Sortir avec sa classe à vélo.
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Sortir avec sa classe à vélo.
Sortir avec sa classe à vélo. Pour entrer en relation avec le monde qui l’entoure, l’homme dispose d’un ensemble de sources d’informations. La construction de sa personnalité se réalise à partir des renseignements qu’il capte grâce à un ensemble de récepteurs externes et internes. Quelles sont ses sources d’information ? : Les récepteurs externes : ce sont les 5 organes des sens (les extérocepteurs). Ils captent les informations : - par contact direct : le toucher et le goût - par réception à distance : la vue, l’ouïe, l’odorat. Les récepteurs internes : Ils recueillent et transmettent des renseignements d’origine interne. Ils sont séparés en deux catégories : • Les propriocepteurs : Ils captent les informations sur le corps à l’arrêt ou en mouvement. Ils jouent un très grand rôle dans l’équilibration et le réajustement des mouvements. Ce sont : - les récepteurs kinesthésiques, situés dans les tendons, les muscles, les articulations. Ils permettent d’assurer les relâchements et les contractions des muscles en fonction des gestes à accomplir. Ils rendent compte de la position du corps dans l’espace, par des récepteurs variés, qui réagissent : 1. soit aux changements de position des articulations, 2. soit aux variations de pression, 3. soit à l’accélération, 4. soit à la vitesse. - les récepteurs du système labyrinthique, situés dans l’oreille interne. Ils fournissent des renseignements sur le placement de la tête dans l’espace, en relation étroite avec les muscles de la nuque. Ils indiquent l’ensemble des mouvements du corps, leur orientation et leur variation de vitesse. • Les intérocepteurs : Ils recueillent des informations d’origine psychophysiologique. Les réflexes conditionnés peuvent se créer à partir de peurs, d’angoisses. Yannick EMERY CPD EPS IA Drôme MAI 2007 1 Lors de la pratique d’un effort physique, les opérations qui précédent et conditionnent la réponse motrice, ont sollicité un certain nombre de ressources : - les ressources bioénergétiques. La dépense énergétique lors de la pratique du vélo est fonction de plusieurs paramètres : la durée et l’intensité de l’effort sont étroitement liées à la distance à parcourir, à la topographie, à la structure du terrain, aux capacités biologique du sujet. L’entraînement joue un rôle prépondérant dans l’utilisation de ces ressources. L’enseignant doit donc se poser les questions suivantes : - quelle sont les données physiologiques qui doivent déterminer la mise en place de programmes d’entraînement ? - quelles charges de travail faut-il proposer aux enfants pour qu’ils aient le meilleur développement sans hypothéquer l’avenir ? - quelle fréquence doit-on respecter, une séance/semaine, deux séances/semaine ? Au niveau de l’école élémentaire il convient donc d’apprendre à l’élève à gérer le niveau de ses ressources énergétiques au cours d’efforts d’intensités variables en fonction des distances et des temps donnés d’activité. On privilégiera : la filière aérobie pour des efforts longs et peu intense la filière anaérobie alactique pour des efforts brefs mais très intenses durant 10 à 15 secondes maximum (sprint par exemple). L’adaptation de la respiration provoquera une augmentation de la fréquence respiratoire, du volume d’air inspiré et du débit ventilatoire. La coordination pédalage/respiration peut être le gage d’une bonne propulsion car « les automatismes respiratoires semblent liés aux automatismes moteurs » (MAYER.J.F, 1994). - les ressources psychoaffectives et relationnelles. L’activité vélo est chargée émotionnellement pour les enfants (utilisation d’un engin attrayant ,sorties à l’extérieur de l’école …). Il est important d’aider l’élève à gérer le stress qu’il peut éprouver avant, pendant et après l’effort. La crainte de la chute, la peur de la circulation (voitures, camions,…), l’appréhension devant la difficulté de la tache peuvent inhiber toute intention et toute activité motrice (crispation sur la machine). Si comme certains le pensent l’affectivité est bien la clé des conduites motrices, l’enseignant doit être attentif à respecter dans les situations qu’il propose « un décalage optimal » entre les possibilités réelles de l’enfant et les contraintes de la tâche. Un tâche trop facile peut