Copie de Mes copains d`école

MES COPAINS D'ECOLE
A l'école St Pierre de Nantes, rue du Refuge, je n'avais que deux camarades.
Le premier, le confident, celui à qui je disais tout et inversement, c'était
jean Paul Garriou. Il partagea toute ma jeunesse d'enfant et d'adolescent.
Plutôt petit, de style gouailleur, le regard malicieux, il possédait au plus
haut point l'art de faire rire . c'était un pitre né.
Il descendait d'une famille plutôt aisée ( le contraire de moi).Son père
possédait une pâtisserie " de renom", rue de l'Evêché, près de la cathédrale de
Nantes et, ma foi les petites faveurs de sa part étaient monnaie courante.
Plus tard, vers l'adolescence, il était fréquent qu'il me payât le cinéma plusieurs
fois par semaine.
Ses poches tintaient de sous.
Il jouait avec une grande facilité dans tous les jeux d'adresse. Toujours
d'humeur égale, sa gaieté et ses farces faisaient plaisir à voir. Il aimait la vie, et
son claquement du pouce et du majeur nous accompagnait à chaque instant.
toujours en effervescence! On aurait dit qu'il avait un compteur électrique sous
les fesses…
Il avait vu au cinéma un film de l'acteur Darry Cowl, et il s'était mis à
limiter
Il baragouinait des syllabes abracadabrantes, qui faisaient pouffer son
entourage. En revanche sa tenue vestimentaire était pour nous ,vraiment de
classe .Lorsque plus tard nous avons couru les bals, sa mise Arsène Lupin était
des plus mondaines.(le Chalet Suisse ,l'Eldo Piou ectc…
C'était plaisant de le voir jouer au foot sur les cours St pierre, évoluer dans
la cour de gymnastique ou dans la cour de l'école. J'étais content de l'avoir
pour copain .Il me remontait souvent le moral. Sa jovialité et sa gentillesse
passaient partout et les filles étaient sous le charme de ses blagues.
Le second copain avait pour nom "Pubille". j'ai hélas oublié son
prénom c'était un copain d'un autre genre
D'abord il n'allait pas à notre école, il venait d'une école laïque
de la rue du Port Communeau. Nous avions fait sa connaissance par hasard,
au patronage St Pierre rue des carmélites
Ses jeunes parents tenaient un hôtel dans la rue des Petites Ecuries.
Le quartier est l'un des plus pittoresques de Nantes. Les rues , ruelles et
impasses portent des noms rappelant les anciens métiers et la vie du temps
jadis ( Echevins, Tonneliers, juiverie, Bâclerie, Petites Ecuries) Toutes
rejoignent un point principal la place du Bouffay.
A propos de cette place, sur laquelle j'ai d'ailleurs fait des " écrits" je
voudrais rappeler au passage un détail. Près d'une pompe à eau, il y a une
plaque de granit sur laquelle est gravée cette apostrophe:
" Breiz
Les défenseurs des libertés bretonnes
Furent décapités
Sur ordre Royal
Souvenez-vous de :Poricellec, Callouet, Montlouis
26 mars 1720 "
Dans ces rues proches de l'Eglise St Croix, il fait bon flâner.
Les restaurent hum ! Ont des senteurs qui vous ouvrent un appétit d'ogre,
les cafés vous attendent, tandis que les boutiques vous invitent à " fouiner"
Bref, au pied des maisons à colombages du Moyen Age, jouer à cache cache
avec l'ombre et le soleil, rêveries assurée!,
Revenons à mon petit copain "Pubille"
C'était un garçon très futé, malin très direct dans ses expressions, et surtout
ce qu'il le différenciait de nous, c'était son accent du midi. Quand il parlait
il " chantait"…Souvent on reprenait ses phrases en se moquant de lui.
Il le prenait très mal, il se fâchait !...Mais il ne nous en tenait pas rigueur
longtemps Sacré "Pubille
Ses parents allaient souvent au cinéma voir des films à proscrire ou
interdits aux mineurs. Alors il nous racontait des " choses" à ne pas savoir…
De l'hôtel il nous rapportait les conversations croustillantes des
pensionnaires ce dont nous étions très friands .Car du point de vu " fesses"
nous ne connaissions "que chi" (rien)
En revanche il ne fallait pas parler de l'école catholique, sinon le
tonnerre vous tombait sur la tête!
Sacré Pubille,
je t'aime bien et je me souviens de toi