panorama des forces et faiblesses de l`industrie alimentaire française

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panorama des forces et faiblesses de l`industrie alimentaire française
PANORAMA DES FORCES ET FAIBLESSES
DE L’INDUSTRIE ALIMENTAIRE FRANCAISE
Au cours des sept dernières années, la situation économique des industriels alimentaires s'est dégradée.
Ereintées par la crise économique de 2008-2009 qui a épuisé leurs réserves financières, les entreprises de la
première industrie de France ont ensuite subi de plein fouet l'exceptionnelle volatilité des cours des matières
premières agricoles. Depuis, l’industrie alimentaire peine à se redresser de manière significative. La situation
économique de l’industrie alimentaire reste en effet pénalisée par une érosion tendancielle de la compétitivité
et des surcapacités de productions persistantes.
Des leviers de croissance existent néanmoins : une forte qualité des produits, renforcée par une innovation
régulière dans le secteur, pourrait venir satisfaire une demande qui serait pour la première fois depuis plusieurs
années stimulée par des gains de pouvoir d’achat, directement induits par la chute du pétrole observable depuis
juin 2014.
INTRODUCTION
Le poids de l’industrie alimentaire (IAA) en France n’est plus à démontrer. Avec plus de 18 % du chiffre d’affaires
industriel, 16 % de sa valeur ajoutée et près de 500 000 emplois, le secteur compte et pèse fortement dans l’activité
économique de notre territoire.
Il compte car il transforme 70 % de notre agriculture et fait vivre de nombreuses exploitations mais aussi parce que
80 % des produits alimentaires consommés en France sont fabriqués localement. L’industrie alimentaire compte
98 % de petites et moyennes entreprises (PME) qui participent donc à l’aménagement du territoire français. C’est
essentiel quand on sait que sur les 20 dernières années, 80 % des emplois créés l’ont été dans les PME. Enfin, parce
que nous avons tous besoin de nous nourrir, l’agroalimentaire est une des valeurs refuges de la France, même en
pleine tourmente financière et économique.
A titre d’illustration, fin 2014, la production dans l’industrie alimentaire présente environ 7% du PIB français. Les
signaux de tensions sur ce secteur ne sont donc pas sans importance pour la croissance de l’activité économique
dans son ensemble.
I) L’INDUSTRIE ALIMENTAIRE EST EN PERTE DE VITESSE ET EST CONFRONTEE A DE NOMBREUX
FREINS, POUR CERTAINS, STRUCTURELS
L’essor de la grande distribution et sa concentration ont bouleversé le paysage de l’industrie alimentaire. Le secteur
de la grande distribution s’articule autour de 7 enseignes principales alors que le secteur des IAA reste, lui, très
émietté, comptabilisant près de 16 000 entreprises, pour 98 % de PME.
La donne a radicalement changé : le consommateur est plus influent et la grande distribution s’est renforcée. La
défense du « pouvoir d’achat » du premier est devenue le cheval de bataille de la seconde.
a) L’exceptionnelle durée de la crise, couplée à la hausse du prix des matières premières, a fragilisé la
situation financière de l’IAA.
L’excédent brut d’exploitation des entreprises de l’IAA s’est considérablement réduit depuis trois ans et se
rapproche mi-2015 du creux atteint en 2009, au plus fort de la crise financière. Le secteur alimentaire est ainsi l’un
de ceux qui a vu ses marges s’effriter de manière la plus importante depuis 7 ans. L’envolée du prix des matières
premières (+150 % en 10 ans) est l’un des facteurs, mais il n’est pas le seul. La hausse de la fiscalité agroalimentaire,
qui s’est intensifiée à partir de 2012, pèse également sur les marges des industriels de l’IAA, qui s’établissent en
2015 à un niveau inobservé depuis 1974.
