Sommaire - Editions Acacia
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Sommaire u L’édito Grosso modo B art De Wever a-t-il maigri trop et trop vite!? Le malaise dont il a été victime la semaine dernière a suscité la question. Nous abordons le sujet page 22. Il n’y a pas que sur la balance que Bart De Wever pèse moins lourd. Les sondages ne lui sont plus aussi favorables. Certes, nous n’en sommes pas encore à l’équivalent d’un bouleversement aussi radical que le régime de l’an dernier. Celui-ci avait fait éliminer 58 kilos au leader de la N-VA. L’adhésion politique ne se mesure évidemment pas en nombre de calories. Il reste que, de manière générale, on dit de quelqu’un qu’il est un “bon gros” et jamais “un bon maigre”. Au baromètre de la popularité, les kilos superflus peuvent constituer un atout. Ce n’est pas Maggie De Block, devançant désormais De Wever dans le cœur des électeurs, qui nous démentira. Au rayon des bouquins, Paul-Loup Sulitzer avait connu une expérience similaire. Cherchant à exploiter sa notoriété ailleurs que dans le roman, il avait fortement maigri et couché sa méthode sur papier. Peu crédible dans ce registre, Sulitzer en faisait des tonnes. Et les livres éliminées ne se mesurèrent pas en volumes vendus… PLS a d’ailleurs rapidement repris son poids d’avant. L’exemple de François Hollande, lui, laisse songeur. Rondouillard, il n’intéressait pas grand monde. Plus mince, il fut envoyé à l’Elysée. Ayant récupéré ce que l’on nomme ses “poignées d’amour”, le voici hué et honni. Au point que les politologues vont jusqu’à évoquer une crise de régime… ěMarc Pasteger [email protected]. 14 Comment devenir riche!? Les conseils d’un millionnaire belge. © COUVERTURE: Msgr LEONARD/ SYLVAIN PIRAUX - FRANK VAN RYCKE/ ROGER MILUTIN - CLAIRE CHAZAL/ DR. Edition du 27 novembre 2013 18 Monseigneur Léonard fait du vélo et répond à nos questions. 28 L’émouvante histoire d’Audrey, amputée... LA SEMAINE PROCHAINE : NE MANQUEZ PAS NOTRE CALENDRIER ROYAL 2014 GRATUIT ! 24 Enquête: nous avons décrypté l’’usage de l’ADN en justice. 32 En primeur, les photos du calendrier Pirelli 2014. Le charme vintage des années 60. 36 Exclusif: la princesse Léa nous reçoit chez elle et évoque son mari, le prince Alexandre. 42 L’aventure belge du charbon!: des photos exceptionnelles. 64 Votre semaine télé. www.soirmag.be 100 rue Royale - 1000 Bruxelles. Tél. 02-225.57.70. Fax: 02-225.59.11. e-mail: [email protected] Editeur responsable: Patrick Hurbain, rue Royale, 100 - 1000 Bruxelles. Directeur général: Daniel Van Wylick. Rédacteur en chef: Marc Pasteger. Rédacteur en chef adj.: Benoît Franchimont. Secrétaire de rédaction : Jean-Marc Veszely. Secrétariat: Sylvie Delecosse (02-225.52.36). Rédaction: Myriam Bru (02-225.57.01), Pierre De Vuyst (02-225.57.84), Nicolas Dewaelheyns (02-225.55.88), Bernard Meeus (02-225.55.44), Emmanuelle Praet (02-225.57.02), Rédaction-révision: Philippe Cools. 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Imprimé chez Remy-Roto S.A. à Beauraing (Belgique). Le présent numéro est destiné à la vente au prix imposé et ne peut en aucun cas, ni pour quiconque, être donné en location ou figurer dans une farde de lecture. Les textes, photos, dessins et toutes œuvres publiés dans “Le Soir magazine” sont protégés par le droit d’auteur. Tous droits réservés. Toute reproduction et/ou rediffusion de contenu par quelque moyen que ce soit doit faire l’objet d’une autorisation spécifique auprès de Copiepresse au Tél. 02 558 97 80 ou via [email protected]. Imprimé en Belgique. Responsable graphique: Richard Kubicz. 42 R@YROAR@E>O?LK O>@LKQBIÁEFPQLFOBABP JFKBPAB@EBWKLRPBQ PLKFK@OLV>?IB>SBKQROB ERJ>FKB'SL@>QFLK AB@BQQBgMLMgB>SB@ IÁ>RQBROABIÁLRSO>DB O>K@FPOLCC “Au cœur du charbon”, éd. Acacia, 120 p., 19,95 euros. Le livre est disponible dans une cinquantaine de librairies et via le site www.editionsacacia.be/aucoeurducharbon/ Photo :Désiré Deleuze En haut, le dos des mineurs était souvent mis à rude épreuve; ci-dessus, des générations de mineurs ont abattu le charbon sans se préoccuper des poussières; ci-contre une carte postale, souvenir du Pays noir... Photo : Coll. le Bois du Cazier Photo :Désiré Deleuze RCLKA ABI> JFKB ?BIDB Photo :Désiré Deleuze Histoire