SONIGO Charlotte
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SONIGO Charlotte
Kisspeptine : le chainon manquant responsable du déficit gonadotrope dans l’hyperprolactinémie Charlotte SONIGO1, Virginie TOLLE2, Robert MILLAR3 Justine BOUILLY1, Nadège CARRE1, Jacques YOUNG1, 4 et Nadine BINART1 1 INSERM U693, Univ Paris-Sud, Faculté de Médecine Paris-Sud, Le Kremlin-Bicêtre, INSERM U894, Centre de Psychiatrie et Neurosciences, Univ Paris Descartes, Paris, 3Centre for Integrative Physiology, School of Biomedical Sciences, University of Edinburgh, Edinburgh EH8 9XD, United Kingdom 4Département d’endocrinologie et médecine de la reproduction Hôpital du Kremlin Bicêtre, France, 2 L’hyperprolactinémie est une des principales causes d’infertilité par anovulation chez la femme, mais à ce jour, les mécanismes moléculaires perturbant l’axe gonadototrope ne sont pas connus. Le couple kisspeptine (KiSS) et son récepteur KiSS1R, acteurs majeurs de l’axe gonadotrope, pourrait intervenir dans cette pathologie. En effet, très récemment, il a été décrit un grand nombre de récepteurs de la prolactine (PRL) au niveau des neurones sécrétant la kisspeptine contrairement à ce que l’on observe sur les neurones à GnRH. Afin de tester cette hypothèse, nous avons reproduit la pathologie humaine grâce à la mise en place d’un modèle murin hyperprolactinémique. Une analyse de la cyclicité, grâce à l’analyse de frottis vaginaux, montre qu’elle est altérée chez les souris traitées par rapport aux souris sauvages. De même, le nombre de corps jaunes, reflétant l’ovulation, est significativement diminué chez les souris hyperprolactinémiques. Cette anovulation est liée à une diminution significative des ARNm de LH et FSH au niveau hypophysaire, indiquant un déficit gonadotrope dans ce modèle. L’expression de GnRH au niveau hypothalamique n’est pas altérée alors qu’il existe une diminution significative de l’ARMm de Kp et de son peptide (analyse par immunohistochimie) suggérant un rôle de la diminution de Kp dans l’altération du relargage de GnRH chez les souris femelles en hyperprolactinémie. Des injections intrapéritonéales, périodiques et concomitantes de kisspeptine (Kp-10) ont permis de restaurer la cyclicité, l’ovulation et l’expression des gonadotrophines hypophysaires chez les souris en hyperprolactinémie. En utilisant des explants d’hypothalamus, nous avons également démontré qu’in vitro, une diminution du relargage de GnRH induite par la PRL est restaurée par l’administration de Kp10. Les résultats de cette étude démontrent l’implication de KiSS/KiSS1R dans le déficit gonadotrope secondaire à une hyperprolactinémie. Si ces données sont validées chez la femme, l’administration de kisspeptine pourrait devenir un nouvel élément dans l’arsenal thérapeutique des femmes en hyperprolactinémie, résistantes au traitement médical, essentiellement en ce qui concerne leur prise en charge pour infertilité.