Taux de marge dans le secteur agroalimentaire
Excédent brut d'exploitation
(en Md€ au taux annuel)
52
22
En %
85
evolution lissée
IAA (D)
Secteur manufacturier (G)
80
21
75
50
"Pic "
en 2007
48
20
70
46
19
Baisse du taux de
marge entre 2007
et 2014
Baisse cumulée : 6
pts
65
Stabilité du
taux de marge
en 2015, à un
niveau le plus
bas depuis
1974
44
18
60
17
55
42
Taux de marge : EBE / VA
Source : Insee, comptes trimestriels
Calculs ANIA, Dernier point 2015 T3
Source : Insee, dernier point 2015 Q2
16
2000T1
2001T3
2003T1
2004T3
2006T1
2007T3
2009T1
2010T3
2012T1
2013T3
2015T1
50
40
2001T1
2003T1
2005T1
2007T1
2009T1
2011T1
2013T1
2015T1
Dans cette chaine de valeur sous tension, les maillons les moins bien armés pour défendre leurs positions sont les
premiers à souffrir. Depuis 2013, dans un contexte de modestie du point d’achat et de faiblesse de la consommation
des ménages, la grande distribution s'est lancée dans une course effrénée aux prix les plus bas. Lorsqu’un marché
global ne croît pas, la seule manière de progresser est de capter des parts de marchés aux concurrents. Chacun des
grands acteurs de la distribution s'efforce donc d'être le plus compétitif sur les prix, érigés comme socle principal,
voire unique, de la politique commerciale des enseignes. Or, cette concurrence par les prix, en raison du grand
déséquilibre du rapport de force mentionné précédemment, est essentiellement financée par les fournisseurs qui
n'ont souvent d'autre solution que d'accéder aux exigences tarifaires des distributeurs de peur d'être déréférencés.
EN %
Inflation à 1 an par type de marques Total PGC en HM+SM
8
6
4
2
0
-2
-4
janv.-08
janv.-09
janv.-10
janv.-11
MARQUES NATIONALES
janv.-12
MDD
janv.-13
janv.-14
PREMIERS PRIX
janv.-15
janv.-16
TOTAL
Source : IRI ; Note de lecture : PGC (produit de grande consommation) ; HM (hyper marché) ; SM (super
marché) ; MDD (marques de distributeurs).
Dans ce contexte, les industries alimentaires doivent faire face aujourd’hui à l’érosion de leurs profits. Cette
illustration de la perte de compétitivité des entreprises de l’IAA est inquiétante.
b) Cette dégradation des performances économiques et financières pèse sur la capacité d’innovation et
d’investissement des entreprises de l’IAA
Pour une entreprise, l’investissement mesure sa capacité à se projeter vers l’avenir. Dans l’IAA, la
conjoncture, fortement dégradée depuis l’été dernier, altère fortement la visibilité et la confiance des
industriels en l’avenir. L’ensemble de ces facteurs les incite à différer leurs investissements en 2015.
Les dernières estimations pour 2015 font en effet état d’une baisse de l’investissement dans l’IAA (-7 %
estimés en 2015 contre 1 % prévu en octobre dernier et 7 % en juillet 2015), inédite depuis 2010.
A noter que pour 2015, la baisse de l’investissement est également plus prononcée dans l’IAA que dans
les autres secteurs manufacturés (-7 % contre -2 %). Pour mémoire, depuis 2011, l’investissement avait
systématiquement été jugé plus dynamique dans l’IAA que dans les autres secteurs.
Estimation du stock de capital de l'industrie manufacturière
à partir des Taux d'utilisation des capacités de production l'Insee
Estimations d'investissement en valeur pour 2015
10%
Variations annuelles
IPI base 100 en 2010 / TUC
5%
1,50
2%
1%
0%
Derniers points : 2015
5%
1%
1%
1%
0%
0%
-1%
-2%
-2%
1,25
-3%
-4%
-5%
-7%
-10%
Source : Insee
Ensemble de
Industrie
l'Industrie manufacturière
IAA
Equipements
électriques
Prévision de janvier 2016
Matériels de
transport
Automobiles
Autres
industries
Source : Insee
Calculs : ANIA
1,00
2007
2009
2011
2013
2015
Prévsion d'octobre 2015
Industrie Manuf
Alimentaires (C1)
Matériels de transport (C4)
Autres produits industriels (C5)
Equipement électrique etc. (C3)
Source : Insee
L’IAA souffre, comme tout le tissu économique, d’un surplus de capacité de production. Les perspectives
de demandes peinent à se redresser (consommation globalement atone et en repli sur longue période,
faible investissement) et laissent les capacités de production partiellement utilisées.