entraîner un sentiment de confiance exagéré non pertinent au regard des possibilités réelles de l’élève et donc provoquer des prises de risque inconsidérées. A l’opposé, une tâche trop difficile peut entraîner une perte de confiance et inhiber totalement l’élève qui refuse alors de s’engager dans la situation ou s’y engage avec réticence. Yannick EMERY CPD EPS IA Drôme MAI 2007 2 -gestion du couple prise de risque/ sécurité. Le fonctionnement par trio demande à l’élève d’établir des relations avec l’ensemble des membres du groupe et de mettre en place des comportements sociaux pour que chacun puisse atteindre le but de la tâche (prise en compte des différences physiques, entraide et solidarité dans l’action). - les ressources bio informationnelles. L’activité vélo sollicite la prise d’information par rapport au terrain, par rapport à la trajectoire à adopter, par rapport aux autres élèves, par rapport aux autres véhicules, par rapport à la météo,… - les ressources biomécaniques. Travail de la coordination bras / jambes Le cycle de pédalage : La poussée : la première phase est la poussée de la pédale vers l’avant à l’aide d’une extension de la jambe et une extension du pied. La pression : la pression sur la pédale vers le bas constitue la deuxième phase. On observe alors une extension de la cuisse, une extension de la jambe comme du pied. Le point critique : cette troisième phase est appelé "point mort physiologique bas". On remarque une répulsion du pied vers l’arrière. L’élévation : avec des pédales traditionnelles cette phase est d’un faible rendement. Quelques problèmes fondamentaux : - maîtriser ses émotions - coordonner ses actions en fonction des informations perçues - rechercher des indices de plus en plus fins et de plus en vite pour anticiper une trajectoire. Dans une situation d’apprentissage on essai de retrouver des exigences essentielles de l’activité en fonction d’un ensemble de critères comme : - la nécessité de coordonner ses actions, - de développer des stratégies afin de d’être plus efficace, - de trouver une incertitude événementielle pour s’informer, choisir, décider en fonction de certaines alternatives - de varier ses réponses d’un ensemble d’éléments a organiser comme : - l’espace - le temps - l’effectif - les règles Yannick EMERY CPD EPS IA Drôme MAI 2007 3 Les filières énergétiques FILIERE AEROBIE FILIERE ANAEROBIE Enchaînement des différentes filières Il s’agit de produire de l’Adénosine Triphosphate (ATP) "en consommant " principalement de l’oxygène (celui que l’on respire). Cette énergie provient alors essentiellement du glycogène (sucre) qui lorsque la cellule est suffisamment oxygénée par le sang produit du carburant (ATP) et comme seul déchet du CO2. La production d’énergie se fait sans apport d’oxygène. Cette filière correspond à des efforts très violents. On y retrouve 2 sous catégories : - anaérobie alactique AnAl (sans oxygène et sans production d’acide lactique) - anaérobie lactique AnL(sans oxygène et avec production d’acide lactique) Il s’agit de produire de l’ATP avec une carence d’oxygène. Le cycle, permettant la production d’ATP à partir du glucose, (filière aérobie) ne fonctionne correctement qu’en présence suffisante d’oxygène. L’effort s’accentuant, l’organisme ne peut plus suivre. Bien qu’augmentant la fréquence de respiration et la fréquence cardiaque, les cellules musculaires "manquent" d’oxygène. L’ATP est alors synthétisée par dégradation des lipides (graisse). ATTENTION : La filière anaérobie lactique ne doit pas être sollicitée à l’école primaire. Lors de cycles de pédalage on fournit un effort. Selon l’intensité de ce dernier, l’énergie nécessaire pour contracter le muscle ne provient pas de la même source. Il y a chevauchement et continuité des différentes filières. Il n’y a pas de rupture claire. Donc, pour un effort donné, il y a toujours plusieurs filières actives dans des proportions différentes selon l’intensité. Pour des efforts brefs et violents (inférieurs à 10s) la filière AnAl est prédominante. Pour des efforts inférieurs à 1 minute 30, la filière AnL est privilégiée. Lorsque l’effort reste modéré la filière aérobie est privilégiée, on respire calmement et on brûle des sucres (glucides), les déchets (CO2) sont traités aussitôt. Voir tableau des courbes énergétiques. Yannick EMERY CPD EPS IA Drôme MAI 2007 4