Photo :Désiré Deleuze LE CHARBON, UTILISÉ DÈS L’ANTIQUITÉ Le charbon est lié au développement industriel de la Belgique. Pourtant, il est connu chez nous depuis bien plus longtemps… C’est exact. On a trouvé sous la place Saint-Lambert, à Liège, des traces de charbon dans un ancien système de chauffage en sous-sol d’une habitation romaine. Au XIIe siècle, un moine liégeois fait état dans ses chroniques de la découverte d’une “terre noire propre à brûler au foyer”. Une légende du XIIIe siècle raconte qu’un forgeron de Plainevaux, près de Liège, a découvert le charbon sur les conseils d’un mystérieux vieillard qui lui serait apparu pour lui dire où trouver une “terre noire, apparente et grasse” qui permet de faire du feu. Photo :Désiré Deleuze En 1956, MonceauFontaine utilisait encore des chevaux au fond; à droite, l’encageur est au téléphone et son aide à la manœuvre des wagonnets. Il y aura 30 ans l’année prochaine que la dernière mine wallonne fermait. Le 30 septembre 1984, le puits Sainte-Catherine du Rotin, à Farciennes, arrêtait ses activités. Et même si la Flandre poursuivait l’exploitation minière pendant huit années supplémentaires, une page importante de l’histoire belge prenait alors fin, une période qui avait permis l’industrialisation du pays et avait modifié son paysage social. “Au cœur du charbon” revient aujourd’hui sur l’épopée des mines de notre pays. Son auteur Francis Groff raconte de façon claire et didactique la formidable aventure industrielle et humaine des mines belges et en brosse le panorama général, ce qui a été rarement fait. Le journaliste évoque ainsi les premières exploitations artisanales de la région de Liège, le développement des bassins wallons et flamands, la “bataille du charbon” lancée après la guerre 40-45 par le gouvernement, la longue agonie des charbonnages, les grèves et les fermetures. Il n’oublie pas d’aborder les milliers d’Italiens appelés à la rescousse quand les Belges ne veulent plus descendre au fond de la mine, le scandaleux travail des enfants et des femmes, les innombrables accidents, morts et mutilations liés aux terribles conditions de travail. Son texte est émaillé d’anecdotes et illustré d’un peu plus de 200 photos. De quoi séduire un large public. PREMIÈRES MINES ARTISANALES Comment les premières mines sont-elles creusées!? Les premières mines sont artisanales. En fait, les particuliers ont commencé par arracher le charbon du sol, là où il affleurait. Quand la roche fut épuisée en surface, ils ont creusé des petits trous, que l’on appelle “cayats”, pour l’extraire. Au fil du temps, ils durent creuser plus profondément afin de trouver le combustible 43 Photo : Coll. auteur Histoire Un Président français fut administrateur des charbonnages de Beringen TOUTE LA SOCIÉTÉ FONCTIONNE GRÂCE AU CHARBON L’industrialisation des mines a-t-elle contribué à l’essor de la Belgique!? Absolument. Le charbon a permis de faire fonctionner les industries sidérurgiques et celle du verre alors florissantes. Mais toute la société fonctionnait grâce au charbon. Elle se chauffait, faisait rouler ses trains et avancer ses navires, s’éclairait grâce au charbon. Même à Paris, en 1800, les 30.000 becs à gaz fonctionnaient avec le gaz de houille 44 303 CONVOIS ET 140.000 ITALIENS L’ère du charbon a modifié la société belge avec l’arrivée de nombreux travailleurs italiens!. Après la guerre 40-45, le gouvernement s’est lancé dans la bataille du charbon pour relancer l’économie du pays. Le Premier ministre, Achille Van Acker, voulait que le pays produise 100.000 tonnes par jour ! Malgré tous les incitants proposés aux travailleurs de la mine – nouveau statut, pension complémentaire, allocation charbon, aide pour l’épouse… –, ni les Belges, ni les immigrés qui avaient fui le franquisme ou le fascisme, ne voulaient encore descendre dans la mine. Un contrat fut alors signé d’État à État avec l’Italie pour faire venir des travailleurs de la Péninsule. Pas moins de 140.000 Italiens prendront ainsi le train et débarqueront Photo : Coll. Eric Freysselinard en gare de Namur pour être envoyés sur les différents sites miniers. On comptera encore 17.400 femmes et 28.900 enfants. Quelque 303 convois partiront. Une gare de triage est établie à