Comme corolaire, l’ensemble des branches industrielles observe une perte de près de 800 000 emplois
depuis 2000, soit 19 % des effectifs observés cette année-là. L’industrie alimentaire, elle, constate un repli
de 16 000 emplois, soit 3,2 % de ses emplois salariés de l’époque. L’industrie alimentaire résiste donc
globalement mieux que le reste de l’industrie, avec des emplois répartis sur le territoire.
c) La dégradation de la compétitivité française se mesure par une perte de part de marché à
l’exportation
La part de marché de l’IAA de la France recule dans presque toutes les régions du monde, à l’exception
de la Chine, de Taiwan, de Hong-Kong, de la Corée du Sud et du Japon. Le recul le plus significatif se produit
dans la zone d’Afrique du Nord, Proche-Orient et Moyen-Orient. La France contrôlait moins de 9 % des
importations de cette zone en 2013 contre près de 13 % en 20051. Comparable à celui de la zone euro en
2004, le solde commercial de l’industrie alimentaire française est aujourd’hui quatre fois plus faible. Le
déficit s’est notamment creusé s’agissant des produits alimentaires hors boissons et tabac (-3,3 Md€ en
2015, dégradation de 500 millions d’euros par rapport à 2014).
Solde commercial dans l'IAA sur les 12 derniers mois à décembre 2015
Solde commercial : IAA vs ensemble de l'économie
Boissons
30
en Md€
27,3
26,6
2,9
Produits laitiers et glaces
0,8
25
22,2
20
14,8
15
10
5
8,2 8,2 8,3 8,0
7,1
7,2
4,4
8,4
8,1
7,2 6,7
0,1
Prod. boulangerie-pâtisserie et pâtes
9,2
6,5
7,7
-0,1
8,1
Viande et prod. à base de viande
4,7
4,9
0,3
0,3
Prod. Alim. divers
13,0
9,8
Aliments pour animaux
Prod. du travail des grains etc.
-0,2
Huiles et graisses végétales etc.
0
-0,2
-5
-0,3
-0,3
Prod. à base de fruits et légumes
-0,7
-2,3
2004
2005
2006
-0,6
2007
IAA France (hors tabac)
2008
-2,5
2009
IAA ZE
-1,8
2010
-1,4
2011
-1,6
2012
-2,4
2013
-2,8 -3,3
2014
2015
-0,7
Prépa. et conserves à base de poisson
IAA France hors boissons et tabac
Unité : en milliards d'euros (cvs) / Source :
Douanes, calculs ANIA
-0,8
-2
-1
1
2
3
4
Sources : Insee, Eurostat
1 Source : Think Tank agroalimentaire des Echos, quels chantiers pour restaurer la compétitivité de la filière alimentaire française, édition
2015
II) DES LEVIERS DE CROISSANCE EXISTENT TOUTEFOIS DANS L’IAA
a) L’innovation constitue un levier essentiel de la compétitivité des entreprises
Les entreprises alimentaires l’actionnent de manière régulière : plus de 3000 innovations « produits »
sont mises sur le marché dans le secteur alimentaire chaque année2. Tous les 5 ans, un demi-supermarché
est ainsi renouvelé. Le taux d’innovation dans l’IAA est l’un des plus élevés dans l’industrie. Sur la
période 2010-2012, 61 % des entreprises ont innové contre 53 % pour l’ensemble des entreprises
marchandes3. Ce taux est relativement proche de celui constaté dans l’information-communication (67
%), secteur considéré comme l’un des plus innovants.
L’introduction d’un produit nouveau sur le marché, marqueur d’une réelle capacité créative des
entreprises est le fait de 20 % des entreprises de l’IAA. Là encore, ce chiffre excède celui observé pour
l’ensemble des secteurs marchands (16 %). A noter également, que dans le secteur alimentaire, deux
innovations sur trois ont un impact positif sur l’environnement4.
Face à une érosion tendancielle de la compétitivité française ces dernières années5, le secteur
agroalimentaire montre sa volonté de résister par un effort d’innovation sans cesse renouvelé : depuis
2009, le montant des investissements incorporels6 a triplé dans l’IAA, tandis qu’il a légèrement reculé
dans le reste de l’industrie. Rapportée à l’EBE, l’évolution de l’investissement dans l’immatériel passe
de 9 % à 20 % entre 2009 et 2013.
