le fait
de penser à lui et le fait de se l’imaginer, alors qu’il le désire passionnément. S’il se voit interdire l’objet de sa
passion, il souffre et est tourmenté : et s’il lui est donné l’objet de sa passion, sa maladie se renforce causant un
accroissement de sa souffrance. »2 Les conséquences d’une telle maladie sont nocives pour notre fin
dernière ainsi que pour notre vie d’ici-bas. Chacun d’entre nous peut aisément constater les dégâts de
cette maladie en regardant autour de soi tellement cette dernière est répandue! Perte du goût de vivre,
torpeur, transgression des interdits de l’islam, violence, suicide, brisure des liens familiaux et combien
j’en passe ! Le remède à cette maladie consiste à chasser du cœur la créature qui en a conquis l’espace par
la comparaison entre les qualités parfaites de Dieu et la pauvreté de la créature. Il consiste aussi à
s’éloigner matériellement de la personne aimée et de couper tout lien (direct ou indirect) avec cette
dernière et ensuite à rechercher une personne digne d’être aimée que l’on aimera cette fois-ci en Dieu et
que l’on épousera. Le mariage est, en effet, l’un des remèdes à cette maladie qui touche les cœurs vides
de Dieu car ce besoin inné du sexe opposé est l’un des facteurs de cette maladie. La guérison totale
s’obtient quand l’individu n’aime plus une créature avec Dieu mais n’aime qu’en Dieu c'est-à-dire qu'il
ne considère plus l'objet de son amour comme un essentiel mais comme un moyen intermédiaire de
tendre vers Allah. Il faut, en effet, opérer une différence radicale entre l’amour en Dieu et l’amour avec
Dieu! Le premier est un amour qui vous rapproche de Dieu tandis que le second est un amour qui vous
éloigne de Lui.
Mahdy Ibn Salah
1
2
C17/22
« Majmou' al fatawa », t. 5, l. 10, p. 81