Milan, où les hommes passaient un examen médical et un contrôle de la Sûreté de l’État belge. Ces mineurs recevaient un “contrat de travail B”, provisoire et qui les contraignait à travailler pendant cinq ans au fond de la mine et dans les carrières. Ce délai passé, ils recevaient un permis de travail A qui leur permettait de travailler où ils le désiraient en Belgique. Notez encore qu’avant l’arrivée de ces Italiens et jusqu’à la fin de l’année 46, le gouvernement avait fait travailler 59.000 prisonniers allemands et 3.000 inciviques dans des conditions si terribles que les Nations unies s’en sont mêlées pour exiger l’arrêt de cette exploitation. Ces hommes étaient de véritables esclaves logeant dans les baraquements que les Allemands avaient fait construire pour les prisonniers russes travaillant dans nos mines. La crise actuelle du pétrole ne pourraitelle pas entraîner la réouverture des mines!? Je ne pense pas qu’on pourrait reprendre le charbon comme combustible. Par contre, certains comme Albert Frère pensent à exploiter le gaz grisou et le gaz de schiste des sites miniers belges. Propos recueillis par Joëlle Smets. Photo : Coll. auteur du Borinage, qui était apprécié pour sa belle qualité. Est-ce le pétrole qui met fin au règne du charbon!? C’est d’abord la création de la CECA ! La Communauté européenne du charbon et de l’acier créée en 1951 rassemblait six pays – la France, la RFA, l’Italie et ceux du Benelux – dans le but de lancer un marché unique. Ce fut le début du drame pour la Belgique car au sein de ce marché, le charbon belge n’était plus compétitif. Il était plus cher que ses concurrents car plus difficile à exploiter en raison de l’irrégularité et de la profondeur des gisements. Des milliards seront investis pour soutenir artificiellement le charbon belge. Mais les charbonnages seront fermés les uns après les autres. Ceux de Flandre resteront en activité plus longtemps parce que le gouvernement n’osait pas arrêter l’extraction du charbon. La mine était à cette époque l’une des seules industries flamandes. Mais on oublie les drames. En 1966, la gendarmerie a tiré sur les mineurs qui s’opposaient à la fermeture du site de Zwartberg, à Seraing, et tué deux manifestants. Photo : Coll. auteur et les cayats devinrent des puits dans lesquels les hommes descendaient avec une échelle. Mais aller toujours plus profond et établir des galeries n’étaient pas sans danger. Les accidents furent nombreux et les particuliers ont commencé à se regrouper pour pouvoir payer la consolidation des puits ou la pompe à vapeur, mise au point en 1730 par un Anglais, qui permettait d’assécher la mine souvent envahie par les eaux. Quand la machine à vapeur fut inventée en 1830, qui permettait l’utilisation à plus grande échelle des mines, les petites exploitations se virent rachetées par des capitaux belges et français. Photo : Coll. le Bois du Cazier Photo : HBNPC C’est une surprenante information et un joli scoop que Francis Groff nous livre. Le journaliste révèle qu’Albert Lebrun fut administrateur puis président du conseil d’administration de la Société anonyme des Charbonnages de Beringen avant de devenir Président de la République française en mai 1932!! «!Cette information a échappé aux historiens spécialistes des mines sans doute parce que dans les registres des charbonnages, Albert Lebrun est simplement mentionné comme ingénieur des mines alors qu’il avait déjà assumé des responsabilités ministérielles dans différents gouvernements français. Mais l’homme avait exigé que ces anciennes fonctions ne soient pas mentionnées. Il ne devait pas être trop fier de travailler comme administrateur pour les charbonnages, une responsabilité qu’il avait obtenue via un mandat de la Société des Aciéries de Micheville, une entreprise située en Meurthe-et-Moselle. Ce sont des amis qui lui avaient trouvé ce poste qui lui permettait de se refaire financièrement au moment où il n’exerçait plus de fonctions politiques!» explique Francis Groff. J.S. Ci-dessus, le triage, ici effectué par des femmes, permettait d’enlever les cailloux mélangés au charbon; l’affiche du statut du mineur, qui n’eut pas de succès; le permis de travail provisoire et un jeune couple italien devant leur baraquement.