Investissements incorporels rapportes à l'EBE
Les entreprises innovantes entre 2010 et 2012
25%
en % du nombre d'entreprises
Information et communication
Production et distribution d'énergie
Industrie manufacturière hors IAA
57
21
51
11
47
6
Eau, assainissement, déchets et dépollution
41
8
Transport et entreposage
3
Artisanat commercial
4
Tous types d'innovation
5%
37
Innovation en produits nouveaux
pour le marché
31
Ensemble
53
16
0
9%
47
6
Industries extractives
10%
47
7
Commerce de gros de produits…
16%
15%
61
24
Commerce de gros agroalimentaire
en % de l'EBE
20%
61
20
Activités scientifiques et techniques
Commerce de gros hors agroalimentaire
Source : ESANE, dernier point : 2013
21%
67
18
Industries agroalimentaires
20%
69
33
Investissement
incorporels 2009/2013
- Industrie
manufacturière : -4 %
- IAA : +150 %
10
20
30
40
50
0%
60
70
2009
80
taux d'investissement incoprels IAA
2013
taux d'investissement incorporel secteur manufacturier
Source : Insee, Esane
Si elle voit son poids économique se renforcer, cette activité d’innovation possède une marge de
progression encore importante. Directement liées à la production, les innovations technologiques
constituent un enjeu particulièrement important pour le développement des entreprises. Elles
permettent notamment la diversification face à la concurrence et un renforcement des performances à
l’export. Dans l’IAA, le poids de ces innovations, s’il se renforce depuis 4 ans, reste toutefois encore
inférieur à celui des innovations non technologiques (50 % des innovations).
2
Source XTC
3 Source : Enquête CIS (2012), Eurostat
4 Source : Agreste (2011) « l’agroalimentaire innove en faveur de l’environnement »
5
Gallois (2012), « Pacte pour la compétitivité de l’industrie française »
6
Cette notion recouvre aussi bien les dépenses liées à la recherche et développement, de formation, de logiciels et celles liées à l’action
commerciale. Elle permet donc d’apprécier la création de valeur dans un secteur économique et son degré d’innovation de manière la plus
globale possible (innovation produits, procédés, organisation et marketing).
Proportions d'entreprises innovantes
par catégorie d'innovation
L'innovation parmi les société exportatrices :
comparaison sectorielle
70
80
61
60
70
57
50
50
46
44
60
42
40
31
55
49
50
36 35
31 30
30
en % du nombre de
sociétés
70
64
35
40
23
38
35
29
30
25
27
20
20
10
0
10
Tout type
d'innovation
Innovation
Innovation en
technologique
produits
Industries agroalimentaires
Innovation en Innovation non Innovation en Innovation en
procédés
technologique
marketing
marketing
0
Innovation au sens large
Innovation technologique
Industries manufacturière hors IAA
Innovation en produits
Ensemble des secteurs
Innovation en produits
nouveaux pour le marché
IAA
Source : Enquête CIS (2012), Eurostat
Dans l’IAA, cette tendance peut s’expliquer par une défaillance de marché sur le financement de
l’activité. Dans l’industrie alimentaire, le financement en fonds propres passe davantage par des
financements publics7. L’émiettement du paysage de l’industrie alimentaire (76 % de TPE, 22 % de PME),
rend en effet la présence d’investisseurs habituels du capital investissement, principal mode de
financement des firmes innovantes, peu fréquente8.
Pour les entreprises agroalimentaires, les difficultés portent principalement sur la complexité
administrative des systèmes de financement et la multiplicité des interlocuteurs. Si une entreprise veut
pouvoir bénéficier d’une aide, elle doit pouvoir :
o Identifier le système de soutien adapté à son projet. Cela passe par la connaissance
du mille-feuille des organismes publics de financement (BPI, agences régionales de
développement, FranceAgriMer, Conseils régionaux, ANR…).
o Etre capable d’utiliser la forme et le vocabulaire exigés par les commissions
d’experts. Le plus souvent, il est nécessaire de faire appel à des sociétés qui en
connaissent les mécanismes pour faciliter l’acceptation des dossiers.
Il demeure ainsi important de mieux orienter les entreprises de l’IAA face à ce mille-feuille que constituent
les aides à l’innovation, d’autant que d’un point de vue macroéconomique, le manque de fonds
personnels et la cherté des activités d’innovation constituent le premier frein à l’innovation des TPE et
PME.
Au total, près de 50 % des entreprises des industries alimentaires technologiquement innovantes
déclarent avoir reçu un soutien financier public pour leur activité d’innovation. Ce chiffre est inférieur
à celui constaté dans le reste de l’industrie manufacturière (61 %).
7
Source : Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Foret, Panorama des industries agroalimentaires, édition 2014
8 Dans le secteur agroalimentaire, les investisseurs habituels du capital investissement sont peu présents. Au 31 décembre 2010, parmi les 3
326 entreprises pour lesquelles, l’AFIC (association française des investisseurs pour la croissance) dispose des codes NAF (sur 4 525 entreprises
au total) seulement 36 ont une activité dans le secteur de l’agroalimentaire (soit 1,1 %). Entre le 1er janvier 2003 et le 30 juin 2011, pour les
2 828 entreprises ayant été investies par le Capital Investissement français et pour lesquelles l’AFIC dispose du code NAF (sur 6 538 au total),
seulement 44 ont une activité dans le secteur de l’agroalimentaire (soit 1,6 %).
Principaux freins au soutien financier public
Facteurs entravant l'innovation par taille d'entreprises innovantes
35
Demande non acceptée
50 %
30
40 %
25
30 %
20
20 %
Pas d'utilité
Démarches trop lourdes
10 %
15
0%
10
5
0
Hors champ des aides
Recherche difficile de partenaires pour innover
Domination de marchés par des entreprises établies
Manque de financements au sein de l’entreprise ou du groupe
Cherté des activités d’innovation
Manque d'information
Industries agroalimentaires
Manque de personnel qualifié
Incertitude de la demande de biens et de services innovants
Manque de financements extérieurs à l’entreprise
Commerce de gros de produits agroalimentaires
Ensemble des entreprises françaises
Sources : Enquête CIS, retraitements SSP
Source : Enquête CIS (2012), Eurostat
b) Le redressement de la confiance et du pouvoir d’achat récemment observé pourrait stimuler la
demande de produits agroalimentaires
Contrairement aux idées reçues, la consommation alimentaire des ménages s’inscrit dans la catégorie des
« dépenses arbitrables », dont l’évolution reste déterminée par le pouvoir d’achat. Dans un contexte de modestie
du pouvoir d’achat, la consommation alimentaire a très nettement ralenti ces dernières années. La baisse très
sensible du prix du période, observable depuis mi-2014 et qui s’est prolongée ces dernières semaines, stimule le
pouvoir d’achat, ce qui pourrait être favorable à une reprise des dépenses d’un point de vue prospectif.
Vecteur important de consommation, la confiance des ménages s’est également graduellement redressée depuis
plusieurs mois. En particulier, les perspectives de niveau de vie atteignent un niveau inobservé depuis 2007.
L’opportunité d’achat se redresse également, témoignant d’une plus grande appétence à la consommation et un
repli des comportements de précaution. Ces facteurs pourraient ainsi enrayer le recul structurel des dépenses
alimentaires dans le budget des ménages. Depuis plus de 30 ans, le poids de l’industrie alimentaire dans le budget
des ménages s’est en effet réduit. Il a perdu au total 4 points depuis 1975.
17%
16%
Evolution de l'opinion des ménages sur le niveau de vie futur
en France et confiance des ménages
22%
4
16,2%
19,4%
15%
20%
soldes d'opinion centrés-réduits
3
2
14%
18%
1
13%
16%
0
12%
13,5%
-1
11%
10%
14%
Poids des dépenses IAA dans la consommation
des ménages (G)
-2
9,9%
12%
9%
8%
01/01/1959
Source : Insee
-4
2008
2009
Poids des dépenses immobilières dans la
consommation des ménages (D)
01/01/1971
01/01/1983
-3
01/01/1995
01/01/2007
10%
Derniers points : novembre 2015
2010
2011
2012
Niveau de vie en France - perspectives d'évolution
2013
2014
2015
Indicateur synthétique
CONCLUSION
Si l’industrie alimentaire suit le même mouvement d’affaiblissement que le reste de l’industrie, elle a cependant
montré sa volonté de résister : moins de pertes d’emplois, un chiffre d’affaires qui poursuit sa progression, un solde
commercial qui est le deuxième contributeur à la balance commerciale française, un ancrage sur le territoire qui
permet à chacun de trouver un emploi à proximité, une forte qualité de produits, un débouché plus qu’important
pour l’agriculture française.